A trois jours d’un sommet des pays sud-américains, la première ministre italienne Giorgia Meloni juge «prématurée» la signature de l’accord commercial avec les pays d’Amérique du Sud, tandis que la France durcit le ton
La première ministre italienne Giorgia Meloni a estimé mercredi qu’il était «encore prématuré» de signer «dans les prochains jours» le traité de libre-échange négocié par l’UE avec les pays sud-américains du Mercosur, jugeant que certaines mesures concernant l’agriculture n’étaient «pas encore finalisées».
«Il nous semble nécessaire d’attendre la finalisation du train de mesures complémentaires visant à protéger le secteur agricole et, parallèlement, de l’expliquer et d’en discuter avec nos agriculteurs», a ajouté Giorgia Meloni devant le parlement italien.
L’aspect suisse, en janvier 2025: La Suisse signe un accord de libre-échange avec le Mercosur
De son côté, en Conseil des ministres, Emmanuel Macron a prévenu que «la France s’opposerait de manière très ferme» s’il y avait «une volonté de passage en force de la part des instances européennes» sur l’accord commercial avec les pays du Mercosur, a rapporté mercredi matin la porte-parole du gouvernement. Le président juge toujours qu’il n’y a «pas de visibilité suffisante sur les trois conditions demandées» par la France, a-t-elle ajouté devant la presse.
Ce traité de libre-échange doit favoriser les exportations européennes de voitures, de machines, de vins et de spiritueux, mais aussi, en contrepartie, l’entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains, une perspective qui alarme les filières dans les pays européens. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, prévoit toujours de signer ce traité lors du sommet du Mercosur samedi dans la ville brésilienne de Foz do Iguaçu. Mais elle a besoin au préalable de l’aval des Etats membres.
OPINION. L’approvisionnement énergétique de notre pays est au cœur de deux dossiers: l’accord sur l’électricité avec l’UE et l’initiative «Stop au blackout». L’alliance possible entre les opposants au premier et partisans de la seconde est à éviter à tout prix, écrit la conseillère nationale PLR Jacqueline de Quattro
Le vortex polaire va-t-il s’effondrer sur la Suisse et faire chuter les températures ces prochaines semaines? Un scénario véhiculé par les médias qui ne fait même plus frissonner. Si MétéoSuisse réserve encore ses prévisions, plus personne ne craint aujourd’hui d’avoir froid et de connaître une pénurie d’électricité. Et pourtant. En 2018, notre pays avait enregistré une vague de froid atteignant les -28 °C dans certaines régions et même -15,6 °C en dessous de 1000 m.
La sécurité de notre approvisionnement n’est pas garantie. Des incertitudes demeurent sur les capacités d’importation, le développement des énergies renouvelables ou l’évolution de la consommation. Et une alliance de tous les dangers se profile.
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Sur le parcours criminel de Sajid et Naveed Akram se trouve l’île de Mindanao, aux Philippines. C’est dans ce repaire de l’Etat islamique en Asie du Sud-Est que les deux hommes ont passé près d’un mois avant de commettre leur massacre. Eclairage
Avec ses plages de sable fin, l’île de Mindanao aux Philippines évoque davantage des vacances que le djihad. C’est pourtant vers elle, à quelques milliers de kilomètres de la plage australienne de Bondi, que se tournent les regards des enquêteurs australiens après la pire fusillade de l’histoire du pays qui a fait 15 victimes, quasi toutes juives.
C’est en effet au sud de Mindanao qu’ont séjourné Sajid et Naveed Akram, le père et le fils qui ont commis ces crimes antisémites. Des deux hommes, seul Navid Akram devra répondre de ses actes, son père ayant été tué. Alors qu’il venait de sortir du coma mercredi, pas moins de 59 chefs d’accusation lui ont été notifiés par la police de Nouvelle-Galles du Sud, dont ceux de terrorisme et de meurtres (15 personnes ont été tuées). Interrogé il y a 6 ans par les services de la sécurité intérieure pour ses liens étroits avec une cellule terroriste de l’Etat islamique (EI) basée à Sydney, il n’avait pas été considéré comme une menace.
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Sélectionné dans une douzaine de festivals, et déjà primé au moins une dizaine de fois, le long-métrage de la réalisatrice argovienne. Il s’agit de la première sélection d’un film suisse sur la short list des Oscars depuis «Sister» d’Ursula Meier en 2013
«Heldin» («En première ligne») de Petra Volpe fait partie de la «short list» pour le prix du meilleur film international lors de la 98e cérémonie des Oscars à Los Angeles. Quatorze autres films ont été retenus dans cette première sélection.
Au total, 86 pays avaient posé leur candidature pour la compétition 2026 dans la catégorie International Feature Film, a annoncé mardi l’Académie du cinéma à Los Angeles.
Sélectionné dans une douzaine de festivals, et déjà primé au moins une dizaine de fois, «Heldin» de Petra Volpe est le film suisse, qui a attiré le plus de monde dans les salles helvétiques cette année, avec environ 201 500 entrées à ce jour et plus de 650 000 entrées à l’international dans les pays germanophones, selon SwissFilms. Présenté en première mondiale à la Berlinale, le film rend hommage au personnel soignant dans un hôpital suisse.
La dernière fois qu’un film suisse a été retenu sur la shorlist pour l’Oscar du meilleur film étranger, c’était en 2013 avec «Sister» (L’enfant d’en haut) d’Ursula Meier.
La sélection comprend quinze longs métrages dans cette catégorie. Les films «No Other Choice» (Corée du Sud), «The Voice of Hind Rajab» (Tunisie) ou «Belén» (Argentine) sont également en lice. La France a été retenue avec «Un simple accident», du réalisateur iranien Jafar Panahi, l’Autriche avec «Ballad of a Small Player» du cinéaste austro-suisse Edward Berger.
Le drame familial «Sentimental Value» (Norvège), le road movie «Sirât» (Espagne), «The Secret Agent» (Brésil), «Homebound» (Inde), «The President’s Cake» (Irak), «Kokuho» (Japon), «All That’s Left of You» (Jordanie), «Palestine 36» (Palestine), «Left-Handed Girl» (Taiwan) et «Sound of Falling» (Allemagne) complètent la liste.
«Sound of Falling» («In die Sonne schauen» en version originale, «Les Echos du passé» pour la version française) de la réalisatrice Mascha Schilinski doit notamment sa sélection à la photographie du Suisse Fabian Gamper. Cet Argovien de 40 ans, désormais installé à Berlin, fait d’ailleurs partie des 16 candidats sélectionnés pour l’Oscar de la meilleure photographie.
Ce film avait a été l’une des grandes surprises du Festival de Cannes cette année: le premier long métrage d’une réalisatrice presque inconnue, Mascha Schilinski, avec qui Fabian Gamper est en couple depuis leurs études à la Filmakademie Baden-Württemberg, était reparti avec le Prix du jury. Parmi les 15 candidats, cinq films seront nominés pour la finale le 22 janvier. La 98e cérémonie des Oscars aura lieu le dimanche 15 mars 2026.
Estimant que l’expertise commandée par Albert Rösti intègre peu la question des agglomérations, notamment transfrontalières, la conseillère nationale verte Delphine Klopfenstein Broggini interpelle le Conseil fédéral. L’action de la Genevoise est suivie par des élus d’autres cantons, comme le Tessin, Bâle, mais aussi Berne
Toujours très remonté contre le désormais fameux rapport Weidmann (ou rapport «Transports '45»), publié début octobre, Genève ne compte pas rester les bras croisés. Plus que tous les autres cantons romands, celui-ci est déçu, pour ne pas dire plus, estimant que cette expertise, qui va servir de base à la politique de mobilité à l’horizon 2045, ne prend pas assez en considération les réalités des grandes agglomérations, notamment transfrontalières. Et c’est à Berne que le combat continue dorénavant. Cette fin de session, la conseillère nationale verte Delphine Klopfenstein Broggini a déposé une interpellation pour questionner le Conseil fédéral sur sa politique en matière de transport pour les centres urbains. L’action se veut transpartisane, signée par l’ensemble de la députation genevoise, du parti écologiste jusqu’au MCG.
Dans un premier temps, le rapport Weidmann avait été salué pour avoir, pour la première fois, reconnu les sous-investissements en matière de transport dans la Suisse occidentale. Mais à sa lecture plus approfondie, le manque de prise en compte de la mobilité dans les agglomérations est très vite apparu, pour Delphine Klopfenstein Broggini, comme «une lacune majeure», alors que celles-ci concentrent 80% de la population et qu’elles sont les poumons économiques du pays. «La région lémanique génère un quart du PIB national», précise la parlementaire dans son texte. «L’expertise n’a pris en compte que les infrastructures à plus de 50 millions de francs, comme les grandes gares, sans se préoccuper de la manière dont on allait faire circuler les gens entre celles-ci», regrette encore l’écologiste.
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Accusé d’avoir violé une quadragénaire dans la cage d’escalier d’un hôtel, le prévenu affirme ne se souvenir de rien et plaide son acquittement. La plaignante, une psychologue qui s’était spécialisée dans les violences sexuelles, est venue témoigner de son propre traumatisme
Que s’est-il passé dans la cage d’escalier de cet hôtel du centre-ville de Genève une nuit de février 2024? Il ne faut pas compter sur Nabil*, 30 ans, pour en savoir plus. «Je ne me souviens de rien. J’avais beaucoup bu et pris de la drogue. Mais jamais je n’aurais fait de mal à quelqu’un.» Jugé depuis mercredi pour le viol d’une touriste américaine, le prévenu doit bien admettre qu’il est l’homme insistant montré par les images de vidéosurveillance en train d’embrasser cette mère de famille passablement éméchée et de la hisser plus loin dans le hall.
La suite de l’agression reprochée n’est pas filmée. Après vingt-quatre longues minutes hors champ de la caméra, on verra la plaignante, nue de la taille aux pieds, se précipiter dans la rue et le froid pour chercher de l’aide. L’homme va redescendre peu après, remonter sa braguette, quitter les lieux, puis revenir pour déposer le téléphone portable de la quadragénaire devant la porte.
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ÉDITORIAL. Malgré de nouvelles irrégularités, le Conseil d’Etat genevois a entériné les résultats de l’élection municipale du 30 novembre, après avoir annulé le premier scrutin. L’affaire pourrait relancer le vote «à l’ancienne»
Genève respire, mais d’un poumon seulement. Après l’annulation de l’élection de Vernier tenue en mars, le deuxième scrutin, organisé le 30 novembre, devrait enfin aboutir à l’installation du Conseil municipal dans la cinquième ville romande, comme l’a annoncé le gouvernement ce mercredi. Fin de l’histoire? Pas du tout. Le second vote est, lui aussi, entaché de fraudes.
Pourquoi annuler dans un cas et valider (sauf recours) dans l’autre? La différence tient à la taille de la triche, si l’on peut dire. Le nombre de bulletins litigieux détectés ne suffirait pas à modifier la répartition des sièges au Municipal verniolan. Les irrégularités ont quand même influé sur la place des candidats au sein de certaines listes. Autrement dit, la fraude a bien eu un impact.
Le Conseil d’Etat ne dit pas autre chose: il n’entérine pas l’élection de gaieté de cœur, mais après une pesée d’intérêts. Il préfère avaler la couleuvre de ce vote peu orthodoxe que de repartir à zéro et de laisser Vernier sans Conseil municipal.
On peut désapprouver cette décision, mais le gouvernement devait choisir entre deux mauvaises solutions. La «réduction» de la fraude d’un vote à l’autre ouvre quand même des questions dérangeantes: le changement est-il dû aux mesures mises en place, à la peur du gendarme ou, plus cyniquement, au fait que les fraudeurs ont appris de leurs erreurs, affiné leur technique… et réussi leur coup?
Qu’il y ait ou non un recours, rien ne sera plus comme avant pour la démocratie genevoise. Des changements dans les modalités du vote par correspondance seront indispensables, pour éviter que la perte de confiance ne détourne des urnes une population déjà passablement indifférente à la chose démocratique.
Sans préjuger des solutions techniques qui seront proposées, revaloriser les bureaux de vote pourrait contribuer à rétablir la confiance et à réduire l’impact des fraudes potentielles. Malgré les coûts supplémentaires, il faudra probablement étendre à nouveau les horaires d’ouverture des locaux de vote et inciter, par des campagnes d’information, la population à retrouver ses anciennes habitudes, pour rééquilibrer les différents modes d’expression démocratique.
Il serait d’ailleurs piquant, à l’ère de la cryptographie et de l’intelligence artificielle, que le remplissage de bulletins derrière un rideau, le dimanche matin dans une salle de gym, devienne le nec plus ultra de la sécurité du vote.
Les députés vaudois ont finalement accepté le projet de budget 2026. La présidente du Conseil d’Etat, Christelle Luisier, a été chahutée et critiquée. Elle admet une erreur de méthode. Elle estime avoir passé un col tout en se trouvant face à la montagne des économies à venir
Au sortir de la votation sur le budget 2026 du canton de Vaud, Christelle Luisier a accordé au Temps une interview dans laquelle elle livre ses premières réactions. La ministre PLR sort de ce long processus budgétaire épuisée mais soulagée d’être parvenue à convaincre une majorité de députés.
Dans un environnement régulatoire devenu moins strict, de nombreuses fintechs ont décidé de fonder leurs propres banques au pays de l’Oncle Sam. Cette évolution suscite certaines inquiétudes pour la stabilité financière américaine
Il est l’un des grands acteurs de la Silicon Valley à avoir franchi le pas. Le géant du paiement en ligne PayPal a déposé cette semaine une demande de licence bancaire (ILC) aux Etats-Unis, profitant d’un environnement régulatoire moins strict depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Si la requête est acceptée, la fintech pourrait «fournir plus efficacement des solutions de prêt aux petites entreprises aux Etats-Unis, tout en réduisant la dépendance vis-à-vis de sociétés tierces», indique la multinationale dans un communiqué publié lundi.
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CHRONIQUE. Lorsqu’un mâle prend le pouvoir au sein d’un groupe de babouins géladas, les petits sont en grave danger. Mais certaines femelles ont trouvé la parade. C’est ce qu’ont découvert des primatologues de l’Université du Michigan après quatorze ans d’observation. Leur étude est publiée dans la revue «Current Biology»
Vous connaissez peut-être l’histoire chez les lions: un mâle prend le pouvoir dans un groupe à la place de l’ancien et tue les lionceaux pour pouvoir s’accoupler avec les femelles. Le même phénomène est observé chez les babouins géladas. Ils vivent sur les hauts plateaux éthiopiens en groupe composé d’un mâle dominant, de son harem de femelles et de quelques jeunes mâles célibataires (attendant l’opportunité de prendre le pouvoir). Lorsque l’un de ces mâles détrône le dominant, il peut tuer les bébés du groupe, héritiers de l’ancien chef. En agissant ainsi, le nouveau leader s’assure que les femelles sont à nouveau disponibles: si elles n’allaitent plus, elles redeviennent fertiles. Il peut alors se reproduire et assurer sa descendance.
Mais les femelles résistent! On sait que chez certaines espèces, elles s’accouplent par exemple en cachette avec les mâles subordonnés. Quand l’un d’eux devient dominant, son incertitude quant à sa paternité le rend moins prompt à s’attaquer aux petits du groupe. Chez les géladas, c’est une autre stratégie qu’ont développée les femelles: elles bluffent! Les primatologues ont observé que, lors d’un changement de dominant, certaines d’entre elles affichent tous les signes extérieurs de l’ovulation (rougeur sur la région thoracique dépourvue de poils, gonflement du cou, postures et sollicitations sexuelles vers le mâle). Ces signes de fertilité apparaissent en moyenne six mois et demi avant ceux des femelles qui ne subissent pas de changement de chef.
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Le dessinateur Ugo Bienvenu signe, avec «Arco», son premier long métrage, un formidable récit de science-fiction racontant la rencontre, en 2075, d’une préado et d’un garçon venu du futur
Quelques mois après Amélie et la métaphysique des tubes, un film d’animation français sélectionné à Cannes puis récompensé à Annecy (Prix du public), voici Arco… un second film d’animation français sélectionné à Cannes puis récompensé à Annecy (Cristal du long métrage). A une adaptation d’un roman d’Amélie Nothomb se substitue alors un récit de science-fiction original, pour un enchantement similaire, tant ces deux productions déploient d’amples imaginaires, loin des propositions souvent efficaces mais aussi parfois formatées des grands studios américains.
Premier long métrage du virtuose touche-à-tout Ugo Bienvenu, qui a publié une dizaine de bandes dessinées tout en réalisant plusieurs courts métrages et clips vidéo (pour The Weeknd notamment) en marge de collaborations dans les domaines de la mode ou de l’opéra, Arco s’ouvre dans un futur indéterminé, à une époque où les humains vivent désormais sur des plateformes surélevées et ont acquis le pouvoir de voyager dans le temps grâce à des combinaisons arc-en-ciel. Arco rêve d’aller voir les dinosaures, mais il n’a pas encore 12 ans, l’âge requis pour ces déplacements spatiotemporels.
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L’Opéra de Lausanne termine l’année avec «Barbe-Bleue» d’Offenbach et retrouve le metteur en scène Laurent Pelly, pour une œuvre impertinente qui se moque de la soif de conquête et de la bourgeoisie
De Paris à Santa Fe, des grands titres jusqu’aux raretés, le metteur en scène Laurent Pelly arpente depuis trente ans les scènes lyriques par la face comédie. Au tournant des années 2000, Paris se pâmait devant une Belle Hélène créée en tandem avec le chef d’orchestre Marc Minkowski, suivie dans une farandole délirante par La Vie parisienne et La Grande-duchesse de Gérolstein. Quatorze Offenbach plus tard, Laurent Pelly a su sublimer la verve, les gouailles et les irrévérences du plus rieur et subversif des compositeurs. Rencontre à Lausanne à quelques jours de la première de Barbe-Bleue.
Le Temps: Depuis 1997, Jacques Offenbach s’est imposé comme l’un de vos compositeurs fétiches. Ressentez-vous une sorte de proximité avec lui dans la musique et dans sa pensée?
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C’est un premier tour de chauffe pour la ministre des Finances Karin Keller-Sutter et son plan d’allègement budgétaire. Le Conseil des Etats a limité les coupes prévues mais ne dément pas l’importance de l’exercice
Le plan d’allègement budgétaire fond comme neige au soleil. Pour la première fois, l’une des deux Chambres du parlement a examiné mercredi le programme de la ministre des Finances PLR Karin Keller-Sutter.
La conseillère fédérale veut freiner la hausse des dépenses, craignant que leur augmentation dépasse celle des recettes et aboutisse à des déficits structurels si importants que le frein à l’endettement pourrait ne plus être respecté. Elle a proposé un plan d’allègement budgétaire 2027 (PAB27) qui vise à réduire les dépenses fédérales de 2,4 milliards de francs en 2027 et de 3 milliards en 2028 et 2029. Si la majorité du Conseil des Etats, à l’exception de la gauche minoritaire, partage son constat, il a revu le programme à la baisse.
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Des procédures internes aux Etats-Unis retardent leur mise en œuvre effective. Les entreprises suisses sont dans l’attente du feu vert des douanes américaines, à l’exemple des chocolats Villars. Celui-ci devrait être donné jeudi
Après de longs mois d’attente, l’industrie d’exportation a poussé un grand soupir de soulagement la semaine dernière: les droits de douane américains sur les produits suisses ont été abaissés de 39% à 15%. L’accord est entré en vigueur avec effet rétroactif au 14 novembre, date de la signature de la déclaration d’intention avec Washington. Le problème, cependant, est que ces nouveaux taux ne sont pas encore réellement appliqués, a appris Le Temps.
«Des entreprises nous ont alertés sur le fait que la mesure n’était pas encore effective», explique Philippe Cordonier, responsable romand de Swissmem, la faîtière de l’industrie des machines. «Malgré l’annonce officielle des autorités, plusieurs de nos membres ont indiqué que leurs importateurs, distributeurs ou agents aux Etats-Unis leur avaient confirmé que la réduction des taxes n’était pas encore applicable.»
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Les tarifs appliqués aux produits suisses ont été plafonnés à 15% avec effet rétroactif au 14 novembre. Dans la pratique, le remboursement des taxes perçues en trop pourrait rapidement se transformer en casse-tête administratif pour les entreprises concernées
L’abaissement des droits de douane additionnels américains prévoit un effet rétroactif au 14 novembre, a annoncé le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) la semaine passée. Pour les entreprises, le remboursement des droits de douane pourrait toutefois s’avérer long et complexe. En effet, ce processus n’est pas automatique: il nécessite de faire une demande spécifique. De plus, les exportateurs suisses ne peuvent pas effectuer cette réclamation directement.
«Le remboursement ne bénéficie pas à l’exportateur suisse, sauf s’il est lui-même importateur et établi aux Etats-Unis», explique au Temps Alice Roy, spécialiste en commerce international chez Switzerland Global Enterprise, organisation chargée de la promotion des exportations et de la place économique. «Cette distinction n’a pas toujours été bien comprise: le remboursement revient uniquement à l’entité qui a réellement payé ces droits de douane à l’importation. Il s’agit le plus souvent de l’importateur américain: une filiale, un client, un distributeur ou un autre intermédiaire.»
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Quatre arrêts de Matveï Safonov lors de la séance de tirs au but permettent au PSG de venir à bout d'un très coriace Flamengo (1-1, 2-1 t.à.b). Les Parisiens, qui auraient pu l'emporter plus tôt dans une finale décevante, parachèvent une année quasi parfaite
Le Paris Saint-Germain a remporté mercredi à Doha la finale de la Coupe intercontinentale en dominant les Brésiliens de Flamengo aux tirs au but (1-1, 2-1 t.à.b) dans une séance où Matveï Safonov, le gardien russe du PSG, a détourné quatre tirs brésiliens sur cinq. Côté parisien, les internationaux français Ousmane Dembélé et Bradley Barcola ont manqué leur tir, alors que les deux Portugais Vitinha et Nuno Mendes ont marqué. C'est pourtant sur un penalty, transformé par l'Italo-Brésilien Jorginho (58e), que Flamengo était revenu au score en début de seconde mi-temps. Paris avait ouvert le score par le Géorgien Khvicha Kvaratskhelia, à la réception d'un centre de Désiré Doué (38e).
Cette finale – pour laquelle le PSG était directement qualifié alors que Flamengo a éliminé Cruz Azul (Mexique, champion de la Concacaf) puis Pyramids (Egypte, champion d'Afrique) – a été assez décevante sur le plan du jeu. Sans Achraf Hakimi (Coupe d'Afrique) et avec un Ousmane Dembélé sur le banc, le PSG n'a pas retrouvé la forme qui le rendait irrésistible au printemps. Avec plusieurs jeunes joueurs, les champions d'Europe sont parfois apparus un peu «tendres» face à des Brésiliens expérimentés, bien organisés et parfois truqueurs. Ils n'auraient pas dû être poussés aux tirs au but. Après l'ouverture du score, ils avaient le match en main alors que Flamengo n'a quasiment jamais inquiété Safonov après le penalty égalisateur.
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Franck Salaün publie un recueil poétique d’une grande intensité, comme une main tendue aux habitués du Café Al-Baqa, décimés par l’armée israélienne. Pour qu’ils ne meurent pas une seconde fois
Comment réagir à un événement tragique auquel on assiste de loin, en spectateur impuissant? Le 30 juin 2025, un tir de missile israélien s’abattait sur un célèbre café de la ville de Gaza, tuant 41 personnes et faisant des dizaines de blessés. Construit près du port, le Café Al-Baqa était un point de rencontre prisé autant pour sa vue sur la mer que pour sa connexion internet, où se pressaient artistes, étudiants, écrivains et journalistes, mais aussi les familles en quête de distraction. Fenêtre ouverte sur l’ailleurs, il offrait une oasis de liberté et de discrète insouciance au milieu d’une guerre à huis clos.
La destruction apparemment gratuite d’un tel lieu de vie créa un début d’indignation dans l’opinion mondiale, avant d’être bien vite éclipsée par d’autres faits d’une gravité égale ou supérieure. Franck Salaün, qui enseigne la littérature française à l’Université de Montpellier, a voulu sauver cet épisode de l’oubli où s’engouffrent les fils d’information en le mettant au centre d’un recueil poétique d’une grande intensité sur le drame des Palestiniens. La fermeture de Gaza aux médias internationaux agit comme un puissant levier d’empathie où l’imagination prend le relais du reportage pour transmettre quelque chose de ces vies broyées, à la fois si loin et si proches.
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Cette confirmation intervient après plusieurs revirements de Donald Trump et des mois de tâtonnements autour de l’avenir de la prestigieuse agence spatiale
Le Sénat américain a approuvé mercredi la nomination du milliardaire Jared Isaacman, un proche d’Elon Musk, à la tête de la Nasa. Agé de 42 ans, cet homme d’affaires qui a fait fortune dans les paiements en ligne va prendre la tête d’une institution menacée par d’importantes coupes budgétaires et sous pression politique pour envoyer au plus vite des astronautes sur la Lune et Mars.
Après avoir semblé vouloir privilégier l’exploration de la planète rouge, l’administration Trump apparaît aujourd’hui vouloir se concentrer davantage sur un retour au plus vite des Américains sur le satellite naturel de la Terre, où les Chinois veulent également se poser.
Jared Isaacman s’est ainsi engagé début décembre à remporter la compétition spatiale à laquelle se livrent les deux plus grandes puissances mondiales. «Les Etats-Unis retourneront sur la Lune avant notre grand rival, et nous y établirons une présence durable», a-t-il promis devant une commission d’élus.
De plus en plus de voix se sont néanmoins élevées ces derniers mois aux Etats-Unis pour alerter sur la possibilité que Pékin arrive premier, face aux multiples retards accumulés par le programme lunaire Artémis de la Nasa.
A la tête de l’agence, Jared Isaacman devra notamment s’assurer qu’Elon Musk livre dans les temps l’alunisseur qui lui a été commandé, ce qui suscite des inquiétudes quant à un possible conflit d’intérêts, les deux hommes étant réputés proches. Jared Isaacman a en effet volé à deux reprises avec la société SpaceX d’Elon Musk et était devenu en 2024 le premier astronaute privé à effectuer une sortie extra-véhiculaire dans l’espace. Malgré sa proximité avec Elon Musk, il est soutenu par de nombreux acteurs du secteur spatial qui le considèrent compétent et passionné.
Il avait été nommé par Donald Trump en décembre 2024 pour prendre la direction de la Nasa, mais s’était vu retirer cet appui en avril avant d’être renommé par le président républicain début novembre. Ces revirements étaient survenus sur fond de vives tensions au printemps entre le républicain et le multimilliardaire Elon Musk, qui semblent avoir depuis renoué.
L'accord sur cinq ans entre Youtube et l'Académie des Oscars, dévoilé mercredi, doit permettre de toucher un public plus large. L'audience télévisée de la cérémonie est en chute ces dernières années
Les Oscars quittent la télévision traditionnelle pour le streaming. La cérémonie sera diffusée en exclusivité sur YouTube à partir de 2029, a annoncé mercredi son Académie.
Après des décennies de retransmission télévisée sur ABC, la cérémonie des plus prestigieuses récompenses du monde du cinéma sera alors diffusée uniquement en ligne, en vertu de l'accord sur cinq ans dévoilé mercredi.
Cette décision de l'Académie des Oscars doit permettre d'atteindre «la plus grande audience possible dans le monde, ce qui sera bénéfique pour nos membres et le monde du cinéma», a déclaré dans un communiqué le directeur général de l'Académie des Oscars Bill Kramer et sa présidente Lynette Howell Taylor.
L'audience de la cérémonie des Oscars, qui rassemble habituellement les plus grandes stars de Hollywood, réunit en général autour de 20 millions d'Américains et des millions d'autres dans le monde, contre quelque 40 millions il y a une dizaine d'années.
ABC, détenue par le groupe Disney, va retransmettre la cérémonie jusqu'en 2028, pour la 100e édition des Oscars.
En passant ensuite sa cérémonie sur YouTube, du géant Google/Alphabet, l'Académie américaine des arts et des sciences du cinéma fait le choix du secteur du streaming, un secteur qui grignote depuis des années des parts de marchés à la télévision et aux salles de cinéma.
Les géants du streaming, de Netflix à Amazon, sont parvenus ces dernières années à attirer des grands noms du cinéma, à l'aide de millions de dollars et malgré les réticences d'un milieu très attaché au grand écran. Sur le marché du petit écran, YouTube arrive comme première plateforme de streaming en durée de visionnage, devant Netflix.
L'accord passé avec la plateforme historique de vidéos sur Internet va permettre à l'Académie de bénéficier de «la très grande influence de YouTube», relève encore l'institution hollywoodienne.
Le montant du contrat n'a pas été révélé. «Le montant qu'était prêt à payer YouTube» était trop important pour que Disney puisse suivre, écrit le site spécialisé Deadline, citant des sources anonymes.
«Nous souhaitons à l'Académie des arts et des sciences du cinéma le meilleur pour la suite», a déclaré un porte-parole d'ABC.
L'audience télévisée des Oscars a baissé ces dernières années, entre pandémie de Covid-19 et changement d'habitude de visionnage, notamment chez les plus jeunes. La dernière édition a été vue par 19,69 millions de personnes, avec pour la première fois une diffusion simultanée sur ABC, propriété de Disney, et sur la plateforme de streaming de Disney, Hulu.
Le président ukrainien a estimé mercredi que la Russie se préparait à mener une nouvelle «année de guerre» en Ukraine en 2026. Vladimir Poutine a affirmé que les objectifs de Moscou dans le pays seraient «sans aucun doute atteints». Notre suivi
Spéculation. Comment la ligne de front en Ukraine s’est transformée en un casino mondial… en ligne
Concessions. L’Ukraine est-elle prête à renoncer à sa «forteresse du Donbass» en échange de la paix avec Moscou?
Présidentielle. En Ukraine, «la sécurité des électeurs est cruciale, une fois qu’elle sera garantie, les élections pourront avoir lieu»
Bruxelles. Avoirs russes gelés, l’épine belge dans le pied de l’UE
Enquête. Des «mercenaires malgré eux» enrôlés dans l’armée russe mettent l’Afrique du Sud dans l’embarras
Analyse. Comment Genève s’est replacée dans les négociations sur l’Ukraine
Décryptage. Comment comprendre le plan Trump en 28 points pour mettre fin à la guerre contre l’Ukraine?
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Au lendemain de l'annonce américaine d'un blocus contre les pétroliers se rendant ou partant du Venezuela, Nicolas Maduro dénonce «une menace directe contre la souveraineté, le droit international et la paix». L'ONU invite Washington et Caracas «à la retenue»
Les Nations unies ont appelé, mercredi, à «éviter toute nouvelle escalade» entre les Etats-Unis et le Venezuela, qui assure que le blocus naval américain n'affecte pas ses opérations. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, «appelle à la retenue et à un apaisement immédiat de la situation», a dit un de ses porte-parole mercredi, au lendemain de l'annonce américaine d'un «blocus total» contre les pétroliers sous sanctions se rendant ou partant du Venezuela.
Un communiqué du ministère des Affaires étrangères vénézuélien a relaté l'entretien téléphonique entre le président Nicolas Maduro et Antonio Guterres auprès duquel il «a dénoncé les récentes déclarations publiques du président des Etats-Unis (...) dans lesquelles il a affirmé de manière inacceptable que le pétrole, les richesses naturelles et le territoire vénézuéliens lui appartenaient».
Nicolas Maduro «a souligné que de telles déclarations doivent être rejetées catégoriquement par les Nations unies, car elles constituent une menace directe contre la souveraineté, le droit international et la paix», ajoute le texte, alertant sur les «graves implications pour la paix régionale».
Malgré l'annonce de blocus, la compagnie pétrolière nationale (PDVSA) a affirmé mercredi que «les opérations d'exportation de pétrole brut et de produits dérivés se déroulent normalement. Les pétroliers continuent de naviguer en toute sécurité».
Pour justifier son annonce qui a fait monter les prix du pétrole sur les marchés, Donald Trump a estimé mardi que le Venezuela utilise le pétrole pour financer «le narcoterrorisme, la traite d'êtres humains, les meurtres et les enlèvements».
Faisant référence à la forte présence militaire américaine dans les Caraïbes, dont le plus grand porte-avions du monde, il a averti: «Le Venezuela est complètement encerclé par la plus grande armada jamais assemblée dans l'histoire de l'Amérique du Sud». Mercredi, Donald Trump a réaffirmé que les forces américaines ne «laisseraient passer personne qui ne devrait pas passer», suggérant que c'est «juste un blocus», et a accusé le Venezuela d'avoir pris «tout notre pétrole».
L'opposante vénézuélienne Maria Corina Machado, prix Nobel de la paix 2025, qui a quitté Oslo sans que sa destination prochaine ne soit connue, a elle salué le durcissement de la politique américaine contre Caracas après avoir appelé ce week-end à augmenter la «pression» afin que «Maduro comprenne qu'il doit partir».
Le déploiement américain, qui a bombardé des embarcations en provenance du Venezuela au nom de la lutte contre le narcotrafic, tuant au moins 95 personnes sans jamais fournir de preuve de leur implication dans un quelconque trafic, «ne fera que s'accroître, et le choc qu'ils subiront sera sans précédent», a encore averti Donald Trump, qui maintient le flou sur une possible intervention terrestre au Venezuela.
Le ministre de la Défense vénézuélien, Vladimir Padrino, a affirmé mercredi que l'armée vénézuélienne n'est «pas intimidée» par «les menaces grossières et arrogantes» de Trump.
Mercredi, les Etats-Unis ont annoncé l'envoi de troupes en Equateur, principal port de départ de la cocaïne produite dans la région, pour une «opération temporaire» contre le narcotrafic.
La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, en a appelé mercredi aux Nations unies pour «éviter une effusion de sang» au Venezuela. «Qu'elle que soit l'opinion» que l'on peut avoir de Nicolas Maduro, la position du Mexique «sera toujours une opposition aux interventions (...) et aux ingérences étrangères».
Le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a dit mercredi à son homologue vénézuélien Yvan Gil l'opposition de Pékin à toute tentative d'«intimidation unilatérale» et dit soutenir «chaque pays dans la défense de sa propre souveraineté et de sa dignité nationale». «Le Venezuela a le droit de développer de manière indépendante une coopération mutuellement bénéfique avec d'autres pays», a déclaré le ministère chinois des Affaires étrangères dans son résumé de l'entretien.
Le blocus américain est «un exemple manifeste de piraterie d'Etat et de brigandage armé en mer», a estimé le gouvernement iranien dans un communiqué, ajoutant que «les menaces, les blocus économiques et le recours à la force contre un Etat indépendant constituent une violation évidente des principes fondamentaux de la Charte des Nations unies».
Aus Etats-Unis, Joaquin Castro, représentant démocrate du Texas, a dénoncé sur X le blocus naval, selon lui «incontestablement un acte de guerre. Une guerre que le Congrès n'a jamais autorisée et dont le peuple américain ne veut pas». La chambre des représentants, à majorité républicaine, devra se prononcer jeudi sur une résolution «enjoignant au président de mettre fin aux hostilités», a-t-il affirmé. Chaque député «aura l'occasion de décider s'il soutient l'envoi d'Américains dans une nouvelle guerre de changement de régime».
A l’occasion du bilan de l’année, la directrice de l’ONU à Genève a dressé a réaffirmé l’importance de Genève dans le multilatéralisme. L’institution compte s’ouvrir davantage au public en 2026
L’ONU à Genève estime avoir été «plus forte» cette année. Le nombre de réunions a augmenté par rapport à l’année précédente pour s’établir à près de 8800, a annoncé mardi la directrice générale à la presse.
Malgré les «conditions difficiles», «nous avons obtenu des résultats plutôt tangibles, insiste Tatiana Valovaya. «Nous devenons plus forts», dit-elle. Deux cents réunions supplémentaires ont été facilitées par rapport à l’année précédente.
«Genève reste un site très important pour des rencontres, pour le dialogue multilatéral», insiste la directrice générale. Près d’un million de personnes sont venues cette année au Palais des Nations pour des discussions.
Cette année, les coupes américaines et d’autres pays ont provoqué d’importantes réductions de postes dans les différentes agences onusiennes présentes à Genève. Largement plus de 10000 emplois ont été biffés aux sièges ou dans les bureaux dans d’autres pays par ces entités.
Le secrétariat est moins affecté, en attendant les coupes de 18% avec la réforme plus large lancée depuis New York. Tatiana Valovaya explique que l’élimination de 59 postes pour son administration, son bureau, de même que la bibliothèque et les archives, a été proposée. Sans parler des départs volontaires et pré-retraites.
A ce chiffre s’ajoutent ceux des conférences, de la sécurité et d’autres divisions que la directrice générale ne souhaite pas encore dévoiler parce qu’ils dépendent aussi de New York. Des co-facilitateurs de la réforme sont attendus en janvier à Genève.
Des délocalisations pourraient aussi avoir lieu sur des postes administratifs qui ne prévoient aucun contact avec les Etats membres, selon Tatiana Valovaya. «Nous sommes absolument sûrs que l’ONU à Genève et la Genève internationale vont continuer à jouer un rôle très important», dit-elle.
L’année prochaine sera celle où l’ONU à Genève va s’ouvrir davantage encore au public. Le nouveau Portail des Nations, financé par la Fondation pour Genève, doit être inauguré fin février par le secrétaire général Antonio Guterres. Au total, 180000 visiteurs sont attendus chaque année.
Une autre donation doit permettre un nouveau bâtiment pour les archives, selon Tatiana Valovaya. L’Assemblée générale de l’ONU a aussi accordé en juin une rallonge de 88 millions de francs, moins que les 118 millions demandés pour faire face à l’inflation.
Les travaux ont pris du retard et l’enveloppe est passée de plus de 830 millions de francs, garantis par des prêts suisses, à plus de 900 millions. Ils doivent se terminer fin 2027. «C’est un délai réaliste», explique la directrice.
Ouvert il y a 3 ans, la première banque de lait de Suisse romande est devenue un maillon essentiel du soin aux nouveau-nés les plus fragiles. Visite guidée avec sa responsable
La Suisse, pays de banques et de lait, a tardé à miser sur les banques de lait maternel. Alors que la première au monde ouvrait à Vienne en 1909, il a fallu attendre 1938 pour voir naître un lactarium à Bâle, et 2022 pour la Suisse romande. Depuis, au CHUV, le lait maternel est devenu un trésor soigneusement protégé.
A la tête du lactarium lausannois, Céline Fischer Fumeaux, médecin cheffe dans le Service de néonatologie et responsable du Centre de nutrition infantile, orchestre la circulation de «l’or blanc» entre donneuses et receveurs, les nouveau-nés prématurés ou atteints de pathologies à risque. Depuis son ouverture près de 800 litres ont été distribués à environ 600 bébés. «C’est un immense travail d’équipe», souligne-t-elle.
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En janvier dernier, le conseiller fédéral Beat Jans a présenté le plan de la Confédération pour sortir de la spirale de l’endettement. Le National est entré en matière sur le sujet ce mardi, tout en y apportant quelques modifications
En Suisse, il est très difficile, voire impossible, de sortir de la spirale de l’endettement. Cette situation inextricable nécessite une nouvelle base légale, qui occupe le Conseil fédéral depuis 2018. Pour l’exécutif, il est nécessaire de combler cette lacune en proposant un plan d’assainissement des dettes des personnes physiques. Le projet a été présenté par Beat Jans en janvier et prévoit qu’en cas d’insolvabilité durable, il soit possible d’effacer l’ardoise et d’obtenir une seconde chance.
Le projet a été débattu pour la première fois ce mardi au Conseil national. Avant le vote sur l’entrée en matière, les fronts étaient très clairs: l’UDC et une minorité d’élus PLR et du Centre ne voulaient pas entendre parler du projet, tandis que les autres formations étaient prêtes à combler ce vide juridique, moyennant quelques aménagements.
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Les doubles noms de famille font leur grand retour, après qu’ils ont été abandonnés lors de la dernière réforme de 2013. Le parlement met sous pli de nouvelles modifications qui offrent de nombreuses libertés aux futurs époux
Quel nom adopter au moment du mariage? Lequel transmettre à ses enfants? Le parlement rebat les cartes. Après quatre années de débats nourris, la réforme du droit du nom arrive dans sa phase décisive. Le Conseil national s’est penché sur le dossier mardi. Si les grands principes sont arrêtés, deux points continuent d’opposer les deux Chambres.
OPINION. «A trop jouer les Calimero, les enseignants vaudois risquent de perdre l’opinion publique»: l’éditorial du «Temps» du 9 décembre consacré à la grève du service public vaudois a suscité plusieurs réactions vives, dont celle-ci, signée par plusieurs enseignants et membres du Gymnase de Burier* au nom de leur Assemblée générale, le 15 décembre 2025
* Les noms figurent au bas de cette tribune.
Qu’on se le dise: le corps enseignant, pris à partie dans l’éditorial du Temps du 9 décembre, ne se mobilise pas ou ne fait pas grève pour des raisons corporatistes, mais par solidarité avec d’autres secteurs de l’Etat de Vaud afin de préserver l’accès à un service public de qualité.
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Il y a un siècle était inauguré le Palais des expositions de Plainpalais. Cent ans plus tard, le marché des salons souffre et Palexpo planche sur la suite. L’Etat de Genève, actionnaire majoritaire, a décidé d’investir 12 millions de francs pour l’organisation de congrès
On vient de Thurgovie pour présenter en tenue de soirée ses vaches lors de Swiss Expo, de Floride pour performer avec ses chevaux au Concours hippique international de Genève ou simplement en course d’école depuis Puplinge pour se faire dédicacer un Yakari au Salon du livre. Depuis la construction de ses premières halles à la fin des années 1970, Palexpo a vu bien des générations applaudir, piétiner, rire et faire le pied de grue. Mais lorsque le Salon de l’automobile a été contraint de tirer la prise l’an dernier, après des années de perte de vitesse, le centre de congrès et d’exposition – détenu aujourd’hui à 87% par l’Etat de Genève – a tremblé.
Le Salon de l’auto était son plus gros client. Au commencement, il était même sa raison d’être. C’est pour lui qu’a été imaginé initialement le Palais des expositions de Plainpalais, ancêtre de Palexpo, en 1926. C’est aussi pour répondre à son appétit en mètres carrés et en infrastructures que les premières halles ont été inaugurées au Grand-Saconnex en 1981. «Nous sommes tous des enfants du Salon de l’auto. Sa fin a été extrêmement compliquée à vivre», a déclaré mardi le directeur général de Palexpo, Claude Membrez, sous les néons blancs de la halle numéro un. L’arrivée du salon horloger Watches and Wonders a toutefois permis à la société de rebondir après la pandémie. Surtout, a annoncé Claude Membrez: «Nous n’avions pas attendu cette cagade pour préparer l’avenir.»
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Après deux ans d’intenses négociations, un accord a enfin été trouvé pour corriger un manque à gagner de 65 millions pour le Jura, lié au système péréquatif et induit par le transfert de Moutier. Les cantons contributeurs de la péréquation se sont finalement engagés à compenser cette somme sur cinq ans
Le canton du Jura peut pousser un ouf de soulagement. A seulement deux semaines de l’arrivée de Moutier, effective au 1er janvier 2026, une solution a enfin été trouvée pour régler la question du manque à gagner de 65 millions de francs occasionné par le transfert de la cité prévôtoise dans le cadre de la péréquation financière (RPT). La Conférence des cantons contributeurs de ce système de solidarité intercantonale s’est en effet engagée à compenser cette somme, par tranches de 13 millions sur cinq ans. «C’est une excellente nouvelle qui donne de l’oxygène à notre canton et qui démontre que la solidarité confédérale n’est pas un vain mot», réagit ce mardi la ministre jurassienne des Finances, Rosalie Beuret Siess.
Pourtant les écueils ont été nombreux dans ce dossier aussi technique que sensible, qui a mobilisé l’entier des autorités jurassiennes pendant près de deux ans. Pour rappel, le transfert historique de Moutier, fêté comme il se doit, n’en mettait pas moins le Jura dans une situation financière délicate. En effet, selon le système de calcul de la RPT, dont le canton du Jura est l’un des principaux bénéficiaires, la commune ne sera prise en compte entièrement dans les chiffres jurassiens qu’à partir de 2032, soit six ans après son accueil. Le manque à gagner total allait s’élever à 140 millions que le canton de Berne a accepté de compenser partiellement à hauteur de 75 millions de francs, dans le cadre du Concordat négocié sous l’égide de la Confédération.
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La tuerie de Sydney exacerbe l’angoisse de la communauté juive, déjà confrontée à une multiplication d’actes antisémites depuis le 7 octobre 2023 et la guerre à Gaza
La vie continue pour les juifs de Suisse, malgré la tristesse et l’angoisse, qui est montée d’un cran. Dimanche, deux tueurs mitraillaient une foule rassemblée à Sydney pour le premier soir de Hanoukka, la fête juive des lumières qui dure jusqu’à lundi prochain. La tuerie, qui a fait 15 victimes et des dizaines de blessés, n’a pas dissuadé le Habad, le même mouvement orthodoxe juif qui organisait le rassemblement de Sydney, de convier à l’allumage de la quatrième bougie mercredi soir au centre-ville de Genève.
«Nous organisons cette célébration chaque année, dit-on au Habad, à Genève. L’an dernier, environ 500 personnes étaient venues passer un moment convivial autour d’un vin chaud et de beignets qu’on mange traditionnellement pour Hanoukka.» «Même si je ne suis pas un juif orthodoxe, j’y serai», lance Johanne Gurfinkiel. Le secrétaire général de la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (Cicad) témoigne qu’il sera bien seul dans son entourage à s’y rendre malgré les mesures de protection. «Un proche m’a dit qu’il fallait être inconscient pour aller dans un rassemblement juif», rapporte Johanne Gurfinkiel.
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A l’issue du deuxième débat budgétaire, l’incertitude demeure au Grand Conseil vaudois. Malgré des débats plus disciplinés après le retrait de deux décrets, aucun camp ne se dégage clairement pour assurer une majorité en vue du vote final de mercredi
«Je suis dans l’expectative», témoigne Christelle Luisier, à la fin du deuxième débat qui s’est terminé hier vers 20h. La présidente du Conseil d’Etat vaudois saura dans moins de vingt-quatre heures si leur stratégie – celle de retirer deux décrets dont celui sur la contribution de crise de 0,7%– fut la bonne.
Mardi, les députés vaudois ont été plus disciplinés que les quatre jours précédents. Les échanges menant aux votes ont souvent été brefs, même si la tension est toujours papable dans l’arène, place du Château Saint-Maire.
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La session parlementaire de décembre est décisive pour les finances fédérales: après le budget, les sénateurs se penchent ce 17 décembre sur le «programme d’allègement budgétaire». Arides au prime abord, ces débats dicteront les politiques publiques du futur
Des finances publiques dépend l’action politique. Elles définissent les priorités, ont des répercussions sur les cantons et la population. Ce mois de décembre leur fait la part belle. Après le budget 2026, les sénateurs traiteront du «programme d’allègement budgétaire» (PAB27) de la Confédération mercredi.
Deux visions s’affrontent autour de ce PAB27 et se déploient sur un champ de bataille sémantique: «plan d’économie» pour les plus récalcitrants que l’on trouve à gauche de l’échiquier politique, «frein à la croissance des dépenses» pour les autres, emmenés par Karin Keller-Sutter, ministre PLR des Finances. Il doit débuter en 2027 et permettre d’économiser 2,4 milliards de francs cette première année, puis environ 3 milliards de francs en 2028 et 2029.
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La présidente de la première Cour de droit pénal prend sa retraite après avoir atteint la limite d’âge légale. La Genevoise aura passé dix-huit ans à Mon-Repos. L’occasion de revenir sur son parcours de magistrate, ponctué d’anecdotes marquantes
Dix-huit années passées au Tribunal fédéral, dont seize à la Cour de droit pénal, à rendre des arrêts toujours très attendus, et souvent redoutés. On imagine l’immense émotion de Laura Jacquemoud-Rossari à l’heure de prendre congé. La Genevoise, qui compte plus de quarante ans de magistrature à son actif, sera présente ce mercredi sous la Coupole pour recevoir les hommages de circonstance. L’occasion de revenir sur la carrière de celle que le Journal de Genève décrivait déjà en 1985, sous la plume de Sylvie Arsever, comme «parlant avec beaucoup de talent et d’autorité». A l’époque, elle était encore jeune substitute du procureur général et soutenait l’accusation dans une affaire de meurtre.
C’est en musique que la juge fédérale a été fêtée par sa Cour, le 4 décembre dernier. Et parmi les morceaux joués ce soir-là, Laura, évidemment. Pas la chanson de Johnny, mais le fameux thème, devenu un standard du jazz, du film d’Otto Preminger. Le titre de cette énigme policière dramatique, questionnant déjà la place de la femme dans la société, avait inspiré ses parents au moment de choisir un prénom. C’était en 1957. Des années plus tard, en entrant dans le monde judiciaire, cette place n’avait encore rien d’une évidence.
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CHRONIQUE. La Suisse, à son tour, vient de publier sa stratégie de sécurité 2026. Diagnostic et priorités y sont nets; quant à son financement, il importe que les dépenses pour l’armée ne se fassent pas au détriment de la justice sociale, écrit François Nordmann, pour conserver la paix civile
Le hasard veut que, huit jours après Donald Trump, le Conseil fédéral publie à son tour un document de stratégie, «Pour une politique de sécurité 2026», pour la Suisse. Il est inutile de préciser que les deux textes n’ont rien en commun: Berne a mis en chantier le sien dès le premier semestre de 2024, et il est maintenant ouvert à la consultation. Il sera finalisé l’été prochain et transmis au parlement, qui pourra en débattre mais n’aura pas à se prononcer par un vote.
Le premier chapitre frappe par la clarté et la fermeté de son analyse de la menace; certains le jugent alarmiste. La situation ne cesse de se dégrader depuis l’agression de la Russie contre l’Ukraine. Le risque d’une guerre entre les Etats membres de l’OTAN et la Russie est évoqué et la Suisse ne serait pas épargnée. Elle est déjà la cible d’attaques hybrides visant avant tout les infrastructures critiques, le réseau de transport et les points de transit de l’énergie électrique et du gaz naturel. Elle est particulièrement désarmée face à la guerre des drones, qui est l’une des caractéristiques des combats en Ukraine. Les Etats-Unis, décrits il y a 2 ans encore comme le garant de la sécurité européenne, ne sont plus un partenaire fiable, ce qui change considérablement la donne – c’est le moins que l’on puisse dire.
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Déjà soutenu par le PLR, le candidat de l’UDC à la succession de Rebecca Ruiz a obtenu mercredi à l’unanimité le soutien du Centre, membre de l’Alliance vaudoise
Réuni mardi soir en assemblée générale, le Centre Vaud a arrêté sa position en vue de l’élection complémentaire au Conseil d'Etat du 8 mars. Il a décidé à l’unanimité de soutenir le candidat de l’Alliance vaudoise, l’UDC Jean-François Thuillard.
Alors que plus de 87% de ses membres étaient présents, le Centre, membre de l’Alliance vaudoise aux côtés du PLR et de l’UDC, a annoncé dans un communiqué soutenir «avec enthousiasme» et «sans aucune voix contraire» le candidat UDC qui se présente à la succession de la socialiste Rebecca Ruiz.
Député et ex-président du Grand Conseil, Jean-François Thuillard a été le premier candidat à sortir du bois. Il a d’ores et déjà reçu le soutien du PLR. Le Parti socialiste a choisi pour sa part de présenter l’ancien conseiller national Roger Nordmann pour défendre le siège de sa camarade socialiste. La gauche radicale lance elle la conseillère communale lausannoise d’Ensemble à gauche, Agathe Raboud Sidorenko.
Adopté de justesse après un double scrutin et des semaines de tensions inédites, le budget vaudois 2026 a profondément divisé le Grand Conseil. Revirements, critiques sévères du Conseil d’Etat et fractures au sein des partis ont marqué un vote appelé à rester dans les annales
L’image du jour restera probablement celle du ouf poussé discrètement par Christelle Luisier à l’issue du vote final. Le parlement vaudois a accepté par 94 voix pour, 44 contre et 6 abstentions, le projet de budget 2026. Les députés ont dû s’y reprendre à deux fois. Le premier scrutin n’a pas permis de détacher une majorité absolue, à dix voix près. C’est seulement lors du deuxième vote que les choses ont basculé grâce au revirement de certains députés UDC, PLR et Les Vert·e·s.
Premier chef de groupe à prendre la parole en amont du vote, Nicolas Suter (PLR) a tenté de sauver la face du Conseil d’Etat en rappelant que ce budget «n’était pas un saccage du service public»: «Nous avons tous notre propre couleuvre à avaler, pour diverses raisons. Mais pour le bien des institutions, ça serait important qu’il y ait 76 députés qui votent ce budget. Le PLR assumera ses responsabilités: la moitié de nos députés se prononceront en faveur.»
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L’expertise graphologique a montré que des irrégularités ont bien été commises, mais le gouvernement estime que leur impact est «limité». Les résultats sont publiés, en attendant une validation formelle. Le PS sera le premier parti d’un parlement qui, par ailleurs, se droitise
La vie sans Conseil municipal ne sera peut-être bientôt plus qu’un mauvais souvenir à Vernier. Mercredi, le gouvernement genevois a décidé de publier les résultats de l’élection du 30 novembre, première étape avant une validation formelle. Si l’expertise graphologique a confirmé des irrégularités sur près de 200 bulletins, le Conseil d’Etat pointe que leur impact sur les résultats est «limité» dans la mesure où elles ne modifient pas la répartition des sièges par parti. Après avoir procédé à «une pesée des intérêts», il a estimé que la nécessité pour la commune de retrouver son parlement «l’emportait».
«Nous avons considéré que l’intérêt public d’avoir un Conseil municipal installé et une ville qui peut poursuivre ses projets commande d’aller de l’avant», a expliqué face à la presse son président, Thierry Apothéloz. Après l’annulation du premier scrutin en mars en raison d’une fraude électorale manifeste, la seconde élection a également été entachée de soupçons.
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Sélectionné dans une douzaine de festivals, et déjà primé au moins une dizaine de fois, le long-métrage de la réalisatrice argovienne. Il s’agit de la première sélection d’un film suisse sur la short list des Oscars depuis «Sister» d’Ursula Meier en 2013
«Heldin» («En première ligne») de Petra Volpe fait partie de la «short list» pour le prix du meilleur film international lors de la 98e cérémonie des Oscars à Los Angeles. Quatorze autres films ont été retenus dans cette première sélection.
Au total, 86 pays avaient posé leur candidature pour la compétition 2026 dans la catégorie International Feature Film, a annoncé mardi l’Académie du cinéma à Los Angeles.
Sélectionné dans une douzaine de festivals, et déjà primé au moins une dizaine de fois, «Heldin» de Petra Volpe est le film suisse, qui a attiré le plus de monde dans les salles helvétiques cette année, avec environ 201 500 entrées à ce jour et plus de 650 000 entrées à l’international dans les pays germanophones, selon SwissFilms. Présenté en première mondiale à la Berlinale, le film rend hommage au personnel soignant dans un hôpital suisse.
La dernière fois qu’un film suisse a été retenu sur la shorlist pour l’Oscar du meilleur film étranger, c’était en 2013 avec «Sister» (L’enfant d’en haut) d’Ursula Meier.
La sélection comprend quinze longs métrages dans cette catégorie. Les films «No Other Choice» (Corée du Sud), «The Voice of Hind Rajab» (Tunisie) ou «Belén» (Argentine) sont également en lice. La France a été retenue avec «Un simple accident», du réalisateur iranien Jafar Panahi, l’Autriche avec «Ballad of a Small Player» du cinéaste austro-suisse Edward Berger.
Le drame familial «Sentimental Value» (Norvège), le road movie «Sirât» (Espagne), «The Secret Agent» (Brésil), «Homebound» (Inde), «The President’s Cake» (Irak), «Kokuho» (Japon), «All That’s Left of You» (Jordanie), «Palestine 36» (Palestine), «Left-Handed Girl» (Taiwan) et «Sound of Falling» (Allemagne) complètent la liste.
«Sound of Falling» («In die Sonne schauen» en version originale, «Les Echos du passé» pour la version française) de la réalisatrice Mascha Schilinski doit notamment sa sélection à la photographie du Suisse Fabian Gamper. Cet Argovien de 40 ans, désormais installé à Berlin, fait d’ailleurs partie des 16 candidats sélectionnés pour l’Oscar de la meilleure photographie.
Ce film avait a été l’une des grandes surprises du Festival de Cannes cette année: le premier long métrage d’une réalisatrice presque inconnue, Mascha Schilinski, avec qui Fabian Gamper est en couple depuis leurs études à la Filmakademie Baden-Württemberg, était reparti avec le Prix du jury. Parmi les 15 candidats, cinq films seront nominés pour la finale le 22 janvier. La 98e cérémonie des Oscars aura lieu le dimanche 15 mars 2026.
Estimant que l’expertise commandée par Albert Rösti intègre peu la question des agglomérations, notamment transfrontalières, la conseillère nationale verte Delphine Klopfenstein Broggini interpelle le Conseil fédéral. L’action de la Genevoise est suivie par des élus d’autres cantons, comme le Tessin, Bâle, mais aussi Berne
Toujours très remonté contre le désormais fameux rapport Weidmann (ou rapport «Transports '45»), publié début octobre, Genève ne compte pas rester les bras croisés. Plus que tous les autres cantons romands, celui-ci est déçu, pour ne pas dire plus, estimant que cette expertise, qui va servir de base à la politique de mobilité à l’horizon 2045, ne prend pas assez en considération les réalités des grandes agglomérations, notamment transfrontalières. Et c’est à Berne que le combat continue dorénavant. Cette fin de session, la conseillère nationale verte Delphine Klopfenstein Broggini a déposé une interpellation pour questionner le Conseil fédéral sur sa politique en matière de transport pour les centres urbains. L’action se veut transpartisane, signée par l’ensemble de la députation genevoise, du parti écologiste jusqu’au MCG.
Dans un premier temps, le rapport Weidmann avait été salué pour avoir, pour la première fois, reconnu les sous-investissements en matière de transport dans la Suisse occidentale. Mais à sa lecture plus approfondie, le manque de prise en compte de la mobilité dans les agglomérations est très vite apparu, pour Delphine Klopfenstein Broggini, comme «une lacune majeure», alors que celles-ci concentrent 80% de la population et qu’elles sont les poumons économiques du pays. «La région lémanique génère un quart du PIB national», précise la parlementaire dans son texte. «L’expertise n’a pris en compte que les infrastructures à plus de 50 millions de francs, comme les grandes gares, sans se préoccuper de la manière dont on allait faire circuler les gens entre celles-ci», regrette encore l’écologiste.
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Accusé d’avoir violé une quadragénaire dans la cage d’escalier d’un hôtel, le prévenu affirme ne se souvenir de rien et plaide son acquittement. La plaignante, une psychologue qui s’était spécialisée dans les violences sexuelles, est venue témoigner de son propre traumatisme
Que s’est-il passé dans la cage d’escalier de cet hôtel du centre-ville de Genève une nuit de février 2024? Il ne faut pas compter sur Nabil*, 30 ans, pour en savoir plus. «Je ne me souviens de rien. J’avais beaucoup bu et pris de la drogue. Mais jamais je n’aurais fait de mal à quelqu’un.» Jugé depuis mercredi pour le viol d’une touriste américaine, le prévenu doit bien admettre qu’il est l’homme insistant montré par les images de vidéosurveillance en train d’embrasser cette mère de famille passablement éméchée et de la hisser plus loin dans le hall.
La suite de l’agression reprochée n’est pas filmée. Après vingt-quatre longues minutes hors champ de la caméra, on verra la plaignante, nue de la taille aux pieds, se précipiter dans la rue et le froid pour chercher de l’aide. L’homme va redescendre peu après, remonter sa braguette, quitter les lieux, puis revenir pour déposer le téléphone portable de la quadragénaire devant la porte.
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ÉDITORIAL. Malgré de nouvelles irrégularités, le Conseil d’Etat genevois a entériné les résultats de l’élection municipale du 30 novembre, après avoir annulé le premier scrutin. L’affaire pourrait relancer le vote «à l’ancienne»
Genève respire, mais d’un poumon seulement. Après l’annulation de l’élection de Vernier tenue en mars, le deuxième scrutin, organisé le 30 novembre, devrait enfin aboutir à l’installation du Conseil municipal dans la cinquième ville romande, comme l’a annoncé le gouvernement ce mercredi. Fin de l’histoire? Pas du tout. Le second vote est, lui aussi, entaché de fraudes.
Pourquoi annuler dans un cas et valider (sauf recours) dans l’autre? La différence tient à la taille de la triche, si l’on peut dire. Le nombre de bulletins litigieux détectés ne suffirait pas à modifier la répartition des sièges au Municipal verniolan. Les irrégularités ont quand même influé sur la place des candidats au sein de certaines listes. Autrement dit, la fraude a bien eu un impact.
Le Conseil d’Etat ne dit pas autre chose: il n’entérine pas l’élection de gaieté de cœur, mais après une pesée d’intérêts. Il préfère avaler la couleuvre de ce vote peu orthodoxe que de repartir à zéro et de laisser Vernier sans Conseil municipal.
On peut désapprouver cette décision, mais le gouvernement devait choisir entre deux mauvaises solutions. La «réduction» de la fraude d’un vote à l’autre ouvre quand même des questions dérangeantes: le changement est-il dû aux mesures mises en place, à la peur du gendarme ou, plus cyniquement, au fait que les fraudeurs ont appris de leurs erreurs, affiné leur technique… et réussi leur coup?
Qu’il y ait ou non un recours, rien ne sera plus comme avant pour la démocratie genevoise. Des changements dans les modalités du vote par correspondance seront indispensables, pour éviter que la perte de confiance ne détourne des urnes une population déjà passablement indifférente à la chose démocratique.
Sans préjuger des solutions techniques qui seront proposées, revaloriser les bureaux de vote pourrait contribuer à rétablir la confiance et à réduire l’impact des fraudes potentielles. Malgré les coûts supplémentaires, il faudra probablement étendre à nouveau les horaires d’ouverture des locaux de vote et inciter, par des campagnes d’information, la population à retrouver ses anciennes habitudes, pour rééquilibrer les différents modes d’expression démocratique.
Il serait d’ailleurs piquant, à l’ère de la cryptographie et de l’intelligence artificielle, que le remplissage de bulletins derrière un rideau, le dimanche matin dans une salle de gym, devienne le nec plus ultra de la sécurité du vote.
Les députés vaudois ont finalement accepté le projet de budget 2026. La présidente du Conseil d’Etat, Christelle Luisier, a été chahutée et critiquée. Elle admet une erreur de méthode. Elle estime avoir passé un col tout en se trouvant face à la montagne des économies à venir
Au sortir de la votation sur le budget 2026 du canton de Vaud, Christelle Luisier a accordé au Temps une interview dans laquelle elle livre ses premières réactions. La ministre PLR sort de ce long processus budgétaire épuisée mais soulagée d’être parvenue à convaincre une majorité de députés.
C’est un premier tour de chauffe pour la ministre des Finances Karin Keller-Sutter et son plan d’allègement budgétaire. Le Conseil des Etats a limité les coupes prévues mais ne dément pas l’importance de l’exercice
Le plan d’allègement budgétaire fond comme neige au soleil. Pour la première fois, l’une des deux Chambres du parlement a examiné mercredi le programme de la ministre des Finances PLR Karin Keller-Sutter.
La conseillère fédérale veut freiner la hausse des dépenses, craignant que leur augmentation dépasse celle des recettes et aboutisse à des déficits structurels si importants que le frein à l’endettement pourrait ne plus être respecté. Elle a proposé un plan d’allègement budgétaire 2027 (PAB27) qui vise à réduire les dépenses fédérales de 2,4 milliards de francs en 2027 et de 3 milliards en 2028 et 2029. Si la majorité du Conseil des Etats, à l’exception de la gauche minoritaire, partage son constat, il a revu le programme à la baisse.
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CHRONIQUE. La lecture d’un article sur la Suisse publié dans «Le Monde» a inspiré notre chroniqueuse Marie-Hélène Miauton; pour elle, pas sûr que la classe moyenne soit sous pression, en revanche les syndicats abîment les institutions démocratiques en s’attaquant au consensus helvétique dans la rue vaudoise
Le 22 novembre, le journal Le Monde publiait un papier de son correspondant en Suisse, Serge Enderlin, sous ce titre alarmant: «Le climat social se détériore même en Suisse». Le chapô (le texte introductif) surenchérissait: «Classe moyenne sous pression, manifestations contre les coupes dans la fonction publique, le consensus helvétique montre des signes de fracture.» Est-ce bien vrai?
La classe moyenne est-elle réellement «sous pression»? Selon l’Office fédéral de la statistique, de 2001 à 2021, ses revenus bruts moyens sont passés de 5101 à 5913 francs, ce qui en fait la cible favorite des prélèvements fiscaux, alors qu’elle ne bénéficie d’aucun subside pour les primes maladie ou l’éducation des enfants. C’est pourquoi, tandis que les salaires progressaient de 800 francs en vingt ans, les revenus disponibles, eux, n’augmentaient que de 350 francs, évoluant de 3851 à 4197 francs. Au bout du compte, le bas de la classe moyenne ne vit pas toujours mieux que les foyers à l’aide sociale, ce qui récompense mal le travail et laisse un sentiment d’injustice. Mais ce n’est pas nouveau et elle n’occupe pas la rue pour autant.
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CHRONIQUE L’accord entre OpenAI et Disney illustre la puissance du premier et, malgré les apparences, la faiblesse du second, incapable de lui résister
Il vaut la peine de lire et relire plusieurs fois ces phrases: «De toute façon, c’est inéluctable. Les humains n’ont jamais pu arrêter le progrès technologique et nous n’avons pas l’intention d’essayer.»
Ces mots sont ceux de Bob Iger, le directeur de Disney. Jeudi dernier, son empire signait un accord historique avec OpenAI, l’éditeur de ChatGPT. En substance, ce dernier pourra librement utiliser ses personnages de fiction au sein de son générateur de vidéos Sora. Et Disney investira 1 milliard de dollars au sein d’OpenAI.
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ÉDITORIAL. L’ex-magnat de la presse et figure du mouvement démocrate est jugé ce lundi par la justice hongkongaise. Il encourt la prison à vie pour «collusion avec l’étranger»
A Hongkong, les tenants d’une libéralisation politique sont aujourd’hui en exil, réduits au silence ou en prison. Ce lundi, la justice de l’ex-colonie britannique, désormais soumise aux directives du Parti communiste chinois, devrait sans surprise confirmer la culpabilité de Jimmy Lai, dernière grande figure du mouvement démocratique à être jugée. Le verdict – l’homme de 77 ans risque la prison à vie – ne sera toutefois annoncé que dans quelques mois. Ce sera le point d’orgue d’une longue séquence de procès politiques entamée en 2020 avec l’imposition par Pékin d’une loi sur la sécurité nationale.
Dans son jeune âge, Jimmy Lai avait fui la Chine maoïste pour faire sa vie dans le havre capitaliste de Hongkong. C’est à sa position de directeur d’un média, Apple Daily, qu’il doit sa renommée et la haine farouche des élites de Pékin à son encontre. Principal journal de langue chinoise, le journal à la pomme a longtemps défié les caciques du Parti communiste et milité pour la démocratisation d’un petit territoire au bénéfice du principe «un pays, deux systèmes», négocié entre Deng Xiaoping et Margaret Thatcher dans les années 1980. Celui-ci était censé durer cinquante ans. Il a été balayé moins d’un quart de siècle après la rétrocession, en 1998, emporté dans la répression des manifestations qui avaient secoué l’île et ses nouveaux territoires à partir de 2019.
Ce n’est toutefois pas pour ses prises de position en faveur des libertés que Jimmy Lai est aujourd’hui jugé (Apple Daily a cessé de paraître en 2021). C’est à l’accusation de collusion avec l’étranger qu’il doit répondre. L’étranger en question, ce sont les Etats-Unis, en particulier Marco Rubio, un politicien placé un moment sous sanction chinoise, devenu entre-temps secrétaire d’Etat américain. Lors de sa campagne présidentielle, Donald Trump avait promis d’obtenir la libération de Jimmy Lai. Ce pourrait être son dernier espoir de ne pas finir sa vie derrière les barreaux.
Symboliquement, ce procès devrait signifier la fin de l’immense espérance qui s’était emparée des Hongkongais, acquis dans leur large majorité à l’idée d’une transition démocratique. Il y a une semaine, moins d’un tiers des électeurs se sont rendus aux urnes pour élire 20 députés (sur 90) du mini-parlement, qui doivent faire allégeance en se déclarant «patriotes». L’idée de démocratie est pourtant loin d’être morte. En silence, en exil ou au fond des prisons, elle résiste. Comme l’affirme l’un de ses fils, avec sa condamnation, le très chrétien Jimmy Lai pourrait en devenir l’un des principaux martyrs.
CHRONIQUE. L’or italien est la «propriété du peuple italien». Voilà ce que le parti de Giorgia Meloni veut inscrire dans la loi et qui a fait bondir la Banque centrale européenne
La phrase peut sembler anodine, évidente même. L’or italien est la «propriété du peuple italien». C’est ce que le parti de Giorgia Meloni, les Fratelli d’Italia, veut ajouter dans son budget 2026. Et pourtant, cette proposition rendue publique début décembre a fait réagir la Banque centrale européenne (BCE) au quart de tour. Par deux fois, elle a rappelé qu’une telle disposition est illégale au regard des traités européens. Ces derniers donnent le droit de gestion exclusive des réserves à l’eurosystème (qui regroupe la BCE et les banques centrales des Etats).
Pour l’instant, cet or est bien au chaud dans les coffres de la Banque d’Italie et dans d’autres pays européens. L’amendement proposé par le parti au pouvoir n’y changerait rien. Du moins à court terme. Et c’est bien là le risque de dérapage. L’Italie dispose du troisième plus important stock d’or du monde, derrière les Etats-Unis et l’Allemagne. Avec ses 2450 tonnes, elle s’est en outre considérée comme enrichie cette année. La flambée des cours – plus de 50% depuis janvier – a fait gonfler son magot, qui se rapproche des 300 milliards d’euros. C’est 13% de son PIB. Et, surtout, 10% de sa dette publique, elle aussi parmi les plus abyssales du monde. On voit donc assez vite le genre de tentation qu’un tel trésor peut susciter.
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CHRONIQUE. Quel paradoxe, alors que nous vivons à l’époque la plus complexe, riche, capable et intelligente de l’histoire, c’est l’école du réalisme qui emporte tout dans les relations internationales, constate Alexis Favre. La question de son projet reste cependant toujours pendante…
Il y a des mots rigolos. Le réalisme en est un, sous ses airs sérieux. On dit d’une personne ou d’une action qu’elle est réaliste quand elle se conforme à ce qui est, quand elle compose rationnellement avec le réel, quand elle ne prend pas ses désirs pour des réalités. En gros, dans le langage commun, un réaliste, c’est le contraire d’un doux rêveur. Alors pourquoi est-ce que c’est rigolo?
Parce que le réalisme, vous répondront les théoriciens des relations internationales, ça peut être beaucoup d’autres choses. A commencer par une école de pensée et d’analyse, qui a ses concurrentes. Le réalisme ici n’est plus du tout un automatisme raisonné ou raisonnable, mais une option politique, un discours.
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CHRONIQUE. Pourquoi les officiels américains les plus puissants partagent-ils tant de vidéos sanglantes sur leurs réseaux sociaux? L’écrivain Metin Arditi a son idée
Donald Trump a-t-il lu Les Confessions? Saint Augustin y raconte l’histoire de son bon ami Alypius qui se rend au Capitole pour assister à un combat de gladiateurs. Il se promet de garder les yeux clos. Mais un coup mortel suscite un émoi particulier dans les travées. La foule se lève, hurle. Alipius ouvre les yeux, suit les combats, et voilà qu’il y prend goût, perd son âme et devient sed una cum eis – comme les autres. On pourrait parier que Donald Trump, mû par la formidable intuition des pervers narcissiques, n’a pas eu besoin de lire Les Confessions pour appliquer le processus de chute d’Alypius à son peuple tout entier. Lui et Peter Hegseth, ancien présentateur de la chaîne Fox News devenu secrétaire d’Etat à la Défense, inondent les réseaux sociaux de snuff films, ces videos qui montrent des mises à mort réelles, commises devant la caméra, très violentes et parfaitement illégales (en argot, snuff veut dire éliminer): bombardements de bateaux dont il est dit qu’ils transportent de la drogue, puis deuxième salve sur les survivants tombés à l’eau qui s’accrochent aux débris du bateau (un crime de guerre), migrants enchaînés, prisons salvadoriennes, Hegseth se mettant en scène avec des yeux lasers, etc. En un mot, donner au peuple le goût du sang, le droguer à la violence, faire de chacun un pervers sed una cum eis, comme les autres, et remplacer une civilisation par une autre.
ÉDITORIAL. Si les reconversions sont désormais souvent présentées comme une évidence dans un parcours professionnel, cette rhétorique élude des réalités et des enjeux plus complexes
La réorientation professionnelle, une véritable tendance de fond, entend-on régulièrement. Et ça tombe bien, la société et les médias qui en rapportent les soubresauts aiment bien ces fameux phénomènes qui transforment durablement nos manières de vivre. Dans le monde du travail, on en trouve à la pelle: le télétravail, le temps partiel, la semaine de quatre jours, ou encore les «slasheurs» qui jonglent entre plusieurs métiers. Mais crier sur tous les toits l’avènement de ces tendances ne veut pas dire qu’elles sont largement répandues et ancrées dans la société.
La réorientation professionnelle est une sorte de cas d’école en la matière. D’abord, l’expression reste très large alors que, dans les faits, les reconversions subies ou choisies désignent des expériences bien différentes. Même si toutes deux sont en effet des réalités, tandis que les rapides évolutions du marché du travail amènent la demande de certains professionnels à se raréfier. Et que beaucoup s’interrogent à un moment ou à un autre sur l’adéquation entre leurs valeurs et leur emploi.
Mais à trop afficher la réorientation professionnelle comme phénomène, on élude les nombreux obstacles qui se mettent en travers de sa réalisation: l’absence de structure qui centralise toutes les expertises en la matière, la nécessité de continuer à payer ses factures tandis que l’on se forme, l’encouragement à retrouver au plus vite du travail – dans le domaine dans lequel on a déjà exercé donc –, ou encore la réticence des recruteurs à donner leur chance à des profils inexpérimentés. Il s’agit, aussi, de pouvoir construire un projet crédible et en phase avec les réalités du marché.
Ainsi, et même si les aides et réflexions en la matière se multiplient, la reconversion est bien moins souvent menée à terme qu’elle n’est envisagée. D’ailleurs, les statistiques disponibles en Suisse, bien que lacunaires, ne montrent pas la «déferlante» que l’on peut imaginer. La série d’articles que Le Temps consacre à cette thématique tente donc d’explorer les rouages de ces processus et de mettre en lumière les questions qu’ils soulèvent. Au-delà du pratique qualificatif de «tendance de fond».
CHRONIQUE. Sanctions américaines contre son procureur, mépris de son autorité: les attaques contre la Cour pénale internationale sont incessantes. Mais les crimes internationaux sont désormais jugés aussi par des juridictions nationales, un signe que la justice continue d’être rendue, écrit l’avocat international Alain Werner
L’année 2025 aura vu des chefs d’Etat et des dirigeants politiques de premier plan afficher ouvertement leur volonté de démolir la justice pénale internationale. Plus grave encore, plusieurs responsables européens, pourtant garants naturels de cette justice, sont restés silencieux ou ont eux-mêmes appelé à contourner ses principes fondamentaux.
Pourtant, dans ce climat politique délétère, la Cour pénale internationale (CPI) continue de tenir. Juges et procureurs ont rendu possibles en mars l’arrestation et le transfert en détention à La Haye de Rodrigo Duterte, ancien président des Philippines accusé de tueries en masse contre sa propre population. Puis, en octobre, la condamnation d’Ali Kushayb, ex-chef de la milice Janjawid, a constitué une première historique pour des crimes internationaux commis au Soudan, pays ravagé dans une totale indifférence par l’une des pires catastrophes humanitaires du siècle.
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ÉDITORIAL. Le candidat du Parti républicain chilien José Antonio Kast a été largement élu à la tête du Chili. Longtemps admirateur du général Pinochet, il promet de sévir contre la criminalité, qui a doublé. Il souhaite aussi que son pays quitte le Conseil des droits de l’homme
On pourrait se dire qu’il ne s’agit là que d’une alternance du pouvoir, souvent saine en démocratie. Pourtant, la victoire écrasante de José Antonio Kast face à la candidate communiste modérée Jeannette Jara lors de l’élection présidentielle au Chili interroge. Ce fils d’un soldat allemand nazi ayant fui son pays vers l’Amérique latine est un pinochétiste convaincu. Il a maintes fois fait l’éloge du dictateur Augusto Pinochet, qui avait régné d’une main de fer sur le pays (1973-1990) après un coup d’Etat militaire facilité par les Etats-Unis. Il entretient des liens étroits avec d’autres extrêmes droites à travers le monde.
Son élection (plus de 58% des voix), pour laquelle le vote était pour la première fois obligatoire, est incontestable. Sa recette pour persuader les 16 millions d’électeurs chiliens? Elle ressemble fortement aux méthodes de Donald Trump. Dès son entrée en fonction en mars prochain, il veut agir vite et mettre en place un gouvernement d’urgence. Une porte ouverte aux abus d’autorité. Face à une criminalité qui a doublé en quelques années, il promet de sévir durement pour éradiquer les gangs, notamment vénézuéliens, qui en sont la cause. Il promet aussi d’expulser plus de 330 000 sans-papiers, de construire des centres de détention supplémentaires, un mur à la frontière et de déployer l’armée pour stopper l’immigration. Autant d’arguments qui ont persuadé nombre de Chiliens de voter pour lui.
Après la présidence du communiste Gabriel Boric, dont le bilan est mitigé, le pendule bascule dans une direction radicalement opposée. Dans le sillage du président argentin Javier Milei, José Antonio Kast entend mener une politique budgétaire «à la tronçonneuse», annonçant vouloir couper 6 milliards de dollars dans le budget de l’Etat. Un pari risqué dans un pays parmi les plus riches d’Amérique latine, déchiré par d’énormes inégalités sociales, qui avait été fortement secoué par un puissant soulèvement populaire – L’Estallido social – entre 2019 et 2021. Le virage à droite toute du Chili n’est cependant plus une anomalie dans la région. Il s’inscrit dans une vague conservatrice qui a déferlé dans des pays comme l’Argentine, la Bolivie, le Pérou ou encore l’Equateur.
L’arrivée au printemps de José Antonio Kast à La Moneda risque enfin d’avoir un impact jusqu’au sein de la Genève internationale. Dans le sillage de Donald Trump, le futur président a promis de claquer la porte du Conseil des droits de l’homme. Un symbole fort, quand on sait que l’avant-dernière haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme était l’ex-présidente chilienne Michelle Bachelet, une ancienne victime de la torture du régime de Pinochet.
Dans «Comment parler des livres que l’on n’a pas lus?», le professeur Pierre Bayard nous invite à revoir notre rapport à la lecture et à accepter une relation plus sincère avec les livres que nous lisons et ceux qui resteront à vie des inconnus
Pour écrire la chronique que vous lisez, je me suis fixé la discipline de dévorer un nouveau livre par semaine. Dans le but de traiter des sujets qui, dans la mesure du possible car personne ne parvient totalement à se détacher de certaines obsessions, ne se répètent pas. C’est aussi pour cela que je suis friand de vos conseils de lecture!
Récemment, j’ai découvert un essai déconcertant de Pierre Bayard dans lequel il se pose la question de «Comment parler des livres que l’on n’a pas lus?». L’ouvrage commence par une citation qui a dû jeter dans un embarras paradoxal les critiques littéraires à sa sortie: «Je ne lis jamais les livres dont je dois écrire la critique: on se laisse tellement influencer.» Au-delà de la boutade, Bayard, qui est professeur de littérature française, lance une interrogation fondamentale. Que faire face à l’infinité de livres qui reposent dans nos rayons? Bayard nous invite à reconnaître la vacuité qui consiste à croire que la lecture n’a pas intrinsèquement de limites et invite donc avant tout à définir ce qu’il faut, ou pas, lire, plutôt qu’à encourager une pratique qui s’avère frustrante car nécessairement sans fin. Même le plus grand lecteur laissera sur le bas-côté de sa bibliothèque intérieure un cimetière littéraire plus grand que sa besace. Alors, il est urgent d’apprendre à se détendre dans notre rapport à la lecture.
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OPINION. Ménager les débiteurs est dans l’intérêt bien compris de tous, y compris de leurs créanciers. A cette fin, il est nécessaire de revoir la définition du minimum vital, écrit l’avocat Germain Quach
Le «minimum vital» joue un rôle central dans le système suisse de recouvrement: l’Office des poursuites saisit tous les revenus du débiteur, «sous déduction de ce qu’il estime indispensable pour lui et sa famille» (art. 93 al. 1 LP). Ce même minimum vital est aussi utilisé par les tribunaux civils pour fixer les obligations d’entretien. Il détermine donc très concrètement les ressources effectives d’une part importante de la population, soit celles de toutes les personnes endettées et de toutes les familles concernées par des pensions alimentaires.
La détermination de ce minimum vital est ainsi une problématique critique. Calculé trop strictement, il crée une forme de misère «juridiquement construite», empêchant de mener une vie digne et de faire face aux imprévus même minimes. Il génère vulnérabilité, stress, souffrance psychique et incite ou même contraint certains à accepter du travail non déclaré, au détriment de l’ensemble de la société.
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CHRONIQUE. Sans minimiser l’importance du cap qui serait passé si le budget pouvait être validé par une majorité de députés dans cette Assemblée nationale sans majorité, il ne faudrait pas trop miser sur ce nouveau goût pour le consensus
Entendue au détour d’une analyse politique il y a plusieurs semaines, l’expression est de saison. C’est celle qui m’a fait le plus cogiter (et rire) dans le cadre des débats budgétaires qui n’en finissent plus d’aboutir en France: «On ne demande pas aux dindes de voter pour Noël.»
C’est donc sous l’auspice de ce bon mot que je profite de ma dernière chronique de l’année pour faire un petit bilan de la situation parlementaire exceptionnelle dans laquelle se trouve le pays. Après des mois de dérives, le débat budgétaire digne d’une saison de Dallas donne effectivement des signes d’évolution positive ces derniers jours. Il est intéressant de se demander pourquoi.
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OPINION. «A trop jouer les Calimero, les enseignants vaudois risquent de perdre l’opinion publique»: l’éditorial du «Temps» du 9 décembre consacré à la grève du service public vaudois a suscité plusieurs réactions vives, dont celle-ci, signée par plusieurs enseignants et membres du Gymnase de Burier* au nom de leur Assemblée générale, le 15 décembre 2025
* Les noms figurent au bas de cette tribune.
Qu’on se le dise: le corps enseignant, pris à partie dans l’éditorial du Temps du 9 décembre, ne se mobilise pas ou ne fait pas grève pour des raisons corporatistes, mais par solidarité avec d’autres secteurs de l’Etat de Vaud afin de préserver l’accès à un service public de qualité.
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Les fabricants de montres ont biffé des centaines de postes de travail en 2025. Ce n’est que la première phase d’un redimensionnement inéluctable en l’absence de relais de croissance crédible. La solution n’est pas industrielle, elle est dans l’effort créatif
L’horlogerie enregistre ses premières pertes d’emplois depuis la sortie de pandémie et c’est le poumon industriel qui est touché en premier. Le recensement de la Convention patronale horlogère n’est a priori pas alarmiste: 835 postes en moins dans une branche qui compte 64 000 employés. Dans les faits, plus de 1300 places de travail ont été supprimées dans les métiers de la production. Les seules créations de postes sont dues à l’administration.
On peut y voir une évolution normale après la surchauffe post-covid. Ce n’est peut-être que le début d’un redimensionnement. Car l’horlogerie est à la peine, les groupes cotés en bourse le démontrent de trimestre en trimestre. Et il n’y a à l’heure actuelle aucun signe de reprise, pas plus en Chine qu’aux Etats-Unis, et l’Inde est encore loin d’être un relais de croissance.
En réalité, la lame de fond est déjà en vue. Selon la Convention patronale horlogère, un quart des entreprises du secteur ont déployé la réduction d’horaire de travail (RHT). Les fabricants les plus fragilisés ont activé la mesure fin 2023 et sont donc quasiment au bout du délai maximal de 24 mois. Sans Swatch Group, qui protège ses plus de 10 000 collaborateurs en Suisse quoi qu’il en coûte, les statistiques feraient sans doute déjà peur.
Car la branche fait face à un problème de fond. L’érosion chronique de ses volumes, accélérée par la concentration sur l’ultra-luxe, sape son outil de production. Les cantons de l’Arc jurassien en sont déjà victimes, Neuchâtel en tête, alors que Genève, patrie du haut de gamme, continue d’ouvrir des postes administratifs. Mais tout a ses limites. Une montre, même de super-luxe, est faite de centaines de composants. Derrière chacun d’eux, il y a le même écosystème qui permet à la Suisse de rayonner dans toutes les applications de la haute précision mécanique, du médical jusqu’au spatial.
La réponse n’est pas d’attendre la mise en place d’une politique industrielle conservatrice au niveau fédéral. On l’a bien vu dans le bureau de Trump: l’horlogerie suisse est une fantastique ambassadrice. Après la crise (dite) du quartz, si le secteur s’est relevé, ce n’est pas parce que Nicolas Hayek a sauvé la base industrielle, mais parce qu’il a rendu la Swatch désirable au point d’en faire un phénomène planétaire. Il est temps pour les dirigeants de marque de prouver que la montre «Swiss made» n’a rien perdu de son sex-appeal.
CHRONIQUE. «Make money, not war». En détournant le fameux slogan pacifiste des années 1960-1970, le «Wall Street Journal» résumait ainsi il y a peu le cœur des tractations entre Américains et Russes. Or cette foi dans le business comme agent pacificateur a une longue histoire. Petit rappel
Donald Trump possède un sens aigu de la formule, qu’elle fasse mouche ou pas. Une des dernières en date n’est certes pas vraiment de lui, mais elle synthétise si bien sa «pensée», jusque dans ses ambiguïtés congénitales, que c’est tout comme. La semaine dernière, le Wall Street Journal, connu pour ses indiscrétions puisées de bonne source, publiait un compte rendu officieux des tractations menées par les envoyés russes et américains dans une luxueuse résidence de Miami Beach. Le plan est bien connu dans ses grandes lignes, la presse en a abondamment parlé, pour s’en scandaliser le plus souvent, tant il semble céder à presque toutes les revendications de la Russie. Sauf que les USA s’y réservent aussi une belle part de gâteau, et escomptent de juteux retours sur investissement.
Le business se retrouve donc élevé au rang d’outil diplomatique aussi noble que légitime – à moins que ce ne soit le contraire? Mais qu’importe au fond. Pour l’auteur de The Art of Deal – le best-seller de Donald Trump –, ce qui compte, ce sont les bénéfices, pas la morale, ni le respect des formes. La philosophie de ce deal est limpide: «Make money, not war», comme l’écrivent les journalistes du Wall Street Journal, plus trumpiens que Trump même. En détournant le fameux slogan pacifiste des années 1960-1970, mis ici au service du capitalisme dans sa version la plus cynique, la formule ressemble beaucoup à une provocation.
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OPINION. Dans les milieux universitaire et médiatique, les massacres du 7 octobre 2023 ont pu être interprétés avec une grille de lecture post-coloniale, qui a permis à la rhétorique morale de justifier une intolérance ancienne: l’hostilité à Israël n’a pas disparu mais nourri un nouvel antisémitisme, écrit l’universitaire Jacques Ehrenfreund
Le 7 octobre 2023 est un événement qui a ébranlé des repères politiques et historiques majeurs. En historien, il faut tenter de comprendre ce que révèle ce séisme, comme Yitzhak Baer ou Marc Bloch surent le faire pour penser les crises dont ils étaient les témoins; l’arrivée au pouvoir des nazis et ses effets sur les juifs allemands pour le premier, la défaite de juin 1940 et ses conséquences sur la France pour le second.
Le 7-Octobre marque, pour les Juifs d’Israël et de diaspora, un basculement majeur. Ce jour-là, sur son propre sol, Israël a connu ce que le sionisme avait été conçu pour empêcher: un pogrom. Les massacres, les viols, les destructions systématiques, les prises d’otages et la jubilation de ceux qui les accomplissaient se filmant en temps réel, ont réveillé la peur de l’anéantissement. L’Etat censé protéger les Juifs de toute persécution est devenu le théâtre même de la destruction qu’il devait abolir. Pour les Israéliens, cette irruption du pogrom au cœur de leur pays fut un choc existentiel; pour les Juifs de diaspora, l’irruption le jour même, de la plus grande vague d’antisémitisme depuis la Shoah, leur rappela brutalement la précarité de leur condition. Depuis cet événement les enquêtes sociologiques des juifs d’Europe occidentale, Suisse comprise, révèlent la profondeur de l’inquiétude.
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CHRONIQUE. Etes-vous comme la rebelle Mathilde qui a mis une croix sur les repas familiaux pour les Fêtes? Notre chroniqueuse se penche sur ces sécessionnistes en augmentation
«Ma sœur cadette ne cessait de s’engueuler toute la soirée avec son mari et ses deux enfants adultes. C’était disputes sur disputes. L’enfer!» Il y a presque 10 ans, Mathilde, 70 ans, nous parlait de son Noël différent. Comment, depuis la mort de leur mère, elle avait osé dire à sa sœur que, vu les tensions autour du sapin qui la traumatisaient jusqu’à Pâques, elle zapperait désormais cette obligation. A la place, la septuagénaire retrouvait chaque année une bande de joyeux amis avec lesquels elle «mangeait bien, parlait en toute amitié et riait beaucoup».
Vérification faite, Mathilde applique toujours le même modèle en 2025 et ne regrette pas son choix. Elle se rapproche en cela des 5% de Français (sondage Ifop) qui se soustraient eux aussi au rituel traditionnel. Une minorité – Noël est toujours la fête de famille par excellence – mais qui progresse, assure un article du Dauphiné Libéré d’il y a 2 ans, avant d’analyser les raisons de cette décision.
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CHRONIQUE. La Suisse, à son tour, vient de publier sa stratégie de sécurité 2026. Diagnostic et priorités y sont nets; quant à son financement, il importe que les dépenses pour l’armée ne se fassent pas au détriment de la justice sociale, écrit François Nordmann, pour conserver la paix civile
Le hasard veut que, huit jours après Donald Trump, le Conseil fédéral publie à son tour un document de stratégie, «Pour une politique de sécurité 2026», pour la Suisse. Il est inutile de préciser que les deux textes n’ont rien en commun: Berne a mis en chantier le sien dès le premier semestre de 2024, et il est maintenant ouvert à la consultation. Il sera finalisé l’été prochain et transmis au parlement, qui pourra en débattre mais n’aura pas à se prononcer par un vote.
Le premier chapitre frappe par la clarté et la fermeté de son analyse de la menace; certains le jugent alarmiste. La situation ne cesse de se dégrader depuis l’agression de la Russie contre l’Ukraine. Le risque d’une guerre entre les Etats membres de l’OTAN et la Russie est évoqué et la Suisse ne serait pas épargnée. Elle est déjà la cible d’attaques hybrides visant avant tout les infrastructures critiques, le réseau de transport et les points de transit de l’énergie électrique et du gaz naturel. Elle est particulièrement désarmée face à la guerre des drones, qui est l’une des caractéristiques des combats en Ukraine. Les Etats-Unis, décrits il y a 2 ans encore comme le garant de la sécurité européenne, ne sont plus un partenaire fiable, ce qui change considérablement la donne – c’est le moins que l’on puisse dire.
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OPINION. L’approvisionnement énergétique de notre pays est au cœur de deux dossiers: l’accord sur l’électricité avec l’UE et l’initiative «Stop au blackout». L’alliance possible entre les opposants au premier et partisans de la seconde est à éviter à tout prix, écrit la conseillère nationale PLR Jacqueline de Quattro
Le vortex polaire va-t-il s’effondrer sur la Suisse et faire chuter les températures ces prochaines semaines? Un scénario véhiculé par les médias qui ne fait même plus frissonner. Si MétéoSuisse réserve encore ses prévisions, plus personne ne craint aujourd’hui d’avoir froid et de connaître une pénurie d’électricité. Et pourtant. En 2018, notre pays avait enregistré une vague de froid atteignant les -28 °C dans certaines régions et même -15,6 °C en dessous de 1000 m.
La sécurité de notre approvisionnement n’est pas garantie. Des incertitudes demeurent sur les capacités d’importation, le développement des énergies renouvelables ou l’évolution de la consommation. Et une alliance de tous les dangers se profile.
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ÉDITORIAL. Malgré de nouvelles irrégularités, le Conseil d’Etat genevois a entériné les résultats de l’élection municipale du 30 novembre, après avoir annulé le premier scrutin. L’affaire pourrait relancer le vote «à l’ancienne»
Genève respire, mais d’un poumon seulement. Après l’annulation de l’élection de Vernier tenue en mars, le deuxième scrutin, organisé le 30 novembre, devrait enfin aboutir à l’installation du Conseil municipal dans la cinquième ville romande, comme l’a annoncé le gouvernement ce mercredi. Fin de l’histoire? Pas du tout. Le second vote est, lui aussi, entaché de fraudes.
Pourquoi annuler dans un cas et valider (sauf recours) dans l’autre? La différence tient à la taille de la triche, si l’on peut dire. Le nombre de bulletins litigieux détectés ne suffirait pas à modifier la répartition des sièges au Municipal verniolan. Les irrégularités ont quand même influé sur la place des candidats au sein de certaines listes. Autrement dit, la fraude a bien eu un impact.
Le Conseil d’Etat ne dit pas autre chose: il n’entérine pas l’élection de gaieté de cœur, mais après une pesée d’intérêts. Il préfère avaler la couleuvre de ce vote peu orthodoxe que de repartir à zéro et de laisser Vernier sans Conseil municipal.
On peut désapprouver cette décision, mais le gouvernement devait choisir entre deux mauvaises solutions. La «réduction» de la fraude d’un vote à l’autre ouvre quand même des questions dérangeantes: le changement est-il dû aux mesures mises en place, à la peur du gendarme ou, plus cyniquement, au fait que les fraudeurs ont appris de leurs erreurs, affiné leur technique… et réussi leur coup?
Qu’il y ait ou non un recours, rien ne sera plus comme avant pour la démocratie genevoise. Des changements dans les modalités du vote par correspondance seront indispensables, pour éviter que la perte de confiance ne détourne des urnes une population déjà passablement indifférente à la chose démocratique.
Sans préjuger des solutions techniques qui seront proposées, revaloriser les bureaux de vote pourrait contribuer à rétablir la confiance et à réduire l’impact des fraudes potentielles. Malgré les coûts supplémentaires, il faudra probablement étendre à nouveau les horaires d’ouverture des locaux de vote et inciter, par des campagnes d’information, la population à retrouver ses anciennes habitudes, pour rééquilibrer les différents modes d’expression démocratique.
Il serait d’ailleurs piquant, à l’ère de la cryptographie et de l’intelligence artificielle, que le remplissage de bulletins derrière un rideau, le dimanche matin dans une salle de gym, devienne le nec plus ultra de la sécurité du vote.
CHRONIQUE. Lorsqu’un mâle prend le pouvoir au sein d’un groupe de babouins géladas, les petits sont en grave danger. Mais certaines femelles ont trouvé la parade. C’est ce qu’ont découvert des primatologues de l’Université du Michigan après quatorze ans d’observation. Leur étude est publiée dans la revue «Current Biology»
Vous connaissez peut-être l’histoire chez les lions: un mâle prend le pouvoir dans un groupe à la place de l’ancien et tue les lionceaux pour pouvoir s’accoupler avec les femelles. Le même phénomène est observé chez les babouins géladas. Ils vivent sur les hauts plateaux éthiopiens en groupe composé d’un mâle dominant, de son harem de femelles et de quelques jeunes mâles célibataires (attendant l’opportunité de prendre le pouvoir). Lorsque l’un de ces mâles détrône le dominant, il peut tuer les bébés du groupe, héritiers de l’ancien chef. En agissant ainsi, le nouveau leader s’assure que les femelles sont à nouveau disponibles: si elles n’allaitent plus, elles redeviennent fertiles. Il peut alors se reproduire et assurer sa descendance.
Mais les femelles résistent! On sait que chez certaines espèces, elles s’accouplent par exemple en cachette avec les mâles subordonnés. Quand l’un d’eux devient dominant, son incertitude quant à sa paternité le rend moins prompt à s’attaquer aux petits du groupe. Chez les géladas, c’est une autre stratégie qu’ont développée les femelles: elles bluffent! Les primatologues ont observé que, lors d’un changement de dominant, certaines d’entre elles affichent tous les signes extérieurs de l’ovulation (rougeur sur la région thoracique dépourvue de poils, gonflement du cou, postures et sollicitations sexuelles vers le mâle). Ces signes de fertilité apparaissent en moyenne six mois et demi avant ceux des femelles qui ne subissent pas de changement de chef.
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Des chercheurs ont salué la rétractation d’une étude sur l’herbicide, qui a longtemps pesé sur les décisions politiques, regrettant la lenteur du processus. Des alertes avaient été lancées dès 2002
Une influente étude affirmant que le glyphosate ne présente aucun risque grave pour la santé a été récemment retirée pour suspicion de conflits d’intérêts, 25 ans après cette publication qui a entre-temps guidé nombre de décisions politiques malgré des alertes quant à la probité de ses auteurs.
Si des chercheurs ont salué cette rétractation, sa lenteur interroge quant à l’intégrité de la recherche menée autour de l’ingrédient clé du Roundup, herbicide le plus vendu dans le monde. Ce produit du géant Monsanto est au centre de débats politiques majeurs, notamment en Europe, alors que ses risques sur la santé font l’objet de nombreuses procédures judiciaires.
Publié en 2000 dans le journal Regulatory Toxicology and Pharmacology, l’article désormais retiré figure parmi les plus cités sur le glyphosate, notamment par de nombreuses autorités gouvernementales qui en réglementent l’usage.
Dans sa note de rétractation publiée la semaine dernière, le journal cite toute une série de lacunes «critiques»: omission d’inclure certaines études sur les dangers liés au cancer, non-divulgation de la participation de salariés de Monsanto à son écriture et non-divulgation d’avantages financiers perçus par les auteurs de la part de Monsanto.
Elsevier, l’éditeur du journal, a assuré à l’AFP que la procédure de réexamen de l’étude a été entamée «dès que le rédacteur en chef actuel a pris connaissance des préoccupations concernant cet article, il y a quelques mois.»
Mais dès 2002, une lettre signée par une vingtaine de chercheurs dénonçait déjà «des conflits d’intérêts, un manque de transparence et l’absence d’indépendance éditoriale» au sein de la revue scientifique, en mentionnant Monsanto. Et l’affaire avait éclaté au grand jour en 2017 quand des documents internes de l’entreprise ont émergé, révélant le rôle d’employés de Monsanto dans l’écriture de l’étude désormais retirée.
Naomi Oreskes, coautrice d’une publication en septembre détaillant l’immense influence de cette étude, se dit «très satisfaite» d’une rétractation «attendue depuis longtemps.» «La communauté scientifique a besoin de meilleurs mécanismes pour identifier et retirer les articles frauduleux,» alerte auprès de l’AFP cette historienne des sciences à l’université Harvard.
Les motifs décrits par le journal pour justifier le retrait de l’étude «correspondent totalement à ce que nous dénoncions à l’époque», a dit à l’AFP Lynn Goldman, de l’université George Washington, qui avait cosigné la lettre de 2002.
Gary Williams, un auteur de l’étude retirée, n’a pas répondu à la demande de commentaires de l’AFP. Ses coauteurs sont décédés.
Monsanto a, pour sa part, réitéré que son produit ne posait pas de risques. Et assure que sa participation à l’article décrié, reconnue par le groupe, «n’a pas atteint un niveau nécessaire pour en déclarer la paternité et a été correctement divulguée dans les remerciements.»
L’entreprise, rachetée depuis par Bayer, n’a pas réagi sur l’existence de courriels internes dans lesquels une scientifique de l’entreprise avait écrit vouloir remercier un «groupe de personnes» ayant travaillé sur cet article, ainsi que sur une autre étude, «pour leur excellent travail» en leur offrant des t-shirts Roundup.
Le glyphosate a été commercialisé comme herbicide dans les années 1970 mais a connu une adoption croissante dans les années 1990, rendant l’article de 2000 extrêmement influent.
Classé en 2015 comme un «cancérogène probable» par le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé, le glyphosate est interdit dans plusieurs pays pour un usage domestique.
Nathan Donley, scientifique du Centre pour la diversité biologique, a déclaré à l’AFP que cette nouvelle ne changera sans doute pas l’avis favorable de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) du gouvernement de Donald Trump, résolument pro-industrie. Mais, relève-t-il, cela pourrait parvenir aux oreilles des régulateurs européens.
Surtout, relève Nathan Donley, cet épisode constitue un exemple d’un phénomène plus large au sein de la littérature scientifique. «Je suis sûr qu’il y beaucoup articles du même genre, écrits par d’autres que leurs auteurs affichés et aux conflits d’intérêts non déclarés», relève John Ioannidis, professeur à l’université Stanford. «Mais ils sont très difficiles à révéler, à moins de se plonger» dans des documents d’archives, ajoute-t-il.
Une entreprise américaine a développé un vaccin visant à neutraliser le fentanyl, un puissant opioïde, chez une personne à risque de faire une overdose. Un premier essai clinique sera lancé début 2026 aux Pays-Bas chez une quarantaine de volontaires sains
Depuis plusieurs années, les Etats-Unis font face à une crise des opioïdes due à la prescription massive par les médecins d’un antidouleur, le fentanyl, dérivé de la morphine et 50 fois plus puissant que l’héroïne. Des millions de personnes sont devenues dépendantes, le marché noir a envahi le pays et les overdoses au fentanyl font des ravages: elles sont devenues la première cause de décès «évitables» chez les habitants de moins de 50 ans. Le fentanyl étant insipide, inodore et invisible lorsqu’il est mélangé à d’autres drogues, notamment l’héroïne, sa présence n’est pas forcément détectée par les consommateurs. Plus de 70 000 Américains sont morts l’année passée dans le pays à cause de cet opioïde.
Il existe un antidote d’urgence spécifique des opioïdes, la naloxone, qui peut être injecté après la prise de fentanyl pour éviter une surdose mortelle. Cette molécule se fixe aux récepteurs des opiacés dans tout le corps, empêchant le fentanyl de s’y accrocher et bloquant ainsi ses effets. La distribution à grande échelle de ce médicament a contribué à une baisse de 24% des décès par overdose aux Etats-Unis en 2024.
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Les rapaces présents en Suisse pendant la pandémie de Covid19 ont dû adapter leur stratégie de chasse. Le trafic routier ayant baissé pendant les confinements, moins d’animaux ont été écrasés sur les routes... et ils ont fait leurs courses ailleurs
Le milan royal (Milvus milvus) est un rapace élégant avec ses longues ailes, son ventre fauve et sa queue échancrée. Il plane souvent en plaine, dans les régions où champs et forêts se côtoient, à la recherche de petits rongeurs ou de détritus. Le milan royal a aussi adopté une «technique» de chasse assez simple en cas de disette: ramasser les animaux passés sous les roues des voitures. Mais comment faire quand il n’y a plus personne sur les routes? Une étude de la Station ornithologique suisse à Sempach révèle que ces rapaces ont modifié leur stratégie durant le pic du Covid-19. Comme il y avait moins de trafic routier et donc moins d’animaux écrasés, ces rapaces sont allés chercher leur nourriture ailleurs.
«Avant les confinements, les milans royaux recherchaient surtout la proximité des routes pour se nourrir lorsque l’approvisionnement naturel en nourriture faisait défaut ailleurs, afin d’y manger les cadavres d’animaux accidentés», a expliqué à Keystone-ATS Benedetta Catitti, biologiste et première auteure des travaux récemment publiés dans la revue Biology Letters.
Mais pendant le semi-confinement, vu le peu d’animaux écrasés, ils ont évité les zones proches des axes routiers pour rechercher davantage les endroits où ils pouvaient trouver de la nourriture fournie par les humains. Une fois les confinements terminés, les rapaces ont à nouveau ajusté leur comportement et recommencé à privilégier la proximité des routes, tout en restant très attentifs aux zones où ils trouvaient de la nourriture humaine.
«C’est un exemple fascinant de la façon dont les animaux peuvent adapter leur comportement de manière flexible pour survivre», a expliqué la chercheuse. Cette faculté d’adaptation pourrait être selon elle un facteur essentiel de la pérennité des milans royaux en Suisse. Cette espèce a pu se répandre considérablement dans le pays au cours des dernières décennies. «Il est généralement important de comprendre comment nous, les humains, intervenons dans l’écologie des animaux et comment ceux-ci réagissent à nos comportements, même de manière très subtile et souvent imperceptible», poursuit Benedetta Catitti.
Pour étudier le comportement de l’oiseau, les chercheurs ont équipé de jeunes milans royaux, juste avant qu’ils ne quittent le nid, de balises GPS. «Ces modules GPS sont comme une sorte de sac à dos que nous pouvons poser sur les oiseaux», explique la biologiste. Les balises sont également équipées d’un petit panneau solaire pour l’alimentation en électricité. Ainsi, la trace des rapaces n’est jamais perdue. Pas moins de 199 spécimens ont été observés.
Les données recueillies sont également utilisées pour de nombreuses autres études. Les chercheurs ont par exemple découvert que les milans royaux tendaient à demeurer en Suisse durant l’hiver à mesure qu’ils vieillissaient, plutôt que de s’envoler vers le sud.
La Fondation Rive-Neuve, citée en exemple, aurait risqué de fermer si les coupes budgétaires vaudoises annoncées cet été n’avaient pas été revues à la baisse. Elles sont encore en discussion. Nous avons passé deux journées au cœur de cette activité généralement invisibilisée, au contact des soignants et des malades
«Ce n’est pas possible, ils ne peuvent pas faire ça! Qu’ils aient mal deux heures comme on a mal. Pour voir.» Hospitalisée à la Fondation Rive-Neuve, le corps tordu par la maladie à seulement 52 ans, Laetitia est sidérée: le canton de Vaud voulait diminuer de 1,2 million son subside à cette institution située au-dessus de Vevey, qui dispense uniquement des soins palliatifs aigus. Conséquence: cet hôpital aurait risqué de fermer. «Ça me choque un peu, je dois dire», souffle Laetitia, incrédule. Une coupe revue à la baisse depuis, mais toujours en discussion dans le cadre des débats budgétaires.
Lauréat des Prix Rolex en 2019, Grégoire Courtine consacre sa vie à la recherche d’un traitement contre la paralysie causée par des lésions de la moelle épinière. Depuis, il enchaîne les découvertes et les publications avec la neurochirurgienne Jocelyne Bloch
Dès le début de la vidéoconférence, le ton est donné. Grégoire Courtine, neuroscientifique star de l’EPFL né en 1975 à Dijon et sa complice, la neurochirurgienne Jocelyne Bloch, n’ont pas une minute à perdre et l’enthousiasme intact. Alors, ils parlent vite. De leurs dernières publications, qui dévoilent les résultats d’un implant révolutionnaire capable de réguler la pression artérielle chez les patients paraplégiques et tétraplégiques. Des projets à venir, des collaborations en gestation, de la course aux financements. Et, entre deux éclats de rire, de leur vie privée, qu’ils évoquent avec pudeur, sans jamais s’y attarder.
Mais avant tout, l’actualité. Le 17 septembre dernier, deux études majeures menées par Jocelyne Bloch et Grégoire Courtine ont été simultanément publiées dans Nature et Nature Medicine. Le sujet? Une complication invisible mais lourdement handicapante qui touche les personnes tétraplégiques. «A la suite de l’interruption de leur système nerveux autonome au niveau de la moelle épinière, les tétraplégiques ont d’importantes difficultés à réguler leur pression artérielle, explique Jocelyne Bloch. Cela signifie que lorsqu’ils passent de la position couchée à la position assise par exemple, ils font d’importantes chutes de pression qui induisent des malaises ou des syncopes.» Selon une enquête menée auprès de 1479 personnes dans le cadre de l’étude, plus de 70% des patientes et des patients souffrant d’une lésion médullaire vivent avec une hypotension chronique, les laissant épuisés, cognitivement ralentis et sujets à des pertes de connaissance.
A l’opposé, les personnes tétraplégiques souffrent aussi de dysréflexie autonome, une réaction excessive du système nerveux autonome qui survient chez les personnes ayant subi une lésion médullaire. «Ce sont des épisodes très courts d’hypertension pouvant causer des maux de tête extrêmement forts ou même des AVC qui peuvent aller jusqu’à tuer la personne», dépeint Grégoire Courtine. Il explique: «Après une lésion, la moelle épinière qui se trouve coupée du cerveau a très envie de se réorganiser. Certains neurones très spécifiques créent alors de nouvelles connexions entre eux. Cela induit que si la vessie est pleine ou qu’une douleur se fait ressentir, ces circuits qui n’existent normalement pas s’activent et induisent une hausse de la pression artérielle.» Avec leur équipe de recherche, Grégoire Courtine et Jocelyne Bloch ont, dans l’article publié dans Nature, «exposé toute l’architecture neuronale qui en est responsable. De plus, nous avons montré que la stimulation de la moelle épinière peut interférer avec ce circuit pour réguler la pression de manière sûre et précise», rapporte Grégoire Courtine. Et que cette interaction se concentre sur une région qu’ils ont nommée «hotspot hémodynamique».
Dans la seconde publication, les deux chercheurs détaillent comment ils ont utilisé cette découverte pour concevoir un système implantable capable de cibler précisément ce hotspot par stimulation électrique. En collaboration avec le spin-off de l’EPFL Onward Medical, l’équipe a ainsi démontré qu’un système de neurostimulation implanté permettait de rétablir la stabilité de la pression artérielle. «Grâce à l’implant, on arrive à stimuler électriquement la région de la moelle épinière qui est activée naturellement lorsqu’il n’y a pas de lésion», résume Jocelyne Bloch.
Dans le cadre de cette étude, la neurochirurgienne a implanté 14 participants qui ont tous eu une amélioration de leur qualité de vie, dont des Suisses. «Notre patient le plus âgé est l’ancien président de l’Association suisse des paraplégiques, qui a pu remonter sur ses skis à 74 ans», s’exclame Grégoire Courtine. Le binôme vient de recevoir l’approbation de la FDA, l’agence américaine chargée de la surveillance des médicaments, pour lancer le «vrai» essai clinique, qui comptera de nombreux patients en Europe et aux Etats-Unis.
Cette prochaine étape n’est qu’un des nombreux projets que le binôme va mener en parallèle cette année à venir. «Dans les douze prochains mois, il y a une salve impressionnante de publications et de découvertes qui vont arriver», se réjouit le neuroscientifique, qui explique que grâce à leur procédé rodé, qui part d’un problème clinique, pour créer le modèle intermédiaire afin de vraiment comprendre les mécanismes physiologiques puis retourner chez les patients, «c’est vraiment une boucle vertueuse qui est amplifiée par notre entreprise Onward, qui permet d’obtenir un impact commercial et de diffuser nos processus au plus grand nombre», explique Grégoire Courtine.
Malgré les enjeux et la pression, le duo ne cesse de répondre aux questions en riant, enchaînant les blagues. Complices, se renvoyant la balle en fonction des questions, appréciant tous les deux la mode et la cuisine, ces deux scientifiques cassent pas mal de clichés.
Mais pour arriver à de telles découvertes, le binôme se réveille tôt et communique en permanence. Tous les matins, vers 7h, «quand Jocelyne est en route pour l’hôpital, elle m’appelle pour organiser la journée», raconte Grégoire Courtine. Puis, le neuroscientifique octroie sa matinée «aux activités intellectuelles comme l’écriture de papiers, les demandes de financements», tandis que Jocelyne Bloch, qui dirige le service de neurochirurgie du CHUV, retrouve ses équipes, et commence sa journée à l’hôpital. C’est l’après-midi que le duo visite ses patients, parle avec les équipes, et gère l’aspect managérial de l’épopée. Car si Grégoire Courtine et Jocelyne Bloch attirent les projecteurs et sont dépeints et photographiés en stars des neurosciences, cette accumulation de publications et d’avancées médicales ne seraient possibles sans leurs équipes. Le centre de recherche NeuroRestore qu’ils ont cofondé et qu’ils codirigent emploie environ 80 personnes tandis que l’équipe clinique comprend une vingtaine de médecins. «Heureusement qu’on manage des personnes extrêmement compétentes qui savent gérer avec indépendance la recherche. Reste qu’environ la moitié de notre temps est consacrée à la gestion des projets et des équipes», décrit Jocelyne Bloch. «La recherche de fond, c’est une grosse partie de notre vie. Comme on dépense beaucoup d’argent, on doit aussi en récupérer», ajoute Grégoire Courtine.
Une telle équipe permet d’avancer mais nécessite des financements. En termes de recherche de fonds, les dernières années ont été chaotiques. En 2021, la Suisse est exclue d’Horizon Europe, un programme-cadre de l’Union européenne pour la recherche et l’innovation, après l’échec des négociations entre la Suisse et l’UE. «Cette mesure a eu un impact très lourd sur nos projets car on recevait beaucoup de financements de l’UE. A ce moment, on s’est dit qu’on allait se replier sur les Etats-Unis. Et cela a pas mal réussi…» avance Grégoire Courtine. «Maintenant, ils arrêtent tous les programmes auxquels on pouvait candidater, qui soutiennent les recherches sur les lésions de la moelle épinière… Je ne sais pas ce qui va se passer à l’avenir. «Cette année, nous n’avons pu faire aucune nouvelle demande de financement aux Etats-Unis», décrit-il. Aujourd’hui, l’équipe est obligée de se diversifier. Depuis l’obtention de son Rolex Award en 2019, Grégoire Courtine bénéficie du soutien régulier de la part de la marque. Le projet récompensé par un Rolex Award était le digital bridge, un implant dans la moelle épinière qui peut être relié au cerveau du patient. Ce dispositif a été développé avec sa consœur neurochirurgienne Jocelyne Bloch. Ce pont numérique est constitué de deux implants, l’un fixé sur la partie du cerveau qui contrôle le mouvement, et l’autre sur la colonne vertébrale, juste en dessous de la lésion. Le premier enregistre les signaux électriques générés par le cerveau et les transmet au second, permettant de rétablir la liaison et ainsi de donner la possibilité aux patients de stimuler les mouvements par la simple pensée.
Pour garder le sourire, le binôme ne manque pas une occasion pour mêler l’utile à l’agréable. «Le soir, on a tendance à se retrouver autour d’un verre de vin pour discuter de la journée, des prochaines étapes à mener», décrit Grégoire Courtine, qui affirme en même temps tenter de souvent rentrer tôt pour cuisiner et manger avec ses trois enfants, âgés de 2 à 8 ans. Les enfants couchés, il rouvre son ordinateur pour répondre aux mails.
«Une petite journée d’une quinzaine d’heures», entrecoupées de respirations: «Deux fois par semaine, sur le temps de midi et une fois le week-end, je vais grimper.» C’est d’ailleurs à travers l’escalade que Grégoire se tourne vers les neurosciences. A l’époque, le chercheur en physique grimpe régulièrement avec un professeur de neurosciences. Au pied de la falaise, ce dernier lui raconte comment le cerveau contrôle le mouvement. Ces conversations passionnent celui qui ne tient pas en place. «Le mouvement m’a toujours apporté beaucoup de joie dans ma vie. Je ne supporte pas de rester assis», décrit-il en se tenant debout derrière la caméra pour répondre aux questions. «C’est là que j’ai décidé de faire rebouger les gens qui ne le peuvent plus et que je me suis dirigé vers les neurosciences», se rappelle-t-il.
Mais il n’y a pas le temps de regarder en arrière, les prochains projets arrivent. Les domaines: la maladie de Parkinson, l’hypotension dans les maladies neurodégénératives et, surtout, la paralysie des membres supérieurs. «On a créé un BrainGPT qui est l’équivalent de ChatGPT pour décoder le langage du cerveau humain, explique Grégoire Courtine. On a compris la grammaire du cerveau humain et on a créé des modèles qui nous permettent de décoder les intentions de mouvement de nombreux patients.» Une percée qui est nouvelle de celle de faire remarcher les patients qui ne peuvent plus marcher car si le principe de réactiver la moelle sous la lésion reste le même, «il y a deux différences fondamentales», explique Jocelyne Bloch.
On a compris la grammaire du cerveau humain et on a créé des modèles qui nous permettent de décoder les intentions de nombreux patients
Premièrement, les racines nerveuses sont positionnées totalement différemment donc pour créer ce pont numérique il faut dessiner de toutes nouvelles électrodes. Ensuite, la marche, si elle est complexe du fait de la gravité, «reste un mouvement assez simple de balancier». Alors que le membre supérieur «effectue des mouvements beaucoup plus complexes et élaborés», décrit la neurochirurgienne, qui relève également que les patients sont dans des états très différents. Le patient tétraplégique est en bien moins bon état de santé générale. Toute amélioration d’une fonction musculaire chez lui est extrêmement importante mais demande des études cliniques totalement différentes de celles effectuées sur les patients atteints aux membres inférieurs.
«2025 est pratiquement certaine de finir deuxième ou troisième année la plus chaude enregistrée, possiblement à égalité avec 2023», estime l'observatoire Copernicus. Novembre 2025 est «le troisième mois de novembre le plus chaud à l'échelle mondiale»
L'année 2025 pourrait devenir la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée dans le monde, selon des données publiées mardi par Copernicus. «2025 est pratiquement certaine de finir deuxième ou troisième année la plus chaude enregistrée, possiblement à égalité avec 2023», indique l'observatoire européen dans un communiqué.
«L'anomalie de température moyenne mondiale pour la période de janvier à novembre 2025 est de 0,6 degré Celsius au-dessus de la moyenne de 1991-2020, ou 1,48 degré au-dessus de la référence préindustrielle de 1850-1900», avant que le climat ne se réchauffe durablement sous l'effet de l'activité humaine, poursuit-il.
L'année 2025 présente un niveau identique à celui de 2023, en attendant la publication des statistiques pour décembre et le bilan annuel, qui pourrait donc placer 2025 derrière le record historique de température établi en 2024.
Le dérèglement climatique généré par l'activité humaine rend les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents, plus meurtriers et plus destructeurs. Et novembre «a été marqué par plusieurs phénomènes météorologiques extrêmes, notamment des cyclones tropicaux en Asie du Sud-Est, qui ont provoqué des inondations catastrophiques à grande échelle et causé des pertes humaines», détaille Copernicus.
A l'échelle mensuelle, novembre 2025 a été le troisième mois de novembre le plus chaud de l'histoire après 2023 et 2024, avec une température moyenne à la surface du globe de 14,02 degrés, soit 0,65 degré au-dessus de la moyenne sur la période située entre 1991 et 2020.
Dans le détail, les températures ont été en novembre supérieures à la moyenne dans le monde entier, mais en particulier dans le nord du Canada, au-dessus de l'océan Arctique et dans toute l'Antarctique.
Selon les statistiques de l'observatoire européen, la moyenne des températures sur la période entre 2023 et 2025 pourrait dépasser 1,5 degré de plus par rapport à la période pré-industrielle, pour la première fois sur une échelle de temps de trois ans.
Il y a dix ans, l'accord de Paris sur le climat ambitionnait de limiter le réchauffement bien en dessous de 2 degrés Celsius et de poursuivre les efforts pour le contenir à 1,5 degré. Le dépassement de ce dernier seuil «est désormais inévitable», juge maintenant le secrétaire général de l'ONU António Guterres, tout en appelant à ce qu'il soit temporaire.
«Ces bornes ne sont pas abstraites: elles reflètent l'accélération du changement climatique et le seul moyen d'atténuer la hausse future des températures est de réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre», a souligné Samantha Burgess, stratège pour le climat de Copernicus, citée dans le communiqué.
L'ambition est toutefois faible à l'échelle multilatérale, les pays réunis à la COP30 de Belém au Brésil en novembre ayant adopté un modeste consensus sur l'action climatique, sans plan de sortie des énergies fossiles et en l'absence des Etats-Unis. Le président brésilien Lula n'a pas pu aller jusqu'à convaincre les pays pétroliers du Nord et du Sud et les économies émergentes d'envoyer un message collectif ambitieux pour accélérer la sortie des énergies fossiles.
Toucher à l’alimentation des personnes âgées peut entraîner de la dénutrition et des conséquences graves. Alors que le débat budgétaire est en cours dans le canton de Vaud, le PS va demander qu’aucune coupe ne soit effectuée dans les EMS
«L’intention du Conseil d’Etat est-elle de supprimer les desserts des résidents en EMS?» La question a été posée au gouvernement vaudois le 11 novembre dernier par le député Blaise Vionnet (Vert’libéral), médecin et membre du comité stratégique d’HévivA, faîtière historique des EMS. Cette dernière, dans une opération coordonnée, s’exprimait le même jour dans 24 heures au sujet des coupes budgétaires prévues dans le canton, annoncées dans un premier temps à hauteur de 14 millions de francs. La Commission des finances (Cofin) propose de les réduire de moitié, à 7 millions. Le PS souhaite les ramener à… zéro. Ces chiffres seront débattus ce mercredi.
D’ici-là, des voix s’élèvent pour dénoncer la réalité derrière la phrase choc évoquant la suppression des mets sucrés aux aînés. Comme celle d’Anne Schaeken, diététicienne responsable à PharmaDom (pharmacie d’hospitalisation à domicile, à Moudon): «Dire que les aînés seront privés de dessert cache le fait que l’impact interviendra sur toute l’alimentation des personnes âgées, avec le risque de conduire à de la dénutrition, déjà très présente dans les EMS du canton.» La spécialiste rappelle que la dénutrition est considérée au niveau international comme une maladie, qui peut compliquer ou générer d’autres pathologies.
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Un rapport montre que les vêtements en polyester recyclé libèrent plus de fibres au cours de leur lavage, et de plus petite dimension, que lorsqu’ils sont fabriqués en polyester vierge. Des résultats qui contredisent des études financées par les industriels
Harcelées par les détracteurs de la mode éphémère qui combattent leur appétit de fibre plastique, les multinationales de la fringue se tournent vers le polyester recyclé, dérivé des bouteilles en PET. Cent seize marques se sont ainsi engagées à utiliser de la matière recyclée pour 40 à 100% de leurs besoins en polyester dès la fin de cette année. Mais le remède pourrait-il être pire que le mal?
Une étude de l’ONG néerlandaise Changing Markets laisse en effet penser que la matière recyclée rejette plus de microplastiques au cours du lavage que la fibre vierge. Plus de fibres, et de longueur plus petite – donc susceptibles de renforcer la dissémination du plastique et de renforcer son impact sanitaire.
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Le son de petites décharges électriques a été enregistré au sein des tempêtes de poussière qui balayent la planète rouge. Ce mécanisme caché pourrait jouer un rôle majeur dans la chimie et le climat martiens
De petites décharges électriques crépitent sur Mars, et on vient de les entendre pour la toute première fois, grâce à un des instruments du rover de la NASA Perseverance. Ces sons, produits par de minuscules éclairs qui se forment dans des tourbillons de poussière, ont été décrits fin novembre dans la revue Nature.
Les scientifiques soupçonnaient déjà que les tempêtes de poussière et les tourbillons – les dust devils – qui balayent la surface de la planète rouge généraient une forme d’électricité statique. En effet, sur Terre, un tel phénomène est à l’œuvre dans les régions désertiques. «Dans les tourbillons de poussière ou les tempêtes de sable, les grains se frottent entre eux et échangent des charges électriques», décrit Baptiste Chide, planétologue à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP) à Toulouse, en France.
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Fait rare, une initiative fait l’unanimité contre elle. Le texte demande que la Suisse atteigne 70% d’autosuffisance alimentaire en dix ans. Un objectif inatteignable, selon nombre d’élus, à droite comme à gauche. Les Vert·e·s s’inquiètent d’un débat polarisé, qui pourrait s’avérer «contre-productif»
La proposition ne plaît à personne, à part à ses auteurs. C’est ce que l’on retient du premier débat au sujet de l’initiative «Pour une alimentation sûre» au Conseil national. Le texte demande de garantir la sécurité alimentaire en atteignant l’objectif de 70% de taux d’autoapprovisionnement en dix ans. Comment? En privilégiant la production de produits d’origine végétale destinée directement à la consommation humaine au détriment de la production de fourrage.
Organisation active dans la défense du climat et de la biodiversité, le WWF International fêtera l’an prochain ses 65 ans. De retour à Gland après la COP30 de Belém, sa directrice générale fait le point sur les efforts internationaux en matière de lutte contre le réchauffement, et sur les raisons d’y croire encore
Il y a tout juste dix ans, le 12 décembre 2015, l’Accord de Paris sur le climat était adopté dans la liesse par quelque 195 pays, dans le cadre de la COP21. Son objectif: contenir le réchauffement à 2 °C et même, si possible, 1,5 °C d’ici à la fin du siècle. Dix ans plus tard, les émissions de gaz à effet de serre continuent de croître, et la COP30, qui s’est tenue du 10 au 21 novembre au Brésil, n’a pas débouché sur des engagements marquants. A la tête du WWF International depuis deux ans, la Néerlandaise Kirsten Schuijt refuse pourtant de baisser les bras. Depuis son bureau situé à Gland, elle détaille au Temps les raisons qui la poussent à croire qu’il est encore possible de protéger l’environnement malgré un contexte difficile.
Le rang social chez les primates peut impacter le sommeil. Il est réduit et fragmenté pour veiller à la sécurité du groupe ou flairer les femelles fertiles chez les chimpanzés dominants. Les babouins populaires sont plus dérangés pendant qu’ils dorment
Tous les animaux – des vers de terre aux humains, en passant par les brochets, les dauphins et les moineaux – dorment au cours de leur vie, de plein de manières différentes et en y consacrant plus ou moins de temps. Preuve que le sommeil remplit des fonctions importantes qui ont été conservées au cours de l’évolution. Chez les primates, il existe tout un panel de façons de roupiller. Certains singes dorment énormément, comme le microcèbe, un lémurien de Madagascar qui dort 13 à 14 heures par jour, et d’autres très peu. La championne des nuits courtes est l’espèce humaine – 7 heures en moyenne de sommeil, contre 9,5 heures pour le chimpanzé en captivité et environ 10 heures chez le bonobo, ses deux plus proches cousins. Elle possède aussi la plus longue phase de sommeil paradoxale parmi les primates.
«Le sommeil est un compromis entre les bénéfices qu’il apporte au point de vue neurologique et physiologique, et la compétition avec d’autres activités essentielles comme se nourrir, se protéger contre les prédateurs, défendre son rang social ou se reproduire, explique Clara Hozer, primatologue française affiliée au Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Pour vraiment comprendre le sommeil chez une espèce, il faut pouvoir l’étudier en conditions naturelles pour voir comment les individus s’adaptent et quel est son coût selon l’environnement et les situations.»
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En Caroline du Sud, près de 260 personnes, affectées par la rougeole, ont été placées en quarantaine. Longtemps éradiquée aux Etats-Unis, la maladie fait son retour en raison d’un relâchement des autorités politiques et d’un populisme antivax et anti-science. L’épidémiologiste Antoine Flahault fait le point
En 2020, les Etats-Unis étaient au bénéfice de ce que les spécialistes de la santé appellent le statut d’élimination. Ils avaient réussi à éradiquer la rougeole dans tout le pays pour plus de douze mois. Ce succès de santé publique appartient désormais au passé. Plus de 260 personnes viennent d’être placées en quarantaine en Caroline du Sud en raison de l’accélération d’une grave épidémie de rougeole.
Citée par le Washington Post, l’épidémiologiste responsable de l’Etat de Caroline du Sud, Linda Bell, a mis en garde cette semaine contre une tendance inquiétante. Selon elle, 105 personnes affectées par la maladie n’étaient pas vaccinées et trois autres ne l’étaient que partiellement. Or, la spécialiste de santé publique le répète: une dose de vaccin est efficace à 93% pour prévenir la maladie et deux doses offrent une efficacité de 97%. Linda Bell prévient: la transmission de la rougeole pourrait se poursuivre pendant de nombreuses semaines.
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Rite funéraire, cimetière, thanatose: la biologiste française Emmanuelle Pouydebat soutient que beaucoup d’espèces animales ont conscience du trépas, du leur et de celui de leurs congénères. De quoi interroger nos interactions avec les êtres non-humains
Dans son livre Histoire des animaux, Aristote rapporte une observation: «Les cygnes chantent, et ils chantent surtout quand leur mort approche, écrit le philosophe. Ils volent jusqu’en haute mer et des navigateurs, qui allaient en Libye, ont rencontré en mer des troupes de cygnes qui chantaient d’une voix lamentable. Ils en ont vu quelques-uns mourir sous leurs yeux». Ce fameux «chant du cygne», qui désigne le tout dernier instant avant une fin inexorable, était déjà raconté par Platon.
Pendant des siècles, écrivains, voyageurs et savants ont relaté les réactions étonnantes de diverses espèces sauvages – dauphins, éléphants, fourmis, corvidés, ou encore chimpanzés – face à la mort de leurs congénères et parfois même des humains qui les côtoient. «Bien plus, un dauphin plus grand accompagne toujours les petits comme un gardien; et on en a vu qui portaient le cadavre d’un des leurs, afin qu’il ne fût pas mis en pièces par les animaux marins», rapportait le naturaliste romain Pline l’Ancien dans son Histoire naturelle (dans le tome I, traduction française de M-E Littré en 1877).
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Le 6 novembre, le président iranien Massoud Pezeshkian a averti que la ville de Téhéran pourrait devoir être évacuée en raison du manque d’eau. La capitale iranienne est aussi en proie à une forte pollution de l’air qui met en péril la santé de ses habitants
La vie à Téhéran s’est muée en un combat épuisant contre des forces auxquelles les habitants ne peuvent pas échapper. «Je pense sérieusement à faire quitter la capitale à ma famille», confie Saeed, propriétaire d’une papeterie dans l’est de la ville. «Quelque part où l’on peut respirer un air plus pur et ne pas craindre que l’eau soit coupée un jour sur deux.»
Il pose son masque sur le comptoir et passe la main dans sa barbe. Même les gestes les plus simples — se doucher, faire la vaisselle, aller aux toilettes — dépendent désormais de la présence d’eau dans les canalisations. «La toux, les maux de tête… Ça ne s’arrête jamais», soupire-t-il. Avec un sourire amer, il ajoute: «Je suis sûr que vivre dans ces conditions vous enlève des années de vie. Pour l’avenir de ma fille, je veux sortir ma famille de cette ville surpeuplée et insalubre.»
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Ouvert il y a 3 ans, la première banque de lait de Suisse romande est devenue un maillon essentiel du soin aux nouveau-nés les plus fragiles. Visite guidée avec sa responsable
La Suisse, pays de banques et de lait, a tardé à miser sur les banques de lait maternel. Alors que la première au monde ouvrait à Vienne en 1909, il a fallu attendre 1938 pour voir naître un lactarium à Bâle, et 2022 pour la Suisse romande. Depuis, au CHUV, le lait maternel est devenu un trésor soigneusement protégé.
A la tête du lactarium lausannois, Céline Fischer Fumeaux, médecin cheffe dans le Service de néonatologie et responsable du Centre de nutrition infantile, orchestre la circulation de «l’or blanc» entre donneuses et receveurs, les nouveau-nés prématurés ou atteints de pathologies à risque. Depuis son ouverture près de 800 litres ont été distribués à environ 600 bébés. «C’est un immense travail d’équipe», souligne-t-elle.
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L’Union européenne a renoncé mardi à imposer aux constructeurs automobiles de passer au tout-électrique en 2035, une mesure environnementale phare, face à la crise que traverse le secteur en Europe
Les constructeurs pourront continuer à vendre après 2035 une part limitée de voitures neuves équipées de moteurs thermiques ou hybrides, sous réserve de respecter de multiples conditions, et notamment de compenser les émissions de CO2 qui découleront de ces «flexibilités», a précisé la Commission européenne.
En assouplissant l’objectif pour 2035, l’UE ne renonce pas à ses ambitions climatiques mais adopte une approche «pragmatique» face aux difficultés rencontrées par l’industrie automobile, a défendu le commissaire européen Stéphane Séjourné, qui a piloté ce plan, dans un entretien à l’AFP.
«L’objectif reste le même, les flexibilités sont des réalités pragmatiques au vu de l’adhésion des consommateurs, de la difficulté des constructeurs à proposer sur le marché du 100% électrique pour 2035», a-t-il affirmé.
L’interdiction de vendre des voitures à moteur thermique à partir de 2035 était une mesure emblématique du grand «Pacte vert européen», pour aider l’UE à tenir son engagement d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Mais l’Europe, face à la concurrence de la Chine et aux tensions commerciales avec les États-Unis, a déjà repoussé ou élagué ces derniers mois plusieurs mesures environnementales, dans un virage pro-business assumé.
A la place de l’interdiction des voitures neuves à moteur thermique qui était prévue à cette échéance, les constructeurs devront réduire de 90% les émissions de CO2 de leurs ventes par rapport aux niveaux de 2021, et compenser les 10% d’émissions restantes. Bruxelles assure ainsi que le secteur sera bien décarboné à 100% à cet horizon.
Les constructeurs du Vieux Continent réclamaient des «flexibilités» depuis des mois, alors qu’ils sont plombés par des ventes durablement atones, tandis que leurs rivaux chinois, dont BYD, voient leurs parts de marché s’envoler avec leurs modèles électriques aux prix attractifs. Ces assouplissements ont fait l’objet d’intenses tractations entre la Commission et les États membres qui cherchaient à défendre au mieux les intérêts de leurs industries respectives, jusqu’au dernier moment.
D’un côté, un bloc de pays dont l’Allemagne et l’Italie défendait à cor et à cri la «neutralité technologique», c’est-à-dire le maintien après 2035 des moteurs thermiques, en mettant en avant des technologies plus économes en CO2 (hybrides rechargeables, véhicules électriques équipés de prolongateurs d’autonomie…) et le recours aux carburants alternatifs.
A l’inverse, France et Espagne appelaient l’UE à dévier le moins possible de l’objectif 2035, afin de ne pas saper les efforts déjà consentis par certains constructeurs pour se convertir au tout-électrique, et de ne pas détruire la filière en pleine éclosion des batteries de voitures électriques. Pour répondre à ces craintes, la Commission a dévoilé mardi une série de mesures de soutien à l’électrification du secteur, passant par l’encouragement au «verdissement» des flottes d’entreprises (qui va soutenir la demande de véhicules électriques) et des prêts à taux zéro pour la production de batteries.
Stéphane Séjourné a également confirmé l’instauration d’une «préférence européenne» dans l’automobile, c’est-à-dire l’obligation pour les industriels bénéficiant de financements publics de se fournir en composants «made in Europe». Une façon très concrète de soutenir toute la chaîne des équipementiers, fournisseurs et sous-traitants.
Enfin, la Commission veut encourager le développement de petits véhicules électriques aux tarifs «abordables». Un projet annoncé en septembre par Ursula von der Leyen, «pour ne pas laisser la Chine et d’autres conquérir ce marché». «Nos demandes ne sont pas des souhaits facultatifs, ce sont des exigences essentielles pour maintenir la rentabilité du secteur, préserver les emplois, financer la décarbonation et rester compétitifs face à une concurrence mondiale féroce», avait plaidé à la veille de ces annonces Sigrid de Vries, dirigeante de l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA).
L’ONG environnementale T & E a prévenu au contraire que ralentir l’électrification du secteur serait «une erreur stratégique», qui creuserait encore plus le retard des Européens par rapport à la concurrence asiatique. Toutefois, si les garde-fous annoncés sont bien mis en œuvre «ce n’est pas un changement de cap», estime l’eurodéputé centriste Pascal Canfin (Renew), pour qui les voitures thermiques seront cantonnées après 2035 dans un segment «premium, voire de luxe».
La région Lombardie annonce le dévoilement de «l’un des plus importants ensembles d’empreintes d’Europe, voire du monde». Attribuées à des animaux herbivores au long cou et à la petite tête, elles remontent à 210 millions d'années
La communication a été soignée, avec une jolie silhouette de dinosaure servant de décor aux intervention des responsables politiques. Mardi en fin de journée, des officiels italiens ont annoncé que des centaines de mètres d’empreintes de dinosaures, dont certaines présentent des contours remarquablement nets d’orteils et de griffes, ont été découvertes dans les Alpes italiennes. Là où se tiendront les Jeux olympiques d’hiver 2026, dès le 6 février.
«Cet ensemble d’empreintes de dinosaures est l’une des plus importantes d’Europe, voire du monde», a salué Attilio Fontana, président de la région Lombardie, lors d’une conférence de presse. La collection «s’étend sur des centaines de mètres», a-t-il ajouté.
Vieilles de plus de 200 millions d’années, les empreintes ont été découvertes en septembre dans le parc national du Stelvio, au nord de l’Italie, entre les villes de Bormio et de Livigno, qui accueilleront dans moins de deux mois certaines épreuves des JO d’hiver.
Le 16 octobre 2025: L’un des plus vieux dinosaures au monde a été découvert en Argentine
Le photographe naturaliste Elio Della Ferrera a repéré les empreintes pour la première fois sur une pente rocheuse quasi verticale. Certaines mesuraient jusqu’à 40 centimètres de diamètre. Il a fait appel au paléontologue Cristiano Dal Sasso du Musée d’histoire naturelle de Milan, qui a réuni une équipe d’experts italiens pour étudier le site.
«Ce lieu regorgeait de dinosaures; c’est un immense patrimoine scientifique», a déclaré Cristiano Dal Sasso, cité dans le communiqué de la région. «Les empreintes parallèles témoignent clairement de troupeaux se déplaçant de manière synchronisée, et on y trouve aussi des traces de comportements plus complexes, comme des groupes d’animaux rassemblés en cercles, peut-être pour se défendre.»
Une exposition en Suisse romande: A Lausanne, les dinosaures jouent à faire peur
Les empreintes, actuellement recouvertes de neige et hors des sentiers battus, sont conservées dans des roches dolomitiques du Trias supérieur, datant d’il y a environ 210 millions d’années. La plupart des empreintes sont allongées et ont été laissées par des bipèdes. Les mieux conservées portent des traces d’au moins quatre orteils.
Cela suggère qu’elles appartiennent à des prosauropodes, des dinosaures herbivores au long cou et à la petite tête, considérés comme les ancêtres des grands sauropodes du Jurassique, tels que le Brontosaure, selon les experts. Les prosauropodes possédaient des griffes acérées et les adultes pouvaient atteindre 10 mètres de long.
Il n’est pas exclu que certaines empreintes soient celles de dinosaures prédateurs ou encore d’archosaures, les ancêtres des crocodiles, précise le communiqué.
Les empreintes se trouvent aujourd’hui sur une pente quasi verticale due à la formation de la chaîne alpine. Mais lorsque les dinosaures parcouraient cette région, celle-ci était constituée de vasières s’étendant sur des centaines de kilomètres, et le climat était tropical.
«Les traces ont été formées lorsque les sédiments étaient encore meubles et saturés d’eau, sur les vastes vasières entourant l’océan Téthys», a expliqué l’ichnologue Fabio Massimo Petti, cité dans le communiqué, en référence à cet océan préhistorique. «La plasticité de ces boues calcaires très fines, désormais transformées en roche, a permis de préserver par endroits des détails anatomiques vraiment remarquables, comme les empreintes des orteils et même des griffes», a-t-il poursuivi.
Les empreintes ont ensuite été recouvertes de sédiments qui les ont protégées, mais le soulèvement des Alpes et l’érosion des flancs de montagne les ont fait réapparaître au grand jour.
«Comme les couches contenant les empreintes sont diverses et superposées, nous avons une occasion unique d’étudier l’évolution des animaux et de leur environnement au fil du temps», a souligné dans le communiqué le géologue Fabrizio Berra. C’est comme lire «les pages d’un livre de pierre».
Une étude impliquant des chercheurs et des patients suisses met en avant l’importance d’informer sur ce trouble qui peut rendre difficile la parole, la compréhension, la lecture ou l’écriture, et qui est encore trop souvent stigmatisé
Prendre un rendez-vous par téléphone, échanger par messages avec ses amis ou passer commande dans un restaurant sont des gestes banals auxquels nous ne prêtons même pas attention. Difficile alors de concevoir que, pour les personnes atteintes d’aphasie, ils constituent de véritables challenges au quotidien. Ce trouble de la communication, qui touche 15 millions de personnes dans le monde, est mal connu du grand public et le handicap invisible qu’il induit est peu ou pas pris en compte.
«C’est très dur d’avoir des choses à dire et de ne pas arriver à les partager comme on le voudrait», confie Cyril Grange, président de l’Association genevoise des aphasiques (Ageva). Interrogé par visioconférence, afin de faciliter les échanges, le quinquagénaire raconte jouer au foot au FC Choulex, skier tous les hivers et rentrer d’un voyage avec son fils en Géorgie. Pourtant, sa vie a basculé il y a 14 ans et, depuis, «ce n’est plus pareil», résume-t-il en cherchant ses mots. Un soir, alors qu’il travaillait dans son bureau, il a été victime d’un accident vasculaire cérébral. Ses collègues étant déjà partis, il a fallu plusieurs heures avant qu’il soit secouru.
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CHRONIQUE. Lorsqu’un mâle prend le pouvoir au sein d’un groupe de babouins géladas, les petits sont en grave danger. Mais certaines femelles ont trouvé la parade. C’est ce qu’ont découvert des primatologues de l’Université du Michigan après quatorze ans d’observation. Leur étude est publiée dans la revue «Current Biology»
Vous connaissez peut-être l’histoire chez les lions: un mâle prend le pouvoir dans un groupe à la place de l’ancien et tue les lionceaux pour pouvoir s’accoupler avec les femelles. Le même phénomène est observé chez les babouins géladas. Ils vivent sur les hauts plateaux éthiopiens en groupe composé d’un mâle dominant, de son harem de femelles et de quelques jeunes mâles célibataires (attendant l’opportunité de prendre le pouvoir). Lorsque l’un de ces mâles détrône le dominant, il peut tuer les bébés du groupe, héritiers de l’ancien chef. En agissant ainsi, le nouveau leader s’assure que les femelles sont à nouveau disponibles: si elles n’allaitent plus, elles redeviennent fertiles. Il peut alors se reproduire et assurer sa descendance.
Mais les femelles résistent! On sait que chez certaines espèces, elles s’accouplent par exemple en cachette avec les mâles subordonnés. Quand l’un d’eux devient dominant, son incertitude quant à sa paternité le rend moins prompt à s’attaquer aux petits du groupe. Chez les géladas, c’est une autre stratégie qu’ont développée les femelles: elles bluffent! Les primatologues ont observé que, lors d’un changement de dominant, certaines d’entre elles affichent tous les signes extérieurs de l’ovulation (rougeur sur la région thoracique dépourvue de poils, gonflement du cou, postures et sollicitations sexuelles vers le mâle). Ces signes de fertilité apparaissent en moyenne six mois et demi avant ceux des femelles qui ne subissent pas de changement de chef.
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Cette confirmation intervient après plusieurs revirements de Donald Trump et des mois de tâtonnements autour de l’avenir de la prestigieuse agence spatiale
Le Sénat américain a approuvé mercredi la nomination du milliardaire Jared Isaacman, un proche d’Elon Musk, à la tête de la Nasa. Agé de 42 ans, cet homme d’affaires qui a fait fortune dans les paiements en ligne va prendre la tête d’une institution menacée par d’importantes coupes budgétaires et sous pression politique pour envoyer au plus vite des astronautes sur la Lune et Mars.
Après avoir semblé vouloir privilégier l’exploration de la planète rouge, l’administration Trump apparaît aujourd’hui vouloir se concentrer davantage sur un retour au plus vite des Américains sur le satellite naturel de la Terre, où les Chinois veulent également se poser.
Jared Isaacman s’est ainsi engagé début décembre à remporter la compétition spatiale à laquelle se livrent les deux plus grandes puissances mondiales. «Les Etats-Unis retourneront sur la Lune avant notre grand rival, et nous y établirons une présence durable», a-t-il promis devant une commission d’élus.
De plus en plus de voix se sont néanmoins élevées ces derniers mois aux Etats-Unis pour alerter sur la possibilité que Pékin arrive premier, face aux multiples retards accumulés par le programme lunaire Artémis de la Nasa.
A la tête de l’agence, Jared Isaacman devra notamment s’assurer qu’Elon Musk livre dans les temps l’alunisseur qui lui a été commandé, ce qui suscite des inquiétudes quant à un possible conflit d’intérêts, les deux hommes étant réputés proches. Jared Isaacman a en effet volé à deux reprises avec la société SpaceX d’Elon Musk et était devenu en 2024 le premier astronaute privé à effectuer une sortie extra-véhiculaire dans l’espace. Malgré sa proximité avec Elon Musk, il est soutenu par de nombreux acteurs du secteur spatial qui le considèrent compétent et passionné.
Il avait été nommé par Donald Trump en décembre 2024 pour prendre la direction de la Nasa, mais s’était vu retirer cet appui en avril avant d’être renommé par le président républicain début novembre. Ces revirements étaient survenus sur fond de vives tensions au printemps entre le républicain et le multimilliardaire Elon Musk, qui semblent avoir depuis renoué.
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NPR is tracking the record number of congressional lawmakers — now more than 1 in 10 current members — who have announced plans to retire or run for a different office in 2026.
The U.S. has registered over half a million clinical trials since 2000. Here's a look at the business and ethics of human medical experimentation through the eyes of a volunteer.
The Senate has given final passage to the annual National Defense Authorization Act, which raises troop pay by 3.8%. It also pressures Defense Secretary Pete Hegseth to provide lawmakers with video of strikes on alleged drug boats near Venezuela.
A nature photographer stumbled upon thousands of 210-million-year-old dinosaur tracks in Italy's central Alps, near where some Olympic skiing and snowboarding events will be held in February.
The year-end speech will address his accomplishments so far and look ahead to next year
Almost eight years after Harry Potter and the Cursed Child opened on Broadway, Tom Felton, who played Draco Malfoy in the films, is now playing him as an adult onstage.
Guan Heng sailed to the U.S. by boat from the Bahamas after publishing footage he filmed of purported detention camps in China. He has been held in immigration detention since August.
The former Justice Department special counsel told the House Judiciary Committee that his team developed "proof beyond a reasonable doubt" that Trump took part in a criminal scheme to overturn the 2020 election.
A federal appeals court in Washington, D.C. has ruled that National Guard troops can remain in the city for now. That decision comes after a different federal appeals court ruled that troops must leave Los Angeles earlier this week.
Bongino's tenure was at times tumultuous, including a clash with Justice Department leadership over the Epstein files. But it also involved the arrest of a suspect in the Jan. 6 pipe bomber case.
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