Le Français a délaissé, au début des années 2000, le champ du photojournalisme pour développer une approche plus picturale, mais toujours en lien avec l’actualité. A découvrir à Paris, avant Lausanne
Le temps de l’urgence: jusqu’à la fin du millénaire dernier, le photoreporter Luc Delahaye a documenté le monde, couvrant de nombreuses zones de conflit. Passé notamment par les agences Sipa et Magnum, il a travaillé au Liban, en Afghanistan, en Yougoslavie, au Rwanda ou encore en Tchétchénie, en cherchant toujours à concilier approche documentaire et exigence artistique.
Le temps de la réflexion: à partir de 2001, le Français, né à Tours en 1962, a décidé de quitter l’univers du photojournalisme pour travailler sur le temps et long et, tout en continuant à se pencher sur l’actualité, se permettre de prendre du recul afin de livrer des images minutieusement composées. Quitte parfois à totalement dynamiter les règles de l’objectivité, même si celles-ci sont forcément poreuses puisque le seul fait de choisir un angle de prise de vue relève de la subjectivité.
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CHRONIQUE. La lecture d’un article sur la Suisse publié dans «Le Monde» a inspiré notre chroniqueuse Marie-Hélène Miauton; pour elle, pas sûr que la classe moyenne soit sous pression, en revanche les syndicats abîment les institutions démocratiques en s’attaquant au consensus helvétique dans la rue vaudoise
Le 22 novembre, le journal Le Monde publiait un papier de son correspondant en Suisse, Serge Enderlin, sous ce titre alarmant: «Le climat social se détériore même en Suisse». Le chapô (le texte introductif) surenchérissait: «Classe moyenne sous pression, manifestations contre les coupes dans la fonction publique, le consensus helvétique montre des signes de fracture.» Est-ce bien vrai?
La classe moyenne est-elle réellement «sous pression»? Selon l’Office fédéral de la statistique, de 2001 à 2021, ses revenus bruts moyens sont passés de 5101 à 5913 francs, ce qui en fait la cible favorite des prélèvements fiscaux, alors qu’elle ne bénéficie d’aucun subside pour les primes maladie ou l’éducation des enfants. C’est pourquoi, tandis que les salaires progressaient de 800 francs en vingt ans, les revenus disponibles, eux, n’augmentaient que de 350 francs, évoluant de 3851 à 4197 francs. Au bout du compte, le bas de la classe moyenne ne vit pas toujours mieux que les foyers à l’aide sociale, ce qui récompense mal le travail et laisse un sentiment d’injustice. Mais ce n’est pas nouveau et elle n’occupe pas la rue pour autant.
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La Suisse compte 250 000 évangéliques, dont 45 000 en Suisse romande. La majorité d’entre eux sont conservateurs, mais se distancient de leurs homologues américains, très proches de Donald Trump. Au Palais fédéral, ils ont leurs élus, leurs lobbyistes et leur aumônier
Gilles Geiser se tient debout à l’entrée de la salle des pas perdus, salue plusieurs élus puis échange quelques mots avec le conseiller national vaudois Daniel Ruch.
Depuis plus d’un an et demi, le pasteur évangélique de Châble-Croix, à Aigle, est l’intercesseur romand sous la Coupole. Engagé à 20% par l’association «Prière au Palais fédéral», l’aumônier «écoute et prie pour les autorités suisses». Ce rôle a été longtemps incarné par le pentecôtiste Jean-Claude Chabloz. Durant les sessions, ce dernier installait sa caravane à Berne pour être au plus près des parlementaires. Proche de plusieurs élus libéraux, on le disait influent sur les sujets éthiques et moraux. Certains le surnommaient «le lobbyiste de Dieu», un titre que Gilles Geiser réfute totalement: «Je ne fais pas de politique, je suis là pour nos autorités, pour prendre soin d’elles, je suis un vecteur de bénédiction et d’encouragement», raconte-t-il en buvant un café à la galerie des Alpes.
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Maître de conférences et de recherche à l’Université de Lausanne, Philippe Gonzalez est l’un des meilleurs spécialistes des évangéliques. Il décrit la convergence d’intérêts entre ces derniers et le président américain, ainsi que la guerre culturelle qu’ils mènent contre des Etats-Unis selon eux trop sécularisés
C’est l’un des meilleurs spécialistes du protestantisme évangélique. Maître d’enseignement et de recherche en sociologie de la communication et de la culture à l’Université de Lausanne, Philippe Gonzalez s’est beaucoup intéressé à l’influence des évangéliques dans la société et la politique américaines. Coauteur de plusieurs livres et auteur d’un ouvrage intitulé Que ton règne vienne. Des évangéliques tentés par le pouvoir absolu, il décrypte l’étonnant mariage entre l’actuel président des Etats-Unis, Donald Trump, et les évangéliques.
Les évangéliques ont un poids considérable sur la scène politique américaine et constituent l’un des principaux soutiens de Donald Trump. Comment l’expliquez-vous?
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Le créateur de «The Killing», la série qui a embrasé le début du siècle et lancé la vogue des feuilletons scandinaves, revient avec un deuxième roman après le remarqué «Octobre». Une efficacité dans le crime garantie, pour un parfait polar de fêtes
L’effroi commence par une «comptine chiffrée» comme diront les policiers. Une jeune femme est traquée par une personne malfaisante lui envoyant par SMS des photos montrant qu’elle la suit, et qui égraine les couplets d’une chansonnette, «Un, deux…, Trois, quatre…». La femme pourchassée est assassinée. La répétition de l’agression, avec ces messages préalables, provoque une grande mobilisation policière.
Depuis les événements du précédent drame, dans le roman Octobre, Maia Thulin a migré vers la NC3, l’équipe spécialisée dans les recherches électroniques. Loin des scènes de crime et avec des horaires fixes. Elle a notamment contribué à l’enquête sur l‘assassinat de Caroline Holst, 19 ans, il y a deux années, une affaire qui n’a conduit nulle part, fort médiatisée. Marie, la mère de Caroline, veut toujours croire qu’elle pourra, un jour, savoir ce qui s’est passé. Thulin est peu à peu conduite à revenir sur les lieux de crimes et à retrouver la police criminelle, d’autant que son collègue (et amant) de naguère, Mark Hess, est de retour à Copenhague et se trouve mêlé à l’investigation autour des SMS et de la comptine.
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Deux tireurs ont visé dimanche la communauté juive sur la plage de Bondi à Sydney, faisant au moins seize morts. Benyamin Netanyahou accuse l’Australie d’avoir «jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme». Karin Keller-Sutter se dit solidaire avec les victimes. Notre suivi
Disponible sur Play RTS, ce film documentaire du Romand Tristan Miquel part dans le Midwest, à la rencontre des descendants des anabaptistes suisses, exilés aux Etats-Unis il y a 400 ans. Un road-trip drôle et touchant
Jeudi dernier, le yodel intégrait la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Un grand jour pour ce folklore à vocalises, ce «chant emblématique de la Suisse» qui passe de la voix de tête à la voix de poitrine. Et qu’on pratique aussi à Berne… dans l’Indiana. Là-bas, à des milliers de kilomètres de l’Aar, des Américains et Américaines enfilent des chemises Edelweiss, mangent du chocolat et chantent en suisse-allemand, en hommage à leurs aïeuls.
Ces aïeuls, ce sont les anabaptistes. Une communauté religieuse fondée à Zurich, persécutée en Europe et forcée à l’exode dès la fin du XVIIe siècle – certains membres suisses traverseront l’Atlantique à la recherche d’une vie meilleure, et fonderont des villages au cœur du Midwest. Où ils planteront, au milieu des champs immenses et des routes longilignes, une réplique de la tour de l’Horloge…
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Les poids lourds de l’économie suisse ont été impliqués dans d’importantes transactions dans de nombreux secteurs, défiant les fluctuations monétaires et les droits de douane américains, rapporte le «Financial Times»
Pour la Suisse, 2025 restera une année historique dans le domaine des fusions et acquisitions, selon un article du Financial Times publié dimanche. Avec des opérations spectaculaires dans des secteurs épars et malgré la force du franc, qui a rendu les groupes helvétiques plus chers.
Des données du cabinet londonien Dealogic montrent en effet que les entreprises suisses ont participé à des opérations de fusion-acquisition d’une valeur totale de plus de 163 milliards de dollars depuis le début de l’année. Elles signalent également que les absorptions de groupes helvétiques ont atteint le plus haut niveau depuis 2018.
«Cela a été une très bonne année, marquée par l’annonce de plusieurs transactions importantes», a commenté Olof Engelbrekts, responsable des investissements pour la Suisse au sein de Bank of America, cité dans le journal anglo-saxon. Ces douze derniers mois, le franc a gagné 14% face au dollar tandis qu’il est resté stable vis-à-vis de l’euro.
La transaction la plus importante concerne le géant suisso-suédois de l’ingénierie ABB, qui a vendu au groupe japonais SoftBank une participation majoritaire dans sa division robotique, évaluée à 15 milliards de dollars. Il s’agit de l’une des principales transactions réalisées en Europe cette année. Le Financial Times cite également la fusion entre Helvetia et Baloise, qui a donné naissance à un acteur de poids sur le marché suisse, réunissant deux des plus grands assureurs du pays.
La multinationale du ciment Holcim a conclu une série d’acquisitions dans des entreprises de construction, d’agrégats et de recyclage de matériaux. Le groupe zougois a notamment absorbé Xella, un poids lourd des matériaux de construction, pour 1,85 milliard d’euros. Le leader de l’inspection SGS multiplie aussi les emplettes.
Dans le monde logistique, l’armateur genevois MSC a scellé un accord avec un conglomérat basé à Hongkong, CK Hutchison, portant sur de nombreux terminaux portuaires, notamment dans le canal de Panama.
Les géants pharmaceutiques Roche et Novartis ont ciblé des actifs biotechnologiques. Le premier a signé pour le rachat du développeur californien de thérapies géniques Poseida Therapeutics, pour renforcer son portefeuille de produits en oncologie et en immunologie. Le second a racheté des licences dans des domaines porteurs tels que l’immunologie.
Cette année record est «frappante», selon le Financial Times, car les analystes anticipaient plutôt un repli dans le sillage des droits de douane américains à partir du 2 avril. «Il y a eu le jour de la libération [le 2 avril], les gens étaient très tournés vers l’intérieur… et nous pensions tous que l’année allait être assez difficile et faible en termes d’annonces de fusions-acquisitions. Mais ensuite, en mai, les choses se sont vraiment accélérées», indique Olof Engelbrekts.
L’administration Trump a imposé en août des droits de douane de 39% à la Suisse, un taux qui a été abaissé la semaine dernière à 15%, soit le même niveau que celui des pays de l’UE.
De retour pour son premier seul en scène en douze ans, l'humoriste valaisan explore, dans «Alouette», ces contradictions qui sont le sel de la nature humaine. Il en sait quelque chose. Un spectacle tendre et introspectif en tournée romande, après un séjour à Lausanne
Dans les champs, l'alouette, c’est un petit oiseau moucheté et discret, à peine plus grand qu’un moineau, qui s’aplatit dans l’herbe. Dans la chanson populaire, on la flatte avant de la plumer sans remords. Alouette, c’est aussi le titre du nouveau spectacle de Marc Donnet-Monay. Lorsqu’on le voit entrer sur la scène du théâtre Boulimie, à Lausanne, devant des rangées pleines à craquer, on se dit qu’il a quand même plutôt le physique d’une Grande Aigrette – fin, long et alerte. Mais soyez prêts, après échauffement, on pourrait bien le voir chanter.
Seul en scène, qui plus est. Une première depuis plus d’une décennie pour l’humoriste valaisan bien connu des Romands. Ces dernières années, il a préféré les aventures collectives: en duo avec Yann Lambiel, en mari cachottier face à Brigitte Rosset, en employé de voirie privé de souffleuse électrique dans la Revue vaudoise. Mais voilà qu’à 54 ans Marc Donnet-Monay s’envole pour un nouveau one man show au sous-titre évocateur – «et le cœur, et la tête». L’ennemi de notre alouette? La scission interne.
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Charnel et visionnaire, le récit de la Neuchâteloise plonge loin dans le passé pour interroger nos liens sociaux et familiaux, notre rapport au corps et à l’enfantement
On dirait une épopée archaïque, gravée sur des ossements ou peinte sur les parois d’une caverne sacrée. Mais elle pourrait tout aussi bien venir du futur, si lointaine et si proche de nous. Deux peuplades qui ne parlent pas la même langue, les Ouxes et les Idousses, entament chaque année un rite de procréation dans «la plaine du Delta». Le «Parlement des testicules» siège, cinq «rois» mâles sont élus, puis sacrifiés publiquement. Mais des idées progressistes gagnent du terrain, regrette la narratrice de Ma forêt, une Idousse appelée Sendjar, aux opinions très conservatrices: il est question de commencer à cultiver les céréales et de renoncer au sacrifice humain. «Comment ose-t-on choisir, à la place d’une graine, l’endroit et le moment où elle doit germer?»
Des expositions indirectes au thème de l’intelligence artificielle (IA), le redressement de Nestlé ou le réveil de SGS sous-tendent certaines des recommandations effectuées par des spécialistes de l’investissement
De l’électricité, des médicaments biosimilaires ou des tickets restaurants: nos cinq experts ont exploré des domaines plus ou moins connus pour proposer dix actions à suivre pour la nouvelle année.
L’IA sera certainement encore un grand thème d’investissement pour l’an prochain. Parmi les actions internationales, Schneider Electric bénéficie de la demande d’énergie pour les grands centres de données et plus généralement de la complexité croissante de la gestion des flux d’électricité, relève Jérôme Schupp, responsable de l’investissement chez Prime Partners. La société réalise un tiers de son chiffre d’affaires aux Etats-Unis, un tiers en Europe et un tiers en Asie ou dans les pays émergents, ce qui est rare pour un acteur français. Son cours a peu performé en 2025, malgré une croissance de son chiffre d’affaires de l’ordre de 9% en euros.
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L’hilarante satire des télévangélistes du Sud créée par Danny McBride, avec notamment John Goodman en patriarche, s’est achevée il y a quelques mois sur Canal+. Entre rouflaquettes et costumes kitschissimes, elle a dépeint une famille spirituellement dysfonctionnelle
Ce qu’il y a de bien avec Dieu, c’est que ça rapporte. Et quand il s’agit de dons de la part des milliers de spectateurs d’une messe donnée dans une salle grande comme un stade, avec chacun son petit paquet de billets, ça se compte avec les machines qu’on voit dans les films de narcos. On découvre le clan Gemstones traversant la salle des comptes, avec le crépitement des liasses, après la messe. Terminée ce printemps au terme de quatre saisons pétaradantes, The Righteous Gemstones (sur Canal+) restera comme l’une des grandes satires de l’évangélisme conquérant, celui qui gagne du terrain aussi en Suisse.
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En quatre parties, un documentaire d’Arte coproduit avec la Chine suit l’évolution des pièces et des papiers-monnaies, jusqu’au bitcoin. Une réalisation de qualité
Des premières pièces conçues dans le royaume de Lydie – en Turquie actuelle – au bitcoin, l’histoire des monnaies est marquée par les innovations, le plus souvent provoquées sous la contrainte des événements. Notamment des guerres, raconte cette captivante mini-série, originale coproduction entre deux sociétés françaises, Arte, un groupe chinois et la Bibliothèque nationale française.
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Frappé par les blessures de ses athlètes les plus expérimentées, l’effectif de vitesse peine à lancer sa saison et doit miser sur sa relève. La Valaisanne Malorie Blanc, 21 ans, a livré la meilleure performance du week-end en se classant 6e du super-G ce dimanche
Malorie Blanc ramène quelques éclats au bout de la piste. La Valaisanne est la 17e à s’élancer sur la Corviglia ce dimanche à Saint-Moritz, dans les Grisons, pour le premier super-G de la saison. Au terme d’une performance maîtrisée, la skieuse d’Ayent s’adjuge la 6e place du classement, ex æquo avec l’Italienne Elena Curtoni, à 0''53 de la plus rapide, Alice Robinson. La skieuse néo-zélandaise, meilleure géantiste du début de saison, a créé la surprise en devançant la Française Romane Miradoli (0''08) et l’Italienne Sofia Goggia (0''19), et en remportant sa première victoire en super-G. Lindsey Vonn se contente, quant à elle, du pied de podium.
La course du jour a notamment été marquée par la chute de la Slovaque Ilka Stuhec et par celle de l’Allemande Emma Aicher qui enlevait, la veille, la deuxième descente disputée dans la station grisonne. Le podium provisoire a ensuite retenu son souffle pendant quelques minutes au moment où Mikaela Shiffrin, dossard 31, s’apprêtait à dévaler la piste. La championne américaine signait son retour en vitesse depuis sa lourde chute en janvier 2024 lors de la descente de Cortina. La légende du ski alpin, seule détentrice de plus de 100 victoires en Coupe du monde, n’a pu terminer sa course après avoir manqué la toute dernière porte.
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CHRONIQUE L’accord entre OpenAI et Disney illustre la puissance du premier et, malgré les apparences, la faiblesse du second, incapable de lui résister
Il vaut la peine de lire et relire plusieurs fois ces phrases: «De toute façon, c’est inéluctable. Les humains n’ont jamais pu arrêter le progrès technologique et nous n’avons pas l’intention d’essayer.»
Ces mots sont ceux de Bob Iger, le directeur de Disney. Jeudi dernier, son empire signait un accord historique avec OpenAI, l’éditeur de ChatGPT. En substance, ce dernier pourra librement utiliser ses personnages de fiction au sein de son générateur de vidéos Sora. Et Disney investira 1 milliard de dollars au sein d’OpenAI.
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ÉDITORIAL. L’ex-magnat de la presse et figure du mouvement démocrate est jugé ce lundi par la justice hongkongaise. Il encourt la prison à vie pour «collusion avec l’étranger»
A Hongkong, les tenants d’une libéralisation politique sont aujourd’hui en exil, réduits au silence ou en prison. Ce lundi, la justice de l’ex-colonie britannique, désormais soumise aux directives du Parti communiste chinois, devrait sans surprise confirmer la culpabilité de Jimmy Lai, dernière grande figure du mouvement démocratique à être jugée. Le verdict – l’homme de 77 ans risque la prison à vie – ne sera toutefois annoncé que dans quelques mois. Ce sera le point d’orgue d’une longue séquence de procès politiques entamée en 2020 avec l’imposition par Pékin d’une loi sur la sécurité nationale.
Dans son jeune âge, Jimmy Lai avait fui la Chine maoïste pour faire sa vie dans le havre capitaliste de Hongkong. C’est à sa position de directeur d’un média, Apple Daily, qu’il doit sa renommée et la haine farouche des élites de Pékin à son encontre. Principal journal de langue chinoise, le journal à la pomme a longtemps défié les caciques du Parti communiste et milité pour la démocratisation d’un petit territoire au bénéfice du principe «un pays, deux systèmes», négocié entre Deng Xiaoping et Margaret Thatcher dans les années 1980. Celui-ci était censé durer cinquante ans. Il a été balayé moins d’un quart de siècle après la rétrocession, en 1998, emporté dans la répression des manifestations qui avaient secoué l’île et ses nouveaux territoires à partir de 2019.
Ce n’est toutefois pas pour ses prises de position en faveur des libertés que Jimmy Lai est aujourd’hui jugé (Apple Daily a cessé de paraître en 2021). C’est à l’accusation de collusion avec l’étranger qu’il doit répondre. L’étranger en question, ce sont les Etats-Unis, en particulier Marco Rubio, un politicien placé un moment sous sanction chinoise, devenu entre-temps secrétaire d’Etat américain. Lors de sa campagne présidentielle, Donald Trump avait promis d’obtenir la libération de Jimmy Lai. Ce pourrait être son dernier espoir de ne pas finir sa vie derrière les barreaux.
Symboliquement, ce procès devrait signifier la fin de l’immense espérance qui s’était emparée des Hongkongais, acquis dans leur large majorité à l’idée d’une transition démocratique. Il y a une semaine, moins d’un tiers des électeurs se sont rendus aux urnes pour élire 20 députés (sur 90) du mini-parlement, qui doivent faire allégeance en se déclarant «patriotes». L’idée de démocratie est pourtant loin d’être morte. En silence, en exil ou au fond des prisons, elle résiste. Comme l’affirme l’un de ses fils, avec sa condamnation, le très chrétien Jimmy Lai pourrait en devenir l’un des principaux martyrs.
Le verdict attendu ce lundi 15 décembre contre le fondateur de l’«Apple Daily» marque symboliquement la disparition organisée d’une contestation autrefois massive, structurée et enracinée dans la société hongkongaise
Le 10 août 2020, un peu plus d’un mois après la mise en application de la loi de sécurité nationale – destinée à réprimer pénalement tout acte de «sécession, subversion, terrorisme et collusion avec des forces étrangères» – 200 policiers se présentent au domicile hongkongais de Jimmy Lai, alors âgé de 72 ans. Dans cette maison aux murs jaune poussin, ils découvrent des icônes chrétiennes accrochées aux murs, un crucifix blanc au-dessus de la cheminée et une Bible laissée en évidence. Le magnat de la presse est arrêté puis conduit dans le quartier de haute sécurité de la prison de Stanley.
L’équipe de Suisse féminine a remporté dimanche la finale du Mondial disputé à Ostrava (République tchèque) en battant 2-0 la sélection du pays hôte. Son réel exploit avait été accompli en demi-finale, samedi, contre la Suède
La Suisse est championne du monde d’unihockey. La sélection du Suédois Oscar Lundin a remporté dimanche la finale du Mondial disputé à Ostrava, en République tchèque, contre l’équipe du pays hôte qui l’avait battue au premier tour. Malgré la pression, un public acquis à la cause adverse, et il faut bien le dire une domination subie quasiment de bout en bout, elle s’est imposée 2-0, inscrivant le but de la sécurité dans les tout derniers instants de la rencontre.
Ce titre est le deuxième remporté par l’équipe de Suisse féminine après celui de 2005 à Singapour. Depuis, il s’était disputé neuf éditions du Mondial, et toutes avaient été remportées par la Suède, nation phare dans cette discipline proche dans le jeu du hockey sur glace mais disputée en salle et en chaussures de sport. Le véritable exploit de la Nati a donc été accompli en demi-finale, face à la formation scandinave, balayée sur le score de 6-3.
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Cette semaine, on s’interroge sur la pertinence ou non de s’ouvrir sur son imaginaire érotique à la personne qui partage notre lit
Qu’est-ce que cela nous fait de dire nos fantasmes à voix haute ou d’entendre ceux de l’autre? Les fantasmes sexuels sont souvent représentés de manière assez binaire: soit ils relèveraient du jardin secret un peu honteux et coupable, soit ils seraient au contraire destinés à être partagés dans l’optique d’être réalisés et de nourrir une sexualité exploratoire. Mais les expériences réelles des personnes sont évidemment bien plus diverses et subjectives.
Pendant longtemps, Betty*, professeure quadragénaire à Genève, n’a pas parlé de ses fantasmes à ses compagnons successifs. Quand sa dernière relation longue a pris fin il y a trois ans, elle a voulu libérer cette parole entravée. «J’ai eu envie d’une vie sexuelle plus épanouie dans laquelle on communique, on parle pendant et après l’acte pour savoir ce que l’autre a aimé et donc dans laquelle on puisse parler de nos fantasmes», exprime-t-elle. Dans ce virage à 180 degrés, elle s’est mise à partager jusqu’aux vidéos pornos qu’elle regarde en les envoyant à son partenaire principal, avec qui elle est en relation ouverte. «On s’échange ces vidéos en disant ce qu’on a aimé dedans, ce qui permet de savoir ce qui nous excite. Cela fait que, lorsque mon partenaire m’envoie des sextos, il sait quoi me dire et ça me fait mouiller direct», illustre-t-elle.
Cette ouverture a été progressive. Betty a déjà nourri de la honte autour de certains de ses fantasmes, qu’elle qualifie de violents, mais même ceux-là, elle les a confiés à son partenaire actuel pour les intégrer à des jeux de rôles BDSM. Pour elle, cette communication explicite au sein d’une relation de confiance permet de faire «un cadeau» à l’autre en entrant dans sa fantasmagorie, que ce soit en la réalisant matériellement ou juste en l’évoquant dans un contexte de sexualité partagée. Aujourd’hui, la quadragénaire est persuadée que parler de ses fantasmes participe à son épanouissement sexuel. «On partage nos peines, pourquoi on ne ferait pas la même chose avec nos pulsions? Moi, ça m’a apporté une libération et aussi une libération de ma plume, car j’écris toutes les choses que j’ai faites ou que j’aimerais faire et je les fais lire à mes amants. J’ai aussi la chance de me sentir écoutée dans cette démarche et ça me fait beaucoup de bien.»
Dans une recherche britannique² sur le sujet, des chercheurs en psychologie ont noté que la majorité des participants de leur panel (69,3%) avaient déjà partagé un fantasme sexuel au cours de leur relation. Les raisons identifiées dans le fait de s’en ouvrir ou non étaient notamment la recherche de satisfaction sexuelle, les motivations relationnelles, les traits de personnalité du partenaire, les modes de communication et le contenu précis du fantasme (selon qu’on l’assume ou pas). Les personnes anticipaient souvent des réactions négatives de la part de leur partenaire. Mais la plupart du temps, celles-ci étaient décrites comme positives quand le fantasme était verbalisé.
Tim, musicien installé en Valais de 36 ans, a une expérience semblable à celle de Betty. Lui aussi est en relation libre avec une partenaire principale et voit d’autres personnes, quel que soit leur genre. Le fait de communiquer dès le départ sur ce mode de fonctionnement relationnel a aussi mené à des discussions sur ses fantasmes. «On s’est rencontrés avec ma compagne autour du libertinage, donc on avait plein de fantasmes en commun, notamment tout ce qui est sexe à plusieurs. Par exemple, il y avait une personne qu’on connaissait tous les deux et avec qui on avait envie de partager de l’intimité, donc on le lui a proposé. Ou alors, c’était d’aller en club libertin, de regarder et être regardés. Et puis, il y a les discussions pendant l’acte sur des choses excitantes qui n’ont pas forcément vocation à être réalisées. On peut même évoquer une autre personne à laquelle on pense sur le moment, en sachant que ça va exciter l’autre», illustre-t-il.
Pour Tim, ce dialogue permet de partager l’aspect psychique de la sexualité, pour accompagner sa dimension physique. Mais cela pose la question du consentement, de l’enjeu de bien se connaître et d’avoir suffisamment communiqué en amont pour ne pas dire quelque chose qui pourrait blesser l’autre. «Dans mon cas, exprimer mes fantasmes crée du lien, alimente la sexualité et la relation en elle-même. Par contre, je pense qu’il faut être très clair sur quel fantasme on veut garder comme fantasme et lequel on souhaite réaliser.»
Maud Serpin, coach et animatrice d’ateliers sur la sexualité, est l’auteure de l’essai Fantasmes au féminin. Laissons vivre nos imaginaires, paru en septembre aux Editions La Musardine. Elle y questionne les manières qu’ont les femmes de fantasmer après avoir longtemps été privées d’un imaginaire érotique qui leur soit propre. Selon elle, la confusion entre le fantasme en tant que pensée imaginaire et celui en tant que pratique que l’on veut appliquer dans le réel crée nombre de malentendus. «Il y a un côté bucket list de la sexualité, où il faudrait avoir tout coché, car les fantasmes sont souvent classés et catégorisés, notamment dans le porno: telle pratique, tel accessoire, etc. Alors qu’en réalité la définition du fantasme est plus vaste et plus créative, cela peut juste être une image mentale que tu trouves excitante et qui t’amène du plaisir», indique-t-elle. «On peut très bien en parler sans qu’il y ait une dimension de réalisation, mais plutôt un dévoilement de soi ou une plus grande intimité. Fantasmer sur une orgie ne veut pas forcément dire qu’on veut le faire dans la vraie vie.»
Pour Maud Serpin, il faut se poser la question du besoin que l’on a derrière l’envie de partager un fantasme. «Ai-je besoin de plus de proximité avec mon ou ma partenaire? Un besoin de connexion? De compréhension d’une part un peu vulnérable de moi? D’une nouvelle source d’excitation?» Pour autant, le fait de fantasmer et de communiquer dessus ne doit pas être une énième injonction ou charge mentale à gérer pour les femmes. Avoir le temps et la disponibilité d’esprit pour fantasmer est un luxe, conçoit la coach.
D’autant plus que parfois le partage peut réveiller certaines insécurités personnelles, en lien avec son histoire ou sa psyché. C’est ce qu’a expérimenté Marie*, formatrice de 30 ans à Paris, quand elle a demandé à son compagnon quels étaient ses fantasmes et que celui-ci lui a répondu «le plan à trois». «Ça a instantanément généré un truc super violent chez moi, une pensée de l’ordre de «je ne lui suffis pas pour qu’il ait besoin de deux autres femmes». Pourtant, il est rassurant et il me dit que ce n’est pas du tout un manque, ni quelque chose qu’il veut mettre en pratique. Mais moi, ça m’a perturbée et j’en fais encore des cauchemars. Je sais que ma réaction est liée à mes insécurités», confie-t-elle. Son propre père a trompé sa mère et Marie a vécu une relation d’emprise de la part d’un coach sportif alors qu’elle avait 16 ans. «Quand tu es insécurisée sur ces questions, c’est très compliqué, même si mon conjoint fait tout pour m’apaiser.»
Quand son compagnon lui a demandé en retour quels étaient ses fantasmes, ceux-ci tournaient autour de lui, avec qui elle s’imaginait faire l’amour à son bureau ou dans les toilettes d’un cinéma. «C’est comme si mon cerveau se disait qu’il ne fallait pas avoir trop de fantasmes qui sortent du cadre «normal», comme si le fait de penser à quelqu’un d’autre que mon conjoint voulait dire qu’il n’est pas suffisant pour moi.»
Pour Maud Serpin, l’enjeu pour de nombreuses femmes est justement de fantasmer pour elles-mêmes, et pas en réponse à la norme ou aux besoins des autres. Un exercice périlleux quand on a des traumas ou des représentations modelées par les imaginaires dominants, centrés sur le regard masculin. «Nos fantasmes, quand on les connaît bien, peuvent être une safe place, un lieu à soi», conclut-elle. «Ces choses si intimes que l’on a dans nos têtes, c’est intéressant d’aller les regarder et de les considérer comme des choses précieuses, qu’on n’est pas du tout dans l’obligation de dévoiler.»
* Prénoms d’emprunt
** Kimberley, M. L., Jones, S. A., & Elliott, J. M. (2025). «A content analysis of reasons for disclosing sexual fantasies and partner responses. The journal of sex research»
Deux tireurs ont tué 16 personnes dimanche dans une foule réunie sur la plage de Bondi, à Sydney, pour célébrer la fête juive de Hanoukka. Une attaque terroriste qui s’inscrit dans une multiplication d’actes antisémites en Australie
Dimanche soir, la plage de Bondi, à Sydney, la plus connue d’Australie, était bouclée par la police et le sable encore jonché d’objets abandonnés par la foule. Sur les images des webcams qui montrent habituellement la taille des vagues pour les surfeurs, on voit les gens courir à toutes jambes quand ils comprennent que les détonations ne sont pas des feux d’artifice. Selon des images filmées par des témoins, deux hommes vêtus de noir et le visage découvert ont tiré sur un parc en retrait de la plage. C’est là que la communauté juive de la ville était réunie comme tous les ans pour célébrer la fête de Hanoukka, dite des «lumières», qui marque le renouveau du culte juif après le retour au temple de Jérusalem.
Postés sur un pont enjambant le parking, les deux tueurs étaient armés de fusils, sans doute semi-automatiques. Ces armes font des ravages lors de tueries de masse aux Etats-Unis. Une épidémie contre laquelle l’Australie se croyait à l’abri, le pays s’étant doté d’une législation de contrôle des armes bien plus sévère après une tuerie encore plus meurtrière à Port Arthur, en Tasmanie, en 1996. Les deux hommes en noir ont ouvert le feu à 18h45 (heure locale), rapporte le Chabad. Ce mouvement juif orthodoxe organise chaque année la fête de Hanoukka à Bondi Beach, un événement qui attire des milliers de personnes au milieu de l’été austral. Le Chabad rapporte que son rabbin, Eli Schlanger, fait partie des victimes.
L’un des deux tueurs est ensuite descendu du pont. Selon des images devenues virales, un homme, caché entre deux voitures, l’a alors ceinturé. Il a même réussi à lui arracher son arme. Ce «héros», comme l’a immédiatement qualifié le premier ministre australien, Anthony Albanese, a mis en joue l’assaillant contraint de reculer, pendant que son complice continuait de tirer depuis le pont.
Cet homme, qui a évité que le bilan soit encore plus lourd que les 16 victimes et 39 blessés pour l'instant rapportés, a été identifié comme étant Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits de 43 ans. En s’interposant, il a été blessé par balles. Les deux tireurs ont par la suite été neutralisés par la police. L’un fait partie des 12 personnes tuées et l’autre a été grièvement blessé. La police a trouvé des explosifs dans un véhicule utilisé par les deux tueurs.
L’un des tireurs s’appelle Naveed Akram. Il habite à Sydney. L’identité de l’autre tueur n’est pour l’instant pas connue. Les autorités australiennes ont rapidement qualifié cette tuerie d’acte terroriste et antisémite. «Une attaque contre les juifs australiens est une attaque contre les Australiens», a déclaré le premier ministre, Anthony Albanese. Et de promettre que l’Etat protégerait la communauté juive.
Des mots qui offrent peu de réconfort à la communauté juive en Australie. «Nous saluons les déclarations fortes et leurs promesses d’éradiquer le poison de l’antisémitisme», a réagi, dans un communiqué, le Conseil exécutif des juifs d’Australie (ECAJ), qui représente toutes les tendances de la communauté juive en Australie, soit environ 120 000 personnes. La plupart d’entre elles résident à Sydney ou à Melbourne. «Il nous faut des actes et un leadership pour mettre fin à la vague d’antisémitisme que connaît l’Australie. Cela fait trop longtemps que nous le réclamons. Le premier devoir du gouvernement est de protéger ses citoyens», rappelle l’organisation.
Depuis le massacre commis par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023 et la guerre à Gaza qui a suivi, la communauté juive australienne dénonce une explosion des actes antisémites. Cette tendance est globale mais elle n’est nulle part ailleurs plus préoccupante qu’en Australie. Début décembre, l’ECAJ publiait ses derniers chiffres. D’octobre 2024 à septembre 2025, l’organisation a répertorié plus de 1600 actes antisémites, cinq fois plus qu’avant 2023. Dix-huit attaques particulièrement graves ont été recensées, dont l’incendie d’une synagogue à Melbourne, en décembre 2024, ou celui d’un magasin de nourriture casher, déjà dans le quartier de Bondi, à Sydney, en octobre 2024.
En janvier de cette année, une caravane bourrée d’explosifs a été découverte par hasard à Sydney et, selon la police, visait à être utilisée contre des lieux fréquentés par la communauté juive. Les enquêteurs ont lié certaines de ces attaques, en particulier l’incendie de la synagogue et du magasin casher, à l’Iran. En conséquence, l’Australie a expulsé plusieurs diplomates iraniens et classé les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de Téhéran, comme organisation terroriste.
Dans son rapport de décembre, l’organisation représentant la communauté juive alertait aussi sur les manifestations contre la guerre à Gaza, ce qu’elle appelle le «mouvement contre Israël». Elle dénonçait, par exemple, les amalgames entre sionisme et nazisme ou la remise en cause par certains manifestants du droit à l’existence d’Israël.
«L’antisémitisme a quitté les franges de la société pour être normalisé et pour prospérer dans les universités, dans les espaces culturels ou sur les lieux de travail. Dans un tel environnement, les juifs d’Australie craignent pour leur sécurité et leur bien-être», mettait en garde Daniel Aghion, président de l’ECAJ, au moment de présenter ces chiffres inquiétants. Il accusait les autorités de ne pas prendre assez de mesures contre l’antisémitisme. Parmi les condamnations internationales unanimes de l’attentat de Bondi Beach, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, disait avoir prévenu son homologue australien que sa politique «jetait de l’huile sur le feu antisémite». Il faisait référence à la reconnaissance récente de l’Australie d’un Etat palestinien.
Après cette tuerie, la presse australienne appelle au sursaut, à l’instar du Sydney Morning Herald: «Nos dirigeants ont laissé se banaliser un antisémitisme insidieux, comme s’il s’agissait d’un effet secondaire acceptable des divisions au sein de la société quant au bien-fondé de la guerre à Gaza.»
L’Américain Kent Farrington a remporté le Grand Prix du CHI de Genève dimanche avec sa jument phénomène Greya, confirmant sa domination mondiale. Jason Smith et son Picobello décrochent une très belle cinquième place
Chaque année, introduire Kent Farrington sur la piste du Concours hippique international de Genève demande à la speakerine d’opérer un choix un peu plus cornélien. Car chaque année, la liste des exploits sportifs de l’Américain s’allonge. Et 2025 n’échappe pas à la règle. Depuis huit mois, le natif de Chicago, médaillé d’argent par équipe aux Jeux de Rio en 2016 et en individuel aux Jeux panaméricains de 2023, trône en tête du classement mondial. Un succès que l’athlète – ses vidéos de préparation physique font un carton sur Instagram – doit en bonne partie à sa jument phénomène Greya. Une oldenbourg grise de 11 ans ultrarapide qui a réussi l’exploit de remporter huit Grand Prix en 2025, surtout de l’autre côté de l’Atlantique (Kent Farrington est basé à Wellington en Floride). Une rareté à un tel niveau même sur le circuit américain réputé un crin moins concurrentiel.
Dimanche après-midi à Palexpo, nombreux étaient les connaisseurs à miser sur cette paire d’as. Ils n’ont pas été déçus. Huit ans après sa victoire dans le Grand Prix avec sa légende de jument Gazelle, l’Américain a récidivé, au terme d’un barrage à huit. «Le plus grand succès de Greya jusqu’à aujourd’hui», a déclaré le cavalier, avec la fierté d’un père, l’admiration d’un fan et la reconnaissance d’un partenaire. A ses côtés en conférence de presse, habituellement réservée aux seuls trois meilleurs, un Suisse surprise! Avec Picobello Van’t Roosakker – un cheval passé entre les mains expertes de Daniel Etter et Steve Guerdat –, Jason Smith, 34 ans, est allé décrocher la cinquième place. Un résultat fantastique pour cet Ecossais d’origine, débarqué au pays en 2008, dans les écuries de Pius Schwizer.
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Le dessinateur Pierre-Olivier Comment a remporté le Swiss Cartoon Award pour son dessin «Poutine teste l’OTAN», choisi parmi les 267 candidats car il «décrit parfaitement la situation politique», a expliqué le jury
Pitch Comment a remporté la première place du Swiss Cartoon Award, se hissant ainsi parmi les meilleurs dessinateurs de presse de Suisse. Le Jurassien a reçu cette distinction lors du vernissage de l’exposition «Gezeichnet 2025» au Musée de la communication à Berne.
Pierre-Olivier Comment, plus connu sous son nom de dessinateur Pitch Comment, a obtenu la distinction pour son dessin «Poutine teste l’OTAN» publié le 19 septembre dans le journal satirique romand Vigousse. Sur cette caricature, l’illustrateur bruntrutain a dessiné une guêpe à tête de Poutine qui virevolte au-dessus de l’OTAN.
«Ce dessin est comme une piqûre de guêpe. Il concerne une situation que nous connaissons dans la vie de tous les jours: la guêpe tourne autour de la table et quelqu’un décrète qu’il ne faut pas réagir trop brusquement. Cela décrit parfaitement la situation politique», relève Nico Gurtner, membre du jury, cité dans un communiqué.
Contacté vendredi par Keystone-ATS, Pitch Comment a fait part de son immense satisfaction. «C’est une belle récompense», a réagi le dessinateur de presse âgé de 55 ans. «Je suis aussi content pour les médias avec lesquels je collabore», a-t-il relevé, à savoir, Vigousse, Le Quotidien Jurassien, La Torche et Heidi. news (dont la société éditrice Le Temps SA est propriétaire).
Tous les dessins de Pitch Comment sur Heidi.news
«J’en avais déjà pour mon argent quand j’ai appris que je figurais parmi les 16 finalistes», a précisé Pitch Comment. «Avec la première place, là, c’est Noël!», s’est-il exclamé, en ajoutant ne pas s’y attendre du tout. «C’est assez dingue», a ajouté le citoyen de Porrentruy pour résumer son sentiment.
Le jury a opéré sa sélection parmi 267 dessins et caricatures de 55 dessinatrices et dessinateurs, a expliqué, toujours vendredi, le Musée de la communication, qui souligne que l’exposition Gezeichnet donne de la «visibilité à ce travail crucial pour notre démocratie».
Le Grand Conseil a accepté une motion qui assouplit la décision de ne plus scolariser les enfants frontaliers. Si des élus français réagissent positivement, le collectif de parents d’élèves déplore une «demi-mesure» qui divise les familles
La décision du gouvernement genevois de ne plus scolariser les élèves frontaliers à partir de la rentrée 2026 sera-t-elle assouplie? Jeudi soir, le parlement a adopté une motion qui demande d’autoriser les enfants ayant entamé le cursus primaire (1P-8P) à le suivre jusqu’à son terme et ceux du cycle d’orientation (CO) à pouvoir continuer au secondaire II (filières de formation au-delà de la 11P). Emanant du Parti socialiste et soutenu par Les Vert·e·s, le texte a su trouver une majorité à la faveur d’un amendement du Centre, ralliant les voix de LJS (Libertés et justice sociale), contre le front formé par le PLR, l’UDC et le MCG.
En juin, la ministre PLR de l’Instruction publique, Anne Hiltpold, avait annoncé la fin du régime transitoire en vigueur depuis 2019 qui tolère des exceptions au principe de scolarisation sur le lieu de domicile. Finie notamment la possibilité de pouvoir terminer son cursus. Les élèves doivent basculer dans le système français à la fin de chaque cycle (soit après la 4P, la 8P et la 11P). Quelque 2500 enfants (résidant en France voisine, mais aussi dans le canton de Vaud) sont concernés, dont plus de 300 dès la rentrée prochaine. La décision, motivée par la volonté de soulager des bâtiments scolaires sous pression et de réaliser des économies, avait suscité des réactions outrées des autorités françaises, jusqu’à Emmanuel Macron himself.
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Le gouvernement vaudois a passé une bonne partie de son vendredi à discuter du projet de budget 2026. Il revient sur deux mesures très contestées en lien avec la fonction publique et estime que les conditions pour faire la grève ne sont plus remplies
Le Conseil d’Etat vaudois a décidé de conclure sa folle semaine par une annonce inattendue. Réuni pendant près de cinq heures vendredi – soit plus du double qu’initialement prévu –, le gouvernement s’est mis d’accord pour renoncer à la contribution de crise de 0,7% ainsi qu’à la suppression des décharges de fin de carrière pour les enseignants.
Confronté à un automne d’une rare intensité sociale, marqué par des manifestations massives de la fonction publique, des appels répétés à la grève et un climat politique très tendu autour du budget 2026, l’exécutif a tenté de reprendre la main. Le premier débat parlementaire ayant déjà modifié une partie de la répartition des efforts financiers prévue initialement, les sept élus ont reconnu que la situation s’était durcie plus vite que prévu et qu’un rééquilibrage s’imposait. C’est dans ce contexte qu’ils ont présenté aujourd’hui une nouvelle voie destinée à apaiser les tensions, restaurer la confiance et maintenir le cap fixé pour un retour à l’équilibre budgétaire d’ici à 2030.
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La vidéo présentant la stratégie numérique suisse 2026 semble recourir largement à l’intelligence artificielle. La mention des outils utilisés pour sa création figure bien à la fin
Le Conseil fédéral a dévoilé ce vendredi sa stratégie numérique 2026. Le site web de la Confédération contient une vidéo présentant les grandes lignes de cette démarche. Or, une importante partie de son contenu semble avoir été réalisée avec l’aide de l’intelligence artificielle (IA). Les autorités ne s’en cachent d’ailleurs pas: dans le générique de la vidéo apparaît la mention «Voiceover: ElevenLabs (générée par IA)».
La synthèse vocale a été réalisée avec le service ElevenLabs, mais la musique et certaines séquences semblent, elles aussi, avoir été générées ainsi. La musique provient en effet d’Artlist, qui propose des contenus, comme des sons, dont certains sont eux aussi créés par IA. Enfin, la plateforme Envato, utilisée pour certaines séquences de la vidéo, met à disposition des outils d’IA pour aider à la création d’images.
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Le Conseil fédéral confirme l’achat des F-35 pour un montant maximal de 6 milliards de francs, sans savoir combien d’avions seront livrés. Il est urgent de penser à la suite, avec des alternatives au programme américain
Sans surprise, le Conseil fédéral s’en tient au choix des F-35. Malgré les nombreuses interrogations sur la procédure de sélection, l’explosion des coûts et le différend sur l’interprétation du contrat d’achat avec les autorités américaines, Martin Pfister continue de défendre un appareil considéré comme le meilleur sur le plan technologique et le plus apte à répondre aux besoins d’interopérabilité avec les pays voisins membres de l’OTAN. Il s’en tiendra toutefois à l’enveloppe de 6 milliards décidée par le peuple dans un vote très serré. Pas de demande de rallonge, donc.
Combien de F-35 la Suisse réceptionnera-t-elle? Plus aucun chiffre n’est articulé. Un scénario évoquait une baisse à 30 appareils pour rester dans les clous budgétaires. Aujourd’hui, étant donné l’incertitude sur l’évolution des prix, le ministre de la Défense a admis qu’il n’en savait tout simplement rien. Alors qu’une stratégie de sécurité est mise en consultation jusqu’à fin janvier, ce flou sur l’avenir de la défense aérienne interpelle. D’autant que les forces armées poussent vers l’option d’une flotte de 55 à 70 avions pour répondre aux défis d’une Europe sous la menace russe.
Si la renonciation aux F-35 n’était pas à l’ordre du jour – seul le succès d’une initiative pourrait y contraindre, un scénario qui paraît aujourd’hui peu probable –, une clarification sur leur sort se fait toujours attendre. D’autant que le Conseil fédéral n’exclut pas une rallonge à l’avenir. Au vu des tensions commerciales avec les Etats-Unis, de la fiabilité toute relative des livraisons militaires américaines (report sine die des systèmes antimissiles Patriot) et des menaces proférées par Donald Trump contre les systèmes politiques européens, il apparaît en effet urgent de ne pas se lier davantage les mains à ce seul fournisseur.
L’Autriche, voisin neutre, vient d’opter pour un avion de chasse italien. L’Ukraine, au front, pour le Gripen et le Rafale. Les alternatives européennes au F-35 existent. Martin Pfister a d’ailleurs évoqué cette autre option en conférence de presse, sans toutefois préciser sa pensée. Si les impératifs sécuritaires de la Suisse exigent une extension de sa flotte aérienne, c’est vers ces systèmes qu’elle doit se tourner. Le pire serait de céder au chantage américain sur les droits de douane pour augmenter la facture et notre dépendance envers une puissance entre-temps devenue hostile à l’Etat de droit choisi par les Suisses.
En saut d’obstacles, les ambitions de la Suisse sont inversement proportionnelles à la taille du pays. Grâce à ses héros du cru, la relève a des rêves plein la tête et bénéficie d’une fédération très présente, soutenue par un mécène qui a fait fortune dans les implants dentaires
«Mais alors! Tu as mis ta selle à l’envers.» Surprise, l’enfant, le visage caché par la visière de son casque, baisse les yeux pour s’assurer d’avoir équipé correctement son poney, puis éclate de rire. «Faux!» répond-elle du tac au tac. En bord de piste, Roger Bourquard sourit, content de lui. A l’évidence, le bougre d’entraîneur jurassien ne se lasse pas de chambrer la jeunesse.
Depuis le rachat de la ferme familiale à Glovelier en 1989 – «ça ne date pas d’hier, hein?!» – et sa transformation en école d’équitation, l’homme a cultivé sur le sable ribambelle de cavaliers en herbe, plus ou moins dégourdis. Enfin, plutôt «plus» que «moins». Une affiche à l’effigie du champion olympique 2012 Steve Guerdat, suspendue à l’entrée de l’écurie, en atteste. Au manège de Roger Bourquard – qui a depuis passé la main à Sébastien Jallon et Magalie Offreda – se sont jouées les prémices de carrières fantastiques et, surtout, celle du crack de Bassecourt débarqué à l’âge de 9 ans avec son frère Yannick.
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COMMENTAIRE. En faisant machine arrière sur les deux points les plus sensibles du projet de budget 2026, le Conseil d’Etat admet en partie son manque de vision. La majorité de droite a agi dans la précipitation et risque de se retrouver confrontée à un blocage politique de ses alliés
La droite vaudoise a raison d’être en colère. Vendredi soir, le Conseil d’Etat a réalisé l’une des plus belles volte-face de ces vingt dernières années en se couchant face au diktat des syndicats et de la gauche du parlement. La contribution de crise de 0,7% et la suppression de la décharge de fin de carrière pour les enseignants ont été rayés de la carte.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, le gouvernement, sa présidente, Christelle Luisier, en tête, a décidé de réagir au moment où l’UDC, le PLR et les Vert’libéraux semblaient enfin prêts à faire front commun pour voter ce budget, dans sa version actuelle. Certes, l’autre bord de l’échiquier aurait pu faire de la résistance en monopolisant la parole et en jouant la montre, mais les Vaudois auraient bien fini par avoir un budget, quitte à ce que ce soit en janvier 2026.
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Depuis le 10 décembre, les plus jeunes ne peuvent plus utiliser Instagram TikTok ou Snapchat sur l’île-continent. Le point sur une mesure inédite qui intéresse mais ne fait de loin pas l’unanimité
C’est du jamais-vu. Un pays occidental qui non seulement interdit les réseaux sociaux aux moins de 16 ans, mais qui, en plus, parvient à faire plier la plupart des géants américains du numérique. Ce pays, c’est l’Australie. Depuis le mercredi 10 décembre, des millions de jeunes ne peuvent plus accéder à Snapchat et TikTok, jugés trop nocifs pour leur santé mentale. Cette mesure radicale est scrutée avec beaucoup d’attention en France, mais aussi en Suisse. Voici l’essentiel à savoir sur un phénomène qui ne cesse de grandir.
Depuis l’attribution d’un contrat de plus de 100 trains à l’Allemand Siemens au détriment de l’industriel suisse Stadler, les CFF sont sous le feu des critiques. Dans un entretien accordé au «Temps», leur directeur général prend pour la première fois position publiquement. Et défend une décision dictée par les règles strictes des marchés publics et le cadre législatif
Jamais une commande de train n’a provoqué de tels remous. Au cœur de la tourmente, les CFF, qui se voient reprocher d’avoir attribué, en novembre, un contrat de 2 milliards de francs à l’allemand Siemens plutôt qu’à l’entreprise thurgovienne Stadler Rail – qui a depuis fait recours au tribunal. Selon un récent sondage de Tamedia, 65% des Suisses désapprouvent ce choix.
Après des semaines de polémiques, le directeur général des CFF, Vincent Ducrot, a accepté de répondre aux critiques, lors d’un entretien durant lequel le Fribourgeois évoque également tous les sujets chauds du moment, de la suppression de la subvention pour le train de nuit Bâle-Malmö au rapport Weidmann, en passant par la grogne romande ou encore les nombreux chantiers qui perturbent le réseau ferroviaire.
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Les membres du PS vaudois se réunissaient ce samedi en congrès extraordinaire à Epalinges, pour choisir le candidat à la succession de Rebecca Ruiz. Les délégués ont choisi Roger Nordmann pour faire face notamment à l’UDC
Le Parti socialiste a décidé de lancer Roger Nordmann dans la course au Conseil d’Etat vaudois. Réunis en congrès extraordinaire du côté d’Epalinges, les délégués ont plébiscité le Lausannois par 239 voix sur 324. Signe de l’importance et de la symbolique de cette assemblée, la salle des spectacles de la Croix-Blanche était comble. À tel point que des chaises ont même dû être rajoutées quelques minutes avant le début des discussions. «Nous sommes 400 dans cette salle, c’est incroyable», a scandé Romain Pilloud, président du PS vaudois.
L’homme de 52 ans se lance donc dans une campagne éclair de deux mois et demi avec un certain avantage par rapport à ses concurrents. Véritable locomotive électorale, celui qui a siégé sous la Coupole pendant plus de vingt ans a l’avantage d’être connu du grand public et de pouvoir ratisser tant à gauche qu’à droite. «Bâtir des ponts, c’est ma marque de fabrique», a-t-il assuré devant le congrès.
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La campagne pour l’élection complémentaire de 2026 est officiellement lancée. Le PS vaudois a choisi ce samedi Roger Nordmann pour faire face au candidat UDC Jean-François Thuillard. Avec son expérience politique, le Lausannois part avec une longueur d’avance dans la course
Si le Conseil d’Etat vaudois et la droite du canton donnent l’impression d’être désunis, la gauche a lancé sa campagne pour les élections complémentaires sur les chapeaux de roues. Le Parti socialiste a décidé, samedi à Epalinges, de lancer Roger Nordmann dans la course au château Saint-Maire pour succéder à Rebecca Ruiz. Signe de l’importance et de la symbolique de ce congrès extraordinaire, la salle des spectacles de la Croix-Blanche était comble. «Nous sommes 400 dans cette salle, c’est incroyable», a scandé Romain Pilloud, président du PS vaudois.
Parmi les délégués socialistes présents, 239 sur 324 ont décidé de donner leur voix à Roger Nordmann. C’est un triomphe. Le Lausannois de 52 ans n’a laissé que peu de lumière à Sébastien Cala, son rival du jour, en prononçant un discours assumé et galvanisant. Celui qui a siégé pendant plus de vingt ans sous la coupole fédérale n’a pas manqué de rendre hommage à Rebecca Ruiz, qui abandonnera son rôle de conseillère d’Etat au printemps 2026. De quoi provoquer une ovation au sein de l’assemblée et lancer sa causerie sur les chapeaux de roues.
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L’exécutif s’est engagé en novembre à ne pas imposer les géants américains de la technologie dans le but d’abaisser les droits de douane de 39 à 15%. Un choix qui suscite la controverse, même si les effets attendus d’une telle taxe sont difficiles à évaluer
C’est une décision qui a provoqué de vives réactions et suscite bien des interrogations. Le Conseil fédéral s’est engagé en novembre à ne pas taxer les services numériques dans le cadre de son accord avec les Etats-Unis pour abaisser les droits de douane additionnels qui frappent les exportations suisses depuis la fin de l’été. Mais de quoi parle-t-on exactement? Le Temps fait le point sur cet enjeu qui agite de plus en plus les discussions politiques.
En Suisse, le budget consacré aux cadeaux ne faiblit pas et les jouets occupent une large place dans ces dépenses. Privilégier la seconde main, sélectionner les objets à l’avance ou offrir des expériences: des parents racontent leurs stratégies pour célébrer Noël sans tomber dans la surenchère
Malgré la hausse du coût de la vie, un poste semble intouchable à Noël: les cadeaux. Selon un récent sondagede la Swiss Retail Federation (l’association faîtière de la branche suisse du commerce de détail), les Suisses prévoient de dépenser au total 341 francs pour les présents, soit 21% de plus que l’an dernier. Après les bons d’achat ou l’argent liquide (44%), les jouets sont le deuxième type de biens les plus offerts (37%).
Face à une montagne de paquets qui semble grandir chaque année autant que les enfants auxquels ils sont destinés, certains parents ressentent une certaine fébrilité. Avec les fêtes qui se succèdent et parfois se multiplient, comment éviter l’overdose au milieu des papiers froissés? Mais aussi les tensions sous le sapin, quand les choix des uns ne correspondent pas aux valeurs des autres?
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Le Grand Prix du Maire de Champignac, qui distingue depuis 1988 les perles oratoires romandes, a récompensé le député vaudois et municipal de Nyon pour la phrase. «Main dans la main, les acteurs ont travaillé d’arrache-pied», avait-il déclaré au Grand Conseil
Le député vaudois et municipal de Nyon Alexandre Démétriadès décroche le Champignac d’Or 2025. «Main dans la main, les acteurs ont travaillé d’arrache-pied», avait-t-il déclaré le 17 décembre 2024 au Grand Conseil. Le socialiste a reçu samedi au Mont-sur-Lausanne la statuette dorée réservée au vainqueur.
Séverine Chavrier, directrice de la Comédie de Genève, obtient le Champignac d’Argent, une récompense «largement méritée», soulignent les organisateurs du concours oratoire. Sur RTS1, elle a déclaré en octobre: «Je suis là pour essayer de rectifier certaines vérités, qui sont importantes pour moi, mes équipes et la Comédie.»
Trois «étoiles montantes» du champignacisme sont également distinguées: le conseiller aux Etats jurassien Charles Juillard obtient la mention «Hyperconnecté» pour la clarté de sa communication: «Je ne sais pas si j’ai été informé ou pas…», a-t-il affirmé sur les ondes de RTS-La Première.
Le porte-parole de l’Alliance SwissPass reçoit, lui, la mention «Vérité toute nue» pour son accès de sincérité: «Nous ne communiquons aucun chiffre exact», dit-il dans 24 heures. Enfin, le journaliste Antoine Membrez gagne la mention «Sonotone» pour son attention sans faille: «Il suffit de tendre l’oreille pour voir la différence», écrit-il dans le Quotidien jurassien.
Le Grand Prix du Maire de Champignac existe depuis 1988 et récompense les personnes qui se sont particulièrement distinguées au cours de l’année par leur excellence dans l’art oratoire. Cette année, 38 candidats s'affrontaient.
CHRONIQUE. Certains titres de presse alémaniques font preuve de mauvaise foi ou de manque de professionnalisme pour critiquer le supposé laxisme des cantons romands en matière d’expulsion d’étrangers, et cela devrait nous inquiéter, écrit Yves Petignat
Nous étions déjà alcooliques, paresseux, endettés, consommateurs d’antidépresseurs, nous voici maintenant, nous les Romands, laxistes envers les criminels. Selon le quotidien Blick, les Romands «font preuve de compassion» envers les criminels étrangers en les protégeant contre les mesures d’expulsion. Pour la NZZ am Sonntag, «L’hôtel Romandie vous invite à vous attarder». Et l’hebdomadaire zurichois d’expliquer que «de nouveaux chiffres montrent que la Suisse alémanique applique les expulsions de manière plus systématique que la Suisse romande».
Sauf que tout cela, «la compassion des Romands pour les étrangers criminels», «l’accueillant hôtel Romandie», ne repose sur rien. Certes, il y a les statistiques du Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM). Mais on en a tiré des conclusions fallacieuses en raison d’un travail bâclé. Effectivement, selon les statistiques, les cantons romands sont bons derniers dans l’exécution des mesures d’expulsion prononcées par les tribunaux. Alors qu’en 2024, Zoug ou Glaris ont rempli leurs devoirs à 100%, les taux d’exécution à Genève, Vaud ou en Valais oscillent entre 44% et 55%. Jura et Neuchâtel sont bons derniers avec 30% et 28%. Mais de là à conclure que le laxisme est dans la culture des Romands…
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Un conseiller national UDC propose d’augmenter le prix de l’essence pour relancer l’extension des autoroutes et lutter contre les embouteillages. La mesure séduit plusieurs parlementaires
Face au problème des embouteillages, une proposition fait son chemin au parlement: augmenter le prix de l’essence de 4 centimes. Son auteur, le conseiller national UDC Benjamin Giezendanner, demande au Conseil fédéral d’examiner cette idée afin de financer l’extension du réseau routier. D’après les calculs de l’Argovien, ces quelques centimes par litre devraient rapporter 4 milliards de francs au fonds pour les routes en vingt ans.
Cette promesse sonnante et trébuchante séduit sous la Coupole, racontent Le Matin Dimanche et la SonntagsZeitung. La motion a déjà recueilli 50 signatures de parlementaires, notamment d’élus du PLR, du Centre et même du Vert’libéral argovien Matthias Jauslin. «Si nous ne nous attaquons pas aux points noirs connus, nous risquons un effondrement du trafic», alerte le conseiller national centriste Philipp Kutter.
En Suisse, les automobilistes passent au total 73 millions d’heures par an bloqués dans les embouteillages. L’année dernière, le problème s’est aggravé sur les autoroutes du pays avec un nouveau record de 55 000 heures passées dans les bouchons, soit une hausse de 14% par rapport à 2023 et de 80% depuis 2019. La croissance démographique pourrait augmenter à l’avenir la pression sur les axes autoroutiers.
L’initiative de Benjamin Giezendanner fait suite à la publication en octobre du fameux rapport Weidmann, du nom de l’expert mandaté par le Conseil fédéral pour prioriser les projets d’aménagement. En janvier prochain, le DETEC doit formuler une proposition détaillée au Conseil fédéral. La prochaine étape d’aménagement doit être mise en consultation au mois de juin 2026.
Ce vaste chantier politique a été lancé à la suite du rejet par le peuple en novembre 2024 du projet d’élargissement de six tronçons. Au moment du refus, les politiciens romands appelaient à ne pas rester les bras ballants. «La situation doit être améliorée, y compris sur le rail. Nous ne pouvons pas garder le statu quo. Il y va de l’avenir de notre canton», affirmait au Temps la présidente du PLR vaudois, Florence Bettschart-Narbel.
CHRONIQUE. La lecture d’un article sur la Suisse publié dans «Le Monde» a inspiré notre chroniqueuse Marie-Hélène Miauton; pour elle, pas sûr que la classe moyenne soit sous pression, en revanche les syndicats abîment les institutions démocratiques en s’attaquant au consensus helvétique dans la rue vaudoise
Le 22 novembre, le journal Le Monde publiait un papier de son correspondant en Suisse, Serge Enderlin, sous ce titre alarmant: «Le climat social se détériore même en Suisse». Le chapô (le texte introductif) surenchérissait: «Classe moyenne sous pression, manifestations contre les coupes dans la fonction publique, le consensus helvétique montre des signes de fracture.» Est-ce bien vrai?
La classe moyenne est-elle réellement «sous pression»? Selon l’Office fédéral de la statistique, de 2001 à 2021, ses revenus bruts moyens sont passés de 5101 à 5913 francs, ce qui en fait la cible favorite des prélèvements fiscaux, alors qu’elle ne bénéficie d’aucun subside pour les primes maladie ou l’éducation des enfants. C’est pourquoi, tandis que les salaires progressaient de 800 francs en vingt ans, les revenus disponibles, eux, n’augmentaient que de 350 francs, évoluant de 3851 à 4197 francs. Au bout du compte, le bas de la classe moyenne ne vit pas toujours mieux que les foyers à l’aide sociale, ce qui récompense mal le travail et laisse un sentiment d’injustice. Mais ce n’est pas nouveau et elle n’occupe pas la rue pour autant.
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La Suisse compte 250 000 évangéliques, dont 45 000 en Suisse romande. La majorité d’entre eux sont conservateurs, mais se distancient de leurs homologues américains, très proches de Donald Trump. Au Palais fédéral, ils ont leurs élus, leurs lobbyistes et leur aumônier
Gilles Geiser se tient debout à l’entrée de la salle des pas perdus, salue plusieurs élus puis échange quelques mots avec le conseiller national vaudois Daniel Ruch.
Depuis plus d’un an et demi, le pasteur évangélique de Châble-Croix, à Aigle, est l’intercesseur romand sous la Coupole. Engagé à 20% par l’association «Prière au Palais fédéral», l’aumônier «écoute et prie pour les autorités suisses». Ce rôle a été longtemps incarné par le pentecôtiste Jean-Claude Chabloz. Durant les sessions, ce dernier installait sa caravane à Berne pour être au plus près des parlementaires. Proche de plusieurs élus libéraux, on le disait influent sur les sujets éthiques et moraux. Certains le surnommaient «le lobbyiste de Dieu», un titre que Gilles Geiser réfute totalement: «Je ne fais pas de politique, je suis là pour nos autorités, pour prendre soin d’elles, je suis un vecteur de bénédiction et d’encouragement», raconte-t-il en buvant un café à la galerie des Alpes.
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Maître de conférences et de recherche à l’Université de Lausanne, Philippe Gonzalez est l’un des meilleurs spécialistes des évangéliques. Il décrit la convergence d’intérêts entre ces derniers et le président américain, ainsi que la guerre culturelle qu’ils mènent contre des Etats-Unis selon eux trop sécularisés
C’est l’un des meilleurs spécialistes du protestantisme évangélique. Maître d’enseignement et de recherche en sociologie de la communication et de la culture à l’Université de Lausanne, Philippe Gonzalez s’est beaucoup intéressé à l’influence des évangéliques dans la société et la politique américaines. Coauteur de plusieurs livres et auteur d’un ouvrage intitulé Que ton règne vienne. Des évangéliques tentés par le pouvoir absolu, il décrypte l’étonnant mariage entre l’actuel président des Etats-Unis, Donald Trump, et les évangéliques.
Les évangéliques ont un poids considérable sur la scène politique américaine et constituent l’un des principaux soutiens de Donald Trump. Comment l’expliquez-vous?
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Les poids lourds de l’économie suisse ont été impliqués dans d’importantes transactions dans de nombreux secteurs, défiant les fluctuations monétaires et les droits de douane américains, rapporte le «Financial Times»
Pour la Suisse, 2025 restera une année historique dans le domaine des fusions et acquisitions, selon un article du Financial Times publié dimanche. Avec des opérations spectaculaires dans des secteurs épars et malgré la force du franc, qui a rendu les groupes helvétiques plus chers.
Des données du cabinet londonien Dealogic montrent en effet que les entreprises suisses ont participé à des opérations de fusion-acquisition d’une valeur totale de plus de 163 milliards de dollars depuis le début de l’année. Elles signalent également que les absorptions de groupes helvétiques ont atteint le plus haut niveau depuis 2018.
«Cela a été une très bonne année, marquée par l’annonce de plusieurs transactions importantes», a commenté Olof Engelbrekts, responsable des investissements pour la Suisse au sein de Bank of America, cité dans le journal anglo-saxon. Ces douze derniers mois, le franc a gagné 14% face au dollar tandis qu’il est resté stable vis-à-vis de l’euro.
La transaction la plus importante concerne le géant suisso-suédois de l’ingénierie ABB, qui a vendu au groupe japonais SoftBank une participation majoritaire dans sa division robotique, évaluée à 15 milliards de dollars. Il s’agit de l’une des principales transactions réalisées en Europe cette année. Le Financial Times cite également la fusion entre Helvetia et Baloise, qui a donné naissance à un acteur de poids sur le marché suisse, réunissant deux des plus grands assureurs du pays.
La multinationale du ciment Holcim a conclu une série d’acquisitions dans des entreprises de construction, d’agrégats et de recyclage de matériaux. Le groupe zougois a notamment absorbé Xella, un poids lourd des matériaux de construction, pour 1,85 milliard d’euros. Le leader de l’inspection SGS multiplie aussi les emplettes.
Dans le monde logistique, l’armateur genevois MSC a scellé un accord avec un conglomérat basé à Hongkong, CK Hutchison, portant sur de nombreux terminaux portuaires, notamment dans le canal de Panama.
Les géants pharmaceutiques Roche et Novartis ont ciblé des actifs biotechnologiques. Le premier a signé pour le rachat du développeur californien de thérapies géniques Poseida Therapeutics, pour renforcer son portefeuille de produits en oncologie et en immunologie. Le second a racheté des licences dans des domaines porteurs tels que l’immunologie.
Cette année record est «frappante», selon le Financial Times, car les analystes anticipaient plutôt un repli dans le sillage des droits de douane américains à partir du 2 avril. «Il y a eu le jour de la libération [le 2 avril], les gens étaient très tournés vers l’intérieur… et nous pensions tous que l’année allait être assez difficile et faible en termes d’annonces de fusions-acquisitions. Mais ensuite, en mai, les choses se sont vraiment accélérées», indique Olof Engelbrekts.
L’administration Trump a imposé en août des droits de douane de 39% à la Suisse, un taux qui a été abaissé la semaine dernière à 15%, soit le même niveau que celui des pays de l’UE.
Frappé par les blessures de ses athlètes les plus expérimentées, l’effectif de vitesse peine à lancer sa saison et doit miser sur sa relève. La Valaisanne Malorie Blanc, 21 ans, a livré la meilleure performance du week-end en se classant 6e du super-G ce dimanche
Malorie Blanc ramène quelques éclats au bout de la piste. La Valaisanne est la 17e à s’élancer sur la Corviglia ce dimanche à Saint-Moritz, dans les Grisons, pour le premier super-G de la saison. Au terme d’une performance maîtrisée, la skieuse d’Ayent s’adjuge la 6e place du classement, ex æquo avec l’Italienne Elena Curtoni, à 0''53 de la plus rapide, Alice Robinson. La skieuse néo-zélandaise, meilleure géantiste du début de saison, a créé la surprise en devançant la Française Romane Miradoli (0''08) et l’Italienne Sofia Goggia (0''19), et en remportant sa première victoire en super-G. Lindsey Vonn se contente, quant à elle, du pied de podium.
La course du jour a notamment été marquée par la chute de la Slovaque Ilka Stuhec et par celle de l’Allemande Emma Aicher qui enlevait, la veille, la deuxième descente disputée dans la station grisonne. Le podium provisoire a ensuite retenu son souffle pendant quelques minutes au moment où Mikaela Shiffrin, dossard 31, s’apprêtait à dévaler la piste. La championne américaine signait son retour en vitesse depuis sa lourde chute en janvier 2024 lors de la descente de Cortina. La légende du ski alpin, seule détentrice de plus de 100 victoires en Coupe du monde, n’a pu terminer sa course après avoir manqué la toute dernière porte.
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OPINION. Pour que notre place bancaire soit un modèle de stabilité et non une source de risques, il faudrait moins veiller à la taille des fonds propres d’une banque qu’à la valeur de ses dirigeants, écrit l’ancien associé gérant de Lombard Odier Thierry Lombard
Beaucoup d’encre a déjà coulé au sujet du concept de «too big to fail». L’illusion selon laquelle certaines institutions financières seraient trop importantes pour disparaître a été balayée par la réalité, en particulier à travers l’effondrement de Credit Suisse. Ce drame économique et humain a révélé des décennies de dérives dans la gouvernance d’un grand établissement national, dérives ni sanctionnées par les organes de surveillance, ni surveillées par nos autorités politiques.
Même après une longue carrière dans le monde bancaire, je doute que la plupart de celles et ceux qui s’expriment sur le sujet mesurent pleinement la sophistication et la rapidité avec lesquelles évoluent les marchés. La finance d’aujourd’hui est internationale, technologique, et avance à la vitesse de la lumière, souvent bien plus vite que la réglementation, la surveillance et parfois même l’organisation et les moyens donnés à nos régulateurs et à nos responsables politiques d’apprendre et de comprendre ce monde très complexe.
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CHRONIQUE. Les râteliers contemporains sont généralement constitués de résine acrylique. Mais ça n’a pas toujours été le cas
Cette légende urbaine me revient souvent en mémoire: fatiguées de ne pas pouvoir décrocher de rendez-vous chez des médecins dont les listes d’attente s’allongent sans cesse, certaines personnes décideraient de faire le pas et d’aller se faire soigner chez le vétérinaire.
Cette histoire est un mythe (du moins je l’espère). Par contre, l’entremêlement des espèces (l’humaine et les autres) est un motif qui, lui, ponctue régulièrement l’imaginaire médical. On peut penser aux xénogreffes, bien entendu, mais aussi, de manière plus inattendue, à la dentisterie.
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CHRONIQUE. Les Mondiaux de Crans-Montana 2027 sont mis à mal par l’arrivée d’un sponsor de la FIS très dérangeant: l’Azerbaïdjan. Les politiques valaisans protestent, avec raison, estime Michel Desbordes, professeur à l’Université de Lausanne
En février 2027, Crans-Montana accueillera les Championnats du monde de ski alpin: durant quinze jours, la station valaisanne sera l’épicentre de ce sport. Les enjeux sont énormes, tant pour la commune et le canton que pour la Suisse.
Il y a tout d’abord une dimension événementielle. Il s’agit de proposer une organisation parfaite, dans une ambiance conviviale, avec des pistes bien préparées, des conditions d’hébergement optimales et une sécurité discrète mais efficace, qui implique une logistique compliquée. C’est pourquoi le comité chargé de l’organisation travaille dur, en tirant les leçons des épreuves de Coupe du monde de février 2025, qui ont été un succès sportif et médiatique.
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OPINION. Les attaques israéliennes massives contre ses relais régionaux ont profondément affaibli l’Iran, semblant hésiter entre repli défensif et déclarations jusqu’au-boutistes, écrit le chercheur Clément Therme, qui voit dans l’Irak un laboratoire d’un possible rééquilibrage des relations Iran-Etats-Unis
Les élections parlementaires mi-novembre en Irak, seul pays du Moyen-Orient où les forces pro-iraniennes (proxys) ont échappé aux bombardements israéliens massifs menés depuis le 7 octobre 2023, contrairement à Gaza, à la Syrie, au Liban ou au Yémen, ont ouvert une phase décisive pour l’équilibre régional. Dans le même temps, le Conseil des gouverneurs de l’AIEA a adopté unerésolution demandant à Téhéran plus de transparence sur son programme nucléaire. Le dossier pourrait être renvoyé au Conseil de sécurité des Nations unies, avec le risque de voir une confrontation diplomatique se transformer en une nouvelle escalade militaire. Sommes-nous à la veille d’un apaisement entre Washington et Téhéran, comme pourrait le laisser penser la relative réussite de l’Irak à se tenir à l’écart des conflits régionaux? Ou, au contraire, à l’orée d’une confrontation majeure, attisée par les frappes israéliennes au Liban face au refus du Hezbollah de désarmer et par la tentation iranienne d’accélérer son programme nucléaire?
Depuis le 7 octobre, un fait majeur domine la scène stratégique: l’influence régionale de la République islamique est en net recul. Le Hezbollah a été affaibli par les frappes israéliennes intensifiées au Liban. En Syrie, la chute du régime de Bachar el-Assad en décembre 2024 a provoqué un exode de combattants pro-iraniens vers l’est. Pour la première fois depuis deux décennies, la profondeur stratégique sur laquelle Téhéran appuyait sa politique régionale se fissure simultanément au Liban, en Syrie et au Yémen.
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ÉDITORIAL. Amnesty International a sorti jeudi un rapport qualifiant les atrocités commises par le Hamas le 7 octobre 2023 de crimes contre l’humanité. Des résultats tardifs, mais la profondeur et l’ampleur de cette enquête l’inscrivent dans la durée
Amnesty International a publié un vaste rapport sur les crimes du Hamas le 7 octobre 2023, et il faut le saluer. Non qu’il contienne de grandes révélations. Ceux qui ont accepté d’écouter ce que les rescapés avaient à dire savent déjà. Cette fillette de 9 mois tuée dans les bras de sa mère, ils savent. Cette adolescente ensevelie sous les corps de ses parents agonisants, ils savent. Ces familles brûlées vives, ils savent.
Ils savent mais désormais, ils ont tout dans les mains, avec ces 173 pages de résultats d’une minutieuse enquête. Amnesty International y évoque toutes les atteintes, y compris celles à caractère sexuel et commises contre les otages lors de leur détention. Et les qualifie de crimes contre l’humanité.
Très bien, mais trop tard!, s’écrieront ceux qui accusent Amnesty International de prendre parti pour les Palestiniens. Plus de deux ans se sont en effet écoulés depuis le massacre du 7 octobre 2023, qui tua 1200 personnes, dont 800 civils et 36 enfants. Et l’organisation était parvenue bien plus tôt, le 4 décembre 2024, à la conclusion qu’Israël commettait un génocide à Gaza alors même qu’elle n’y a pas accès. Les détracteurs d’Amnesty auraient-ils de quoi s’indigner?
Pas tout à fait. Car ce rapport aurait été incomplet si les crimes sexuels et ceux commis contre les otages n’avaient pas été amplement analysés, or il fallait attendre que ces derniers soient en mesure de parler. Voici donc un document qui permet de reconnaître la blessure des victimes et la responsabilité des bourreaux à leur juste titre. Même si les seconds ne seront probablement jamais jugés, enterrés sous les gravats de Gaza ou cachés quelque part dans le monde.
Et ceux qui les ont laissés faire, devront-ils jamais répondre de leurs erreurs? Mardi encore, l’ancien patron du Shin Bet, les services secrets israéliens, répétait que le seul moyen d’enquêter sur les défaillances était d’établir une commission d’enquête composée de professionnels. Un vœu pieux: trois semaines plus tôt, le premier ministre Netanyahou annonçait confier la mission aux membres de son propre gouvernement. Une nouvelle fuite face à une écrasante responsabilité. Celle de n’avoir pas su prévenir ce que l’Histoire retiendra comme un crime contre l’humanité.
Retrouvez notre dossier: «7-Octobre, un an après»
OPINION. L'utilisation de réseaux sociaux comme TikTok permet aux candidats politiques de nouer un lien direct avec les jeunes électeurs. L’ascension de Zohran Mamdani à New York en est un des derniers exemples, écrit Sébastien Salerno, chercheur à Medialab, Unige
Lancée à l’international en 2017, la plateforme de vidéos courtes TikTok – un nom à la sonorité universelle – a été massivement investie durant le confinement par des utilisateurs non professionnels se filmant en train de faire du lipsync, d’exécuter une chorégraphie, de jouer un sketch ou de proposer un tutoriel. Portées par la mise en scène de soi, l’humour, la culture populaire et les moments du quotidien, ces vidéos verticales ont imposé une «esthétique de l’authenticité» qui a conquis un milliard d’utilisateurs quatre ans seulement après le lancement de l’application.
Le succès fulgurant de TikTok, propriété du groupe chinois ByteDance, a rapidement déstabilisé les plateformes concurrentes. Pour contrer son ascension, plusieurs d’entre elles – dont Instagram – ont développé à leur tour des formats de vidéos courtes éditables. Les dirigeants des plateformes américaines ont été publiquement questionnés sur leur capacité à anticiper les évolutions des usages. Selon Business Insider, Mark Zuckerberg aurait reconnu lors d’une réunion interne que Meta avait sous-estimé la dimension sociale propre à TikTok: «La vision traditionnelle de Meta de l’interaction sociale – centrée sur des amis publiant du contenu et des commentaires – a amené l’entreprise à mal lire l’attrait de TikTok.»
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OPINION. L’aile libérale du PLR l’a emporté au niveau cantonal sur la tradition radicale pourtant toujours à l’œuvre dans les exécutifs communaux, où les employés du secteur public sont plus écoutés, écrit Yannick Maury, enseignant vaudois et député vert
L’ambiance politique actuelle semble en proie à une forme de déséquilibre. Les sensibilités partisanes donnent au grand public l’impression de glisser dans des directions opposées et extrêmes. Il y a, d’un côté, une gauche parfois perçue comme se «LFIsant», en référence au mouvement du sulfureux tribun français Mélenchon, et, de l’autre, une droite qui, fascinée ou inquiète de perdre son influence, se réfugie derrière un discours qui fait la part belle à un libéralisme sans concession, privilégiant les répercussions sur les services publics ainsi que sur les fonctionnaires qui les portent. Entre les deux, un espace de discussion qui se rétrécit, faute d’aspirations communes et d’esprit de convergence.
A l’échelle vaudoise, ce phénomène global se traduit par une difficulté accrue à produire des terrains d’entente. Les fronts se sont durcis, les interlocuteurs se répondent davantage qu’ils ne s’écoutent et les compromis trouvés en commission ou dans les coulisses volent en éclats. Cette crispation n’épargne pas le plus grand parti du canton, le PLR, pris dans une séquence où les mobilisations de la fonction publique et du monde syndical révèlent un dialogue grippé, presque impossible.
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CHRONIQUE. En Angleterre, installer des «fermes à escargots» dans des locaux commerciaux permet d’éviter de payer la taxe foncière, a trouvé un ancien vendeur de chaussures devenu héliciculteur, bien décidé à prendre sa revanche sur le fisc
Des escargots ont envahi des bureaux en Angleterre. Les gastéropodes se sont faufilés dans une faille du code des impôts et sont utilisés pour esquiver des millions de livres de taxes. Le plus grand éleveur d’escargots de Londres a expliqué sa méthode d’optimisation fiscale au quotidien The Guardian. Gluant.
La stratégie de cet ancien vendeur de chaussures ayant fricoté avec la mafia napolitaine tient en deux étapes. Tout d’abord créer des sociétés écrans dont l’activité consiste à élever des escargots dans des bureaux inoccupés. Puis déclarer que ces locaux sont par conséquent une ferme et donc exemptés des impôts locaux.
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CHRONIQUE. Les entreprises continuent de montrer des réticences à embaucher des profils d’un certain âge, déplore notre chroniqueuse, qui déconstruit les arguments avancés pour justifier cette attitude
Les chiffres qui ont motivé la création d’un pôle dédié aux demandeurs d’emploi de plus de 50 ans au sein de la Fondation Qualife, il y a près de 10 ans, sont toujours d’actualité: les 50+ connaissent peu le chômage, mais s’ils perdent leur emploi, le marché les pénalise fortement.
La raison de ces difficultés n’évolue pas non plus. Discours, conscience et actes sont déconnectés au sein des entreprises: on a besoin d’eux… mais on préfère faire sans eux, au nom de vieux arguments fallacieux.
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REVUE DE PRESSE. Le 12 décembre 2000, cinq semaines après le jour de l’élection, Bush junior accédait à la Maison-Blanche. Pour ce faire, il aura fallu l’intervention de la Cour suprême des Etats-Unis. Récit d’une période historique en forme de capharnaüm politico-médiatique, vu par la lorgnette de la presse de l’époque
En vingt-cinq ans, rien ne semble avoir beaucoup changé outre-Atlantique. Lors de l’élection de 2024, on écrivait, de la Deutsche Welle à France Info en passant par la BBC, qu’une nation plus divisée que jamais se rendait aux urnes. Au lendemain de la première élection de George W. Bush à la Maison-Blanche, Le Monde du 14 décembre 2000 écrivait que «l’Amérique sortie des urnes en l’an 2000 apparaît divisée socialement, culturellement, géographiquement au moins autant que politiquement». Une division presque parfaite.
A tel point que la Cour suprême dut s’immiscer pour départager les deux candidats d’alors: Al Gore côté démocrate et Bush junior, donc, côté républicain. Si l’on connaît normalement le vainqueur de la présidentielle le mardi suivant le premier lundi de novembre (ou peu de temps après si les résultats sont serrés), comme le veut le calendrier politique américain, il aura fallu attendre «trente-quatre jours et trente-quatre nuits pour connaître le nom du président élu», comptait le Washington Post sur sa une du 13 décembre 2000. Dans la soirée de la veille, aux alentours de 22h (heure de Washington), une majorité d’une seule petite voix fait donc basculer une élection aux 101 455 899 bulletins: celle des juges à la Cour suprême. Par cinq votes contre quatre, William H. Rehnquist, alors président de la plus haute instance judiciaire du pays, et les juges Sandra Day O’Connor, Antonin Scalia, Anthony M. Kennedy et Clarence Thomas, teintent finalement l’entièreté des Etats-Unis de rouge.
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CHRONIQUE. En dix ans, le paysage des bistrots a changé. Une génération de coffee shops a poussé avec ses codes, ses beautés, ses snobismes. Confidences de l’objet qui l’illustre: la tasse qui permet de dessiner des motifs sur la mousse du café
> «J’ai refermé mon carnet et suis restée assise dans le café en réfléchissant»
> Patti Smith, «M Train», 2015
Le petit noir est mort. Et j’y ai ma part. Peace & love & coffee.
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COMMENTAIRE. En faisant machine arrière sur les deux points les plus sensibles du projet de budget 2026, le Conseil d’Etat admet en partie son manque de vision. La majorité de droite a agi dans la précipitation et risque de se retrouver confrontée à un blocage politique de ses alliés
La droite vaudoise a raison d’être en colère. Vendredi soir, le Conseil d’Etat a réalisé l’une des plus belles volte-face de ces vingt dernières années en se couchant face au diktat des syndicats et de la gauche du parlement. La contribution de crise de 0,7% et la suppression de la décharge de fin de carrière pour les enseignants ont été rayés de la carte.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, le gouvernement, sa présidente, Christelle Luisier, en tête, a décidé de réagir au moment où l’UDC, le PLR et les Vert’libéraux semblaient enfin prêts à faire front commun pour voter ce budget, dans sa version actuelle. Certes, l’autre bord de l’échiquier aurait pu faire de la résistance en monopolisant la parole et en jouant la montre, mais les Vaudois auraient bien fini par avoir un budget, quitte à ce que ce soit en janvier 2026.
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OPINION. Les droits de l’homme sont menacés par la montée de l’illibéralisme, écrit Léo Kaneman, président de l’association Carte Blanche pour les droits humains, pour qui face au danger du populisme, il faut défendre un libéralisme populaire et non populiste
Notre démocratie libérale est menacée, alors que notre système politique qui permet aux citoyens d’exercer leur pouvoir à travers des élections remonte à l’Antiquité. Ces dernières favorisent une participation active des citoyens à la prise de décision. Depuis sa naissance, l’Etat de droit a toujours été attaqué par les régimes autoritaires et les dictatures. Et si la notion de démocratie libérale prend racine pendant le siècle des Lumières, aujourd’hui, cet acquis est menacé.
En effet, un vent mauvais souffle sur nos sociétés, un mal qui vient de l’intérieur; la démocratie illibérale est à l’offensive, représentant un danger mortel pour nos démocraties et pour la défense des droits humains. Les adeptes de ce système se sont imposés dans plusieurs Etats. Alors, comment résister à ce fléau?
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CHRONIQUE. Il y avait dans ces volées de juniors des timides et des rêveurs, des déjà matures et d’autres encore bébés, des complexés et des extravertis. Il y avait ceux qui vivaient leur meilleur moment de la semaine et ceux qui subissaient en attendant que ça se passe
C’est le week-end du Concours hippique international (CHI) de Genève, ce qui nous ramène forcément au football. D’une part, parce que tous les chemins mènent à l’AS Roma, et d’autre part, parce que l’un des meilleurs éleveurs de chevaux du pays officie avec sa sœur à quelques kilomètres de Palexpo, et à plus courte distance encore du stade où je l’entraînais quand il était gamin. Lui et d’autres, durant quatre saisons, tandis que j’étais étudiant et qu’eux avaient 10-11 ans.
Philippe était un garçon gentil, très doux, pas spécialement passionné mais qui venait là pour être avec son cousin, guère plus à l’aise avec un ballon, et d’autres copains de leur école. Sur les photos d’équipe de ces deux ou trois volées de juniors E, les mains dans le dos et les maillots rentrés dans les shorts, je me souviens pour chacun de quelque chose: le nom – mais il manque parfois certains prénoms (à ma décharge, c’était l’époque des Julien, Adrien, Aurélien…), une anecdote, un trait de caractère, une manière d’être.
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CHRONIQUE. Alors que le Bénin choisit d’inscrire l’art de faire rire dans sa politique culturelle, la Suisse peine à le considérer autrement que comme un divertissement populaire
A en croire le programme annoncé par le président Patrice Talon, le Bénin pourrait, à terme, se trouver mieux doté que la Suisse en matière d’humour. En faisant du rire un instrument culturel mobilisé au service d’objectifs économiques, diplomatiques et symboliques, le Bénin réalise ce que nombre de pays occidentaux, dont la Suisse, ne font pas. Ici, la politique culturelle reste marquée par des hiérarchies tenaces. L’humour étant largement considéré comme une pratique «populaire», un divertissement «scrollable», une activité de bar ou de soirée télé, les politiques publiques l’ont toujours abandonné aux lois du marché. D’ailleurs, son succès ne suffit-il pas à démontrer qu’il n’a pas besoin d’être subventionné?
C’est prendre le problème à l’envers. N’est-ce pas précisément parce que l’humour est un domaine artistique (oui, artistique) populaire qu’il mérite d’être pleinement intégré aux politiques publiques? En Suisse, les autorités culturelles aiment invoquer les notions d’inclusion, de diversité, ou de participation citoyenne. L’humour n’est-il pas le vecteur idéal pour mobiliser les publics «difficiles», celles et ceux qui ne franchiront jamais les portes d’un grand théâtre, d’un musée ou même d’un cinéma? N’est-ce pas l’instrument parfait pour créer du liant, de la cohésion sociale, et pourquoi pas, un récit national?
Si la Suisse veut réellement élargir sa politique culturelle au-delà des cercles habituels, elle pourrait commencer par inscrire explicitement l’humour dans ses messages, le reconnaître comme une discipline à part entière, avec ses codes et ses nécessités, et non pas comme un vague sous-genre du théâtre. Ce ne serait pas seulement symbolique: une fois nommé, un secteur devient éligible à des lignes budgétaires spécifiques, à des programmes pilotes, à des indicateurs statistiques.
La Suisse romande a récemment vu naître nombre de petites scènes de l’humour, de plateaux, de festivals, mais chacun sait que les cachets ne suffisent pas à financer la création ou le développement de nouvelles écritures. Ici, les humoristes qui rassemblent et dépassent les frontières sont celles et ceux à qui les radios et les télévisions du service public achètent des prestations. On admettra qu’il s’agit d’une forme de subvention indirecte. Mais elle ne profite pas au plus grand nombre. Elle ne suffit pas à faire émerger des formes plus expérimentales.
Assurément, la Suisse gagnerait à inventer des bourses d’écriture humoristique, des résidences de stand-up, ou un accompagnement spécifique pour les petits Comedy Club. Elle gagnerait surtout à reconsidérer l’humour. En le sortant du tiroir «divertissement», pour l’inscrire enfin dans celui de la culture.
CHRONIQUE. La doctrine de sécurité nationale du président américain affirme que l’île revendiquée par Pékin est une priorité. Pour des raisons économiques et commerciales. La réaction de la Chine se fait attendre
La publication par Donald Trump de sa «Stratégie nationale de sécurité» a suscité un flot de réactions indignées des Européens et reçu la bénédiction de Moscou. Cela a été largement commenté. Un acteur est resté beaucoup plus discret: la Chine. Sur le plan géopolitique, elle est pourtant au cœur de cette réflexion. Un silence qui s’explique par une certaine prudence alors que Washington a temporairement battu en retraite dans sa croisade tarifaire dont Pékin est la principale cible.
A vrai dire, la Chine pourrait avoir quelques motifs de satisfaction à la lecture de ce document de 29 pages. Les termes de droits de l’homme, d’autocratie, d’Etat de droit ou de minorités ont disparu du vocabulaire de la Maison-Blanche. Pour les Etats-Unis, la Chine a cessé d’être un adversaire idéologique. C’est une première depuis la fondation de la République populaire en 1949. Sous la présidence Trump I, le secrétaire d’Etat Mike Pompeo invoquait encore un «arc des démocraties» pour combattre le communisme. Trump II a tourné cette page. La Chine, comme la Russie, n’est plus considérée comme une menace.
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CHRONIQUE. La décision du parlement de laisser les canaux FM actifs après 2026 a poussé la SSR à annoncer son retour sur la modulation de fréquence: mais avoir raison trop tôt a un coût, écrit Catherine Frammery
Le parlement a-t-il eu raison de voter pour le maintien de la bande FM au-delà de la fin 2026, date fixée par le Conseil fédéral? Et la SSR a-t-elle bien fait d’annoncer dans la foulée qu’elle allait rétablir ses programmes radio sur la modulation de fréquence, interrompus fin 2024? Si votre repas de fin d’année manque un peu d’ambiance, allez-y, le énième sursis accordé cette semaine à la FM donnée mourante depuis dix ans fera très bien l’affaire. Le vote (serré) du parlement est-il une preuve de passéisme ou de réalisme? La SSR devait-elle devancer l’appel en éteignant ses émetteurs FM deux ans avant la date butoir, laissant les radios commerciales seules en piste? A-t-elle une chance de retrouver les 130 000 auditeurs (soit un quart de ses auditeurs selon Mediapulse!) évaporés en un an? Sachant que ce sont la RTS et la RSI qui ont le plus souffert…
Enfin, d’autres sous-questions, des questions à sous justement. Combien rétablir la FM pour la SSR va-t-il coûter, puisqu’il faudra remonter des émetteurs, ce qui prendra des mois? Qui paiera? Faut-il vraiment investir à nouveau dans une technologie en fin de vie, en période de disette qui plus est? Les questions sont brûlantes, à trois mois de la votation sur la redevance.
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CHRONIQUE. Certains titres de presse alémaniques font preuve de mauvaise foi ou de manque de professionnalisme pour critiquer le supposé laxisme des cantons romands en matière d’expulsion d’étrangers, et cela devrait nous inquiéter, écrit Yves Petignat
Nous étions déjà alcooliques, paresseux, endettés, consommateurs d’antidépresseurs, nous voici maintenant, nous les Romands, laxistes envers les criminels. Selon le quotidien Blick, les Romands «font preuve de compassion» envers les criminels étrangers en les protégeant contre les mesures d’expulsion. Pour la NZZ am Sonntag, «L’hôtel Romandie vous invite à vous attarder». Et l’hebdomadaire zurichois d’expliquer que «de nouveaux chiffres montrent que la Suisse alémanique applique les expulsions de manière plus systématique que la Suisse romande».
Sauf que tout cela, «la compassion des Romands pour les étrangers criminels», «l’accueillant hôtel Romandie», ne repose sur rien. Certes, il y a les statistiques du Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM). Mais on en a tiré des conclusions fallacieuses en raison d’un travail bâclé. Effectivement, selon les statistiques, les cantons romands sont bons derniers dans l’exécution des mesures d’expulsion prononcées par les tribunaux. Alors qu’en 2024, Zoug ou Glaris ont rempli leurs devoirs à 100%, les taux d’exécution à Genève, Vaud ou en Valais oscillent entre 44% et 55%. Jura et Neuchâtel sont bons derniers avec 30% et 28%. Mais de là à conclure que le laxisme est dans la culture des Romands…
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CHRONIQUE. La lecture d’un article sur la Suisse publié dans «Le Monde» a inspiré notre chroniqueuse Marie-Hélène Miauton; pour elle, pas sûr que la classe moyenne soit sous pression, en revanche les syndicats abîment les institutions démocratiques en s’attaquant au consensus helvétique dans la rue vaudoise
Le 22 novembre, le journal Le Monde publiait un papier de son correspondant en Suisse, Serge Enderlin, sous ce titre alarmant: «Le climat social se détériore même en Suisse». Le chapô (le texte introductif) surenchérissait: «Classe moyenne sous pression, manifestations contre les coupes dans la fonction publique, le consensus helvétique montre des signes de fracture.» Est-ce bien vrai?
La classe moyenne est-elle réellement «sous pression»? Selon l’Office fédéral de la statistique, de 2001 à 2021, ses revenus bruts moyens sont passés de 5101 à 5913 francs, ce qui en fait la cible favorite des prélèvements fiscaux, alors qu’elle ne bénéficie d’aucun subside pour les primes maladie ou l’éducation des enfants. C’est pourquoi, tandis que les salaires progressaient de 800 francs en vingt ans, les revenus disponibles, eux, n’augmentaient que de 350 francs, évoluant de 3851 à 4197 francs. Au bout du compte, le bas de la classe moyenne ne vit pas toujours mieux que les foyers à l’aide sociale, ce qui récompense mal le travail et laisse un sentiment d’injustice. Mais ce n’est pas nouveau et elle n’occupe pas la rue pour autant.
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CHRONIQUE L’accord entre OpenAI et Disney illustre la puissance du premier et, malgré les apparences, la faiblesse du second, incapable de lui résister
Il vaut la peine de lire et relire plusieurs fois ces phrases: «De toute façon, c’est inéluctable. Les humains n’ont jamais pu arrêter le progrès technologique et nous n’avons pas l’intention d’essayer.»
Ces mots sont ceux de Bob Iger, le directeur de Disney. Jeudi dernier, son empire signait un accord historique avec OpenAI, l’éditeur de ChatGPT. En substance, ce dernier pourra librement utiliser ses personnages de fiction au sein de son générateur de vidéos Sora. Et Disney investira 1 milliard de dollars au sein d’OpenAI.
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ÉDITORIAL. L’ex-magnat de la presse et figure du mouvement démocrate est jugé ce lundi par la justice hongkongaise. Il encourt la prison à vie pour «collusion avec l’étranger»
A Hongkong, les tenants d’une libéralisation politique sont aujourd’hui en exil, réduits au silence ou en prison. Ce lundi, la justice de l’ex-colonie britannique, désormais soumise aux directives du Parti communiste chinois, devrait sans surprise confirmer la culpabilité de Jimmy Lai, dernière grande figure du mouvement démocratique à être jugée. Le verdict – l’homme de 77 ans risque la prison à vie – ne sera toutefois annoncé que dans quelques mois. Ce sera le point d’orgue d’une longue séquence de procès politiques entamée en 2020 avec l’imposition par Pékin d’une loi sur la sécurité nationale.
Dans son jeune âge, Jimmy Lai avait fui la Chine maoïste pour faire sa vie dans le havre capitaliste de Hongkong. C’est à sa position de directeur d’un média, Apple Daily, qu’il doit sa renommée et la haine farouche des élites de Pékin à son encontre. Principal journal de langue chinoise, le journal à la pomme a longtemps défié les caciques du Parti communiste et milité pour la démocratisation d’un petit territoire au bénéfice du principe «un pays, deux systèmes», négocié entre Deng Xiaoping et Margaret Thatcher dans les années 1980. Celui-ci était censé durer cinquante ans. Il a été balayé moins d’un quart de siècle après la rétrocession, en 1998, emporté dans la répression des manifestations qui avaient secoué l’île et ses nouveaux territoires à partir de 2019.
Ce n’est toutefois pas pour ses prises de position en faveur des libertés que Jimmy Lai est aujourd’hui jugé (Apple Daily a cessé de paraître en 2021). C’est à l’accusation de collusion avec l’étranger qu’il doit répondre. L’étranger en question, ce sont les Etats-Unis, en particulier Marco Rubio, un politicien placé un moment sous sanction chinoise, devenu entre-temps secrétaire d’Etat américain. Lors de sa campagne présidentielle, Donald Trump avait promis d’obtenir la libération de Jimmy Lai. Ce pourrait être son dernier espoir de ne pas finir sa vie derrière les barreaux.
Symboliquement, ce procès devrait signifier la fin de l’immense espérance qui s’était emparée des Hongkongais, acquis dans leur large majorité à l’idée d’une transition démocratique. Il y a une semaine, moins d’un tiers des électeurs se sont rendus aux urnes pour élire 20 députés (sur 90) du mini-parlement, qui doivent faire allégeance en se déclarant «patriotes». L’idée de démocratie est pourtant loin d’être morte. En silence, en exil ou au fond des prisons, elle résiste. Comme l’affirme l’un de ses fils, avec sa condamnation, le très chrétien Jimmy Lai pourrait en devenir l’un des principaux martyrs.
On parle de super-Lune lorsque la pleine lune est au plus proche de la Terre. Elle apparaît alors plus grande et plus brillante. Le phénomène a pu être observé dans de nombreux pays dans la nuit de jeudi à vendredi
Depuis mi-octobre, ce détecteur situé à 1700 mètres sous terre cherche un type de radioactivité jamais vu jusqu’alors
Plus d’un siècle après la découverte du phénomène de la radioactivité, cette dernière recèle encore des mystères. Depuis mi-octobre, une expérience internationale, SuperNEMO, lancée après vingt ans de développement, entend bien y mettre fin par l’observation d’une forme de radioactivité encore jamais vue. L’instrument, un poids lourd de 345 tonnes pour 9 mètres de long, 6,5 de haut et 5 de large, est tapi sous les Alpes, à quelque 1700 mètres sous terre, dans le laboratoire souterrain de Modane du CNRS et de l’université Grenoble-Alpes, en Savoie.
Il guette la désintégration extrêmement rare d’un des noyaux de sélénium assemblés en feuilles minces de 300 micromètres suspendues au cœur de l’expérience. Cela pourrait n’arriver qu’une seule fois par an, alors que, dans le corps humain, des noyaux «meurent» plusieurs milliers de fois par seconde. Une telle détection pourrait chambouler la physique et éclairer les origines de l’Univers.
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Un comité d’experts de l’administration Trump a voté la fin de la recommandation systématique du vaccin contre l’hépatite B pour les nouveau-nés, provoquant l’indignation de nombreux soignants qui redoutent une hausse des infections infantiles
Un groupe d’experts nommés par le ministre de la Santé vaccinosceptique de Donald Trump a décidé vendredi de cesser de recommander le vaccin contre l’hépatite B à l’ensemble des nouveaux-nés, contre l’avis de nombreux soignants. Cette décision, adoptée par huit voix contre trois, devrait être suivie par les autorités fédérales américaines et conduire à la fin de l’actuelle politique de prévention du pays, en vigueur depuis plus de 30 ans.
Selon la nouvelle directive, l’administration d’une première dose de vaccin contre l’hépatite B – sur trois – dans les premières heures de la vie d’un enfant serait dorénavant recommandée pour les seuls individus dont la mère a été diagnostiquée comme porteuse du virus.
Pour ceux dont la mère a été testée négative, le comité conseille désormais aux parents de discuter avec un professionnel de santé pour déterminer «s’ils souhaitent faire vacciner leur enfant» et quand. Ce changement a été immédiatement dénoncé par des associations de soignants.
«Cette directive irresponsable et délibérément trompeuse entraînera une augmentation des infections par l’hépatite B chez les nourrissons et les enfants» a ainsi fustigé Susan Kressly, présidente de l’Académie américaine de pédiatrie. Trois membres du groupe s’y étaient également opposés, pointant l’absence d’éléments justifiant le bénéfice d’un tel changement. «Ne pas nuire est un impératif moral. En modifiant la formulation de cette recommandation, nous causons du tort», a alerté le docteur Cody Meissner en amont du vote, l’une des rares voix dissidentes du comité, qu’a entièrement remanié le ministre Robert Kennedy Jr.
L’hépatite B est une maladie virale du foie qui peut se transmettre par voie sexuelle et par le sang et expose les personnes touchées à un risque élevé de décès par cirrhose ou cancer du foie. Désormais composé de personnalités pour beaucoup critiquées pour leur manque d’expertise ou pour avoir relayé des théories vaccinosceptiques, ce Comité consultatif sur les pratiques de vaccination (ACIP) avait déjà modifié en septembre les recommandations vaccinales sur le Covid-19 et la rougeole contre l’avis de nombreux scientifiques.
Une légère secousse s’est produite à après minuit près de Herisau, indique le Service sismologique suisse (SED) de l’EPFZ
Un séisme de magnitude d’environ 2,9 sur l’échelle de Richter s’est produit dans la nuit de vendredi à samedi près de Herisau (AR). Ce tremblement de terre a vraisemblablement été ressenti de manière assez forte à proximité de l’épicentre, selon le Service sismologique suisse (SED) de l’EPFZ.
La secousse s’est produite à 0h54 près de Herisau, indique le SED dans une annonce automatique. En règle générale, on ne s’attend pas à des dégâts pour un tremblement de terre de cette magnitude.
Le Service sismologique suisse enregistre entre 1000 et 1500 séismes chaque année. La population n’en ressent que 10 à 20. Ces tremblements de terre présentent en général des magnitudes de 2,5 ou plus.
Prix Nobel de la paix 2018, le gynécologue congolais Denis Mukwege, reçu lundi à l’Institut de France, alerte sur l’impunité des criminels et le sort des civils en RDC alors qu’un accord «de prédation», dit-il, vient d’être signé avec le Rwanda à Washington
«En réparant les femmes, il répare l’humanité.» Lundi 1er décembre, c’est par ces mots que le professeur Louis Vogel saluait l’entrée de Denis Mukwege à l’Institut de France comme membre associé étranger de l’Académie des sciences morales et politiques. Une reconnaissance de plus pour celui qui a reçu le Prix Sakharov en 2014 et le Prix Nobel de la paix en 2018. Sous la coupole, beaucoup de jeunes et de femmes étaient venus l’applaudir. Livres, documentaires, films – dont le récent Muganga, qui a déjà attiré plus de 300 000 spectateurs en France, mais n’a pas trouvé de distributeur suisse – ont contribué à faire de ce médecin, fils de pasteur, une figure importante de la lutte pour la dignité humaine.
Voici plus de vingt-cinq ans que ce gynécologue soigne les femmes victimes des conflits dans l’est de la République démocratique du Congo. En 1999, il fonde l’hôpital de Panzi à Bukavu. «La première femme que j’ai soignée ne venait pas pour accoucher, mais parce qu’on avait tiré dans son appareil génital. Je me suis dit que c’était l’acte d’un fou. Trois mois plus tard, je secourais 45 femmes dans la même situation.»
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Le recueil «La Lutte enchantée» réunit les chroniques hebdomadaires que le militant écologiste a livrées sur France Inter entre septembre 2024 et juin 2025. Son credo? Faire comprendre qu’on vit mieux quand on consomme moins
Bien sûr, durant cette année de contributions à La terre au carré, l’émission de Mathieu Vidard sur France Inter, Cyril Dion a eu des coups de gueule, des moments de découragement. Il a aussi dénoncé l’économie de marché, ne serait-ce que dans sa dernière et émouvante chronique écrite à la manière du J’accuse...!, d’Emile Zola.
Mais ce qui domine dans La Lutte enchantée, recueil paru en octobre dernier aux éditions Actes Sud, c’est la conviction profonde que la crise écologique peut être résolue si chaque citoyen prend conscience de sa capacité d’intervention. Dans la vie de tous les jours, déjà, mais surtout comme force d’opposition. Boycott des grandes entreprises climaticides, manifestations publiques, campagnes sur les réseaux sociaux et interpellations des politiques: l’interdiction des PFAS, les polluants éternels, en France, en février dernier, a prouvé qu’une mobilisation concertée pouvait l’emporter, salue Cyril Dion. Qui fêtera ce lundi 8 décembre les dix ans de son film phénomène Demain, véritable détonateur d’actions.
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Une étude suisse montre que lorsque les modèles de langage évaluent, en aveugle, la pertinence d’un texte portant sur des questions sensibles, leurs appréciations semblent neutres. En revanche, l’attribution d’une source à ces contenus fait apparaître des biais importants
Si l’on en croit les bancs d’essai, très médiatisés, qui évaluent chaque nouveau modèle d’intelligence artificielle générative, ou sa mise à jour, les IA sont loin d’être neutres. Grok, de la firme xAI d’Elon Musk, est souvent accusé de promouvoir les idées libertariennes de son propriétaire. De leur côté, les outils d’OpenAI sont souvent taxés de «woke» par Elon Musk ou la droite trumpiste. Quant à DeepSeek, son origine chinoise et la polarisation géopolitique grandissante suscitent une question légitime. Serait-il un outil de propagande téléguidé par Pékin?
La réalité est plus complexe, montre une étude, impressionnante, résumée dans Science Advances. Le verdict des auteurs, Federico Germani et Giovanni Spitale, de l’Institut d’éthique biomédicale et d’histoire de la médecine de l’Université de Zurich, montre que, si biais il y a, on ne les trouve pas là où ils sont attendus.
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Des chercheurs ont salué la rétractation d’une étude sur l’herbicide, qui a longtemps pesé sur les décisions politiques, regrettant la lenteur du processus. Des alertes avaient été lancées dès 2002
Une influente étude affirmant que le glyphosate ne présente aucun risque grave pour la santé a été récemment retirée pour suspicion de conflits d’intérêts, 25 ans après cette publication qui a entre-temps guidé nombre de décisions politiques malgré des alertes quant à la probité de ses auteurs.
Si des chercheurs ont salué cette rétractation, sa lenteur interroge quant à l’intégrité de la recherche menée autour de l’ingrédient clé du Roundup, herbicide le plus vendu dans le monde. Ce produit du géant Monsanto est au centre de débats politiques majeurs, notamment en Europe, alors que ses risques sur la santé font l’objet de nombreuses procédures judiciaires.
Publié en 2000 dans le journal Regulatory Toxicology and Pharmacology, l’article désormais retiré figure parmi les plus cités sur le glyphosate, notamment par de nombreuses autorités gouvernementales qui en réglementent l’usage.
Dans sa note de rétractation publiée la semaine dernière, le journal cite toute une série de lacunes «critiques»: omission d’inclure certaines études sur les dangers liés au cancer, non-divulgation de la participation de salariés de Monsanto à son écriture et non-divulgation d’avantages financiers perçus par les auteurs de la part de Monsanto.
Elsevier, l’éditeur du journal, a assuré à l’AFP que la procédure de réexamen de l’étude a été entamée «dès que le rédacteur en chef actuel a pris connaissance des préoccupations concernant cet article, il y a quelques mois.»
Mais dès 2002, une lettre signée par une vingtaine de chercheurs dénonçait déjà «des conflits d’intérêts, un manque de transparence et l’absence d’indépendance éditoriale» au sein de la revue scientifique, en mentionnant Monsanto. Et l’affaire avait éclaté au grand jour en 2017 quand des documents internes de l’entreprise ont émergé, révélant le rôle d’employés de Monsanto dans l’écriture de l’étude désormais retirée.
Naomi Oreskes, coautrice d’une publication en septembre détaillant l’immense influence de cette étude, se dit «très satisfaite» d’une rétractation «attendue depuis longtemps.» «La communauté scientifique a besoin de meilleurs mécanismes pour identifier et retirer les articles frauduleux,» alerte auprès de l’AFP cette historienne des sciences à l’université Harvard.
Les motifs décrits par le journal pour justifier le retrait de l’étude «correspondent totalement à ce que nous dénoncions à l’époque», a dit à l’AFP Lynn Goldman, de l’université George Washington, qui avait cosigné la lettre de 2002.
Gary Williams, un auteur de l’étude retirée, n’a pas répondu à la demande de commentaires de l’AFP. Ses coauteurs sont décédés.
Monsanto a, pour sa part, réitéré que son produit ne posait pas de risques. Et assure que sa participation à l’article décrié, reconnue par le groupe, «n’a pas atteint un niveau nécessaire pour en déclarer la paternité et a été correctement divulguée dans les remerciements.»
L’entreprise, rachetée depuis par Bayer, n’a pas réagi sur l’existence de courriels internes dans lesquels une scientifique de l’entreprise avait écrit vouloir remercier un «groupe de personnes» ayant travaillé sur cet article, ainsi que sur une autre étude, «pour leur excellent travail» en leur offrant des t-shirts Roundup.
Le glyphosate a été commercialisé comme herbicide dans les années 1970 mais a connu une adoption croissante dans les années 1990, rendant l’article de 2000 extrêmement influent.
Classé en 2015 comme un «cancérogène probable» par le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé, le glyphosate est interdit dans plusieurs pays pour un usage domestique.
Nathan Donley, scientifique du Centre pour la diversité biologique, a déclaré à l’AFP que cette nouvelle ne changera sans doute pas l’avis favorable de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) du gouvernement de Donald Trump, résolument pro-industrie. Mais, relève-t-il, cela pourrait parvenir aux oreilles des régulateurs européens.
Surtout, relève Nathan Donley, cet épisode constitue un exemple d’un phénomène plus large au sein de la littérature scientifique. «Je suis sûr qu’il y beaucoup articles du même genre, écrits par d’autres que leurs auteurs affichés et aux conflits d’intérêts non déclarés», relève John Ioannidis, professeur à l’université Stanford. «Mais ils sont très difficiles à révéler, à moins de se plonger» dans des documents d’archives, ajoute-t-il.
Une entreprise américaine a développé un vaccin visant à neutraliser le fentanyl, un puissant opioïde, chez une personne à risque de faire une overdose. Un premier essai clinique sera lancé début 2026 aux Pays-Bas chez une quarantaine de volontaires sains
Depuis plusieurs années, les Etats-Unis font face à une crise des opioïdes due à la prescription massive par les médecins d’un antidouleur, le fentanyl, dérivé de la morphine et 50 fois plus puissant que l’héroïne. Des millions de personnes sont devenues dépendantes, le marché noir a envahi le pays et les overdoses au fentanyl font des ravages: elles sont devenues la première cause de décès «évitables» chez les habitants de moins de 50 ans. Le fentanyl étant insipide, inodore et invisible lorsqu’il est mélangé à d’autres drogues, notamment l’héroïne, sa présence n’est pas forcément détectée par les consommateurs. Plus de 70 000 Américains sont morts l’année passée dans le pays à cause de cet opioïde.
Il existe un antidote d’urgence spécifique des opioïdes, la naloxone, qui peut être injecté après la prise de fentanyl pour éviter une surdose mortelle. Cette molécule se fixe aux récepteurs des opiacés dans tout le corps, empêchant le fentanyl de s’y accrocher et bloquant ainsi ses effets. La distribution à grande échelle de ce médicament a contribué à une baisse de 24% des décès par overdose aux Etats-Unis en 2024.
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Les rapaces présents en Suisse pendant la pandémie de Covid19 ont dû adapter leur stratégie de chasse. Le trafic routier ayant baissé pendant les confinements, moins d’animaux ont été écrasés sur les routes... et ils ont fait leurs courses ailleurs
Le milan royal (Milvus milvus) est un rapace élégant avec ses longues ailes, son ventre fauve et sa queue échancrée. Il plane souvent en plaine, dans les régions où champs et forêts se côtoient, à la recherche de petits rongeurs ou de détritus. Le milan royal a aussi adopté une «technique» de chasse assez simple en cas de disette: ramasser les animaux passés sous les roues des voitures. Mais comment faire quand il n’y a plus personne sur les routes? Une étude de la Station ornithologique suisse à Sempach révèle que ces rapaces ont modifié leur stratégie durant le pic du Covid-19. Comme il y avait moins de trafic routier et donc moins d’animaux écrasés, ces rapaces sont allés chercher leur nourriture ailleurs.
«Avant les confinements, les milans royaux recherchaient surtout la proximité des routes pour se nourrir lorsque l’approvisionnement naturel en nourriture faisait défaut ailleurs, afin d’y manger les cadavres d’animaux accidentés», a expliqué à Keystone-ATS Benedetta Catitti, biologiste et première auteure des travaux récemment publiés dans la revue Biology Letters.
Mais pendant le semi-confinement, vu le peu d’animaux écrasés, ils ont évité les zones proches des axes routiers pour rechercher davantage les endroits où ils pouvaient trouver de la nourriture fournie par les humains. Une fois les confinements terminés, les rapaces ont à nouveau ajusté leur comportement et recommencé à privilégier la proximité des routes, tout en restant très attentifs aux zones où ils trouvaient de la nourriture humaine.
«C’est un exemple fascinant de la façon dont les animaux peuvent adapter leur comportement de manière flexible pour survivre», a expliqué la chercheuse. Cette faculté d’adaptation pourrait être selon elle un facteur essentiel de la pérennité des milans royaux en Suisse. Cette espèce a pu se répandre considérablement dans le pays au cours des dernières décennies. «Il est généralement important de comprendre comment nous, les humains, intervenons dans l’écologie des animaux et comment ceux-ci réagissent à nos comportements, même de manière très subtile et souvent imperceptible», poursuit Benedetta Catitti.
Pour étudier le comportement de l’oiseau, les chercheurs ont équipé de jeunes milans royaux, juste avant qu’ils ne quittent le nid, de balises GPS. «Ces modules GPS sont comme une sorte de sac à dos que nous pouvons poser sur les oiseaux», explique la biologiste. Les balises sont également équipées d’un petit panneau solaire pour l’alimentation en électricité. Ainsi, la trace des rapaces n’est jamais perdue. Pas moins de 199 spécimens ont été observés.
Les données recueillies sont également utilisées pour de nombreuses autres études. Les chercheurs ont par exemple découvert que les milans royaux tendaient à demeurer en Suisse durant l’hiver à mesure qu’ils vieillissaient, plutôt que de s’envoler vers le sud.
La Fondation Rive-Neuve, citée en exemple, aurait risqué de fermer si les coupes budgétaires vaudoises annoncées cet été n’avaient pas été revues à la baisse. Elles sont encore en discussion. Nous avons passé deux journées au cœur de cette activité généralement invisibilisée, au contact des soignants et des malades
«Ce n’est pas possible, ils ne peuvent pas faire ça! Qu’ils aient mal deux heures comme on a mal. Pour voir.» Hospitalisée à la Fondation Rive-Neuve, le corps tordu par la maladie à seulement 52 ans, Laetitia est sidérée: le canton de Vaud voulait diminuer de 1,2 million son subside à cette institution située au-dessus de Vevey, qui dispense uniquement des soins palliatifs aigus. Conséquence: cet hôpital aurait risqué de fermer. «Ça me choque un peu, je dois dire», souffle Laetitia, incrédule. Une coupe revue à la baisse depuis, mais toujours en discussion dans le cadre des débats budgétaires.
Lauréat des Prix Rolex en 2019, Grégoire Courtine consacre sa vie à la recherche d’un traitement contre la paralysie causée par des lésions de la moelle épinière. Depuis, il enchaîne les découvertes et les publications avec la neurochirurgienne Jocelyne Bloch
Dès le début de la vidéoconférence, le ton est donné. Grégoire Courtine, neuroscientifique star de l’EPFL né en 1975 à Dijon et sa complice, la neurochirurgienne Jocelyne Bloch, n’ont pas une minute à perdre et l’enthousiasme intact. Alors, ils parlent vite. De leurs dernières publications, qui dévoilent les résultats d’un implant révolutionnaire capable de réguler la pression artérielle chez les patients paraplégiques et tétraplégiques. Des projets à venir, des collaborations en gestation, de la course aux financements. Et, entre deux éclats de rire, de leur vie privée, qu’ils évoquent avec pudeur, sans jamais s’y attarder.
Mais avant tout, l’actualité. Le 17 septembre dernier, deux études majeures menées par Jocelyne Bloch et Grégoire Courtine ont été simultanément publiées dans Nature et Nature Medicine. Le sujet? Une complication invisible mais lourdement handicapante qui touche les personnes tétraplégiques. «A la suite de l’interruption de leur système nerveux autonome au niveau de la moelle épinière, les tétraplégiques ont d’importantes difficultés à réguler leur pression artérielle, explique Jocelyne Bloch. Cela signifie que lorsqu’ils passent de la position couchée à la position assise par exemple, ils font d’importantes chutes de pression qui induisent des malaises ou des syncopes.» Selon une enquête menée auprès de 1479 personnes dans le cadre de l’étude, plus de 70% des patientes et des patients souffrant d’une lésion médullaire vivent avec une hypotension chronique, les laissant épuisés, cognitivement ralentis et sujets à des pertes de connaissance.
A l’opposé, les personnes tétraplégiques souffrent aussi de dysréflexie autonome, une réaction excessive du système nerveux autonome qui survient chez les personnes ayant subi une lésion médullaire. «Ce sont des épisodes très courts d’hypertension pouvant causer des maux de tête extrêmement forts ou même des AVC qui peuvent aller jusqu’à tuer la personne», dépeint Grégoire Courtine. Il explique: «Après une lésion, la moelle épinière qui se trouve coupée du cerveau a très envie de se réorganiser. Certains neurones très spécifiques créent alors de nouvelles connexions entre eux. Cela induit que si la vessie est pleine ou qu’une douleur se fait ressentir, ces circuits qui n’existent normalement pas s’activent et induisent une hausse de la pression artérielle.» Avec leur équipe de recherche, Grégoire Courtine et Jocelyne Bloch ont, dans l’article publié dans Nature, «exposé toute l’architecture neuronale qui en est responsable. De plus, nous avons montré que la stimulation de la moelle épinière peut interférer avec ce circuit pour réguler la pression de manière sûre et précise», rapporte Grégoire Courtine. Et que cette interaction se concentre sur une région qu’ils ont nommée «hotspot hémodynamique».
Dans la seconde publication, les deux chercheurs détaillent comment ils ont utilisé cette découverte pour concevoir un système implantable capable de cibler précisément ce hotspot par stimulation électrique. En collaboration avec le spin-off de l’EPFL Onward Medical, l’équipe a ainsi démontré qu’un système de neurostimulation implanté permettait de rétablir la stabilité de la pression artérielle. «Grâce à l’implant, on arrive à stimuler électriquement la région de la moelle épinière qui est activée naturellement lorsqu’il n’y a pas de lésion», résume Jocelyne Bloch.
Dans le cadre de cette étude, la neurochirurgienne a implanté 14 participants qui ont tous eu une amélioration de leur qualité de vie, dont des Suisses. «Notre patient le plus âgé est l’ancien président de l’Association suisse des paraplégiques, qui a pu remonter sur ses skis à 74 ans», s’exclame Grégoire Courtine. Le binôme vient de recevoir l’approbation de la FDA, l’agence américaine chargée de la surveillance des médicaments, pour lancer le «vrai» essai clinique, qui comptera de nombreux patients en Europe et aux Etats-Unis.
Cette prochaine étape n’est qu’un des nombreux projets que le binôme va mener en parallèle cette année à venir. «Dans les douze prochains mois, il y a une salve impressionnante de publications et de découvertes qui vont arriver», se réjouit le neuroscientifique, qui explique que grâce à leur procédé rodé, qui part d’un problème clinique, pour créer le modèle intermédiaire afin de vraiment comprendre les mécanismes physiologiques puis retourner chez les patients, «c’est vraiment une boucle vertueuse qui est amplifiée par notre entreprise Onward, qui permet d’obtenir un impact commercial et de diffuser nos processus au plus grand nombre», explique Grégoire Courtine.
Malgré les enjeux et la pression, le duo ne cesse de répondre aux questions en riant, enchaînant les blagues. Complices, se renvoyant la balle en fonction des questions, appréciant tous les deux la mode et la cuisine, ces deux scientifiques cassent pas mal de clichés.
Mais pour arriver à de telles découvertes, le binôme se réveille tôt et communique en permanence. Tous les matins, vers 7h, «quand Jocelyne est en route pour l’hôpital, elle m’appelle pour organiser la journée», raconte Grégoire Courtine. Puis, le neuroscientifique octroie sa matinée «aux activités intellectuelles comme l’écriture de papiers, les demandes de financements», tandis que Jocelyne Bloch, qui dirige le service de neurochirurgie du CHUV, retrouve ses équipes, et commence sa journée à l’hôpital. C’est l’après-midi que le duo visite ses patients, parle avec les équipes, et gère l’aspect managérial de l’épopée. Car si Grégoire Courtine et Jocelyne Bloch attirent les projecteurs et sont dépeints et photographiés en stars des neurosciences, cette accumulation de publications et d’avancées médicales ne seraient possibles sans leurs équipes. Le centre de recherche NeuroRestore qu’ils ont cofondé et qu’ils codirigent emploie environ 80 personnes tandis que l’équipe clinique comprend une vingtaine de médecins. «Heureusement qu’on manage des personnes extrêmement compétentes qui savent gérer avec indépendance la recherche. Reste qu’environ la moitié de notre temps est consacrée à la gestion des projets et des équipes», décrit Jocelyne Bloch. «La recherche de fond, c’est une grosse partie de notre vie. Comme on dépense beaucoup d’argent, on doit aussi en récupérer», ajoute Grégoire Courtine.
Une telle équipe permet d’avancer mais nécessite des financements. En termes de recherche de fonds, les dernières années ont été chaotiques. En 2021, la Suisse est exclue d’Horizon Europe, un programme-cadre de l’Union européenne pour la recherche et l’innovation, après l’échec des négociations entre la Suisse et l’UE. «Cette mesure a eu un impact très lourd sur nos projets car on recevait beaucoup de financements de l’UE. A ce moment, on s’est dit qu’on allait se replier sur les Etats-Unis. Et cela a pas mal réussi…» avance Grégoire Courtine. «Maintenant, ils arrêtent tous les programmes auxquels on pouvait candidater, qui soutiennent les recherches sur les lésions de la moelle épinière… Je ne sais pas ce qui va se passer à l’avenir. «Cette année, nous n’avons pu faire aucune nouvelle demande de financement aux Etats-Unis», décrit-il. Aujourd’hui, l’équipe est obligée de se diversifier. Depuis l’obtention de son Rolex Award en 2019, Grégoire Courtine bénéficie du soutien régulier de la part de la marque. Le projet récompensé par un Rolex Award était le digital bridge, un implant dans la moelle épinière qui peut être relié au cerveau du patient. Ce dispositif a été développé avec sa consœur neurochirurgienne Jocelyne Bloch. Ce pont numérique est constitué de deux implants, l’un fixé sur la partie du cerveau qui contrôle le mouvement, et l’autre sur la colonne vertébrale, juste en dessous de la lésion. Le premier enregistre les signaux électriques générés par le cerveau et les transmet au second, permettant de rétablir la liaison et ainsi de donner la possibilité aux patients de stimuler les mouvements par la simple pensée.
Pour garder le sourire, le binôme ne manque pas une occasion pour mêler l’utile à l’agréable. «Le soir, on a tendance à se retrouver autour d’un verre de vin pour discuter de la journée, des prochaines étapes à mener», décrit Grégoire Courtine, qui affirme en même temps tenter de souvent rentrer tôt pour cuisiner et manger avec ses trois enfants, âgés de 2 à 8 ans. Les enfants couchés, il rouvre son ordinateur pour répondre aux mails.
«Une petite journée d’une quinzaine d’heures», entrecoupées de respirations: «Deux fois par semaine, sur le temps de midi et une fois le week-end, je vais grimper.» C’est d’ailleurs à travers l’escalade que Grégoire se tourne vers les neurosciences. A l’époque, le chercheur en physique grimpe régulièrement avec un professeur de neurosciences. Au pied de la falaise, ce dernier lui raconte comment le cerveau contrôle le mouvement. Ces conversations passionnent celui qui ne tient pas en place. «Le mouvement m’a toujours apporté beaucoup de joie dans ma vie. Je ne supporte pas de rester assis», décrit-il en se tenant debout derrière la caméra pour répondre aux questions. «C’est là que j’ai décidé de faire rebouger les gens qui ne le peuvent plus et que je me suis dirigé vers les neurosciences», se rappelle-t-il.
Mais il n’y a pas le temps de regarder en arrière, les prochains projets arrivent. Les domaines: la maladie de Parkinson, l’hypotension dans les maladies neurodégénératives et, surtout, la paralysie des membres supérieurs. «On a créé un BrainGPT qui est l’équivalent de ChatGPT pour décoder le langage du cerveau humain, explique Grégoire Courtine. On a compris la grammaire du cerveau humain et on a créé des modèles qui nous permettent de décoder les intentions de mouvement de nombreux patients.» Une percée qui est nouvelle de celle de faire remarcher les patients qui ne peuvent plus marcher car si le principe de réactiver la moelle sous la lésion reste le même, «il y a deux différences fondamentales», explique Jocelyne Bloch.
On a compris la grammaire du cerveau humain et on a créé des modèles qui nous permettent de décoder les intentions de nombreux patients
Premièrement, les racines nerveuses sont positionnées totalement différemment donc pour créer ce pont numérique il faut dessiner de toutes nouvelles électrodes. Ensuite, la marche, si elle est complexe du fait de la gravité, «reste un mouvement assez simple de balancier». Alors que le membre supérieur «effectue des mouvements beaucoup plus complexes et élaborés», décrit la neurochirurgienne, qui relève également que les patients sont dans des états très différents. Le patient tétraplégique est en bien moins bon état de santé générale. Toute amélioration d’une fonction musculaire chez lui est extrêmement importante mais demande des études cliniques totalement différentes de celles effectuées sur les patients atteints aux membres inférieurs.
«2025 est pratiquement certaine de finir deuxième ou troisième année la plus chaude enregistrée, possiblement à égalité avec 2023», estime l'observatoire Copernicus. Novembre 2025 est «le troisième mois de novembre le plus chaud à l'échelle mondiale»
L'année 2025 pourrait devenir la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée dans le monde, selon des données publiées mardi par Copernicus. «2025 est pratiquement certaine de finir deuxième ou troisième année la plus chaude enregistrée, possiblement à égalité avec 2023», indique l'observatoire européen dans un communiqué.
«L'anomalie de température moyenne mondiale pour la période de janvier à novembre 2025 est de 0,6 degré Celsius au-dessus de la moyenne de 1991-2020, ou 1,48 degré au-dessus de la référence préindustrielle de 1850-1900», avant que le climat ne se réchauffe durablement sous l'effet de l'activité humaine, poursuit-il.
L'année 2025 présente un niveau identique à celui de 2023, en attendant la publication des statistiques pour décembre et le bilan annuel, qui pourrait donc placer 2025 derrière le record historique de température établi en 2024.
Le dérèglement climatique généré par l'activité humaine rend les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents, plus meurtriers et plus destructeurs. Et novembre «a été marqué par plusieurs phénomènes météorologiques extrêmes, notamment des cyclones tropicaux en Asie du Sud-Est, qui ont provoqué des inondations catastrophiques à grande échelle et causé des pertes humaines», détaille Copernicus.
A l'échelle mensuelle, novembre 2025 a été le troisième mois de novembre le plus chaud de l'histoire après 2023 et 2024, avec une température moyenne à la surface du globe de 14,02 degrés, soit 0,65 degré au-dessus de la moyenne sur la période située entre 1991 et 2020.
Dans le détail, les températures ont été en novembre supérieures à la moyenne dans le monde entier, mais en particulier dans le nord du Canada, au-dessus de l'océan Arctique et dans toute l'Antarctique.
Selon les statistiques de l'observatoire européen, la moyenne des températures sur la période entre 2023 et 2025 pourrait dépasser 1,5 degré de plus par rapport à la période pré-industrielle, pour la première fois sur une échelle de temps de trois ans.
Il y a dix ans, l'accord de Paris sur le climat ambitionnait de limiter le réchauffement bien en dessous de 2 degrés Celsius et de poursuivre les efforts pour le contenir à 1,5 degré. Le dépassement de ce dernier seuil «est désormais inévitable», juge maintenant le secrétaire général de l'ONU António Guterres, tout en appelant à ce qu'il soit temporaire.
«Ces bornes ne sont pas abstraites: elles reflètent l'accélération du changement climatique et le seul moyen d'atténuer la hausse future des températures est de réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre», a souligné Samantha Burgess, stratège pour le climat de Copernicus, citée dans le communiqué.
L'ambition est toutefois faible à l'échelle multilatérale, les pays réunis à la COP30 de Belém au Brésil en novembre ayant adopté un modeste consensus sur l'action climatique, sans plan de sortie des énergies fossiles et en l'absence des Etats-Unis. Le président brésilien Lula n'a pas pu aller jusqu'à convaincre les pays pétroliers du Nord et du Sud et les économies émergentes d'envoyer un message collectif ambitieux pour accélérer la sortie des énergies fossiles.
Toucher à l’alimentation des personnes âgées peut entraîner de la dénutrition et des conséquences graves. Alors que le débat budgétaire est en cours dans le canton de Vaud, le PS va demander qu’aucune coupe ne soit effectuée dans les EMS
«L’intention du Conseil d’Etat est-elle de supprimer les desserts des résidents en EMS?» La question a été posée au gouvernement vaudois le 11 novembre dernier par le député Blaise Vionnet (Vert’libéral), médecin et membre du comité stratégique d’HévivA, faîtière historique des EMS. Cette dernière, dans une opération coordonnée, s’exprimait le même jour dans 24 heures au sujet des coupes budgétaires prévues dans le canton, annoncées dans un premier temps à hauteur de 14 millions de francs. La Commission des finances (Cofin) propose de les réduire de moitié, à 7 millions. Le PS souhaite les ramener à… zéro. Ces chiffres seront débattus ce mercredi.
D’ici-là, des voix s’élèvent pour dénoncer la réalité derrière la phrase choc évoquant la suppression des mets sucrés aux aînés. Comme celle d’Anne Schaeken, diététicienne responsable à PharmaDom (pharmacie d’hospitalisation à domicile, à Moudon): «Dire que les aînés seront privés de dessert cache le fait que l’impact interviendra sur toute l’alimentation des personnes âgées, avec le risque de conduire à de la dénutrition, déjà très présente dans les EMS du canton.» La spécialiste rappelle que la dénutrition est considérée au niveau international comme une maladie, qui peut compliquer ou générer d’autres pathologies.
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Un rapport montre que les vêtements en polyester recyclé libèrent plus de fibres au cours de leur lavage, et de plus petite dimension, que lorsqu’ils sont fabriqués en polyester vierge. Des résultats qui contredisent des études financées par les industriels
Harcelées par les détracteurs de la mode éphémère qui combattent leur appétit de fibre plastique, les multinationales de la fringue se tournent vers le polyester recyclé, dérivé des bouteilles en PET. Cent seize marques se sont ainsi engagées à utiliser de la matière recyclée pour 40 à 100% de leurs besoins en polyester dès la fin de cette année. Mais le remède pourrait-il être pire que le mal?
Une étude de l’ONG néerlandaise Changing Markets laisse en effet penser que la matière recyclée rejette plus de microplastiques au cours du lavage que la fibre vierge. Plus de fibres, et de longueur plus petite – donc susceptibles de renforcer la dissémination du plastique et de renforcer son impact sanitaire.
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Le son de petites décharges électriques a été enregistré au sein des tempêtes de poussière qui balayent la planète rouge. Ce mécanisme caché pourrait jouer un rôle majeur dans la chimie et le climat martiens
De petites décharges électriques crépitent sur Mars, et on vient de les entendre pour la toute première fois, grâce à un des instruments du rover de la NASA Perseverance. Ces sons, produits par de minuscules éclairs qui se forment dans des tourbillons de poussière, ont été décrits fin novembre dans la revue Nature.
Les scientifiques soupçonnaient déjà que les tempêtes de poussière et les tourbillons – les dust devils – qui balayent la surface de la planète rouge généraient une forme d’électricité statique. En effet, sur Terre, un tel phénomène est à l’œuvre dans les régions désertiques. «Dans les tourbillons de poussière ou les tempêtes de sable, les grains se frottent entre eux et échangent des charges électriques», décrit Baptiste Chide, planétologue à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP) à Toulouse, en France.
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Fait rare, une initiative fait l’unanimité contre elle. Le texte demande que la Suisse atteigne 70% d’autosuffisance alimentaire en dix ans. Un objectif inatteignable, selon nombre d’élus, à droite comme à gauche. Les Vert·e·s s’inquiètent d’un débat polarisé, qui pourrait s’avérer «contre-productif»
La proposition ne plaît à personne, à part à ses auteurs. C’est ce que l’on retient du premier débat au sujet de l’initiative «Pour une alimentation sûre» au Conseil national. Le texte demande de garantir la sécurité alimentaire en atteignant l’objectif de 70% de taux d’autoapprovisionnement en dix ans. Comment? En privilégiant la production de produits d’origine végétale destinée directement à la consommation humaine au détriment de la production de fourrage.
Organisation active dans la défense du climat et de la biodiversité, le WWF International fêtera l’an prochain ses 65 ans. De retour à Gland après la COP30 de Belém, sa directrice générale fait le point sur les efforts internationaux en matière de lutte contre le réchauffement, et sur les raisons d’y croire encore
Il y a tout juste dix ans, le 12 décembre 2015, l’Accord de Paris sur le climat était adopté dans la liesse par quelque 195 pays, dans le cadre de la COP21. Son objectif: contenir le réchauffement à 2 °C et même, si possible, 1,5 °C d’ici à la fin du siècle. Dix ans plus tard, les émissions de gaz à effet de serre continuent de croître, et la COP30, qui s’est tenue du 10 au 21 novembre au Brésil, n’a pas débouché sur des engagements marquants. A la tête du WWF International depuis deux ans, la Néerlandaise Kirsten Schuijt refuse pourtant de baisser les bras. Depuis son bureau situé à Gland, elle détaille au Temps les raisons qui la poussent à croire qu’il est encore possible de protéger l’environnement malgré un contexte difficile.
Le rang social chez les primates peut impacter le sommeil. Il est réduit et fragmenté pour veiller à la sécurité du groupe ou flairer les femelles fertiles chez les chimpanzés dominants. Les babouins populaires sont plus dérangés pendant qu’ils dorment
Tous les animaux – des vers de terre aux humains, en passant par les brochets, les dauphins et les moineaux – dorment au cours de leur vie, de plein de manières différentes et en y consacrant plus ou moins de temps. Preuve que le sommeil remplit des fonctions importantes qui ont été conservées au cours de l’évolution. Chez les primates, il existe tout un panel de façons de roupiller. Certains singes dorment énormément, comme le microcèbe, un lémurien de Madagascar qui dort 13 à 14 heures par jour, et d’autres très peu. La championne des nuits courtes est l’espèce humaine – 7 heures en moyenne de sommeil, contre 9,5 heures pour le chimpanzé en captivité et environ 10 heures chez le bonobo, ses deux plus proches cousins. Elle possède aussi la plus longue phase de sommeil paradoxale parmi les primates.
«Le sommeil est un compromis entre les bénéfices qu’il apporte au point de vue neurologique et physiologique, et la compétition avec d’autres activités essentielles comme se nourrir, se protéger contre les prédateurs, défendre son rang social ou se reproduire, explique Clara Hozer, primatologue française affiliée au Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Pour vraiment comprendre le sommeil chez une espèce, il faut pouvoir l’étudier en conditions naturelles pour voir comment les individus s’adaptent et quel est son coût selon l’environnement et les situations.»
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En Caroline du Sud, près de 260 personnes, affectées par la rougeole, ont été placées en quarantaine. Longtemps éradiquée aux Etats-Unis, la maladie fait son retour en raison d’un relâchement des autorités politiques et d’un populisme antivax et anti-science. L’épidémiologiste Antoine Flahault fait le point
En 2020, les Etats-Unis étaient au bénéfice de ce que les spécialistes de la santé appellent le statut d’élimination. Ils avaient réussi à éradiquer la rougeole dans tout le pays pour plus de douze mois. Ce succès de santé publique appartient désormais au passé. Plus de 260 personnes viennent d’être placées en quarantaine en Caroline du Sud en raison de l’accélération d’une grave épidémie de rougeole.
Citée par le Washington Post, l’épidémiologiste responsable de l’Etat de Caroline du Sud, Linda Bell, a mis en garde cette semaine contre une tendance inquiétante. Selon elle, 105 personnes affectées par la maladie n’étaient pas vaccinées et trois autres ne l’étaient que partiellement. Or, la spécialiste de santé publique le répète: une dose de vaccin est efficace à 93% pour prévenir la maladie et deux doses offrent une efficacité de 97%. Linda Bell prévient: la transmission de la rougeole pourrait se poursuivre pendant de nombreuses semaines.
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Rite funéraire, cimetière, thanatose: la biologiste française Emmanuelle Pouydebat soutient que beaucoup d’espèces animales ont conscience du trépas, du leur et de celui de leurs congénères. De quoi interroger nos interactions avec les êtres non-humains
Dans son livre Histoire des animaux, Aristote rapporte une observation: «Les cygnes chantent, et ils chantent surtout quand leur mort approche, écrit le philosophe. Ils volent jusqu’en haute mer et des navigateurs, qui allaient en Libye, ont rencontré en mer des troupes de cygnes qui chantaient d’une voix lamentable. Ils en ont vu quelques-uns mourir sous leurs yeux». Ce fameux «chant du cygne», qui désigne le tout dernier instant avant une fin inexorable, était déjà raconté par Platon.
Pendant des siècles, écrivains, voyageurs et savants ont relaté les réactions étonnantes de diverses espèces sauvages – dauphins, éléphants, fourmis, corvidés, ou encore chimpanzés – face à la mort de leurs congénères et parfois même des humains qui les côtoient. «Bien plus, un dauphin plus grand accompagne toujours les petits comme un gardien; et on en a vu qui portaient le cadavre d’un des leurs, afin qu’il ne fût pas mis en pièces par les animaux marins», rapportait le naturaliste romain Pline l’Ancien dans son Histoire naturelle (dans le tome I, traduction française de M-E Littré en 1877).
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The character actor was best known for playing villains in movies like Pulp Fiction and The Mask. Greene was found dead in his New York City apartment on Friday, his manager and friend told NPR.
House Republicans released proposed legislation late Friday that would not extend enhanced Affordable Care Act tax subsidies.
Shortly after departing the Virginia airport on Saturday, the Tokyo-bound plane's engine cover separated and caught fire, according to the transportation secretary. No injuries were reported.
Authorities were searching for a suspect described as "a male dressed in black" who fled after the Saturday afternoon shooting, and now have a person of interest in custody.
At the National Black Growers Council meeting in New Orleans, Black farmers respond to the $12 billion in tariff relief announced by the Trump administration and outline challenges farms are facing.
U.S. President Donald Trump's special envoy Steve Witkoff and son-in-law Jared Kushner will meet Ukrainian leader Volodymyr Zelenskyy on Sunday, as Trump grows increasingly exasperated by delays.
Hundreds had gathered for an event at Bondi Beach called Chanukah by the Sea, which was celebrating the start of the Hanukkah Jewish festival.
Indoor tanning is trending among Gen Z. A new study finds tanning bed users not only have a much higher risk of melanoma, they also have DNA damage linked to cancer across nearly their entire skin.
"Hold the Hope" was sparked by one woman's experience as a caregiver to someone who survived suicidal struggles. It started as a poem that has become a film, a song and even a dance.
Suffragists didn't just march. They baked, held bake sales and sold cookbooks to raise money for the cause of equality.
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