CHRONIQUE. Le premier ministre israélien ne fait rien qui pourrait aider la société à construire un dialogue avec les Israéliens, écrit notre chroniqueur, l’écrivain Metin Arditi
On peut aimer Israël, profondément. C’est mon cas. Mais de cet amour radical peut surgir une exigence à sa mesure, lorsque l’on prend acte du mal que M. Netanyahou fait aux siens. Les aime-t-il? Après deux ans de guerre, près de vingt mille vétérans sont en traitement pour troubles post-traumatiques ou d’autres formes de maladie mentale. Une vague de dépressions menace la société israélienne, réputée résiliente. L’anxiété et l’insomnie s’y sont installées. L’émigration atteint des chiffres jamais vus. Les suicides ne se comptent plus, tant chez les soldats que dans la société civile. Pour qu’un jour puisse s’établir un dialogue constructif avec les Palestiniens, il y a un point de passage obligé: il faut qu’Israël, le partenaire puissant, puisse faire son examen de conscience. Le chemin sera ardu. Il est désolant d’observer que M. Netanyahou le rend plus ardu encore, en décidant de renommer la guerre de Gaza «Guerre de Rédemption». Ce n’est rien moins que confondre le péché et l’acte de son rachat. En un mot, c’est mentir effrontément, en charlatan. De quoi aggraver le sentiment d’incompréhension d’une société qui a perdu ses repères. De quoi voir s’éloigner, aussi, le temps du dialogue.
La grande récompense littéraire française a été décernée à Nathacha Appanah, qui a enquêté sur deux féminicides, celui de sa cousine Emma en 2000 et celui de Chahinez Daoud en 2021
Le prix Femina, l’une des grandes récompenses littéraires en France, a été décerné lundi à Nathacha Appanah pour son roman La nuit au cœur, qui lie le destin de trois femmes prises dans la spirale des violences masculines.
Le prix Femina a été remis au musée Carnavalet-Histoire de Paris à la veille des prix Goncourt et Renaudot et deux jours avant le Médicis. Nathacha Appanah a été choisie à l’issue d’un second tour des votes. Le Temps voyait dans La nuit au cœur l’un des livres les plus marquants de cette rentrée littéraire, «dont on sort bouleversé, hanté», écrivait notre journaliste Lisbeth Koutchoumoff.
Le jury exclusivement féminin du prix Femina, composé de 12 membres, a préféré La nuit au cœur (Gallimard) aux quatre autres romans français qui figuraient dans sa dernière sélection: Au grand jamais (Gallimard) de Jakuta Alikavazovic, Un mal irréparable (Mialet-Barrault) de Lionel Duroy, Le monde est fatigué (Finitude) de Joseph Incardona, et La Maison vide (Minuit) de Laurent Mauvignier.
En 2024, le prix Femina avait été remis à l’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy, pour Le Rêve du jaguar. Le jury a par ailleurs décerné le prix Femina du roman étranger à l’écrivain irlandais John Boyne pour Les éléments (Lattès), un ouvrage déjà salué par le prix du Roman Fnac 2025.
Le prix Femina de l’essai a récompensé le journaliste et écrivain français Marc Weitzmann pour La part sauvage (Grasset), qui célèbre le romancier américain Philip Roth.
Allié des Forces de soutien rapide du général Hemeti, Abu Dhabi apporte une aide logistique essentielle aux paramilitaires qui ont mené l’assaut sanglant sur El-Fasher
Après la chute d’El-Fasher, tombée le 26 octobre aux mains des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par le général Mohamed Hamdan Daglo, alias Hemeti, les tueries se poursuivent dans la capitale du nord du Darfour. Le bilan de ce huis clos sanglant est estimé à plusieurs milliers de morts civils. Réuni en urgence sur le Soudan, le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) a exprimé, jeudi 30 octobre, sa «profonde inquiétude» sur «l’escalade» dans le pays, indiquant détenir des «informations crédibles d’exécutions de masse». Vendredi, l’Union européenne (UE) a condamné la «brutalité» des FSR et promis d’utiliser «tous [ses] outils diplomatiques, y compris les mesures restrictives», pour «trouver une issue pacifique à la situation».
De nombreuses voix soudanaises – des défenseurs des droits humains, des avocats, des journalistes, des experts – sont néanmoins critiques sur le manque de mobilisation de la communauté internationale. «Les pays occidentaux multiplient les condamnations, mais ne font rien», tranche Kholood Khair, analyste soudanaise et fondatrice du think tank Confluence Advisory. «Le drame d’El-Fasher n’est pas une surprise. Nous savions depuis très longtemps que cela pouvait se produire. En se contentant de faire des déclarations sans effet, les Etats occidentaux ont une responsabilité collective. Ils ont fait preuve d’un désintérêt coupable», abonde dans le même sens un diplomate occidental qui a souhaité rester anonyme.
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Que ce soit pour ses produits de mode ultra-éphémère ou sa plateforme qui a mis en vente des «poupées sexuelles d’apparence enfantine», le géant asiatique de l’e-commerce est menacé de toutes parts et entraîne avec lui des institutions comme le Bazar de l’Hôtel de Ville
Très connu et populaire en France pour ce qui est de la mode ultra-éphémère (23 millions de clients revendiqués dans l’Hexagone), avec des produits aux prix défiant toute concurrence mais parfois pas aux normes (15 euros pour un pull tricoté, 10 euros pour un pantalon), le géant asiatique de l’e-commerce Shein se retrouve ces derniers jours au centre de toutes les attaques chez nos voisins. Et ce, sur des sujets qui pourraient sembler sans lien entre eux.
Tout d’abord, le mastodonte basé à Singapour mais fondé en Chine et fabriquant la plupart de ses produits à bas coût dans ce pays défraie la chronique en ouvrant ce mercredi un espace de plus de 1000 m² au sein du BHV Marais, l’héritier du mythique Bazar de l’Hôtel de Ville. Il s’agit du tout premier magasin physique pérenne de Shein dans le monde.
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L’entreprise familiale genevoise fabrique des aiguilles de montre depuis plus d’un siècle. Isabelle Chillier, dirigeante et représentante de la quatrième génération, donne l’ampleur de la tâche: la précision de l’horloger, le doigté de l’orfèvre, la rigueur de l’industriel
Fiedler produit des aiguilles de montre. Isabelle Chillier, dirigeante et membre de la famille propriétaire, se contenterait bien de cette affirmation. Ce qui se fabrique dans son immense usine de verre ne regarde qu’elle et ses clients. Tous les amateurs de belle horlogerie ont un jour posé le regard sur des aiguilles Fiedler, mais il est interdit de dire quelles marques viennent se fournir ici. «Des grands noms de l’horlogerie, actifs entre Plan-les-Ouates et Schaffhouse», élude l’entrepreneuse. Elle n’en dira pas plus, dans le milieu, les sous-traitants sont tenus par le secret des affaires.
Isabelle Chillier prévient aussi d’emblée: «Pas de chiffres!» Le seul qu’elle concède est le nombre de collaborateurs, passé cette année à 170, un peu en dessous des effectifs de 2024: «Je ne vous cache pas que 2025 est une année compliquée.» Il n’y a toutefois pas eu de vagues de licenciement économique. L’entreprise n’a pas non plus fait appel aux RHT (réductions de l’horaire de travail). La directrice souligne même une avancée: Fiedler devient formatrice et accueillera son premier apprenti en micromécanique l’année prochaine.
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OPINION. Le cadre fiscal et réglementaire helvétique permet déjà une bonne redistribution des richesses et la lutte contre le réchauffement climatique. Le texte «pour l’avenir» soumis au peuple le 30 novembre est ainsi excessif, estime Christian Pauletto, membre de la présidence du Centre genevois
Le peuple est appelé à se prononcer le 30 novembre sur une initiative promettant de financer la lutte contre le réchauffement climatique en prélevant des fonds auprès de ceux qui en portent la principale responsabilité, les grandes fortunes. En établissant ce lien, les initiants se veulent garants d’une meilleure justice économique. Qui s’opposerait à un monde juste? Personne, sauf que la réalité est plus complexe, notamment dans un pays comme le nôtre. En y regardant de plus près, on constate que beaucoup a déjà été fait, ce de manière plus ciblée et efficace.
S’agissant de la responsabilité climatique, diverses lois mettent déjà en œuvre le principe constitutionnel du pollueur-payeur. La taxe sur le CO2 est devenue une réalité, à raison de 120 francs par tonne de CO2 émise. Certes, cette taxe, tout comme la TVA qui contribue au financement de notre politique climatique, est de nature régressive, mais cet effet est compensé par la restitution partielle du produit de la taxe aux ménages. Chaque année, 1,2 milliard de francs provenant de cette taxe contribue au financement de programmes d’encouragement. A cela s’ajoute le produit des enchères des droits d’émission de CO2 provenant des entreprises, eux aussi affectés à la politique climatique. Au total, on prévoit 3,5 milliards de francs mis à disposition du climat entre 2025 et 2030 grâce à la loi sur de CO2 et la loi sur le climat. Ceux qui pensent que c’est l’argent qui manque devraient retourner à leurs calculettes.
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Une partie de la façade de la Torre dei Conti, en cours de rénovation, s’est effondrée lundi matin dans la capitale italienne. Trois ouvriers ont pu être évacués, dont un dans un état critique, mais un quatrième est resté coincé sous les décombres. Les opérations de secours ont été compliquées par un second effondrement
Une tour médiévale de Rome en cours de rénovation s’est partiellement effondrée lundi, en piégeant un ouvrier dans les décombres, ont indiqué les autorités. Une portion de la façade de la Torre dei Conti s’est effondrée en fin de matinée, en projetant des gravats dans la rue et une colonne de poussière dans les airs. La tour se trouve dans un quartier touristique de la capitale, près du Forum et du Colisée.
Trois ouvriers ont pu être évacués, dont un dans un état critique, a indiqué à l’AFP un porte-parole des pompiers. Mais un ouvrier est resté coincé sous les décombres, a dit à l’AFP un responsable de la mairie. Un reporter de l’agence a constaté un autre effondrement partiel de la tour deux heures plus tard.
Les pompiers ont utilisé des échelles pour atteindre les fenêtres de la tour, et ont utilisé un drone pour inspecter l’intérieur. Un ouvrier présent dans le bâtiment au moment où il s’est effondré, Ottaviano, 67 ans, a expliqué à l’AFP qu’il s’était échappé par un balcon. «Ce n’était pas sûr. Je veux juste rentrer chez moi», a-t-il dit, ses vêtements encore couverts de poussière. La Torre dei Conti, qui date du début du XIIIe siècle, est restaurée grâce à des fonds de l’Union européenne.
Il faudra six ans de questionnements et plusieurs rendez-vous médicaux, avant qu’un diagnostic ne tombe: syndrome du spectre autistique. Dans un témoignage touchant, Thierry Dana, ancien diplomate, raconte ses difficultés et ses émerveillements face à son enfant
Un jour de mars 1991, en France, naît Raphaël, un «vigoureux petit garçon», annonce le médecin. Poids et taille «dans la norme». Son père, Thierry Dana, se sent envahi d’une bouffée d’amour à la découverte de cette «petite chose à la tête fripée et un peu humide qui n’a pas l’air content du tout». Il comprend alors que son monde vient de basculer. A cet instant pourtant, il ne sait pas encore à quel point. Cet ancien ambassadeur français raconte dans Mon drôle de fils autiste, la vie avec cet être mystérieux, déroutant et attachant.
C’est le récit, teinté d’humour, d’une rencontre entre un homme et son enfant en situation de handicap. Un bébé d’abord idéalisé par ce jeune père. A la maternité, il projette un avenir «ravageur» pour ce fils «né pour conquérir le monde», qu’il imagine major de sa promotion, ou amoureux d’une «sublime adolescente». Puis, au-delà des fantasmes, l’attachement se tisse dans les nuits morcelées, «le nez collé contre le duvet de son crâne qui sentait la vanille». Il y a la fascination pour ce bébé aux yeux vairons, l’un brun, l’autre bleu. La fierté de le voir s’adapter avec facilité dans les voyages de ses parents à travers le monde.
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Alors que les cours de l’or atteignent des niveaux record, la convention protégeant humains et environnement contre les effets toxiques du mercure utilisé illégalement pour produire ce métal précieux est sous pression. A Genève, une réunion internationale discutera des moyens de freiner son commerce
Début octobre, la Communauté andine, un bloc d’Etats sud-américains, jugeait que le Pérou n’avait pas réussi à lutter contre l’exploitation aurifère illégale et le trafic de mercure. Elle donnait ainsi raison à une plainte déposée par des communautés autochtones amazoniennes qui affirmaient être empoisonnées par cette substance toxique. Lima s’est vu accorder un délai de vingt jours pour agir et a reçu l’ordre de réformer ses lois, notamment en mettant fin à un registre qui permettait aux mineurs illégaux d’éviter des poursuites pénales, et en confisquant leurs machines.
Mais le président péruvien – qui n'avait pas fondamentalement intérêt à changer le système en vigueur – a ensuite été destitué. Et le président du Congrès, José Jeri, quant à lui favorable à une législation autorisant l’exploitation minière illégale, a prêté serment. La Communauté andine a averti le Pérou que le non-respect de ses obligations pourrait entraîner le renvoi de l’affaire devant la Cour de justice de la région, avec le risque de sanctions commerciales. Pendant ce temps, les populations autochtones ont bloqué les cours d’eau afin de forcer l’Etat à réagir.
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Qu’importe la provenance, pourvu qu’il y ait l’ivresse? Calvinus et La Meltingpote revendiquent leur identité genevoise, alors même que leurs bières n’y sont brassées qu’à la marge. Les producteurs locaux contre-attaquent
Coop des Charmilles, juin 2025. Le visage austère de Jean Calvin trône sur les rayons. Les bouteilles de bière à son effigie ont été alignées derrière la mention «Ma Région». Quai Gustave-Ador, juin 2025 encore. Sur la carte de la buvette La Canopée, la mousse de La Meltingpote «La Plainpal» est accompagnée de la mention «GE». Route de Montchoisy, juillet 2024. Sur l’ardoise de Tom Beers, une autre bière de La Meltingpote, «La Jonx», est, ici aussi, accompagnée d’un «GE». Sauf qu’entre ces mentions et la réalité… Il y a 80 kilomètres. «La Jonx» et «La Plainpal» sortent des cuves du Dr. Gab’s à Puidoux, dans le canton de Vaud. Quant aux bouteilles Calvinus du supermarché, elles ont fait le trajet depuis la brasserie Brauerei Locher AG en Appenzell. Prost!
Le brassage à façon, qui consiste à faire produire sa bière par un autre, est légal. Jusqu’à un certain point du moins. L’ordonnance fédérale sur les denrées alimentaires et les objets usuels indique que les dénominations, les illustrations et la publicité «doivent correspondre à la réalité» et «exclure toute possibilité de tromperie quant à la nature, à la provenance». Naturellement, il existe une marge d’interprétation. Ainsi, Calvinus et La Meltingpote convoquent folklore et références du bout du Léman. S’agissant du lieu de provenance, leurs étiquettes affichent simplement «Suisse» et «Suisse romande». Sur celles de La Meltingpote figure en revanche une petite carte indiquant les lieux qui ont servi à baptiser les bières «La Plainpal», «La Cropette» et «La Jonx», trois quartiers emblématiques de la Cité de Calvin.
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Visé par une plainte l’accusant d’avoir utilisé sa position pour régler un contentieux, George Tidmarsh quitte l'agence de régulation des médicaments (FDA). Le directeur de la branche évaluant la sécurité des médicaments estime payer ses critiques sur la politique menée par l’agence
Ce n’est pas le premier départ à ébranler une agence liée au département américain de la Santé dirigé par Robert Kennedy Jr. Cette fois, c’est la Food and Drug Administration (FDA), la puissante autorité de régulation américaine des médicaments, qui se trouve dans la tourmente, avec la démission de George Tidmarsh, directeur du Centre d’évaluation et de recherche sur les médicaments (CDER), une branche de la FDA. Sa démission a été annoncée dimanche par le département de la Santé, sur fond de plainte déposée à son encontre par une société pharmaceutique. Il était entré en fonction en juillet.
Le CDER est notamment responsable de l’évaluation des demandes de mise sur le marché des médicaments et s’assure de la sûreté des traitements déjà commercialisés. Un rôle d’autant plus important que les Etats-Unis constituent le premier marché mondial de l’industrie pharmaceutique. De nombreux laboratoires commencent donc par soumettre leurs médicaments à l’examen de la FDA, dont les études sont utilisées par certaines agences dans d’autres pays pour orienter leurs décisions.
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Jugés par le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone, deux islamistes d’origine balkanique se distancient de l’islamisme radical. La justice les accuse d’avoir créé un réseau pour s’emparer d’une région du Kosovo qui aurait prêté allégeance à l’Etat islamique
Deux prévenus accusés de soutien et de participation à une organisation terroriste devant le Tribunal pénal fédéral, à Bellinzone, ont affirmé lundi qu’ils s’étaient fourvoyés dans le radicalisme islamique. Actifs à Genève, ils participaient au financement d’un groupe qui projetait de s’emparer d’une région au Kosovo et d’y imposer la charia.
Lors de son interrogatoire, le premier accusé, un Kosovar de 37 ans, a justifié ses «aveux» par un désir de «sincérité». Il a expliqué son parcours par la lecture dès 2014 de textes wahhabites qui l’ont amené à se rapprocher de l’islamisme.
Très volubile, cet «émir» s’est dit déçu par la pratique religieuse de la population au Kosovo en général et celle des membres des «Frères de Viti», l’organisation à laquelle était affilié son groupe, les «Frères de Genève». Il se serait ensuite distancié de l’islam radical qui ne correspondait pas aux valeurs inculquées par son père. Selon lui, la participation à la dissimulation au Kosovo d’armes et de munitions ne visait pas à renverser le pouvoir: «Nous aurions été immédiatement écrasés». Il s’agissait de préparer la résistance en cas d’attaque de la Serbie.
Plus évasif, le deuxième coaccusé, un double national suisse et macédonien de 34 ans, a fait état d’un parcours similaire. Rapprochement avec l’Etat islamique lors de sa montée en puissance – «J’avais de la sympathie pour ce groupe vu le bien qu’il faisait pour les populations en Syrie» – puis désaffection. Séjour en Macédoine du Nord et déception en raison de la pratique religieuse sur place et du comportement des «frères».
Dans son réquisitoire, la procureure fédérale a rappelé que la justice avait établi tous les faits reprochés et ceux-ci ont été corroborés par les aveux des prévenus lorsqu’ils y ont été confrontés. Elle a souligné que les accusés, en particulier l’émir, connaissaient parfaitement le dossier et n’ont jamais rien admis de plus que ce qui y figurait. «Leurs aveux sont donc parfaitement crédibles et dignes de foi», en dépit des dénégations ultérieures.
La structure, l’organisation ou les précautions prises démontrent que le but de l’antenne genevoise était bien de soutenir les «Frères de Viti». L’objectif terroriste des deux groupes est aussi réalisé avec le recrutement et l’endoctrinement de membres (dawa) ainsi que la déstabilisation d’une région au sud-est du Kosovo afin d’y établir la charia et de faire allégeance à l’Etat islamique.
Selon la magistrate, les «Frères de Viti» se donnaient les moyens de leurs ambitions. Ils disposaient d’argent, mobilisaient des fidèles, achetaient et planquaient des armes. Leurs structures régionales étaient dirigées par des vétérans rentrés de Syrie et rompus au combat. Le réquisitoire se poursuit. La journée de mardi sera consacrée aux plaidoiries de la défense.
Un agent de police comparaissait lundi à Vevey pour n’avoir pas immédiatement signalé des messages à caractère sexuel échangés entre une fille de 12 ans et un adulte de son école. Il écope d’une peine pécuniaire avec sursis
A-t-il simplement manqué d’empressement par respect pour une mère confuse du fait de l’émotion? A-t-il au contraire fauté, par paresse ou manque de considération, entravant ainsi l’action pénale en la dissuadant de porter plainte? Le travail d’un policier veveysan est passé sous la loupe du Tribunal de l’Est vaudois ce lundi à Vevey. Humble, visiblement ébranlé malgré une apparence très droite, l’agent en fin de carrière a subi le feu des questions, défendu par son avocate Me Odile Pelet, spécialiste des affaires policières.
Le cas est émotionnel. Le 11 avril 2023, une femme se présente au poste, demandant des informations sur la procédure à suivre. Elle vient en effet de découvrir des échanges à caractère sexuel entre sa fille de 12 ans et un adulte de son école. Mais ni l’agent ni la mère ne sont à l’aise avec l’informatique, et les captures d’écran ne parviennent pas à être transmises tout de suite.
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OPINION. Les nouveaux accords constituent une approche bilatérale spécifique pour la Suisse, combinant l’exigence d’homogénéité du droit européen avec la reconnaissance d’exceptions suisses significatives, écrivent deux membres du Comité CH-UE, son président l’avocat Jean Russotto et l’universitaire René Schwok
Il ne faut pas avoir peur de le dire: les accords bilatéraux III constituent un net succès par rapport à ce que l’UE entendait initialement octroyer à la Suisse et en comparaison de ce qu’elle a accordé à d’autres Etats tiers. Voilà ce qui ressort de l’analyse approfondie des textes par le Comité CH-UE, dont l’objectif est de contribuer à élaborer des relations stables et pérennes entre les deux entités.
Notre comité, par sa présence non seulement en Suisse, mais également à Bruxelles, a pu bénéficier de cette double perspective pour identifier les concessions faites par l’UE à la Confédération. En voici quatre exemples.
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La résistance aux antibiotiques est un problème connu, mais qui s’aggrave. En Suisse, seulement la moitié des hôpitaux ont mis en place un programme complet pour lutter contre cette menace. Reportage à l’Hôpital universitaire de Bâle, pionnier dans le domaine
L’unité de soins intensifs de l’Hôpital universitaire de Bâle accueille de nombreux malades graves ce lundi. Les équipes soignantes se pressent autour des patients fragiles. Les bips et les sons des machines rythment l’activité des équipes. C’est là qu’un patient instable a été admis dans la nuit. Son état général se détériore et ses difficultés respiratoires s’aggravent. Le diagnostic, une pneumonie, a imposé l’administration d’un antibiotique à large spectre. Les résultats de laboratoire viennent de tomber: le responsable de l’infection est une bactérie Escherichia coli. Un autre cas est également discuté: une personne de 37 ans, hospitalisée depuis une semaine à cause d’une crise cardiaque, a été transférée dans l’unité de soins intensifs. En cause, une infection due à un staphylocoque transmis par un cathéter.
Tous les jours, l’équipe interdisciplinaire autour de la professeure Nina Khanna, médecin-cheffe en infectiologie clinique à l’Hôpital universitaire de Bâle, effectue une visite dans cette unité de grands malades pour discuter des cas sous antibiothérapie. Un protocole routinier qui vise à évaluer l’utilisation appropriée d’antibiotiques à l’hôpital.
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ÉDITORIAL. Ce début de semaine est marqué par la conjonction de deux polémiques qui se nourrissent l’une l’autre
C’est comme si un obscur monde souterrain aux implications morales, économiques et environnementales problématiques jaillissait en pleine Ville Lumière. Ce début de semaine est marqué en France par la conjonction de deux polémiques qui se nourrissent l’une l’autre: celle de l’ouverture du premier magasin Shein au monde, au sein du mythique Bazar de l’Hôtel de Ville, et celle des poupées pédopornographiques en vente sur la plateforme en ligne du même Shein.
Tout juste cette dernière «affaire» montre-t-elle pour le provocateur patron du BHV «la nécessité de réguler les marketplaces». Mais il reste persuadé que son espace Shein avec ses habits fabriqués pour quelques centimes à l’autre bout du monde, «c’est le sens de l’histoire». Toujours est-il qu’il offre une vitrine exceptionnelle et donc un marchepied glamour à cette plateforme asiatique dont les normes sont très éloignées de celles pratiquées en Europe. «Je refuse de céder à la bien-pensance. Le commerce, c’est la vie réelle», déclame le jeune Français.
Désemparés face à la jungle de l’e-commerce low cost, les politiques, eux, ne peuvent qu’agiter les bras. Face à l’affaire des «poupées sexuelles d’apparence enfantine», le ministre de l’Economie, Roland Lescure, menace d’interdire l’accès de la plateforme au marché français «si ces comportements sont répétés». L’Union européenne travaille quant à elle sur une législation douanière qui engagerait la responsabilité de ces plateformes pour les produits illégaux que d’autres vendent sur leur site. En attendant, on apprend que Temu, Wish et AliExpress ont également été signalées à la justice pour des faits similaires. Dans d’autres affaires, des acheteurs ont été identifiés et condamnés en France. Mais la place de marché n’est pas jugée responsable des produits qui ont réussi à «contourner ses dispositifs de contrôle», comme se justifie aujourd’hui Shein.
Ces plateformes restent par ailleurs d’autant plus populaires que la question du pouvoir d’achat est au sommet des priorités dans une France où la pauvreté est grandissante. Shein y revendique 23 millions de clients. «Je crains le mépris pour ceux qui achètent du Shein pas parce que c’est la mode mais parce qu’ils n’ont pas de moyens», déclarait l’ancienne ministre macroniste Sabrina Agresti-Roubache pour défendre le patron du BHV. Elle se réjouissait que l’on permette à ces gens de venir faire du shopping dans cette institution de la Ville Lumière.
Mais quelles que soient les raisons du succès de Shein, il y a des trous dans les filets législatifs qu’il faut à tout prix colmater rapidement pour empêcher l’essor d’un commerce dont les aspects contraires aux lois et aux valeurs européennes sont évidents.
La Commission de la politique de sécurité du Conseil des Etats somme le gouvernement de se réunir en séminaire afin d’adopter une position collective sur les enjeux de sécurité et de défense dans une Europe qui change
Les autorités ont-elles pris la mesure des bouleversements militaires du continent? Le parlement en doute. Le Conseil des Etats, par la voix de sa Commission de la politique de sécurité, demande au Conseil fédéral de se réunir in corpore dans les meilleurs délais pour réaliser une analyse des dangers et «prendre les mesures nécessaires pour que la capacité de défense du pays soit rétablie aussi vite que possible». Alarmiste? «On attend depuis le 24 février 2022 une prise de position claire du gouvernement, répond la présidente de la commission, la centriste Andrea Gmür-Schönenberger. Normalement, c’est au Conseil fédéral de décider. Jusqu’ici, il n’agit que sous la pression des commissions parlementaires.»
La commission des Etats a voté vendredi plusieurs motions et postulats en vue de prendre les mesures nécessaires pour renforcer la défense du pays. Cela va de l’augmentation des capacités militaires à la mise en place de partenariats de défense avec l’Union européenne et l’OTAN, en passant par la réorganisation de l’armée et la lutte contre les cybermenaces. Cette prise de parole intervient après plusieurs mises en garde de spécialistes de la politique de sécurité dont l’ex-chef du Service de renseignement de la Confédération, Christian Dussey, et l’ambassadeur suisse auprès de l’OTAN à Bruxelles, Jacques Pitteloud.
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Le Geneva International Film Festival rend hommage mardi au créateur de «Six Feet Under» et «True Blood», producteur de «Banshee» et auteur d'«American Beauty». «Six Feet Under» a poussé des frontières sociales et morales, Elle s’est achevée il y a juste 20 ans
Alan Ball a d’abord représenté une explosion à Hollywood. En signant le scénario d’American Beauty, sorti en 2000, il rafle d’emblée un Oscar et un Golden Globe. Un an plus tard, il lance Six Feet Under sur HBO, tortueuses histoires d’une famille tout à fait dysfonctionnelle, au demeurant active dans les pompes funèbres, après la mort du père. Une fiction qui a alors poussé bien des limites des thèmes abordés sur petit écran, sexualités, solitude extrême, métastases familiales… Il a ensuite créé True Blood, d’après les romans vampiriques de Charlaine Harris, et produit Banshee. Il est invité par le GIFF, où il donne une conférence mardi. Souvenirs de l’époque qui a rendu possibles nos feuilletons actuels.
Le Temps: «Six Feet Under» s’est achevée il y a 20 ans, le 21 août 2005. Dans quel état d’esprit étiez-vous alors?
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L’Association suisse de football a décidé de ne pas prolonger le contrat de la sélectionneuse suédoise de la Nati, malgré un Euro réussi et des matchs amicaux d’octobre convaincants qui laisseront une impression bizarre à la fin de l’histoire
Quelque chose clochait entre Pia Sundhage et l’Association suisse de football. Tout le monde l’avait compris lorsque la sélectionneuse suédoise de la Nati féminine avait révélé son souhait de continuer l’aventure au-delà du terme de son contrat actuel, le 31 décembre prochain, et en creux les tergiversations de son employeur. L’affaire a trouvé son épilogue ce lundi dans un communiqué de presse annonçant que le bail ne serait pas prolongé. De surcroît, «l’ASF a informé Pia Sundhage, lors d’un entretien personnel à Stockholm, de la décision de mettre un terme à la collaboration avec effet immédiat».
Cette mesure-là est parfaitement compréhensible: il reste deux matchs de préparation à disputer au mois de novembre, contre des adversaires qui ne sont pas encore connus, et ils permettront «à la nouvelle entraîneuse ou au nouvel entraîneur» de «faire connaissance avec l’équipe». Le «processus de sélection est en cours», précise l’ASF. Une conférence de presse est convoquée mardi 4 novembre. La personne choisie y sera-t-elle présentée? Suspense.
Les responsables, en tout cas, seront amenés à détailler les raisons de leur choix, car le communiqué de presse publié n’en fait mention que de manière évasive. «La décision et les changements s’inscrivent dans le processus stratégique et de développement. Il est temps de donner de nouvelles impulsions avec des structures adaptées et de mettre en œuvre de manière cohérente la stratégie 2026 - 2030, axée clairement sur la promotion de la relève et des talents ainsi que sur une philosophie de jeu renouvelée», déclare Marion Daube, directrice du département féminin.
L’âge de Pia Sundhage, 65 ans, qui s’est souvent amusée à parler d’elle-même comme d’une «vieille dame», a-t-il joué en sa défaveur, alors que l’ASF souhaite se projeter non seulement sur la Coupe du monde 2027 mais aussi sur l’Euro 2029? Possible. Selon nos informations, le comité central de l’instance, composé de neuf personnes, était de longue date très partagé quant à l’opportunité de poursuivre avec l’ancienne sélectionneuse de la Suède, des Etats-Unis et du Brésil – une véritable légende du football féminin. Il est également de notoriété quasi publique qu’au sein du vestiaire, ses méthodes de travail divisaient – notamment parce qu’elle en demandait beaucoup sur le plan physique.
En tout cas, il est difficile de reprocher à Pia Sundhage son manque de considération pour la relève, alors qu’elle a confié énormément de responsabilités à de très jeunes joueuses, et qu’elle n’a eu de cesse de suggérer aux «anciennes» qu’aucun statut n’était immuable à ses yeux. Il est également compliqué d’attaquer son bilan sportif, puisque sa Nati n’a été éliminée de l’Euro disputé en Suisse que contre les championnes du monde espagnoles et que ses performances, enthousiasmantes, lui ont permis de conquérir un large public. Les deux victoires engrangées en octobre contre le Canada (1-0) et l’Ecosse (3-4) s'inscrivaient dans une continuité indéniable.
Cette ultime séquence n’aura servi à rien, puisque moins d’un mois plus tard est venu le moment «de donner de nouvelles impulsions» et de «renouveler la philosophie de jeu». L’avenir dira si le tout frais président de l’ASF Peter Knäbel et ses collègues ont pris une décision judicieuse, mais elle aurait incontestablement dû survenir plus tôt, ne serait-ce que pour donner davantage de temps au nouveau staff pour prendre ses marques avant le début des éliminatoires en vue de la Coupe du monde au Brésil.
«Ce fut une grande joie et un honneur d’accompagner cette équipe nationale suisse au cours des deux dernières années. Nous avons beaucoup appris en tant qu’équipe, nous avons grandi ensemble et, avec l’Euro à domicile, nous avons écrit un chapitre inoubliable de l’histoire du football féminin suisse. J’aurais aimé poursuivre ce voyage. Je suis surprise par la décision de l’ASF, mais je la respecte», déclare Pia Sundhage dans le communiqué de l’ASF.
Le texte annonce en outre de nouvelles responsabilités pour Johan Djourou. Propulsé «team-manager» en amont de l’Euro, l’ancien défenseur international devient directeur technique de l’équipe nationale et des sélections espoirs – un rôle qui paraît équivalent à celui que joue Pierluigi Tami côté masculin.
En tête des sondages, le démocrate Zohran Mamdani prononçait ce lundi l’un de ses derniers discours avant la réponse des urnes. Sa victoire inaugurerait un combat homérique avec le président
Il est 6h50 du matin, lundi, dans l’extrême sud de Manhattan, le jour se lève. Au lendemain du marathon de New York, quelques joggeurs font une séance de décrassage. Les bouches de métro déversent des silhouettes à cravate en route pour Wall Street, les livreurs à vélo taillent la route. Big Apple se réveille. Généralement calme à cette heure-ci, le City Hall Park tressaute également d’excitation – en attendant Zohran Mamdani. Candidat démocrate à la mairie de New York, le trentenaire lance ses dernières flèches dans la bataille, à l’issue d’une campagne qu’il termine en tête.
Un jour avant le résultat des urnes, celui que personne ne connaissait il y a un an bénéficie de près de 50% des intentions de vote dans la plus grande ville des Etats-Unis, contre environ 25% pour Andrew Cuomo (e-démocrate, désormais indépendant, soutenu par Donald Trump) et 20% pour Curtis Sliwa (républicain fantasque en bisbille avec le président). Si les sondages ne se trompent pas, cet ancien conseiller en logement né en Ouganda aura la lourde tâche d’incarner l’espoir de résistance des New-Yorkais (et au-delà) face à un Donald Trump toujours plus puissant. Et de convaincre son propre parti qu’il n’est pas une erreur de casting.
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Les livres de l'autrice belge sont habités par des personnages à la lisière de plusieurs mondes. Dans ce nouveau roman, en lice pour le prix Goncourt, la narratrice découvre que son mari est homosexuel. Ensemble, ils vont tenter toutes les manières de faire couple
Le Bel Obscur… Sous ce beau titre, le roman de Caroline Lamarche, en lice pour le Prix Goncourt, déploie cet art de la nuance qui a précisément besoin de pénombre pour opérer. Pour capter les ambivalences, les contradictions, les tiraillements, cette pâte humaine indécelable, ou alors de façon grossière, caricaturale, sous une lumière trop forte de plafonnier. Chez l’écrivaine belge, c’est bien la littérature en elle-même qui instaure le clair-obscur sur les méandres de l’existence. C’est bien le processus romanesque en tant que tel qui maintient le feu doux et vacillant d’une flamme de bougie sur «les vestiges de nos essais et erreurs, illisibles mais bien présents».
Dans la première scène du Bel Obscur, on découvre la narratrice aux prises avec un buddleia. Dans le jardin qui fut pendant trente ans celui du couple qu’elle formait avec son mari jusqu’à ce qu’il se décide à vivre avec Nikolaï, seul résiste cet «arbre aux papillons». Avec cet humour qui est aussi une façon d’observer le chagrin en tenant le pathos à l’écart, la voilà qui décide que la «beauté trompeuse» du buisson «a régné trop longtemps». Terminé le rêve que le jardin à l’abandon puisse devenir un «havre de biodiversité» grâce au seul buddleia têtu. «Tout cela est un leurre, un piège, une arnaque»: l’arbrisseau doit être arraché. Or, grâce à des racines étonnement coriaces, il tient tête, longtemps, à la scie, à la bêche, à la hache. Avant de céder.
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Baptiste Lanoix est le nouveau responsable de l’e-voting de La Poste. La solution de la régie publique est utilisée par quatre cantons et pourrait encore s’étendre dès 2026
La Poste et le canton de Genève avaient abandonné leur système de vote électronique en 2019 en raison de problèmes de sécurité et de coûts. La régie publique a remis l’ouvrage sur le métier et créé un centre de cryptographie à Neuchâtel.
Baptiste Lanoix est le nouveau responsable du secteur e-voting au sein du géant jaune. Pour Le Temps, il fait le point sur les défis et les ambitions de la régie publique pour faire renouer la Suisse avec le vote électronique.
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L’éducateur est accusé d’avoir agressé au moins 15 enfants, selon une information publiée par le Bund et la Berner Zeitung ce matin. Le ministère public du canton de Berne a déposé un acte d’accusation à la fin du mois de juillet. Le procès de première instance aura lieu en avril prochain
Un employé d’une garderie à Berne a été arrêté au printemps 2024: il est accusé de 50 agressions sur au moins 15 enfants. Un acte d’accusation a été déposé à la fin du mois de juillet dernier et le procès de première instance aura lieu en avril prochain à Berne, a indiqué le Ministère public du canton de Berne samedi à Keystone-ATS, revenant sur une information publiée par le Bund et la Berner Zeitung. Les agressions ont eu lieu dans la garderie de la région bernoise où l’homme d’une trentaine d’années a travaillé pendant environ un an. Actuellement en détention, il est également soupçonné d’autres agressions dans une crèche située dans un autre canton.
Ces accusations ont été relayées à la rédaction bernoise par une personne de référence d’un enfant qui était pris en charge dans l’une des crèches concernées. Cette source anonyme critique la direction de la crèche: des employées auraient très tôt fait part de leurs inquiétudes concernant cet employé qui aurait eu un comportement inapproprié, se rendant à plusieurs reprises seul dans la chambre de repos des enfants, alors que cela était interdit. Ces remarques auraient toutefois été ignorées. Toujours selon cette source, les enquêtes menées après son arrestation auraient révélé que l’homme avait déjà commis des abus sur des enfants par le passé. Le ministère public bernois ne souhaite pas confirmer cette information.
La direction de la crèche bernoise confirme que des cas d’abus ont été commis. Pour des raisons de protection de la personnalité, la directrice ne souhaite pas s’exprimer davantage à ce sujet. Cité dans l’enquête du Bund et de la Berner Zeitung, son avocat Emanuel Zloczower rejette catégoriquement les accusations selon lesquelles la direction n’aurait pas été suffisamment vigilante à l’égard de cet employé malgré les avertissements. Il n’y aurait eu aucun signe de comportement abusif, ni lors de l’embauche, ni par la suite. La crèche n’aurait eu connaissance de ces graves accusations qu’après l’arrestation de l’homme en février 2024.
Patron du CP Berne depuis 1998, où il a fêté six titres nationaux de hockey sur glace, Marc Lüthi est l’un des plus puissants dirigeants du sport suisse. Il évoque son brillant parcours personnel et l’insuccès tenace dans lequel est tombé son club
Les monuments sont aussi faits pour vaciller. Le grand CP Berne a des patins d’argile, végète au fond du classement de National League de hockey sur glace, et même son guide, qui vit sa 28e saison de CEO, ne semble plus trouver la solution – alors il délègue, en vain pour l’heure. Marc Lüthi, rencontré cette semaine, garde espoir et bonne humeur. Dans un excellent français, avec les sombres gradins de l’ex-Allmend en toile de fond, le dirigeant met des mots sur la traversée du désert: depuis le dernier de ses 16 titres de champion en 2019, son «SCB» n’a plus remporté la moindre série de play-off. Insupportable, à l’échelle d’une telle institution, que ne toise que le HC Davos dans les annales de la discipline. Mais Marc Lüthi donne l’impression de tout supporter.
La surface de cépages résistants demeure anecdotique dans notre pays aujourd’hui. Un projet de l’Agroscope pourrait bien changer la donne à l’avenir: le développement de nouvelles variétés robustes issues de cépages emblématiques, comme la petite arvine ou le chasselas
La surface du vignoble suisse a très légèrement diminué l’an passé. Il a perdu 85 hectares, soit 0,6% de son total avoisinant les 14 500 hectares. Si le pinot noir, cépage le plus planté du pays, et le chasselas, son dauphin, voient la baisse de leur superficie se poursuivre, d’autres variétés, au contraire, continuent de gagner du terrain. C’est le cas notamment de deux nouveaux cépages résistants aux maladies cryptogamiques, le divico et le souvignier gris. Si elles demeurent pour l’heure anecdotiques – les deux précités représentent environ 1% du vignoble de notre pays –, ces variétés robustes pourraient-elles à l’avenir devenir majoritaires?
«C’est tout sauf une utopie», estime Raphaël Piuz, à la tête du Domaine des Dix Vins, à Hermance (GE). Sur ses 4 hectares de vignes, il a planté 100 cépages résistants différents. «Je suis convaincu de leur qualité et de leurs futures implantations importantes au sein du vignoble mondial», poursuit-il. Et d’ajouter: «Ces dernières années, je n’ai constaté aucune différence de vente entre les cépages traditionnels et les résistants. La nouveauté et la rareté ont même joué en faveur des variétés robustes.»
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Organisée par les villageois et fréquentée par les gens de la région, la désalpe d’Albeuve marque l’attachement des Fribourgeois au monde agricole. Ancienne «fille de chalet», la skieuse Mathilde Gremaud s’est jointe à la marche d’une famille de paysans
Le jour n’était pas encore levé que les coups de brosse résonnaient déjà. Guidés par les sons de cloches dans le noir, des hommes allaient et venaient à la recherche des vaches, dans ce pâturage situé à quelques centaines de mètres au-dessus du hameau de Lessoc. Ils se relayaient pour remplir des seaux d’eau dans le Torrent, en contrebas, puis pour laver l’arrière-train des neuf «meneuses» attachées l’une après l’autre à la barrière, en préparation de la désalpe. Considérées comme étant les plus dominantes, elles guideront le troupeau jusqu’à la ferme de la famille Dupasquier à La Tour-de-Trême, trois heures de marche plus bas.
«Nos 60 vaches ont passé la nuit ici, explique Samuel Dupasquier, arrière-petit-fils du premier paysan à la tête de ce domaine fribourgeois. Nous avons voulu séparer la marche en deux, en quittant hier après-midi le chalet du Lity – une dizaine de kilomètres plus haut.» L’estivage, qui consiste à mener les vaches pendant une centaine de jours l’été en moyenne montagne, est une pratique qui remonte au XVe siècle en Suisse. Elle permet d’accéder à des surfaces supplémentaires d’herbe de qualité tout en contribuant naturellement à l’entretien du paysage.
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CHRONIQUE. Ceux qui se plaignent qu'«on ne peut plus rien dire» ont tort: ils peuvent toujours tout dire, mais ils ne peuvent plus tout dire sans être contredits, c’est cela qu’ils ne supportent pas, écrit notre chroniqueur Yves Petignat
Il faudrait en rire, si le sujet de la liberté d’expression ne reflétait pas la vague qui est en passe de nous submerger: la distorsion de la réalité. Voici un groupe d’hommes – et une femme – d’âge mûr, qui ont tous exercé le pouvoir au plus haut niveau, venus se lamenterde ne plus pouvoir rien dire sans risquer «d’être rejeté, discriminé, voir cloué au pilori». Ce lundi, à Zurich, autour de l’ancien président de la Confédération Ueli Maurer, prompt à se plaindre des atteintes à la liberté d’expression, il y avait l’auteur à succès Thilo Sarrazin, ancien sénateur (ex-SPD) ministre des finances de Berlin, l’ancien président (ex-CDU) de l’Office fédéral allemand pour la protection de la Constitution (renseignements intérieurs) Hans-Georg Maaßen, la députée autrichienne du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ) et ex-présentatrice Marie-Christine Giuliani. Et quelques anciens élus suisses, allemands et autrichiens venus de la droite nationaliste. Tous ont en commun un discours anti-immigration et anti-européen etdénoncent la domination de l’idéologie «wokiste».
Passons sur le fait qu’il est assez cocasse qu’Ueli Maurer, qui se sent plus en sécurité à Pékin qu’à Lausanne, qu’Hans-Georg Maaßen, qui avait notamment pour mission de surveiller les mouvements et partis d’extrême droite, ou que Marie-Christine Giuliani, qui veut renouer le dialogue avec la Russie, puissent désormais redouter de ne plus pouvoir s’exprimer librement dans nos démocraties. Sans parler de Thilo Sarrazin, dont les livres, «L’Allemagne disparaît» (Ed. du Toucan, 2013) et «Deutschland auf der schiefen Bahn» («L'Allemagne sur une pente glissante», non traduit) se sont vendus à des centaines de milliers d’exemplaires et qui est l’auteur le plus cité en Allemagne dans les débats sur l’immigration. Ainsi ceux qui ont toujours détenu la parole et continuent à occuper l’espace public se muent en victimes. Ils emboîtent le pas au vice-président américain J.D. Vance venu tancer les Européens à Munich en raison des prétendues «atteintes à la liberté d’expression» sur leur continent. On sait ce qu’il en est sous le règne de Donald Trump aux Etats-Unis.
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Les Suisses s’exprimeront le 30 novembre sur le service citoyen, qui étend l’obligation de servir à tous les jeunes. Un projet qui bouscule les frontières partisanes habituelles
«Je fais de la politique depuis trente-cinq ans et je ne me souviens pas d’avoir vu Balthasar Glättli et Jean-Luc Addor sur le même podium.» Pour Reto Nause, conseiller national (Le Centre/BE), le fait que deux élus, écologiste et UDC, aux idées opposées s’allient contre un projet est le symbole puissant de la «sainte alliance» qui s’est formée contre le service citoyen.
Une union de circonstance qui n’empêche pas le Zurichois et le Valaisan de rejeter l’initiative avec des arguments contradictoires. Pour Balthasar Glättli, «l’initiative vise à imposer une mesure coercitive sous couvert de solidarité. Un service obligatoire n’est pas un engagement, mais un travail forcé. Si l’on veut vraiment encourager l’engagement, il faut renforcer le volontariat et non pas obliger les gens à s’engager.» Une obligation qui représente une restriction de la liberté individuelle et un renforcement de l’armée, selon lui.
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Le Ministère public de la Confédération examine une plainte anonyme contre la présidente de la Confédération et son équipe, révèle le «SonntagsBlick». En cause: les fuites concernant l’appel avec le président américain sur les droits de douane
C’est un nouvel épisode dans «l’affaire» de l’appel téléphonique entre Karin Keller-Sutter et Donald Trump, qui a fait couler beaucoup d’encre: le Ministère public de la Confédération (MPC) examine désormais une plainte anonyme contre la présidente de la Confédération et son équipe, comme le rapporte le SonntagsBlick. Le motif: les fuites survenues après le fameux appel.
Diablesse des planches, l’écrivaine espagnole déploie au Théâtre de Vidy, avant la Comédie de Genève, «Vudu (3318) Blixen», opéra des ombres et prière d’amour à la fois. Tête-à-tête avec une écorchée douce
Etrangler un critique. Vous n’y avez jamais pensé? Merci! C’est un fantasme discutable. Le cinéaste suédois Ingmar Bergman l’imaginait dans son journal. Le plaisir de tordre le cou au plumitif. De lui faire ravaler sa bile. La redoutable et volcanique Angélica Liddell a pris au mot le réalisateur de Persona, des Fraises sauvages et de Fanny et Alexandre. Il y a 15 mois au Festival d’Avignon, l’artiste commençait son formidable Dämon, les funérailles de Bergman, par une mise au pilori de ses contempteurs, extraits choisis à l’appui, projetés sur le mur de la cour d’honneur du Palais des Papes. Dans la nuit griffée par des chauves-souris ivres, l’imprécation de cet ange du mal, dans sa robe de desperado blanche, ulcérait les uns, réjouissait les autres. Vous avez dit mauvais goût?
Mise à nu symbolique de la part maudite de nos existences plutôt. Mais voilà Angélica, un matin d’automne, dans le hall d’un hôtel lausannois distingué. Elle est fluette et vous imaginez l’adolescente qu’elle était, sa maigreur de funambule, sa chevelure noire de matador, ses yeux où s’écrivent tant de poèmes. Elle a chevauché les âges, hurlé au milieu du gué la barbarie de l’époque, voulu se noyer comme Ophélie. Devant vous, c’est le plus angélique des êtres, le plus charitable aussi. Un alliage de tendresse et d’humour de chanoinesse. Si elle est là, ce jour-là, c’est qu’elle auditionne des amateurs pour Vudu (3318) Blixen, messe noire fluviale – au Théâtre de Vidy à Lausanne du 7 au 9 novembre, avant la Comédie de Genève du 14 au 16 novembre.
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Afin de contourner le cadre strict imposé par la Confédération, l’entreprise Saltech AG, basée à Soleure, va délocaliser sa production de cartouches de 12,7 mm en Hongrie. Le groupe tchèque auquel appartient la société met en cause les réglementations suisses
L’entreprise Saltech AG, basée à Soleure, va délocaliser une partie de sa production en Hongrie, révèle la SonntagsZeitung. La délocalisation concerne la production de cartouches de 12,7 mm pour mitrailleuses lourdes, notamment utilisées par l’armée suisse. Si la décision a été motivée par une diminution des achats de l’armée, elle a principalement été prise à cause à la réglementation suisse en matière d’exportations d’armes, jugée trop restrictive.
L’information révélée ce week-end par les journaux de Tamedia a été confirmée par la société de holding et plus grand fabricant tchèque d’armes légères, Colt CZ, qui a racheté Saltech AG en juillet 2023. Selon le groupe, cette délocalisation est «à 100%» à cause des réglementations suisses à l’exportation. «Cette décision a été prise afin de garantir une flexibilité opérationnelle à long terme au sein du groupe, tout en respectant la réglementation suisse en matière d’exportation», détaille Colt CZ à la SonntagsZeitung, qui précise que les 80 employés de l’entreprise d’armement suisse travaillant sur les deux sites de production de Däniken et de Dulliken ne devraient pas être affectés par la délocalisation.
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Comédien, danseur, humoriste, engagé en politique, l’homme-orchestre genevois est décédé vendredi à l’âge de 38 ans
Il était bien connu des milieux artistiques genevois, mais aussi de ses sphères politiques: Antoine Maulini est décédé vendredi à l’âge de 38 ans, apprenait-on samedi dans la Tribune de Genève. Son cœur a lâché, ont rapporté plusieurs élus municipaux verts.
Un événement tragique survenu dans une période particulière pour l’artiste. Il avait œuvré, avec le Village du soir pour qui il travaillait, à la venue à Genève de Gente de Zona, un groupe de reggaeton cubain distingué par un Grammy Award. Le concert a eu lieu ce samedi soir à Palexpo, dans le cadre du Dia de los muertos Festival, sans celui qui s’était tant réjoui de ce moment.
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Comme en 2024, la cité du bout du lac arrive en tête du classement EuroCost International. Mais selon la méthodologie utilisée, les résultats de ce type de répertoire diffèrent
Genève reste la ville la plus chère du monde pour les expatriés en 2025, confirmant sa première place au classement de 2024: C’est en tout cas ce que publiait samedi la société EuroCost International, basée au Luxembourg et spécialisée dans les calculs du coût de la vie et de rémunération dans le monde pour expatriés.
C’est que le franc suisse est resté stable sur un an par rapport à l’euro, mais il s’est renforcé d’environ 5% par rapport au dollar américain. Cette bonne tenue de la monnaie helvétique contribue fortement au coût élevé de la vie pour les expatriés vivant dans les villes suisses, détaille EuroCost.
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Le PS vise trois fauteuils à l’exécutif dimanche prochain. Dans un canton qui n’a jamais connu de majorité clairement à gauche, deux visions s’affrontent, entre risque de blocages institutionnels et opportunité d’essayer une nouvelle formule
Le second tour de l’élection au Gouvernement jurassien qui se tiendra dimanche prochain pourrait s’avérer historique à plus d’un titre. D’une part, l’UDC espère entrer pour la première fois à l’exécutif avec son candidat Fred-Henri Schnegg. D’autre part, le Parti socialiste affiche désormais clairement son ambition d’emporter trois fauteuils gouvernementaux, après avoir placé autant de candidats dans le quinté de tête lors du premier tour du 19 octobre. Depuis sa création en 1979, jamais le canton n’a connu de «vraie» majorité de gauche, même si le Parti chrétien-social indépendant a souvent joué le rôle d’arbitre entre la gauche et la droite. Seul le PDC a détenu trois sièges durant un peu plus d’une législature, après que Pierre Kohler s’est lancé contre l’avis de son parti et a été élu lors d’une complémentaire en 1993.
Les socialistes n’avaient pas du tout cet objectif en tête en début de campagne. Leur mot d’ordre était clair: défendre leurs deux sièges, occupés par Nathalie Barthoulot depuis 2015 et Rosalie Beuret Siess depuis 2019. La première ne se représente pas, et la seconde a réalisé un score canon au premier tour, s’offrant une confortable première place. Mais le PS ne s’attendait pas à ce que ses quatre candidats se placent aussi bien. Son président, Raphaël Ciocchi, a terminé 4e, avec une avance de 15 voix sur le Prévôtois Valentin Zuber, et la Franc-Montagnarde Sarah Gerster a fini 7e.
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C’est un constat, les services traditionnels de gestion de fortune manquent de transparence et de performance. Un nouveau modèle indépendant, le Wealth Office, redéfinit fondamentalement la relation entre le client et sa banque, indique Louis Boyer, Wealth Officer chez Zwei Wealth
De nombreux investisseurs fortunés ignorent encore que les services de gestion de fortune traditionnels offrent souvent des rendements décevants pour des frais élevés. Selon un rapport récent, plus de 70% des mandats privés sous-performent par rapport aux attentes, tandis que les coûts demeurent disproportionnés. Cette opacité, longtemps tolérée, est de moins en moins acceptée, note Thierry Cherf. Les clients comparent désormais les offres et changent plus facilement d’établissement, cherchant une approche plus transparente. C’est dans ce contexte qu’émerge un modèle indépendant inspiré des family offices: le Wealth Office.
Le Wealth Office agit comme le «directeur financier personnel» du client. Il centralise la gestion des avoirs, quelle que soit la banque dépositaire, et ne perçoit aucune commission des institutions financières. Sa rémunération repose sur des honoraires, garantissant une indépendance totale. Il réduit significativement les coûts et améliore considérablement la performance. L’approche s’organise autour de trois étapes:
Cette gouvernance indépendante offre au client un contrôle total sur son patrimoine et une transparence accrue sur les décisions prises.
Autrefois réservé aux grandes fortunes (au-delà de 50 millions de francs), ce modèle devient désormais accessible dès 1 million de francs. Contrairement à l’idée reçue, il s’avère souvent plus économique que la gestion traditionnelle. Pour un portefeuille de 1 million de francs, les frais moyens du marché (TER) avoisinent encore 2,2% par an, contre environ 0,5% pour les meilleures offres négociées – soit plus de 18 000 fr. d’économies annuelles.
L’impact sur la performance est tout aussi significatif. Les clients ayant fait appel à un Wealth Office enregistrent en moyenne +2,5 points de rendement supplémentaire par an, tout en réduisant leurs frais de 34%. Sur dix ans, cela représente plus de 300 000 fr. gagnés pour un patrimoine de 1 million, après honoraires. Ces écarts montrent que nombre d’investisseurs paient trop cher pour des résultats médiocres, faute de comparaison indépendante.
Les honoraires du Wealth Office sont dégressifs et transparents: environ 0,65% par an pour 1 million de francs conseillé, déclinant à 0,15% pour les grands patrimoines. Ce coût est largement compensé par les économies réalisées et par les gains de performance. En 2025, Swiss Life soulignait, lors de son acquisition de Zwei Wealth, que ce modèle représentait une alternative avant-gardiste aux solutions bancaires traditionnelles.
Contrairement aux comparateurs en ligne, qui se limitent à des données générales et reposent sur des partenariats commerciaux, le Wealth Office travaille exclusivement pour le client. Il ne se contente pas d’indiquer quelle banque semble moins chère: il met en concurrence réelle les gestionnaires, négocie les conditions et suit la performance dans la durée.
Ce pilotage indépendant rééquilibre la relation entre client et banque. La visibilité accrue entraîne mécaniquement une amélioration du rapport coût/performance, tout en favorisant une concurrence saine au sein du secteur financier. «Dans la gestion de fortune, ce sont les clients qui profitent de la transparence – et c’est très bien ainsi!» résume un rapport de Zwei Wealth.
Cette évolution séduit un nombre croissant d’investisseurs, mais aussi des institutions comme des fondations ou des caisses de pension. Le nombre de clients ayant recours à un Wealth Office progresse de plus de 25% par an depuis cinq ans. Même des conseillers externes ou fiduciaires s’y intéressent: proposer un audit indépendant des portefeuilles devient un atout stratégique.
Adopter une approche Wealth Office, c’est replacer le client au centre de la décision. En Suisse, la société Zwei Wealth propose par exemple un Performance Check gratuit permettant de comparer son portefeuille au marché et d’identifier son ranking et les pistes d’optimisation (https://welcome.zwei-wealth.ch/fr/performance-check).
Mieux informé, l’investisseur peut exiger de meilleures conditions, changer de prestataire ou ajuster sa stratégie en toute connaissance de cause. Cette transparence redonne au client le pouvoir de piloter activement son patrimoine – pour une gestion plus équitable, plus performante et durablement alignée réellement sur ses intérêts.
Plus d’information:
022 704 35 20
Le dossier électronique offre à la patiente ou au patient un accès autonome et sécurisé à ses données de santé. Il lui permet de mieux suivre son parcours et d’améliorer la coordination entre ses professionnelles et professionnels de santé
Le dossier électronique du patient (DEP) permet à chaque personne d’accéder, en un seul endroit, aux documents de santé établis par ses différents professionnelles et professionnels de santé. Après une hospitalisation ou une consultation dans un hôpital de Suisse occidentale, les rapports correspondants sont automatiquement publiés dans le DEP. La patiente ou le patient peut les consulter en toute sécurité sur la plateforme cara.ch, puis choisir de les partager, s’il le souhaite, avec d’autres professionnels de santé.
A titre d’exemple, un patient adressé à un cardiologue à l’hôpital reçoit automatiquement le rapport de sa consultation dans son DEP. Il peut non seulement en prendre connaissance, mais aussi y donner accès à son médecin traitant ou à son pneumologue s’ils sont également inscrits sur la plateforme. De cette manière, le patient et toutes les personnes qui le suivent disposent des mêmes informations actualisées sur son état de santé. Le patient n’a plus besoin de s’assurer de la transmission des informations d’un médecin à un autre. La coordination des soins se voit facilitée et optimisée. En accédant facilement aux résultats sanguins réalisés récemment par le cardiologue, le médecin traitant n’a pas besoin de prescrire les mêmes analyses une seconde fois. Le patient évite ainsi des examens en double, parfois contraignants et coûteux.
La patiente ou le patient est propriétaire de son DEP, il gère ses documents et avec qui il souhaite les partager. Il peut également déposer ses propres documents tels que ses directives anticipées, sa fiche d’urgence ou une carte de donneur d’organes par exemple. Le patient détermine le niveau de confidentialité de chaque document ainsi que les droits d’accès de chaque professionnel de santé. Un journal de bord consignant toutes les actions dans le DEP garantit une parfaite maîtrise de la protection des données et toute consultation abusive des documents d’un patient peut être punie pénalement. En effet, le DEP est régi par une loi fédérale qui impose des exigences très élevées en termes de sécurité de l’information et de protection des données. Pour être conforme à cette loi, CARA doit démontrer annuellement qu’elle respecte les critères techniques et organisationnels de certification, qui en comptent plus de 400, dont plus d’une centaine concernent la sécurité et la protection des données. La loi garantit notamment que les documents sont stockés de manière chiffrée, redondante et exclusivement en Suisse.
Le DEP facilite non seulement la gestion de sa propre santé, mais aussi celle de ses proches. Par exemple, il est possible de gérer le dossier électronique d’un parent âgé, offrant ainsi un accès simplifié à ses documents médicaux et allégeant le rôle de proche aidant. Les parents peuvent également ouvrir un DEP pour leur enfant mineur afin de suivre plus facilement son parcours de santé et de constituer son historique médical. Centraliser l’ensemble de ses informations sur une plateforme hautement sécurisée constitue un véritable atout, qui l’accompagnera ensuite à l’âge adulte.
Eos gère le DEP CARA de sa fille
Ma fille est née avec une maladie rare. Elle est suivie dans plusieurs institutions et, grâce au dossier électronique du patient (DEP), nous pouvons mieux centraliser les documents établis par ses différents spécialistes et améliorer ainsi notre organisation.
Il y a quelques mois, nous avons rencontré le généticien de ma fille, qui nous a proposé de faire une biopsie. Je lui ai répondu que dans son DEP il y avait déjà la biopsie réalisée il y a huit ans. Il a ainsi pu retrouver les résultats publiés par un autre spécialiste, ce qui nous a évité une nouvelle biopsie ainsi que tous les examens invasifs et traitements lourds qui l’accompagnent. De plus, le DEP nous aide vraiment à mieux comprendre sa maladie. Le fait de pouvoir consulter ces documents avant les rendez-vous avec les spécialistes nous permet d’avoir de meilleures discussions, des questions plus pertinentes et des réponses plus claires.
Et puis, je pense à l’avenir. Pour ma fille, ce sera très pratique quand elle sera adulte. Elle aura un accès sécurisé et centralisé à son DEP et donc à son historique médical, ce qui lui permettra à son tour de mieux gérer sa santé.
Alain utilise le DEP CARA
J’ai mon dossier électronique CARA depuis le début et j’en suis très content. Le fait d’avoir un DEP m’a permis notamment de raccourcir un séjour hospitalier. En effet, le médecin du CHUV a pu avoir accès à mon DEP et a pu lire les résultats de la coronographie effectuée six mois avant chez mon cardiologue. Grâce à cela, il a estimé que je n’avais pas besoin d’attendre et m’a laissé sortir trois jours plus tôt que ce qui était prévu.
Ce que j’apprécie également avec le DEP, c’est d’accéder facilement à mes données de santé. J’ai appris, par intérêt, à comprendre les abréviations médicales et à suivre ainsi l’évolution de mes analyses sanguines. Lorsque j’arrive en consultation, je peux demander pourquoi tel ou tel taux a augmenté et avoir de bons échanges avec mon médecin, j’ai le sentiment d’établir un véritable partenariat avec lui pour le suivi de ma santé, et cela me paraît essentiel.
Le dossier électronique doit être ouvert volontairement par la personne, il est entièrement gratuit. Il est possible de le faire entièrement en ligne sur www.cara.ch.
Il est également possible de se rendre dans l’un des 16 guichets CARA pour une ouverture accompagnée et gratuite (liste ci-dessous).
Prenez rendez-vous sur www.cara.ch
Le mouvement des ouvriers du bâtiment a gagné la Suisse romande ce lundi. Les manifestants exigent de meilleures conditions de travail, alors que patronats et syndicats négocient le renouvellement de la convention nationale
«La mobilisation est énorme», s’est réjoui Edy Zihlmann, secrétaire syndical. Les grévistes se sont rassemblés à la Maison du Peuple à La Chaux-de-Fonds, où ils ont pris un repas de midi avant de manifester dans les rues de la ville.
Du côté fribourgeois, 250 maçons se sont rassemblés sur les différents points de rendez-vous répartis à travers tout le canton. «Cette mobilisation est une réussite», a affirmé François Clément d’Unia Fribourg.
Après ces actions décentralisées, les maçons romands se retrouveront mardi à Lausanne pour une manifestation commune. Lors des négociations pour la précédente CN, en automne 2022, ils avaient été entre 6000 et 7000 à sillonner la capitale vaudoise.
Du côté des patrons, la Société suisse des entrepreneurs (SSE) a dit regretter les actions des syndicats qui, selon elle, brisent la paix du travail et ralentissent les négociations.
Un avis partagé par plusieurs sections cantonales. Le Groupe vaudois des entreprises de maçonnerie et génie civil a, par exemple, déploré «l’instrumentalisation des maçons et les gesticulations des syndicats». Ceux-ci devraient «encourager la désescalade d’un conflit qu’ils ont créé de toutes pièces», a-t-il ajouté.
Selon la faîtière vaudoise du secteur, de nombreux chefs d’entreprise sont «inquiets des conflits syndicaux importés jusque dans leurs vestiaires», a-t-elle écrit dans un communiqué, diffusé en amont des manifestations de la semaine. Elle a aussi rapporté que des employés ne soutenant pas la grève demandaient congé «pour éviter d’être pris à partie par des collègues syndiqués.»
Pour mémoire, l’actuelle CN expire en fin d’année. Les cinq premières rondes de négociations n’ont pas permis d’aboutir à un accord.
Parmi leurs revendications, les syndicats exigent des horaires de travail plus courts et compatibles avec une vie de famille. La SSE dit vouloir maintenir la durée hebdomadaire du travail à 40,5 heures et conserver des horaires flexibles afin que les chantiers puissent, par exemple, compenser les heures perdues en raison des intempéries. Pour les syndicats, cela implique de travailler le samedi, mais la SSE assure que cela ne se produirait qu’à titre exceptionnel.
Après la mobilisation à Lausanne, d’autres débrayages suivront ces prochaines semaines, le 7 novembre dans le Nord-Ouest de la Suisse puis le 14 novembre à Zurich et dans d’autres régions alémaniques.
Qu’importe la provenance, pourvu qu’il y ait l’ivresse? Calvinus et La Meltingpote revendiquent leur identité genevoise, alors même que leurs bières n’y sont brassées qu’à la marge. Les producteurs locaux contre-attaquent
Coop des Charmilles, juin 2025. Le visage austère de Jean Calvin trône sur les rayons. Les bouteilles de bière à son effigie ont été alignées derrière la mention «Ma Région». Quai Gustave-Ador, juin 2025 encore. Sur la carte de la buvette La Canopée, la mousse de La Meltingpote «La Plainpal» est accompagnée de la mention «GE». Route de Montchoisy, juillet 2024. Sur l’ardoise de Tom Beers, une autre bière de La Meltingpote, «La Jonx», est, ici aussi, accompagnée d’un «GE». Sauf qu’entre ces mentions et la réalité… Il y a 80 kilomètres. «La Jonx» et «La Plainpal» sortent des cuves du Dr. Gab’s à Puidoux, dans le canton de Vaud. Quant aux bouteilles Calvinus du supermarché, elles ont fait le trajet depuis la brasserie Brauerei Locher AG en Appenzell. Prost!
Le brassage à façon, qui consiste à faire produire sa bière par un autre, est légal. Jusqu’à un certain point du moins. L’ordonnance fédérale sur les denrées alimentaires et les objets usuels indique que les dénominations, les illustrations et la publicité «doivent correspondre à la réalité» et «exclure toute possibilité de tromperie quant à la nature, à la provenance». Naturellement, il existe une marge d’interprétation. Ainsi, Calvinus et La Meltingpote convoquent folklore et références du bout du Léman. S’agissant du lieu de provenance, leurs étiquettes affichent simplement «Suisse» et «Suisse romande». Sur celles de La Meltingpote figure en revanche une petite carte indiquant les lieux qui ont servi à baptiser les bières «La Plainpal», «La Cropette» et «La Jonx», trois quartiers emblématiques de la Cité de Calvin.
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Jugés par le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone, deux islamistes d’origine balkanique se distancient de l’islamisme radical. La justice les accuse d’avoir créé un réseau pour s’emparer d’une région du Kosovo qui aurait prêté allégeance à l’Etat islamique
Deux prévenus accusés de soutien et de participation à une organisation terroriste devant le Tribunal pénal fédéral, à Bellinzone, ont affirmé lundi qu’ils s’étaient fourvoyés dans le radicalisme islamique. Actifs à Genève, ils participaient au financement d’un groupe qui projetait de s’emparer d’une région au Kosovo et d’y imposer la charia.
Lors de son interrogatoire, le premier accusé, un Kosovar de 37 ans, a justifié ses «aveux» par un désir de «sincérité». Il a expliqué son parcours par la lecture dès 2014 de textes wahhabites qui l’ont amené à se rapprocher de l’islamisme.
Très volubile, cet «émir» s’est dit déçu par la pratique religieuse de la population au Kosovo en général et celle des membres des «Frères de Viti», l’organisation à laquelle était affilié son groupe, les «Frères de Genève». Il se serait ensuite distancié de l’islam radical qui ne correspondait pas aux valeurs inculquées par son père. Selon lui, la participation à la dissimulation au Kosovo d’armes et de munitions ne visait pas à renverser le pouvoir: «Nous aurions été immédiatement écrasés». Il s’agissait de préparer la résistance en cas d’attaque de la Serbie.
Plus évasif, le deuxième coaccusé, un double national suisse et macédonien de 34 ans, a fait état d’un parcours similaire. Rapprochement avec l’Etat islamique lors de sa montée en puissance – «J’avais de la sympathie pour ce groupe vu le bien qu’il faisait pour les populations en Syrie» – puis désaffection. Séjour en Macédoine du Nord et déception en raison de la pratique religieuse sur place et du comportement des «frères».
Dans son réquisitoire, la procureure fédérale a rappelé que la justice avait établi tous les faits reprochés et ceux-ci ont été corroborés par les aveux des prévenus lorsqu’ils y ont été confrontés. Elle a souligné que les accusés, en particulier l’émir, connaissaient parfaitement le dossier et n’ont jamais rien admis de plus que ce qui y figurait. «Leurs aveux sont donc parfaitement crédibles et dignes de foi», en dépit des dénégations ultérieures.
La structure, l’organisation ou les précautions prises démontrent que le but de l’antenne genevoise était bien de soutenir les «Frères de Viti». L’objectif terroriste des deux groupes est aussi réalisé avec le recrutement et l’endoctrinement de membres (dawa) ainsi que la déstabilisation d’une région au sud-est du Kosovo afin d’y établir la charia et de faire allégeance à l’Etat islamique.
Selon la magistrate, les «Frères de Viti» se donnaient les moyens de leurs ambitions. Ils disposaient d’argent, mobilisaient des fidèles, achetaient et planquaient des armes. Leurs structures régionales étaient dirigées par des vétérans rentrés de Syrie et rompus au combat. Le réquisitoire se poursuit. La journée de mardi sera consacrée aux plaidoiries de la défense.
Un agent de police comparaissait lundi à Vevey pour n’avoir pas immédiatement signalé des messages à caractère sexuel échangés entre une fille de 12 ans et un adulte de son école. Il écope d’une peine pécuniaire avec sursis
A-t-il simplement manqué d’empressement par respect pour une mère confuse du fait de l’émotion? A-t-il au contraire fauté, par paresse ou manque de considération, entravant ainsi l’action pénale en la dissuadant de porter plainte? Le travail d’un policier veveysan est passé sous la loupe du Tribunal de l’Est vaudois ce lundi à Vevey. Humble, visiblement ébranlé malgré une apparence très droite, l’agent en fin de carrière a subi le feu des questions, défendu par son avocate Me Odile Pelet, spécialiste des affaires policières.
Le cas est émotionnel. Le 11 avril 2023, une femme se présente au poste, demandant des informations sur la procédure à suivre. Elle vient en effet de découvrir des échanges à caractère sexuel entre sa fille de 12 ans et un adulte de son école. Mais ni l’agent ni la mère ne sont à l’aise avec l’informatique, et les captures d’écran ne parviennent pas à être transmises tout de suite.
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La résistance aux antibiotiques est un problème connu, mais qui s’aggrave. En Suisse, seulement la moitié des hôpitaux ont mis en place un programme complet pour lutter contre cette menace. Reportage à l’Hôpital universitaire de Bâle, pionnier dans le domaine
L’unité de soins intensifs de l’Hôpital universitaire de Bâle accueille de nombreux malades graves ce lundi. Les équipes soignantes se pressent autour des patients fragiles. Les bips et les sons des machines rythment l’activité des équipes. C’est là qu’un patient instable a été admis dans la nuit. Son état général se détériore et ses difficultés respiratoires s’aggravent. Le diagnostic, une pneumonie, a imposé l’administration d’un antibiotique à large spectre. Les résultats de laboratoire viennent de tomber: le responsable de l’infection est une bactérie Escherichia coli. Un autre cas est également discuté: une personne de 37 ans, hospitalisée depuis une semaine à cause d’une crise cardiaque, a été transférée dans l’unité de soins intensifs. En cause, une infection due à un staphylocoque transmis par un cathéter.
Tous les jours, l’équipe interdisciplinaire autour de la professeure Nina Khanna, médecin-cheffe en infectiologie clinique à l’Hôpital universitaire de Bâle, effectue une visite dans cette unité de grands malades pour discuter des cas sous antibiothérapie. Un protocole routinier qui vise à évaluer l’utilisation appropriée d’antibiotiques à l’hôpital.
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La Commission de la politique de sécurité du Conseil des Etats somme le gouvernement de se réunir en séminaire afin d’adopter une position collective sur les enjeux de sécurité et de défense dans une Europe qui change
Les autorités ont-elles pris la mesure des bouleversements militaires du continent? Le parlement en doute. Le Conseil des Etats, par la voix de sa Commission de la politique de sécurité, demande au Conseil fédéral de se réunir in corpore dans les meilleurs délais pour réaliser une analyse des dangers et «prendre les mesures nécessaires pour que la capacité de défense du pays soit rétablie aussi vite que possible». Alarmiste? «On attend depuis le 24 février 2022 une prise de position claire du gouvernement, répond la présidente de la commission, la centriste Andrea Gmür-Schönenberger. Normalement, c’est au Conseil fédéral de décider. Jusqu’ici, il n’agit que sous la pression des commissions parlementaires.»
La commission des Etats a voté vendredi plusieurs motions et postulats en vue de prendre les mesures nécessaires pour renforcer la défense du pays. Cela va de l’augmentation des capacités militaires à la mise en place de partenariats de défense avec l’Union européenne et l’OTAN, en passant par la réorganisation de l’armée et la lutte contre les cybermenaces. Cette prise de parole intervient après plusieurs mises en garde de spécialistes de la politique de sécurité dont l’ex-chef du Service de renseignement de la Confédération, Christian Dussey, et l’ambassadeur suisse auprès de l’OTAN à Bruxelles, Jacques Pitteloud.
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OPINION. Le fact checking des journalistes n’est pas aussi objectif qu’ils le prétendent, ne serait-ce que parce que chaque média choisit ses angles et ses priorités; raisonner avec incertitude est le seul moyen de rendre justice au réel, écrit Mona Spiridon, neuroscientifique à l’Université de Genève
Dans un monde saturé d’informations, où se mêlent désinformation, erreurs et interprétations divergentes, peut-on encore produire une information à la fois factuelle et objective? «Oui, à condition de s’en tenir aux faits», répondent certains. Pourtant cette vision séduisante repose sur une illusion: celle d’une frontière nette entre faits et interprétation.
Les plus fervents défenseurs de cette approche sont les fact-checkers, ou vérificateurs de faits. Leur mission: confronter les affirmations publiques avec des sources vérifiables pour distinguer le vrai du faux. En théorie, la démarche se veut neutre. En pratique, elle est traversée par des biais culturels et idéologiques. Ainsi, au début de la pandémie de Covid-19, nombre de fact-checkers ont d'emblée qualifié de «complotistes» ceux qui évoquaient l’hypothèse d’une fuite du virus depuis un laboratoire. Par la suite, lorsque cette possibilité est devenue socialement acceptable, leur position a évolué, sans qu’aucun fait nouveau soit venu étayer cette hypothèse.
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OPINION. Les aides mises en place par une majorité de cantons romands ne sont pas suffisantes; une fondation pour toute la Romandie permettrait de regrouper les forces, comme Cinéforom le fait pour le cinéma, écrit la juriste et ancienne syndicaliste Dominique Diserens
Les temps sont toujours difficiles pour les médias et le journalisme. Les restructurations et les licenciements collectifs se suivent, sans parler de la disparition de titres comme le dernier en date, La Région.
Tous les cantons en Suisse romande ont récemment établi des aides aux médias – sauf le canton du Jura, qui a promulgué une aide seulement dans la période du covid. Les cantons y ont été incités par le large oui accordé en Suisse romande au train de mesures en faveur des médias voté en février 2022, alors qu’il a été rejeté au niveau national, en particulier en Suisse alémanique.
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ÉDITORIAL. Alors, sur la taxe Zucman, le sujet qui fâche le plus dans le cadre des discussions budgétaires, Sébastien Lecornu a-t-il réussi son crash test à l’Assemblée?
«Il est sain que ce débat ait lieu ici et non plus sur des plateaux de télévision.» Ce vendredi, la ministre française chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a résumé la ligne à laquelle se tient plus ou moins son gouvernement ces dernières semaines. Elle s’exprimait alors que l’Assemblée nationale rejetait les différentes versions de la taxe Zucman sur les très grands patrimoines. Ce devait être le «moment de vérité» entre le premier ministre, Sébastien Lecornu, et les députés socialistes qui tiennent sa survie entre leurs mains.
Cette étape pouvait effectivement être perçue comme le point de bascule pour le gouvernement Lecornu et sa promesse d’un budget co-construit lors des discussions au parlement. Une première en France, où c’est habituellement l’exécutif qui réussit à imposer ses vues au travers de divers outils constitutionnels.
Alors, sur ce sujet, qui est celui qui fâche le plus, la France a-t-elle réussi son crash test d’un parlementarisme nouveau dans le pays? Si les premières journées de débat budgétaire ont été assez largement décrites comme un peu trop lentes pour respecter le planning mais très techniques et constructives, ce vendredi s’est révélé un peu plus animé. Mais on est resté dans des clous relativement constructifs.
Certes, mélenchonistes et lepénistes gardent leurs discours populistes, ils y ont cependant mis quelques formes. Certes, socialistes et tenants de la droite traditionnelle continuent à essayer de donner des gages à leurs électeurs, mais ils font aussi parfois preuve de souplesse. Certes, les macronistes font tout pour durer les quelques mois qu’il leur reste mais eux aussi ont fait quelques concessions.
Ces arbitrages se font parfois dans les coulisses, comme ce vendredi, semble-t-il. Mais si une ligne très fine existe pour éviter la dissolution ou la démission présidentielle qui plongerait le pays dans une véritable crise de régime, c’est bien celle-là. Et si une personne peut le faire, c’est bien Sébastien Lecornu, avec son apparente modestie et sa fine conscience du paysage politique français.
Quand, ce vendredi matin, les députés ont commencé à se pencher sur l’article 3 de la partie recette du budget – alors qu’ils débattent en séance publique depuis le 24 octobre –, Amélie de Montchalin a lancé: «Ce n’est que le troisième sur 30 articles mais il a attiré l’attention […] Il est donc utile de passer quelques heures pour en débattre en détail.» Cette philosophie est la seule issue dans un paysage politique qui ne livrera plus de majorités absolues avant longtemps. «C’est très intense mais aussi très intéressant», s’enthousiasmait quant à lui, il y a quelques jours, le député macroniste Daniel Labaronne dans La Dépêche. «Les débats sont de qualité. Je suis assez fier des parlementaires», continuait-il. Et si cet optimisme, certes intéressé du côté des macronistes, était contagieux? Et si les Français mettaient finalement une certaine pression sur leurs élus pour qu’ils s’entendent? Il n’est pas interdit de rêver.
Les habits d’occasion ont la cote. Pour le pire. Et pour le meilleur. Gardons le meilleur, raconté sur cette page par une garde-robe stylée entièrement piochée dans les friperies
> «Guenille, si l’on veut: ma guenille m’est chère»
> Molière, «Les Femmes savantes», 1672
Mon modèle de beauté, mon idole de grâce, mon guide d’élégance, c’est évidemment lui. L’épouvantail. Celui dont les habits qui avaient connu mille lessives ont essuyé mille orages, mille pluies et mille délavages au soleil. Celui qui a vu passer mille pluies d’étoiles. Celui qui part en lambeaux mais dont le nœud papillon reste droit comme un vers de Racine. Celui qui flotte au vent comme s’effilochait la silhouette de Samuel Beckett, dans ses habits mirobolants.
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OPINION. Pour Béatrice Graf, artiste genevoise et membre du Conseil consultatif de la culture, le système de gouvernance des institutions culturelles est à revoir. En ce sens, le modèle alémanique, prônant la transparence, devrait être source d’inspiration
Comédie de Genève, Théâtre de Carouge, Pavillon de la danse, la Bâtie Festival: la liste des institutions culturelles genevoises passées récemment en mains de directions françaises, sans liens forts avec le territoire, interpelle le milieu culturel romand. Beaucoup s’inquiètent que Genève ne soit devenu le nouvel eldorado de nos voisins. Mais, au-delà de leur nationalité, c’est bien leur connaissance et l’attention qu’ils portent ou non au tissu culturel professionnel local qui pose question, tout comme les moyens qu’ils se donnent pour respecter leur cahier des charges et leurs missions.
Les personnalités artistiques formées en Suisse et y vivant doivent pouvoir travailler ici, accéder à des postes à haute responsabilité et être programmées en nombre sur nos scènes, y compris institutionnelles. Nous dépensons des centaines de millions chaque année pour les cursus artistiques en hautes écoles, nous nous devons en retour de proposer des débouchés et des voies pérennes aux professionnels du cru.
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CHRONIQUE. Le président américain annonçait un «grand accord» pour sa rencontre avec Xi Jinping. Il est rentré nu de Busan. Sans rien céder, la Chine engrange du crédit alors que les Etats-Unis sont de moins en moins fiables pour leurs alliés
On a beau chercher, on ne trouve pas. Qu’est-ce que Washington a obtenu de plus de Pékin depuis sa guerre tarifaire déclenchée en février? L’accès aux terres rares? La lutte contre le fentanyl? Des importations de soja? Des promesses d’achats du «made in America»? C’est ce dont s’est vanté Donald Trump après sa première rencontre avec Xi Jinping dans le cadre de son deuxième mandat. Le président américain avait promis de faire plier la Chine, d’équilibrer les échanges commerciaux à coups de taxes dont l’explosion revenait à décréter un embargo. Dix mois plus tard, on ne peut que constater un jeu à somme nulle, un retour au statu quo ante bellum.
CHRONIQUE. Prise de vue. L’institution genevoise est en pleine tourmente, et l’on aurait attendu que les autorités convoquées sur ce dossier reconnaissent a minima le malaise exprimé par les employés. Mais on est aussi surpris de voir ressurgir une crispation identitaire qui ne fait que tendre les fronts. Le théâtre et son rayonnement méritent mieux
Plusieurs choses frappent dans ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire de la Comédie, à Genève. On connaît désormais les accusations: management toxique, mépris de la scène locale, usage abusif des moyens de production pour les propres créations de la directrice, Séverine Chavrier, arrivée en 2023. Rien n’est encore tranché. Il faudra attendre le rapport de la Cour des comptes, saisie par la magistrate de la culture. On verra: non-lieu, blâme, réorganisation. Comme souvent, sans doute, quelque chose au milieu.
Mais déjà, deux éléments s’imposent.
Le premier concerne la communication. Celle de la directrice, de la Fondation d’art dramatique, et même de la magistrate Joëlle Bertossa. Aucune de ces instances n’a clairement reconnu la parole des employés qui ont témoigné dans l’enquête de la Tribune de Genève à l’origine de l’affaire. Qu’une directrice se défende, c’est normal. Qu’une tutelle joue la cohésion, c’est institutionnel. Mais on aurait attendu une phrase simple: «Nous entendons qu’il y a un malaise.» Cela n’aurait rien tranché, mais aurait manifesté un autre respect que les termes de «cabale» et de «diffamation» lancés en réponse aux accusations pourtant nombreuses et convergentes.
Le paradoxe est cruel. On parle ici de personnalités qui, pour la plupart, ont fait de la lutte contre les abus de pouvoir et de la défense des voix minorisées un étendard esthétique, politique ou moral. On parle d’un théâtre dont la programmation interroge les rapports de domination. D’une Fondation d’art dramatique, tutelle du théâtre, dont la présidente Lorella Bertani est une avocate connue pour sa défense opiniâtre des victimes de violences sexuelles et physiques. Et d’une élue, la socialiste Joëlle Bertossa, dont l’héritage politique repose sur l’attention aux fragilités. Et pourtant, au moment décisif, aucune parole forte pour reconnaître ceux qui disent souffrir. Comme si, soudain, ces discours, pourtant si fermement tenus ailleurs, devenaient facultatifs.
Le second élément qui fâche, c’est l’apparition de ce nationalisme romand rassis qu’on croyait dépassé. Séverine Chavrier est Française, elle parle en euros: et alors? Au Théâtre de Vidy, Vincent Baudriller est Français lui aussi, et cela ne l’empêche pas de soutenir, produire et faire tourner des artistes romands – dont il va voir les spectacles, il est vrai. Oui, à la Comédie, les artistes romands ont perdu l’espace que la direction précédente leur avait ouvert, sachant de surcroît inclure des talents locaux aux productions de prestige, sans préjudice pour la qualité de leurs saisons ni pour le rayonnement international du théâtre. Cela doit donc être débattu, ajusté, corrigé. Mais transformer la question du partage des moyens publics en test identitaire, c’est étriqué. Un théâtre n’est pas un drapeau planté dans le sol. Il est un lieu traversé, poreux, habité.
Les crises sont comme des verres qui se brisent. Elles dispersent des éclats qu’il faudra trier: certains, on les ramasse avec soin; d’autres, on les jette, parce qu’ils ne sont que rancœur ou besoin de conserver son pouvoir. Le théâtre, pendant ce temps, attend. On sait que quelque chose s’y est fissuré. Et que l’on ne recolle jamais un verre en faisant semblant qu’il n’a pas éclaté.
ÉDITO. La vie en altitude, avec ses cheptels, ses lenteurs et son immuabilité, séduit désormais les citadins pressés et les anxieux du lendemain. Même les magazines bobos font leur couverture de papier glacé avec des bovins et des costumes folkloriques
La désalpe, son folklore, sa force symbolique. C’est le moment où les troupeaux de vaches redescendent en plaine après l’estivage, et avec eux une certaine idée de la Suisse: celle d’une vie simple, rythmée par les saisons, le soin porté aux bêtes et la beauté de gestes anciens. Longtemps, cette carte postale de l’Helvétie éternelle a été le socle des seuls idéaux conservateurs, tandis que les progressistes, eux, ont toujours davantage misé sur le goût de l’autre et du lointain. Désormais, des magazines bobos font leur luxueuse couverture de papier glacé avec des vaches et des costumes folkloriques. Que s’est-il passé?
Une perte de sens qui progresse à une vitesse exponentielle chez les salariés du tertiaire. Une augmentation alarmante des problèmes de santé mentale, en particulier dans les milieux urbains. Une anxiété grandissante des parents confrontés à des enfants «matrixés» par les réseaux sociaux. Et voilà que la désalpe, son folklore et sa portée symbolique sont devenus tendance. La vie en altitude, avec ses cheptels, ses lenteurs et son immuabilité, fait rêver les citadins pressés et les anxieux du lendemain.
«Et si, l’année prochaine, on prenait un congé sabbatique pour faire du bénévolat à l’alpage?» se demandent les couples sans enfants et les jeunes familles – celles qui, autrefois, s’imaginaient plutôt faire un break pour faire le tour du monde. Renouer avec les saisons et le travail du corps, transmettre aux enfants la culture du soin et la ténacité, la valeur de la viande et du beurre, vivre sans écrans tout en contribuant à l’entretien des paysages. Les trentenaires en parlent, des étoiles dans les yeux, en sirotant leur flat white au lait de soja après leur séance de hot yoga.
Et peu importe que la réalité sente le fumier et la transpiration. Oui, il faudra se lever à l’aube, brosser la boue des pelages et décrotter les croupes à l’eau glacée. Mais en regard d’un quotidien fait de KPIs et de deliverables, d’alignment meetings et de feedback loops, même le revers âpre de la carte postale agricole semble nous vendre du rêve.
CHRONIQUE. A quoi servent les artistes quand la violence guerrière sévit partout? Tentatives de réponses entre un dîner tardif et une représentation de «L’Opéra de quat’sous»
C’était un soir récent. Un jour de semaine dans cet automne abrupt. Cuisine, intérieur nuit. Mon fils, 20 ans, apprenti comédien, rentre, tard, d’une répétition, le visage flouté par des émotions sourdes. Bruits de casseroles pour réchauffer le dîner. Je le regarde faire, silencieuse. Puis il s’assied en face de moi. Long soupir. «Gaza qui continue, l’Ukraine et puis les Etats-Unis… Le Soudan! Où que tu regardes, c’est une violence abominable. On en parle beaucoup entre nous. Vraiment, c’est dur.» L’actualité s’impose souvent à table mais ce soir-là, la vibration de l’air est différente. Il me regarde droit dans les yeux: «Franchement, d’ici à mes trente ans, je ne vois pas comment je pourrais échapper à une guerre.»
Je me répète intérieurement ce qu’il vient de me dire. Plus encore que ses mots, c’est le fait de ne pas pouvoir le contredire qui me cloue sur ma chaise. Je me rends compte qu’il m’est impossible de le rassurer. Me vient instantanément à l’esprit, comme en surimpression, l’année de mes vingt ans à moi, 1989, la chute du Mur, les scènes de liesse. La peur d’être entraîné dans une guerre, de la vivre, était hors du cadre des perceptions. La guerre concernait la génération des parents, des grands-parents. Et voilà que la guerre lance des flammes de peur et de tristesse dans les yeux de mon fils.
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CHRONIQUE. Ceux qui se plaignent qu'«on ne peut plus rien dire» ont tort: ils peuvent toujours tout dire, mais ils ne peuvent plus tout dire sans être contredits, c’est cela qu’ils ne supportent pas, écrit notre chroniqueur Yves Petignat
Il faudrait en rire, si le sujet de la liberté d’expression ne reflétait pas la vague qui est en passe de nous submerger: la distorsion de la réalité. Voici un groupe d’hommes – et une femme – d’âge mûr, qui ont tous exercé le pouvoir au plus haut niveau, venus se lamenterde ne plus pouvoir rien dire sans risquer «d’être rejeté, discriminé, voir cloué au pilori». Ce lundi, à Zurich, autour de l’ancien président de la Confédération Ueli Maurer, prompt à se plaindre des atteintes à la liberté d’expression, il y avait l’auteur à succès Thilo Sarrazin, ancien sénateur (ex-SPD) ministre des finances de Berlin, l’ancien président (ex-CDU) de l’Office fédéral allemand pour la protection de la Constitution (renseignements intérieurs) Hans-Georg Maaßen, la députée autrichienne du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ) et ex-présentatrice Marie-Christine Giuliani. Et quelques anciens élus suisses, allemands et autrichiens venus de la droite nationaliste. Tous ont en commun un discours anti-immigration et anti-européen etdénoncent la domination de l’idéologie «wokiste».
Passons sur le fait qu’il est assez cocasse qu’Ueli Maurer, qui se sent plus en sécurité à Pékin qu’à Lausanne, qu’Hans-Georg Maaßen, qui avait notamment pour mission de surveiller les mouvements et partis d’extrême droite, ou que Marie-Christine Giuliani, qui veut renouer le dialogue avec la Russie, puissent désormais redouter de ne plus pouvoir s’exprimer librement dans nos démocraties. Sans parler de Thilo Sarrazin, dont les livres, «L’Allemagne disparaît» (Ed. du Toucan, 2013) et «Deutschland auf der schiefen Bahn» («L'Allemagne sur une pente glissante», non traduit) se sont vendus à des centaines de milliers d’exemplaires et qui est l’auteur le plus cité en Allemagne dans les débats sur l’immigration. Ainsi ceux qui ont toujours détenu la parole et continuent à occuper l’espace public se muent en victimes. Ils emboîtent le pas au vice-président américain J.D. Vance venu tancer les Européens à Munich en raison des prétendues «atteintes à la liberté d’expression» sur leur continent. On sait ce qu’il en est sous le règne de Donald Trump aux Etats-Unis.
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CHRONIQUE. Le drame des Français, c’est qu’ils sont obsédés autant par la monarchie que par la révolution, qui sont tous les deux obsolètes, écrit notre chroniqueuse Marie-Hélène Miauton
Depuis le 21 octobre, l’ancien président de la République française, Nicolas Sarkozy, dort (tant bien que mal) en prison. Sa condamnation pour «association de malfaiteurs», formule juridique vague, ne parvient pas à occulter qu’il a été relaxé d’autres chefs d’accusation, dont les faits de corruption dans l’affaire du présumé financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Les médias français ont abondamment relaté ce procès sensationnel. Les uns considèrent qu’il s’agit d’une sanction exemplaire (tous égaux devant la justice), les autres subodorent une vengeance face à un homme politique qui, durant son mandat, n’a cessé de vouloir réformer la magistrature.
Sans être spécialiste des arcanes juridiques, il est difficile de trancher sauf à constater que, selon l’acte d’accusation, les preuves n’ont pas été apportées et que l’inculpé a toujours nié. Ce qui interpelle surtout, c’est l’incarcération immédiate de l’ancien président alors que ses avocats ont fait appel, et qu’il est donc présumé innocent. Ce procédé a été justifié par «la gravité exceptionnelle des faits». L'humiliation d'un puissant, vieux démon français; beaucoup se sont délectés de l’entrée du roi à la Bastille. Pardon, du président à la prison de la Santé!
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CHRONIQUE. Meredith Whittaker, présidente de la fondation Signal, vient d’expliquer pourquoi les géants du cloud sont devenus incontournables, même pour sa messagerie
Prenons deux minutes pour revenir sur la panne survenue il y a une dizaine de jours chez Amazon. Durant une à deux heures, les utilisateurs du service de vidéo Disney+ n’ont pas pu s’y connecter, tout comme les fans de l’app Duolingo, destinée à apprendre des langues. Les clients de la compagnie Delta avaient aussi été touchés, tout comme ceux de la messagerie Signal – une excellente alternative à WhatsApp, bien plus respectueuse de la vie privée.
Quelques jours après cette panne, Meredith Whittaker s’est exprimée sur le réseau social Bluesky. Certains utilisateurs de Signal, dont un certain Elon Musk, s’étaient étonné que cette messagerie, d’apparence indépendante face aux empires du numérique, emploie les services d’Amazon Web Services (AWS).
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ÉDITORIAL. La multiplication des législations n’a pas réussi ces dernières années à limiter l’influence des géants du web sur le débat public. C’est peut-être parce qu’elles évitent soigneusement de s’attaquer à la racine du problème: le modèle d’affaires de ces entreprises
Jusqu’ici, l’approche européenne pour réglementer les plateformes comme Facebook, Google ou TikTok s’est révélée être un échec. La Suisse s’en inspire à sa manière, elle ne va donc pas aussi loin. Le Conseil fédéral vient d’ailleurs de mettre en consultation son projet avec dix-huit mois de retard par rapport au calendrier initial. Ces règles, souvent complexes, cherchent par tous les moyens à protéger les utilisateurs, à imposer des devoirs aux entreprises et à enrayer la déliquescence du débat public en ligne. Sans succès.
Les exploitants de ces plateformes n’ont jamais été aussi puissants. Leur expansion s’accélère même, avec l’essor de l’intelligence artificielle générative, qui bouleverse encore plus l’environnement informationnel. On l’a encore vu ces jours avec le lancement de Grokipedia par Elon Musk, une encyclopédie générée entièrement par le modèle de langage Grok pour détruire Wikipédia, seule démarche collaborative qui a résisté à l’avènement du web 2.0. Si la Suisse et l’Europe ont jusqu’ici échoué, c’est parce que leurs réglementations évitent soigneusement de s’attaquer à la racine du problème: le modèle d’affaires de ces empires numériques.
Comme l’explique au Temps l’historien français David Colon, le fait que la rentabilité de Google, YouTube, Facebook ou encore TikTok repose essentiellement sur la publicité en ligne incite ces entreprises à influencer le marché des idées: plus il y a d’outrance, plus il y a d’interactions sur les réseaux. Et plus ces entreprises s’enrichissent. Ce spécialiste de la propagande estime qu’il faut proposer d’autres modèles pour reconquérir le débat en ligne et faire d’internet un espace de discussion qui ne soit pas faussé par des choix commerciaux. Le fait que les principaux acteurs du numérique se soient structurés autour de la publicité algorithmique n’est pas une fatalité.
Le CERN a montré la voie, il y a près de 40 ans, en faisant don du web au monde entier. A Genève, les sociétés Infomaniak et Proton proposent des services numériques sans générer de revenus à travers la monétisation publicitaire. Il est donc possible de faire autrement. Encore faut-il le vouloir. Les rapports qui soulignent à quel point l’évolution du débat en ligne a des effets délétères sur les démocraties occidentales ne manquent pas. Même le Conseil fédéral l’admet. Pourtant, l’Europe continue sur la voie de l’impasse réglementaire. Il est peut-être temps de changer de stratégie et de se mettre autour de la table pour tracer un autre chemin.
REVUE DE PRESSE. Le républicain a laissé entendre la semaine dernière qu’il pourrait briguer une nouvelle présidence en 2028. Ce n’est pas la première fois qu’il évoque cette perspective pourtant clairement interdite par la Constitution. Pourquoi? Elle sert parfaitement son agenda, analysent les médias américains
«J’adorerais le faire!» A bord d’Air Force One, quelque part entre la Malaisie et le Japon lundi dernier, c’est en ces termes que Donald Trump a évoqué l’idée de se présenter pour un troisième mandat. Avant de déclarer le lendemain, faisant référence à la Constitution américaine, qui l’interdit explicitement: «C’est assez clair. Je n’ai pas le droit de me présenter. Quel dommage!»
Encore, ont soupiré les journaux américains. Car la séquence a des précédents. Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump n’a cessé de cajoler publiquement la perspective d’une réélection en 2028 à l’âge vénérable de 82 ans: pas moins de quatre fois entre janvier et avril, avant de déclarer en mai que ce n’était pas dans ses projets – tout en continuant à afficher ses casquettes «Four More Years» et «Trump 2028».
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CHRONIQUE. L’envolée du métal jaune reflète une réorganisation géopolitique profonde, les métaux précieux et autres matières premières comme l’uranium y jouant un rôle particulier
Les économies émergentes gagnent du terrain dans le nouvel ordre mondial. L’élargissement des routes commerciales, de nouveaux systèmes de règlement transfrontaliers et la demande de matières premières permettent aux pays émergents d’affirmer leurs intérêts nationaux et leur influence économique. Ces dynamiques impactent les actifs financiers, l’envolée récente du cours de l’or reflétant les nouvelles forces à l’œuvre. Par ailleurs, les politiques américaines remodèlent les flux commerciaux et l’influence des institutions multilatérales se réduit au profit de nouvelles institutions régionales.
Depuis le début de l’année, le cours de l’or affiche un gain d’environ 53%*. Pour certains observateurs, cette hausse spectaculaire pourrait être liée à une érosion de la valeur du dollar américain. Historiquement, le métal précieux gagne du terrain lorsque le dollar se déprécie.
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CHRONIQUE. Ils alimentent les conversations à la cafétéria, peuvent ranimer une conversation qui déclinait: les événements insolites intéressent toujours, pas forcément pour la raison qu’on imagine, écrit notre chroniqueur Alexis Favre
J’ai appris aujourd’hui qu’un pasteur allemand de 49 ans venait de découvrir qu’il était le petit-fils de Heinrich Himmler, alors qu’une octogénaire australienne, plus ou moins au même moment, décédait seule sur l’île de Lizard, au large du Queensland, oubliée sur place par son bateau de croisière. Moi, de mon côté, je me suis cassé un ongle. Et ça m’interpelle.
Il y a, je crois, trois catégories de gens sur cette planète. Ceux qui dérouillent au long cours, ceux qui ronronnent et ceux qui tout à coup prennent la foudre.
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Face aux destructions massives infligées par l’armée israélienne à l’enclave palestinienne, qui obèrent la possibilité même d’y survivre, certains s’emploient encore à les justifier. Témoin d’une Allemagne à genoux au sortir de la guerre, le reporter suédois Stig Dagerman dénonçait avec force l’idée de châtiment collectif
«Je regarde autour de moi et il n’y a que des ruines. Un peu comme si une bombe nucléaire avait explosé dans le coin.» (Jared Kushner, CBS News, 19 octobre 2025). Comme Genet autrefois à Sabra et Chatila, le gendre de Trump est l’un des tout premiers Occidentaux à pouvoir entrer à Gaza depuis le début du fragile cessez-le-feu, après deux ans de massacre à huis clos. C’est donc à travers les yeux d’un entrepreneur immobilier, témoin privilégié malgré lui, que le monde entier découvre un spectacle de désolation totale, démonstration muette de la violence qui s’y est déchaînée.
L’habitat humain a été pulvérisé, au point que tout ce qui rendait la vie possible semble désormais annulé. Présence presque incongrue, des silhouettes humaines cherchent les traces de leur logis disparu et s’efforcent de faire repartir leur existence, en s’agrippant à la joie d’avoir survécu. La leçon de résilience est impressionnante. Il règne là une sorte de nudité morale. Comme si tout pouvait recommencer à zéro, dans un impossible oubli.
Si les bombes se sont tues, du moins officiellement, il reste toutefois un champ de bataille symbolique. Une tache hante encore bien des regards extérieurs jetés sur Gaza. Un reste de suspicion qui jette un voile pudique sur l’ampleur des destructions en tentant de les justifier tant bien que mal. Pourquoi tant de maisons, d’hôpitaux, d’écoles rasés au sol? Parce qu’ils servaient probablement de repaires secrets à un ennemi fondu dans la population (voir la tribune d’Ilan Greilsammer dans Le Temps du 15 octobre dernier), jugée complice de fait des terroristes.
Coupable, chaque maison détruite de Gaza? La propagande de guerre ne fonctionne qu’avec ceux qui acceptent de lui tendre l’oreille. Pour les autres, en effet, il y a les enquêtes journalistiques, comme celle que vient de publier le média israélien + 972 Magazine, montrant que certaines des fameuses prises de vues des tunnels du Hamas creusés sous des édifices civils (l’hôpital Al-Shifa et des bâtiments de l’UNRWA) que l’IDF a diffusées sont en réalité d’assez grossiers montages en 3D.
Le spectacle dérangeant du champ de ruines qu’est devenue Gaza en ressuscite d’autres, spontanément, malgré la différence des contextes. On revoit mentalement l’image des villes allemandes en lambeaux au sortir de la guerre, apocalypse perçue comme une juste punition. C’est dire l’effarement des populations, deux fois frappées: par les bombes qui ont brûlé leur chair et dévasté leurs maisons; par le verdict d’infamie qui résulte des crimes du nazisme et leur interdit d’être des victimes sur lesquelles on s’apitoierait.
En 1946, un jeune reporter d’exception, l’écrivain suédois Stig Dagerman, parcourut les ruines de l’Allemagne défaite en auscultant sa population hagarde, à peine sortie des rêves malsains de l’hitlérisme pour se réveiller, dégrisée, dans une réalité en loques. Il en tira un livre passionnant, Automne allemand, qui restitue la parole aux Allemands, muets au fond depuis 1933. «Si l’on veut voir non pas une ville de ruines mais un paysage de ruines, plus désolé qu’un désert, plus sauvage qu’une montagne et aussi fantastique qu’un rêve angoissé» (trad. Actes Sud, 1980), il faut traverser les villes allemandes de 1946, Hambourg en particulier.
Leurs habitants en proie au froid et à la faim ont trouvé refuge là où ils pouvaient, souvent dans des caves à demi inondées où ils s’accrochent à une vie «indescriptible», comme disent les journalistes étrangers. Mais pour l’écrivain suédois, il n’y a pas d’indescriptible qui tienne devant la détresse humaine, ce serait une manière trop commode de passer sur celle-ci: il faut la poursuivre au contraire partout où elle s’est réfugiée, afin de la traduire en mots le plus fidèlement possible, avec une empathie qui n’exclut pas la distance critique.
Une question hante tout le reportage de Dagerman: ces souffrances sont-elles justifiées? Il ne le croit pas, d’abord parce que l’idée de châtiment collectif le révulse. Et puis, que dire d’une justice qui prévoirait la faim, la destruction et l’humiliation parmi ses peines? Ne saperait-elle pas ses propres fondements moraux? Non, décidément, il n’y a pas de gain pédagogique à attendre de la guerre. «Quand toutes les autres sources de consolation sont épuisées, il faut bien en trouver une nouvelle, même si elle est absurde.»
CHRONIQUE. Le premier ministre israélien ne fait rien qui pourrait aider la société à construire un dialogue avec les Israéliens, écrit notre chroniqueur, l’écrivain Metin Arditi
On peut aimer Israël, profondément. C’est mon cas. Mais de cet amour radical peut surgir une exigence à sa mesure, lorsque l’on prend acte du mal que M. Netanyahou fait aux siens. Les aime-t-il? Après deux ans de guerre, près de vingt mille vétérans sont en traitement pour troubles post-traumatiques ou d’autres formes de maladie mentale. Une vague de dépressions menace la société israélienne, réputée résiliente. L’anxiété et l’insomnie s’y sont installées. L’émigration atteint des chiffres jamais vus. Les suicides ne se comptent plus, tant chez les soldats que dans la société civile. Pour qu’un jour puisse s’établir un dialogue constructif avec les Palestiniens, il y a un point de passage obligé: il faut qu’Israël, le partenaire puissant, puisse faire son examen de conscience. Le chemin sera ardu. Il est désolant d’observer que M. Netanyahou le rend plus ardu encore, en décidant de renommer la guerre de Gaza «Guerre de Rédemption». Ce n’est rien moins que confondre le péché et l’acte de son rachat. En un mot, c’est mentir effrontément, en charlatan. De quoi aggraver le sentiment d’incompréhension d’une société qui a perdu ses repères. De quoi voir s’éloigner, aussi, le temps du dialogue.
OPINION. Le cadre fiscal et réglementaire helvétique permet déjà une bonne redistribution des richesses et la lutte contre le réchauffement climatique. Le texte «pour l’avenir» soumis au peuple le 30 novembre est ainsi excessif, estime Christian Pauletto, membre de la présidence du Centre genevois
Le peuple est appelé à se prononcer le 30 novembre sur une initiative promettant de financer la lutte contre le réchauffement climatique en prélevant des fonds auprès de ceux qui en portent la principale responsabilité, les grandes fortunes. En établissant ce lien, les initiants se veulent garants d’une meilleure justice économique. Qui s’opposerait à un monde juste? Personne, sauf que la réalité est plus complexe, notamment dans un pays comme le nôtre. En y regardant de plus près, on constate que beaucoup a déjà été fait, ce de manière plus ciblée et efficace.
S’agissant de la responsabilité climatique, diverses lois mettent déjà en œuvre le principe constitutionnel du pollueur-payeur. La taxe sur le CO2 est devenue une réalité, à raison de 120 francs par tonne de CO2 émise. Certes, cette taxe, tout comme la TVA qui contribue au financement de notre politique climatique, est de nature régressive, mais cet effet est compensé par la restitution partielle du produit de la taxe aux ménages. Chaque année, 1,2 milliard de francs provenant de cette taxe contribue au financement de programmes d’encouragement. A cela s’ajoute le produit des enchères des droits d’émission de CO2 provenant des entreprises, eux aussi affectés à la politique climatique. Au total, on prévoit 3,5 milliards de francs mis à disposition du climat entre 2025 et 2030 grâce à la loi sur de CO2 et la loi sur le climat. Ceux qui pensent que c’est l’argent qui manque devraient retourner à leurs calculettes.
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OPINION. Les nouveaux accords constituent une approche bilatérale spécifique pour la Suisse, combinant l’exigence d’homogénéité du droit européen avec la reconnaissance d’exceptions suisses significatives, écrivent deux membres du Comité CH-UE, son président l’avocat Jean Russotto et l’universitaire René Schwok
Il ne faut pas avoir peur de le dire: les accords bilatéraux III constituent un net succès par rapport à ce que l’UE entendait initialement octroyer à la Suisse et en comparaison de ce qu’elle a accordé à d’autres Etats tiers. Voilà ce qui ressort de l’analyse approfondie des textes par le Comité CH-UE, dont l’objectif est de contribuer à élaborer des relations stables et pérennes entre les deux entités.
Notre comité, par sa présence non seulement en Suisse, mais également à Bruxelles, a pu bénéficier de cette double perspective pour identifier les concessions faites par l’UE à la Confédération. En voici quatre exemples.
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ÉDITORIAL. Ce début de semaine est marqué par la conjonction de deux polémiques qui se nourrissent l’une l’autre
C’est comme si un obscur monde souterrain aux implications morales, économiques et environnementales problématiques jaillissait en pleine Ville Lumière. Ce début de semaine est marqué en France par la conjonction de deux polémiques qui se nourrissent l’une l’autre: celle de l’ouverture du premier magasin Shein au monde, au sein du mythique Bazar de l’Hôtel de Ville, et celle des poupées pédopornographiques en vente sur la plateforme en ligne du même Shein.
Tout juste cette dernière «affaire» montre-t-elle pour le provocateur patron du BHV «la nécessité de réguler les marketplaces». Mais il reste persuadé que son espace Shein avec ses habits fabriqués pour quelques centimes à l’autre bout du monde, «c’est le sens de l’histoire». Toujours est-il qu’il offre une vitrine exceptionnelle et donc un marchepied glamour à cette plateforme asiatique dont les normes sont très éloignées de celles pratiquées en Europe. «Je refuse de céder à la bien-pensance. Le commerce, c’est la vie réelle», déclame le jeune Français.
Désemparés face à la jungle de l’e-commerce low cost, les politiques, eux, ne peuvent qu’agiter les bras. Face à l’affaire des «poupées sexuelles d’apparence enfantine», le ministre de l’Economie, Roland Lescure, menace d’interdire l’accès de la plateforme au marché français «si ces comportements sont répétés». L’Union européenne travaille quant à elle sur une législation douanière qui engagerait la responsabilité de ces plateformes pour les produits illégaux que d’autres vendent sur leur site. En attendant, on apprend que Temu, Wish et AliExpress ont également été signalées à la justice pour des faits similaires. Dans d’autres affaires, des acheteurs ont été identifiés et condamnés en France. Mais la place de marché n’est pas jugée responsable des produits qui ont réussi à «contourner ses dispositifs de contrôle», comme se justifie aujourd’hui Shein.
Ces plateformes restent par ailleurs d’autant plus populaires que la question du pouvoir d’achat est au sommet des priorités dans une France où la pauvreté est grandissante. Shein y revendique 23 millions de clients. «Je crains le mépris pour ceux qui achètent du Shein pas parce que c’est la mode mais parce qu’ils n’ont pas de moyens», déclarait l’ancienne ministre macroniste Sabrina Agresti-Roubache pour défendre le patron du BHV. Elle se réjouissait que l’on permette à ces gens de venir faire du shopping dans cette institution de la Ville Lumière.
Mais quelles que soient les raisons du succès de Shein, il y a des trous dans les filets législatifs qu’il faut à tout prix colmater rapidement pour empêcher l’essor d’un commerce dont les aspects contraires aux lois et aux valeurs européennes sont évidents.
Le cyclone «Melissa» a touché la Jamaïque, en fin d'après-midi, avec des vents de 297 km/h et des rafales de plus de 350 km/h. Les météorologues attendent des pluies et une élévation du niveau de la mer catastrophiques
Le dernier bulletin de prévision du Centre américain des cyclones (NHC), était particulièrement pessimiste. Il n'a pas été démenti. Le cyclone majeur Melissa a frappé l'ouest de la Jamaïque, peu avant 18 heures (Genève), accompagné de rafales de vents qui dépassent 350 km/h. Il pourrait déverser localement jusqu’à 750 millimètres de pluie.
C’est un phénomène hors du commun, et de mémoire de météorologue, le plus violent cyclone à frapper la Jamaïque. Melissa est en effet classé en catégorie 5, le plus haut niveau de l’échelle de Saffir-Simpson. Le dernier ouragan majeur à atterrir sur l’île, Gilbert en 1988, était classé en catégorie 4. Il avait tué 40 personnes.
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Le canton de Vaud réplique à la CVCI: selon une nouvelle évaluation, 93% des dépenses sociales bénéficient directement aux Vaudois. Une réponse cinglante à l’étude patronale, qui accusait l’Etat d’inefficience et réclamait 250 millions d’économies
Le débat sur l’efficience de l’aide sociale reprend du service dans le canton de Vaud, après la publication, ce mardi, d’un communiqué du Conseil d’Etat réfutant les conclusions d’une étude mandatée par la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI). L’organisation patronale affirmait en août dernier, à la veille de la rentrée politique, qu’avec une meilleure utilisation de ses services, Vaud pourrait économiser jusqu’à 250 millions de francs par an sans réduire les prestations. Le gouvernement vaudois a pris le temps de comparer les conclusions de l’institut Swiss Economics avec une évaluation indépendante menée par le Dr Riccardo Milani de la HES-SO Fribourg.
Et les conclusions sont formelles: 93% des dépenses sociales du canton reviennent directement aux bénéficiaires sous forme d’aides financières ou de prestations, et seuls 7% peuvent être attribués aux coûts de gestion et d’accompagnement, loin des ratios suggérés par la CVCI. Forte de ce constat, Rebecca Ruiz s’est rendue mardi matin sur le plateau de la RTS pour dénoncer une étude «mensongère», réclamant à la faîtière concernée son retrait de son site internet. Pour rappel, la faîtière des entrepreneurs estimait qu’en 2022, le total des paiements effectués aux bénéficiaires d’aide sociale au sens strict ne représentait que 38% des dépenses du domaine «aide sociale et asile», contre 62% pour Berne et 44% pour Zurich.
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Comme réponse à la crise écologique actuelle, le chercheur en biologie végétale Olivier Hamant promeut le grand cafouillage du vivant, plutôt que l’optimisation à tous crins. Il sera en conférence vendredi à Lausanne
Aller toujours plus vite, plus loin, plus haut, se dépasser et surtout dépasser les autres… Pour le biologiste français Olivier Hamant, notre société est obsédée par la performance. Or ce n’est pas ainsi que fonctionne le vivant, plutôt régi par la lenteur, la coopération, la diversité… Pourrait-on s’inspirer de ces notions pour faire face au changement climatique? Auteur de plusieurs ouvrages sur ce thème, le chercheur de l’Ecole normale supérieure de Lyon donnera plusieurs conférences en Suisse romande, dont la première vendredi 31 octobre dans le cadre du Festival des imaginaires écologiques Les Ecotopïales, organisé par l’Université de Lausanne.
Il y a «chaque année des millions de morts évitables» à cause de l’inaction des Etats en matière de lutte contre le réchauffement climatique, selon l’édition 2025 du Lancet Countdown, rédigé chaque année à partir de l’état général des connaissances scientifiques par une centaine de chercheurs internationaux
Les effets du changement climatique sur la santé continuent à s’aggraver dans le monde, avec des millions de morts à la clé, prévient mercredi un rapport de la revue médicale Lancet. Ses auteurs estiment que la chaleur tue plus de 500 000 personnes par an.
«Le changement climatique menace la santé à un niveau sans précédent», résume le Lancet Countdown, rédigé chaque année à partir de l’état général des connaissances scientifiques par une centaine de chercheurs internationaux coordonnés par l’University College London, en lien avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Ce message prolonge celui des précédentes éditions alors que les températures mondiales moyennes ne cessent d’augmenter, une tendance alimentée par l’usage d’énergies fossiles qui a franchi un nouveau record en 2024.
Le rapport, publié quelques semaines avant la COP 30 organisée au Brésil, énumère de nombreuses conséquences de ce réchauffement, dangereuses pour la santé: vagues de chaleur avec un poids particulièrement lourd pour les personnes âgées et les nouveau-nés, sécheresses mettant en danger l’alimentation de nombreuses personnes, pollution aérienne, feux de forêt…
Pour la première fois, le rapport propose des estimations précises de la mortalité liée à certains de ces phénomènes. Selon ses auteurs, une moyenne de 546 000 personnes sont mortes à cause de la chaleur chaque année entre 2012 et 2021, une nette hausse par rapport aux années 1990. La fumée des feux de forêt, elle, aurait causé 154 000 décès en 2024.
Plus largement, la pollution aérienne en extérieur et liée aux énergies fossiles a causé plus de 2,5 millions de décès en 2022, selon le rapport. Il y a «chaque année des millions de morts évitables» à cause de l’inaction des Etats en matière de lutte contre le réchauffement climatique, conclut-il.
Comme dans les précédentes éditions, les auteurs regrettent que les énergies fossiles restent fortement subventionnées par les Etats. Ce soutien correspond notamment aux aides publiques apportées par plusieurs pays européens à leur population pour réduire des factures d’énergie en forte hausse à cause de l’attaque russe en Ukraine.
Mais le rapport pointe un «retour en arrière» plus général au niveau des politiques publiques. Il évoque ainsi le recul de l’aide des pays riches au développement des plus pauvres, souvent essentielle pour l’adaptation au réchauffement climatique.
Si cette tendance s’explique notamment par des coupes drastiques par le président des Etats-Unis Donald Trump, elle est aussi le fait d’autres pays occidentaux, comme l’Allemagne ou la France.
Pour la première fois, une équipe de scientifiques de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne montre que l’on peut manipuler la mémoire de souris en ciblant une population précise de cellules et un seul gène
Qu’ils soient vrais ou faux, les souvenirs ne relèvent pas uniquement de la psychologie. Ils ont également un substrat physique dans notre cerveau, au niveau de certains neurones que l’on qualifie d’engrammes. Ces cellules fonctionnent en réseau, contiennent l’information d’un souvenir et sont réactivées quand nous nous en rappelons. Activés une première fois par l’apprentissage, les engrammes régulent la récupération de la mémoire et sont durables. Par exemple, quand nous apprenons à faire du vélo, notre cerveau crée un engramme moteur qui se réactivera des années plus tard, quand nous déciderons d’enfourcher de nouveau une bicyclette.
Au moment où nous acquérons un nouvel apprentissage, les engrammes sont soumis à l’épigénétique, un ensemble de mécanismes qui régule l’expression des gènes sans en modifier la séquence d’ADN. L’épigénétique agit comme un chef d’orchestre: elle décide quels gènes seront exprimés ou non, en l’occurrence ici chez les engrammes, dans le but de stabiliser ou de renforcer un souvenir. L’hypothèse qu’un seul gène pourrait réguler l’intensité de la mémorisation selon son état épigénétique a émergé dans la communauté scientifique depuis une dizaine d’années. Mais comment le prouver?
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Dans l'est de Cuba, les habitants ont entamé le déblayage des rues jonchées d'objets divers et d'arbres tombés à terre après le passage mercredi de l'ouragan Melissa. Ce dernier a causé la mort d'au moins 30 personnes avant son arrivée sur l'île, dont au moins 20 à Haïti, parmi elles 10 enfants
L’ouragan Melissa, plus puissant à toucher terre en 90 ans, a causé des «dégâts considérables» à Cuba, selon le président de l’île, et tué sur son passage au moins 20 personnes en Jamaïque, République dominicaine, à Panama et surtout Haïti où des recherches de disparus sont en cours. «La nuit a été très complexe», a déclaré le chef de l’État cubain Miguel Díaz-Canel sur son compte X, sans fournir plus de précisions concernant les dommages, mais en demandant aux Cubains «de rester bien à l’abri» en raison de l’ouragan toujours présent avec des vents très violents. Les rues de Santiago de Cuba, à l’est de l’île, sont inondées, jonchées de débris divers, des arbres sont à terre comme des poteaux électriques, constatent des journalistes de l’AFP sur place.
Dans un hôtel de la ville où des vitres se sont brisées et des plafonds se sont écroulés, l’équipe de l’AFP ne peut encore sortir en raison de la force des vents et des nombreux débris qui tourbillonnent, mais a pu constater que beaucoup de maisons aux alentours sont inondées en raison de l’intensité des pluies accompagnant l’ouragan. La tempête évolue actuellement entre les catégories 3 et 5, la plus élevée sur l’échelle de Saffir-Simpson, avec des vents dépassant encore mercredi les 200 kilomètres heure, selon le Centre national américain des ouragans (NHC). Dans son dernier bulletin, le NHC prévoit que le centre de Melissa devrait ce matin se déplacer au large de la côte est de Cuba, traverser le sud-est ou le centre des Bahamas plus tard dans la journée, puis passer près ou à l’ouest des Bermudes jeudi soir et dans la nuit de jeudi à vendredi.
Avant de toucher Cuba, Melissa a touché de plein fouet la Jamaïque mardi, atteignant le record de 1935 de l’ouragan le plus intense au moment de toucher terre, selon une analyse AFP des données météorologiques de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA). Le record est détenu depuis 90 ans par l’ouragan Labor Day, qui a dévasté l’archipel des Keys, en Floride (sud-est des Etats-Unis), en 1935 avec des vents approchant également 300 km/h et une pression atmosphérique minimale de 892 millibars.
En Jamaïque, arbres et clôtures ont été abattus, les routes défoncées. Trois personnes sont mortes. Mais c’est sur l’île d’Hipaniola, partagée entre Haïti et la République dominicaine, que le bilan est pour l’heure le plus lourd, avec au moins vingt morts dans la partie haïtienne et un mort dans la partie dominicaine.
La rivière La Digue, dans la localité côtière de Petit-Goâve (sud), a débordé et au moins vingt personnes ont été emportées, selon le maire de la ville et le directeur général d’un hôpital local. Trois morts sont également à déplorer au Panama.
En Jamaïque, selon Desmond McKenzie, ministre des collectivités locales, «plus de 530 000 Jamaïcains […] sont privés d’électricité. Des travaux sont en cours pour rétablir notre service et donner la priorité aux […] hôpitaux, stations de pompage et stations de traitement des eaux».
Saint Elizabeth, paroisse du sud-ouest de l’île, peuplée par 150 000 personnes et «grenier à blé» de la Jamaïque, a été submergée. Les dégâts y «sont considérables […], toute la Jamaïque a subi les effets dévastateurs de Melissa», a ajouté le ministre. Plusieurs hôpitaux ont été endommagés. Le Royaume-Uni va fournir une aide financière d’urgence de 2,5 millions de livres (2,6 millions de francs) au pays, a indiqué mercredi le Ministère des affaires étrangères.
A Cuba, les autorités ont fait état de 735 000 personnes évacuées, notamment dans les provinces orientales de Santiago de Cuba, Holguín et Guantánamo où la fermeture des écoles, commerces et administrations a été ordonnée. «Nous avons acheté du pain, des spaghettis, de la viande hachée. Ce cyclone est sérieux, mais nous allons nous en sortir», a assuré à l’AFP Graciela Lamaison, à Santiago de Cuba. «Une maison s’est effondrée à Mariana de la Torre, mon Dieu, je vous en prie», a pour sa part écrit un habitant de Santiago, la deuxième ville de l’île, sur Facebook. «Nous sommes tous en train d’être inondés», a alerté une autre habitante de la ville.
À El Cobre, (Santiago de Cuba), les secours tentaient de secourir 17 personnes bloquées par la montée des eaux et un glissement de terrain, ont indiqué les médias d’État. Selon le site d’information officiel Cubadebate, «les eaux descendent en emportant tout sur leur passage» dans la chaîne montagneuse de la Sierra Maestra. Dans plusieurs autres communautés de la région, de vastes zones de basse altitude «sont inondées, mais l’obscurité et les limitations de mouvement empêchent de déterminer s’il y a des pertes».
CHRONIQUE. Depuis un millénaire, animaux domestiques et sauvages suivent des chemins opposés concernant l’évolution de leur taille corporelle. En cause: les activités humaines, selon une étude de bioarchéologie publiée dans la revue scientifique «Proceedings of the National Academy of Sciences»
Pas moins de 81 211 mesures d’ossements animaux, originaires de 311 sites archéologiques au sud de la France, ont été compilées pour cette étude. C’est en combinant ces mesures à des données paléoenvironnementales, paléoclimatiques, et des indicateurs d’activités humaines que les scientifiques de l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier ont pu retracer l’évolution de la taille corporelle des animaux sur huit millénaires!
L’équipe de bioarchéologues souhaitait comparer les espèces domestiquées (moutons, chèvres, cochons, poules, vaches) aux sauvages (cerfs élaphes, renards roux, lapins européens, lièvres bruns). Et 8000 ans, cela coïncide avec l’arrivée des premières sociétés d’éleveurs dans cette région méditerranéenne.
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Le Contrôle fédéral des finances se penche une nouvelle fois sur le système de santé. C’est au tour des pharmaciens d’être audités, mais le rapport publié ce mercredi demeure inachevé
La rémunération des médecins questionne régulièrement et fait parfois l’objet d’enquêtes retentissantes. Celle des pharmaciens beaucoup moins. Pourtant, la remise de médicaments aux patients à charge de l’assurance obligatoire des soins (AOS) coûte cher au système de santé. Le Contrôle fédéral des finances (CDF) évalue ainsi les sommes en jeu: «Les quelque 1800 pharmacies de Suisse génèrent une bonne moitié du chiffre d’affaires du pays lié aux médicaments. Celui-ci avoisine 10 milliards de francs, dont une partie est couverte par l’AOS. En 2022, les pharmacies ont facturé près de 3,9 milliards de francs aux assurances maladie pour des médicaments.» Un montant qui représente 11,3% des coûts de l’assurance de base.
Dans ce contexte, le Contrôle fédéral des finances a voulu évaluer «si le tarif appliqué à charge de l’AOS est approprié et déploie les effets escomptés». L’audit a été lancé alors que la branche était en train de se doter de la cinquième version de sa convention tarifaire, baptisée «RBP» pour rémunération basée sur les prestations. Cette dernière a été approuvée ce mercredi par le Conseil fédéral.
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Immersion dans les bulles d’une BD où l’autrice raconte comment le crabe a fait irruption dans sa poitrine et dans son existence, à 40 ans. Un album plein de sève
Autrice de livres pour enfants, et notamment de l’ouvrage au rayonnement colossal Poisson Fesse, Magali Le Huche fait parfois des incursions en bande dessinée adulte. Comme avec Nowhere Girl, qui relate sa phobie scolaire à l’entrée au collège et sa passion pour les Beatles. Une BD plébiscitée par les adultes et les enfants. Dans Punk à Sein, son nouvel album paru en septembre aux Editions Dargaud, elle raconte son cancer du sein, de l’annonce du diagnostic, le 13 septembre 2018, au dernier rendez-vous en décembre 2024.
Peu avant ses 40 ans, alors qu’elle planche sur Nowhere girl, Magali remarque une bosse sur son sein. S’ensuivent une mammographie et une échographie. Magali se représente allongée sur la table d’examen, puis absorbée tout entière par l’écran de la machine et atterrissant dans son sein. Elle y trouve sa mamie décédée un an auparavant. S’engage alors un dialogue surréaliste où Magali refuse d’être comparée à celle qui, ayant eu un cancer au même âge, portait une chaussette dans son soutien-gorge à la place du disparu.
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Selon une étude britannique, un ouragan pareil à celui qui a ravagé les Caraïbes est devenu quatre fois plus probable en raison du changement climatique causé par l’homme
L’ouragan Melissa, le pire à toucher la Jamaïque depuis le début des relevés météorologiques, a été rendu quatre fois plus probable en raison du changement climatique causé par l’homme, selon une étude publiée mercredi. La tempête tropicale, évoluant entre les catégories 3 et 5, a provoqué des dégâts «catastrophiques» selon les autorités jamaïcaines. Melissa, qui se trouve au large des côtes est de Cuba et prend la direction des Bahamas, a ravagé les Caraïbes faisant au moins 30 morts, dont 20 à Haïti.
Le réchauffement climatique, causé principalement par la combustion de combustibles fossiles, a augmenté à la fois la probabilité et l’intensité de cet ouragan, selon l’étude menée par des scientifiques de l’Imperial College de Londres. «Le changement climatique causé par l’homme a clairement rendu l’ouragan Melissa plus puissant et plus destructeur», affirme Ralf Toumi, qui a dirigé l’étude.
«Ces tempêtes vont faire encore plus de dégâts à l’avenir si nous continuons à réchauffer la planète en brûlant des combustibles fossiles», explique le professeur, à la tête du Grantham Institute, spécialisé dans le changement climatique, au sein de l’Imperial College. Selon lui, «la capacité des pays à se préparer et à s’adapter a ses limites». Si s’adapter au changement climatique est «essentiel», souligne-t-il, «les émissions de gaz à effet de serre doivent aussi cesser».
En cartographiant des millions de trajectoires théoriques de tempêtes dans différentes conditions climatiques, son équipe a découvert que dans un monde moins réchauffé, un ouragan comme Melissa toucherait terre en Jamaïque environ tous les 8100 ans. Dans les conditions actuelles, ce chiffre est désormais tombé à 1700 années.
Le monde s’est réchauffé d’environ 1,3 degré par rapport à l’ère préindustrielle, ce qui est dangereusement proche de la limite de 1,5 degré à ne pas dépasser pour, selon les scientifiques, éviter les effets les plus destructeurs du changement climatique. Et même si une tempête aussi féroce que Melissa se produisait dans un monde sans changement climatique, elle serait de moindre intensité, selon l’étude: le réchauffement augmente la vitesse des vents de 19 kilomètres par heure.
L'ouragan Melissa se dirige vers les Bermudes, jeudi soir, avec des vents de 165 km/h. A Haïti, pas directement touchée par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes ont été tuées, quand 19 sont mortes en Jamaïque
Dopé par le changement climatique mais désormais affaibli, l'ouragan Melissa arrive jeudi soir aux Bermudes après son passage destructeur en Jamaïque, à Cuba et à Haïti. Il a tué au moins 30 personnes dans ce dernier pays et 19 en Jamaïque − selon la ministre de l'Information Dana Morris Dixon.
«Les conditions aux Bermudes vont se détériorer rapidement ce soir», indique dans son dernier point le centre national américain des ouragans (NHC), qui fait état de vents mesurés à 165 km/h. L'alerte a été levée aux Bahamas.
Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan Melissa plus puissant et plus destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.
A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon un nouveau bilan communiqué jeudi par les autorités locales. L'essentiel des décès, 23, ont été provoqués par la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.
Depuis mercredi, Cuba nettoie ses rues inondées et jonchées de débris. A Santiago de Cuba, la deuxième ville du pays, des pans de maisons se sont effondrés et des toits de tôle n'ont pas résisté. La ville est sans électricité, de nombreux poteaux gisent au sol. Le président cubain Miguel Diaz-Canel a indiqué que l'ouragan avait causé des «dégâts considérables», sans faire de victime.
L'ouragan Melissa a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.
«Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie», a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. «Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant», a-t-il ajouté, évoquant un million de personnes touchées, sur une île de 2,8 millions d'habitants.
«Il y a eu des victimes et nous nous attendons, au vu de nos informations, à ce qu'il y en ait d'autres», s'est borné à dire jeudi le ministre jamaïcain des collectivités locales, Desmond McKenzie. Nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités, pour montrer à quel point les infrastructures ont été endommagées, dans l'ouest surtout. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.
Initialement validé par l’Etat de Genève, le projet qui doit sortir de terre à Thônex fait l’objet de nombreuses critiques sur son financement et l’utilité discutable de certaines infrastructures envisagées. La présidente lève partiellement les interrogations sur les mécènes
«Le Bioparc pensait avoir un boulevard, il s’est retrouvé face à un mur.» Ainsi s’est exprimée la députée du Centre Christina Meissner, devant le Grand Conseil genevois au début du mois d’octobre. L’élue est aussi présidente de la fondation Bioparc, qui secourt et accueille des animaux en danger. A l’étroit sur son site vétuste de Bellevue, l’institution estimait avoir obtenu le feu vert de l’Etat de Genève pour déménager sur une surface de 3,6 hectares, à Thônex, non loin de l’hôpital psychiatrique de Belle-Idée, lorsque le Conseil d’Etat a validé un Masterplan en février dernier – c’est le «boulevard».
Depuis, les choses se sont corsées et Christina Meissner l’impute au «mur», à savoir le honni Antonio Hodgers, démissionnaire, remplacé dès ce vendredi 31 octobre par le nouveau magistrat vert, Nicolas Walder, que le Bioparc espère plus conciliant. La fondation place tant d’espoirs dans ce changement à la tête du Département du territoire (DT) qu’elle s’apprête à lui délivrer, en guise de bienvenue, une pétition forte de plus de 20 000 signatures pour sauver «le Bioparc maintenant». Dans l’argumentaire figure cette question: «Le conseiller d’Etat Antonio Hodgers veut-il tuer le Bioparc avant son départ?» Le DT n’a pas voulu commenter.
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ANALYSE. Les infrastructures hydroélectriques seront à l’avenir amenées à également jouer un rôle dans la gestion des eaux, qui manqueront l’été ou au contraire déborderont davantage. Mais pour cela, il faut fixer un cadre, qui manque cruellement aujourd’hui
C’est un sujet qui commence à faire des vagues en Suisse au moment où de nombreuses concessions hydrauliques arrivent à échéance et où l’impact de la fonte des glaciers se fait sentir. Les barrages, ces piliers du mix électrique, ne doivent plus uniquement fabriquer de l’énergie mais aussi remplir d’autres tâches, toujours plus essentielles.
Les centrales à accumulation ont produit 36% de l’électricité en Suisse en 2024. Tout indique que l’énergie restera leur principale raison d’être ces prochaines décennies, d’autant plus qu’elles jouent un rôle de batterie, à l’heure des intermittentes, et qu’elles répondent à l’appel l’hiver, quand l’électricité manque.
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La centrale solaire de Madrisa Solar, implantée sur la commune de Klosters, à 2000 m d’altitude, a récemment été raccordée au réseau. Soutenu par le programme national Solar Express, le projet marque un tournant dans la production hivernale d’électricité renouvelable
A 2000 m d’altitude, au-dessus de la commune de Klosters, dans la vallée grisonne du Prättigau, de l’énergie solaire est produite. Celle-ci est générée par Madrisa Solar, la première centrale solaire alpine raccordée au réseau dans le cadre du projet Solar Express. Approuvé en 2022, ce programme national vise à promouvoir la construction de grands parcs solaires dans les régions alpines afin d’augmenter la production d’énergie solaire, notamment en hiver.
Jusqu’à présent, 500 panneaux solaires ont été fixés au sol et 3000 modules bifaciaux ont été installés au-dessus de Klosters. La mise en service complète est prévue d’ici à la fin 2027. Une fois achevée, la centrale solaire produira 17 GWh d’électricité par an, dont plus de 40% seront générés en hiver. Les Etablissements électriques du canton de Zurich (EKZ), la commune de Klosters et l’entreprise énergétique grisonne Repower détiennent chacun un tiers des parts de Madrisa Solar SA. L’investissement total s’élève à 70 millions de francs.
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Le 14 novembre prochain, le Français Christophe Salomon recevra l’un des quatre prix 2025 de la Fondation internationale Prix Balzan, basée à Zurich et Milan. Il est récompensé pour ses travaux pionniers dans le domaine des atomes ultra-froids, qui ont permis de fabriquer des horloges atomiques ayant révolutionné la mesure du temps
Un maître des horloges. C’est ainsi que l’on peut résumer la remarquable carrière de Christophe Salomon, chercheur émérite au Laboratoire Kastler Brossel (LKB) de l’Ecole normale supérieure, à Paris. Le physicien reçoit le Prix Balzan alors que son rêve d’installer une horloge à atomes ultra-froids dans l’espace se concrétise, après vingt-cinq ans d’efforts: l’horloge Pharao, en orbite à bord de la Station spatiale internationale (ISS) depuis avril dernier, s’apprête à démarrer un ambitieux programme scientifique. L’instrument ne dérive que d’une seconde tous les 300 millions d’années. Bien mieux que les montres à quartz qui dévient d’autant en quelques jours ou quelques mois.
L’ouragan Melissa «s’éloignait rapidement» des Bermudes tôt vendredi matin, après avoir fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, ont déclaré les autorités
La violente tempête Melissa a dévasté les îles des Caraïbes, mais devrait se transformer en «cyclone extra-tropical» dans le courant de la journée, a indiqué le Centre national des ouragans (NHC) dans son dernier bulletin. Les inondations devraient s’atténuer aux Bahamas, mais les eaux pourraient rester élevées à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine, selon la même source. Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées… L’heure est à l’évaluation des dégâts. Et l’aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées.
Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l’ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu’il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l’échelle Saffir-Simpson, avec des vents d’environ 300 km/h. «Le bilan confirmé est désormais de 19 morts» dont neuf à l’extrémité ouest de l’île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l’Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux. De nombreux habitants n’ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L’armée jamaïcaine s’emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.
«Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d’énergie», a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l’ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. «Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant».
A Haïti, pas directement touché par l’ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d’une rivière dans le sud-ouest du pays. A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques. A El Cobre, dans le sud-ouest de l’île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s’est envolé s’efforcent de réparer avec l’aide d’amis et de voisins, a constaté l’AFP.
Melissa «nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés», a déclaré à l’AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d’El Cobre. «Nous traversions déjà d’énormes difficultés. Maintenant, évidemment, notre situation est bien pire.» Quelque 735 000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.
L’aide promise à l’international s’achemine dans la zone dévastée. Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d’État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.
Le secrétaire d’État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain. Le Venezuela a envoyé 26 000 tonnes d’aide humanitaire à son allié cubain. Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi «trois avions d’aide humanitaire en Jamaïque» avec «plus de 300 secouristes» et «50 tonnes» de produits vitaux.
Kits de première nécessité, unités de traitement de l’eau: la France prévoit de livrer «dans les prochains jours» par voie maritime une cargaison d’aide humanitaire d’urgence en Jamaïque, selon le Ministère des affaires étrangères.
Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d’urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d’euros) pour les pays touchés.
Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l’ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l’Imperial College de Londres. «Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l’urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz», a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l’ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s’ouvre dans quelques jours au Brésil.
Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons) les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d’experts du climat mandatés par l’ONU, le Giec.
Projet faramineux financé par le gouvernement des talibans, le canal de Qosh Tepa, alimenté par le fleuve Amou-Daria, vise à lutter contre l’insécurité alimentaire aggravée par le changement climatique. Il suscite un immense espoir mais aussi des craintes
Les visages boucanés d’Hamidullah et de ses cousins se penchent, concentrés, sur leurs pioches ou leurs pelles qui travaillent la boue fraîche, ensuite amassée et sculptée en petits tas. L’un d’entre eux pétrit la gadoue de ses pieds, tandis que les autres s’attellent à solidifier les murs. Le bêlement strident d’un âne ne les fait guère sursauter, occupés par leur besogne. Au loin, les maisons de couleur ocre se confondent avec le sol terreux et aride du district de Dawlat Abad, dans la province de Balkh au nord de l’Afghanistan, où se trouve le village Qarshi Gak.
Le groupe d’hommes, aux traits juvéniles, s’emploie au paksha, une technique de construction traditionnelle, composante des habitats vernaculaires. «Deux de mes frères, partis en Turquie il y a une dizaine d’années, vont peut-être revenir, souffle Hamidullah, dans un dari hésitant, sa langue maternelle étant l’ouzbek. On leur construit quelque chose pour qu’ils puissent s’installer.» Comme des milliers d’autres, une partie de la famille d’Hamidullah a émigré, éreintée par la sécheresse qui prive cette population rurale de récoltes et de ressources économiques. Désormais, ses deux frères envisagent de rentrer, motivés par la fin des travaux du canal de Qosh Tepa, fourni par la rivière Amou-Daria.
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Le dossier électronique offre à la patiente ou au patient un accès autonome et sécurisé à ses données de santé. Il lui permet de mieux suivre son parcours et d’améliorer la coordination entre ses professionnelles et professionnels de santé
Le dossier électronique du patient (DEP) permet à chaque personne d’accéder, en un seul endroit, aux documents de santé établis par ses différents professionnelles et professionnels de santé. Après une hospitalisation ou une consultation dans un hôpital de Suisse occidentale, les rapports correspondants sont automatiquement publiés dans le DEP. La patiente ou le patient peut les consulter en toute sécurité sur la plateforme cara.ch, puis choisir de les partager, s’il le souhaite, avec d’autres professionnels de santé.
A titre d’exemple, un patient adressé à un cardiologue à l’hôpital reçoit automatiquement le rapport de sa consultation dans son DEP. Il peut non seulement en prendre connaissance, mais aussi y donner accès à son médecin traitant ou à son pneumologue s’ils sont également inscrits sur la plateforme. De cette manière, le patient et toutes les personnes qui le suivent disposent des mêmes informations actualisées sur son état de santé. Le patient n’a plus besoin de s’assurer de la transmission des informations d’un médecin à un autre. La coordination des soins se voit facilitée et optimisée. En accédant facilement aux résultats sanguins réalisés récemment par le cardiologue, le médecin traitant n’a pas besoin de prescrire les mêmes analyses une seconde fois. Le patient évite ainsi des examens en double, parfois contraignants et coûteux.
La patiente ou le patient est propriétaire de son DEP, il gère ses documents et avec qui il souhaite les partager. Il peut également déposer ses propres documents tels que ses directives anticipées, sa fiche d’urgence ou une carte de donneur d’organes par exemple. Le patient détermine le niveau de confidentialité de chaque document ainsi que les droits d’accès de chaque professionnel de santé. Un journal de bord consignant toutes les actions dans le DEP garantit une parfaite maîtrise de la protection des données et toute consultation abusive des documents d’un patient peut être punie pénalement. En effet, le DEP est régi par une loi fédérale qui impose des exigences très élevées en termes de sécurité de l’information et de protection des données. Pour être conforme à cette loi, CARA doit démontrer annuellement qu’elle respecte les critères techniques et organisationnels de certification, qui en comptent plus de 400, dont plus d’une centaine concernent la sécurité et la protection des données. La loi garantit notamment que les documents sont stockés de manière chiffrée, redondante et exclusivement en Suisse.
Le DEP facilite non seulement la gestion de sa propre santé, mais aussi celle de ses proches. Par exemple, il est possible de gérer le dossier électronique d’un parent âgé, offrant ainsi un accès simplifié à ses documents médicaux et allégeant le rôle de proche aidant. Les parents peuvent également ouvrir un DEP pour leur enfant mineur afin de suivre plus facilement son parcours de santé et de constituer son historique médical. Centraliser l’ensemble de ses informations sur une plateforme hautement sécurisée constitue un véritable atout, qui l’accompagnera ensuite à l’âge adulte.
Eos gère le DEP CARA de sa fille
Ma fille est née avec une maladie rare. Elle est suivie dans plusieurs institutions et, grâce au dossier électronique du patient (DEP), nous pouvons mieux centraliser les documents établis par ses différents spécialistes et améliorer ainsi notre organisation.
Il y a quelques mois, nous avons rencontré le généticien de ma fille, qui nous a proposé de faire une biopsie. Je lui ai répondu que dans son DEP il y avait déjà la biopsie réalisée il y a huit ans. Il a ainsi pu retrouver les résultats publiés par un autre spécialiste, ce qui nous a évité une nouvelle biopsie ainsi que tous les examens invasifs et traitements lourds qui l’accompagnent. De plus, le DEP nous aide vraiment à mieux comprendre sa maladie. Le fait de pouvoir consulter ces documents avant les rendez-vous avec les spécialistes nous permet d’avoir de meilleures discussions, des questions plus pertinentes et des réponses plus claires.
Et puis, je pense à l’avenir. Pour ma fille, ce sera très pratique quand elle sera adulte. Elle aura un accès sécurisé et centralisé à son DEP et donc à son historique médical, ce qui lui permettra à son tour de mieux gérer sa santé.
Alain utilise le DEP CARA
J’ai mon dossier électronique CARA depuis le début et j’en suis très content. Le fait d’avoir un DEP m’a permis notamment de raccourcir un séjour hospitalier. En effet, le médecin du CHUV a pu avoir accès à mon DEP et a pu lire les résultats de la coronographie effectuée six mois avant chez mon cardiologue. Grâce à cela, il a estimé que je n’avais pas besoin d’attendre et m’a laissé sortir trois jours plus tôt que ce qui était prévu.
Ce que j’apprécie également avec le DEP, c’est d’accéder facilement à mes données de santé. J’ai appris, par intérêt, à comprendre les abréviations médicales et à suivre ainsi l’évolution de mes analyses sanguines. Lorsque j’arrive en consultation, je peux demander pourquoi tel ou tel taux a augmenté et avoir de bons échanges avec mon médecin, j’ai le sentiment d’établir un véritable partenariat avec lui pour le suivi de ma santé, et cela me paraît essentiel.
Le dossier électronique doit être ouvert volontairement par la personne, il est entièrement gratuit. Il est possible de le faire entièrement en ligne sur www.cara.ch.
Il est également possible de se rendre dans l’un des 16 guichets CARA pour une ouverture accompagnée et gratuite (liste ci-dessous).
Prenez rendez-vous sur www.cara.ch
La schizophrénie alimente encore peurs et fantasmes. Le psychologue français se livre à un travail de clarification alors qu’un de ses ouvrages sur le sujet reparaît en poche
A l’occasion de la réédition en poche de La schizophrénie. Mieux comprendre la maladie et mieux aider la personne (Ed. Odile Jacob), le psychologue Jean-Louis Monestès revient sur un trouble encore méconnu et souvent fantasmé. De la définition du mot «schizophrénie» à la réalité vécue par les patients, celui qui enseigne aussi la psychologie clinique à l’Université Grenoble Alpes appelle à dépasser les clichés et à poursuivre le travail de déstigmatisation.
Le Temps: Plus de quinze ans après la première édition de votre ouvrage, qu’est-ce qui a changé dans la compréhension ou la prise en charge de ce trouble?
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Alors que les cours de l’or atteignent des niveaux record, la convention protégeant humains et environnement contre les effets toxiques du mercure utilisé illégalement pour produire ce métal précieux est sous pression. A Genève, une réunion internationale discutera des moyens de freiner son commerce
Début octobre, la Communauté andine, un bloc d’Etats sud-américains, jugeait que le Pérou n’avait pas réussi à lutter contre l’exploitation aurifère illégale et le trafic de mercure. Elle donnait ainsi raison à une plainte déposée par des communautés autochtones amazoniennes qui affirmaient être empoisonnées par cette substance toxique. Lima s’est vu accorder un délai de vingt jours pour agir et a reçu l’ordre de réformer ses lois, notamment en mettant fin à un registre qui permettait aux mineurs illégaux d’éviter des poursuites pénales, et en confisquant leurs machines.
Mais le président péruvien – qui n'avait pas fondamentalement intérêt à changer le système en vigueur – a ensuite été destitué. Et le président du Congrès, José Jeri, quant à lui favorable à une législation autorisant l’exploitation minière illégale, a prêté serment. La Communauté andine a averti le Pérou que le non-respect de ses obligations pourrait entraîner le renvoi de l’affaire devant la Cour de justice de la région, avec le risque de sanctions commerciales. Pendant ce temps, les populations autochtones ont bloqué les cours d’eau afin de forcer l’Etat à réagir.
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La résistance aux antibiotiques est un problème connu, mais qui s’aggrave. En Suisse, seulement la moitié des hôpitaux ont mis en place un programme complet pour lutter contre cette menace. Reportage à l’Hôpital universitaire de Bâle, pionnier dans le domaine
L’unité de soins intensifs de l’Hôpital universitaire de Bâle accueille de nombreux malades graves ce lundi. Les équipes soignantes se pressent autour des patients fragiles. Les bips et les sons des machines rythment l’activité des équipes. C’est là qu’un patient instable a été admis dans la nuit. Son état général se détériore et ses difficultés respiratoires s’aggravent. Le diagnostic, une pneumonie, a imposé l’administration d’un antibiotique à large spectre. Les résultats de laboratoire viennent de tomber: le responsable de l’infection est une bactérie Escherichia coli. Un autre cas est également discuté: une personne de 37 ans, hospitalisée depuis une semaine à cause d’une crise cardiaque, a été transférée dans l’unité de soins intensifs. En cause, une infection due à un staphylocoque transmis par un cathéter.
Tous les jours, l’équipe interdisciplinaire autour de la professeure Nina Khanna, médecin-cheffe en infectiologie clinique à l’Hôpital universitaire de Bâle, effectue une visite dans cette unité de grands malades pour discuter des cas sous antibiothérapie. Un protocole routinier qui vise à évaluer l’utilisation appropriée d’antibiotiques à l’hôpital.
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In 2008, when banning same-sex marriage in California was put on the ballot, Kate Elsley's commute changed. Seeing signs supporting the ban became a reminder of what she might not be able to do.
Along Lebanon's border, Israel has continued demolitions and attacks despite a ceasefire in the country's war with Hezbollah last year.
Akita Prefecture has Japan's most aged population, lowest birthrate and fastest declining population. Rigid gender roles are prompting young women to leave rural areas like this for opportunities elsewhere.
The war involving the paramilitary Rapid Support Forces has created the world's largest humanitarian disaster, a leading hunger agency says. The major city of el-Fasher has been particularly hard-hit.
The Spanish singer Rosalía talks about her new album 'Lux,' a head-spinning, epic album that features classical music, opera and the artist singing in 13 languages.
One of the biggest mergers of the year, worth $49 billion, comes just weeks after the Trump administration linked the common painkiller to autism, which the company is fighting.
A new lawsuit argues the latest changes to Public Service Loan Forgiveness could exclude public servants whose organizations have resisted President Trump's policies.
About 1 in 8 U.S. residents get an average of $187 a month per person in the food assistance known as SNAP. For the first time, the Trump administration stopped the payments due at the beginning of the month.
Tanzanian President Samia Suluhu Hassan sworn in for a second term amid disputed 98% win, deadly protests, and an information blackout.
The filmmaker has two new movies out: Nouvelle Vague is an homage to director Jean-Luc Godard, and Blue Moon centers on lyricist Lorenz Hart, the former creative partner of Richard Rodgers.
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