Utilisateur non connecté
Aux Etats-Unis, le drôle de boom économique de l'intelligence artificielle [ElseNews]

Outils pour utilisateurs

Outils du site


Action unknown: copypageplugin__copy
elsenews:spot-2025:08:boom-ia-centre-de-donnees

https://www.lesechos.fr/monde/etats-unis/aux-etats-unis-le-drole-de-boom-economique-de-lintelligence-artificielle-2182720

Aux Etats-Unis, le drôle de boom économique de l'intelligence artificielle

La révolution de l'IA promet de transformer l'économie américaine de fond en comble. Pour le moment, elle se traduit par des investissements massifs concentrés dans les centres de données… et une euphorie boursière.

Donald Trump présente un décret signé sur les infrastructures de centres de données lors d'un sommet sur l'IA à Washington, le 23 juillet 2025. Les investissements dans l'IA battent des records.
Donald Trump présente un décret signé sur les infrastructures de centres de données lors d'un sommet sur l'IA à Washington, le 23 juillet 2025. Les investissements dans l'IA battent des records. (Photo Julia Demaree Nikhinson/AP/Sipa)
Publié le 26 août 2025 à 06:05Mis à jour le 26 août 2025 à 07:15
Votre abonnement vous permet d’accéder à cet article
Près de trois ans après les premiers pas de ChatGPT, les modèles d'intelligence artificielle (IA) ont essaimé et se sont sophistiqués. Ils sont passés de « chatbots » époustouflants à des producteurs d'image, de musique, de vidéo et de code disposant de capacités de réflexion et de recherche de plus en plus complexes. Pourtant, 95 % des projets d'IA de nouvelle génération ont échoué à prouver leur valeur, d'après un récent rapport du MIT, malgré leur diffusion rapide dans le monde de l'entreprise.

La cinquième version de ChatGPT a déçu. « Une évolution plus qu'une révolution », tranche UBS. De fait, la révolution de l'IA n'a pas encore changé notre manière de travailler ou de faire des affaires. Résultat, « la croissance des revenus liés à l'IA n'a pas encore atteint le niveau des dépenses d'investissement agressives du secteur », note Mark Haefele, le directeur des investissements de la banque suisse.

Les centres de données en passe de dépasser les bureaux
L'engouement des technophiles reste intact. « Nous en sommes encore aux premiers jours de la révolution de l'IA alors que les cas d'usage se développent rapidement », assure l'éternel optimiste Dan Ives, de Wedbush. En attendant, les centaines de milliards de dollars fléchés vers cette technologie ont déjà des effets macroéconomiques notables.

L'euphorie de Wall Street a gonflé les valorisations des plus grands groupes de la tech. Les champions de l'IA en Bourse atteignent des niveaux stratosphériques : plus de 4.000 milliards de dollars de capitalisation pour Microsoft et Nvidia. Le CAC 40 dans son ensemble est valorisé autour de 2.000 milliards de dollars.

Les richesses créées par la tech américaine sur les marchés financiers se reflètent dans l'épargne-retraite et les portefeuilles d'actions des Américains. Elles permettent également aux géants du cloud de poursuivre leurs investissements massifs dans l'infrastructure sous-jacente à l'intelligence artificielle : les centres de données. La construction de data centers aux Etats-Unis est en plein essor, à un record de 40 milliards de dollars d'investissements en juin en rythme annualisé.

Le dynamisme des centres de données contraste avec l'anémie de la construction en général, en recul de 2 % sur les six premiers mois de l'année, et plus particulièrement de celle des bureaux, tombée à 46 milliards en juin, selon les données du département du Commerce, son étiage le plus bas en dix ans. Ces données portent sur les dépenses de construction seulement, sans tenir compte des équipements électriques et hydrauliques nécessaires ni des sommes faramineuses englouties dans l'achat de puces.

Wall Street est au rendez-vous
« Les investissements actuels dans l'IA contribuent de manière significative à la croissance du PIB et devraient continuer à soutenir l'économie », remarque Samuel Tombs, de Pantheon Macroeconomics. Plus de la moitié de la croissance du premier semestre de 1,1 % est à mettre au crédit des investissements dans l'IA, selon ses calculs.

Les chantiers devraient continuer à se multiplier. Les géants de la tech ont confirmé leurs ambitieux plans d'investissements lors des derniers résultats semestriels. Sans avoir besoin d'encouragements de la Maison-Blanche, Microsoft, Meta, Google ou encore Amazon s'apprêtent à dépenser chacun des dizaines de milliards de dollars chaque trimestre pour développer leur infrastructure d'IA.

Les investissements dans les centres de données devraient atteindre 7.000 milliards de dollars d'ici à 2030, selon McKinsey, dont plus de 40 % pour les seuls Etats-Unis. Les géants américains de la tech génèrent suffisamment de profits pour largement autofinancer cet effort, mais ils ne sont pas les seuls sur les rangs.

D'autres groupes aux poches moins profondes alimentent l'effervescence du secteur. Wall Street est au rendez-vous. Les banques et les gérants d'actifs traditionnels comme alternatifs se battent pour investir dans des opérateurs de centres de données ou financer leur construction. Apollo, un géant du private equity, a acheté début août Stream, l'un des leaders de la construction de centre de données aux Etats-Unis.

Tensions électriques
Son concurrent Blackstone et le gérant d'actifs BlackRock investissent également dans des centrales électriques afin de fournir le courant nécessaire à tous ces centres de données. L'explosion de la demande risque tout de même d'avoir des conséquences pour les opérateurs du réseau, qui vont devoir investir eux aussi pour tenir le rythme. Les factures d'électricité pourraient grimper de 8 % en moyenne d'ici à 2030, et jusqu'à 25 % dans les régions qui concentrent le plus de projets, comme en Virginie.

La demande insatiable des centres de données contribue déjà à augmenter les coûts en Ohio, d'après certaines études. L'autorité locale de régulation a voté cet été en faveur d'un nouveau tarif spécifique aux centres de données et mineurs de cryptomonnaies, afin de les obliger à régler au moins 75 % de l'électricité qu'ils ont demandé à pouvoir acheter, même s'ils ne la consomment pas. L'acceptation sociale et politique de futurs projets au niveau local pourrait souffrir de leur association avec des prix de l'électricité plus élevés.

D'autant plus que les centres de données et l'IA de manière générale créent peu d'emplois. Après la phase de construction, un centre de données « typique, de 250.000 pieds carrés (23.000 mètres carrés) », emploie une équipe d'une cinquantaine de personnes, selon McKinsey. Une perspective peu réjouissante vu le ralentissement brutal du marché du travail ces derniers mois.

De fait, les contrats dignes de footballeurs offerts à certains ingénieurs IA par Meta ne reflètent pas l'état du marché du travail dans la tech. Le nombre d'offres d'emploi publiées sur le site Indeed en juillet dans la tech au sens large était en recul de 36 % par rapport au niveau de février 2020, avant le boom de la pandémie.

Bastien Bouchaud (Bureau de New York)

Thématiques associées

× iphelper toolbox

you see this when javscript or css is not working correct

Untested
IP Address:
First usable:
Subnet:
Last usable:
CIDR:
Amount of usable:
Network address:
Reverse address:
Broadcast address:

elsenews/spot-2025/08/boom-ia-centre-de-donnees.txt · Dernière modification: 26/08/2025/H14:25:55 (modification externe)