Apple TV+ dévoile cette série portée par l’acteur américain, né à Honolulu, qui raconte un chapitre du passé de l’archipel à la fin du XVIIIe siècle. Entre guerres de chefs et colonisation, le drame historique se donne les moyens de ses ambitions
Jusqu’ici, Hawaï dans les séries, c’était le paradis doré dans lequel se prélassaient les nantis de The White Lotus. Ou le terrain de jeu dangereux de la brigade de Hawaii 5-0. Dans Chief of War, la toile de fond est désormais une histoire vibrante et épique. Proposée par Apple TV+, cette nouvelle production plonge dans un chapitre décisif de l’archipel, au tournant du XIXe siècle. Un projet de grande ampleur porté par un acteur bien connu d’Hollywood, Jason Momoa.
Certains l’auront découvert murmurant à l’oreille des dragons dans Game of Thrones, ou faisant valser les écailles dans Aquaman. Mais le projet qui animait depuis des années l’acteur américain, né à Honolulu, était celui-ci: une vaste fresque sur sa terre d’origine, coproduite avec le réalisateur hawaïen Thomas Pa’a Sibbett.
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Emporté à 83 ans par un cancer fulgurant, l’artiste mettait en scène, au Théâtre de Vidy en 1993, Isabelle Huppert dans une adaptation géniale du grand roman de Virginia Woolf. Hommage à un orfèvre de rêve
Le rêve d’un rêve. Bob Wilson, ce géant de la scène mondiale qui s’est éteint ce 31 juillet à 83 ans, emporté par un cancer fulgurant, est entré dans la vie du public romand au printemps 1993. Il avait 52 ans et déjà derrière lui des œuvres sublimes, dont Einstein on the Beach, cet opéra où les équations d’Albert Einstein remontaient en vagues comme autant de rébus, où la musique de Philip Glass dessinait la plage d’une fugue infinie, où la chorégraphe et danseuse Lucinda Childs imprimait sa diagonale royale.
En ce mois de mai 1993, il répétait, au Théâtre de Vidy à Lausanne, Orlando, ce roman où Virginia Woolf déploie la vie d’un chevalier qui traverse époques, fleuves, steppes et genres, qui naît homme et devient femme. Isabelle Huppert était son Orlando, après la grande Ute Lemper à Berlin. A l’époque, Bob Wilson était déjà, bien sûr, ce buveur de vodka insomniaque, ce mégalomane d’un mètre 90 qui, au début des années 1970, avait conçu en Perse, à l’invitation du shah, une fresque de sept jours et sept nuits, ce poète justicier qui, en d’autres temps, aurait défendu la veuve et l’orphelin dans ce Texas où il est né, à Waco, une petite ville où l’on devait dégainer plus vite que son ombre. Mais il était surtout ce calligraphe des scènes à la plume magnétique, ce fabricant de martingales imaginaires, cet envoûteur qui, d’un texte, faisait le sable satiné d’un mirage.
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A Stavanger, un militant écologiste entame une grève de la faim pour protester contre la politique pétrolière du gouvernement, incarnée par son propre cousin, ministre du Climat. Un affrontement familial et symbolique qui révèle les tensions autour de la transition énergétique dans un pays bâti sur les hydrocarbures
Installé depuis le 30 juillet sur une chaise à Arneageren, place historique du centre de Stavanger, dans le sud-ouest de la Norvège, Vebjorn Bjelland a décidé de ne plus s’alimenter. Devant lui, un panneau annonce la couleur: «Je jeûne pour l’abandon du pétrole et du gaz». A ses côtés, quelques bouteilles d’eau, des électrolytes et des vitamines pour tenir. Objectif: quarante jours de grève de la faim, jusqu’aux élections législatives du 8 septembre «afin de sensibiliser [son] cousin, le gouvernement travailliste et l’opinion de la nécessité» de mettre un terme aux énergies fossiles dévastatrices pour le climat.
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Marco Rubio souhaite une «célébration réussie» à l’occasion de la fête nationale. En 2019, Donald Trump parlait d’un «partenariat vital» au nom des valeurs
Le communiqué du Département d’Etat américain est parti quelques heures après l’annonce d’une imposition de taxes douanières de 39%, l’une des plus élevées au monde, visant la Suisse. «J’adresse mes félicitations au peuple suisse à l’occasion de sa fête nationale, le 1er août», écrit le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio. Le message est à lire sur le site de l’ambassade des Etats-Unis à Berne, sans autre commentaire.
Milorad Dodik a été condamné fin février à un an de prison et six ans d’inéligibilité pour non-respect des décisions du Haut représentant international , chargé de faire respecter l’accord de paix entre la Republika Srpska et la Fédération croato-musulmane. La Cour d’appel de Bosnie confirme
La Cour d’appel de Bosnie a confirmé vendredi la condamnation du chef politique des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, à un an de prison et 6 ans d’inéligibilité, une décision balayée par l’intéressé alors que l’UE a appelé au respect de cet arrêt. La Bosnie a été secouée ces derniers mois par une grave crise, l’une des pires depuis la guerre (1992-1995), déclenchée par les actions du président de la Republika Srpska (RS), l’entité des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik.
Milorad Dodik, 66 ans, a été condamné fin février à un an de prison et six ans d’inéligibilité pour non-respect des décisions du Haut représentant international, chargé de faire respecter l’accord de paix. Peu après la confirmation de sa condamnation en appel, l’UE, à laquelle la Bosnie candidate, a appelé «toutes les parties» à respecter l’arrêt: «L’arrêt est contraignant et doit être respecté», a souligné dans un communiqué une porte-parole, Anitta Hipper.
Au même moment depuis son chef lieu de la RS, Banja Luka – au nord du pays –, Milorad Dodik accusait Bruxelles d’avoir «orchestré» sa condamnation et appelait les institutions de l’entité serbe de Bosnie à une «riposte».
Depuis la fin de la guerre, en 1995, la Bosnie est divisée en deux entités autonomes, la Republika Srpska (RS) et la Fédération croato-musulmane, reliées par un faible gouvernement central. Depuis 30 ans, la vie politique et les lois sont en outre supervisées par un Haut représentant international chargé de faire respecter l’accord de paix de Dayton, poste occupé depuis quatre ans par l’Allemand Christian Schmidt. A la tête de la RS depuis 2006, Milorad Dodik déteste ouvertement Christian Schmidt.
C’est pour avoir promulgué en juillet 2024 deux lois interdisant la mise en oeuvre sur le territoire de l’entité serbe des décisions du Haut représentant et des jugements de la Cour constitutionnelle de la Bosnie qu’il a été définitivement condamné vendredi.
Sa mise en accusation a été rendue possible par une intervention de Christian Schmidt qui a modifié le code pénal pour y inscrire une peine de prison et l’interdiction de faire de la politique en cas de violation de ses décisions par les élus.
«La copie écrite du jugement a été envoyée aux parties le 1er août 2025, et aucun appel n’est autorisé» contre cette décision, précise la Cour dans un communiqué. Mais Milorad Dodik et son avocat ont affirmé lors d’une conférence de presse qu’ils allaient s’adresser à la Cour Constitutionnelle – celle-là même dont il conteste l’autorité.
«Nous nous attendions à une décision de droit. Malheureusement, nous avons obtenu le non-droit», a vilipendé Me Goran Bubic. «Nous allons saisir la Cour constitutionnelle de Bosnie-Herzégovine. Nous allons aussi lui demander une mesure temporaire, pour suspendre l’exécution du verdict, jusqu’à ce qu’elle prenne une décision», a ajouté l’avocat, précisant qu’il s’agissait «de la condition pour s’adresser à la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH)».
C’est normalement à la commission électorale de Bosnie de statuer sur une possible destitution de Milorad Dodik, mais elle ne s’est pas encore exprimée. Le président de la RS, lui, a affirmé devant la presse qu’il n’avait «commis aucun crime au regard de la loi de Bosnie-Herzégovine». «Evidemment, les institutions de Republika Srpska vont se prononcer», a ajouté M. Dodik, «Je respecterai tout décision prise par le Parlement (de la RS), mais je n’accepterai pas cette décision-là».
En février, Milorad Dodik – qui ne s’était pas présenté devant la Cour d’Etat à Sarajevo pour entendre sa condamnation en première instance – avait rassemblé plusieurs milliers de ses partisans à Banja Luka et rejeté le jugement en affirmant qu’il n’était «coupable de rien». En riposte, il avait ensuite incité le Parlement de l’entité serbe à adopter une loi interdisant à la police et à la justice centrales du pays d’exercer en Republika Srpska et appelé les Serbes travaillant dans ces institutions à les quitter.
Cette réaction lui a valu l’ouverture d’une autre enquête par le parquet, cette fois pour «attaque contre l’ordre constitutionnel».
Visé par un mandat d’arrêt qu’il a sciemment ignoré pendant des mois, il a fini par se rendre à la justice début juillet et a accepté d’être interrogé dans ce dossier, bénéficiant aussitôt d’une remise en liberté conditionnelle.
L’administration Trump a affirmé vouloir taxer les produits helvétiques à hauteur de 39%, un des taux les plus élevés au monde. Dans les milieux économiques suisses, après le choc, c’est la volonté de poursuivre les négociations qui domine
Gueule de bois, douche froide, 1er Août funeste. Choc douanier. Récession. Suisse maltraitée. Les qualificatifs n’ont pas manqué vendredi, au sein des milieux économiques et politiques, à propos de ces fameux 39% de taxes douanières que l’administration Trump dit vouloir imposer aux produits importés de Suisse à partir du 7 août. Tout le reste – est-ce un taux définitif? Pourquoi est-il si élevé? – n’est que garniture et spéculations.
L’annonce est tombée vers 2h30, heure suisse, dans la nuit de jeudi à vendredi. La Confédération est apparue dans le ventre mou d’une longue liste de pays, avec chacun son tarif. Taxée à 39%, elle figure parmi les nations les plus sanctionnées. La cinquième au monde derrière le Brésil (50%), la Syrie (41%), la Birmanie et le Laos (chacun à 40%). Le record en Europe.
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Quels genres d'affaires le père d'un empereur romain faisait-il chez les Helvètes? Comment les Waldstätten sont-ils devenus prospères? Depuis quand peut-on acheter des plaques de chocolat Cailler? A l'occasion du 1er Août, testez vos connaissances sur l'histoire économique de la Confédération
Un adultère capté par les caméras de Coldplay: filmée mi-juillet, la séquence est devenue le feuilleton le plus brûlant de l’été, animant les réseaux depuis deux semaines. Retour sur ce dispositif, bien connu des sportifs, qui pourrait devenir un rouage lucratif de l’industrie du spectacle
«Oh, regardez ces deux-là». Chris Martin ne savait pas à quel point ses mots seraient prémonitoires. Le monde entier semble en effet avoir vu cette scène, saisie le 16 juillet dernier par les caméras du groupe américain en plein concert à Boston: deux tourtereaux enlacés qui s’écartent aussitôt, horrifiés d’avoir été pris sur le fait. Sur les réseaux sociaux, les internautes identifient rapidement Andy Byron, PDG de la start-up américaine Astronomer – spécialisée dans l’orchestration de données notamment pour les systèmes d’intelligence artificielle –, et sa directrice des ressources humaines Kristin Cabot. Tous deux mariés.
Voyeurisme, Schadenfreude, torpeur de l’été… Deux semaines après, la toile n’en a pas fini de se délecter de ce couple clandestin. Le clip comptabilise 125 millions de vues sur TikTok, les parodies déferlent et les médias en ligne relaient goulûment chaque rebondissement: la lettre d’excuse de l’ex-PDG (qui se révélera fausse), sa démission, celle de sa collaboratrice, la stratégie d’Astronomer qui engage Gwyneth Paltrow (l’ex-épouse de Chris Martin!) pour une campagne express visant à recentrer l’attention du public sur l’expertise de l’entreprise. Et enfin, ces derniers jours, les rumeurs selon lesquelles Andy Byron envisagerait de porter plainte contre Coldplay – «soit ils ont une liaison, soit ils sont juste très timides», commentait en direct le chanteur, amusé. Les experts, eux, s’accordent à dire qu’un procès pour diffamation aurait très peu de chance de succès.
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Les nuisibles des uns sont le gagne-pain des autres. Entre 1920 et 1954, les forains de la famille Wagner ont joué les agents d’artistes étonnants: 200 puces savantes vivaient avec eux dans leur roulotte. Pas d’illusion, pas de tour de magie, ces puces étaient bien réelles et faisaient partie de la famille
«Tu verras, spectateur, comment l’intelligence humaine peut vaincre même les plus vilaines créatures, comment les démons sanguins sont obligés de travailler pour t’amuser! Cher citoyen, tu ne seras pas mangé! Allume ta pipe et viens applaudir le théâtre des puces.» Nous sommes en 1951. Face à la foule amassée devant sa roulotte, un forain bombe le torse et donne de la voix pour inviter la foire entière à découvrir son cirque miniature. Cet instant, capturé par un journaliste du Parisien libéré, est prononcé par le professeur Paul Wagner, dompteur de puces français et renommé.
Sanctionné en 2015 par la FIFA, débouté devant le TAS puis devant le Tribunal fédéral, le RFC Seraing se voit reconnaître par la CJUE le droit d’obtenir «un contrôle juridictionnel effectif» des sentences rendues par le Tribunal arbitral du sport
L’organisation juridique du sport international, et notamment son rapport au droit suisse, est à nouveau contestée par Bruxelles. Trois semaines après la décision de la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’homme, qui a jugé que le recours de l’athlète Caster Semenya n’avait pas été traité équitablement par le Tribunal fédéral (TF), la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) dénie aux sentences rendues par le Tribunal arbitral du sport (TAS) d’être définitives et revêtues de l’autorité de la chose jugée.
Selon la CJUE, les clubs et les joueurs doivent avoir le droit d’obtenir «un contrôle juridictionnel effectif» des sentences arbitrales rendues par le TAS et les juridictions des Etats membres de l’UE doivent pouvoir faire un contrôle approfondi de la compatibilité de ces sentences avec les règles fondamentales du droit de l’Union. En général, toutes les sentences arbitrales doivent être potentiellement révisables par les tribunaux nationaux sur la base du droit de l’UE, estime la CJUE.
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Karin Keller-Sutter évoque un échange téléphonique avec Donald Trump qui a tourné à l’«absurde» avec l’accusation que la Suisse volerait 40 milliards par an aux Etats-Unis. Les partis réagissent fortement, mais en ordre dispersé
C’est par des tweets sur X et quelques confidences en marge des discours du 1er Août que les conseillers fédéraux ont réagi à l’annonce des taxes douanières de Donald Trump. «Le Conseil fédéral prend acte avec grand regret de la volonté des Etats-Unis de grever unilatéralement les importations de Suisse de droits de douane considérables, en dépit des progrès dans le cadre des discussions bilatérales et de la position très constructive de la Suisse», explique un message du gouvernement reposté par Guy Parmelin. Quelques heures plus tard, le ministre de l’Economie publie sur X des images de son brunch à la ferme à Bellach (SO). Une façon d’indiquer que, malgré le coup de massue asséné par Washington, il n’y avait aucune raison de changer les habitudes du pays.
Le Conseil fédéral prend acte avec grand regret de la volonté des USA de grever unilatéralement les importations de Suisse de droits de douane considérables, en dépit des progrès dans le cadre des discussions bilatérales et de la position très constructive de la Suisse.
— Bundesrat • Conseil fédéral • Consiglio federale (@BR_Sprecher) August 1, 2025
Quelques mois après l’avoir dévoilée à la Kunsthalle Friart, Laurence Kubski expose à Arles sa série «Sauvages», dans laquelle elle questionne les interactions entre humains et animaux non domestiqués dans le canton de Fribourg
Lauréate de la 14e Enquête photographique fribourgeoise, Laurence Kubski a dévoilé en début d’année sa série Sauvages, qui mêle différentes typologies d’images (photo documentaire et artistique, portraits mis en scène), à la Kunsthalle Friart. Cet été, la voici à l’honneur des prestigieuses Rencontres d’Arles, où ses cadres en partie réalisés à l’aide de paille tressée par une paysanne singinoise qui est l’une des dernières tenantes d’une tradition séculaire font sensation.
Comme la Suisse, plusieurs pays sont stupéfaits après l’annonce des droits douaniers sur leurs biens importés par les Etats-Unis. Parmi les plus touchés, le Brésil et l’Afrique du Sud, qui subissent des représailles politiques. En Asie du Sud-Est, des messages de satisfaction se font entendre
Un décret signé dans la nuit de jeudi à vendredi par Donald Trump liste les nouveaux droits douaniers, entre 10 et 50% au maximum, qu’il a décidé d’imposer aux produits importés de 62 pays, à partir du 7 août. Depuis des mois, les premiers concernés, ceux qui ont une balance commerciale déficitaire pour les Etats-Unis, comme l’Union européenne, l’Inde, le Canada, la Suisse et d’autres, ont tenté de négocier avec la Maison-Blanche pour limiter les dégâts. Tous doivent maintenant digérer ces annonces, après des réactions variées, allant de la stupéfaction, comme en Suisse – en cinquième place des Etats les plus taxés après le Brésil (50%), le Laos (40%), la Birmanie (40%) et la Syrie (41%) –, au soulagement ou à la résignation. Plusieurs d’entre eux sont déterminés à poursuivre les négociations pour obtenir un meilleur compromis.
Petite sélection de fêtes nationales, vécues dans toutes les parties du pays
Les produits du secteur restent à l’abri des taxes douanières pour l’instant. Mais jeudi, le président américain a laissé jusqu’au 29 septembre à 17 entreprises de l’industrie pharmaceutique, dont Novartis, pour baisser leurs prix aux Etats-Unis
L’accord noué par les Etats-Unis et l’Union européenne a abouti à la mise en place de droits de douane à hauteur de 15% sur les produits pharmaceutiques. Les 39% imposés à la Suisse par Donald Trump ne concernent a priori pas le secteur, qui avait été exempté lors des annonces du 2 avril. Pour autant, l’heure est loin d’être au soulagement, notamment en raison de la menace de droits de douane spécifiques à l’industrie pharmaceutique qui continue de planer.
«Les nouvelles mesures compromettent durablement les relations économiques entre les deux pays, avec des conséquences négatives pour les deux parties, a réagi Scienceindustries, une des faîtières du secteur, dans un communiqué. Les produits pharmaceutiques font partie de chaînes d’approvisionnement complexes et interconnectées à l’échelle mondiale. De nouveaux droits de douane pèseraient lourdement sur ces structures, ce qui entraînerait une incertitude croissante pour les entreprises et des risques sérieux pour l’approvisionnement en médicaments vitaux, en particulier aux Etats-Unis.»
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Après la guerre des douze jours provoquée par Israël, le régime iranien a renforcé sa mainmise sur la société en instaurant un climat de peur et de surveillance généralisée. Alors que la propagande vante une unité nationale, les mouvements sociaux et politiques se sont en fait tus, craignant d’être associés à une déstabilisation fomentée par Israël
Sur le marché de meubles de bureau du quartier de Hassanabad à Téhéran, vit un homme qu’on surnomme «Oncle Abbas». L’homme en impose par sa gouaille, son ventre proéminent, et ses mains larges comme des pattes d’ours. Tous les commerçants du quartier savent qu’il est dévoué corps et âme au régime. Dans son échoppe, des portraits des deux ayatollahs Khomeiny et Khamenei surveillent la clientèle, accrochés au mur du fond. Il y a aussi l’ancien président conservateur Raïssi mort dans un accident d’hélicoptère, ainsi que le commandant Qassem Soleimani, assassiné à Bagdad par les Etats-Unis.
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Professeure à l’Université Colombia, à New York, la philosophe publie un essai surprenant et captivant dans lequel elle appelle à revaloriser une forme d’hypocrisie saine pour mieux faire société
Dans Virtuous Hypocrisy (Polity), la philosophe Nadia Urbinati, professeure à la prestigieuse Université Columbia à New York, plaide pour une réhabilitation d’un mot souvent honni: l’hypocrisie. Loin d’être un vice moral, celle-ci peut, selon elle, constituer une vertu civique, en permettant aux sociétés de préserver un minimum de respect mutuel dans un espace social traversé par la conflictualité.
Le Temps: Vous défendez une thèse peu banale, un peu provocatrice: l’hypocrisie serait une vertu sociale et politique. Comment en êtes-vous venue à soutenir cette idée?
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Une ligue régionale opposant des joueurs amateurs de la province du Jiangsu bat des records de popularité. Si le projet est largement porté par les réseaux sociaux et les milieux économiques, il repose sur un profond besoin d’identification et d’authenticité
A l’échelle de la Chine, les villes sont des villages, les siècles des années et le Su Chao un petit tournoi de quartiers. Depuis le mois de mai, ce championnat de football opposant des joueurs amateurs de la province du Jiangsu passionne les foules dans des proportions que l’on peine à imaginer en Europe. Le 29 juin, un match entre les équipes de Suzhou et de Yangzhou, lors de la cinquième journée, a attiré un nombre record de 43 617 spectateurs, quand les rencontres de la Chinese Super League ne séduisent que 24 000 spectateurs en moyenne. Les rencontres, qui se jouent à guichets fermés, génèrent une demande cinq fois supérieure à l’offre et cumulent plus de 4,2 milliards de vues sur Douyin, la principale plateforme chinoise de vidéos courtes.
Le phénomène va plus loin: le Su Chao, qui est retransmis en direct sur les réseaux sociaux chinois, rassemble des millions de téléspectateurs, dynamise le tourisme local et ravive des rivalités entre villes. D’abord soutenus par le restaurant du coin ou l’entreprise de peinture comme n’importe quelle équipe de deuxième ligue, les matchs attirent désormais des grandes firmes comme les géants chinois du commerce en ligne Alibaba et JD.com.
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REVUE DE PRESSE. Comment se fait-il que la Suisse, qui semblait partir sur un bon pied dans ses négociations avec les Etats-Unis, se retrouve avec les droits de douane parmi les plus élevés de la planète? La presse n’a pas toutes les réponses, mais se montre critique envers le gouvernement
Lors de son premier mandat, en 2019, Donald Trump a envoyé un message de félicitation à Ueli Maurer, alors président de la Confédération, à l’occasion du 1er août. «Les Etats-Unis apprécient énormément le partenariat vital de la Suisse dans la promotion de nos idéaux communs de liberté économique et de démocratie», écrivait-il, affirmant se réjouir que les deux pays renforcent «leurs relations économiques étroites». Six ans plus tard, l’administration Trump a, à nouveau, publié un message de félicitations au «peuple suisse» à l’occasion de la fête nationale. Mais ce dernier est tombé à plat, contrairement – et c’est bien là le problème – aux droits de douane décrétés par le président américain le même jour. Ils devraient prendre l’ascenseur dès le 7 août: 39% de surtaxe sont annoncés sur les produits suisses, alors que «les analystes tablaient sur 15 à 20%», rappelle la NZZ.
«Donald Trump offre à la Suisse une fête nationale noire», titre le Tages-Anzeiger. «Un véritable coup de massue pour les entreprises suisses», réagit La Liberté, alors que la Tribune de Genève choisit de titrer «Le puissant Trump ridiculise la petite Suisse». Avec partout, cette même question, ici chez Blick: «Comment cela a-t-il pu se produire?»
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Ancien collaborateur du «Temps», Ram Etwareea est depuis quelques mois membre du parlement de l’île Maurice. De passage à Genève, il raconte comment sa vie a «basculé» un soir d’élection et comment son expérience suisse nourrit son combat politique
Mi-juillet, Ram Etwareea était à Paris pour une réunion parlementaire de l’Organisation internationale de la francophonie. Le député mauricien fraîchement élu croise Carlo Sommaruga. Tout étonnés, ils se saluent chaleureusement. Les deux hommes se connaissent bien. Au cours de sa carrière de journaliste, durant trente-deux ans en Suisse, Ram Etwareea a régulièrement sollicité le socialiste. Parmi la délégation suisse, une des plus nombreuses avec ses représentants fédéraux et cantonaux, tous en ont entendu parler d’une façon ou d’une autre. Durant vingt-trois ans, il a chroniqué l’économie mondiale pour Le Temps, apporté un regard critique sur les institutions internationales et les inégalités dans le monde. A Paris, il se félicite d’une résolution de son collègue genevois sur la restitution des biens culturels africains par les Européens votée à l’unanimité. «C’était un plaisir et une fierté de rencontrer mes collègues suisses», explique-t-il de passage à Genève. Le temps de raconter le «basculement» qui a bouleversé sa vie. Il y a deux ans et demi, il quittait Le Temps pour prendre sa retraite. Aujourd’hui, c’est un parlementaire en vue de la majorité au pouvoir à l’île Maurice.
Le Temps: Devenir parlementaire dans son pays après trente-deux ans d’exil, c’était un rêve?
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La violoncelliste russe née à Iekaterinbourg, dans l’Oural, possède une fabuleuse palette de sons. Elle n’est plus retournée dans son pays depuis l’éclatement de la guerre en Ukraine à la fin février 2022. Rencontre après un concert très applaudi à Verbier
Un violoncelle de chair et d’esprit. Anastasia Kobekina fait partie des jeunes solistes qui brillent cet été à Verbier. Mercredi matin, elle a emballé les festivaliers par son jeu tour à tour fougueux et délicat aux côtés de la pianiste Isata Kanneh-Mason – un concert donné à l’église de la station. La violoncelliste fait résonner des histoires dans son instrument. On la sent à la fois posée et sur la corde raide, s’appuyant sur un instinct très sûr.
Ses yeux expriment tant de choses, à la scène comme à la vie. Comme beaucoup d’entre nous, elle assiste, effondrée, aux conflits de notre époque. Lorsque les Russes ont ouvert la guerre et envahi l’Ukraine, le 24 février 2022, elle et la pianiste ukrainienne Anna Fedorova ont aussitôt publié une vidéo pour exprimer leur désaccord. Après quelques jours, la violoncelliste a rédigé un post sur les réseaux sociaux afin de s’expliquer. «C’était très important pour moi de parler pour des gens qui étaient attaqués. Dans le monde musical, on n’est pas tellement fixé sur la nationalité: on parle la même langue commune. Quand on fait de la musique de chambre, il faut apprendre à écouter l’autre, à lui accorder de la place, tout en sachant qu’on aura son tour pour s’exprimer. Ce serait bien que politiques fassent de la musique de chambre pour apprendre à s’écouter mutuellement.»
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En raison des températures en hausse et des vents soutenus, le risque d’incendie est en augmentation dans l’ensemble du canton
Après une période marquée par des orages notamment dans le Bas-Valais et le Valais central, le risque d’incendie est à nouveau en augmentation dans l’ensemble du canton en raison de la hausse des températures et des vents soutenus prévus en milieu de semaine. Les autorités appellent la population à la prudence, en particulier à l’approche du 1er août.
«C’est particulièrement dans la plaine du Rhône, entre Sion et Brigue, que la hausse des températures accentue l’assèchement des sols et de la végétation. Les régions des vallées de St-Nicolas et de Saas-Fee, peu arrosées ces dernières semaines, sont également touchées», écrit le canton mercredi dans un communiqué. Dans ces deux régions, le risque d’incendie est de degré 4 (fort) sur une échelle de cinq, alors qu’il est de degré 3 (marqué) voire 2 (limité) dans le reste du canton.
Certaines communes ont décrété des interdictions de faire du feu. Les autorités soulignent que celles-ci sont à respecter impérativement, tout comme les emplacements prévus pour l’utilisation des feux d’artifice de la fête nationale.
Le gouvernement rappelle encore que «même en l’absence d’interdiction générale des feux dans le canton, leur allumage en forêt et à proximité reste interdit dans les zones présentant un danger d’incendie fort ou très fort (degré 4 et 5)». Elles répètent également qu’il est interdit de jeter des mégots de cigarettes ou des allumettes en pleine nature.
Le metteur en scène Dominique Ziegler s’est opposé au financement public de la Cicad, dont il questionne l’attitude. La réponse d’une élue PLR a provoqué une polémique liée à la liberté d’expression et au soutien des artistes. «Le Temps» fait le point
C’est un cas d’école sur la relation toujours tendue entre le politique et l’artistique. Entre le pouvoir qui finance la création et les créateurs qui questionnent, voire critiquent ce pouvoir. Une polémique estivale vient de raviver ce feu.
D’un côté, le metteur en scène et auteur Dominique Ziegler qui, dans une opinion publiée dans la Tribune de Genève le 15 juillet dernier, demande que la ville de Genève cesse de financer la Cicad (Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation), à hauteur de 100 000 francs par année, car, dit-il, cet organisme «déclare lutter contre l’antisémitisme, mais propage un amalgame douteux entre judaïsme et sionisme».
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Leur toit est orné de panneaux photovoltaïques, leur cave munie d’une batterie et d’un boîtier pour optimiser leur autoconsommation, leur surplus d’électricité est vendu à leurs voisins ou sur le réseau. Et ils ont intégré une centrale électrique virtuelle. C’est cliché, mais ça marche
C’était une bonne idée, cette pose de panneaux solaires sur la façade de la maison. La famille Favre avait hésité avant de les installer en 2025. Ça se faisait rarement à l’époque, mais la subvention spéciale dédiée aux installations sur des façades l’avait convaincue. Et leur orientation tournée vers le sud leur permet l’hiver – quand l’électricité solaire manque et que la lumière est basse – de produire plus que les ardoises solaires sur le toit.
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En Suisse, la part des hydrocarbures va baisser et l’économie s’électrifier davantage. Difficile toutefois d’anticiper le montant des factures car, tant pour les carburants que pour le gaz et l’électricité, les tarifs dépendent de facteurs volatils
Quels seront les prix de l’énergie en 2030? C’est la question à 300 francs, soit le montant moyen estimé qu’un ménage suisse paie à la fin du mois. Précisons tout de suite que, malgré la crise énergétique et l’encre qu’elle a fait couler, ce montant est assez faible et que cette donnée est difficile à obtenir. Parce qu’elle varie selon les profils mais aussi parce que les bailleurs précisent rarement quelles parts des charges qu’ils facturent aux locataires portent sur l’énergie.
Nous sommes arrivés à 300 francs en additionnant les dépenses mensuelles moyennes en énergie, par ménage en 2022 (l’année la plus récente pour laquelle il existe des données), pour les logements et les carburants. En Europe, les montants des factures sont comparables mais comme les revenus sont moindres, les enjeux sont vite plus importants. Au Pakistan et au Nigeria, ces ardoises peuvent s’avérer être plus salées, selon une étude du groupe Utility Bidder publiée en 2022.
Faire un pronostic sur ces tarifs est encore plus difficile car ils dépendent de nombreux facteurs volatils. On peut par contre se faire une idée du mix énergétique suisse de 2030, ce qui permet de mieux saisir l’importance de tel ou tel agent énergétique et donc de son prix.
En Suisse, la tendance de ces dernières années est claire et elle devrait se confirmer: la consommation énergétique totale du pays diminue. Les produits pétroliers sont prépondérants mais en baisse tandis que l’électricité gagne du terrain.
La consommation d’énergie totale a augmenté durant des décennies et culminé vers 2010 avant de décliner. La part des combustibles (en gros, le mazout) dans les systèmes de chauffage est prépondérante mais elle baisse depuis une quarantaine d’années tandis que, dans le transport, celle des carburants est stable. Le parc automobile a en effet beau s’électrifier, il grandit aussi.
En 2000, les produits pétroliers représentaient 60% de la consommation d’énergie en Suisse et 46% en 2024. Sur ce même laps de temps, la part du gaz est restée stable (11-12%) et l’économie s’est électrifiée: en 2000, 22% de l’énergie était consommée sous forme d’électricité, un chiffre qui est passé à près de 27% l’an dernier. En 2030, selon la Confédération, la consommation totale d’énergie va encore baisser, la part des hydrocarbures aussi et celle de l’électricité s’accroître.
Les factures énergétiques des Suisses continueront donc de dépendre des prix des hydrocarbures – mais peut-être un peu moins – et de l’électricité – sans doute un peu plus. Le reste est flou et aucun institut ne se risque d’ailleurs à faire des prévisions.
«Plus tu as de solaire et d’éolien dans ton mix, plus les prix seront bas car leurs coûts d’exploitation sont proches de zéro. Par contre, ils engendrent plus de volatilité car s’il n’y a pas de vent ni de soleil, l’hiver, qui plus est, les tarifs peuvent vite exploser», affirme Stéphane Genoud, professeur en gestion de l’énergie à la HES-SO Valais. «J’estime donc que les distributeurs vont à l’avenir proposer des prix étalés sur une certaine durée et légèrement supérieurs au marché, pour anticiper les périodes de volatilité.»
C’est d’ailleurs ce qui se passe en Espagne aujourd’hui, un pays où le taux de renouvelables est élevé et peu connecté au réseau européen (ce qui l’empêche d’échanger beaucoup d’électricité avec l’UE et donc de lisser ses prix), selon le spécialiste.
«Je m’attends à ce que des différences de prix plus importantes soient présentes entre les saisons et entre les heures. En hiver, l’électricité sera chère et meilleur marché en été», renchérit Yannick Sauter. Le coordinateur romand de l’organisation Swissolar estime qu’il y aura ensuite des variations entre les heures pleines et les heures creuses (des plages horaires, généralement la nuit, où la demande en électricité est plus faible). Durant les heures creuses en été, le kilowattheure se vendra aux alentours de 20 centimes là où cette même quantité d’électricité vaudra 45 centimes pendant les heures pleines l’hiver, selon Yannick Sauter.
Quant aux hydrocarbures, les signaux contradictoires sont réputés pour rendre quasiment impossible les prévisions fiables sur l’évolution de leurs prix. On peut noter qu’actuellement les tarifs sont bas, parce que la demande est faible et qu’elle pourrait le demeurer car les énergies renouvelables se déploient plus vite que prévu. En même temps, il faut creuser toujours plus loin pour extraire du gaz et du pétrole car les réserves facilement accessibles se raréfient, ce qui augmente les coûts, tandis que l’offre, pour des questions géopolitiques ou autres, peut aussi se restreindre.
Karin Keller-Sutter, qui préside la Confédération cette année, sera sur la prairie du Grütli pour célébrer la Fête nationale. Les autres ministres voyageront dans le pays, tout comme les présidents de partis. Tour d’horizon
Boudée l’an dernier par les membres du gouvernement, la mythique prairie du Grütli accueillera Karin Keller-Sutter, présidente de la Confédération, ce vendredi 1er août pour sa seule allocution de la journée. Symbolique, ce déplacement est scruté et commenté chaque année. Faire l’impasse sur ce mythique balcon, pour la présidente ou le président de la Confédération, tient presque de la faute professionnelle aux yeux de nombreux observateurs. L’impair de 2024 restera isolé: Karin Keller-Sutter se plie à l’exercice cette année, histoire de faire vivre les symboles nationaux les plus importants. A commencer par la démocratie.
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Alors que les feux d’artifice du 1er Août reviennent en force cette année grâce à une météo favorable, la polémique sur leur utilité et leur impact environnemental, animalier et économique refait surface. Un débat soutenu par une initiative populaire et des alternatives encore rares
Comme chaque année depuis plusieurs étés, le débat autour du maintien ou non des feux d’artifice du 1er
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La Cour constitutionnelle rejette la requête du comité de l’initiative dite «12%», qui ne voulait pas que les deux objets soient liés. La réforme du bouclier fiscal ne sera donc appliquée que si les Vaudois refusent l’initiative. Un recours sera déposé au Tribunal fédéral
La communication du Conseil d’Etat vaudois est tombée quelques heures avant le week-end prolongé du 1er Août. Le gouvernement a annoncé ce jeudi après-midi que la Cour constitutionnelle du canton avait rejeté la requête déposée par le comité de l’initiative dite «12%». Autrement dit, le lien entre l’initiative et la réforme du bouclier fiscal est validé: le bouclier fiscal ne sera renforcé que si le peuple vaudois refuse de baisser les impôts de 12%.
Le comité d’initiative juge le fait de lier le bouclier fiscal et la baisse d’impôts contraire à la Constitution, car cela entraverait selon lui la liberté de vote: l’électorat ne pourrait plus être favorable aux deux objets en même temps. La Cour n’a visiblement pas retenu ces arguments. Mais on ignore pour l’instant les motivations des juges, les détails de l’arrêt devant être notifiés dans les prochaines semaines.
Le comité de l’initiative 12% a annoncé ce jeudi qu’il ferait recours au Tribunal fédéral. Dans un communiqué, le comité explique son opposition à la «clause guillotine» liant les deux objets: «Dire oui à l’initiative, c’est automatiquement dire non à la réforme du bouclier fiscal. Et pour dire oui à la réforme du bouclier fiscal, le citoyen n’a pas d’autre choix que de refuser l’initiative populaire.» Une personne souhaitant approuver les deux objets se retrouverait «dans l’impossibilité d’exprimer fidèlement sa volonté», regrette le comité.
Jointe par Le Temps, la présidente du Conseil d’Etat vaudois, Christelle Luisier, explique que le gouvernement «prend acte de cette décision», rappelant que la clause dite guillotine «a été introduite par le Grand Conseil. On attend désormais la suite des événements, pour savoir s’il y aura un recours ou pas. Ça risque de prendre encore un peu de temps, vu que nous n’avons pas les arguments de la Cour. Maintenant, je constate que nous avons eu raison d’attendre la décision de la Cour avant de passer au vote [sur l’initiative 12%, ndlr]. C’était juste, et ça reste juste d’attendre le résultat définitif sur ce point avant d’organiser le vote.»
Le Conseil d’Etat s’oppose à la baisse d’impôts de 12%, estimant qu’elle entraînerait une réduction de recettes massive pour le canton, dans une situation financière déjà délicate. Compte tenu du délai de recours au Tribunal fédéral et des dates de votations, le scrutin pourra difficilement être organisé cette année et interviendra plus vraisemblablement en 2026. «La décision de la Cour va probablement encore retarder l’échéance, déplore le député UDC Cédric Weissert. J’espère toutefois qu’on pourra voter rapidement, car les Vaudois ont en marre d’avoir une fiscalité aussi haute.»
«Nous respectons la justice, réagit pour sa part le conseiller national PLR Olivier Feller. Mais pour nous, il est clair que ce lien [entre les deux objets] peut avoir un effet sur l’ensemble de la démocratie directe en Suisse, et les juges fédéraux doivent trancher. Nous faisons recours. Car on pourrait se mettre à tout lier, et ainsi réduire le droit d’initiative. C’est pour ça que ça peut avoir un impact national. Les juges fédéraux auront un regard extérieur au canton, ce qui nous paraît nécessaire. Nous continuons de penser que ce lien viole la liberté de vote. J’aimerais aussi relever que la loi prévoit que la Cour constitutionnelle doit rendre son arrêt dans les six mois. Non seulement les délais n’ont pas été respectés, mais en plus, on a seulement une décision et on doit encore attendre les considérants, alors que le tout aurait dû nous parvenir le 9 juillet. C’est une manière de procéder qui n’est pas acceptable.»
De son côté, le député d’Ensemble à gauche Hadrien Buclin se réjouit de la décision: «C’est une petite satisfaction que cette clause guillotine soit validée. Car si le oui à l’initiative devait l’emporter, la clause permettrait de limiter les pertes fiscales des gros contribuables, qui gagneraient beaucoup sur la fortune avec la baisse de 12%. Ce serait la moindre des choses, mais il est clair que la mère des batailles reste de combattre l’initiative 12%, pour défendre le service public. Je ne crains pas le départ de gros contribuables. Il y a eu beaucoup de bruit de la part d’une ou deux individualités, mais pas de mouvement général. L’administration fiscale l’a confirmé. La fiscalité vaudoise reste compétitive pour les plus riches.»
Les grands travaux sur le trajet Fribourg-Berne, de 90 millions de francs, pourront être achevés le 25 août, promet le transporteur
Les travaux lancés le 27 juin sur la ligne Fribourg-Berne, impliquant une interruption de deux mois, vont bon train. A mi-parcours, malgré le désagrément, les voyageurs se disent «impressionnés» par la «solidité» du concept de l’offre de substitution, selon les CFF.
Le constat est posé par Jean-Philippe Schmidt, porte-parole des CFF, à propos des travaux de grande ampleur budgétés à 90 millions de francs. «Le retour des passagers est favorable», se réjouit-il, même si l’ancienne régie fédérale ne dispose pas à ce stade de chiffres. Du côté de certains pendulaires, l’enthousiasme est moins marqué.
Le temps de trajet, Lausanne-Berne par exemple, a doublé passant d’environ une heure à deux, indique une usagère mécontente, sous couvert d’anonymat. Sans compter que le prix est plus élevé si les voyageurs passent par Bienne, grimpant de 18 à 24 francs pour un trajet simple course avec l’abonnement demi-prix non-dégriffé, confie-t-elle.
Les chantiers se déroulent conformément au planning. La fermeture permet de concentrer les travaux sur huit semaines, jusqu’au 25 août. Sans quoi les restrictions auraient duré trois ans. «L’option réduit les incertitudes du matin avec les travaux de nuit quand il s’agit de rouvrir le trafic», note Jean-Philippe Schmidt.
A ce propos: Eté sous tension: la ligne CFF Fribourg-Berne sera à l’arrêt
«L’interruption totale garantit de pouvoir mieux travailler», a rappelé le porte-parole des CFF. L’opération de concentration de plusieurs chantiers sur une période courte constitue par ailleurs un test. Pour mémoire, le tronçon de 30 kilomètres est emprunté par 33 000 voyageurs quotidiennement.
Dans le détail, l’IC1 reliant Genève-Aéroport à St-Gall et l’IR15 entre Genève-Aéroport et Lucerne sont notamment supprimés pendant l’interruption complète du trafic ferroviaire. Un sort identique est réservé au RE2 entre Fribourg et Berne et au RE3 entre Fribourg et Guin (FR). D’autres trajets seront affectés (S1 et S2).
La ligne Fribourg-Berne est substituée pour le trafic grandes lignes par un service de bus de remplacement. Une ligne de bus directs relie ainsi toutes les 10 minutes Fribourg à la capitale fédérale, et inversement, en remplacement des trains grandes lignes IC1, IR15 et RE, avec une cadence de 15 minutes après 20h.
«Il faut compter avec des temps de parcours plus longs, avec un supplément de 30 minutes entre Fribourg et Berne», a répété Jean-Philippe Schmidt. En plus de la ligne de bus directs pour le trafic à longue distance, quatre offres ont été mises en place en remplacement des trains régionaux supprimés.
La clientèle entre la Suisse romande et la Suisse alémanique peut voyager en empruntant la ligne du Pied du Jura, avec les trains IC5 via Neuchâtel et Bienne. De plus, travailler durant les vacances d’été permet de limiter le nombre de pendulaires affectés. Au-delà, les CFF ont prévu des mesures de souplesse commerciale.
Engagés en partie depuis septembre, les chantiers sont entrés dans une «phase intensive», avec la modernisation totale de la gare de Schmitten (FR). Figurent aussi le réaménagement d’aiguillages en gare de Fribourg ainsi que le renouvellement de 8 kilomètres de voie et de ligne de contact entre Flamatt (FR) et Berne.
Quelque 200 ouvriers sont à l’œuvre dans un environnement sécurisé. En ce qui concerne l’Euro féminin de football, qui s’est achevé dimanche, les CFF affirment n’avoir enregistré aucun retour négatif. L’événement avait été pris en compte dans la planification de l’offre de substitution.
Et pourtant: Entre Euro et Paléo, un mardi soir chaotique sur la ligne CFF Genève-Lausanne
La Confédération fascine ses voisins francophones, et bien au-delà, depuis des siècles. Si cette image fantasmée semble taillée pour les cartes postales, elle continue de structurer l’imaginaire collectif en dessinant une représentation flatteuse, mais parfois aveuglante
Ueli Mäder s’en souvient encore. Il n’avait que 20 ans lorsqu’il arpenta pour la première fois les rues de Paris en 1968. L’air était électrique, l’atmosphère lourde des révoltes étudiantes et des gaz lacrymogènes qui imprégnaient la capitale française. Alors jeune Suisse curieux, aujourd’hui professeur émérite de sociologie à l’Université de Bâle, il se souvient de cette nuit où une patrouille de police l’interpella dans une ruelle au cœur de la Ville Lumière. Passeport suisse rouge tendu à bout de bras, il guettait la réaction des policiers, nous raconte-t-il. La surprise fut immédiate: «Mais la Suisse est un pays calme et propre», s’exclama l’un d’eux, avec une admiration presque naïve.
A ce moment-là, Ueli Mäder réalisa avec une ironie douce-amère la force de l’image idéalisée que ses voisins français entretenaient à propos de son pays natal. Une Suisse tranquille, travailleuse, stable. Une Suisse que l’on admire ou jalouse, à tort ou à raison. Depuis lors, cette image n’a cessé de l’interpeller: d’où vient-elle, et pourquoi résiste-t-elle tant aux réalités et aux nuances de l’époque contemporaine?
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COMMENTAIRE. La Confédération peine à parler d’avenir. A tel point qu’il est difficile d’identifier, aujourd’hui, des projets d’envergure à même de renforcer la cohésion nationale et de stimuler le sentiment d’appartenance à une histoire commune
Quatre zones linguistiques comme autant de cultures, 23 cantons – dont six demi-cantons, puisque comme tout le monde le sait, mieux vaut ne pas amalgamer les deux Bâle, les deux Appenzell, Obwald et Nidwald –, eux-mêmes persillés d’informelles mais tenaces «frontières» démarquant des sentiments d’appartenance microlocaux: créer, entretenir, nourrir une forme de cohésion nationale suisse n’est pas chose aisée. C’est pourtant un devoir qui incombe à chacun.
Malgré toute la bonne volonté possible, la somme des individus a besoin d’impulsions, d’une vision, de projets communs. Et d’un moteur: le personnel politique. Mais celui-ci, embourbé dans la complexe gestion au jour le jour des défis immédiats, semble ne plus avoir suffisamment de temps pour parler d’avenir – ce qui n’a historiquement jamais vraiment été une qualité première de ce curieux pays qui a tout de même su prospérer.
Posons-nous néanmoins cette question, alors que la Confédération souffle ce 1er août 734 bougies: à quoi devrait ressembler la Suisse de demain? Le territoire est constellé de routes et de rails, les barrages sont érigés, les montagnes percées de tunnels en leurs temps porteurs de modernité. N’y a-t-il plus rien à bâtir, plus aucun chantier d’importance nationale desquels se réjouir ensemble, autour desquels se réunir? N’avons-nous pas d’autre récit pour les plus jeunes aujourd’hui, et ceux qui nous rejoindront demain, que celui de cette Suisse qui administre (avec doigté) son quotidien, sans rêve ou ambition pour elle-même?
Le chantier d’un métro traversant tout le pays ne pourra pas commencer avant que ne s’achève celui de la traversée de la Rade de Genève, mais il existe d’autres domaines où la magie pourrait opérer. Dans l’énergie, avec ces vastes projets solaires et éoliens qui n’arrivent pas encore à séduire la majorité. Dans les technologies, avec le fantasme d’atteindre une souveraineté numérique nichée peut-être quelque part dans un cloud 100% helvétique. Dans l’urbanisme, avec ces villes qu’il faut repenser en adéquation avec l’environnement et l’évolution climatique.
Osons l’ambition, même circonscrite à ce petit territoire. Osons les projets d’envergure qui, sur plusieurs années, sur plusieurs décennies parfois, suscitent l’attente. Car après l’attente vient le temps de la célébration. Il n’y a pas mieux pour souder une population.
La Suisse de demain? Quelques pistes de réflexion dans notre série d’été:
Directeur du Centre suisse de pédagogie spécialisée, le Luxembourgeois vit depuis quarante ans en Suisse. Ce parfait trilingue pose un regard parfois interloqué sur les tensions linguistiques qui émaillent son pays d’adoption
Installé à Fribourg depuis des années mais né au Luxembourg, Romain Lanners compare pour Le Temps, le multilinguisme de son pays d’origine et celui de la Suisse, alors que le débat sur les langues a rejailli. Directeur de la Fondation Centre suisse de pédagogie spécialisée, c’est à titre personnel qu’il accepte de s’exprimer pour engager les Suisses à davantage considérer de manière positive leur patrimoine linguistique unique.
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La faîtière de l’industrie des machines affiche une «grande déception» suite à l’annonce de droits de douane de 39% sur les biens suisses exportés aux Etats-Unis. Près de 70% des entreprises membres de l’association font du commerce avec les Etats-Unis
Les réactions pleuvent suite à la décision de l’administration Trump de taxer à hauteur de 39% les biens importés de Suisse. Et, forcément, celle de Swissmem était attendue, car l’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM) qu’elle représente dépend particulièrement du marché américain.
Dans un communiqué publié vendredi matin, le directeur de Swissmem Stefan Brupbacher se dit «consterné» car la décision américaine «met en péril plusieurs dizaines de milliers d’emplois dans l’industrie». Il relève que les conséquences se feront d’autant plus ressentir que le dollar américain s’est affaibli de 10% par rapport au franc depuis le début de l’année. «Ce 1er août est un jour funeste pour les quelque 330 000 collaborateurs de l’industrie tech suisse ainsi que pour l’ensemble de l’industrie d’exportation suisse», ajoute Martin Hirzel, président de Swissmem, cité dans le communiqué. «Nous devons en Suisse maintenant tous nous serrer les coudes et sauver l’industrie d’exportation», dit-il.
Contacté au téléphone avant la publication du communiqué, Philippe Cordonier, un membre de la direction de Swissmem, parle d’une «grande déception, surtout pour l’industrie des exportations qui souffre déjà d’un marché des affaires difficiles». Il se dit surpris car «les échos que nous avions eu étaient positifs et que le SECO (ndlr: Secrétariat d’Etat à l’économie) avait fait une offre à 10%». Les Etats-Unis représentent 10 à 15% du marché de l’industrie MEM, ce qui en fait le deuxième débouché à l’étranger de cette industrie suisse derrière l’Allemagne (qui a une part de marché à 25%).
Un sondage mené par Swissmem ce printemps, quand l’administration Trump envisageait de taxer les produits suisses à hauteur de 31%, indique que 70% des entreprises membres de l’association font du commerce avec les Etats-Unis.
«Nous appelons le gouvernement à continuer de négocier avec Trump, car nous savons qu’il est ouvert à la négociation», affirme Philippe Cordonier. Swissmem appelle de longue date à une simplification des charges bureaucratiques en Suisse et à de meilleures conditions-cadres pour l’industrie de l’export. La faîtière appelle également à la mise en place le plus rapidement possible des accords de libre-échange qui sont actuellement en discussion, notamment avec la Malaisie et l’Inde. Les États de l’AELE (Suisse, Norvège, Liechtenstein et Islande) et ceux du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) ont conclu les négociations relatives à un accord de libre-échange le 2 juillet 2025, après huit ans de négociations.
A quoi ressembleront les villes suisses en 2050? Plutôt que de grands projets futuristes, c’est l’adaptation de l’existant qui s’impose. Une chose est sûre: la cité de demain devra conjuguer résilience climatique et densification démographique
Une chaleur de plomb, des badauds qui suent à grosses gouttes et qui semblent tous tenter de rejoindre un endroit un peu plus frais. Serviette sous le bras, les plus chanceux se dirigent vers le lac – plage des Eaux-Vives, bains des Pâquis, Perle du Lac, qu’importe, tant qu’il y a de l’eau pour piquer une tête. Cette fin de mois de juin, les rues de Genève sont étouffantes. Le goudron brûle, le soleil tape et la température dépasse les 35 degrés. Bienvenue dans la ville de demain, où les activations de plans canicule deviennent doucement la norme. Ce début d’été, Vaud et Genève ont activé le leur, Fribourg a lancé un préavis et Neuchâtel s’est contenté de rappeler les bons gestes en cas de fortes chaleurs.
La cité du futur semble ainsi moins liée à des rêves techno-urbanistiques qu’à des contraintes extérieures très prosaïques: des canicules et des événements climatiques plus violents, ainsi que l’augmentation de la population. Dans les idées préconçues que l’on s’en fait, la ville de demain pourrait ressembler à San Francisco et ses taxis autonomes, à Dubaï, Singapour ou Chongqing et leurs tours de verre, à Lagos ou Rio, deux mégapoles qui prennent toujours plus d’importance sur la scène internationale. La ville suisse du futur ne va pas, dans un avenir proche ou lointain, leur ressembler. Pas d’immenses gratte-ciels, pas de giga-projets comme Neom, nouvelle ville d’Arabie saoudite ou Nusantara la future nouvelle capitale d’Indonésie ou encore la Nouvelle Capitale Administrative (NCA) égyptienne destinée à remplacer Le Caire.
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La région de prédilection de la syrah se situe en France, entre Vienne et Valence, le long du Rhône. Mais plus en amont du fleuve, la plus grande région viticole de Suisse produit des nectars tout aussi prodigieux, issus de ce cépage arrivé dans le canton il y a un siècle
Dans le monde viticole, le paradis de la syrah se trouve en France. Située entre Vienne et Valence, la vallée du Rhône nord est l’une des régions les plus mythiques de la viticulture mondiale. Côte-Rôtie, Saint-Joseph, Hermitage, Crozes-Hermitage, Cornas: ces appellations résonnent comme de douces promesses aux saveurs de framboise, de violette et de poivre. Pourtant, le nom de la région semble trompeur. Elle n’est pas la vallée du Rhône la plus septentrionale. En remontant le fleuve, plus au nord encore, une autre vallée du Rhône nord existe… Peut-être même celle qui mérite réellement de porter ce nom, puisque c’est là que le cours d’eau prend sa source: le Valais. Plus grande région viticole de Suisse – avec ses 4600 hectares de vignes – le canton est un autre eldorado de la syrah.
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Marco Rubio souhaite une «célébration réussie» à l’occasion de la fête nationale. En 2019, Donald Trump parlait d’un «partenariat vital» au nom des valeurs
Le communiqué du Département d’Etat américain est parti quelques heures après l’annonce d’une imposition de taxes douanières de 39%, l’une des plus élevées au monde, visant la Suisse. «J’adresse mes félicitations au peuple suisse à l’occasion de sa fête nationale, le 1er août», écrit le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio. Le message est à lire sur le site de l’ambassade des Etats-Unis à Berne, sans autre commentaire.
L’administration Trump a affirmé vouloir taxer les produits helvétiques à hauteur de 39%, un des taux les plus élevés au monde. Dans les milieux économiques suisses, après le choc, c’est la volonté de poursuivre les négociations qui domine
Gueule de bois, douche froide, 1er Août funeste. Choc douanier. Récession. Suisse maltraitée. Les qualificatifs n’ont pas manqué vendredi, au sein des milieux économiques et politiques, à propos de ces fameux 39% de taxes douanières que l’administration Trump dit vouloir imposer aux produits importés de Suisse à partir du 7 août. Tout le reste – est-ce un taux définitif? Pourquoi est-il si élevé? – n’est que garniture et spéculations.
L’annonce est tombée vers 2h30, heure suisse, dans la nuit de jeudi à vendredi. La Confédération est apparue dans le ventre mou d’une longue liste de pays, avec chacun son tarif. Taxée à 39%, elle figure parmi les nations les plus sanctionnées. La cinquième au monde derrière le Brésil (50%), la Syrie (41%), la Birmanie et le Laos (chacun à 40%). Le record en Europe.
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Quels genres d'affaires le père d'un empereur romain faisait-il chez les Helvètes? Comment les Waldstätten sont-ils devenus prospères? Depuis quand peut-on acheter des plaques de chocolat Cailler? A l'occasion du 1er Août, testez vos connaissances sur l'histoire économique de la Confédération
Karin Keller-Sutter évoque un échange téléphonique avec Donald Trump qui a tourné à l’«absurde» avec l’accusation que la Suisse volerait 40 milliards par an aux Etats-Unis. Les partis réagissent fortement, mais en ordre dispersé
C’est par des tweets sur X et quelques confidences en marge des discours du 1er Août que les conseillers fédéraux ont réagi à l’annonce des taxes douanières de Donald Trump. «Le Conseil fédéral prend acte avec grand regret de la volonté des Etats-Unis de grever unilatéralement les importations de Suisse de droits de douane considérables, en dépit des progrès dans le cadre des discussions bilatérales et de la position très constructive de la Suisse», explique un message du gouvernement reposté par Guy Parmelin. Quelques heures plus tard, le ministre de l’Economie publie sur X des images de son brunch à la ferme à Bellach (SO). Une façon d’indiquer que, malgré le coup de massue asséné par Washington, il n’y avait aucune raison de changer les habitudes du pays.
Le Conseil fédéral prend acte avec grand regret de la volonté des USA de grever unilatéralement les importations de Suisse de droits de douane considérables, en dépit des progrès dans le cadre des discussions bilatérales et de la position très constructive de la Suisse.
— Bundesrat • Conseil fédéral • Consiglio federale (@BR_Sprecher) August 1, 2025
Petite sélection de fêtes nationales, vécues dans toutes les parties du pays
REVUE DE PRESSE. Comment se fait-il que la Suisse, qui semblait partir sur un bon pied dans ses négociations avec les Etats-Unis, se retrouve avec les droits de douane parmi les plus élevés de la planète? La presse n’a pas toutes les réponses, mais se montre critique envers le gouvernement
Lors de son premier mandat, en 2019, Donald Trump a envoyé un message de félicitation à Ueli Maurer, alors président de la Confédération, à l’occasion du 1er août. «Les Etats-Unis apprécient énormément le partenariat vital de la Suisse dans la promotion de nos idéaux communs de liberté économique et de démocratie», écrivait-il, affirmant se réjouir que les deux pays renforcent «leurs relations économiques étroites». Six ans plus tard, l’administration Trump a, à nouveau, publié un message de félicitations au «peuple suisse» à l’occasion de la fête nationale. Mais ce dernier est tombé à plat, contrairement – et c’est bien là le problème – aux droits de douane décrétés par le président américain le même jour. Ils devraient prendre l’ascenseur dès le 7 août: 39% de surtaxe sont annoncés sur les produits suisses, alors que «les analystes tablaient sur 15 à 20%», rappelle la NZZ.
«Donald Trump offre à la Suisse une fête nationale noire», titre le Tages-Anzeiger. «Un véritable coup de massue pour les entreprises suisses», réagit La Liberté, alors que la Tribune de Genève choisit de titrer «Le puissant Trump ridiculise la petite Suisse». Avec partout, cette même question, ici chez Blick: «Comment cela a-t-il pu se produire?»
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Ancien collaborateur du «Temps», Ram Etwareea est depuis quelques mois membre du parlement de l’île Maurice. De passage à Genève, il raconte comment sa vie a «basculé» un soir d’élection et comment son expérience suisse nourrit son combat politique
Mi-juillet, Ram Etwareea était à Paris pour une réunion parlementaire de l’Organisation internationale de la francophonie. Le député mauricien fraîchement élu croise Carlo Sommaruga. Tout étonnés, ils se saluent chaleureusement. Les deux hommes se connaissent bien. Au cours de sa carrière de journaliste, durant trente-deux ans en Suisse, Ram Etwareea a régulièrement sollicité le socialiste. Parmi la délégation suisse, une des plus nombreuses avec ses représentants fédéraux et cantonaux, tous en ont entendu parler d’une façon ou d’une autre. Durant vingt-trois ans, il a chroniqué l’économie mondiale pour Le Temps, apporté un regard critique sur les institutions internationales et les inégalités dans le monde. A Paris, il se félicite d’une résolution de son collègue genevois sur la restitution des biens culturels africains par les Européens votée à l’unanimité. «C’était un plaisir et une fierté de rencontrer mes collègues suisses», explique-t-il de passage à Genève. Le temps de raconter le «basculement» qui a bouleversé sa vie. Il y a deux ans et demi, il quittait Le Temps pour prendre sa retraite. Aujourd’hui, c’est un parlementaire en vue de la majorité au pouvoir à l’île Maurice.
Le Temps: Devenir parlementaire dans son pays après trente-deux ans d’exil, c’était un rêve?
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CHRONIQUE. En signant plusieurs contrats avec les autorités américaines, la firme d’Elon Musk fait jeu égal avec OpenAI et Google. Son influence est énorme
Vous pensiez Elon Musk éjecté définitivement de la Maison-Blanche? C’est faux. L’homme le plus riche du monde revient en force à Washington. Non pas pour redevenir le bras droit de Donald Trump ou pour continuer à couper dans le budget américain. Non, c’est avec des contrats très importants en intelligence artificielle qu’Elon Musk s’apprête à avoir une influence plus déterminante encore sur les Etats-Unis, et par ricochet sur la planète numérique.
Rappelons-le encore si nécessaire: xAI, sa société spécialisée en intelligence artificielle, devient un géant du secteur. La firme, qui vient de lancer une nouvelle version puissante de son chatbot Grok, serait en train de lever 12 milliards de dollars supplémentaires, selon le Wall Street Journal, avec la possibilité de viser une valorisation jusqu’à 200 milliards de dollars.
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ÉDITORIAL. L’humour est nécessaire, obligatoire, naturel. Il est même salvateur quand tout autour de nous semble n’être que malheur et tristesse. Non seulement parce qu’il fait du bien, mais aussi, et surtout, parce qu’il permet une forme de résistance
«Heureusement que l’on arrive encore à rire, parce que sinon…» Ces derniers mois, combien de fois avons-nous entendu cette phrase suspendue, inachevée, ponctuant souvent un échange léger sur un sujet qui ne l’est pas: l’état du monde? Une conclusion qui trahit à la fois la culpabilité des plaisantins riant du malheur et l’absolue nécessité, individuelle et collective, de transgresser la bienséance. «Parce que sinon…»
Si elle n’était pas qu’une simple réponse corporelle à un stimulus, la capacité de l’être humain à continuer de rire, malgré les guerres, les catastrophes, la peur – et de rire précisément de celles-ci – forcerait l’admiration. Après tout, n’est-ce pas la preuve que l’espoir perdure? Nous n’y pouvons cependant pas grand-chose, ainsi est construit notre corps, qui fonctionne mieux grâce à ce mécanisme somme toute trivial. Johann Schneider-Ammann, qui aurait certes pu soigner la forme, avait tout juste sur le fond: «Rire, c’est bon pour la santé» (diminution du stress, impact sur la qualité du sommeil, renforcement du système immunitaire).
Mais comment rit-on, en 2025? De quoi, avec qui, quand? Ce sont ces questions que nous abordons dans une série d’été sur la géopolitique du rire. Quelles sont les blagues qui donnent l’occasion aux Russes sous Vladimir Poutine, aux Américains sous Donald Trump, aux Argentins sous Javier Milei ou aux Chinois sous Xi Jinping de relâcher la pression?
A une époque où l’hypersensibilité et l’indignation rapide sont le revers des luttes pour plus de justice et d’égalité, l’humour, en tant que vecteur de valeurs et de normes, est interrogé, et c’est très bien ainsi. Il nous faut néanmoins nous battre pour lui, contre toute forme de puritanisme dogmatique. Sinon, nous l’amputerons d’une de ses qualités fondamentales: il peut être subversif.
Parfois il heurte, blesse, provoque de la colère, et c’est pourquoi il ne peut pas tout s’autoriser. Mais il ne fait pas plus de mal que les silences, l’indifférence ou les propos sérieux. Le rire permet de dénoncer, de réfléchir, de mettre en relief des dysfonctionnements tapis dans les interstices de nos vies et de nos interactions. Il est un puissant moyen de faire passer des messages au plus grand nombre. Des convulsions respiratoires des hilares naissent des ondes qui se propagent par-delà les murs et les frontières.
Même l’austère Jean Calvin avait saisi le potentiel du rire, en témoigne par exemple son piquant et truffé de blagues Traité des reliques (1543). Un essai dont les ficelles textuelles n’ont rien à envier à un sketch politique du XXIe siècle.
Mais revenons à la fonction biologique du rire. Cet acte grâce auquel on supporte un peu mieux ce monde et ses drames. Nous en avons indéniablement besoin. «Parce que sinon…»
CHRONIQUE. Les valorisations très élevées des géants de la tech s’expliquent par l’obligation de l’économie tout entière de passer au numérique. Mais ces valorisations finiront bien par être jugées excessives, ce qui offrira un point d’entrée aux investisseurs
Les investisseurs connaissent bien la catégorisation des actions selon le secteur d’activité des entreprises. Cette méthodologie permet notamment de comparer «des pommes avec des pommes» dès lors qu’il s’agit d’apprécier la dynamique économique et financière d’une société vis-à-vis de ses pairs. Ainsi une dizaine de grands secteurs composent traditionnellement les principaux indices d’actions comme le S&P 500.
Lors de l’explosion de la bulle des valeurs technologiques au début des années 2000, de nombreuses entreprises du secteur faisaient des pertes et l’internet en était à ses balbutiements. Un quart de siècle plus tard, les défenseurs des importants niveaux actuels de valorisation des entreprises de la tech arguent que les mastodontes du secteur sont parmi les sociétés les plus profitables du monde. Mais il y a peut-être encore plus important que le pur argument financier pour justifier les cours boursiers actuels des Nvidia, Microsoft ou Meta.
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CHRONIQUE. L’acteur et combattant, légende des films de kung-fu des années 1970, a dû faire face, post mortem, à toute une série de faussaires. On les passe en revue
Le 20 juillet 1973, la planète kung-fu est en deuil: Bruce Lee est retrouvé mort à Hongkong. En quelques films à peine (Big Boss, La Fureur de vaincre, La Fureur du dragon), l’acteur et combattant américano-hongkongais était devenu une légende. Un statut qui impose deux fatalités: spéculation sur les causes de son décès (on est allé jusqu’à y voir un coup des mafias chinoises) et cannibalisation de son héritage.
Le petit dragon (tel était son surnom) était en effet à peine enterré que débarquaient sur les écrans une foultitude de sosies et d’homonymes plus ou moins ressemblants. Ce phénomène a pris le nom de «Bruceploitation» (un mot-valise formé en imitation de la «blaxploitation» contemporaine), et a permis toute une variation de pseudonymes adaptés de celui du défunt (ainsi que de films vite faits et vite oubliés). Dans ce vaste aréopage, voici par exemple Ho Chung Tao (alias Bruce Li) qui joua dans La Vengeance aux poings d’acier (1979). Ou Wong Kin Lung (alias Bruce Le), à l’affiche de Combats de rue (1980).
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OPINION. Attisés par la situation en Galice, au Pays basque et en Catalogne, les débats sur la diversité linguistique et culturelle sont au centre de la politique et de l’histoire du royaume. Au-delà des ancrages historiques, les langues ont en effet été instrumentalisées, écrit l’historien Benoît Pellistrandi
Le 6 juin dernier, la présidente de la communauté de Madrid, Isabel Diaz Ayuso, égérie de la droite populaire, quitte la conférence des présidents alors que ses homologues catalan – Salvador Illa – et basque – Imanol Pradales – s’apprêtent à intervenir dans leur langue respective. La polémique est lancée: manque de respect selon ses détracteurs, dénonciation du refus d’utiliser une langue commune qui rassemble, pour ses soutiens, toutes les opinions sont avancées.
Il faut dire que le sujet est extraordinairement sensible politiquement et qu’il s’enracine dans une histoire longue de la nation espagnole. Enjeu identitaire pour les nationalismes catalan et basque, mais aussi galicien, voire valencien, majorquin et asturien, la question de la langue convoque une histoire vraie et des imaginaires collectifs qui rappellent la diversité espagnole.
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ÉDITORIAL. La famine, qui vient s’ajouter aux destructions et déplacements de population, n’empêche pas Israël de continuer à défendre l’indéfendable
Gaza est un mouroir. Même les humanitaires les plus endurcis, ou les observateurs les plus cyniques, doivent convenir qu’il y a peu de précédents. Quelque 60 000 morts dont un tiers d’enfants. Un paysage d’apocalypse, des villes méthodiquement rasées, avec des groupes paramilitaires recevant une prime pour chaque immeuble détruit. Une population palestinienne continuellement déplacée, pratiquement dans son ensemble, de manière volontairement chaotique. Les hôpitaux bombardés, les opérations sans anesthésie, les routes, les champs, les cimetières dévastés.
Et puis il y a la famine, omniprésente désormais. Des centaines de tonnes d’aliments bloquées par Israël à quelques kilomètres de l’endroit où elles pourraient sauver des vies, les visages des enfants émaciés, les yeux de plus en plus éteints, et ces mains tremblantes qui tentent de récupérer dans le sable, à même le sol, un peu de farine sale, vomie par un sac éventré.
Dans cet environnement de terreur qu’il a créé, Israël continue de défendre l’indéfendable. Aujourd’hui, même les tueries – abondamment corroborées – de centaines de Palestiniens affamés se rendant aux points de distribution israéliens ne font pas vaciller l’aplomb des responsables de l’Etat hébreu. Ni le sort des otages israéliens, ni la mainmise du Hamas, et encore moins le prétendu «antisémitisme» de l’ONU ne sont aujourd’hui des arguments recevables, tant les mensonges israéliens s’écroulent d’eux-mêmes, souvent à peine énoncés.
Les otages israéliens seraient-ils déjà libres si Israël n’avait pas fait dérailler les négociations avec le Hamas? Il serait plus facile d’envisager une bande de Gaza débarrassée de ses islamistes si les dirigeants de l’Etat hébreu avaient contribué, même un tant soit peu, à dessiner une alternative. Et le très léger assouplissement du blocus de Gaza, décidé ces dernières heures par Israël, n’y changera rien: c’est comme si tout cela ne comptait guère. Prompts, depuis bientôt deux ans, à s’en prendre avec une incroyable virulence à tout soupçon de critique, dirigeants et militaires israéliens n’ont eu, jusqu’ici, aucun compte à rendre.
Il y a longtemps que le manque d’action occidental est insupportable. A présent, tel pays se félicite d’avoir finalement apposé sa signature au bas d’une lettre, certes bien tournée, mais qui n’engage à rien. Tel président d’un autre pays, après des années de tergiversations, promet maintenant de reconnaître que les ruines inhabitables de Gaza appartiennent bien à un Etat nommé Palestine. Le temps des admonestations et des promesses vides devrait être pourtant largement révolu. Mais alors que les mots continuent de faire peur, lorsqu’ils sont critiques et qu’ils s’adressent à Israël, nul ne songe réellement que la moindre action soit possible. Comme dans un grand sablier, c’est l’humanité qui s’écoule peu à peu du bulbe: l’humanité des victimes, d’abord, mais aussi celle des agresseurs et des témoins inactifs.
OPINION. Le «English only» de Donald Trump et son désintérêt pour le plurilinguisme, pourtant inscrit dans l'ADN du pays, risquent de coûter cher aux Etats-Unis, écrit Daniel Olson, directeur du Laboratoire du bilinguisme à l’Université Purdue (Indiana)
La question des langues aux Etats-Unis a fait l’objet d’un débat redoublé ces derniers mois, alimenté par la virulente rhétorique du président Donald Trump à l’égard des immigrés et de la diversité linguistique. De nouvelles politiques, mises en place par des décrets présidentiels, visent à redéfinir le paysage linguistique dans le but d’instaurer un monolinguisme national. Cependant, quoi que souhaite Trump, les Etats-Unis sont une nation multilingue, et le manque de soutien aux compétences linguistiques a des répercussions importantes, pour le pays autant que pour ses citoyens.
OPINION. La francophonie est de plus en plus perçue comme un outil diplomatique au service de la France, et ce n’est pas nécessairement une bonne nouvelle pour son rayonnement, écrit notre correspondant à Paris Paul Ackermann; à la différence de l’espagnol, le français reste lié à son héritage colonial
La langue française peine à maintenir son influence à très grande échelle en dehors de la France, contrairement à l’espagnol, qui brille grâce aux anciennes colonies de Madrid, notamment à travers la musique latino, qui est devenue l’une des plus populaires du monde. Si le rayonnement de l’espagnol est donc de moins en moins exclusivement lié à l’Espagne, le français bénéficie, lui, de moins en moins de la francophonie. Si l’espagnol est devenu un merveilleux produit d’exportation, le français se questionne de plus en plus sur ses importations, provoquant des polémiques malsaines semaine après semaine. Mais pourquoi?
On peut tout d’abord expliquer cette différence par un fait peu glorieux pour l’Espagne: beaucoup de langues originelles ont disparu dans le monde hispanophone, particulièrement en Amérique du Sud où nombre de cultures locales ont purement et simplement été éradiquées par la colonisation. Dans une bonne partie de l’Ancien Monde désigné comme francophone, en revanche, les cultures et langues locales ont très bien tenu, elles sont même souvent restées dominantes.
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ÉDITORIAL. Tandis que l’attention se porte sur les droits de douane américains, la viticulture suisse s’effondre dans l’ombre, frappée par la chute de la consommation, la concurrence étrangère et l’inaction politique. Mais il est encore temps d’agir
Alors que la Suisse a les yeux rivés sur les droits de douane de Donald Trump, une âpre bataille est en train de se jouer dans nos campagnes. Pour la deuxième fois en cinq ans, nos vignerons sont confrontés à une crise majeure. Et celle-ci n’a rien à voir avec le mildiou, la grêle ou le gel, qui ne sont que des grains de sable supplémentaires à ajouter dans l’engrenage.
Les Suisses boivent moins de vin. Selon l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), la consommation a baissé de 8% dans notre pays mais la statistique est de -16% pour les produits locaux. Si la manière de prendre ces chiffres en compte fait parler, la réalité du terrain, elle, ne ment pas.
La situation est sans équivoque et fait transpirer les professionnels de la vigne, dont une grande partie ne sait pas encore à quel prix elle pourra vendre son raisin aux coopératives. Probablement pour des miettes. De quoi en étouffer plus d’un lorsque certaines enseignes de la grande distribution cèdent des bouteilles étrangères pour une bouchée de pain.
Le consommateur a sa part de responsabilité, lui qui veut boire toujours plus écolo et durable et qui finit par imposer ses normes coûteuses aux producteurs suisses alors que d’autres pays n’y sont pas confrontés. Mais le vigneron aussi doit innover, proposer de nouveaux produits, créer une marque forte et se faire connaître au-delà de son cercle habituel.
Et enfin, c’est surtout à la classe politique, nos conseillers fédéraux en première ligne, d’agir. Le vin et la viticulture font partie du terroir et d’un savoir-faire national. Dire qu’il faut boire plus de vin suisse est une chose, mais le message ne suffit pas. Quand un secteur aussi symbolique est en danger, le regarder s’enliser dans ses difficultés devient cruel. Certes, la Suisse est un pays libéral. Mais quand ce qui se fait ailleurs, dans des conditions bien moins vertueuses, vient perturber la bonne marche des affaires de nos artisans locaux, les deux parties ne luttent plus à armes égales. Sans oublier que si la consommation générale diminue, alors il semble logique que les quotas négociés il y a des années puissent être rediscutés.
Les productions locales apportent aussi une plus-value différente de celle des vins peaufinés à l’étranger. Les vignes de Lavaux ou de certaines régions alpestres, qui nécessitent un travail manuel important à cause de leur implantation sur des pentes vertigineuses, font partie intégrante de nos paysages. Si nous voulons avoir le privilège de pouvoir les contempler encore durant de nombreuses années, peut-être devrions-nous faire un geste envers ceux qui se chargent de garantir leur pérennité de génération en génération.
Selon des internautes et des médias israéliens, les photos virales d’enfants squelettiques masquent des maladies chroniques ou sont issues d’archives du Yémen… Un véritable «déni» de la réalité, alors que 20 000 jeunes gazaouis ont été admis à l’hôpital pour malnutrition aiguë en trois mois
C’est un montage photographique sur le modèle avant/après. A gauche, un garçon vêtu d’une blouse verte regarde le photographe, légèrement au-dessus de l’objectif. Des jouets sont visibles en arrière-plan. A droite, le même garçon est de profil. Cette fois-ci, les traits du visage sont creusés, la peau plaquée sur les côtes. Apposé au photomontage, un message: «Une photo d’Osama al-Rakab, âgé de 5 ans, est devenue virale, utilisée pour présenter à tort Israël comme responsable de son état, affirmant qu’Israël affame des enfants. Osama souffre d’une grave maladie génétique sans lien avec la guerre.» Le Cogat, l’organisme d’administration militaire israélienne, sous l’autorité du Ministère de la défense, a publié ce post sur X le 28 juillet, ajoutant que le garçon est traité depuis le 12 juin en Italie, aux côtés de sa mère et de son frère.
A photo of 5-year-old Osama al-Rakab has gone viral, used to falsely depict Israel as responsible for his condition, claiming Israel is starving children.#TheFacts: Osama suffers from a serious genetic illness unrelated to the war. On June 12, we actively coordinated Osama's… pic.twitter.com/7IY826P0JZ
— COGAT (@cogatonline) July 28, 2025
Claude Garamont, graveur de caractères français du XVIe siècle, a donné naissance à des polices livresques encore très utilisées
On le lit comme on lirait un roman. Des caractères d’imprimerie par excellence. Avec des empattements, des contrastes entre pleins et déliés soulignés mais pas ostentatoires, des ligatures élégantes et une agréable lisibilité: la police Garamond correspond tout à fait au canon livresque contemporain. Une de ses variantes est d’ailleurs utilisée dans les ouvrages de la Bibliothèque de la Pléiade.
OPINION. Le Nouveau-Brunswick est la seule province officiellement bilingue du Canada; les tensions y sont pourtant fortes, le volontarisme politique étant perçu par une frange anglophone comme discriminant, écrit la professeure de sociologie Michelle Landry
Au Canada, une lutte symbolique, mais aussi très pragmatique se déploie pour la reconnaissance du français depuis des décennies dans les arènes fédérales, provinciales et parfois municipales. Le bilinguisme institutionnel est donc d’une grande importance, mais a très peu d’impact sur le bilinguisme des anglophones. Ceci contribue à alimenter les critiques de la politique linguistique, surtout au Nouveau-Brunswick, seule province bilingue.
Le Nouveau-Brunswick, sur la façade maritime est du pays, est souvent perçu comme un microcosme de la société canadienne en raison de son bilinguisme officiel et du poids considérable des francophones (environ 30% au dernier recensement de 2021). Pourtant, son histoire est singulière et les tensions linguistiques sont récurrentes.
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ÉDITORIAL. Depuis les frappes israéliennes et américaines, la répression en Iran s’est intensifiée. Et pourtant, la société civile ne renonce pas. Un appel à la création d’une Assemblée constituante pour transformer le pays a été lancé. Le chemin est encore très long, mais le signal est positif
La République islamique d’Iran a-t-elle vécu? Le mouvement révolutionnaire «Femme, vie, liberté», l’affaiblissement marqué des proxys (alliés) régionaux de Téhéran (Hezbollah, Hamas, houthis, milices chiites d’Irak) et, enfin, les frappes israéliennes et américaines sur les installations nucléaires iraniennes ont montré au grand jour le déclin considérable du régime des mollahs et sa déconnexion de la société iranienne.
Les faucons américains et israéliens y ont vu une opportunité unique de procéder à un renversement du pouvoir iranien. Le président américain, Donald Trump, s’y est refusé notamment en raison de sa volonté de ne pas impliquer son pays dans un nouvel aventurisme militaire à l’étranger. Au sein de la diaspora, certains ont voulu voir une alternative au gouvernement actuel dans le fils du dernier shah, Reza Pahlavi.
C’est l’illusion des changements de régime fomentés de l’extérieur. Ce n’est pas à une nouvelle monarchie qu’aspirent les Iraniens, mais à la liberté. Fini l’écartèlement permanent et schizophrénique entre ce qui est interdit en public et autorisé en privé. Aujourd’hui, fortement fragilisé, gangrené par la corruption, le pouvoir iranien dominé par le guide suprême et les Gardiens de la révolution recourt à la seule arme qui lui reste: la répression à outrance. Les exécutions extrajudiciaires se multiplient. Dans une société fatiguée par plus de quarante-cinq ans d’une République islamique exsangue politiquement et épuisée par une crise économique sans fin, un espoir se fait pourtant jour. Sous la forme d’une déclaration publiée le 10 juillet par l’ex-candidat à la présidentielle de 2009 Mir Hossein Moussavi appelant à la création d’une Assemblée constituante pour doter le pays d’une nouvelle Constitution en phase avec le peuple. Le document a rencontré un étonnant succès parmi des personnalités politiques et des militants des droits humains comme la très courageuse Prix Nobel de la paix Narges Mohammadi.
La répression n’arrive manifestement pas à juguler les appels à un avenir nouveau, démocratique. Forte d’une maturité politique unique dans la région, la société civile veut prendre son destin en main. Sans peur, sans jeu. Des appels à référendum se font entendre. Malgré les difficultés liées à l’oppression omniprésente orchestrée par ceux qui veulent maintenir le régime envers et contre tout, le débat sur le futur de l’Iran a lieu et se nourrit. La détermination des militantes qui ont porté le mouvement «Femme, vie, liberté» fut déjà un premier signal d’espoir, un témoignage de courage et d’amour du pays. Sur le chemin de la liberté qui pourrait être long et sinueux, les Iraniennes joueront à n’en pas douter le premier rôle.
OPINION. Pourtant langue des colonisateurs, l’espagnol est un trait d’union entre les deux côtés de l’Atlantique. Ironie de l’histoire pour la journaliste vénézuélienne basée à Paris Andreina Flores, il existe aujourd’hui une colonisation à l’envers, une conquête douce, sans armure ni drapeau, menée par les sons et les mots latino-américains
Je suis née au Venezuela, le pays d’origine de celui qu’on appelle «le Libérateur»: Simon Bolivar, le héros qui a mené la guerre d’indépendance contre l’Espagne il y a 200 ans.
Mais sa guerre n’a jamais été dirigée contre la langue espagnole. Au contraire, la merveilleuse collection de lettres qu’il a écrites à ses proches et à l’amour de sa vie, Manuela Saenz, témoigne d’une passion aussi intense que rigoureuse pour la langue espagnole. Bolivar, maître de la prose et de la poésie, n’a pas hésité à utiliser son espagnol exquis pour déclarer la guerre à Madrid. Nous, Vénézuéliens, avons tous grandi avec cet exemple.
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On utilise depuis longtemps des outils technologiques avancés de traduction à l’ONU, l’organisme le plus multilingue du monde, mais les Etats doivent désormais prendre position face à l'IA, explique la cheffe des conférences à l’ONU Genève, Rima al-Chikh
Rima al-Chikh est la directrice de la division de la gestion des conférences, qui représente environ 600 personnes dont les interprètes et traducteurs – le centre de conférences de Genève est le deuxième plus grand après New York. L’ONU comptant 193 pays membres, et six langues officielles – le français, l’anglais, l’espagnol, le russe, le chinois et l’arabe, on ne s’étonnera pas qu’elle soit le plus grand employeur du monde de spécialistes linguistiques.
CHRONIQUE. Les Britanniques ont créé en Mésopotamie un royaume sous leur contrôle, soucieux de garder la main sur les abondants champs pétrolifères de la région. Une femme hors du commun est l’artisane de l’audacieuse tentative d’unir les Arabes
Sumer, Babylone: l’Irak brille dans l’Histoire par ses grandes civilisations mésopotamiennes. Aux VIIIe et IXe siècles, Bagdad est le «nombril du monde» musulman. Mais sous l’Empire ottoman, la région est laissée à l’abandon.
Au début de la Première Guerre mondiale, les Britanniques occupent Bassora, au sud, pour s’assurer le contrôle de l’industrie pétrolière naissante et progressent vers le nord non sans revers. Forts de leurs négociations secrètes avec la France et malgré leur promesse d’indépendance aux Arabes, ils comptent bien s’implanter.
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OPINION. Les projets de langue universelle vont de pair avec le rêve d'une langue neutre, apolitique et transparente, écrit James Costa, professeur à la Sorbonne Nouvelle, qui rappelle que le désir de langues neutres a précédé l'esperanto ou le volapük
Faut-il une langue commune pour se comprendre? La réponse semble aujourd’hui si évidente qu’il est probable que les lecteurs du Temps se demandent déjà s’il vaut la peine de continuer la lecture de cet article. Et pourtant, si la notion de langue commune pose problème, c’est surtout qu’il faudrait se mettre d’accord sur ce qu’on entend par «se comprendre». C’est là que ça devient compliqué.
Le Moyen Age avait une réponse simple: le latin servait à ça. Pour les lettrés au moins. Les autres se débrouillaient avec une intercompréhension relativement aisée entre langues proches — on allait de Valence à Naples en parlant une langue qu’on adaptait peu à peu, en fonction des variantes de ce qu’on appellerait aujourd’hui du catalan, de l’occitan, de l’italien. L’époque moderne, ayant perdu peu à peu le latin à partir du XVIIe siècle, se pose nécessairement la question autrement. Et elle se pose la question de ce que se comprendre veut dire.
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COMMENTAIRE. La Confédération peine à parler d’avenir. A tel point qu’il est difficile d’identifier, aujourd’hui, des projets d’envergure à même de renforcer la cohésion nationale et de stimuler le sentiment d’appartenance à une histoire commune
Quatre zones linguistiques comme autant de cultures, 23 cantons – dont six demi-cantons, puisque comme tout le monde le sait, mieux vaut ne pas amalgamer les deux Bâle, les deux Appenzell, Obwald et Nidwald –, eux-mêmes persillés d’informelles mais tenaces «frontières» démarquant des sentiments d’appartenance microlocaux: créer, entretenir, nourrir une forme de cohésion nationale suisse n’est pas chose aisée. C’est pourtant un devoir qui incombe à chacun.
Malgré toute la bonne volonté possible, la somme des individus a besoin d’impulsions, d’une vision, de projets communs. Et d’un moteur: le personnel politique. Mais celui-ci, embourbé dans la complexe gestion au jour le jour des défis immédiats, semble ne plus avoir suffisamment de temps pour parler d’avenir – ce qui n’a historiquement jamais vraiment été une qualité première de ce curieux pays qui a tout de même su prospérer.
Posons-nous néanmoins cette question, alors que la Confédération souffle ce 1er août 734 bougies: à quoi devrait ressembler la Suisse de demain? Le territoire est constellé de routes et de rails, les barrages sont érigés, les montagnes percées de tunnels en leurs temps porteurs de modernité. N’y a-t-il plus rien à bâtir, plus aucun chantier d’importance nationale desquels se réjouir ensemble, autour desquels se réunir? N’avons-nous pas d’autre récit pour les plus jeunes aujourd’hui, et ceux qui nous rejoindront demain, que celui de cette Suisse qui administre (avec doigté) son quotidien, sans rêve ou ambition pour elle-même?
Le chantier d’un métro traversant tout le pays ne pourra pas commencer avant que ne s’achève celui de la traversée de la Rade de Genève, mais il existe d’autres domaines où la magie pourrait opérer. Dans l’énergie, avec ces vastes projets solaires et éoliens qui n’arrivent pas encore à séduire la majorité. Dans les technologies, avec le fantasme d’atteindre une souveraineté numérique nichée peut-être quelque part dans un cloud 100% helvétique. Dans l’urbanisme, avec ces villes qu’il faut repenser en adéquation avec l’environnement et l’évolution climatique.
Osons l’ambition, même circonscrite à ce petit territoire. Osons les projets d’envergure qui, sur plusieurs années, sur plusieurs décennies parfois, suscitent l’attente. Car après l’attente vient le temps de la célébration. Il n’y a pas mieux pour souder une population.
La Suisse de demain? Quelques pistes de réflexion dans notre série d’été:
OPINION. Que le Conseil fédéral propose la reprise de la réforme du régime d’asile européen commun (RAEC) et que le parlement ne s’y oppose pas est une offense à notre tradition humanitaire et un grave retour en arrière, écrit Sophie Guignard, secrétaire politique de Solidarité sans frontières, membre de la coalition NoRAEC
Lampions, discours, cantines avec nappes Raiffeisen et feux d’artifice, partout aujourd’hui, une grande fête. Mais que célébrons-nous exactement? A en croire les discours officiels, tels que prononcés par les présidents de la Confédération lors des allocutions du 1er Août des dernières années, tous partis gouvernementaux confondus: un pays qui «réfléchit», promeut «l’indépendance, la sécurité, la liberté et l’autodétermination» (Ueli Maurer, UDC, 2019); qui «agit avec ses voisins» (Simonetta Sommaruga, PS, 2020) et envisage les défis actuels avec humilité, en prenant de la hauteur, en ajoutant notre engagement civique individuel et la créativité que stimule la démocratie directe (Guy Parmelin, UDC, 2021). Une Suisse, encore, qui est fière «d’avoir ouvert ses portes et son cœur à [des milliers] de personnes en détresse» (Ignazio Cassis, PLR, 2022). Une Suisse «en mouvement» (Alain Berset, PS, 2023), et dont les personnes qui l’habitent «en tant que société et pays, relève[nt] les défis avec courage et détermination, afin de renforcer les fondements sur lesquels repose la Suisse» (Viola Amherd, le Centre, 2024).
ÉDITORIAL. La posture optimiste adoptée dans les négociations avec les Etats-Unis reposait sur une longue liste d’arguments économiques rationnels et l’idée d’une relation particulière. Ils auraient peut-être eu du sens avec un autre président américain que Donald Trump
Les 31% de taxes douanières appliquées à la Suisse lors du «Liberation Day» début avril avaient déjà créé la surprise. Rapidement, autorités fédérales et milieux économiques s’étaient cependant montrés rassurants: Washington laissait la porte ouverte à des négociations et Berne était prêt à saisir l’opportunité. Avec des arguments sans cesse remis en avant: la Suisse est le sixième investisseur étranger aux Etats-Unis, les produits américains ne sont pas taxés à leur entrée dans le pays, en prenant en compte les services, la balance commerciale n’est pas si déficitaire… Karin Keller-Sutter avait même pu s’entretenir directement avec Donald Trump la semaine suivant l’annonce des barrières douanières.
Malgré l’approche de l’échéance, l’optimisme était encore de mise, du moins officiellement, en début de semaine après l’accord noué entre les Etats-Unis et l’Union européenne. La Suisse avait une base d’accord, ne manquait que l’approbation de Donald Trump. Un retour à 31% paraissait inenvisageable, on espérait même un taux inférieur aux 15% de l’Union européenne, qui, forcée à négocier, avait un temps menacé de répliquer avec ses propres armes. Ce sera finalement 39%, un coup de massue.
Après les annonces du 2 avril, l’étonnement pouvait être permis. Pas sur la mise en place de taxes douanières, promises par Donald Trump lors de sa campagne, mais sur leur sévérité. Aujourd’hui, ne pas s’être préparé au scénario du pire est une faute grave. Alors que le retour à la Maison-Blanche du républicain se précisait à l’automne dernier, certains s’enthousiasmaient, voyant l’opportunité de rouvrir le dossier d’un accord de libre-échange.
Les arguments qui plaidaient en faveur d’une entente possible sont tout à fait vrais et rationnels. Mais l’idée que la Suisse, pays libéral et ouvert à la négociation, aurait une relation privilégiée avec les Etats-Unis de Donald Trump est une chimère qu’il aurait fallu abandonner il y a plusieurs mois déjà. Depuis sa prise de fonction, le président américain a démontré à plusieurs reprises qu’il n’hésitait pas à s’attaquer aux alliés historiques de son pays. Son obsession affichée pour les déficits commerciaux et ses multiples volte-faces étaient autant d’indices démontrant que la rationalité et la bonne volonté n’ont que peu d’importance dans ces discussions.
La réalité, c’est que la Suisse n’est pas une priorité pour Donald Trump. Sa petite taille lui offre peu de moyens de pression contrairement à ceux qu’ont pu mobiliser la Chine ou l’UE. On peut s’interroger sur les raisons de la hausse du taux, ou encore sur le poids de la pharma dans ces discussions à l’heure où le président veut obtenir une baisse des prix des médicaments. La possibilité de nouvelles négociations ne peut être totalement exclue, mais le constat est que la Suisse est isolée politiquement et avec peu de leviers à actionner.
REVUE DE PRESSE. Comment se fait-il que la Suisse, qui semblait partir sur un bon pied dans ses négociations avec les Etats-Unis, se retrouve avec les droits de douane parmi les plus élevés de la planète? La presse n’a pas toutes les réponses, mais se montre critique envers le gouvernement
Lors de son premier mandat, en 2019, Donald Trump a envoyé un message de félicitation à Ueli Maurer, alors président de la Confédération, à l’occasion du 1er août. «Les Etats-Unis apprécient énormément le partenariat vital de la Suisse dans la promotion de nos idéaux communs de liberté économique et de démocratie», écrivait-il, affirmant se réjouir que les deux pays renforcent «leurs relations économiques étroites». Six ans plus tard, l’administration Trump a, à nouveau, publié un message de félicitations au «peuple suisse» à l’occasion de la fête nationale. Mais ce dernier est tombé à plat, contrairement – et c’est bien là le problème – aux droits de douane décrétés par le président américain le même jour. Ils devraient prendre l’ascenseur dès le 7 août: 39% de surtaxe sont annoncés sur les produits suisses, alors que «les analystes tablaient sur 15 à 20%», rappelle la NZZ.
«Donald Trump offre à la Suisse une fête nationale noire», titre le Tages-Anzeiger. «Un véritable coup de massue pour les entreprises suisses», réagit La Liberté, alors que la Tribune de Genève choisit de titrer «Le puissant Trump ridiculise la petite Suisse». Avec partout, cette même question, ici chez Blick: «Comment cela a-t-il pu se produire?»
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Face à la montée des eaux qui menace leur archipel, plus de 80% des habitants de Tuvalu ont demandé à bénéficier du visa climatique proposé par l’Australie. Mais seuls 280 sont délivrés chaque année
L’expression «réfugié climatique» prend tout son sens face au sort qui se profile pour les habitants de Tuvalu. Plus de 80% de la population de cet archipel du Pacifique, menacé par la montée du niveau des océans, cherche à obtenir un visa pour l’Australie, dans le cadre d’un traité signé en 2023, a indiqué mercredi dans un communiqué la mission diplomatique de l’Australie à Tuvalu.
Le point culminant de Tuvalu n’atteint que cinq mètres d’altitude. L’ensemble de l’archipel — soit 26 km² — pourrait devenir inhabitable d’ici 2100. Composé de neuf petits atolls, Tuvalu se situe à l’ouest de l’Australie et au nord des Fidji. Le pays, indépendant, compte environ 11 200 habitants.
En 2023, l’Australie a signé un traité inédit avec l’Etat de Tuvalu: 280 visas d’immigration par an seront accordés aux habitants de l’archipel. Les bénéficiaires auront accès, dès leur arrivée, à l’éducation, aux soins de santé, à un soutien familial et à un revenu. Canberra présente cet accord comme «le premier de ce genre dans le monde».
Dans les colonnes du Guardian, Feleti Teo, le premier ministre des Tuvalu qualifie l’accord de «révolutionnaire, sans précédent et historique». Tout en appuyant le fait que «ce visa ne signifie pas que vous devez passer le reste de votre vie en Australie. Vous pouvez entrer et sortir du pays comme bon vous semble.»
L’obtention de ce visa se fait par tirage au sort, explique Courrier international. Les inscriptions étaient ouvertes du 16 juin au 18 juillet, moyennant un paiement de 25 dollars australiens, soit 13 francs. 8750 personnes ont tenté leur chance, soit 82% des habitants de Tuvalu. «Nous avons reçu des niveaux extrêmement élevés d’intérêt», a déclaré la mission diplomatique australienne sur place.
Mais tous ne pourront pas partir. «Avec seulement 280 visas offerts cette année, de nombreuses personnes ne pourront pas en bénéficier», a reconnu le Haut-Commissariat australien pour Tuvalu, équivalent de l’ambassadeur.
Une étude publiée ce mercredi révèle la présence de particules de dioxyde de titane dans le lait maternel et dans des laits vendus dans le commerce. Ce cancérigène potentiel chez l’être humain est pourtant interdit dans l'alimentation, en France comme en Suisse
Des particules de dioxyde de titane, un cancérigène potentiel chez l’être humain, pourtant interdit dans l’alimentation, ont été retrouvées en France dans le lait maternel, des laits maternisés et du lait vendu dans le commerce. C’est ce que révèle une étude publiée mercredi dans la revue Science of the Total Environment.
«Massivement employé dans une multitude de produits du quotidien» (dentifrices, crèmes solaires, médicaments, plastiques, maquillage, papier, peintures…) et utilisé comme colorant blanc et opacifiant dans l’alimentation (E171), le dioxyde de titane a été interdit par mesure de précaution en France en 2020, puis dans l’Union européenne en 2022, rappellent les auteurs.
Leurs travaux montrent pourtant que ce composé a été détecté «dans des laits humains, animaux et infantiles, notamment sous forme de nanoparticules».
Des particules de dioxyde de titane ont été retrouvées dans «les laits maternels de dix femmes volontaires vivant à Paris ou en proche banlieue, à des taux variables, certaines femmes présentant jusqu’à 15 fois plus de particules que d’autres», ce qui prouve que cette substance «peut passer la barrière de la glande mammaire».
«100% des laits animaux (frais ou en poudre, issus de vaches, d’ânesses ou de chèvres)», tant issus de l’agriculture biologique que conventionnelle, et 83% des laits infantiles (issus du commerce, du 1er au 3e âge, bio ou pas) analysés en contenaient. Dans le détail, 6 millions à 3,9 milliards de particules de titane ont été détectées par litre de lait infantile, et 16 à 348 millions par litre dans les laits animaux.
«Cet état des lieux de la contamination actuelle des laits reflète le niveau d’exposition des nouveaux-nés et des mères, mais également des consommateurs adultes de lait», précisent les scientifiques. Et ce, en dépit de l’interdiction du E171 dans l’alimentation, laissant supposer «l’existence d’une contamination autre» qu’alimentaire, soulignent-ils.
Le dioxyde de titane a été classé cancérigène potentiel chez l’être humain par inhalation depuis 2006, rappellent les scientifiques de l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), du synchrotron SOLEIL et du CNRS, le Centre national de la recherche scientifique.
En Suisse, le dioxyde de titane E171 est interdit dans l’alimentation depuis le 15 septembre 2022. En revanche, il n’est pas interdit dans les produits cosmétiques et peut être utilisé comme colorant et filtre UV dans des conditions définies.
Les auteurs de cette étude ont voulu mieux évaluer «l’impact de ce relargage massif du dioxyde de titane sur les êtres vivants» et «l’exposition réelle des animaux et humains». Il avait déjà été démontré que les nanoparticules présentes dans l’additif E171 traversaient le placenta. Ce travail pourrait servir de base à de futures études de toxicité.
Dans un avis rendu mercredi suite à une initiative du Vanuatu, la plus haute juridiction de l’ONU a listé les responsabilités des Etats en matière de lutte contre le réchauffement. Elle ouvre ainsi la voie aux demandes de réparation des pays insulaires
La Cour internationale de justice de La Haye (CIJ) a rendu mercredi 23 juillet un avis très attendu sur le climat. Pendant deux heures, son président, Yuji Iwasawa, a lu des extraits de cette opinion de plusieurs centaines de pages. Le changement climatique représente une menace «urgente et existentielle», a-t-il rappelé, avant d’égrainer les différentes obligations légales des Etats face au changement climatique. La Cour a notamment estimé que les pays frappés par les effets du réchauffement étaient en droit de demander des réparations pour les torts subis. C’était une des principales attentes des plaignants.
La procédure devant la CIJ a été initiée par des étudiants du Vanuatu, archipel du Pacifique menacé par l’élévation du niveau des mers et la multiplication des cyclones. Validée en 2023 par l’Assemblée générale de l’ONU, leur demande a abouti l’année suivante à l’organisation d’audiences à La Haye. Une centaine de pays et de groupes d’intérêt y ont pris la parole, un record pour cette institution. Les 15 juges de la CIJ devaient s’exprimer, d’une part, sur les obligations des Etats de protéger la Terre contre les émissions de gaz à effet de serre, et, d’autre part, sur les conséquences juridiques découlant de ces obligations.
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Une nouvelle étude relativise encore le sacro-saint dogme des 10 000 pas quotidiens pour réduire les risques de santé. Les gains les plus significatifs seraient atteints avec 7000 pas
Marcher 7000 pas chaque jour fait considérablement baisser le risque d’avoir de nombreux problèmes de santé graves, selon la plus vaste étude de données probantes à ce jour. 7000 pas représentent environ une heure de marche par jour.
Facile à mémoriser et repris dans des applications mobiles pour smartphones, l’objectif des 10’000 pas quotidiens ne se base sur aucune étude médicale. Généralement suivi par les personnes soucieuses de préserver leur santé, il vient en réalité d’une campagne publicitaire des années 1960 pour un podomètre japonais.
Pour établir un objectif basé sur la science, une équipe internationale de chercheurs a donc passé au crible 57 études portant sur 160 000 personnes au total, avant de publier ses travaux jeudi dans la revue Lancet Public Health.
Ils révèlent que marcher 7000 pas par jour réduit de près de moitié le risque de décès prématuré, toutes causes confondues, comparé au fait d’en faire seulement 2000. L’étude s’est également penchée sur des problèmes de santé que n’avaient pas examinés jusqu’ici les recherches sur les bénéfices de la marche.
En août 2023: Il n’est pas nécessaire de faire 10 000 pas par jour pour voir des résultats sur la santé
Marcher 7000 pas par jour ferait baisser de 38% le risque de démence, de 22% celui de dépression et de 14% le risque de diabète. Cela réduirait aussi le risque d’avoir un cancer et de faire des chutes, selon l’étude, qui avertit que cette hypothèse repose sur des preuves moins nombreuses.
«Il n’est pas nécessaire d’atteindre 10 000 pas par jour pour avoir des bénéfices majeurs pour sa santé», a résumé Paddy Dempsey, coauteur de l’étude et chercheur médical à l’université de Cambridge. «Les gains les plus importants se produisent dès 7000 pas, au-delà ils tendent à se stabiliser», a-t-il ajouté.
Lire aussi: Rester assis toute la journée est mauvais pour la santé (même en faisant 30 minutes de sport chaque jour)
Pour Pappy Dempsey, ceux qui parviennent déjà à faire 10 000 pas ou davantage au quotidien doivent persévérer. A l’inverse, ceux qui jugent les 7000 pas difficiles à atteindre, ne doivent «pas se décourager».
«Si vous ne faites que 2000 à 3000 pas par jour, essayez d’en ajouter 1000: cela représente seulement 10 à 15 minutes de marche légère réparties sur la journée», a-t-il fait valoir. Pour lui, les messages de santé publique doivent cesser de viser la «perfection» et mettre l’accent sur le fait que même une petite augmentation de l’activité physique peut faire une grande différence.
L’Organisation mondiale de la santé recommande au moins 150 minutes d’activité physique modérée à intense par semaine.
La climatologie doit beaucoup à notre connaissance du passé. Pour nourrir les modèles, les scientifiques lisent tous les indices gravés par l’histoire climatique dans la nature. Plongée dans la paléoclimatologie
«Les anneaux des tiges ou des branches coupées des arbres indiquent leur âge, ainsi que les années plus humides ou plus sèches, en fonction de la taille de leurs anneaux.» Le moins qu’on puisse dire, c’est que le génial Léonard de Vinci (1452-1519) avait le sens de l’observation et de l’intuition, plus que le Grec Théophraste qui, au IIIe siècle avant notre ère, avait noté la présence d’anneaux sur un tronc coupé, «comme les couches d’un oignon».
Si l’observation de Vinci est essentielle, c’est parce que la modélisation des climats futurs repose sur la connaissance de l’histoire climatique de notre planète. Avant de prétendre faire des projections, les modèles doivent montrer qu’ils sont capables de reconstituer le passé.
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Grâce à l’analyse des GPS des navires combinée à des données satellites, deux études publiées dans la revue «Science» offrent une cartographie sans précédent des flottes de pêche exerçant dans des zones où elles sont supposément interdites
A l’occasion du sommet international sur les océans (UNOC), qui s’est tenu à Nice au mois de juin dernier, l’ONG de protection des océans Bloom alertait: les méthodes de pêche les plus destructives, tel le chalutage de fond, restaient utilisées quotidiennement dans les aires marines européennes supposément protégées. Une triste réalité sur laquelle se sont penchées deux équipes scientifiques, qui livrent leurs résultats dans la revue Science du jeudi 24 juillet. En combinant cartographie des navires et analyse des réglementations, leurs études véhiculent un message limpide: la protection ne vaut que si elle est réelle et surveillée.
La première étude, menée par des chercheurs de l’Université de Montpellier et de l’Institut français de recherche pour le développement (IRD), en partenariat avec Bloom, s’est penchée sur près de 6000 aires marines protégées (AMP) côtières à travers le monde. Le constat est sans appel: entre 2022 et 2024, une activité de pêche industrielle a eu lieu dans près de la moitié d’entre elles. Deux tiers des navires concernés n’émettaient pas de signal AIS (Automatic Identification System), rendant leur activité invisible aux systèmes de surveillance classiques.
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Malgré des alertes lancées dès les années 1960, les Etats peinent toujours à prendre des mesures pour contrer les émissions de gaz à effet de serre. Pas étonnant, quand on considère tout ce qui a été mis en œuvre par les lobbys des énergies fossiles pour décrédibiliser la science
«Notre génération a altéré la composition de l’atmosphère à l’échelle globale […] en augmentant de façon régulière la concentration en dioxyde carbone par l’utilisation des combustibles fossiles». Voilà ce que déclarait en 1965 le président américain, Lyndon Johnson, dans un message spécial adressé au Congrès, après avoir réceptionné un des tout premiers rapports scientifiques alertant sur les conséquences du réchauffement.
Dès les années 1960, tout est là, ou presque. Des générations de scientifiques ont patiemment assemblé les principales pièces du puzzle climatique. L’image qu’il révèle est préoccupante, et des chercheurs vont tenter de mobiliser l’opinion publique. Hélas, en s’attaquant à de puissants intérêts, ils vont être confrontés à toutes sortes de manigances visant à les discréditer. Entre faits scientifiques et désinformation instrumentalisée, c’est un combat à la David contre Goliath qui s’engage, dont l’issue demeure incertaine encore aujourd’hui.
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La chenille de cet insecte peut provoquer de fortes pertes de rendement dans les cultures maraîchères. S’ils ne passent pas l’hiver au nord des Alpes, ces papillons peuvent voler 1000 kilomètres et les traverser en été
Un ravageur venu des tropiques donne du fil à retordre à l’agriculture en Suisse. La chenille de la noctuelle de la tomate (Helicoverpa armigera) dévore plus d’une centaine de plantes utiles. Le papillon se propage désormais en direction du nord. Dans le sud de l’Allemagne, son avant-garde cause déjà des dégâts.
La Suisse surveille la propagation de la noctuelle de la tomate (ou Armigère) depuis 2024 à l’aide de 25 pièges. En 2023, la chenille avait déjà provoqué de fortes pertes de rendement dans les cultures maraîchères, allant jusqu’à la perte totale, explique le centre fédéral pour la recherche agricole (Agroscope), interrogé par Keystone-ATS.
A la fin juin, les pièges contenaient plus de papillons que l’année précédente, observe Cornelia Sauer, experte en culture de légumes chez Agroscope. Les premiers dégâts de la saison sont apparus sur des tomates au sud des Alpes.
En Allemagne, les chenilles font déjà des ravages sur les pois chiches, a déclaré à l’agence de presse allemande dpa Olaf Zimmermann, expert en nuisibles au Centre technologique agricole Augustenberg (LTZ) à Karlsruhe. Certaines ont déjà été trouvées jusqu’à Hanovre et Berlin.
«Les noctuelles de la tomate sont nettement plus problématiques dans les grandes cultures que le scarabée du Japon, par exemple», explique Olaf Zimmermann. «Ce dernier mange des feuilles et des fruits et va principalement dans la vigne et les fruits. La noctuelle de la tomate va en revanche aussi dans les cultures de surface comme le maïs et les légumes de plein champ». L’insecte s’appelle noctuelle car il se déplace la nuit.
«Il n’y a pas encore d’hivernage en Allemagne, mais des arrivées chaque année», dit Olaf Zimmermann. «La question n’est pas de savoir s’il va venir et rester, mais quand». Les papillons peuvent voler 1000 kilomètres et traverser les Alpes. Cornelia Sauer estime peu probable que ces nuisibles tropicaux puissent passer l’hiver au nord des Alpes. Tout au plus, cela serait possible dans des serres.
Selon les experts, le changement climatique déplace les zones de répartition vers le nord, comme c’est le cas pour d’autres ravageurs. «On peut supposer qu’à un moment donné, une population s’adaptera à nos conditions climatiques et que nous aurons peut-être alors une première enclave dans le sud du Land de Baden. En Hongrie, ils hibernent déjà», explique Olaf Zimmermann.
Là-bas, ils se sont établis durablement en tant que ravageurs du maïs. En 2023, les papillons s’étaient attaqués à la lavande dans le sud de la France, provoquant d’importantes pertes de rendement.
En Suisse, le monitoring national a mis en évidence des arrivées de papillons en provenance du sud, de l’ouest et de l’est. Le papillon se déplace vers le nord, poursuit Cornelia Sauer, «il a aussi atteint le canton de Zurich». Les pièges et les contrôles sur le terrain doivent permettre de détecter à temps une présence dans une région afin de sauver les récoltes par une utilisation ciblée d’insecticides.
Une surveillance serait également souhaitable en Allemagne, estime Olaf Zimmermann: «Mais elle n’existe malheureusement pas chez nous, car elle est coûteuse et compliquée. On n’agit souvent que lorsque les dégâts sont déjà importants».
«Le potentiel de reproduction pose problème», explique Olaf Zimmermann, «une femelle de papillon peut pondre plus de 2000 ½ufs». Il existe des moyens de lutte efficaces, l’important étant le timing: «La chenille de la noctuelle de la tomate est foreuse. Une fois dans la tige d’une plante, on ne peut plus l’atteindre. Si on découvre les premiers papillons, on dispose de deux à trois semaines pour intervenir. Pour cela, le monitoring serait important».
Les chenilles sont polyphages, elles apprécient une multitude de plantes utiles, des haricots aux pois, tomates, poivrons ou maïs doux, en passant par les salades ou les bettes. Même les jeunes chenilles ne se contentent pas de ronger les feuilles, elles creusent profondément dans les plantes. Selon Agroscope, elles sont encore plus voraces aux stades ultérieurs de la chenille. Outre ces dégâts, les légumes sont souillés par les déjections, ce qui rend la récolte inutilisable.
Une centaine de délégations sont attendues à Genève lors d’une convention internationale contre la pollution plastique. Alors que les précédentes négociations à l’étranger ont échoué, la Suisse veut tout faire pour aboutir à un accord. Au risque de décevoir la société civile
Du 5 au 14 août, le Palais des Nations accueillera les négociations finales pour un accord international contre la pollution au plastique. La tâche s’avère difficile: lors de la dernière rencontre en décembre 2024, à Busan, en Corée du Sud, les Etats membres de l’ONU n’avaient pas réussi à aboutir à un traité.
Un tel scénario, s’il devait se reproduire, serait vu comme un échec par le pays hôte. Car Felix Wertli, ambassadeur suisse pour l’environnement, a un objectif clair: «Conclure les négociations à Genève par un traité efficace, qui adresse tout le cycle de vie du plastique», c’est-à-dire de la production des polymères à base de produits pétroliers jusqu’à la gestion des déchets plastiques. La production est un enjeu épineux qui a cristallisé les fronts en Corée du Sud. Les délégations n’avaient pas réussi à établir un consensus sur l’ambition de l’accord, les Etats producteurs de pétrole voulant qu’il se limite à la gestion des déchets.
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Après Genève et Vaud, c’était au tour du Valais de vacciner ses bovins. Mardi, le canton a annoncé que la quasi-totalité des animaux avaient été vaccinés. Aucun cas n’a été détecté pour l’heure en Suisse, malgré le caractère hautement contagieux de la dermatose nodulaire
Les deux vétérinaires mandatés par les autorités valaisannes pour vacciner plus de 2000 bêtes contre la dermatose nodulaire contagieuse approchent de la fin de leur mission. Comme le vaccin déploiera l’entier de sa protection dans seulement 28 jours, la vigilance reste de mise.
«J’ai reçu les doses vendredi matin et j’ai commencé à vacciner l’après-midi même. J’avais à peu près 1000 bêtes à vacciner. Ce matin, il m’en reste moins de 200. C’est presque fini», a déclaré le vétérinaire Jérémy Wittorski, mardi.
Les vaccins disponibles consistent en une dose unique de un ou deux millilitres, injectée sous la peau de l’animal. «Il va commencer à faire effet dans une huitaine de jours et atteindra une protection maximale au bout de 28 jours», a-t-il poursuivi.
Dans l’intervalle, il s’agit de surveiller les bovins afin de détecter l’apparition d’éventuels symptômes et de repousser les vecteurs de la maladie, à savoir les mouches et les insectes piqueurs (taons et moustiques), au moyen d’un produit spécifique. «C’est le meilleur moyen de limiter la contamination», a encore déclaré Jérémy Wittorski.
Si des symptômes sont décelés chez un animal, des analyses sont faites au laboratoire. Si le cas s’avère positif, l’animal est abattu, ainsi que les autres bovins avec qui il a été en contact. «C’est la directive européenne», précise-t-il.
A l’heure actuelle, aucun cas de cette maladie virale hautement contagieuse n’a été détecté en Suisse. L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) avait toutefois décidé vendredi de la vaccination obligatoire pour tous les bovins, buffles et bisons présents dans les régions valaisannes de Champéry, Finhaut et Ferret dans le cadre de l’établissement d’une barrière immunitaire autour des foyers détectés en France voisine.
«Dans la vallée de Trient et le val Ferret on est vraiment à l’extrémité de ce fameux cordon sanitaire, c’est pour cela qu’on n’a que quelques bêtes à vacciner», observe le vétérinaire,
La semaine précédente, l’OSAV avait annoncé la vaccination obligatoire de tous les bovins du canton de Genève et ceux de la région voisine de Terre Sainte (VD).
A noter que les vaccins utilisés ne sont pas autorisés en Suisse. L’OSAV a cependant édicté une décision générale pour l’importation et l’utilisation de ces vaccins. Les frais liés à la vaccination sont entièrement pris en charge par les autorités vétérinaires.
La dermatose nodulaire contagieuse ne présente pas de risque pour l’homme et les autres espèces. Chez les bovins en revanche, après une période d’incubation de 4 à 20 jours, elle cause des nodules douloureux sur tout le corps et peut déclencher des symptômes allant d’une fièvre jusqu’à 41 degrés à des chutes de lactation. Les séquelles sont nombreuses (amaigrissement, stérilité, etc.) et peuvent faire grimper le taux de mortalité du troupeau à 10%.
A Genève du 5 au 14 août, la communauté internationale se retrouve pour tenter de s’accorder sur un traité global destiné à freiner la consommation de plastique, notamment à usage unique. L’occasion de faire un point sur ce fléau environnemental
En 1950, le monde consommait 2 millions de tonnes de plastique. C’était la préhistoire de ce matériau si pratique, fascinant, utile, mais dont l’usage démesuré en a fait un fléau. Environ cinquante ans plus tard, sa consommation a été multipliée par 100, et continue de s’envoler: 460 millions de tonnes en 2020, et des projections, selon l’OCDE, qui atteindraient 1,2 milliard de tonnes en 2060, dont plus de 80% se retrouveront sous forme de déchets.
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Entre 1879 et 1915, Jean-Henri Fabre, reclus en Provence, étudia, fasciné, le comportement des insectes de son jardin, démarche inédite chez les naturalistes de l’époque. Ses expériences sur les chenilles processionnaires et les guêpes ont fait date
L’homme d’une soixantaine d’années, costume sombre et chapeau noir sur la tête, est accroupi au-dessus d’un monticule de sol sablonneux, ponctué de petits trous. Sous un soleil de mai, loupe à la main, il observe depuis plusieurs heures les allées et venues de vieilles camarades, déjà rencontrées au sommet du Mont-Ventoux, dont il consigne le comportement: des guêpes solitaires. Qu’elles soient «des sables», «soyeuses», ou encore «hérissées», ces hyménoptères dits «ammophiles» le fascinent. Il les scrute tandis qu’elles creusent leurs terriers de leurs six pattes fines, pour y déposer leurs œufs, ainsi que la nourriture destinée aux larves affamées: une chenille bien dodue, au corps anesthésié par des coups d’aiguillon empoisonné.
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Une inondation spectaculaire sur le glacier Harder, au nord du Groenland, révèle un phénomène inédit: de l’eau de fonte piégée sous la calotte glaciaire a jailli vers la surface. Une découverte qui remet en question les modèles climatiques actuels
Avec le changement climatique, les glaciologues ont les yeux rivés sur la calotte glaciaire du Groenland. L’Arctique se réchauffe plus vite que le reste du monde et la fonte de ses glaciers contribue majoritairement, avec celle de l’Antarctique, à la hausse du niveau de la mer. La dynamique de ces eaux de fonte est centrale dans la modélisation de l’évolution du climat et de son impact.
Pour ausculter le comportement de l’inlandsis groenlandais, les scientifiques disposent d’une panoplie d’instruments dont l’imagerie satellite. Or un jour, alors qu’elle analysait des données radars datant de 2014 pour son travail de thèse à l’Université de Lancaster, Jade Bowling observe un signal intrigant, suggérant que le glacier de Harder, à l’extrémité nord du Groenland, s’était affaissé et que de l’eau de fonte provenant de sous le glacier avait surgi à la surface. Un événement singulier qui a fait l’objet d’une étude publiée mercredi dans la revue Nature Geoscience.
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Une étude française révèle que l’air des environnements clos contient 100 fois plus de particules fines de plastique que prévu. Un adulte inhalerait ainsi chaque jour 68 000 – et un enfant 47 000 – de ces poussières qui pénètrent profondément dans les poumons
Après l’eau de nos bouteilles, l’air serait une source importante d’exposition aux particules fines de plastique. C’est ce qu’observe un groupe de scientifiques basés à Toulouse (France), dans une étude parue dans la revue PLOS ONE. Les scientifiques ont analysé l’air d’une douzaine de logements et de cinq voitures. Ils ont retrouvé, en moyenne, une concentration de 528 particules par mètre cube d’air, d’une taille comprise entre 1 et 10 micromètres (PM10) dans les appartements, et quatre fois plus dans les véhicules. Des chiffres loin d’être anodins puisqu’en moyenne un adulte inhalerait ainsi chaque jour 68 000 – et un enfant 47 000 – de ces microparticules.
Alors que les feux d’artifice du 1er Août reviennent en force cette année grâce à une météo favorable, la polémique sur leur utilité et leur impact environnemental, animalier et économique refait surface. Un débat soutenu par une initiative populaire et des alternatives encore rares
Comme chaque année depuis plusieurs étés, le débat autour du maintien ou non des feux d’artifice du 1er
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Des milliers de stérilets, implants et pilules contraceptives sont bloqués dans un entrepôt en Belgique à la suite de la suppression de programmes d’aide humanitaire par Washington. Plutôt que de se les faire racheter, le Département d’Etat préfère les incinérer, en France, et aux frais du contribuable américain. Récit d’un imbroglio
C’est une histoire à multiples entrées, impliquant l’Usaid, l’administration Trump, la France, la petite ville de Geel en Belgique et une montagne de contraceptifs à destination de femmes vivant dans des pays à faibles revenus. Pour comprendre les tenants et les aboutissants de cette histoire, il convient de démêler un fil pour le moins enchevêtré.
Depuis la décision de Washington de démanteler l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (Usaid) justifiés par de supposés détournements et gaspillages de fonds, des stocks d’aide humanitaire végètent dans des entrepôts à travers le monde. Les programmes de l’Usaid ayant été abruptement interrompus, c’est parfois des tonnes de nourriture périssable qui ont été laissées à l’abandon.
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Le vétérinaire et entomologue français Jean Pierre Mégnin était un passionné des insectes nécrophages. Il a formalisé en 1894 une première théorie, imparfaite, de la succession des larves de mouches, coléoptères et papillons sur le corps du mort en cours de décomposition, offrant de nouveaux indices pour la résolution des crimes
L’expert s’est installé derrière son bureau parisien. Sa tête est baissée au-dessus d’un tas de feuilles manuscrites, son visage en partie caché par une imposante moustache et des sourcils fournis. Il rédige un rapport sur les cadavres momifiés de trois fœtus emmaillotés, qui ont été jetés il y a peu de temps, une nuit de ce printemps 1883, dans un jardin à Paris. Le plus grand des trois, une petite fille née à terme, qui dégage «une odeur de vieux livre» et qui est enveloppée d’un linge raidi «par des liquides albumineux cadavériques» depuis longtemps desséchés. Dans les plis, il écrit avoir trouvé «un grand nombre de coques de nymphes de diptères [insectes qui possèdent deux ailes, ndlr], la plupart vides, mais dont quelques-unes contiennent encore des nymphes à un état de développement plus ou moins avancé.»
Jean Pierre Mégnin, vétérinaire militaire du 12e régiment d’artillerie de l’Armée, a étudié en détail les traces d’insectes et d’arachnides nécrophages, adultes et larves, qu’il appelle «les travailleurs de la mort». Il estime pouvoir donner une date approximative du décès. Selon lui, les restes de mouches Curtonevra pabulorum et Phora aterrima avec leurs larves suggèrent que les morts ont été exposés pendant «toute une belle saison». La présence d’une poussière roussâtre, résultant des déjections et des cadavres d’acariens, prouve que ces petites araignées se sont nourries sur les dépouilles pendant un an puis sont mortes, «ce qui nous autorise à porter à un minimum de trois ans le temps qui s’est écoulé depuis la mort des fœtus les plus grands».
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Le directeur de Roscosmos, Dmitri Bakanov, s'est entretenu jeudi avec l'administrateur par intérim de la Nasa. Les agences collaboreront aussi lors de la mise à la retraite de la Station spatiale internationale en 2030
Moscou et Washington veulent poursuivre leur coopération spatiale. L'agence spatiale russe Roscosmos et la Nasa sont convenues de continuer à exploiter ensemble la Station spatiale internationale (ISS) jusqu'en 2028, a annoncé jeudi le directeur russe après la première rencontre en face-à-face avec son homologue américain depuis 2018.
«Le dialogue s'est bien passé. Nous avons convenu de continuer à exploiter l'ISS jusqu'en 2028. (...) Et jusqu'en 2030, nous travaillerons sur sa mise hors orbite», a déclaré Dmitri Bakanov, cité par l'agence de presse étatique TASS.
Selon lui, Roscosmos et la Nasa ont aussi prévu de discuter de leur coopération lorsque les stations orbitales nationales qui succéderont à l'ISS seront déployées, ainsi que de la manière de «les exploiter et pour une série de missions dans l'espace lointain».
Dmitri Bakanov était arrivé mardi à Houston aux Etats-Unis pour s'entretenir avec l'administrateur par intérim de la Nasa, Sean Duffy, malgré les graves tensions dues au conflit en Ukraine.
L'espace est l'un des derniers domaines de coopération entre la Russie et les Etats-Unis, qui exploitent ensemble l'ISS. La Russie avait annoncé en avril 2023 son intention de continuer à utiliser encore pour quelques années son segment de ce laboratoire orbital, où se trouvent en permanence ses cosmonautes, en dépit de sa vétusté.
Moscou ambitionne de construire sa propre station orbitale, malgré les difficultés du secteur spatial russe, miné depuis des années par un sous-financement chronique, des revers et des scandales de corruption. Le président Vladimir Poutine a estimé en octobre 2023 que le premier segment de cette nouvelle station spatiale russe devait être mis en orbite en 2027.
Dans le cadre des sanctions contre la Russie adoptées depuis 2022, les pays occidentaux ont mis fin à leur partenariat avec Roscosmos, mais les vaisseaux russes Soyouz restent l'un des seuls moyens d'acheminer des équipages vers l'ISS et Moscou joue un rôle clé dans son maintien en orbite.
Modèle de coopération internationale réunissant l'Europe, le Japon, les Etats-Unis et la Russie, l'ISS a commencé à être assemblée en 1998. Sa mise à la retraite était prévue en 2024, mais la Nasa a estimé qu'elle pouvait fonctionner jusqu'en 2030.
Un rapport américain, publié fin juillet, expose les arguments qui ont conduit le gouvernement Trump à revenir sur une décision pour la régulation des émissions de gaz à effet de serre. Des scientifiques l'accusent de «déformer complètement (leur) travail»
Ce n'est pas une première. Des scientifiques de premier plan ont affirmé jeudi à l'AFP que leurs recherches, citées dans un rapport phare du ministère américain de l'Energie, avaient été détournées pour minimiser le rôle de l'activité humaine dans le changement climatique.
Ce rapport publié le 29 juillet expose les arguments qui ont conduit le gouvernement Trump à revenir mardi sur une décision clé datant de 2009 pour la régulation des émissions de gaz à effet de serre, mettant encore un peu plus à mal la lutte contre le changement climatique aux Etats-Unis. Il a été rédigé par un groupe de travail auquel ont participé John Christy et Judith Curry, tous deux associés par le passé au Heartland Institute, un groupe de pression qui s'oppose fréquemment au consensus scientifique sur le changement climatique.
Le document «déforme complètement mon travail», a déclaré à l'AFP Benjamin Santer, climatologue et professeur honoraire à l'université d'East Anglia, au Royaume-Uni. Il a expliqué qu'une section du rapport consacré au «refroidissement de la stratosphère» contredisait ses conclusions.
L'AFP et d'autres médias, dont le site d'information américain NOTUS, ont trouvé des citations inexactes, des analyses erronées et des fautes rédactionnelles dans le rapport.
Il s'agit de la troisième fois cette année que des scientifiques disent à l'AFP qu'une agence gouvernementale a déformé des travaux universitaires pour défendre ses politiques.
La Maison-Blanche s'était notamment empressée en mai de modifier un rapport sur les maladies affectant les jeunes Américains qui se fondait dans un premier temps sur des études scientifiques inexistantes.
«Je suis préoccupée par le fait qu'une agence gouvernementale ait publié un rapport destiné à informer le public et à orienter les politiques sans qu'il n'ait été soumis à un processus rigoureux d'évaluation par les pairs, tout en interprétant de manière erronée de nombreuses études qui, elles, l'ont été», a réagi auprès de l'AFP Bor-Ting Jong, professeure assistante à la Vrije Universiteit d'Amsterdam. Elle a souligné que le rapport contenait de fausses affirmations concernant le modèle climatique étudié par son équipe et utilisait une terminologie différente ayant conduit à une mauvaise interprétation de ses résultats.
Chercheur en climatologie à l'Université de St Andrews, en Ecosse, James Rae, qui dénonce également une mauvaise présentation de ses travaux dans le rapport, a déclaré à l'AFP que le changement dans la manière dont le ministère de l'Energie utilisait la science est «véritablement glaçant». Ce dernier «a été pendant des décennies à la pointe de la recherche scientifique. Or ce rapport ressemble à un exercice d'étudiant en licence visant à déformer la science du climat», a-t-il ajouté.
Contacté par l'AFP, un porte-parole du ministère a indiqué que le rapport avait été examiné en interne par un groupe de scientifiques et d'experts en politiques publiques.
Le public aura désormais la possibilité de formuler des commentaires sur le document avant sa publication finale au registre fédéral.
A quoi ressembleront les villes suisses en 2050? Plutôt que de grands projets futuristes, c’est l’adaptation de l’existant qui s’impose. Une chose est sûre: la cité de demain devra conjuguer résilience climatique et densification démographique
Une chaleur de plomb, des badauds qui suent à grosses gouttes et qui semblent tous tenter de rejoindre un endroit un peu plus frais. Serviette sous le bras, les plus chanceux se dirigent vers le lac – plage des Eaux-Vives, bains des Pâquis, Perle du Lac, qu’importe, tant qu’il y a de l’eau pour piquer une tête. Cette fin de mois de juin, les rues de Genève sont étouffantes. Le goudron brûle, le soleil tape et la température dépasse les 35 degrés. Bienvenue dans la ville de demain, où les activations de plans canicule deviennent doucement la norme. Ce début d’été, Vaud et Genève ont activé le leur, Fribourg a lancé un préavis et Neuchâtel s’est contenté de rappeler les bons gestes en cas de fortes chaleurs.
La cité du futur semble ainsi moins liée à des rêves techno-urbanistiques qu’à des contraintes extérieures très prosaïques: des canicules et des événements climatiques plus violents, ainsi que l’augmentation de la population. Dans les idées préconçues que l’on s’en fait, la ville de demain pourrait ressembler à San Francisco et ses taxis autonomes, à Dubaï, Singapour ou Chongqing et leurs tours de verre, à Lagos ou Rio, deux mégapoles qui prennent toujours plus d’importance sur la scène internationale. La ville suisse du futur ne va pas, dans un avenir proche ou lointain, leur ressembler. Pas d’immenses gratte-ciels, pas de giga-projets comme Neom, nouvelle ville d’Arabie saoudite ou Nusantara la future nouvelle capitale d’Indonésie ou encore la Nouvelle Capitale Administrative (NCA) égyptienne destinée à remplacer Le Caire.
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Les nuisibles des uns sont le gagne-pain des autres. Entre 1920 et 1954, les forains de la famille Wagner ont joué les agents d’artistes étonnants: 200 puces savantes vivaient avec eux dans leur roulotte. Pas d’illusion, pas de tour de magie, ces puces étaient bien réelles et faisaient partie de la famille
«Tu verras, spectateur, comment l’intelligence humaine peut vaincre même les plus vilaines créatures, comment les démons sanguins sont obligés de travailler pour t’amuser! Cher citoyen, tu ne seras pas mangé! Allume ta pipe et viens applaudir le théâtre des puces.» Nous sommes en 1951. Face à la foule amassée devant sa roulotte, un forain bombe le torse et donne de la voix pour inviter la foire entière à découvrir son cirque miniature. Cet instant, capturé par un journaliste du Parisien libéré, est prononcé par le professeur Paul Wagner, dompteur de puces français et renommé.
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U.S. special envoy Steve Witkoff and U.S. Ambassador to Israel Mike Huckabee inspected an aid distribution center operated by the U.S. and Israel-backed Gaza Humanitarian Foundation in Rafah.
Hasan Piker likes fitness, gaming, and progressive politics, and millions of young men flock to him for his opinions. Is he the Joe Rogan of the left that Democrats are looking for? Hasan says no.
Over a career that spanned 70 years, Jimenez' playing came to define Tex-Mex music and carried the tradition-drenched conjunto sound all over the world and across genres.
You might see more people wearing a neck cooling fan to fight the summer heat. But can they really help? We talk to experts about how our bodies deal with heat — and to people using the fans.
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The federal Bureau of Prisons said Friday that Maxwell had been transferred to a prison camp in Texas, but did not explain the circumstances.
The push to rehire retired workers comes as the administration has also sought to downsize large swaths of the federal government through mass layoffs and other changes.
The Cold War-era test was a staple of school gyms for half a century before the Obama administration replaced it. Trump says his focus on childhood fitness is for both physical and patriotic reasons.
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