Un avion d’UPS à destination d’Hawaï s’est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le Kentucky, laissant derrière lui un large brasier s’étalant sur plusieurs centaines de mètres de long
Un avion-cargo s’est écrasé mardi en une boule de feu peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, tuant au moins sept personnes selon le gouverneur du Kentucky, qui s'attend à un bilan plus lourd.
"Les nouvelles de Louisville sont difficiles ce soir, le bilan atteint désormais sept décès, et ce chiffre va sans doute augmenter", a écrit le gouverneur Andy Beshear sur X, ajoutant que des outils de contrôle de la qualité de l'air ont été déployés.
Here’s a report from the scene. @WLKY pic.twitter.com/L8BgdTsfYD
— Madison Elliott (@MadisonWLKY) November 4, 2025
Le vol UPS 2976, qui devait rejoindre Hawaï, «s’est écrasé vers 17h15 heure locale» a déclaré le régulateur américain de l’aviation, la FAA, identifiant l’appareil comme un McDonnell Douglas MD-11. L’avion avait «trois membres d’équipage à son bord», a déclaré dans un communiqué séparé le transporteur UPS, dont le siège de la division aérienne est installé à Louisville.
Une vidéo amateur partagée par la chaîne locale WLKY montre le moteur gauche de l’avion en feu tandis que l’appareil rase le sol en tentant de décoller, avant visiblement d’exploser, provoquant un large panache de fumée noire.
Des images aériennes de télévisions locales montraient aussi, peu après le crash, un large brasier s’étalant sur plusieurs centaines de mètres de long dans une zone de hangars et de parkings, avec les gyrophares des équipes de secours à proximité.
«A ce stade, nous pensons que la principale zone touchée concerne deux entreprises», a précisé Andy Beshear.
L’Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) et la FAA «se mobilisent pour arriver sur place et vont mener l’enquête», a écrit sur X Sean Duffy, le ministre des Transports.
L’accident de mardi intervient au moment où les conséquences de la paralysie budgétaire, due à un désaccord entre républicains et démocrates au Congrès, se font particulièrement ressentir dans le domaine du transport aérien.
Depuis plusieurs semaines, des pénuries de contrôleurs aériens -- qui travaillent depuis le 1er octobre sans être payés -- entraînent retards et annulations de vols à travers le pays.
Si la paralysie budgétaire se prolonge au-delà de cette semaine, l’espace aérien américain pourrait même être partiellement fermé, a mis en garde mardi Sean Duffy.
UPS Airlines, la division aérienne du groupe américain de messagerie et de livraison de colis, opérait début septembre une flotte d’environ 500 avions de transport de marchandises, dont 27 MD-11, l’appareil impliqué dans l’accident de mardi.
Le dernier accident aérien majeur aux Etats-Unis s’est produit le 29 janvier dernier à proximité de l’aéroport Ronald-Reagan de Washington, quand un hélicoptère militaire est entré en collision avec un avion de ligne sur le point d’atterrir, tuant 67 personnes au total.
Inconnu il y a une année, le démocrate a réussi son pari et devient maire de New York. Les Etats-Unis entrent dans une nouvelle ère de résistance politique à Donald Trump
Il l’a fait! Dans une allégresse indescriptible, la foule hurle de bonheur en se prenant dans les bras sous les innombrables drapeaux américains disposés à l’Agenda (Queens), l’une des nombreuses salles accueillant les soutiens de Zohran Mamdani ce mardi soir. Premier maire musulman de l’histoire de la plus grande ville des Etats-Unis, l’ancien conseiller en logement de 34 ans dont la carrière politique s’était jusqu’ici limitée à un siège de membre du législatif de l’Etat de New York (élu en 2021) prend les rênes de Big Apple. Il remporte plus de 50% des suffrages et quatre des cinq arrondissements de la cité (Brooklyn, Queens, Manhattan et le Bronx), tandis qu’Andrew Cuomo (40%) décroche Staten Island. Le phénomène démocrate triomphe à l’issue d’une campagne centrée sur le coût du logement et la gratuité des transports publics menée tambour battant par près de 100 000 volontaires, une présence en ligne massive, et portée par un soutien sans précédent de la jeune génération, qui s’est déplacée aux urnes en nombre. Tout comme par les New-Yorkais inquiets de la direction prise par leur pays depuis l’élection de Donald Trump.
Le service américain de vidéo à la demande affiche une hausse de 10% de ses prix, alors que Spotify augmente jusqu’à 17% son abonnement le plus cher. Le phénomène, qui s’accélère, est encore supporté par des utilisateurs très fidèles
Difficile de faire plus ambigu. Ces jours, les abonnés suisses de Netflix reçoivent un e-mail bien alambiqué de la part du géant du streaming. «Nous vous remercions de votre fidélité», commence la firme américaine, rappelant à son client son année d’inscription. «Nous espérons que vous appréciez le catalogue Netflix. Votre tarif mensuel évolue et passe à 14,90 francs.» Mais plutôt que d’une évolution, c’est d’une explosion qu’il s’agit. Car la hausse de prix est en réalité de 15,5% pour l’abonnement de base.
Netflix n’est pas le seul à augmenter massivement ses tarifs en Suisse. Spotify, numéro un mondial du streaming audio, fait de même. Et dans des proportions plus importantes encore. Ainsi, l’offre famille coûtera désormais 26,95 francs, contre 22,95 francs précédemment, soit un envol de 17,4%. Tous les abonnements de la firme suédoise augmentent sensiblement, que ce soit pour l’offre étudiant (12,6%), l’offre individuelle (14,3%) ou celle appelée «Duo» (15,8%). Comme Netflix, Spotify met à jour tous ses tarifs, avec des hausses qui paraissent faibles en valeur réelle, mais qui sont considérables en termes relatifs.
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Les neuf juges de la Haute Cour américaine se penchent à partir de ce mercredi sur la question de la légalité des droits de douane imposés tous azimuts par le président américain. Si Donald Trump a gain de cause, son pouvoir va encore s’accroître. S’il perd, un pan essentiel de sa politique commerciale et étrangère s’effondrerait
A partir de ce mercredi, la Cour suprême des Etats-Unis se penche sur un cas qui pourrait chambouler de fond en comble la politique commerciale et étrangère menée par l’administration Trump. Ou saper la séparation des pouvoirs telle qu’on la connaît aujourd’hui. La Haute Cour entame l’examen de la légalité des droits de douane que Donald Trump a imposés à une bonne partie de la planète. Pour les pays les plus touchés dont la Suisse (39% de taxes douanières), c’est l’espoir de voir la fin d’une guerre commerciale ravageuse déclenchée par le président américain.
Rarement dans l’histoire des Etats-Unis la Cour suprême n’a été investie d’un tel pouvoir. Pour Donald Trump lui-même, c’est «l’une des affaires les plus importantes dans l’histoire du pays». Si la justice américaine abonde dans son sens, le chef de la Maison-Blanche sera conforté dans sa politique de taxes douanières punitives pour réduire les déficits américains et pour tenter d’atteindre certains objectifs de politique étrangère. Une décision négative, en revanche, signifierait «la ruine» des Etats-Unis, prévient-il. Pour d’autres constitutionnalistes, ce qui est en jeu, c’est la séparation des pouvoirs. Si la Haute Cour donne raison à l’occupant du Bureau ovale, elle réduira un peu plus encore les prérogatives du Congrès déjà malmené par Donald Trump et accroîtra celles du président. Fait révélateur: dans un geste inédit, Donald Trump prévoyait de se rendre à la Cour suprême pour écouter les arguments avancés dans l’affaire des droits de douane. Il a toutefois fini par y renoncer.
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La mesure doit permettre de donner cinq sièges supplémentaires aux démocrates lors des élections législatives de mi-mandat
Les Californiens ont approuvé mardi, selon plusieurs médias américains, un texte visant à redécouper leur carte électorale en faveur des démocrates, qui cherchent à compenser ce qu’ont fait au Texas les républicains sous la pression de Donald Trump.
Le président américain veut conserver et consolider la courte majorité républicaine dont il dispose à la Chambre des représentants lors des élections législatives cruciales de mi-mandat, dans un an. Donald Trump a pour cela obtenu en août que le Texas, un Etat très républicain, redessine ses circonscriptions afin d’envoyer l’an prochain cinq élus républicains en plus au Congrès.
En réponse, le gouverneur de Californie Gavin Newsom et ses alliés, ont soumis à référendum un texte destiné à donner cinq sièges supplémentaires aux démocrates dans cet Etat largement démocrate. La large majorité obtenue mardi constitue un succès personnel pour Gavin Newsom, qui s’affirme comme une figure nationale de l’opposition démocrate au président.
Aux Etats-Unis, les circonscriptions électorales doivent en principe être délimitées après un recensement national effectué tous les dix ans, afin théoriquement que la carte électorale reflète la population qui y vit. Mais les redécoupages électoraux partisans sont monnaie courante, et permettent, via des cartes biscornues jusqu’à l’extrême, d’isoler des groupes d’électeurs et d’en surreprésenter d’autres.
En Californie, l’ancien gouverneur Arnold Schwarzenegger avait mis fin à cette pratique et la carte électorale avait été confiée à une commission indépendante. Concrètement, la «proposition 50» approuvée mardi par les Californiens va redonner aux élus le pouvoir de redessiner les circonscriptions. L’enjeu est de taille à l’échelle nationale à un an des élections de mi-mandat, les majorités parlementaires se jouant à quelques sièges près.
Si les démocrates reprennent le contrôle à la Chambre des représentants à Washington aux élections de 2026, ils auront le champ libre pour lancer des commissions d’enquête parlementaires et empoisonner la fin du second mandat de Donald Trump.
L’historien vaudois publie une vaste étude sur la grippe espagnole qui, en 1918, a causé le décès de milliers de Suisses. Les mesures prises à l’époque furent peu ou prou celles adoptées en 2020 lors de la pandémie de covid
«Pour la première fois de l’histoire suisse, la vie sociale, culturelle, religieuse, politique et économique ralentit au nom de la santé publique […] la plupart des cantons introduisent des interdictions de rassemblement relativement étendues […] la grippe peut être contrôlée en interrompant les chaînes d’infection, soit par l’interdiction des réunions publiques, la fermeture des écoles, la mise à l’isolement des patients ou des personnes vulnérables pour leur protection.»
Voilà qui évidemment nous rappelle quelque chose: la pandémie de Covid-19, dès février 2020. L’historien Séveric Yersin fait pourtant état d’une autre épidémie, celle qui entre octobre, novembre et décembre 1918 causa le décès de 25 000 personnes en Suisse. Une personne sur 150 est morte, plus de la moitié d’entre elles parmi les jeunes adultes. Son nom: la grippe espagnole, baptisée ainsi car seuls les journaux hispaniques publiaient librement à ce sujet alors que la presse des pays en guerre, censurée, la taisait. Le nombre de victimes à l’échelle de l’humanité se situe entre 50 et 100 millions d’individus.
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L’or est la principale ressource qui finance la guerre au Soudan. Le précieux métal est en général acheminé vers les Emirats arabes unis, un partenaire de plus en plus important pour la Suisse
Le 26 octobre dernier, les Forces de soutien rapide (FSR) prenaient El-Fasher, au Darfour, dans l’ouest du Soudan. Depuis, les témoignages de massacres dans cette ville se multiplient. Cette conquête, qui risque de faire redoubler la guerre au Soudan, déjà qualifiée par l’ONU de pire crise humanitaire au monde, n’aurait pas été possible sans le soutien des Emirats arabes unis (EAU). En échange de leur appui militaire aux FSR, les EAU récupèrent l’or des mines que contrôlent ces paramilitaires qui se sont retournés en avril 2023 contre l’armée soudanaise. Cette dernière exporte aussi de l’or à Dubaï. Le métal jaune est la principale ressource du pays.
Ces derniers jours, les EAU ont brièvement publié sur un portail de l’ONU leurs statistiques pour ce commerce de l’or. Une publication éphémère qui n’a pas échappé à l’ONG suisse Swissaid, qui dénonce depuis des années la place financière de Dubaï. «En 2024, les EAU ont importé 29 tonnes d’or directement du Soudan, contre 17 tonnes en 2023, ainsi que des quantités importantes transitant par les pays voisins, portes de sortie de l’or contrôlé par les FSR», détaille mardi un communiqué de presse de l’ONG.
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CHRONIQUE. Anxiété, addiction aux écrans, difficultés à faire famille ou à trouver un emploi, etc. Etre jeune n’est plus un eldorado à nos yeux de quinquas et de sexas, observe notre chroniqueuse préoccupée par ce constat
Ça nous est arrivé comme ça, sans crier gare, au cours d’un repas entre quinquas et sexagénaires. Alors qu’une des convives parlait d’un article disant que 15% des enfants et adolescents souffraient de surpoids ou d'obésité en Suisse en ajoutant qu'au niveau mondial, ce même sort pourrait concerner un jeune sur trois en 2050. Qu’un autre convive relevait une news récente selon laquelle plus de 30% des chômeurs suisses sont des diplômés universitaires et que, dans la même foulée, on passait en revue les jeunes de notre entourage ayant des problèmes d’anxiété, de dépression ou d’addictions, le constat nous a frappés: alors que, nous, «les vieux», on se démène pour rester jeunes, la jeunesse d’aujourd’hui ne nous fait pas rêver.
C’est sans doute la première fois dans l’histoire contemporaine que les adultes ne répètent pas à leurs cadets, comme on l’a entendu en boucle quand on avait 20 ans: «C’est beau, la jeunesse! Profitez-en, ça ne dure pas!»
ÉDITORIAL. Les New Yorkais ont choisi un homme qui incarne l’exact opposé du président américain. Une défiance envers l’Amérique de l’octogénaire, qui pourrait porter d’autres résistants, ailleurs
Son manque d’expérience et ses positions politiques ont inquiété au sein même de son parti. Le trentenaire aurait géré une équipe de cinq personnes tout au plus et se présente comme un démocrate de l’aile gauche, issu des Socialistes démocrates d’Amérique. Zohran Mamdani se retrouve à la tête de la plus grande ville américaine: 8 millions d’habitants, 112 milliards de dollars de budget, 300 000 employés, le cœur de la finance mondiale. Les menaces de Donald Trump n’auront pas suffi. «Mon petit maire communiste» a raillé le président, promettant de couper les fonds fédéraux à la ville. Elles ont probablement porté le jeune élu.
Né en Ouganda dans une famille indienne il y a 34 ans, musulman, Zohran Mamdani est l’antithèse du président des Etats-Unis. Il est aussi l’image opposée du démocrate Joe Biden. Il a surgi dans une Amérique qui se déchire sous les coups de son président entrepreneur octogénaire et qui se désespère devant la déliquescence du Parti démocrate. Ce parti qui a laissé un homme affaibli se porter candidat à la présidence et qui peine à faire émerger une nouvelle figure présidentiable. Les démocrates sont mis au défi par la victoire de Zohran Mamdani, qui forcera le parti à se positionner plus clairement. Vers le centre ou plus à gauche? Le débat sera vif, et c’est tant mieux.
Le nouveau maire de New York est-il anticapitaliste, fera-t-il fuir les milliardaires de la ville, saura-t-il s’entourer d’une équipe compétente et raisonnable? L’avenir le dira. Il a porté des idées simples, comme les bus gratuits ou les loyers bloqués des appartements réglementés. Il a sillonné la ville, à la rencontre de ceux qui avaient élu Donald Trump, pour les écouter et les filmer, micro à la main. Pourquoi des déclassés, immigrés, sans emploi ont-ils élu cet homme-là? Quels sont leurs problèmes au quotidien, de quoi ont-ils besoin? Ses vidéos ont pris, les réseaux sociaux se sont enflammés. Son charisme, son discours, son travail de terrain, physique et virtuel, ont payé. Se présentant dans des lieux et dans des formats inédits, parlant de son programme et non de lui-même. Un personnage est né.
Les démocrates ont enregistré trois autres victoires mardi: les sièges de gouverneurs en Virginie et dans le New Jersey et le oui à un redécoupage de la carte électorale en Californie, favorable au Parti démocrate. Les résistants existent ailleurs dans le pays. Ils seront portés par la victoire de Zohran Mamdani, même sans se reconnaître toujours dans le projet. Car Donald Trump, après avoir fédéré les déçus de la mondialisation et les abandonnés du rêve américain, va devoir affronter les premiers résultats de sa politique. Le chômage, les coupes budgétaires dans la santé et le social, la probable inflation liée à ses tarifs douaniers exorbitants. Ses méthodes de rupture et son programme MAGA séduisent encore et bénéficient à une part importante des électeurs, mais les fruits seront plus amers que prévu pour d’autres, dont la part va grandissant.
Un an après l’élection hors du commun de Donald Trump pour un deuxième mandat, un homme incarnant l’exact opposé de sa politique surgit et prend la ville du promoteur immobilier sous ses yeux, démontrant que la démocratie, attaquée par les méthodes du républicain, est bien en vie. Zohran Mamdani a rassemblé les déçus et les inquiets. Il a donné envie. Il a même fait rêver, ce dont les New Yorkais avaient à l’évidence particulièrement besoin. Et le rêve, en politique, est porteur. Il devrait même être à la base de tout projet de société, quel qu’il soit.
Voir également la série de reportages BD de Chappatte «USA: ceux qui résistent»
Xavier Company, municipal lausannois, s’oppose à l’accord Suisse-UE sur l’électricité, a appris «Le Temps». Il redoute qu’une libéralisation complète du marché fragilise la transition énergétique, fasse exploser les prix et compromette les investissements dans les énergies renouvelables
C’est un message qui ne passera pas inaperçu. Xavier Company, municipal lausannois chargé des Services industriels de Lausanne, tire la sonnette d’alarme concernant l’accord sur l’électricité que la Suisse veut ratifier avec l’Europe. L’élu écologiste, dont le parti semble pourtant optimiste sur la question, confie au Temps ses inquiétudes alors même que de nombreux acteurs du secteur ont fait part de leur enthousiasme ces derniers jours, dans le cadre de la procédure de consultation.
Parmi eux, on retrouve non seulement le gestionnaire du réseau de transport Swissgrid, l’Association des entreprises électriques suisses (AES), mais aussi les producteurs d’électricité Alpiq et Axpo et désormais, depuis la semaine passée, l’Union des villes suisses. Cet organisme a confirmé qu’il soutenait majoritairement le projet, même si quelques-uns de ses membres «estiment que les risques liés à l’accord l’emportent sur ses avantages et le rejettent donc». Lausanne en fait partie et justifie ce non formel par des risques liés au financement futur du développement des énergies renouvelables en Suisse, ainsi que par les fluctuations de prix pour les consommateurs.
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Il est fils d’immigrés et militant pour le droit au logement. Aujourd’hui, à 34 ans, Zohran Mamdani, ancien rappeur également, devient maire de New York. Son élection marque peut-être un tournant pour le Parti démocrate. Portrait
L’élection de Zohran Mamdani à la mairie de New York marque un tournant pour le Parti démocrate. A 34 ans, ce fils d’immigrés, né en Ouganda et naturalisé Américain en 2018, incarne une nouvelle génération d’élus ancrés dans les luttes sociales. Avant d’entrer en politique, il a travaillé comme conseiller pour des familles menacées d’expulsion et s’est fait connaître en tant que rappeur sous le nom de Mr. Cardamom.
Sa campagne, soutenue par Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez, reposait sur un programme ambitieux: hausse des impôts pour les plus riches, gratuité des bus et des crèches, gel des loyers régulés et relèvement du salaire minimum à 30 dollars de l’heure. Un positionnement jugé radical par certains, mais qui a séduit de nombreux électeurs, notamment la génération Z, sensible à son discours de justice sociale.
Ouvertement critique de la politique israélienne à Gaza, Zohran Mamdani se distingue aussi par une approche politique fondée sur le dialogue et l’inclusion. Son élection dans la plus grande ville du pays illustre la montée d’une gauche progressiste qui entend peser davantage dans l’Amérique post-Trump, à la veille d’une nouvelle séquence politique nationale.
Une habitante de Sainte-Croix a été arrêtée en lien avec la découverte d’un cadavre samedi à Fedry en Haute-Saône. Cette Française est suspectée d’avoir incendié son appartement et d’être impliquée dans la disparition de son logeur, un Suisse de 75 ans
Une Française résidant à Sainte-Croix, dans le canton de Vaud habitante est suspectée d’avoir mis le feu à son logement situé en Haute-Saône. Cette dernière serait également impliqué dans la disparition de son logeur. Ce Suisse de 75 ans est porté disparu depuis le 31 octobre. Même si les identifications formelles sont toujours en cours, son corps mutilé pourrait avoir été retrouvé à Fedry, petit village situé à environ 100 km à vol d’oiseau de Sainte-Croix.
Dimanche, le logement qu’il louait à une Française de 39 ans a pris feu. Celle-ci a été interpellée peu après par les douaniers suisses. Elle a été auditionnée par le Ministère pubic vaudois et placée en détention provisoire, annonce mercredi la police cantonale. A ce stade, elle est toujours au bénéfice de la présomption d’innocence.
Retrouvé sur les berges de la Sâone, le cadavre, seulement vêtu d’un caleçon, était «sectionné en deux parties au niveau de la taille et recouvert d’une substance blanche», a indiqué mardi le procureur de la République de Vesoul, Arnaud Grécourt.
Il portait «une brûlure au niveau du dos, plusieurs plaies sur le crâne, sur une main, au niveau des cervicales et au niveau du tronc», a-t-il ajouté. «Des plaies sur les mains sont évocatrices de lésions de défense. Plusieurs des plaies constatées sont en faveur de l’usage d’un instrument tranchant», a encore détaillé le procureur.
D’après les premiers résultats de l’autopsie, la victime aurait succombé à une hémorragie due à une blessure par arme blanche à la poitrine. Son corps aurait été découpé après le décès.
Le corps ayant été retrouvé en France, l’instruction pénale est menée par le Tribunal judiciaire de Vesoul. Une coordination entre les autorités françaises et suisses s’est mise en place. Côté vaudois, le Ministère public a confié des investigations sur le territoire cantonal aux inspecteurs de la police de sûreté. A ce stade de l’enquête, la police vaudoise annonce qu’elle ne donnera pas d’informations supplémentaires sur cette affaire.
Le premier ministre belge Bart De Wever va réunir jeudi matin en urgence un conseil national de sécurité, après de nouveaux signalements de drones aux abords de grands aéroports. Le phénomène touche plusieurs pays européens depuis deux mois
L’espace aérien au-dessus de la Belgique a dû être fermé pendant plusieurs heures dans la nuit de mardi à mercredi après des signalements de drones aux abords de grands aéroports. La multiplication de ces survols suspects préoccupe les autorités. Le premier ministre a ainsi annoncé qu’il réunirait jeudi matin en urgence un conseil national de sécurité. La multiplication de ces survols suspects, dont l’origine demeure complètement inconnue, inquiète les autorités. Entouré des principaux responsables de la police et de l’armée, le chef du gouvernement examinera la réponse à y apporter lors d’une réunion «prévue jeudi à 10h00», a annoncé son cabinet mercredi.
Skeyes, société chargée du contrôle aérien en Belgique, a dû interrompre tout le trafic au-dessus du pays à deux reprises mardi soir, vers 20h00 puis de nouveau à 22h00 après deux signalements successifs de drones aux abords des aéroports de Bruxelles-Zaventem, le premier de Belgique, et de Liège. Le trafic a pu redémarrer progressivement en fin de nuit, mais des dizaines de vols commerciaux ont dû être annulés, dont une quarantaine encore mercredi à Bruxelles-Zaventem afin de résorber les retards et éviter de nouveaux détournements vers les pays voisins. Entre 400 et 500 passagers ont été contraints de passer la nuit à Zaventem, faute de décollages possibles, a indiqué une porte-parole de la société exploitante Brussels Airport. «La situation va se normaliser au cours de la journée», a-t-elle ajouté.
A l’instar de plusieurs pays européens – le Danemark, l’Allemagne ou la Norvège -, la Belgique est confrontée à une multiplication de survols de drones jugés suspects au-dessus de lieux ou d’infrastructures sensibles. Le week-end dernier, la base militaire de Kleine-Brogel (nord-est), réputée abriter des armes nucléaires américaines pour le compte de l’Otan, a été survolée à trois reprises, ce qui a entraîné l’ouverture de deux enquêtes par le parquet fédéral et le service de renseignement militaire belge.
Qui est derrière ces survols? Le mystère reste entier. Le ministre de la Défense Theo Francken a refusé de pointer du doigt la Russie derrière ces incidents, mais a évoqué une opération coordonnée menée par «des professionnels» pour semer «la panique» et «déstabiliser» la Belgique. Déjà début octobre des drones non identifiés avaient survolé le camp militaire d’Elsenborn, non loin de la frontière avec l’Allemagne, un autre dossier aux mains du parquet fédéral. Ce parquet, compétent sur tout le territoire pour la criminalité organisée et le terrorisme, pilote les investigations concernant les incidents sur les bases militaires. Il pourrait aussi prendre le relais des parquets locaux sur les survols d’aéroports civils «s’il y a des indications d’espionnage ou d’ingérence», selon une porte-parole du parquet fédéral.
Le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin a évoqué de son côté plusieurs enquêtes ouvertes après les incidents de mardi soir, visant notamment à dénombrer précisément combien de drones ont été utilisés. Pour identifier les drones et pouvoir remonter à leurs propriétaires, «il faut probablement qu’ils soient tous enregistrés ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, il y a à mon avis trop de drones qui ne sont pas enregistrés», a poursuivi le ministre à la radio publique francophone RTBF.
«Pour abattre un drone, il faut aussi s’assurer qu’on ne crée pas plus de dégâts par ailleurs», a-t-il aussi fait valoir.«C’est inquiétant pour la sûreté nationale», a lâché de son côté un porte-parole de l’aéroport de Liège. Cette plateforme spécialisée dans le fret et où s’opèrent beaucoup de vols cargo nocturnes a vu son activité interrompue pendant environ six heures. Le trafic a pu reprendre un peu avant 02h00 mercredi, selon le porte-parole, Christian Delcourt.
Vendredi soir dernier, en Allemagne, c’est à l’aéroport de Berlin-Brandebourg que les vols avaient dû être interrompus pendant près de deux heures en raison d’une nouvelle alerte aux drones, après plusieurs incidents similaires au-dessus de Munich en octobre. L’Allemagne, l’un des principaux soutiens à l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie, ainsi que le Danemark, ont mis en cause Moscou pour l’augmentation de lactivité de drones au-dessus de leurs infrastructures critiques. La Russie a nié toute implication.
A l’affiche de l’audacieux «Kika», Manon Clavel a dû s’accrocher pour percer. Mais l’adversité semble n’avoir fait que bonifier le caractère et le talent de cette comédienne français révélée par la série suisse «Winter Palace»
Elle aura attendu son heure et s’en montre d’autant plus réjouie et reconnaissante. Après avoir amassé des crédits sur scène et à l’écran depuis une décennie, 2025 marque un tournant pour Manon Clavel: celui qui vous fait passer de petite comédienne qui galère à tête d’affiche demandée. La particularité pour cette actrice française, c’est qu’elle a dû aller chercher à l’étranger ces premiers rôles qui la feraient progresser: en Suisse, dans la minisérie Winter Palace, et surtout en Belgique dans Kika. Un film courageux qui la voit passer par nécessité d’assistante sociale à… dominatrice BDSM!
«J’ai tendance à faire les choses à l’envers», reconnaît-elle, amusée. A commencer par être née aux Etats-Unis, à Los Angeles. «L’anglais est ma première langue», explique celle qui doit feindre de ne pas le comprendre dans Kika. A l’âge de 10 ans, elle a suivi sa mère franco-algérienne revenue s’installer en France, à Marseille puis à Toulouse. Jeune fille, elle ne rêvait pas du tout de devenir actrice, se consacrant à la danse. Mais à 15 ans, elle laisse tomber. «La discipline m’étouffait. J’ai eu envie de vivre des choses plus de mon âge.»
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Surprenant film belge, «Kika», d’Alexe Poukine, suit son héroïne assistante sociale jusque dans le milieu du sexe BDSM. Aussi originale qu’attachante, Manon Clavel y crève l’écran
Trente ans après la Kika de Pedro Almodovar, pauvre fille malmenée dans un monde pervers, il était temps qu’une héroïne plus positive incarne ce prénom plutôt rare. La Kika d’Alexe Poukine, cinéaste française établie en Belgique (dont on a pu voir l’an dernier Sauve qui peut, documentaire coproduit avec la Suisse et consacré au personnel soignant de l’hôpital public), est une femme autrement volontaire. Le film qui porte son nom est, lui, une drôle d’affaire qui passe du drame social à la comédie romantique et à l’étude anthropologique sans exclure une vraie tenue formelle.
A Bruxelles, Kika, mariée et mère d’une petite fille, exerce le métier d’assistante sociale. Depuis le temps qu’elle se consacre aux autres, elle s’est un peu oubliée elle-même. Une rencontre de hasard se transforme en liaison suivie d’un drame inattendu, et la voilà réduite à se débrouiller seule dans une grande précarité financière. C’est alors que le souvenir d’une «cliente» lui fait envisager une manière de gagner un peu plus d’argent. Elle se retrouve bientôt à explorer un territoire que la majorité réprouve, celui des travailleuses du sexe, et même pire, de la spécialité BDSM (pour bondage, domination et sadomasochisme), mais qui peut aussi être envisagé sous l’angle du service et du soin. Pour ses clients ou pour elle-même?
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CHRONIQUE. Sous l’impulsion de Martin Pfister, le Conseil fédéral prend peu à peu la mesure des défis sécuritaires auxquels fait face notre pays. Pour l’ancien diplomate François Nordmann, la question du financement supplémentaire du réarmement de la Suisse va dominer le débat public
La politique de sécurité de la Suisse est au centre de l’actualité. L’évolution de la vie internationale le justifie. Le conseiller fédéral Martin Pfister, chef du Département de la défense, multiplie les interventions pour alerter la population sur les menaces qui pèsent sur notre pays. Dans ses interviews et son grand discours de Berne, le 28 octobre dernier, il a relevé que l’opinion publique n’a pas encore conscience de la gravité de la situation: il souligne que notre environnement géopolitique subit un changement fondamental. Ce n’est en soi rien d’anormal, mais nous assistons à une accélération radicale des changements en cours. Le monde politique et la société en général devraient davantage s’en rendre compte, ce qui n’est pas encore le cas. Il s’agit de protéger nos règles démocratiques, les bases de notre prospérité et l’intégrité des personnes. Les régimes autoritaires nous mettent sous pression, notamment la Russie. Face à ces dangers qu’il faut combattre, il convient d’augmenter la résilience et l’esprit de résistance de la population.
Le second message qui se dégage des propos du conseiller fédéral est qu’une guerre hybride se déroule en Europe aujourd’hui déjà, «et aussi en Suisse. » On ne mène pas la guerre moderne avec les moyens d’une confrontation militaire classique. Elle comporte des attaques cybernétiques, des prises d’influence, de la désinformation, de l’espionnage, du sabotage, des pressions économiques, du chantage et des opérations militaires spéciales. La déstabilisation systématique des Etats occidentaux est le scénario le plus préoccupant, confiera-t-il à la NZZ. «La Suisse est aussi l’objet de cyberattaques, même si c’est dans une moindre mesure que d’autres pays européens». L’Office fédéral de la cybersécurité dénombre 164 attaques sur des infrastructures critiques en six mois cette année. Les tentatives de prise d’influence de l’étranger doivent être mises au jour et devenir transparentes.
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Le comédien et réalisateur Antonin Schopfer exorcise dans un émouvant documentaire la perte en 1985 de son frère cadet, décédé trois jours après sa naissance. A découvrir grâce au travail de diffusion de l’association Ciné-Doc
«Benjamin, il est mal parti dans la vie.» Ce sont les premiers mots qu’un mari a un jour dit à sa femme, peu après son accouchement à Montpellier. De fait, le petit Benjamin décédera trois jours plus tard, sans que sa mère ni son frère Antonin, 2 ans, n’aient pu le voir. Le choc de cet adieu brutal sera d’autant plus grand qu’aucun accompagnement ne sera proposé à la famille. Aujourd’hui âgé de 42 ans, Antonin Schopfer a grandi entre la Haute-Savoie et la Suisse avec cette absence qui deviendra au fil du temps de plus en plus pesante, comme un trou noir béant toujours prêt à l’absorber.
Devenu comédien et réalisateur, il a en 2019 décidé d’enclencher un nécessaire processus de deuil. Questionnant sa mère, marquée à vie par cette mort prématurée, et son père, qui a fait le choix de l’oubli, il livre avec Benjamin un court métrage d’une cinquantaine de minutes dans lequel il donne du sens à une douleur diffuse. Un documentaire sensible précédé, lors de ses projections à l’enseigne du projet de diffusion du cinéma du réel Let’s Doc, d’un autre court métrage: Dieter, de Rolf Brönnimann.
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Les Vingt-Sept se sont accordées dans la nuit de mardi à mercredi pour maintenir l'objectif ambitieux de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 90% en 2040 par rapport à 1990, au prix d'importantes concessions pour rallier les États les plus réticents, comme l’Italie de Giorgia Meloni
Les Vingt-Sept ont évité la catastrophe diplomatique qu’ils redoutaient: l’Union européenne n’arrivera pas les mains vides à la COP30 de Belem, qui se tiendra du 10 au 21 novembre, et pourra y afficher son «leadership» en matière environnementale.
Dans la nuit de mardi à mercredi, l’UE a en effet arraché à Bruxelles un compromis sur ses objectifs climatiques en 2035 et 2040, au prix d’une série de concessions pour rallier des États réticents, notamment l’Italie.
Sur le papier, l’Union européenne – quatrième émetteur de gaz à effet de serre dans le monde, derrière la Chine, les États-Unis et l’Inde – maintient son objectif ambitieux de réduire ses émissions de 90% en 2040 par rapport à 1990. Mais d’âpres négociations ont atténué cet objectif: afin de convaincre l’Italie de Giorgia Meloni, l’un des États les plus réticents, les Vingt-Sept ont donné une souplesse bien plus importante que ce que souhaitait la Commission européenne.
Pour atteindre cette baisse de 90%, les Européens pourront ainsi acquérir 5% de crédits carbone internationaux qui financeraient des projets en dehors de l’Europe, un dispositif très critiqué par les organisations environnementales. Et le compromis adopté mercredi ouvre également la porte à 5% supplémentaires de ces crédits lors d’une prochaine révision de cette loi climat.
Les Vingt-Sept ont en outre soutenu le report d’un an, de 2027 à 2028, de l’extension du marché du carbone au transport routier et au chauffage des bâtiments, une revendication régulière de la Hongrie ou de la Pologne, mais un coup dur pour les pays les plus engagés en faveur du climat, notamment les Scandinaves. Les États membres ont aussi approuvé une clause de révision tous les deux ans de cette loi climat, qui permettrait d’ajuster l’objectif s’il s’avérait trop difficile à atteindre.
Autant de concessions qui hérissent les ONG. «Cet accord très attendu est beaucoup plus faible que le laisse croire le chiffre de 90%», a réagi Sven Harmeling, du réseau d’ONG CAN Europe. Ce n’est d’ailleurs pas la fin de l’histoire car cette loi climat va également être soumise au Parlement européen.
Les États ont aussi donné leur feu vert, à l’unanimité, à l’objectif 2035, celui que leur réclamait l’ONU depuis des mois. Ils avaient déjà déminé le terrain au mois de septembre en mettant en avant une fourchette de réduction des émissions comprise entre -66,25% et -72,5% par rapport à 1990. Pour éviter des négociations interminables, ils en sont restés au même objectif mercredi, même si les pays scandinaves, l’Allemagne ou la France espéraient mieux.
Nous ne sommes pas les seuls à pouvoir changer d’avis en pesant le pour et le contre. Des expériences inédites réalisées avec des chimpanzés montrent que nos cousins sont capables d’évaluer des indices contradictoires avant de prendre une décision. Décoiffant!
Une fois encore, le fossé entre la cognition humaine et celle des primates non humains se comble. Des expériences spectaculaires montrent en effet que le chimpanzé est capable de faire des choix rationnels et de changer d’avis quand on lui présente des éléments nouveaux et convaincants. Bref, il fait de la science, le plus naturellement du monde!
«Nous montrons que le chimpanzé est doué de métacognition, l’aptitude à réfléchir à ses propres pensées, explique Hanna Schleihauf, de l’Université d’Utrecht (Pays-Bas), première auteure d’une étude publiée le 30 octobre dans Science. Par exemple, notre métacognition nous conduit à prendre des notes parce que nous avons conscience que notre mémoire n’est pas parfaite. De même, c’est cette métacognition qui nous permet de confronter des preuves pertinentes à d’autres plus faibles. Nous venons de le constater chez le chimpanzé.»
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REVUE DE PRESSE. L’élection du nouveau maire de la première ville des Etats-Unis, «cauchemar» de Donald Trump, aura des répercussions bien au-delà de New York, estime la presse américaine. Le mandat de l’édile, «ses succès ou ses échecs» seront scrutés de près
Le «pire cauchemar» de Donald Trump a probablement pris vie mardi soir. Le socialiste Zohran Mamdani a remporté la mairie de New York. L’élu de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l’ancien gouverneur centriste de l’Etat Andrew Cuomo. Il deviendra ainsi le premier maire musulman de la plus grande ville Etats-Unis, le plus jeune depuis plus d’un siècle et le premier issu de l’immigration depuis les années 1970. Sa victoire a été accueillie par les cris de joie et parfois les larmes de ses partisans réunis dans au cœur d’une salle rococo des années 1920 du centre de Brooklyn.
L’ancien président démocrate Bill Clinton a souhaité au vainqueur de «transformer l’élan de (sa) campagne» pour construire «un New York meilleur, plus juste et plus abordable». Barack Obama a pour sa part déclaré que l’avenir «s’annonçait un peu meilleur». Donald Trump, qui a fait de Zohran Mamdani l’une de ses nouvelles cibles privilégiées, a lui aussi rapidement réagi. Dans un message publié sur son réseau Truth Social, il a cité des «sondeurs» anonymes affirmant que les défaites républicaines étaient dues à la paralysie budgétaire – le shutdown – et au fait que son propre nom ne figurait pas sur les bulletins de vote.
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CHRONIQUE. Le développement du football féminin, qui représente déjà 45% du chiffre d’affaires total du sport féminin mondial, passe par le modèle anglais, comme ce fut le cas il y a 30 ans pour les hommes, explique Gianluca Sorrentino dans la chronique de l’Université de Lausanne
L’Euro féminin de football qui s’est tenu cet été en Suisse a laissé des signaux encourageants: le tournoi a battu des records d’affluence: plus de 34 000 spectateurs au Parc Saint-Jacques pour le match d’ouverture et la finale, plus de 600 000 fans ont assisté aux matchs de groupes, et 29 des 31 rencontres se sont jouées à guichets fermés. Cependant, en déplaçant la focale sur les compétitions locales, il en ressort une réalité plus nuancée. Si le constat n’a rien d’alarmant, l’enjeu est d’identifier les leviers à actionner pour permettre au football féminin de poursuivre son essor. Le parallèle avec l’histoire du développement du football masculin permet d’esquisser quelques pistes de réflexion.
Dans l’histoire du football «chez les garçons», l’Angleterre s’est distinguée par la création en 1992 de la Premier League, qui a révolutionné le football sur le plan économique, par la commercialisation des droits TV, mais également par son internationalisation et le recrutement des meilleurs acteurs pour devenir la ligue la plus suivie – elle est diffusée aujourd’hui dans plus de 200 pays. Au cœur de ces changements, les dynamiques de professionnalisation des différents secteurs d’activité: gouvernance, commercialisation, méthodes d’entraînement. Progressivement, le modèle anglais a influencé les autres organisations nationales dans une quête de mimétisme, tout en maintenant des stratégies locales.
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C’est un constat, les services traditionnels de gestion de fortune manquent de transparence et de performance. Un nouveau modèle indépendant, le Wealth Office, redéfinit fondamentalement la relation entre le client et sa banque, indique Louis Boyer, Wealth Officer chez Zwei Wealth
De nombreux investisseurs fortunés ignorent encore que les services de gestion de fortune traditionnels offrent souvent des rendements décevants pour des frais élevés. Selon un rapport récent, plus de 70% des mandats privés sous-performent par rapport aux attentes, tandis que les coûts demeurent disproportionnés. Cette opacité, longtemps tolérée, est de moins en moins acceptée, note Thierry Cherf. Les clients comparent désormais les offres et changent plus facilement d’établissement, cherchant une approche plus transparente. C’est dans ce contexte qu’émerge un modèle indépendant inspiré des family offices: le Wealth Office.
Le Wealth Office agit comme le «directeur financier personnel» du client. Il centralise la gestion des avoirs, quelle que soit la banque dépositaire, et ne perçoit aucune commission des institutions financières. Sa rémunération repose sur des honoraires, garantissant une indépendance totale. Il réduit significativement les coûts et améliore considérablement la performance. L’approche s’organise autour de trois étapes:
Cette gouvernance indépendante offre au client un contrôle total sur son patrimoine et une transparence accrue sur les décisions prises.
Autrefois réservé aux grandes fortunes (au-delà de 50 millions de francs), ce modèle devient désormais accessible dès 1 million de francs. Contrairement à l’idée reçue, il s’avère souvent plus économique que la gestion traditionnelle. Pour un portefeuille de 1 million de francs, les frais moyens du marché (TER) avoisinent encore 2,2% par an, contre environ 0,5% pour les meilleures offres négociées – soit plus de 18 000 fr. d’économies annuelles.
L’impact sur la performance est tout aussi significatif. Les clients ayant fait appel à un Wealth Office enregistrent en moyenne +2,5 points de rendement supplémentaire par an, tout en réduisant leurs frais de 34%. Sur dix ans, cela représente plus de 300 000 fr. gagnés pour un patrimoine de 1 million, après honoraires. Ces écarts montrent que nombre d’investisseurs paient trop cher pour des résultats médiocres, faute de comparaison indépendante.
Les honoraires du Wealth Office sont dégressifs et transparents: environ 0,65% par an pour 1 million de francs conseillé, déclinant à 0,15% pour les grands patrimoines. Ce coût est largement compensé par les économies réalisées et par les gains de performance. En 2025, Swiss Life soulignait, lors de son acquisition de Zwei Wealth, que ce modèle représentait une alternative avant-gardiste aux solutions bancaires traditionnelles.
Contrairement aux comparateurs en ligne, qui se limitent à des données générales et reposent sur des partenariats commerciaux, le Wealth Office travaille exclusivement pour le client. Il ne se contente pas d’indiquer quelle banque semble moins chère: il met en concurrence réelle les gestionnaires, négocie les conditions et suit la performance dans la durée.
Ce pilotage indépendant rééquilibre la relation entre client et banque. La visibilité accrue entraîne mécaniquement une amélioration du rapport coût/performance, tout en favorisant une concurrence saine au sein du secteur financier. «Dans la gestion de fortune, ce sont les clients qui profitent de la transparence – et c’est très bien ainsi!» résume un rapport de Zwei Wealth.
Cette évolution séduit un nombre croissant d’investisseurs, mais aussi des institutions comme des fondations ou des caisses de pension. Le nombre de clients ayant recours à un Wealth Office progresse de plus de 25% par an depuis cinq ans. Même des conseillers externes ou fiduciaires s’y intéressent: proposer un audit indépendant des portefeuilles devient un atout stratégique.
Adopter une approche Wealth Office, c’est replacer le client au centre de la décision. En Suisse, la société Zwei Wealth propose par exemple un Performance Check gratuit permettant de comparer son portefeuille au marché et d’identifier son ranking et les pistes d’optimisation (https://welcome.zwei-wealth.ch/fr/performance-check).
Mieux informé, l’investisseur peut exiger de meilleures conditions, changer de prestataire ou ajuster sa stratégie en toute connaissance de cause. Cette transparence redonne au client le pouvoir de piloter activement son patrimoine – pour une gestion plus équitable, plus performante et durablement alignée réellement sur ses intérêts.
Plus d’information:
022 704 35 20
Le dossier électronique offre à la patiente ou au patient un accès autonome et sécurisé à ses données de santé. Il lui permet de mieux suivre son parcours et d’améliorer la coordination entre ses professionnelles et professionnels de santé
Le dossier électronique du patient (DEP) permet à chaque personne d’accéder, en un seul endroit, aux documents de santé établis par ses différents professionnelles et professionnels de santé. Après une hospitalisation ou une consultation dans un hôpital de Suisse occidentale, les rapports correspondants sont automatiquement publiés dans le DEP. La patiente ou le patient peut les consulter en toute sécurité sur la plateforme cara.ch, puis choisir de les partager, s’il le souhaite, avec d’autres professionnels de santé.
A titre d’exemple, un patient adressé à un cardiologue à l’hôpital reçoit automatiquement le rapport de sa consultation dans son DEP. Il peut non seulement en prendre connaissance, mais aussi y donner accès à son médecin traitant ou à son pneumologue s’ils sont également inscrits sur la plateforme. De cette manière, le patient et toutes les personnes qui le suivent disposent des mêmes informations actualisées sur son état de santé. Le patient n’a plus besoin de s’assurer de la transmission des informations d’un médecin à un autre. La coordination des soins se voit facilitée et optimisée. En accédant facilement aux résultats sanguins réalisés récemment par le cardiologue, le médecin traitant n’a pas besoin de prescrire les mêmes analyses une seconde fois. Le patient évite ainsi des examens en double, parfois contraignants et coûteux.
La patiente ou le patient est propriétaire de son DEP, il gère ses documents et avec qui il souhaite les partager. Il peut également déposer ses propres documents tels que ses directives anticipées, sa fiche d’urgence ou une carte de donneur d’organes par exemple. Le patient détermine le niveau de confidentialité de chaque document ainsi que les droits d’accès de chaque professionnel de santé. Un journal de bord consignant toutes les actions dans le DEP garantit une parfaite maîtrise de la protection des données et toute consultation abusive des documents d’un patient peut être punie pénalement. En effet, le DEP est régi par une loi fédérale qui impose des exigences très élevées en termes de sécurité de l’information et de protection des données. Pour être conforme à cette loi, CARA doit démontrer annuellement qu’elle respecte les critères techniques et organisationnels de certification, qui en comptent plus de 400, dont plus d’une centaine concernent la sécurité et la protection des données. La loi garantit notamment que les documents sont stockés de manière chiffrée, redondante et exclusivement en Suisse.
Le DEP facilite non seulement la gestion de sa propre santé, mais aussi celle de ses proches. Par exemple, il est possible de gérer le dossier électronique d’un parent âgé, offrant ainsi un accès simplifié à ses documents médicaux et allégeant le rôle de proche aidant. Les parents peuvent également ouvrir un DEP pour leur enfant mineur afin de suivre plus facilement son parcours de santé et de constituer son historique médical. Centraliser l’ensemble de ses informations sur une plateforme hautement sécurisée constitue un véritable atout, qui l’accompagnera ensuite à l’âge adulte.
Eos gère le DEP CARA de sa fille
Ma fille est née avec une maladie rare. Elle est suivie dans plusieurs institutions et, grâce au dossier électronique du patient (DEP), nous pouvons mieux centraliser les documents établis par ses différents spécialistes et améliorer ainsi notre organisation.
Il y a quelques mois, nous avons rencontré le généticien de ma fille, qui nous a proposé de faire une biopsie. Je lui ai répondu que dans son DEP il y avait déjà la biopsie réalisée il y a huit ans. Il a ainsi pu retrouver les résultats publiés par un autre spécialiste, ce qui nous a évité une nouvelle biopsie ainsi que tous les examens invasifs et traitements lourds qui l’accompagnent. De plus, le DEP nous aide vraiment à mieux comprendre sa maladie. Le fait de pouvoir consulter ces documents avant les rendez-vous avec les spécialistes nous permet d’avoir de meilleures discussions, des questions plus pertinentes et des réponses plus claires.
Et puis, je pense à l’avenir. Pour ma fille, ce sera très pratique quand elle sera adulte. Elle aura un accès sécurisé et centralisé à son DEP et donc à son historique médical, ce qui lui permettra à son tour de mieux gérer sa santé.
Alain utilise le DEP CARA
J’ai mon dossier électronique CARA depuis le début et j’en suis très content. Le fait d’avoir un DEP m’a permis notamment de raccourcir un séjour hospitalier. En effet, le médecin du CHUV a pu avoir accès à mon DEP et a pu lire les résultats de la coronographie effectuée six mois avant chez mon cardiologue. Grâce à cela, il a estimé que je n’avais pas besoin d’attendre et m’a laissé sortir trois jours plus tôt que ce qui était prévu.
Ce que j’apprécie également avec le DEP, c’est d’accéder facilement à mes données de santé. J’ai appris, par intérêt, à comprendre les abréviations médicales et à suivre ainsi l’évolution de mes analyses sanguines. Lorsque j’arrive en consultation, je peux demander pourquoi tel ou tel taux a augmenté et avoir de bons échanges avec mon médecin, j’ai le sentiment d’établir un véritable partenariat avec lui pour le suivi de ma santé, et cela me paraît essentiel.
Le dossier électronique doit être ouvert volontairement par la personne, il est entièrement gratuit. Il est possible de le faire entièrement en ligne sur www.cara.ch.
Il est également possible de se rendre dans l’un des 16 guichets CARA pour une ouverture accompagnée et gratuite (liste ci-dessous).
Prenez rendez-vous sur www.cara.ch
Le mouvement des ouvriers du bâtiment a gagné la Suisse romande ce lundi. Les manifestants exigent de meilleures conditions de travail, alors que patronats et syndicats négocient le renouvellement de la convention nationale
«La mobilisation est énorme», s’est réjoui Edy Zihlmann, secrétaire syndical. Les grévistes se sont rassemblés à la Maison du Peuple à La Chaux-de-Fonds, où ils ont pris un repas de midi avant de manifester dans les rues de la ville.
Du côté fribourgeois, 250 maçons se sont rassemblés sur les différents points de rendez-vous répartis à travers tout le canton. «Cette mobilisation est une réussite», a affirmé François Clément d’Unia Fribourg.
Après ces actions décentralisées, les maçons romands se retrouveront mardi à Lausanne pour une manifestation commune. Lors des négociations pour la précédente CN, en automne 2022, ils avaient été entre 6000 et 7000 à sillonner la capitale vaudoise.
Du côté des patrons, la Société suisse des entrepreneurs (SSE) a dit regretter les actions des syndicats qui, selon elle, brisent la paix du travail et ralentissent les négociations.
Un avis partagé par plusieurs sections cantonales. Le Groupe vaudois des entreprises de maçonnerie et génie civil a, par exemple, déploré «l’instrumentalisation des maçons et les gesticulations des syndicats». Ceux-ci devraient «encourager la désescalade d’un conflit qu’ils ont créé de toutes pièces», a-t-il ajouté.
Selon la faîtière vaudoise du secteur, de nombreux chefs d’entreprise sont «inquiets des conflits syndicaux importés jusque dans leurs vestiaires», a-t-elle écrit dans un communiqué, diffusé en amont des manifestations de la semaine. Elle a aussi rapporté que des employés ne soutenant pas la grève demandaient congé «pour éviter d’être pris à partie par des collègues syndiqués.»
Pour mémoire, l’actuelle CN expire en fin d’année. Les cinq premières rondes de négociations n’ont pas permis d’aboutir à un accord.
Parmi leurs revendications, les syndicats exigent des horaires de travail plus courts et compatibles avec une vie de famille. La SSE dit vouloir maintenir la durée hebdomadaire du travail à 40,5 heures et conserver des horaires flexibles afin que les chantiers puissent, par exemple, compenser les heures perdues en raison des intempéries. Pour les syndicats, cela implique de travailler le samedi, mais la SSE assure que cela ne se produirait qu’à titre exceptionnel.
Après la mobilisation à Lausanne, d’autres débrayages suivront ces prochaines semaines, le 7 novembre dans le Nord-Ouest de la Suisse puis le 14 novembre à Zurich et dans d’autres régions alémaniques.
Qu’importe la provenance, pourvu qu’il y ait l’ivresse? Calvinus et La Meltingpote revendiquent leur identité genevoise, alors même que leurs bières n’y sont brassées qu’à la marge. Les producteurs locaux contre-attaquent
Coop des Charmilles, juin 2025. Le visage austère de Jean Calvin trône sur les rayons. Les bouteilles de bière à son effigie ont été alignées derrière la mention «Ma Région». Quai Gustave-Ador, juin 2025 encore. Sur la carte de la buvette La Canopée, la mousse de La Meltingpote «La Plainpal» est accompagnée de la mention «GE». Route de Montchoisy, juillet 2024. Sur l’ardoise de Tom Beers, une autre bière de La Meltingpote, «La Jonx», est, ici aussi, accompagnée d’un «GE». Sauf qu’entre ces mentions et la réalité… Il y a 80 kilomètres. «La Jonx» et «La Plainpal» sortent des cuves du Dr. Gab’s à Puidoux, dans le canton de Vaud. Quant aux bouteilles Calvinus du supermarché, elles ont fait le trajet depuis la brasserie Brauerei Locher AG en Appenzell. Prost!
Le brassage à façon, qui consiste à faire produire sa bière par un autre, est légal. Jusqu’à un certain point du moins. L’ordonnance fédérale sur les denrées alimentaires et les objets usuels indique que les dénominations, les illustrations et la publicité «doivent correspondre à la réalité» et «exclure toute possibilité de tromperie quant à la nature, à la provenance». Naturellement, il existe une marge d’interprétation. Ainsi, Calvinus et La Meltingpote convoquent folklore et références du bout du Léman. S’agissant du lieu de provenance, leurs étiquettes affichent simplement «Suisse» et «Suisse romande». Sur celles de La Meltingpote figure en revanche une petite carte indiquant les lieux qui ont servi à baptiser les bières «La Plainpal», «La Cropette» et «La Jonx», trois quartiers emblématiques de la Cité de Calvin.
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Jugés par le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone, deux islamistes d’origine balkanique se distancient de l’islamisme radical. La justice les accuse d’avoir créé un réseau pour s’emparer d’une région du Kosovo qui aurait prêté allégeance à l’Etat islamique
Deux prévenus accusés de soutien et de participation à une organisation terroriste devant le Tribunal pénal fédéral, à Bellinzone, ont affirmé lundi qu’ils s’étaient fourvoyés dans le radicalisme islamique. Actifs à Genève, ils participaient au financement d’un groupe qui projetait de s’emparer d’une région au Kosovo et d’y imposer la charia.
Lors de son interrogatoire, le premier accusé, un Kosovar de 37 ans, a justifié ses «aveux» par un désir de «sincérité». Il a expliqué son parcours par la lecture dès 2014 de textes wahhabites qui l’ont amené à se rapprocher de l’islamisme.
Très volubile, cet «émir» s’est dit déçu par la pratique religieuse de la population au Kosovo en général et celle des membres des «Frères de Viti», l’organisation à laquelle était affilié son groupe, les «Frères de Genève». Il se serait ensuite distancié de l’islam radical qui ne correspondait pas aux valeurs inculquées par son père. Selon lui, la participation à la dissimulation au Kosovo d’armes et de munitions ne visait pas à renverser le pouvoir: «Nous aurions été immédiatement écrasés». Il s’agissait de préparer la résistance en cas d’attaque de la Serbie.
Plus évasif, le deuxième coaccusé, un double national suisse et macédonien de 34 ans, a fait état d’un parcours similaire. Rapprochement avec l’Etat islamique lors de sa montée en puissance – «J’avais de la sympathie pour ce groupe vu le bien qu’il faisait pour les populations en Syrie» – puis désaffection. Séjour en Macédoine du Nord et déception en raison de la pratique religieuse sur place et du comportement des «frères».
Dans son réquisitoire, la procureure fédérale a rappelé que la justice avait établi tous les faits reprochés et ceux-ci ont été corroborés par les aveux des prévenus lorsqu’ils y ont été confrontés. Elle a souligné que les accusés, en particulier l’émir, connaissaient parfaitement le dossier et n’ont jamais rien admis de plus que ce qui y figurait. «Leurs aveux sont donc parfaitement crédibles et dignes de foi», en dépit des dénégations ultérieures.
La structure, l’organisation ou les précautions prises démontrent que le but de l’antenne genevoise était bien de soutenir les «Frères de Viti». L’objectif terroriste des deux groupes est aussi réalisé avec le recrutement et l’endoctrinement de membres (dawa) ainsi que la déstabilisation d’une région au sud-est du Kosovo afin d’y établir la charia et de faire allégeance à l’Etat islamique.
Selon la magistrate, les «Frères de Viti» se donnaient les moyens de leurs ambitions. Ils disposaient d’argent, mobilisaient des fidèles, achetaient et planquaient des armes. Leurs structures régionales étaient dirigées par des vétérans rentrés de Syrie et rompus au combat. Le réquisitoire se poursuit. La journée de mardi sera consacrée aux plaidoiries de la défense.
Un agent de police comparaissait lundi à Vevey pour n’avoir pas immédiatement signalé des messages à caractère sexuel échangés entre une fille de 12 ans et un adulte de son école. Il écope d’une peine pécuniaire avec sursis
A-t-il simplement manqué d’empressement par respect pour une mère confuse du fait de l’émotion? A-t-il au contraire fauté, par paresse ou manque de considération, entravant ainsi l’action pénale en la dissuadant de porter plainte? Le travail d’un policier veveysan est passé sous la loupe du Tribunal de l’Est vaudois ce lundi à Vevey. Humble, visiblement ébranlé malgré une apparence très droite, l’agent en fin de carrière a subi le feu des questions, défendu par son avocate Me Odile Pelet, spécialiste des affaires policières.
Le cas est émotionnel. Le 11 avril 2023, une femme se présente au poste, demandant des informations sur la procédure à suivre. Elle vient en effet de découvrir des échanges à caractère sexuel entre sa fille de 12 ans et un adulte de son école. Mais ni l’agent ni la mère ne sont à l’aise avec l’informatique, et les captures d’écran ne parviennent pas à être transmises tout de suite.
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La résistance aux antibiotiques est un problème connu, mais qui s’aggrave. En Suisse, seulement la moitié des hôpitaux ont mis en place un programme complet pour lutter contre cette menace. Reportage à l’Hôpital universitaire de Bâle, pionnier dans le domaine
L’unité de soins intensifs de l’Hôpital universitaire de Bâle accueille de nombreux malades graves ce lundi. Les équipes soignantes se pressent autour des patients fragiles. Les bips et les sons des machines rythment l’activité des équipes. C’est là qu’un patient instable a été admis dans la nuit. Son état général se détériore et ses difficultés respiratoires s’aggravent. Le diagnostic, une pneumonie, a imposé l’administration d’un antibiotique à large spectre. Les résultats de laboratoire viennent de tomber: le responsable de l’infection est une bactérie Escherichia coli. Un autre cas est également discuté: une personne de 37 ans, hospitalisée depuis une semaine à cause d’une crise cardiaque, a été transférée dans l’unité de soins intensifs. En cause, une infection due à un staphylocoque transmis par un cathéter.
Tous les jours, l’équipe interdisciplinaire autour de la professeure Nina Khanna, médecin-cheffe en infectiologie clinique à l’Hôpital universitaire de Bâle, effectue une visite dans cette unité de grands malades pour discuter des cas sous antibiothérapie. Un protocole routinier qui vise à évaluer l’utilisation appropriée d’antibiotiques à l’hôpital.
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La Commission de la politique de sécurité du Conseil des Etats somme le gouvernement de se réunir en séminaire afin d’adopter une position collective sur les enjeux de sécurité et de défense dans une Europe qui change
Les autorités ont-elles pris la mesure des bouleversements militaires du continent? Le parlement en doute. Le Conseil des Etats, par la voix de sa Commission de la politique de sécurité, demande au Conseil fédéral de se réunir in corpore dans les meilleurs délais pour réaliser une analyse des dangers et «prendre les mesures nécessaires pour que la capacité de défense du pays soit rétablie aussi vite que possible». Alarmiste? «On attend depuis le 24 février 2022 une prise de position claire du gouvernement, répond la présidente de la commission, la centriste Andrea Gmür-Schönenberger. Normalement, c’est au Conseil fédéral de décider. Jusqu’ici, il n’agit que sous la pression des commissions parlementaires.»
La commission des Etats a voté vendredi plusieurs motions et postulats en vue de prendre les mesures nécessaires pour renforcer la défense du pays. Cela va de l’augmentation des capacités militaires à la mise en place de partenariats de défense avec l’Union européenne et l’OTAN, en passant par la réorganisation de l’armée et la lutte contre les cybermenaces. Cette prise de parole intervient après plusieurs mises en garde de spécialistes de la politique de sécurité dont l’ex-chef du Service de renseignement de la Confédération, Christian Dussey, et l’ambassadeur suisse auprès de l’OTAN à Bruxelles, Jacques Pitteloud.
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La Commission des affaires juridiques du National a accepté à l’unanimité un postulat demandant au Conseil fédéral d’évaluer l’identité électronique vingt-quatre mois après son déploiement. Les élus veulent ainsi s’assurer que le projet tienne compte des inquiétudes exprimées durant la campagne
Le projet d’identité électronique de la Confédération a été accepté du bout des lèvres en septembre dernier. Un résultat serré qui a surpris les parlementaires fédéraux, alors même que la loi avait bénéficié du soutien de tous les partis. Signe que les élus ne sont pas restés sourds au message envoyé par la population, la Commission des affaires juridiques du National a accepté à l’unanimité vendredi 31 octobre un postulat du conseiller national Benoît Gaillard (PS/VD) demandant au Conseil fédéral d’évaluer l’e-ID vingt-quatre mois après sa mise en œuvre.
«Ce résultat montre qu’il y a de véritables interrogations au sein de la population concernant la numérisation des administrations publiques en Suisse», indique au Temps Benoît Gaillard. Ce dernier attend donc des autorités qu’elles évaluent certains points deux ans après avoir déployé cette e-ID.
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L’initiative de l’UDC vise à restreindre la libre circulation en cas de dépassement de seuil de 10 millions de résidents. Si le Conseil national a fait le pari de ne pas lui opposer de contre-projet, la commission du Conseil des Etats s’est montrée plus partagée, avant de finalement refuser toute proposition
L’initiative de l’UDC «Pas de Suisse à 10 millions» d’habitants a causé une certaine nervosité au sein de la Commission des institutions politiques (CIP) de la Chambre des cantons. Car l’enjeu est grand: en cas d’approbation par le peuple, elle pourrait remettre en question la libre circulation des personnes, clé de voûte des relations entre la Suisse et l’Union européenne. A l’heure où le paquet d’accords sera prochainement examiné par le parlement, un tel dénouement serait synonyme de catastrophe pour les partisans des accords avec l’UE.
Le CHUV à Lausanne doit réorganiser sa recherche en oncologie et thérapie cellulaire. L’hôpital, propriété de l’Etat de Vaud, annonce mardi ouvrir les négociations en vue d’un plan social, sachant que 50 postes pourraient être supprimés à terme
Des postes à l’interne du CHUV ont déjà été identifiés et pourront être proposés aux personnes concernées. Certains profils pourraient aussi intéresser et rebondir au sein de l’Université de Lausanne (UNIL), relève Claire Charmet, directrice du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), contactée par Keystone-ATS.
Elle précise qu’il n’est encore pas possible de déterminer si des collaborateurs devront être licenciés, et si oui combien. Ces éléments seront connus à l’issue de la période de négociations.
Un plan social pourra comprendre, selon le résultat des négociations, «un dispositif d’accompagnement personnalisé, des mesures de mobilité, de formation et de reconversion», ajoute le Conseil d’Etat vaudois dans son communiqué. Il indique avoir «validé» les changements proposés par le CHUV.
Pour justifier cette réorganisation, l’hôpital vaudois relève que l’oncologie se trouve actuellement «au centre de multiples évolutions», entre progrès scientifiques qui s’accélèrent, coûts de développement qui augmentent et ressources publiques qui doivent être gérées avec rigueur. Il ajoute qu’un bilan, mené par les partenaires académiques et institutionnels, a mis en évidence «la nécessité de recentrer les moyens disponibles sur les recherches offrant les meilleures perspectives cliniques.»
Claire Charmet évoque aussi «la réévaluation» de certains projets de recherche à long terme. Elle souligne également que le CHUV souhaite davantage axer ses ressources sur la recherche clinique, plutôt que sur la recherche fondamentale.
Le conseiller d’Etat genevois a donné un petit cours de collégialité lundi soir lors d’un événement de campagne du ministre jurassien contesté, qui vise une réélection ce dimanche. Les beaux discours peinent toutefois à trouver écho sur le terrain
Le public se presse devant le Stageclub, ce lundi soir à Delémont. Dans le hall d’entrée de la discothèque, Martial Courtet salue ses partisans venus assister à sa deuxième «rencontre citoyenne» organisée dans le cadre de sa campagne pour l’élection au Gouvernement jurassien. La soirée promet une table ronde sur la collégialité, devenue l’enjeu central du scrutin. En particulier après le premier tour, lorsque le ministre centriste Stéphane Theurillat et ses collègues socialistes Rosalie Beuret Siess et Nathalie Barthoulot sont sortis de leur réserve pour déclarer qu’il était devenu impossible de travailler avec Martial Courtet après l’audit mettant en doute ses compétences à siéger à la tête de l’Etat. Un fait d’autant plus marquant qu’il est rare dans la politique Suisse.
Pour tenter de démontrer qu’ils se trompent, le candidat a fait appel à plusieurs intervenants, le principal étant le conseiller d’Etat Pierre Maudet. Le Genevois avait lui-même quitté le PLR en 2020 après avoir été épinglé dans un audit, puis avait lancé son propre mouvement et été réélu en 2023. En duplex depuis Genève, il donne rapidement le ton: «Une règle que l’on vérifie souvent en politique est que l’on trouve ses pires adversaires dans son propre parti.» Puis il en vient à la collégialité, qu’il a dû retrouver au sein de l’exécutif: «On ne peut pas réussir si on vient avec un esprit de revanche. Il faut le mettre de côté, faire preuve d’humilité et d’authenticité, admettre qu’on a commis des erreurs et faire en sorte que ce soit le bien commun qui soit au centre du projet.»
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ÉDITORIAL. Les Jurassiens décident ce dimanche s’ils réélisent leur ministre Martial Courtet, qui se présente en indépendant après un audit très sévère. Trois de ses collègues actuels mettent en doute sa capacité à fonctionner en collège. Une qualité essentielle dans le système politique suisse
La Suisse est gouvernée par un collège. Elle est (presque) le seul pays au monde à fonctionner ainsi. Et c’est le même schéma au niveau des cantons. A chaque fois, cinq ou sept personnes délibèrent à huis clos, décident, et communiquent d’une même voix. Elles viennent de partis différents, de régions différentes, et ne sont pas obligées de s’aimer. En revanche, elles doivent pouvoir garder leurs désaccords entre elles, respecter le secret des discussions et se faire confiance. Si, en plus, elles se serrent les coudes et font passer l’intérêt de l’exécutif avant le leur, on approche de la perfection. La mécanique est fine, bien huilée; on n’est pas au royaume de l’horlogerie par hasard.
Mais avec des grains de sable dans ses rouages, la machine peut se gripper méchamment. Des fuites dans la presse. Des mensonges répétés. Un élu qui se désolidarise des décisions du collège ou qui dysfonctionne gravement avec ses collaborateurs. A chaque fois, c’est tout le gouvernement qui en pâtit. Et si ces exemples se répètent, si les audits se succèdent, si les séances de gouvernement ressemblent à une foire d’empoigne où la seule courtoisie est l’utilisation du vouvoiement, alors les bonnes décisions ne sont pas prises.
Trois collègues actuels de Martial Courtet au Gouvernement jurassien – dont un du Centre – le savent mieux que personne. Chacun à sa manière, ils ont dit ces derniers jours l’impossibilité de travailler avec un homme dont le récit est à des années-lumière de leur réalité et aussi peu respectueux des usages de la collégialité. Les mots sont forts, la démarche est rare. Mais ce ne sont pas eux qui décideront. Et peut-être les Jurassiens se laisseront-ils tenter par celui qui, ironie de l’histoire de la part d’un centriste dans ce canton, se fait passer pour un candidat antisystème. Après tout, Martial Courtet est dans l’air du temps. Celui des personnalités qui sortent du bois, au profil un rien autoritaire, «qui ne se laissent pas dicter leur loi par des fonctionnaires». Une posture anti-élite, du «seul contre tous», clairement revendiquée pendant cette campagne.
En comparaison, la collégialité peut sentir la naphtaline. Elle est «supposée créer l’unité, tempérer et brider l’autorité individuelle», nous dit le Dictionnaire historique de la Suisse. Un système basé sur la confiance, le respect, l’intérêt commun. Pas très folichon? Peut-être. Pas très «2025»? Sans doute. Mais si la collégialité est has been, chérissons-la. Parce que c’est encore ce que l’on a inventé de mieux. Il suffit de se comparer pour s’en convaincre.
Sous la pression de facteurs internationaux comme les tarifs douaniers de Donald Trump, l’inquiétude monte au sein des entreprises suisses. C’est la conclusion du premier baromètre des PME de l’USAM, dont son vice-président appelle à des mesures de soutien, comme une simplification de la bureaucratie
C’est un coup de massue qui frappait la Suisse le 31 juillet dernier avec l’instauration par Donald Trump de taxes douanières à hauteur de 39%. Le Conseil fédéral espère une fenêtre d’opportunité pour les faire baisser lors du prochain Forum de Davos. Mais la solution pourrait venir de Washington où, dès ce mercredi, la Cour suprême commence à se pencher sur la légalité de ces droits de douane. Une petite lueur d’espoir pour les entreprises suisses, qui ont rarement été aussi inquiètes. C’est ce qui ressort du premier baromètre des PME, présenté ce mardi matin à Berne par leur faîtière, l’USAM (Union suisse des arts et métiers). Une majorité d’entre elles s’attendent à une détérioration de la situation économique, alors que les incertitudes sont nombreuses, entre les initiatives des Jeunes socialistes et de l’UDC, ou encore le dossier européen. Le point avec le vice-président de l’USAM, le Neuchâtelois Pierre-Daniel Senn.
Le Temps: La Cour suprême s’apprête à statuer sur la légalité des taxes douanières. Un espoir pour les entreprises suisses?
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Alors que des milliers de maçons romands défilaient mardi à Lausanne, «Le Temps» a rencontré des apprentis, pour certains déjà découragés par un métier difficile. Employeurs et syndicats cherchent des solutions face à la pénurie de main-d’œuvre qui s’aggrave
Les chantiers sont ralentis, voire à l’arrêt depuis lundi en Suisse romande. Selon les syndicats, 7000 maçons ont répondu à l’appel à la grève, et beaucoup se sont rassemblés à Lausanne pour dire leur refus des propositions patronales pour la renégociation de la CCT nationale en cours.
Les travailleurs ont un levier de taille dans ce bras de fer: leur nombre. A la fois dans la rue, mais aussi sur le marché du travail: une pénurie de main-d’œuvre sévit dans le secteur, et risque d’empirer. La Société suisse des entrepreneurs (SSE) signalait en 2023 que plus de 30 000 travailleurs manqueraient d’ici à 2040, aggravant la pénurie de maçons de 30% par rapport à 2020. D’ici à cinq ans, 8000 ouvriers atteindront la retraite.
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Les nouvelles études de l’Office fédéral de météorologie précisent les tendances du réchauffement climatique en Suisse. Ces scénarios prédisent une hausse des températures plus élevées dans le pays que dans le reste du monde
Multiplication des nuits tropicales et des sécheresses, baisse drastique de l’enneigement et pluies torrentielles: MétéoSuisse a présenté mardi ses scénarios climatiques 2025, réalisés en collaboration avec l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ). Ils étaient attendus: les derniers datent de 2018.
Depuis, la trajectoire climatique n’a pas beaucoup changé, mais les données sont plus détaillées. Ces sept dernières années, la Suisse a connu des épisodes climatiques violents, causant des «dégâts économiques considérables et des situations douloureuses sur le plan humain», a rappelé la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider, chargée du Département fédéral de l’intérieur. La ministre a cité la supercellule orageuse à La Chaux-de-Fonds en juillet 2023, les pluies torrentielles au Tessin et en Valais en 2024, ou encore l’enfouissement du village de Blatten et les évacuations répétitives de celui de Brienz, qui «suscitent le débat sur la viabilité de certaines vallées alpines».
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La société de gestion genevoise Amadeus Capital reprend les activités du zurichois Amasus Investment, pour gérer 2,3 milliards de francs au total. Contrairement à beaucoup de ses pairs, Amadeus raisonne en termes de valeur d’entreprise
Avec environ 2 milliards de francs d’avoirs et 16 collaborateurs, le gérant indépendant genevois Amadeus Capital acquiert les actifs de son homologue zurichois Amasus Investment, soit 360 millions de francs, et reprend sa dizaine d’employés. Les détails financiers de la transaction annoncée mardi n’ont pas été dévoilés. Amadeus Capital a la particularité d’avoir bâti une infrastructure technologique dès ses débuts, dans les années 1990. Ce qui a des conséquences fondamentales sur ses investissements et sa rentabilité, et sur son analyse du marché de la gestion indépendante.
Comme souvent lors d’un rapprochement entre deux gérants indépendants (GFI), les dirigeants d’Amadeus Capital et d’Amasus Investment se connaissaient de longue date, et deux des trois associés de l’entreprise zurichoise approchent de la retraite.
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Le président américain a indiqué avoir abordé le «commerce et le déséquilibre commercial» avec une délégation suisse. Cette rencontre est d’origine privée et a été sollicitée par des entrepreneurs suisses. Elle a été accompagnée dans sa préparation par le Secrétariat d’État à l’économie (SECO)
Donald Trump a annoncé mardi avoir parlé des droits de douane avec «des représentants de haut niveau de Suisse». Le président américain a posté un message sur son réseau Truth Social.
«Ca a été pour moi un grand honneur de rencontrer des représentants de haut niveau de la Suisse. Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment – et surtout – le commerce et le déséquilibre commercial. La réunion s’est conclue en convenant que notre représentant au Commerce, Jamieson Greer, poursuivra les discussions sur ces sujets avec les dirigeants suisses. Je tiens à féliciter toutes les personnes présentes pour l’excellent travail accompli. Merci pour votre attention à ce sujet!», a écrit le président américain sur son réseau social Truth Social.
Dans son message, le président américain n’a pas dévoilé les noms des personnes présentes dans la délégation suisse. Il n’a pas non plus précisé si la rencontre avait eu lieu en ligne ou en personne, et, le cas échéant, où elle s’était déroulée. Du côté suisse, aucune information sur cette réunion n’a, pour l’heure, été communiquée. Contactés par Le Temps, les services de la Confédération ont bien confirmé cette rencontre.
«Le Conseil fédéral a été informé que plusieurs entrepreneurs suisses ont sollicité et obtenu un entretien avec le président américain Donald Trump. Il s’agit ici d’une initiative privée d’entrepreneurs suisses, qui a certes été accompagnée dans sa préparation par le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO), mais qui est indépendante de l’engagement du Conseil fédéral dans cette affaire, a notamment détaillé le Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR). Ni le SECO, ni le DEFR, ni le Conseil fédéral n’ont décidé de la composition définitive du groupe, qui s’est organisé de manière autonome».
S’il appartient au Conseil fédéral de négocier avec les autorités américaines compétentes sur cette question, le gouvernement a tout de même «salué l’engagement des entreprises concernées», selon le DEFR. L’identité de ces entreprises n’a pas été révélée.
La Suisse figure parmi les pays les plus durement touchés par l’offensive protectionniste du dirigeant républicain, qui mêle taxes par pays et taxes par secteurs. Elle a écopé d’un taux général de 39% imposé sur un grand nombre de marchandises, l’un des plus élevés infligés aux partenaires commerciaux des Etats-Unis dans le monde.
La Confédération redoute de perdre des dizaines de milliers d’emplois avec son économie très orientée vers l’exportation, qu’il s’agisse de l’horlogerie et des machines industrielles, ou encore du chocolat et du fromage. Elle s’inquiète aussi de l’effet sur le secteur pharmaceutique des menaces d’énormes surtaxes brandies par Washington.
Donald Trump a conclu ces derniers mois des accords avec l’Union européenne et d’autres pays, qui ont fait des concessions et promis des investissements aux Etats-Unis en échange d’une baisse des taxes douanières. Un certain nombre de laboratoires pharmaceutiques se sont eux aussi entendus avec le milliardaire républicain pour éviter de lourds droits de douane sur leurs médicaments.
Les neuf juges de la Haute Cour américaine se penchent à partir de ce mercredi sur la question de la légalité des droits de douane imposés tous azimuts par le président américain. Si Donald Trump a gain de cause, son pouvoir va encore s’accroître. S’il perd, un pan essentiel de sa politique commerciale et étrangère s’effondrerait
A partir de ce mercredi, la Cour suprême des Etats-Unis se penche sur un cas qui pourrait chambouler de fond en comble la politique commerciale et étrangère menée par l’administration Trump. Ou saper la séparation des pouvoirs telle qu’on la connaît aujourd’hui. La Haute Cour entame l’examen de la légalité des droits de douane que Donald Trump a imposés à une bonne partie de la planète. Pour les pays les plus touchés dont la Suisse (39% de taxes douanières), c’est l’espoir de voir la fin d’une guerre commerciale ravageuse déclenchée par le président américain.
Rarement dans l’histoire des Etats-Unis la Cour suprême n’a été investie d’un tel pouvoir. Pour Donald Trump lui-même, c’est «l’une des affaires les plus importantes dans l’histoire du pays». Si la justice américaine abonde dans son sens, le chef de la Maison-Blanche sera conforté dans sa politique de taxes douanières punitives pour réduire les déficits américains et pour tenter d’atteindre certains objectifs de politique étrangère. Une décision négative, en revanche, signifierait «la ruine» des Etats-Unis, prévient-il. Pour d’autres constitutionnalistes, ce qui est en jeu, c’est la séparation des pouvoirs. Si la Haute Cour donne raison à l’occupant du Bureau ovale, elle réduira un peu plus encore les prérogatives du Congrès déjà malmené par Donald Trump et accroîtra celles du président. Fait révélateur: dans un geste inédit, Donald Trump prévoyait de se rendre à la Cour suprême pour écouter les arguments avancés dans l’affaire des droits de douane. Il a toutefois fini par y renoncer.
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Xavier Company, municipal lausannois, s’oppose à l’accord Suisse-UE sur l’électricité, a appris «Le Temps». Il redoute qu’une libéralisation complète du marché fragilise la transition énergétique, fasse exploser les prix et compromette les investissements dans les énergies renouvelables
C’est un message qui ne passera pas inaperçu. Xavier Company, municipal lausannois chargé des Services industriels de Lausanne, tire la sonnette d’alarme concernant l’accord sur l’électricité que la Suisse veut ratifier avec l’Europe. L’élu écologiste, dont le parti semble pourtant optimiste sur la question, confie au Temps ses inquiétudes alors même que de nombreux acteurs du secteur ont fait part de leur enthousiasme ces derniers jours, dans le cadre de la procédure de consultation.
Parmi eux, on retrouve non seulement le gestionnaire du réseau de transport Swissgrid, l’Association des entreprises électriques suisses (AES), mais aussi les producteurs d’électricité Alpiq et Axpo et désormais, depuis la semaine passée, l’Union des villes suisses. Cet organisme a confirmé qu’il soutenait majoritairement le projet, même si quelques-uns de ses membres «estiment que les risques liés à l’accord l’emportent sur ses avantages et le rejettent donc». Lausanne en fait partie et justifie ce non formel par des risques liés au financement futur du développement des énergies renouvelables en Suisse, ainsi que par les fluctuations de prix pour les consommateurs.
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Une habitante de Sainte-Croix a été arrêtée en lien avec la découverte d’un cadavre samedi à Fedry en Haute-Saône. Cette Française est suspectée d’avoir incendié son appartement et d’être impliquée dans la disparition de son logeur, un Suisse de 75 ans
Une Française résidant à Sainte-Croix, dans le canton de Vaud habitante est suspectée d’avoir mis le feu à son logement situé en Haute-Saône. Cette dernière serait également impliqué dans la disparition de son logeur. Ce Suisse de 75 ans est porté disparu depuis le 31 octobre. Même si les identifications formelles sont toujours en cours, son corps mutilé pourrait avoir été retrouvé à Fedry, petit village situé à environ 100 km à vol d’oiseau de Sainte-Croix.
Dimanche, le logement qu’il louait à une Française de 39 ans a pris feu. Celle-ci a été interpellée peu après par les douaniers suisses. Elle a été auditionnée par le Ministère pubic vaudois et placée en détention provisoire, annonce mercredi la police cantonale. A ce stade, elle est toujours au bénéfice de la présomption d’innocence.
Retrouvé sur les berges de la Sâone, le cadavre, seulement vêtu d’un caleçon, était «sectionné en deux parties au niveau de la taille et recouvert d’une substance blanche», a indiqué mardi le procureur de la République de Vesoul, Arnaud Grécourt.
Il portait «une brûlure au niveau du dos, plusieurs plaies sur le crâne, sur une main, au niveau des cervicales et au niveau du tronc», a-t-il ajouté. «Des plaies sur les mains sont évocatrices de lésions de défense. Plusieurs des plaies constatées sont en faveur de l’usage d’un instrument tranchant», a encore détaillé le procureur.
D’après les premiers résultats de l’autopsie, la victime aurait succombé à une hémorragie due à une blessure par arme blanche à la poitrine. Son corps aurait été découpé après le décès.
Le corps ayant été retrouvé en France, l’instruction pénale est menée par le Tribunal judiciaire de Vesoul. Une coordination entre les autorités françaises et suisses s’est mise en place. Côté vaudois, le Ministère public a confié des investigations sur le territoire cantonal aux inspecteurs de la police de sûreté. A ce stade de l’enquête, la police vaudoise annonce qu’elle ne donnera pas d’informations supplémentaires sur cette affaire.
CHRONIQUE. Meredith Whittaker, présidente de la fondation Signal, vient d’expliquer pourquoi les géants du cloud sont devenus incontournables, même pour sa messagerie
Prenons deux minutes pour revenir sur la panne survenue il y a une dizaine de jours chez Amazon. Durant une à deux heures, les utilisateurs du service de vidéo Disney+ n’ont pas pu s’y connecter, tout comme les fans de l’app Duolingo, destinée à apprendre des langues. Les clients de la compagnie Delta avaient aussi été touchés, tout comme ceux de la messagerie Signal – une excellente alternative à WhatsApp, bien plus respectueuse de la vie privée.
Quelques jours après cette panne, Meredith Whittaker s’est exprimée sur le réseau social Bluesky. Certains utilisateurs de Signal, dont un certain Elon Musk, s’étaient étonné que cette messagerie, d’apparence indépendante face aux empires du numérique, emploie les services d’Amazon Web Services (AWS).
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ÉDITORIAL. La multiplication des législations n’a pas réussi ces dernières années à limiter l’influence des géants du web sur le débat public. C’est peut-être parce qu’elles évitent soigneusement de s’attaquer à la racine du problème: le modèle d’affaires de ces entreprises
Jusqu’ici, l’approche européenne pour réglementer les plateformes comme Facebook, Google ou TikTok s’est révélée être un échec. La Suisse s’en inspire à sa manière, elle ne va donc pas aussi loin. Le Conseil fédéral vient d’ailleurs de mettre en consultation son projet avec dix-huit mois de retard par rapport au calendrier initial. Ces règles, souvent complexes, cherchent par tous les moyens à protéger les utilisateurs, à imposer des devoirs aux entreprises et à enrayer la déliquescence du débat public en ligne. Sans succès.
Les exploitants de ces plateformes n’ont jamais été aussi puissants. Leur expansion s’accélère même, avec l’essor de l’intelligence artificielle générative, qui bouleverse encore plus l’environnement informationnel. On l’a encore vu ces jours avec le lancement de Grokipedia par Elon Musk, une encyclopédie générée entièrement par le modèle de langage Grok pour détruire Wikipédia, seule démarche collaborative qui a résisté à l’avènement du web 2.0. Si la Suisse et l’Europe ont jusqu’ici échoué, c’est parce que leurs réglementations évitent soigneusement de s’attaquer à la racine du problème: le modèle d’affaires de ces empires numériques.
Comme l’explique au Temps l’historien français David Colon, le fait que la rentabilité de Google, YouTube, Facebook ou encore TikTok repose essentiellement sur la publicité en ligne incite ces entreprises à influencer le marché des idées: plus il y a d’outrance, plus il y a d’interactions sur les réseaux. Et plus ces entreprises s’enrichissent. Ce spécialiste de la propagande estime qu’il faut proposer d’autres modèles pour reconquérir le débat en ligne et faire d’internet un espace de discussion qui ne soit pas faussé par des choix commerciaux. Le fait que les principaux acteurs du numérique se soient structurés autour de la publicité algorithmique n’est pas une fatalité.
Le CERN a montré la voie, il y a près de 40 ans, en faisant don du web au monde entier. A Genève, les sociétés Infomaniak et Proton proposent des services numériques sans générer de revenus à travers la monétisation publicitaire. Il est donc possible de faire autrement. Encore faut-il le vouloir. Les rapports qui soulignent à quel point l’évolution du débat en ligne a des effets délétères sur les démocraties occidentales ne manquent pas. Même le Conseil fédéral l’admet. Pourtant, l’Europe continue sur la voie de l’impasse réglementaire. Il est peut-être temps de changer de stratégie et de se mettre autour de la table pour tracer un autre chemin.
REVUE DE PRESSE. Le républicain a laissé entendre la semaine dernière qu’il pourrait briguer une nouvelle présidence en 2028. Ce n’est pas la première fois qu’il évoque cette perspective pourtant clairement interdite par la Constitution. Pourquoi? Elle sert parfaitement son agenda, analysent les médias américains
«J’adorerais le faire!» A bord d’Air Force One, quelque part entre la Malaisie et le Japon lundi dernier, c’est en ces termes que Donald Trump a évoqué l’idée de se présenter pour un troisième mandat. Avant de déclarer le lendemain, faisant référence à la Constitution américaine, qui l’interdit explicitement: «C’est assez clair. Je n’ai pas le droit de me présenter. Quel dommage!»
Encore, ont soupiré les journaux américains. Car la séquence a des précédents. Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump n’a cessé de cajoler publiquement la perspective d’une réélection en 2028 à l’âge vénérable de 82 ans: pas moins de quatre fois entre janvier et avril, avant de déclarer en mai que ce n’était pas dans ses projets – tout en continuant à afficher ses casquettes «Four More Years» et «Trump 2028».
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CHRONIQUE. L’envolée du métal jaune reflète une réorganisation géopolitique profonde, les métaux précieux et autres matières premières comme l’uranium y jouant un rôle particulier
Les économies émergentes gagnent du terrain dans le nouvel ordre mondial. L’élargissement des routes commerciales, de nouveaux systèmes de règlement transfrontaliers et la demande de matières premières permettent aux pays émergents d’affirmer leurs intérêts nationaux et leur influence économique. Ces dynamiques impactent les actifs financiers, l’envolée récente du cours de l’or reflétant les nouvelles forces à l’œuvre. Par ailleurs, les politiques américaines remodèlent les flux commerciaux et l’influence des institutions multilatérales se réduit au profit de nouvelles institutions régionales.
Depuis le début de l’année, le cours de l’or affiche un gain d’environ 53%*. Pour certains observateurs, cette hausse spectaculaire pourrait être liée à une érosion de la valeur du dollar américain. Historiquement, le métal précieux gagne du terrain lorsque le dollar se déprécie.
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CHRONIQUE. Ils alimentent les conversations à la cafétéria, peuvent ranimer une conversation qui déclinait: les événements insolites intéressent toujours, pas forcément pour la raison qu’on imagine, écrit notre chroniqueur Alexis Favre
J’ai appris aujourd’hui qu’un pasteur allemand de 49 ans venait de découvrir qu’il était le petit-fils de Heinrich Himmler, alors qu’une octogénaire australienne, plus ou moins au même moment, décédait seule sur l’île de Lizard, au large du Queensland, oubliée sur place par son bateau de croisière. Moi, de mon côté, je me suis cassé un ongle. Et ça m’interpelle.
Il y a, je crois, trois catégories de gens sur cette planète. Ceux qui dérouillent au long cours, ceux qui ronronnent et ceux qui tout à coup prennent la foudre.
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Face aux destructions massives infligées par l’armée israélienne à l’enclave palestinienne, qui obèrent la possibilité même d’y survivre, certains s’emploient encore à les justifier. Témoin d’une Allemagne à genoux au sortir de la guerre, le reporter suédois Stig Dagerman dénonçait avec force l’idée de châtiment collectif
«Je regarde autour de moi et il n’y a que des ruines. Un peu comme si une bombe nucléaire avait explosé dans le coin.» (Jared Kushner, CBS News, 19 octobre 2025). Comme Genet autrefois à Chatila, le gendre de Trump est l’un des tout premiers Occidentaux à pouvoir entrer à Gaza depuis le début du fragile cessez-le-feu, après deux ans de massacre à huis clos. C’est donc à travers les yeux d’un entrepreneur immobilier, témoin privilégié malgré lui, que le monde entier découvre un spectacle de désolation totale, démonstration muette de la violence qui s’y est déchaînée.
L’habitat humain a été pulvérisé, au point que tout ce qui rendait la vie possible semble désormais annulé. Présence presque incongrue, des silhouettes humaines cherchent les traces de leur logis disparu et s’efforcent de faire repartir leur existence, en s’agrippant à la joie d’avoir survécu. La leçon de résilience est impressionnante. Il règne là une sorte de nudité morale. Comme si tout pouvait recommencer à zéro, dans un impossible oubli.
Si les bombes se sont tues, du moins officiellement, il reste toutefois un champ de bataille symbolique. Une tache hante encore bien des regards extérieurs jetés sur Gaza. Un reste de suspicion qui jette un voile pudique sur l’ampleur des destructions en tentant de les justifier tant bien que mal. Pourquoi tant de maisons, d’hôpitaux, d’écoles rasés au sol? Parce qu’ils servaient probablement de repaires secrets à un ennemi fondu dans la population (voir la tribune d’Ilan Greilsammer dans Le Temps du 15 octobre dernier), jugée complice de fait des terroristes.
Coupable, chaque maison détruite de Gaza? La propagande de guerre ne fonctionne qu’avec ceux qui acceptent de lui tendre l’oreille. Pour les autres, en effet, il y a les enquêtes journalistiques, comme celle que vient de publier le média israélien + 972 Magazine, montrant que certaines des fameuses prises de vues des tunnels du Hamas creusés sous des édifices civils (l’hôpital Al-Shifa et des bâtiments de l’UNRWA) que l’IDF a diffusées sont en réalité d’assez grossiers montages en 3D.
Le spectacle dérangeant du champ de ruines qu’est devenue Gaza en ressuscite d’autres, spontanément, malgré la différence des contextes. On revoit mentalement l’image des villes allemandes en lambeaux au sortir de la guerre, apocalypse perçue comme une juste punition. C’est dire l’effarement des populations, deux fois frappées: par les bombes qui ont brûlé leur chair et dévasté leurs maisons; par le verdict d’infamie qui résulte des crimes du nazisme et leur interdit d’être des victimes sur lesquelles on s’apitoierait.
En 1946, un jeune reporter d’exception, l’écrivain suédois Stig Dagerman, parcourut les ruines de l’Allemagne défaite en auscultant sa population hagarde, à peine sortie des rêves malsains de l’hitlérisme pour se réveiller, dégrisée, dans une réalité en loques. Il en tira un livre passionnant, Automne allemand, qui restitue la parole aux Allemands, muets au fond depuis 1933. «Si l’on veut voir non pas une ville de ruines mais un paysage de ruines, plus désolé qu’un désert, plus sauvage qu’une montagne et aussi fantastique qu’un rêve angoissé» (trad. Actes Sud, 1980), il faut traverser les villes allemandes de 1946, Hambourg en particulier.
Leurs habitants en proie au froid et à la faim ont trouvé refuge là où ils pouvaient, souvent dans des caves à demi inondées où ils s’accrochent à une vie «indescriptible», comme disent les journalistes étrangers. Mais pour l’écrivain suédois, il n’y a pas d’indescriptible qui tienne devant la détresse humaine, ce serait une manière trop commode de passer sur celle-ci: il faut la poursuivre au contraire partout où elle s’est réfugiée, afin de la traduire en mots le plus fidèlement possible, avec une empathie qui n’exclut pas la distance critique.
Une question hante tout le reportage de Dagerman: ces souffrances sont-elles justifiées? Il ne le croit pas, d’abord parce que l’idée de châtiment collectif le révulse. Et puis, que dire d’une justice qui prévoirait la faim, la destruction et l’humiliation parmi ses peines? Ne saperait-elle pas ses propres fondements moraux? Non, décidément, il n’y a pas de gain pédagogique à attendre de la guerre. «Quand toutes les autres sources de consolation sont épuisées, il faut bien en trouver une nouvelle, même si elle est absurde.»
CHRONIQUE. Le premier ministre israélien ne fait rien qui pourrait aider la société à construire un dialogue avec les Israéliens, écrit notre chroniqueur, l’écrivain Metin Arditi
On peut aimer Israël, profondément. C’est mon cas. Mais de cet amour radical peut surgir une exigence à sa mesure, lorsque l’on prend acte du mal que M. Netanyahou fait aux siens. Les aime-t-il? Après deux ans de guerre, près de vingt mille vétérans sont en traitement pour troubles post-traumatiques ou d’autres formes de maladie mentale. Une vague de dépressions menace la société israélienne, réputée résiliente. L’anxiété et l’insomnie s’y sont installées. L’émigration atteint des chiffres jamais vus. Les suicides ne se comptent plus, tant chez les soldats que dans la société civile. Pour qu’un jour puisse s’établir un dialogue constructif avec les Palestiniens, il y a un point de passage obligé: il faut qu’Israël, le partenaire puissant, puisse faire son examen de conscience. Le chemin sera ardu. Il est désolant d’observer que M. Netanyahou le rend plus ardu encore, en décidant de renommer la guerre de Gaza «Guerre de Rédemption». Ce n’est rien moins que confondre le péché et l’acte de son rachat. En un mot, c’est mentir effrontément, en charlatan. De quoi aggraver le sentiment d’incompréhension d’une société qui a perdu ses repères. De quoi voir s’éloigner, aussi, le temps du dialogue.
OPINION. Le cadre fiscal et réglementaire helvétique permet déjà une bonne redistribution des richesses et la lutte contre le réchauffement climatique. Le texte «pour l’avenir» soumis au peuple le 30 novembre est ainsi excessif, estime Christian Pauletto, membre de la présidence du Centre genevois
Le peuple est appelé à se prononcer le 30 novembre sur une initiative promettant de financer la lutte contre le réchauffement climatique en prélevant des fonds auprès de ceux qui en portent la principale responsabilité, les grandes fortunes. En établissant ce lien, les initiants se veulent garants d’une meilleure justice économique. Qui s’opposerait à un monde juste? Personne, sauf que la réalité est plus complexe, notamment dans un pays comme le nôtre. En y regardant de plus près, on constate que beaucoup a déjà été fait, ce de manière plus ciblée et efficace.
S’agissant de la responsabilité climatique, diverses lois mettent déjà en œuvre le principe constitutionnel du pollueur-payeur. La taxe sur le CO2 est devenue une réalité, à raison de 120 francs par tonne de CO2 émise. Certes, cette taxe, tout comme la TVA qui contribue au financement de notre politique climatique, est de nature régressive, mais cet effet est compensé par la restitution partielle du produit de la taxe aux ménages. Chaque année, 1,2 milliard de francs provenant de cette taxe contribue au financement de programmes d’encouragement. A cela s’ajoute le produit des enchères des droits d’émission de CO2 provenant des entreprises, eux aussi affectés à la politique climatique. Au total, on prévoit 3,5 milliards de francs mis à disposition du climat entre 2025 et 2030 grâce à la loi sur de CO2 et la loi sur le climat. Ceux qui pensent que c’est l’argent qui manque devraient retourner à leurs calculettes.
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OPINION. Les nouveaux accords constituent une approche bilatérale spécifique pour la Suisse, combinant l’exigence d’homogénéité du droit européen avec la reconnaissance d’exceptions suisses significatives, écrivent deux membres du Comité CH-UE, son président l’avocat Jean Russotto et l’universitaire René Schwok
Il ne faut pas avoir peur de le dire: les accords bilatéraux III constituent un net succès par rapport à ce que l’UE entendait initialement octroyer à la Suisse et en comparaison de ce qu’elle a accordé à d’autres Etats tiers. Voilà ce qui ressort de l’analyse approfondie des textes par le Comité CH-UE, dont l’objectif est de contribuer à élaborer des relations stables et pérennes entre les deux entités.
Notre comité, par sa présence non seulement en Suisse, mais également à Bruxelles, a pu bénéficier de cette double perspective pour identifier les concessions faites par l’UE à la Confédération. En voici quatre exemples.
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ÉDITORIAL. Ce début de semaine est marqué par la conjonction de deux polémiques qui se nourrissent l’une l’autre
C’est comme si un obscur monde souterrain aux implications morales, économiques et environnementales problématiques jaillissait en pleine Ville Lumière. Ce début de semaine est marqué en France par la conjonction de deux polémiques qui se nourrissent l’une l’autre: celle de l’ouverture du premier magasin Shein au monde, au sein du mythique Bazar de l’Hôtel de Ville, et celle des poupées pédopornographiques en vente sur la plateforme en ligne du même Shein.
Tout juste cette dernière «affaire» montre-t-elle pour le provocateur patron du BHV «la nécessité de réguler les marketplaces». Mais il reste persuadé que son espace Shein avec ses habits fabriqués pour quelques centimes à l’autre bout du monde, «c’est le sens de l’histoire». Toujours est-il qu’il offre une vitrine exceptionnelle et donc un marchepied glamour à cette plateforme asiatique dont les normes sont très éloignées de celles pratiquées en Europe. «Je refuse de céder à la bien-pensance. Le commerce, c’est la vie réelle», déclame le jeune Français.
Désemparés face à la jungle de l’e-commerce low cost, les politiques, eux, ne peuvent qu’agiter les bras. Face à l’affaire des «poupées sexuelles d’apparence enfantine», le ministre de l’Economie, Roland Lescure, menace d’interdire l’accès de la plateforme au marché français «si ces comportements sont répétés». L’Union européenne travaille quant à elle sur une législation douanière qui engagerait la responsabilité de ces plateformes pour les produits illégaux que d’autres vendent sur leur site. En attendant, on apprend que Temu, Wish et AliExpress ont également été signalées à la justice pour des faits similaires. Dans d’autres affaires, des acheteurs ont été identifiés et condamnés en France. Mais la place de marché n’est pas jugée responsable des produits qui ont réussi à «contourner ses dispositifs de contrôle», comme se justifie aujourd’hui Shein.
Ces plateformes restent par ailleurs d’autant plus populaires que la question du pouvoir d’achat est au sommet des priorités dans une France où la pauvreté est grandissante. Shein y revendique 23 millions de clients. «Je crains le mépris pour ceux qui achètent du Shein pas parce que c’est la mode mais parce qu’ils n’ont pas de moyens», déclarait l’ancienne ministre macroniste Sabrina Agresti-Roubache pour défendre le patron du BHV. Elle se réjouissait que l’on permette à ces gens de venir faire du shopping dans cette institution de la Ville Lumière.
Mais quelles que soient les raisons du succès de Shein, il y a des trous dans les filets législatifs qu’il faut à tout prix colmater rapidement pour empêcher l’essor d’un commerce dont les aspects contraires aux lois et aux valeurs européennes sont évidents.
REVUE DE PRESSE. Alors que le réchauffement climatique perturbe leur habitat, les ours japonais se rapprochent de plus en plus des villages, semant la panique dans la population. Une crise que le gouvernement a choisi de traiter par la manière forte
Dans le nord du Japon, les annonces macabres n’en finissent pas. Ce lundi, une femme de 79 ans a été retrouvée morte dans la forêt, à quelques dizaines de mètres de chez elle à Yazuwa, à un endroit où elle avait pour habitude d’aller cueillir des champignons. «La police enquête sur la possibilité d’une attaque d’ours, car son visage présentait des blessures ressemblant à des griffures d’animaux», indique The Japan News. Le même jour, dans la même région, un homme a été blessé par un ours en partant travailler, un autre tandis qu’il sortait promener son chien.
«Les histoires d’horreur sont partout au Japon cet automne. Des ours s’introduisent dans les supermarchés. Des ours tuent des agriculteurs. Des ours attaquent des employés dans une station thermale», raconte le New York Times. En tout, plus de 100 personnes ont été blessées dans le pays depuis avril, et douze ont été tuées, un record. «Les autorités et les médias décrivent cette situation comme la crise la plus grave concernant la faune sauvage que le Japon ait connue depuis des décennies», souligne Fox News.
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CHRONIQUE. Les Suisses ont des enfants de plus en plus tard et en plus petit nombre. Par ailleurs, un écart persiste entre le désir d’enfants et le nombre réel de naissances. Dans «Défécondité. Ses raisons, sa déraison», Olivier Rey livre des pistes
En devenant récemment papa, j’ai remarqué que parmi mes amis de mon âge, j’étais plus l’exception que la règle. Mais peut-être est-ce juste que j’ai un entourage peu représentatif du pays. Pour résoudre cette énigme, il existe une piste: le site de l’Office fédéral des statistiques. Voici ce que disent les chiffres: en Suisse, les femmes ont leur premier enfant en moyenne à 31,3 ans et les hommes à 35,3 ans. Quand on demande aux Suisses s’ils souhaitent des enfants, ils répondent en majorité que oui: 53% des personnes âgées de 20 à 29 ans souhaitent en avoir deux, 5% un seul et 17% aucun. Mais entre les souhaits et la réalité, un fossé existe. Alors que seuls 5% veulent un enfant unique, à la fin, 17% en ont un. Par ailleurs, la proportion de personnes sans enfant est supérieure de dix points à celle de ceux qui déclarent ne pas en vouloir. Aujourd’hui, près d’un tiers des Suisses en âge d’en avoir n’ont pas d’enfants.
Cette salade de chiffres pour vous dire qu’effectivement les gens ont désormais des enfants tard, moins que ce qu’ils pensaient et que cette réalité a une conséquence démographique. Avec environ 1,3 enfant par femme, la Suisse est largement sous le seuil de remplacement de sa population. Autrement dit, sans immigration, à terme, la Suisse va se vider. En attendant, elle se transforme en pays vieillissant. Les balançoires de nos places de jeux vont se clairsemer, et nos homes se remplir. La Suisse n’est pas seule dans ce cas. Selon le statisticien suédois Hans Rosling, nous avons atteint en 2017 le peak child, soit le pic mondial du nombre d’enfants.
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OPINION. Les premières tentatives de taxer les hautes fortunes remontent à 1922, écrit l’historien Grégoire Gonin; la virulence des attaques du camp bourgeois à l’égard du texte du 30 novembre est tout aussi ancienne, comme la quête d'un hypothétique taux maximal supportable…
En 1922, 86% du corps électoral rejettent l’initiative du PS pour un impôt unique sur la fortune pour remédier à l’explosion de l’endettement lié à la Grande Guerre. Seuls 24 000 contribuables (3,5% de la population) sont concernés, relate l’historien Sébastien Guex, spécialiste des finances publiques en Suisse, dans un article de 1994 aussi éclairant que méconnu. La Feuille fédérale écrit qu’un oui signifierait rien moins que l’introduction du «système communiste». Le général Wille exige du Conseil fédéral qu’il n’applique pas le texte en cas d’acceptation. L’abbé Savoy, très influent chez les catholiques, appelle à s’opposer au prélèvement «les armes à la main» s’il le faut.
Dans le canton de Vaud, les autorités font sonner le tocsin dans toutes les communes le jour de la votation. A Montreux, la Feuille d’Avis estime que la dictature doit remplacer la démocratie. Les patrons brandissent le spectre du licenciement lors d’assemblée du personnel. C’est que le texte supposait la levée du secret bancaire, alors qu’il sera sanctifié par la loi dix ans plus tard. Dans son indémodable Bonheur suisse (1966), Luc Boltanski établit combien, au sein des couches populaires, la recherche de la distinction sociale l’emporte «sur le sentiment d’appartenir à un groupe […] solidaire», donnant l’illusion d’une «société sans classes».
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REVUE DE PRESSE. Les récentes victoires de l’équipe nationale n’auront pas suffi à convaincre l’ASF de prolonger la Suédoise, dont le départ a été annoncé lundi soir. Pour la presse, l’instance nationale du football devra assumer une décision impopulaire
Les rumeurs allaient bon train ces dernières semaines. Elles ont été confirmées lundi soir. La Suédoise Pia Sundhage, 65 ans, ne prolongera pas l’aventure avec l’équipe de Suisse féminine. La sélectionneuse avait pourtant formulé son souhait de rester au-delà de son contrat qui devait prendre fin le 31 décembre, à condition de pouvoir compter sur une assistante à plein temps. L’ASF en a décidé autrement, avec effet immédiat. «Pia Sundhage a repris l’équipe en 2024 dans une période difficile et l’a menée à travers un Championnat d’Europe inoubliable dans notre pays. Avec les joueuses et le staff, elle a ainsi posé les bases d’un avenir prometteur pour le football féminin suisse», a ainsi déclaré le président Peter Knäbel, cité dans un communiqué de l’ASF.
OPINION. Non, la proposition du conseiller fédéral Ignazio Cassis d’offrir une immunité temporaire à Vladimir Poutine en cas de visite en Suisse n’est pas dangereuse mais courageuse, écrit Christian-Nils Robert en réponse à une opinion d’Alain Werner
Non, Alain Werner, je ne suis pas d’accord avec vous lorsque vous vous opposez à la proposition du conseiller fédéral Ignazio Cassis d’accorder une immunité temporaire à Vladimir Poutine s’il vient en Suisse pour une éventuelle conférence de paix.
D’abord des réserves existent, à plusieurs niveaux, qui autoriseraient cette immunité (Conseil fédéral, Conseil de sécurité, ONU).
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CHRONIQUE. La possibilité universelle d’être dans le rouge est instrumentalisée par Jean-Luc Mélenchon, preuve de la centralité du pouvoir d’achat dans le débat électoraliste français et d’une certaine culture du compte débiteur
Interdire aux citoyens français la possibilité d’être dans le rouge? A l’évocation de cette idée, ils sont nombreux à s’étouffer sur leur baguette. Obsédé par la forge de son profil en vue de l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon veut donc faire des découverts bancaires un sujet de polémique politique majeur. Quitte à forcer le trait.
A l’origine de la séquence, le fait qu’une directive européenne visant à encadrer plus strictement les comptes débiteurs a été ratifiée par le gouvernement français. Résultat: à partir de l’automne prochain, pour avoir un découvert en France, il faudra montrer patte blanche.
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CHRONIQUE. Anxiété, addiction aux écrans, difficultés à faire famille ou à trouver un emploi, etc. Etre jeune n’est plus un eldorado à nos yeux de quinquas et de sexas, observe notre chroniqueuse préoccupée par ce constat
Ça nous est arrivé comme ça, sans crier gare, au cours d’un repas entre quinquas et sexagénaires. Alors qu’une des convives parlait d’un article disant que 15% des enfants et adolescents souffraient de surpoids ou d'obésité en Suisse en ajoutant qu'au niveau mondial, ce même sort pourrait concerner un jeune sur trois en 2050. Qu’un autre convive relevait une news récente selon laquelle plus de 30% des chômeurs suisses sont des diplômés universitaires et que, dans la même foulée, on passait en revue les jeunes de notre entourage ayant des problèmes d’anxiété, de dépression ou d’addictions, le constat nous a frappés: alors que, nous, «les vieux», on se démène pour rester jeunes, la jeunesse d’aujourd’hui ne nous fait pas rêver.
C’est sans doute la première fois dans l’histoire contemporaine que les adultes ne répètent pas à leurs cadets, comme on l’a entendu en boucle quand on avait 20 ans: «C’est beau, la jeunesse! Profitez-en, ça ne dure pas!»
ÉDITORIAL. Les New Yorkais ont choisi un homme qui incarne l’exact opposé du président américain. Une défiance envers l’Amérique de l’octogénaire, qui pourrait porter d’autres résistants, ailleurs
Son manque d’expérience et ses positions politiques ont inquiété au sein même de son parti. Le trentenaire aurait géré une équipe de cinq personnes tout au plus et se présente comme un démocrate de l’aile gauche, issu des Socialistes démocrates d’Amérique. Zohran Mamdani se retrouve à la tête de la plus grande ville américaine: 8 millions d’habitants, 112 milliards de dollars de budget, 300 000 employés, le cœur de la finance mondiale. Les menaces de Donald Trump n’auront pas suffi. «Mon petit maire communiste» a raillé le président, promettant de couper les fonds fédéraux à la ville. Elles ont probablement porté le jeune élu.
Né en Ouganda dans une famille indienne il y a 34 ans, musulman, Zohran Mamdani est l’antithèse du président des Etats-Unis. Il est aussi l’image opposée du démocrate Joe Biden. Il a surgi dans une Amérique qui se déchire sous les coups de son président entrepreneur octogénaire et qui se désespère devant la déliquescence du Parti démocrate. Ce parti qui a laissé un homme affaibli se porter candidat à la présidence et qui peine à faire émerger une nouvelle figure présidentiable. Les démocrates sont mis au défi par la victoire de Zohran Mamdani, qui forcera le parti à se positionner plus clairement. Vers le centre ou plus à gauche? Le débat sera vif, et c’est tant mieux.
Le nouveau maire de New York est-il anticapitaliste, fera-t-il fuir les milliardaires de la ville, saura-t-il s’entourer d’une équipe compétente et raisonnable? L’avenir le dira. Il a porté des idées simples, comme les bus gratuits ou les loyers bloqués des appartements réglementés. Il a sillonné la ville, à la rencontre de ceux qui avaient élu Donald Trump, pour les écouter et les filmer, micro à la main. Pourquoi des déclassés, immigrés, sans emploi ont-ils élu cet homme-là? Quels sont leurs problèmes au quotidien, de quoi ont-ils besoin? Ses vidéos ont pris, les réseaux sociaux se sont enflammés. Son charisme, son discours, son travail de terrain, physique et virtuel, ont payé. Se présentant dans des lieux et dans des formats inédits, parlant de son programme et non de lui-même. Un personnage est né.
Les démocrates ont enregistré trois autres victoires mardi: les sièges de gouverneurs en Virginie et dans le New Jersey et le oui à un redécoupage de la carte électorale en Californie, favorable au Parti démocrate. Les résistants existent ailleurs dans le pays. Ils seront portés par la victoire de Zohran Mamdani, même sans se reconnaître toujours dans le projet. Car Donald Trump, après avoir fédéré les déçus de la mondialisation et les abandonnés du rêve américain, va devoir affronter les premiers résultats de sa politique. Le chômage, les coupes budgétaires dans la santé et le social, la probable inflation liée à ses tarifs douaniers exorbitants. Ses méthodes de rupture et son programme MAGA séduisent encore et bénéficient à une part importante des électeurs, mais les fruits seront plus amers que prévu pour d’autres, dont la part va grandissant.
Un an après l’élection hors du commun de Donald Trump pour un deuxième mandat, un homme incarnant l’exact opposé de sa politique surgit et prend la ville du promoteur immobilier sous ses yeux, démontrant que la démocratie, attaquée par les méthodes du républicain, est bien en vie. Zohran Mamdani a rassemblé les déçus et les inquiets. Il a donné envie. Il a même fait rêver, ce dont les New Yorkais avaient à l’évidence particulièrement besoin. Et le rêve, en politique, est porteur. Il devrait même être à la base de tout projet de société, quel qu’il soit.
Voir également la série de reportages BD de Chappatte «USA: ceux qui résistent»
CHRONIQUE. Sous l’impulsion de Martin Pfister, le Conseil fédéral prend peu à peu la mesure des défis sécuritaires auxquels fait face notre pays. Pour l’ancien diplomate François Nordmann, la question du financement supplémentaire du réarmement de la Suisse va dominer le débat public
La politique de sécurité de la Suisse est au centre de l’actualité. L’évolution de la vie internationale le justifie. Le conseiller fédéral Martin Pfister, chef du Département de la défense, multiplie les interventions pour alerter la population sur les menaces qui pèsent sur notre pays. Dans ses interviews et son grand discours de Berne, le 28 octobre dernier, il a relevé que l’opinion publique n’a pas encore conscience de la gravité de la situation: il souligne que notre environnement géopolitique subit un changement fondamental. Ce n’est en soi rien d’anormal, mais nous assistons à une accélération radicale des changements en cours. Le monde politique et la société en général devraient davantage s’en rendre compte, ce qui n’est pas encore le cas. Il s’agit de protéger nos règles démocratiques, les bases de notre prospérité et l’intégrité des personnes. Les régimes autoritaires nous mettent sous pression, notamment la Russie. Face à ces dangers qu’il faut combattre, il convient d’augmenter la résilience et l’esprit de résistance de la population.
Le second message qui se dégage des propos du conseiller fédéral est qu’une guerre hybride se déroule en Europe aujourd’hui déjà, «et aussi en Suisse. » On ne mène pas la guerre moderne avec les moyens d’une confrontation militaire classique. Elle comporte des attaques cybernétiques, des prises d’influence, de la désinformation, de l’espionnage, du sabotage, des pressions économiques, du chantage et des opérations militaires spéciales. La déstabilisation systématique des Etats occidentaux est le scénario le plus préoccupant, confiera-t-il à la NZZ. «La Suisse est aussi l’objet de cyberattaques, même si c’est dans une moindre mesure que d’autres pays européens». L’Office fédéral de la cybersécurité dénombre 164 attaques sur des infrastructures critiques en six mois cette année. Les tentatives de prise d’influence de l’étranger doivent être mises au jour et devenir transparentes.
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REVUE DE PRESSE. L’élection du nouveau maire de la première ville des Etats-Unis, «cauchemar» de Donald Trump, aura des répercussions bien au-delà de New York, estime la presse américaine. Le mandat de l’édile, «ses succès ou ses échecs» seront scrutés de près
Le «pire cauchemar» de Donald Trump a probablement pris vie mardi soir. Le socialiste Zohran Mamdani a remporté la mairie de New York. L’élu de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l’ancien gouverneur centriste de l’Etat Andrew Cuomo. Il deviendra ainsi le premier maire musulman de la plus grande ville Etats-Unis, le plus jeune depuis plus d’un siècle et le premier issu de l’immigration depuis les années 1970. Sa victoire a été accueillie par les cris de joie et parfois les larmes de ses partisans réunis dans au cœur d’une salle rococo des années 1920 du centre de Brooklyn.
L’ancien président démocrate Bill Clinton a souhaité au vainqueur de «transformer l’élan de (sa) campagne» pour construire «un New York meilleur, plus juste et plus abordable». Barack Obama a pour sa part déclaré que l’avenir «s’annonçait un peu meilleur». Donald Trump, qui a fait de Zohran Mamdani l’une de ses nouvelles cibles privilégiées, a lui aussi rapidement réagi. Dans un message publié sur son réseau Truth Social, il a cité des «sondeurs» anonymes affirmant que les défaites républicaines étaient dues à la paralysie budgétaire – le shutdown – et au fait que son propre nom ne figurait pas sur les bulletins de vote.
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CHRONIQUE. Le développement du football féminin, qui représente déjà 45% du chiffre d’affaires total du sport féminin mondial, passe par le modèle anglais, comme ce fut le cas il y a 30 ans pour les hommes, explique Gianluca Sorrentino dans la chronique de l’Université de Lausanne
L’Euro féminin de football qui s’est tenu cet été en Suisse a laissé des signaux encourageants: le tournoi a battu des records d’affluence: plus de 34 000 spectateurs au Parc Saint-Jacques pour le match d’ouverture et la finale, plus de 600 000 fans ont assisté aux matchs de groupes, et 29 des 31 rencontres se sont jouées à guichets fermés. Cependant, en déplaçant la focale sur les compétitions locales, il en ressort une réalité plus nuancée. Si le constat n’a rien d’alarmant, l’enjeu est d’identifier les leviers à actionner pour permettre au football féminin de poursuivre son essor. Le parallèle avec l’histoire du développement du football masculin permet d’esquisser quelques pistes de réflexion.
Dans l’histoire du football «chez les garçons», l’Angleterre s’est distinguée par la création en 1992 de la Premier League, qui a révolutionné le football sur le plan économique, par la commercialisation des droits TV, mais également par son internationalisation et le recrutement des meilleurs acteurs pour devenir la ligue la plus suivie – elle est diffusée aujourd’hui dans plus de 200 pays. Au cœur de ces changements, les dynamiques de professionnalisation des différents secteurs d’activité: gouvernance, commercialisation, méthodes d’entraînement. Progressivement, le modèle anglais a influencé les autres organisations nationales dans une quête de mimétisme, tout en maintenant des stratégies locales.
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CHRONIQUE. Depuis un millénaire, animaux domestiques et sauvages suivent des chemins opposés concernant l’évolution de leur taille corporelle. En cause: les activités humaines, selon une étude de bioarchéologie publiée dans la revue scientifique «Proceedings of the National Academy of Sciences»
Pas moins de 81 211 mesures d’ossements animaux, originaires de 311 sites archéologiques au sud de la France, ont été compilées pour cette étude. C’est en combinant ces mesures à des données paléoenvironnementales, paléoclimatiques, et des indicateurs d’activités humaines que les scientifiques de l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier ont pu retracer l’évolution de la taille corporelle des animaux sur huit millénaires!
L’équipe de bioarchéologues souhaitait comparer les espèces domestiquées (moutons, chèvres, cochons, poules, vaches) aux sauvages (cerfs élaphes, renards roux, lapins européens, lièvres bruns). Et 8000 ans, cela coïncide avec l’arrivée des premières sociétés d’éleveurs dans cette région méditerranéenne.
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Le Contrôle fédéral des finances se penche une nouvelle fois sur le système de santé. C’est au tour des pharmaciens d’être audités, mais le rapport publié ce mercredi demeure inachevé
La rémunération des médecins questionne régulièrement et fait parfois l’objet d’enquêtes retentissantes. Celle des pharmaciens beaucoup moins. Pourtant, la remise de médicaments aux patients à charge de l’assurance obligatoire des soins (AOS) coûte cher au système de santé. Le Contrôle fédéral des finances (CDF) évalue ainsi les sommes en jeu: «Les quelque 1800 pharmacies de Suisse génèrent une bonne moitié du chiffre d’affaires du pays lié aux médicaments. Celui-ci avoisine 10 milliards de francs, dont une partie est couverte par l’AOS. En 2022, les pharmacies ont facturé près de 3,9 milliards de francs aux assurances maladie pour des médicaments.» Un montant qui représente 11,3% des coûts de l’assurance de base.
Dans ce contexte, le Contrôle fédéral des finances a voulu évaluer «si le tarif appliqué à charge de l’AOS est approprié et déploie les effets escomptés». L’audit a été lancé alors que la branche était en train de se doter de la cinquième version de sa convention tarifaire, baptisée «RBP» pour rémunération basée sur les prestations. Cette dernière a été approuvée ce mercredi par le Conseil fédéral.
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Immersion dans les bulles d’une BD où l’autrice raconte comment le crabe a fait irruption dans sa poitrine et dans son existence, à 40 ans. Un album plein de sève
Autrice de livres pour enfants, et notamment de l’ouvrage au rayonnement colossal Poisson Fesse, Magali Le Huche fait parfois des incursions en bande dessinée adulte. Comme avec Nowhere Girl, qui relate sa phobie scolaire à l’entrée au collège et sa passion pour les Beatles. Une BD plébiscitée par les adultes et les enfants. Dans Punk à Sein, son nouvel album paru en septembre aux Editions Dargaud, elle raconte son cancer du sein, de l’annonce du diagnostic, le 13 septembre 2018, au dernier rendez-vous en décembre 2024.
Peu avant ses 40 ans, alors qu’elle planche sur Nowhere girl, Magali remarque une bosse sur son sein. S’ensuivent une mammographie et une échographie. Magali se représente allongée sur la table d’examen, puis absorbée tout entière par l’écran de la machine et atterrissant dans son sein. Elle y trouve sa mamie décédée un an auparavant. S’engage alors un dialogue surréaliste où Magali refuse d’être comparée à celle qui, ayant eu un cancer au même âge, portait une chaussette dans son soutien-gorge à la place du disparu.
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Selon une étude britannique, un ouragan pareil à celui qui a ravagé les Caraïbes est devenu quatre fois plus probable en raison du changement climatique causé par l’homme
L’ouragan Melissa, le pire à toucher la Jamaïque depuis le début des relevés météorologiques, a été rendu quatre fois plus probable en raison du changement climatique causé par l’homme, selon une étude publiée mercredi. La tempête tropicale, évoluant entre les catégories 3 et 5, a provoqué des dégâts «catastrophiques» selon les autorités jamaïcaines. Melissa, qui se trouve au large des côtes est de Cuba et prend la direction des Bahamas, a ravagé les Caraïbes faisant au moins 30 morts, dont 20 à Haïti.
Le réchauffement climatique, causé principalement par la combustion de combustibles fossiles, a augmenté à la fois la probabilité et l’intensité de cet ouragan, selon l’étude menée par des scientifiques de l’Imperial College de Londres. «Le changement climatique causé par l’homme a clairement rendu l’ouragan Melissa plus puissant et plus destructeur», affirme Ralf Toumi, qui a dirigé l’étude.
«Ces tempêtes vont faire encore plus de dégâts à l’avenir si nous continuons à réchauffer la planète en brûlant des combustibles fossiles», explique le professeur, à la tête du Grantham Institute, spécialisé dans le changement climatique, au sein de l’Imperial College. Selon lui, «la capacité des pays à se préparer et à s’adapter a ses limites». Si s’adapter au changement climatique est «essentiel», souligne-t-il, «les émissions de gaz à effet de serre doivent aussi cesser».
En cartographiant des millions de trajectoires théoriques de tempêtes dans différentes conditions climatiques, son équipe a découvert que dans un monde moins réchauffé, un ouragan comme Melissa toucherait terre en Jamaïque environ tous les 8100 ans. Dans les conditions actuelles, ce chiffre est désormais tombé à 1700 années.
Le monde s’est réchauffé d’environ 1,3 degré par rapport à l’ère préindustrielle, ce qui est dangereusement proche de la limite de 1,5 degré à ne pas dépasser pour, selon les scientifiques, éviter les effets les plus destructeurs du changement climatique. Et même si une tempête aussi féroce que Melissa se produisait dans un monde sans changement climatique, elle serait de moindre intensité, selon l’étude: le réchauffement augmente la vitesse des vents de 19 kilomètres par heure.
L'ouragan Melissa se dirige vers les Bermudes, jeudi soir, avec des vents de 165 km/h. A Haïti, pas directement touchée par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes ont été tuées, quand 19 sont mortes en Jamaïque
Dopé par le changement climatique mais désormais affaibli, l'ouragan Melissa arrive jeudi soir aux Bermudes après son passage destructeur en Jamaïque, à Cuba et à Haïti. Il a tué au moins 30 personnes dans ce dernier pays et 19 en Jamaïque − selon la ministre de l'Information Dana Morris Dixon.
«Les conditions aux Bermudes vont se détériorer rapidement ce soir», indique dans son dernier point le centre national américain des ouragans (NHC), qui fait état de vents mesurés à 165 km/h. L'alerte a été levée aux Bahamas.
Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan Melissa plus puissant et plus destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.
A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon un nouveau bilan communiqué jeudi par les autorités locales. L'essentiel des décès, 23, ont été provoqués par la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.
Depuis mercredi, Cuba nettoie ses rues inondées et jonchées de débris. A Santiago de Cuba, la deuxième ville du pays, des pans de maisons se sont effondrés et des toits de tôle n'ont pas résisté. La ville est sans électricité, de nombreux poteaux gisent au sol. Le président cubain Miguel Diaz-Canel a indiqué que l'ouragan avait causé des «dégâts considérables», sans faire de victime.
L'ouragan Melissa a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.
«Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie», a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. «Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant», a-t-il ajouté, évoquant un million de personnes touchées, sur une île de 2,8 millions d'habitants.
«Il y a eu des victimes et nous nous attendons, au vu de nos informations, à ce qu'il y en ait d'autres», s'est borné à dire jeudi le ministre jamaïcain des collectivités locales, Desmond McKenzie. Nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités, pour montrer à quel point les infrastructures ont été endommagées, dans l'ouest surtout. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.
Initialement validé par l’Etat de Genève, le projet qui doit sortir de terre à Thônex fait l’objet de nombreuses critiques sur son financement et l’utilité discutable de certaines infrastructures envisagées. La présidente lève partiellement les interrogations sur les mécènes
«Le Bioparc pensait avoir un boulevard, il s’est retrouvé face à un mur.» Ainsi s’est exprimée la députée du Centre Christina Meissner, devant le Grand Conseil genevois au début du mois d’octobre. L’élue est aussi présidente de la fondation Bioparc, qui secourt et accueille des animaux en danger. A l’étroit sur son site vétuste de Bellevue, l’institution estimait avoir obtenu le feu vert de l’Etat de Genève pour déménager sur une surface de 3,6 hectares, à Thônex, non loin de l’hôpital psychiatrique de Belle-Idée, lorsque le Conseil d’Etat a validé un Masterplan en février dernier – c’est le «boulevard».
Depuis, les choses se sont corsées et Christina Meissner l’impute au «mur», à savoir le honni Antonio Hodgers, démissionnaire, remplacé dès ce vendredi 31 octobre par le nouveau magistrat vert, Nicolas Walder, que le Bioparc espère plus conciliant. La fondation place tant d’espoirs dans ce changement à la tête du Département du territoire (DT) qu’elle s’apprête à lui délivrer, en guise de bienvenue, une pétition forte de plus de 20 000 signatures pour sauver «le Bioparc maintenant». Dans l’argumentaire figure cette question: «Le conseiller d’Etat Antonio Hodgers veut-il tuer le Bioparc avant son départ?» Le DT n’a pas voulu commenter.
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ANALYSE. Les infrastructures hydroélectriques seront à l’avenir amenées à également jouer un rôle dans la gestion des eaux, qui manqueront l’été ou au contraire déborderont davantage. Mais pour cela, il faut fixer un cadre, qui manque cruellement aujourd’hui
C’est un sujet qui commence à faire des vagues en Suisse au moment où de nombreuses concessions hydrauliques arrivent à échéance et où l’impact de la fonte des glaciers se fait sentir. Les barrages, ces piliers du mix électrique, ne doivent plus uniquement fabriquer de l’énergie mais aussi remplir d’autres tâches, toujours plus essentielles.
Les centrales à accumulation ont produit 36% de l’électricité en Suisse en 2024. Tout indique que l’énergie restera leur principale raison d’être ces prochaines décennies, d’autant plus qu’elles jouent un rôle de batterie, à l’heure des intermittentes, et qu’elles répondent à l’appel l’hiver, quand l’électricité manque.
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La centrale solaire de Madrisa Solar, implantée sur la commune de Klosters, à 2000 m d’altitude, a récemment été raccordée au réseau. Soutenu par le programme national Solar Express, le projet marque un tournant dans la production hivernale d’électricité renouvelable
A 2000 m d’altitude, au-dessus de la commune de Klosters, dans la vallée grisonne du Prättigau, de l’énergie solaire est produite. Celle-ci est générée par Madrisa Solar, la première centrale solaire alpine raccordée au réseau dans le cadre du projet Solar Express. Approuvé en 2022, ce programme national vise à promouvoir la construction de grands parcs solaires dans les régions alpines afin d’augmenter la production d’énergie solaire, notamment en hiver.
Jusqu’à présent, 500 panneaux solaires ont été fixés au sol et 3000 modules bifaciaux ont été installés au-dessus de Klosters. La mise en service complète est prévue d’ici à la fin 2027. Une fois achevée, la centrale solaire produira 17 GWh d’électricité par an, dont plus de 40% seront générés en hiver. Les Etablissements électriques du canton de Zurich (EKZ), la commune de Klosters et l’entreprise énergétique grisonne Repower détiennent chacun un tiers des parts de Madrisa Solar SA. L’investissement total s’élève à 70 millions de francs.
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Le 14 novembre prochain, le Français Christophe Salomon recevra l’un des quatre prix 2025 de la Fondation internationale Prix Balzan, basée à Zurich et Milan. Il est récompensé pour ses travaux pionniers dans le domaine des atomes ultra-froids, qui ont permis de fabriquer des horloges atomiques ayant révolutionné la mesure du temps
Un maître des horloges. C’est ainsi que l’on peut résumer la remarquable carrière de Christophe Salomon, chercheur émérite au Laboratoire Kastler Brossel (LKB) de l’Ecole normale supérieure, à Paris. Le physicien reçoit le Prix Balzan alors que son rêve d’installer une horloge à atomes ultra-froids dans l’espace se concrétise, après vingt-cinq ans d’efforts: l’horloge Pharao, en orbite à bord de la Station spatiale internationale (ISS) depuis avril dernier, s’apprête à démarrer un ambitieux programme scientifique. L’instrument ne dérive que d’une seconde tous les 300 millions d’années. Bien mieux que les montres à quartz qui dévient d’autant en quelques jours ou quelques mois.
L’ouragan Melissa «s’éloignait rapidement» des Bermudes tôt vendredi matin, après avoir fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, ont déclaré les autorités
La violente tempête Melissa a dévasté les îles des Caraïbes, mais devrait se transformer en «cyclone extra-tropical» dans le courant de la journée, a indiqué le Centre national des ouragans (NHC) dans son dernier bulletin. Les inondations devraient s’atténuer aux Bahamas, mais les eaux pourraient rester élevées à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine, selon la même source. Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées… L’heure est à l’évaluation des dégâts. Et l’aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées.
Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l’ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu’il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l’échelle Saffir-Simpson, avec des vents d’environ 300 km/h. «Le bilan confirmé est désormais de 19 morts» dont neuf à l’extrémité ouest de l’île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l’Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux. De nombreux habitants n’ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L’armée jamaïcaine s’emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.
«Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d’énergie», a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l’ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. «Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant».
A Haïti, pas directement touché par l’ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d’une rivière dans le sud-ouest du pays. A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques. A El Cobre, dans le sud-ouest de l’île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s’est envolé s’efforcent de réparer avec l’aide d’amis et de voisins, a constaté l’AFP.
Melissa «nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés», a déclaré à l’AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d’El Cobre. «Nous traversions déjà d’énormes difficultés. Maintenant, évidemment, notre situation est bien pire.» Quelque 735 000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.
L’aide promise à l’international s’achemine dans la zone dévastée. Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d’État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.
Le secrétaire d’État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain. Le Venezuela a envoyé 26 000 tonnes d’aide humanitaire à son allié cubain. Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi «trois avions d’aide humanitaire en Jamaïque» avec «plus de 300 secouristes» et «50 tonnes» de produits vitaux.
Kits de première nécessité, unités de traitement de l’eau: la France prévoit de livrer «dans les prochains jours» par voie maritime une cargaison d’aide humanitaire d’urgence en Jamaïque, selon le Ministère des affaires étrangères.
Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d’urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d’euros) pour les pays touchés.
Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l’ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l’Imperial College de Londres. «Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l’urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz», a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l’ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s’ouvre dans quelques jours au Brésil.
Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons) les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d’experts du climat mandatés par l’ONU, le Giec.
Projet faramineux financé par le gouvernement des talibans, le canal de Qosh Tepa, alimenté par le fleuve Amou-Daria, vise à lutter contre l’insécurité alimentaire aggravée par le changement climatique. Il suscite un immense espoir mais aussi des craintes
Les visages boucanés d’Hamidullah et de ses cousins se penchent, concentrés, sur leurs pioches ou leurs pelles qui travaillent la boue fraîche, ensuite amassée et sculptée en petits tas. L’un d’entre eux pétrit la gadoue de ses pieds, tandis que les autres s’attellent à solidifier les murs. Le bêlement strident d’un âne ne les fait guère sursauter, occupés par leur besogne. Au loin, les maisons de couleur ocre se confondent avec le sol terreux et aride du district de Dawlat Abad, dans la province de Balkh au nord de l’Afghanistan, où se trouve le village Qarshi Gak.
Le groupe d’hommes, aux traits juvéniles, s’emploie au paksha, une technique de construction traditionnelle, composante des habitats vernaculaires. «Deux de mes frères, partis en Turquie il y a une dizaine d’années, vont peut-être revenir, souffle Hamidullah, dans un dari hésitant, sa langue maternelle étant l’ouzbek. On leur construit quelque chose pour qu’ils puissent s’installer.» Comme des milliers d’autres, une partie de la famille d’Hamidullah a émigré, éreintée par la sécheresse qui prive cette population rurale de récoltes et de ressources économiques. Désormais, ses deux frères envisagent de rentrer, motivés par la fin des travaux du canal de Qosh Tepa, fourni par la rivière Amou-Daria.
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Le dossier électronique offre à la patiente ou au patient un accès autonome et sécurisé à ses données de santé. Il lui permet de mieux suivre son parcours et d’améliorer la coordination entre ses professionnelles et professionnels de santé
Le dossier électronique du patient (DEP) permet à chaque personne d’accéder, en un seul endroit, aux documents de santé établis par ses différents professionnelles et professionnels de santé. Après une hospitalisation ou une consultation dans un hôpital de Suisse occidentale, les rapports correspondants sont automatiquement publiés dans le DEP. La patiente ou le patient peut les consulter en toute sécurité sur la plateforme cara.ch, puis choisir de les partager, s’il le souhaite, avec d’autres professionnels de santé.
A titre d’exemple, un patient adressé à un cardiologue à l’hôpital reçoit automatiquement le rapport de sa consultation dans son DEP. Il peut non seulement en prendre connaissance, mais aussi y donner accès à son médecin traitant ou à son pneumologue s’ils sont également inscrits sur la plateforme. De cette manière, le patient et toutes les personnes qui le suivent disposent des mêmes informations actualisées sur son état de santé. Le patient n’a plus besoin de s’assurer de la transmission des informations d’un médecin à un autre. La coordination des soins se voit facilitée et optimisée. En accédant facilement aux résultats sanguins réalisés récemment par le cardiologue, le médecin traitant n’a pas besoin de prescrire les mêmes analyses une seconde fois. Le patient évite ainsi des examens en double, parfois contraignants et coûteux.
La patiente ou le patient est propriétaire de son DEP, il gère ses documents et avec qui il souhaite les partager. Il peut également déposer ses propres documents tels que ses directives anticipées, sa fiche d’urgence ou une carte de donneur d’organes par exemple. Le patient détermine le niveau de confidentialité de chaque document ainsi que les droits d’accès de chaque professionnel de santé. Un journal de bord consignant toutes les actions dans le DEP garantit une parfaite maîtrise de la protection des données et toute consultation abusive des documents d’un patient peut être punie pénalement. En effet, le DEP est régi par une loi fédérale qui impose des exigences très élevées en termes de sécurité de l’information et de protection des données. Pour être conforme à cette loi, CARA doit démontrer annuellement qu’elle respecte les critères techniques et organisationnels de certification, qui en comptent plus de 400, dont plus d’une centaine concernent la sécurité et la protection des données. La loi garantit notamment que les documents sont stockés de manière chiffrée, redondante et exclusivement en Suisse.
Le DEP facilite non seulement la gestion de sa propre santé, mais aussi celle de ses proches. Par exemple, il est possible de gérer le dossier électronique d’un parent âgé, offrant ainsi un accès simplifié à ses documents médicaux et allégeant le rôle de proche aidant. Les parents peuvent également ouvrir un DEP pour leur enfant mineur afin de suivre plus facilement son parcours de santé et de constituer son historique médical. Centraliser l’ensemble de ses informations sur une plateforme hautement sécurisée constitue un véritable atout, qui l’accompagnera ensuite à l’âge adulte.
Eos gère le DEP CARA de sa fille
Ma fille est née avec une maladie rare. Elle est suivie dans plusieurs institutions et, grâce au dossier électronique du patient (DEP), nous pouvons mieux centraliser les documents établis par ses différents spécialistes et améliorer ainsi notre organisation.
Il y a quelques mois, nous avons rencontré le généticien de ma fille, qui nous a proposé de faire une biopsie. Je lui ai répondu que dans son DEP il y avait déjà la biopsie réalisée il y a huit ans. Il a ainsi pu retrouver les résultats publiés par un autre spécialiste, ce qui nous a évité une nouvelle biopsie ainsi que tous les examens invasifs et traitements lourds qui l’accompagnent. De plus, le DEP nous aide vraiment à mieux comprendre sa maladie. Le fait de pouvoir consulter ces documents avant les rendez-vous avec les spécialistes nous permet d’avoir de meilleures discussions, des questions plus pertinentes et des réponses plus claires.
Et puis, je pense à l’avenir. Pour ma fille, ce sera très pratique quand elle sera adulte. Elle aura un accès sécurisé et centralisé à son DEP et donc à son historique médical, ce qui lui permettra à son tour de mieux gérer sa santé.
Alain utilise le DEP CARA
J’ai mon dossier électronique CARA depuis le début et j’en suis très content. Le fait d’avoir un DEP m’a permis notamment de raccourcir un séjour hospitalier. En effet, le médecin du CHUV a pu avoir accès à mon DEP et a pu lire les résultats de la coronographie effectuée six mois avant chez mon cardiologue. Grâce à cela, il a estimé que je n’avais pas besoin d’attendre et m’a laissé sortir trois jours plus tôt que ce qui était prévu.
Ce que j’apprécie également avec le DEP, c’est d’accéder facilement à mes données de santé. J’ai appris, par intérêt, à comprendre les abréviations médicales et à suivre ainsi l’évolution de mes analyses sanguines. Lorsque j’arrive en consultation, je peux demander pourquoi tel ou tel taux a augmenté et avoir de bons échanges avec mon médecin, j’ai le sentiment d’établir un véritable partenariat avec lui pour le suivi de ma santé, et cela me paraît essentiel.
Le dossier électronique doit être ouvert volontairement par la personne, il est entièrement gratuit. Il est possible de le faire entièrement en ligne sur www.cara.ch.
Il est également possible de se rendre dans l’un des 16 guichets CARA pour une ouverture accompagnée et gratuite (liste ci-dessous).
Prenez rendez-vous sur www.cara.ch
La schizophrénie alimente encore peurs et fantasmes. Le psychologue français se livre à un travail de clarification alors qu’un de ses ouvrages sur le sujet reparaît en poche
A l’occasion de la réédition en poche de La schizophrénie. Mieux comprendre la maladie et mieux aider la personne (Ed. Odile Jacob), le psychologue Jean-Louis Monestès revient sur un trouble encore méconnu et souvent fantasmé. De la définition du mot «schizophrénie» à la réalité vécue par les patients, celui qui enseigne aussi la psychologie clinique à l’Université Grenoble Alpes appelle à dépasser les clichés et à poursuivre le travail de déstigmatisation.
Le Temps: Plus de quinze ans après la première édition de votre ouvrage, qu’est-ce qui a changé dans la compréhension ou la prise en charge de ce trouble?
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Alors que les cours de l’or atteignent des niveaux record, la convention protégeant humains et environnement contre les effets toxiques du mercure utilisé illégalement pour produire ce métal précieux est sous pression. A Genève, une réunion internationale discutera des moyens de freiner son commerce
Début octobre, la Communauté andine, un bloc d’Etats sud-américains, jugeait que le Pérou n’avait pas réussi à lutter contre l’exploitation aurifère illégale et le trafic de mercure. Elle donnait ainsi raison à une plainte déposée par des communautés autochtones amazoniennes qui affirmaient être empoisonnées par cette substance toxique. Lima s’est vu accorder un délai de vingt jours pour agir et a reçu l’ordre de réformer ses lois, notamment en mettant fin à un registre qui permettait aux mineurs illégaux d’éviter des poursuites pénales, et en confisquant leurs machines.
Mais le président péruvien – qui n'avait pas fondamentalement intérêt à changer le système en vigueur – a ensuite été destitué. Et le président du Congrès, José Jeri, quant à lui favorable à une législation autorisant l’exploitation minière illégale, a prêté serment. La Communauté andine a averti le Pérou que le non-respect de ses obligations pourrait entraîner le renvoi de l’affaire devant la Cour de justice de la région, avec le risque de sanctions commerciales. Pendant ce temps, les populations autochtones ont bloqué les cours d’eau afin de forcer l’Etat à réagir.
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La résistance aux antibiotiques est un problème connu, mais qui s’aggrave. En Suisse, seulement la moitié des hôpitaux ont mis en place un programme complet pour lutter contre cette menace. Reportage à l’Hôpital universitaire de Bâle, pionnier dans le domaine
L’unité de soins intensifs de l’Hôpital universitaire de Bâle accueille de nombreux malades graves ce lundi. Les équipes soignantes se pressent autour des patients fragiles. Les bips et les sons des machines rythment l’activité des équipes. C’est là qu’un patient instable a été admis dans la nuit. Son état général se détériore et ses difficultés respiratoires s’aggravent. Le diagnostic, une pneumonie, a imposé l’administration d’un antibiotique à large spectre. Les résultats de laboratoire viennent de tomber: le responsable de l’infection est une bactérie Escherichia coli. Un autre cas est également discuté: une personne de 37 ans, hospitalisée depuis une semaine à cause d’une crise cardiaque, a été transférée dans l’unité de soins intensifs. En cause, une infection due à un staphylocoque transmis par un cathéter.
Tous les jours, l’équipe interdisciplinaire autour de la professeure Nina Khanna, médecin-cheffe en infectiologie clinique à l’Hôpital universitaire de Bâle, effectue une visite dans cette unité de grands malades pour discuter des cas sous antibiothérapie. Un protocole routinier qui vise à évaluer l’utilisation appropriée d’antibiotiques à l’hôpital.
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REVUE DE PRESSE. Alors que le réchauffement climatique perturbe leur habitat, les ours japonais se rapprochent de plus en plus des villages, semant la panique dans la population. Une crise que le gouvernement a choisi de traiter par la manière forte
Dans le nord du Japon, les annonces macabres n’en finissent pas. Ce lundi, une femme de 79 ans a été retrouvée morte dans la forêt, à quelques dizaines de mètres de chez elle à Yazuwa, à un endroit où elle avait pour habitude d’aller cueillir des champignons. «La police enquête sur la possibilité d’une attaque d’ours, car son visage présentait des blessures ressemblant à des griffures d’animaux», indique The Japan News. Le même jour, dans la même région, un homme a été blessé par un ours en partant travailler, un autre tandis qu’il sortait promener son chien.
«Les histoires d’horreur sont partout au Japon cet automne. Des ours s’introduisent dans les supermarchés. Des ours tuent des agriculteurs. Des ours attaquent des employés dans une station thermale», raconte le New York Times. En tout, plus de 100 personnes ont été blessées dans le pays depuis avril, et douze ont été tuées, un record. «Les autorités et les médias décrivent cette situation comme la crise la plus grave concernant la faune sauvage que le Japon ait connue depuis des décennies», souligne Fox News.
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L’organisation à but non lucratif suisse Missing.aero conçoit, depuis 2017, un outil de recherche des carcasses d’avion, à partir de l’imagerie des satellites scientifiques. Une première expédition, dans les Andes, s’est soldée par un échec. Mais la méthode semble prometteuse
Cela ne sera pas pour cette fois. De retour d’une expédition «éprouvante» en trio dans la cordillère des Andes chilienne qui doit être présentée aujourd’hui lors d’une conférence de presse à Lausanne, Anibal Jaimes, fondateur et porte-parole de l’ONG suisse Missing.aero, a découvert… un rocher. Il pensait avoir retrouvé l’épave du BuNo 17 254, un avion de l’US Navy qui avait décollé le 4 août 1969 du Chili pour rejoindre Buenos Aires avec quatre hommes d’équipage et 16 passagers, dont huit femmes qui accompagnaient leurs époux militaires ou allaient les rejoindre en Argentine. L’avion ne réapparaîtra jamais.
Personnage haut en couleur, l’Argentin Anibal Jaimes a de la suite dans les idées. Arrivé en Suisse en 1994 parce qu’il rêvait d’arpenter les «mythiques sommets alpins» après avoir côtoyé ceux de sa Patagonie d’origine, ancien mécanicien d’avions et d’hélicoptères devenu informaticien, il a cofondé Missing.aero en 2017, après avoir découvert l’histoire de l’Américain Paul Rinaldo Redfern, en août 1927.
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Les nouvelles études de l’Office fédéral de météorologie précisent les tendances du réchauffement climatique en Suisse. Ces scénarios prédisent une hausse des températures plus élevées dans le pays que dans le reste du monde
Multiplication des nuits tropicales et des sécheresses, baisse drastique de l’enneigement et pluies torrentielles: MétéoSuisse a présenté mardi ses scénarios climatiques 2025, réalisés en collaboration avec l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ). Ils étaient attendus: les derniers datent de 2018.
Depuis, la trajectoire climatique n’a pas beaucoup changé, mais les données sont plus détaillées. Ces sept dernières années, la Suisse a connu des épisodes climatiques violents, causant des «dégâts économiques considérables et des situations douloureuses sur le plan humain», a rappelé la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider, chargée du Département fédéral de l’intérieur. La ministre a cité la supercellule orageuse à La Chaux-de-Fonds en juillet 2023, les pluies torrentielles au Tessin et en Valais en 2024, ou encore l’enfouissement du village de Blatten et les évacuations répétitives de celui de Brienz, qui «suscitent le débat sur la viabilité de certaines vallées alpines».
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Après l’avoir écarté, le président américain a finalement renommé le milliardaire Jared Isaacman à la tête de la Nasa. Pour le plus grand bonheur d’Elon Musk, le patron de SpaceX dont il est très proche
Après plusieurs revirements, Donald Trump a annoncé mardi renommer le milliardaire Jared Isaacman, un proche d’Elon Musk, pour prendre la tête de la puissante agence spatiale américaine (Nasa), après l’avoir pourtant écarté en mai.
«La passion de Jared pour l’espace, son expérience d’astronaute et son dévouement à repousser les limites de l’exploration, à percer les mystères de l’univers et à faire progresser la nouvelle économie spatiale font de lui la personne idéale pour mener la Nasa vers une nouvelle ère pleine d’audace», a justifié le président américain sur son réseau Truth Social.
Fin mai, le républicain avait retiré in extremis sa nomination pour prendre la tête de la Nasa, justifiant son revirement par un «examen approfondi» des «associations antérieures» de l’homme d’affaires, qui avait par le passé fait des dons à des élus démocrates.
Cette marche arrière était survenue au moment même où les relations entre Donald Trump et le multimilliardaire Elon Musk se dégradaient, les tensions entre les deux hommes ayant fini par exploser spectaculairement début juin. Depuis, un apaisement relatif a semblé s’opérer entre les deux hommes, qui ont notamment été vus côte à côte lors d’un hommage en septembre à l’influenceur conservateur Charlie Kirk.
Donald Trump avait nommé une première fois Jared Isaacman en décembre dernier, un choix qui avait suscité des inquiétudes sur d’éventuels conflits d’intérêts. L’homme d’affaires de 42 ans est réputé très proche du patron de SpaceX Elon Musk, avec lequel il a des liens financiers étroits, mais est soutenu par de nombreux acteurs du secteur spatial qui le considèrent compétent et passionné.
«Merci, Monsieur le Président», a réagi mardi Jared Isaacman sur la plateforme X d’Elon Musk en remerciant la «communauté des amoureux de l’espace». Elon Musk a quant à lui réagi en partageant sur son réseau trois émoticônes: un cœur, une fusée et le drapeau américain.
La nomination de Jared Isaacman à la tête de la Nasa doit à présent être confirmée par le Sénat américain.
Jared Isaacman a fait fortune dans les paiements en ligne à la tête de son entreprise Shift4 Payment et est par ailleurs le premier astronaute privé à avoir effectué une sortie extra-véhiculaire dans l’espace, lors d’une mission privée menée par… SpaceX.
Sa nouvelle nomination survient après de vives tensions entre Elon Musk et le ministre des Transports de Trump Sean Duffy chargé de la gestion par intérim de la Nasa. Le multimilliardaire s’en est récemment pris frontalement à Sean Duffy après que ce dernier a évoqué la possibilité de se passer de son entreprise pour retourner sur la Lune, en raison de retards pris par SpaceX. Des propos qui avaient irrité au plus haut point le multimilliardaire. Selon des informations de presse, Sean Duffy s’opposait à ce que Jared Isaacman soit nommé une deuxième fois et souhaitait garder la gestion de la Nasa.
Les Vingt-Sept se sont accordées dans la nuit de mardi à mercredi pour maintenir l'objectif ambitieux de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 90% en 2040 par rapport à 1990, au prix d'importantes concessions pour rallier les États les plus réticents, comme l’Italie de Giorgia Meloni
Les Vingt-Sept ont évité la catastrophe diplomatique qu’ils redoutaient: l’Union européenne n’arrivera pas les mains vides à la COP30 de Belem, qui se tiendra du 10 au 21 novembre, et pourra y afficher son «leadership» en matière environnementale.
Dans la nuit de mardi à mercredi, l’UE a en effet arraché à Bruxelles un compromis sur ses objectifs climatiques en 2035 et 2040, au prix d’une série de concessions pour rallier des États réticents, notamment l’Italie.
Sur le papier, l’Union européenne – quatrième émetteur de gaz à effet de serre dans le monde, derrière la Chine, les États-Unis et l’Inde – maintient son objectif ambitieux de réduire ses émissions de 90% en 2040 par rapport à 1990. Mais d’âpres négociations ont atténué cet objectif: afin de convaincre l’Italie de Giorgia Meloni, l’un des États les plus réticents, les Vingt-Sept ont donné une souplesse bien plus importante que ce que souhaitait la Commission européenne.
Pour atteindre cette baisse de 90%, les Européens pourront ainsi acquérir 5% de crédits carbone internationaux qui financeraient des projets en dehors de l’Europe, un dispositif très critiqué par les organisations environnementales. Et le compromis adopté mercredi ouvre également la porte à 5% supplémentaires de ces crédits lors d’une prochaine révision de cette loi climat.
Les Vingt-Sept ont en outre soutenu le report d’un an, de 2027 à 2028, de l’extension du marché du carbone au transport routier et au chauffage des bâtiments, une revendication régulière de la Hongrie ou de la Pologne, mais un coup dur pour les pays les plus engagés en faveur du climat, notamment les Scandinaves. Les États membres ont aussi approuvé une clause de révision tous les deux ans de cette loi climat, qui permettrait d’ajuster l’objectif s’il s’avérait trop difficile à atteindre.
Autant de concessions qui hérissent les ONG. «Cet accord très attendu est beaucoup plus faible que le laisse croire le chiffre de 90%», a réagi Sven Harmeling, du réseau d’ONG CAN Europe. Ce n’est d’ailleurs pas la fin de l’histoire car cette loi climat va également être soumise au Parlement européen.
Les États ont aussi donné leur feu vert, à l’unanimité, à l’objectif 2035, celui que leur réclamait l’ONU depuis des mois. Ils avaient déjà déminé le terrain au mois de septembre en mettant en avant une fourchette de réduction des émissions comprise entre -66,25% et -72,5% par rapport à 1990. Pour éviter des négociations interminables, ils en sont restés au même objectif mercredi, même si les pays scandinaves, l’Allemagne ou la France espéraient mieux.
Nous ne sommes pas les seuls à pouvoir changer d’avis en pesant le pour et le contre. Des expériences inédites réalisées avec des chimpanzés montrent que nos cousins sont capables d’évaluer des indices contradictoires avant de prendre une décision. Décoiffant!
Une fois encore, le fossé entre la cognition humaine et celle des primates non humains se comble. Des expériences spectaculaires montrent en effet que le chimpanzé est capable de faire des choix rationnels et de changer d’avis quand on lui présente des éléments nouveaux et convaincants. Bref, il fait de la science, le plus naturellement du monde!
«Nous montrons que le chimpanzé est doué de métacognition, l’aptitude à réfléchir à ses propres pensées, explique Hanna Schleihauf, de l’Université d’Utrecht (Pays-Bas), première auteure d’une étude publiée le 30 octobre dans Science. Par exemple, notre métacognition nous conduit à prendre des notes parce que nous avons conscience que notre mémoire n’est pas parfaite. De même, c’est cette métacognition qui nous permet de confronter des preuves pertinentes à d’autres plus faibles. Nous venons de le constater chez le chimpanzé.»
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As the government shutdown stretches its way into the record books, Americans are feeling its worsening impacts.
Democrats had a good night, winning major races including governor's races in Virginia and New Jersey and a redistricting ballot measure in California, while also confronting the future of the party.
The government shutdown is taking a growing toll on air traffic controllers who are working without pay. Staffing shortages led to big delays over the weekend, raising concerns about travel chaos.
The case has potentially profound economic consequences for the country and the presidency.
Tax season is approaching. Tax breaks that were extended as part of President Trump's "One Big Beautiful Bill" will mainly benefit high-net-worth and high-income people.
Trump's tariffs are raising tens of billions of dollars for the federal government. They're also costing consumers, frustrating businesses and hurting the factories they're supposed to help.
Iowa ranks last among states for the number of OB-GYNS per capita. State legislators are trying to recruit more, but some doctors say the state's strict abortion ban is partially to blame.
At the heart of the impasse is a debate about expiring subsidies for health insurance. It's the latest chapter in a fight over Obamacare that has dominated Congress since the law was signed in 2010.
Prosecutors in Taiwan, Hong Kong and Singapore seized hundreds of millions of dollars in assets belonging to a Cambodian businessman whom the U.S. accuses of heading a global scam syndicate.
The federal government promised an Oregon hospital millions of dollars to help prepare for an earthquake. They're still waiting for the money.
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