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Sur LinkedIn, porter la moustache (ou être un homme) pourrait offrir plus de visibilité [ElseNews]

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Sur LinkedIn, porter la moustache (ou être un homme) pourrait offrir plus de visibilité

Jean-Michel est un homme, porte une moustache et… est jusqu’à deux fois plus visible sur les réseaux sociaux que ses collègues féminines. Et Jean-Michel n’est pas le seul : selon de nombreuses internautes, les profils masculins seraient davantage visibles et mis en avant par les algorithmes sur Internet. Si bien que sur LinkedIn, les femmes griment leur profil au masculin pour dénoncer cette inégalité.
Il y a déjà un mois, des utilisatrices, principalement anglo-saxonnes, ont commencé à remarquer que les profils d’homme semblaient recevoir davantage d’interactions. Pour le vérifier, certaines ont changé leur nom, remplacé leur pronom « elle » par « il », ou réécrit certains de leurs posts ou même changé leurs photos de profil. Et beaucoup assurent que la recette fonctionne.
Faux nom, fausse moustache, vrai problème
En France, la tendance prend depuis la semaine dernière, et plus particulièrement depuis lundi. Plusieurs médias, dont l’AFP et France 24, ont mis en lumière ce phénomène, enjoignant des personnalités francophones à rejoindre le mouvement. « On travaille à aider les femmes dans leurs étapes de carrière, donc ça nous a parlé », raconte Kaouthar Projette, cofondatrice de l’organisme de coaching Club de pouvoir, rebaptisée “Jean-Michel” sur LinkedIn. Avec son associée, Elise Bordet, elles sont parmi les premiers gros comptes francophones du réseau professionnel à avoir repris le mouvement.
Elles ont vite été suivies par d’autres. Les participantes changent donc leur prénom, postent une photo d’elle avec une fausse moustache et interpellent Fabienne Arata-Camps, la directrice générale de LinkedIn France. « Normalement, LinkedIn prône l’inclusion, la bienveillance, relève l’humoriste Lucie Carbone. Voir que, à l’épreuve du test, les personnes qui changeaint leurs paramètres pour se faire passer pour un homme avaient plus de visibilité, ça m’a choqué. Il fallait que j’amène ce sujet, à la mesure de ma communauté. »
« A communauté égale, les femmes ont moins de visibilité que les hommes »
Les deux femmes interrogées ont déjà eu la sensation que leur contenu n’était pas autant mis en avant que celui de leurs homologues masculins. « J’ai pu avoir cette sensation, mais c’est difficile à prouver et je n’ai pas envie de tomber dans la paranoïa, souffle Lucie Carbone. Mais j’ai déjà vu des vidéos plagiées à partir des miennes, par un homme, avoir bien plus de vues. » « LikedIn a déjà banni mon compte après un post sur le cyberharcèlement, témoigne de son côté Kaouthar Projette. Même après l’avoir récupéré, j’ai quatre fois moins de visibilité qu’avant. Pour moi, il y a un phénomène d’invisibilisation. »
« A niveau de communauté égal, les femmes que j’accompagne ont moins de visibilité que les hommes, confirme Benjamin Roux, expert réseaux sociaux pour le groupe de communication Oxygen. Et même dans mon propre fil LinkedIn, je vois davantage d’hommes. » Selon lui, cela s’explique en partie parce que les hommes ont moins de retenue que les femmes à poster, commenter et se mettre en avant sur le réseau, ce qui facilite leur mise en avant.
Les algorithmes reproduisent les inégalités
Changer son nom sur LinkedIn pourra-t-il résoudre cette inégalité ? La journaliste de l’AFP a fait le test elle-même. Et les données analytiques de LinkedIn ont révélé que la portée de plusieurs de ses publications avait augmenté une fois « déguisée » en homme par rapport à la semaine précédente, enregistrant des milliers de clics supplémentaires. Une personne interrogée par l’agence de presse considère que sa visibilité a augmenté de 244 % grâce à cette manoeuvre. « Pour booster ma visibilité, je viens de me mettre une fausse moustache virtuelle. Résultat ? + 421 % d’impressions en vingt-quatre heures », constate aussi la consultante Pascual Osma.
Les premiers tests en France ne sont pas aussi concluants, mais montrent quand même une différence. « Pour un lundi matin, mon post sur le sujet a eu beaucoup de réactions, même si c’est difficile de donner une réponse sur un temps aussi court », relève Lucie Carbone. Plus largement, Benjamin Roux préconise de ne pas se cacher. « Toute bonne action peut être mise en avant, d’autant plus à l’heure des contenus par IA qui trompent les algorithmes, explique-t-il. Pour émerger, il faut allier régularité des publications et entraide entre collaboratrices. »
Dans tous les cas, l’important est surtout d’attirer l’attention sur ce phénomène. « Comprendre où se jouent les inégalités, ça permet d’avoir une stratégie de contre-attaque ou de défense, insiste Kaouthar Projette. On exhorte les gens à en parler et à s’allier, cela crée un contre-pouvoir. »
Contacté par l’AFP, LinkedIn a répondu que « ses algorithmes n’utilisent pas le genre comme critère de classement, et le fait de changer de genre sur votre profil n’a aucune incidence sur la façon dont votre contenu apparaît dans les résultats de recherche ou le fil d’actualité ». Si la plateforme n’a pas été sciemment codée pour invisibiliser les femmes, il n’est pas impossible qu’il exacerbe les biais des utilisateurs. « C’est l’illustration publique et anecdotique de quelque chose de plus large, défend la cofondatrice du Club de pouvoir. Les femmes nagent à contre-courant et il faut changer le courant. » D’autant que les algorithmes ont un impact transversal et toujours plus important sur nos vies. « On est dépendant de ces plateformes pour s’informer, trouver un emploi, donc c’est important de savoir comment elles fonctionnent, conclut Lucie Carbone. Et un réseau social devrait s’aligner sur les valeurs qu’il promeut. » A défaut d’être plus visibles, les femmes restent au moins aussi déterminées que les hommes.
https://www.20minutes.fr/high-tech/by-the-web/4190348-20251210-linkedin-porter-moustache-etre-homme-pourrait-offrir-plus-visibilite

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