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Les Echos: En inventant une taxe à l'export, Trump efface la frontière entre sécurité nationale et enjeux commerciaux

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États-Unis
Décryptage
En inventant une taxe à l'export, Trump efface la frontière entre sécurité nationale et enjeux commerciaux
Les restrictions à l'exportation imposées à Nvidia et AMD sont justifiées par des motifs de sécurité nationale. En monnayant des exemptions, Donald Trump bafoue un principe fondamental de la diplomatie américaine.

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Jensen Huang, le patron de Nvidia, a soigné sa relation avec Donald Trump ces derniers mois.
Jensen Huang, le patron de Nvidia, a soigné sa relation avec Donald Trump ces derniers mois. (Photo Ken Cedeno - Pool Via Cnp/Dpa/Sipa)
Par Bastien Bouchaud

Publié le 11 août 2025 à 17:49Mis à jour le 11 août 2025 à 18:22
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La Maison-Blanche étend son emprise sur les entreprises américaines. La taxe de 15 % imposée par l'administration Trump à Nvidia et AMD sur leurs ventes de semi-conducteurs en Chine en échange de licences d'exportation ouvre un nouveau front dans la guerre commerciale américaine. Le président est prêt à négocier directement avec des sociétés et à conclure des « deals » sur des produits spécifiques, pour un juste prix.

La mise en place d'une taxe sur les exportations est en toute apparence contraire à la constitution. « Aucun impôt ni redevance ne seront prélevés sur les articles exportés depuis un Etat », est-il indiqué dans la neuvième section du premier article de la constitution américaine.

Une prohibition claire, sans aucun doute possible. « La Cour suprême a interprété la clause d'exportation comme exigeant non seulement l'absence d'imposition sur les articles exportés, mais également l'absence de toute taxe qui pèse directement sur le processus d'exportation », précise la version annotée publiée par le Congrès.

Compromissions et quid pro quo
Il y a toutefois peu de chances de voir Nvidia ou AMD chercher à contester en justice cette nouvelle forme d'imposition. Le deal négocié avec l'administration Trump leur rouvre le marché chinois, qui serait sans cela complètement hors limite pour ces produits.

Les sommes en jeu sont massives : Nvidia, en particulier, pouvait espérer vendre 25 milliards de dollars de ses puces en Chine cette année avant la mise en place des restrictions à l'exportation.

Lire aussi :
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DECRYPTAGE - Droits de douane : la muraille de Trump, pactole budgétaire et fardeau pour l'économie

Pour Donald Trump, c'est une nouvelle incursion réussie dans le monde des affaires depuis le Bureau ovale. Le président a pris l'habitude d'intervenir partout, sur tous les sujets, des plus importants aux plus triviaux. Il est engagé dans une campagne d'intimidation contre la Fed pour la pousser à baisser ses taux. Il demande le renvoi de patrons de grands groupes et commente les campagnes publicitaires de marques de jeans.

« Les grandes multinationales ont l'habitude de naviguer en eaux troubles, elles trouvent toujours le moyen de continuer à faire des affaires, souligne Philip Luck, le directeur des programmes économiques au CSIS, le Centre d'études stratégiques et internationales. Le problème se pose pour toutes ces entreprises qui n'ont pas les moyens d'offrir un lingot d'or au président ou d'embaucher des armées de lobbyistes pour défendre leur cause », regrette-t-il, en référence notamment à la visite du patron d'Apple dans le Bureau ovale.

La sécurité nationale bradée
L'accord avec Nvidia et AMD s'inscrit dans cette série de compromissions, mais il « est d'une autre nature », s'inquiète-t-il. « Personne n'a jamais eu à payer pour une licence d'exportation, c'est un précédent vraiment dangereux », insiste l'économiste. La différence majeure tient à l'imbrication des restrictions à l'exportation avec les questions de sécurité nationale. « S'il s'agit d'un enjeu de sécurité nationale, ces puces ne devraient pas être exportées, et s'il n'y a pas de menace sur la sécurité nationale, pourquoi ces entreprises sont visées ? », s'interroge-t-il.

« La justification pour restreindre les ventes de ces puces à l'étranger tient à leur double usage potentiel », civil et militaire, rappelle Philip Luck. En monnayant des exemptions aux restrictions, Donald Trump « sape un principe fondamental » défendu « par tous les gouvernements américains ces dernières décennies, à savoir qu'il existe une frontière nette entre les questions de sécurité nationale et les enjeux commerciaux ».

Donald Trump a déjà brouillé cette distinction de principe avec la mise en place de ses droits de douane « réciproques », qu'il a justifié légalement en invoquant une supposée menace sur la sécurité nationale posée par le déficit commercial américain. Ces nouvelles exemptions risquent « de compliquer la tâche des diplomates lorsqu'ils cherchent à convaincre d'autres Etats de limiter leurs exportations », note Philip Luck.

Les Etats-Unis ont notamment manié l'argument de la sécurité nationale pour convaincre les Pays-Bas de limiter les ventes en Chine d'ASML, des restrictions contestées par l'entreprise néerlandaise qui conçoit les machines servant à fabriquer les puces les plus avancées.

Bastien Bouchaud (Bureau de New York)

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NVIDIA et AMD vont verser 15% des revenus générés en Chine... au gouvernement américain

C'est un deal assez unique qui vient d'être conclu à Washington. Pour pouvoir exporter du côté de la Chine, NVIDIA et AMD vont en effet rétrocéder une partie de leurs revenus chinois au gouvernement fédéral !
NVDIA et AMD signent un accord assez intriguant © Shutterstock
Les relations commerciales entre la Chine et les États-Unis sont particulièrement compliquées, et ce, surtout, quand il s'agit de l'exportation de matériel high-tech en direction de l'empire du milieu. Dans ce domaine, les restrictions n'ont fait que s'accentuer avec le temps, au point d'arriver à ce que les USA interdisent quasiment à NVIDIA de vendre des puces H20 vers le rival chinois. Une interdiction qui va être levée, grâce à un accord assez insolite !
Une autorisation d'exporter en échange d'une contrepartie financière
NVIDIA et AMD peuvent être heureux. Comme nous l'apprend le Financial Times, les deux géants américains de la tech ont obtenu des licences d'exportations vers la Chine pour certains de leurs produits. Mais cet octroi de la part du gouvernement n'est pas gratuit, loin de là.
Le média anglophone nous apprend en effet qu'en échange de ces licences, NVIDIA et AMD ont accepté de reverser à Washington 15% des revenus générés par la vente des puces H20 (pour NVIDIA) et MI308 (AMD) en Chine. Pour le moment, la façon dont sera utilisée cette manne n'a pas encore été fixée, selon deux personnes au courant de l'arrangement.
© Sir. David / Shutterstock
Une première dans l'histoire des États-Unis
Et il faut le dire, ce n'est pas seulement un accord inhabituel, c'est tout simplement une première dans l'histoire des États-Unis. Jamais auparavant l'octroi de licence à l'exportation n'avait été subordonné au versement par une entreprise d'une partie de ses revenus. Mais cela correspond à l'esprit de l'administration Trump, où les règles de fonctionnement de la vie économique sont plus ou moins altérées selon le « deal » qui a pu être passé avec le gouvernement.
Reste maintenant à voir si cet accord va durer. Car il existe de nombreuses oppositions au sein des instances de Washington quant à l'export des puces H20 vers la Chine. Une vingtaine d'experts dans la sécurité viennent ainsi de signer une lettre envoyée au secrétaire au Commerce Howard Lutnick demandant à ce que ces puces ne puissent être commercialisées dans l'empire du Milieu, les présentant comme un « puissant accélérateur des capacités de pointe de la Chine en matière d'IA ».
https://www.clubic.com/actualite-575649-nvidia-et-amd-vont-verser-15-des-revenus-generes-en-chine-au-gouvernement-americain.html

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