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Immobilier : l'immo-anxiété, ce mal qui vous empêche de quitter votre location
D'après un sondage réalisé sous l'égide du Groupe Notariat Services, plus de 6 Français sur 10 répondent que l'achat immobilier est source d'angoisse. Un frein plus prégnant que le coût d'acquisition. Portrait des immo-anxieux.

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D'après un sondage réalisé en septembre par Notariat Services, 67 % des 1.620 internautes interrogés déclarent être anxieux à l'idée d'acheter un logement.
D'après un sondage réalisé en septembre par Notariat Services, 67 % des 1.620 internautes interrogés déclarent être anxieux à l'idée d'acheter un logement. (iStock)
Par Marie-Eve Frénay

Publié le 11 oct. 2025 à 08:15
« Pour conserver ma liberté, je ne veux pas acheter. Je me surnomme le locataire perpétuel ». Comme William, quarantenaire tout juste arrivé à Rennes, de nombreux Français refusent de devenir propriétaires de leur logement. Plutôt que de retenir la sécurité et la joie de prendre pleinement possession de son lieu de vie, l'achat immobilier est pour eux une source de contrainte, de dépendance voire d'anxiété.

Loin d'être un sentiment isolé, l'immo-anxiété serait au contraire un mal plutôt commun à en croire une récente étude diligentée par Notariat Services, qui gère le portail d'annonces immobilières des notaires Immonot. D'après ce sondage réalisé en septembre, 67 % des 1.620 internautes interrogés déclarent être anxieux quand ils doivent se mettre en quête d'un logement à acheter. Pour 5 %, cette perspective les empêche même de trouver le sommeil.

Peur de faire le mauvais choix
A l'origine de cette angoisse, se trouve la peur de se tromper. Cette crainte, qui arrive à la première place, est citée par 31 % des personnes sondées. Les vices cachés découverts une fois la transaction scellée font partie des principaux points de méfiance. La garantie légale des vices cachés - destinée à indemniser l'acheteur en cas de défauts non visibles rendant le bien impropre à l'occupation - ne joue donc pas entièrement son rôle de réassurance. Cette peur de faire le mauvais choix s'accompagne, pour 23 % des sondés, de celle de regretter son achat dans les années qui suivent.

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L'enquête de Notariat Services révèle également une anxiété géographique. C'est-à-dire la peur que le quartier choisi se dégrade au fil des années. 22 % des internautes sont freinés par cette crainte. Si le logement se trouve à côté d'un terrain vague ou dans une zone encore peu urbanisée, il est en effet possible que sa physionomie change. Pour essayer de calmer cette angoisse, il est judicieux de sonder le voisinage voire d'interroger la mairie pour connaître les projets d'urbanisme à l'étude.

Autre grande source d'appréhension : le poids financier de l'acquisition redouté par 20 % des sondés. La remontée rapide des taux en 2023 a exacerbé cette inquiétude. L'augmentation des impôts locaux participe aussi à la nourrir, tout comme la hausse des prix de l'énergie. D'ailleurs, plus d'un enquêté sur 10 redoute de ne pas être capable d'assumer les charges afférentes à la propriété.

Syndrome de l'imposteur
D'après Notariat Services, de ces sentiments négatifs découle un réel syndrome de l'imposteur éprouvé par 55 % des sondés. Habituellement ressenti dans un contexte professionnel, ce mal-être psychologique désigne l'impression de ne pas être à sa place et ne pas se sentir légitime dans l'action menée.

Appliqué à l'immobilier, le syndrome de l'imposteur se manifeste quand les candidats trouvent que le logement ou le quartier est trop bien pour eux, ce qui peut les amener à renoncer à le visiter. D'après le sondage, 30 % des répondants peuvent ressentir ce décalage dans certains quartiers ou pour des biens spécifiques. Pour 21 %, ce sentiment est ressenti uniquement pour les biens onéreux. Mais pour 4 % des internautes, ils se sentent systématiquement illégitimes face à un agent immobilier.

Retour fragile de la confiance
Ces candidats acquéreurs ont, en conséquence, souvent du mal à se décider. Face à plusieurs biens conformes à leurs critères, 28 % des sondés ressentent un stress important et 6 % se sentent totalement paralysés. Pour autant, de nombreux acheteurs, et heureusement, se montrent au contraire enjoués en enthousiastes. Ainsi, 39 % ressentent de l'excitation d'avoir trouvé plusieurs biens intéressants. Un quart des répondants se sentent alors plus confiants pour continuer le processus d'acquisition.

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Malgré ces difficultés, force est de constater que les ménages savent passer outre ces difficultés quand l'achat d'un bien s'impose à eux. En ce moment d'ailleurs, les réseaux immobiliers constatent que la demande se fait plus dynamique. D'après Laforêt, qui publie ce 9 octobre son bilan du 3e trimestre, les projets d'achat ont ainsi progressé de 20 % au niveau national entre septembre 2024 et septembre 2025. « L'attentisme, qui prévalait encore il y a un an, a ainsi laissé place à l'action, incitant les candidats à l'acquisition à concrétiser rapidement leur opération. », estime ce réseau d'agences immobilières.

MARIE-EVE FRENAY

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