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tous accros à la kétamine ?

Elle coûte en moyenne moitié moins cher que la cocaïne. Comme celle-ci, elle peut se sniffer et est longtemps restée cantonnée aux milieux festifs technos. Et pour s'installer dans les habitudes de consommation, elle lui a même emprunté son nom et s'est fait appeler la « cocaïne rose » en 2022. Aujourd'hui, la kétamine est de plus en plus consommée à des fins récréatives dans d'autres contextes par les jeunes adultes.
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Très utile pour l'anesthésie humaine et animale – et très encadrée dans ce contexte médical –, la kétamine a récemment été mise sous les projecteurs par Elon Musk, qui a assuré en consommer pour soigner sa dépression. En France, depuis 2019, c'est l'eskétamine, l'un de ses composés, qui est parfois utilisé pour traiter les dépressions résistantes.
Mais les effets hallucinatoires de celle que l'on surnomme parfois la Special K sont connus depuis les années 1990 : « Elle crée une distorsion de la perception visuelle et corporelle, qui peut mener à des états dissociatifs, voire à des effets de décorporation. Ce que nous décrivent les consommateurs, c'est qu'ils peuvent se voir du haut. En grande quantité, elle peut mener jusqu'au K-Hole, qui est un coma », détaille Catherine Delorme, présidente de la Fédération Addiction.
Et sa consommation augmente en France. De son côté, Joëlle Micallef, cheffe du service de pharmacologie clinique et pharmacosurveillance de l'AP-HM, l'assure : « Je suis ce produit depuis énormément de temps : un vrai virage a été pris ces dernières années. » Les chiffres lui donnent raison : plusieurs chercheurs se basant sur les données du réseau d'addictovigilance français ont ainsi constaté entre 2012 et 2021 une « augmentation de 2,5 du nombre d'utilisateurs de kétamine présentant un trouble de l'usage des substances [une addiction, NDLR] ».
Tous les indicateurs à la hausse
D'après l'Enquête sur les représentations, opinions et perceptions sur les psychotropes (Eropp) de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives, 2,6 % des 18-64 ans ont déjà consommé de la kétamine au cours de leur vie – 0,9 % des jeunes de 17 ans. Pour Catherine Delorme, si ces chiffres restent « bien éloignés des niveaux du cannabis ou de la cocaïne, ce n'est pas négligeable. D'autant plus que, quand on regarde des indicateurs plus indirects, on constate également cette hausse : les cas graves augmentent ».
Les centres d'addictovigilance français ont ainsi recueilli 262 signalements en lien avec la kétamine entre 2017 et 2020, contre 235 sur quinze ans, entre 2002 et 2017. À noter que si ces valeurs paraissent faibles, c'est parce que l'addictologie souffre d'une forte sous-déclaration : « On estime que moins de 1 % des complications sanitaires liées à la consommation de substance addictive sont déclarées », souligne Joëlle Micallef.
Une hausse que l'on peut aussi constater en se penchant sur les saisies de kétamine. Fin mars, 100 kilos de kétamine étaient saisis à Bourg-en-Bresse (Ain). Un article publié sur le site The Conversation rapporte « près de 3 000 saisies réalisées en Europe, pour un total de près de 2,79 t de kétamine » en 2022, signe d'une importante circulation. Le tout, alors que, d'après l'Observatoire français des drogues et des conduites addictives, la kétamine est « peu surveillée, ce qui limite la compréhension de sa consommation et de son incidence sur la santé publique ».
D'ailleurs, plusieurs pays européens sont touchés. Joëlle Micallef le souligne : « Ce n'est pas une spécificité française : la même tendance est constatée en Angleterre. Et cela a longtemps été le même problème en Asie, en particulier dans les night-clubs de Taiwan et de Hongkong, où la kétamine était la deuxième substance psychoactive la plus consommée après l'héroïne en 2006. »
Le consommateur moyen a environ 25 ans
Et cette hausse concerne surtout les jeunes. D'après les données du réseau français d'addictovigilance, la moyenne d'âge des consommateurs se situe autour de 25,8 ans et ceux-ci sont surtout masculins (67,5 %). 8,3 % des amateurs de kétamine sont mineurs. Un chiffre qui n'étonne pas le Dr Benoit Peyronnet, chirurgien urologue à Rennes et responsable du comité d'urologie et de périnéologie de la femme de l'Association française d'urologie : les patients qu'il reçoit pour des complications « ont tous entre 18 et 25 ans ».
Et si elle était surtout cantonnée aux milieux festifs technos, les modes de prise ont évolué. Joëlle Micallef le souligne : « Les profils se diversifient depuis cinq ans. Certains l'utilisent dans le cadre du chemsex. D'autres disent en consommer à but autothérapeutique pour réduire leur anxiété, améliorer leur bien-être, apaiser des douleurs, se sevrer de l'alcool… » Sans que l'efficacité de la kétamine soit prouvée dans ces domaines. Autre changement majeur : « Autrefois ponctuels, les usages se sont intensifiés. Le nombre de prises quotidiennes a doublé, passant de 15 à 30 % dans les années 2020. »
Des conséquences sur la santé méconnues
L'une des explications de cet emballement ? La tendance « à la hausse de toutes les drogues synthétiques hallucinantes et stimulantes, en population générale et chez les jeunes adultes en particulier », confirme au Point Nicolas Prisse, président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives. Ce qui en fait une drogue « plus accessible, que l'on trouve plus facilement », d'après Joëlle Micallef.
Aussi et surtout, les professionnels de santé notent une grande méconnaissance, chez les consommateurs, des dangers de la kétamine, à qui elle est vendue comme une drogue aux effets quasi instantanés, mais sans aucune descente. Joëlle Micallef le souligne : « En addictovigilance, on a noté huit décès causés par la kétamine. »
Les conséquences sur les reins et la vessie sont les plus connues, et les urologues y sont de plus en plus confrontés : en cinq ans, le CHU de Rennes a enregistré plus de trente cas graves (dont vingt ces deux dernières années). « Aujourd'hui, on a en moyenne un nouveau patient avec des atteintes graves chaque mois, sans compter les coups de téléphone pour des douleurs. Et c'est le cas de tous mes collègues partout en France aujourd'hui », souligne le Dr Peyronnet. Tant et si bien que l'Association française d'urologie a dû publier en septembre 2024 des recommandations nationales pour aiguiller les professionnels.
« Ils urinent jusqu'à soixante fois par jour »
Car la kétamine, pour être évacuée de l'organisme, passe par les reins, les uretères (les canaux qui transportent l'urine des reins à la vessie) et la vessie, et abîme fortement tous ces organes au passage. « Les patients arrivent avec des douleurs très importantes à la vessie, qui devient une grande source de souffrance dès qu'elle est un tant soit peu remplie, parce qu'elle fait désormais la taille d'un dé à coudre – contre celle d'un melon en temps normal », détaille l'urologue.
À Découvrir Le Kangourou du jour Répondre Avec une capacité de contenance divisée par dix ou vingt, ils urinent « jusqu'à soixante fois par jour » et ont du sang dedans. Les consommateurs abîment également leurs reins – « les perdent », dans le pire des cas. Et s'entame, souvent, un « cercle vicieux : comme ils ont mal, ils continuent à consommer de la kétamine, qui les soulage mais qui aggrave leur cas », déplore le Dr Peyronnet. Les canaux biliaires peuvent aussi en souffrir, créant des cholangites.
Alors que la kétamine a pour réputation de ne pas être addictive, pour le Dr Peyronnet, ce sont souvent « des patients qui ont énormément de mal à se sevrer. Sur la trentaine de cas graves qu['il] soigne, seuls deux ont vraiment réussi à le faire durablement et complètement ». Chez ces deux personnes, les vessies sont revenues « quasiment à leur taille d'origine », et les douleurs ont cessé. Et de conclure : « La clé, c'est vraiment qu'il n'y ait plus de consommation. »
https://www.lepoint.fr/societe/generation-z-tous-accros-a-la-ketamine-11-05-2025-2589321_23.php


« Kéta », « K », « Spécial K »… les usages détournés de la kétamine prennent de l’ampleur : quels sont les risques et les dispositifs de surveillance ?

Dans une interview sur CNN en 2024, Elon Musk a évoqué sa consommation régulière de kétamine, sur prescription médicale, pour lutter contre la dépression. Or ce produit circule de plus en plus pour des usages récréatifs.
L’usage détourné de la kétamine, un médicament anesthésique, comme hallucinogène s’installe dans la population, même chez les jeunes. Ce produit peut entraîner des comportements addictifs, avec toutes les conséquences que cela implique, et peut aussi conduire à des complications sévères, notamment urinaires. Il fait l’objet de suivis par des dispositifs de surveillance spécialisés.

La kétamine est un médicament anesthésique général pour usage humain et vétérinaire, dont la première spécialité a été commercialisée en France en 1970.
Plus de 50 ans après, ce produit est aussi de plus en plus présent dans les faits divers en France ou à l’étranger pour son usage détourné. Il en a par exemple été question suite au décès de Matthew Perry, l’un des protagonistes de la célèbre série Friends. L’ampleur que prend l’usage détourné de la kétamine comme hallucinogène, bien loin de son utilisation médicale pourtant essentielle, est sans équivalents. Comment et pourquoi en est-on arrivé à une telle situation ?

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En France, les usages récréatifs explosent avec la techno des années 90
Aux États-Unis puis en Europe, les premiers cas de déviation de son usage médical vers un usage récréatif ont été décrits notamment chez des professionnels de santé (anesthésistes) ayant accès aux produits. À la fin des années 90, son usage en France gagne l’espace festif techno, où elle est proposée sous différentes appellations (Kéta, K, Kate, Spécial K, la Golden, la vétérinaire…) et consommée essentiellement par voie nasale (60-100 mg) ou orale, pour ses effets hallucinatoires.
L’usage détourné de la kétamine va également atteindre l’Asie. Elle y prendra une ampleur considérable, en particulier dans les night-clubs de Taiwan et de Hong Kong. En 2006 à Hong Kong, la kétamine est la deuxième substance psychoactive la plus consommé après l’héroïne.
Une substance sous surveillance grâce à l’addictovigilance
En France, depuis de nombreuses années, la kétamine fait l’objet de rapports nationaux d’expertise d’addictovigilance, permettant ainsi de détecter, repérer et caractériser de nouvelles pratiques d’utilisations ainsi que leurs conséquences sur la santé.
Il faut dire que la France est le seul pays en Europe à avoir mis en place depuis 1990 un dispositif de veille spécifique sur les substances psychoactives et leurs conséquences sur la santé, grâce aux treize Centres d’Évaluation et d’Information sur la Pharmacodépendance-Addictovigilance (CEIP-A) qui constituent le Réseau français d’addictovigilance.

Cette analyse s’appuie sur la triangulation de plusieurs sources de données françaises, dont les déclarations de cas graves avec la kétamine (qui sont une obligation légale pour les professionnels de santé) et les données issues d’un dispositif de pharmacosurveillance appelé OPPIDUM (Observation des produits psychotropes Illicites ou détournés de leur Utilisation Médicamenteuse).
Ce dispositif permet de connaître les substances psychoactives consommées par les patients pris en charge en France dans les structures spécialisées en addictologie, grâce à un recueil effectué chaque année durant le mois d’octobre. Sur le mois d’octobre 2012, 35 patients (0,7 %) étaient des consommateurs de kétamine. Ce chiffre ne cesse de croire depuis jusqu’à attendre 107 consommateurs (2 %) lors du recueil en octobre 2023.
Une constante progression des usagers réguliers
La proportion d’usagers réguliers de kétamine est aussi en constante progression. C’est également le cas pour ceux qui augmentent les doses de kétamine et présentent des troubles de l’usage, c’est-à-dire une addiction avec la kétamine.
Cette problématique des troubles de l’usage avec la kétamine se retrouve dans les déclarations d’addictovigilance avec des usagers qui se retrouvent en difficulté avec leur consommation. Cela se manifeste par des augmentations des doses, du craving qui décrit le besoin irrépressible de consommer, des complications dans le domaine de la santé (complications urinaires, complications sur le foie, complications psychiatriques…), des conséquences financières… ce qui amène les usagers à consulter ou à être hospitalisés.
À noter dans ce contexte de troubles de l’usage avec la kétamine, des situations cliniques qui rapportent un comportement de recherche de kétamine pharmaceutique, par des passages via les services d’urgences pour obtenir de la kétamine. Ceci témoigne des passerelles qui peuvent exister entre la kétamine dite « illicite » et la kétamine pharmaceutique.
Quant au profil des usagers, il se diversifie. Certains continuent d’utiliser la kétamine dans un contexte festif ou récréatif, d’autres pour une finalité « auto-thérapeutique » (réduction de l’anxiété, bien-être, antidouleur, amélioration de l’humeur, sevrage alcoolique…) sans que l’efficacité de la kétamine dans ces indications ait été démontrée et hors de tout accompagnement médical, ce qui les expose à des effets indésirables possiblement graves et enfin, d’autres encore à visée sexuelle, notamment dans un contexte de chemsex.

À lire aussi : Du chemsex aux fêtes… La 3-MMC, cette drogue de synthèse qui gagne du terrain chez les jeunes

Une kétamine expérimentée aussi par une minorité de jeunes
De façon intéressante, trois récentes études réalisées en France sur les niveaux d’expérimentation des substances psychoactives ont inclus spécifiquement la kétamine. Leurs chiffres témoignent notamment de l’installation de l’expérimentation de kétamine en population générale mais aussi chez les jeunes.
On observe ainsi en France :

en 2023, une prévalence d’expérimentation de la kétamine au cours de la vie de 2,6 % (3,3 % chez les 18-24 ans, 4,8 % chez les 25-34 ans, 3,2 % chez les 35-44 ans ; sur un échantillon représentatif de 14 984 personnes âgées de 18 à 64 ans), d’après l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives OFTH.
une prévalence d’usage de la kétamine de 0,9 % (allant de 0,6 % à 4,7 % en fonction de la situation scolaire) quand on interroge de jeunes gens âgés de 17 ans lors de la journée défense et citoyenneté (sur un échantillon représentatif de 23 701 filles et garçons âgés de 17,4 ans), selon les données ESCAPAD 2022.
une prévalence d’expérimentation de la kétamine de 1,1 % (1,4 % garçons, 0,9 % filles) chez des élèves de la sixième à la terminale, d’après les données d2022 du dispositif EnCLASS.

À lire aussi : Cocaïne, ecstasy, hallucinogènes… Quels sont les comportements des jeunes face aux drogues illicites ?

Et il ne s’agit pas d’une spécificité française. Au Royaume-Uni,par exemple, l’expérimentation de la kétamine est passée de 0,5 % en 2010 à 0,8 % en 2020. Parmi les 16-24 ans, cet usage a doublé durant la même période, de 1,7 % à 3,2 %.
Gare aux complications sévères, notamment urinaires
Une abondante littérature scientifique caractérise des complications liées à la consommation de kétamine, en particulier des complications urinaires sévères (à type de cystites interstitielles) chez des consommateurs réguliers de kétamine souvent par voie nasale.
Pourtant au début, comme souvent pour tout évènement nouveau, le lien avec la kétamine fut débattu et même critiqué, avec des arguments évoquant d’autres hypothèses comme l’existence d’un produit adultérant dans la kétamine, ses modalités de préparation (chauffage de la kétamine) ou encore la synthèse d’un métabolite toxique de la kétamine par les usagers asiatiques qui présente souvent des polymorphismes génétiques.
C’est en 2007 que paraîtront les deux premiers articles scientifiques sur les complications urinaires chez des usagers réguliers de kétamine, à Hong Kong et au Canada, battant en brèche l’hypothèse du métabolite toxique liée à la population asiatique.
De façon intéressante, cette publication canadienne donnera lieu à d’autres publications par des équipes utilisant la kétamine à but médical, de façon répétée, pour traiter des douleurs complexes et relatant dans ce cadre-là également des complications urinaires.
Des études expérimentales chez l’animal amèneront un éclairage utile pour établir ce lien avec notamment la mise au point d’un modèle animal de cystites induites par l’administration répétée de fortes doses de kétamine ou encore la mise en évidence d’anomalies urinaires symptomatiques chez le rat après l’administration de la méthoxétamine, une puissante drogue de synthèse et un antagoniste des récepteurs de la NMDA comme… la kétamine.
Difficultés à uriner, mictions fréquentes…
Ces cystites se manifestent par des difficultés à uriner (dysurie), la présence de sang dans les urines (hématurie) et des mictions très fréquentes en lien avec une capacité réduite de la vessie. Elles peuvent entraîner un retentissement sur le haut appareil urinaire donc au niveau des reins, conduisant à ce que l’on appelle des hydronéphroses.
Des tableaux cliniques sévères et invalidants peuvent nécessiter des interventions chirurgicales. Ces complications sont observées en cas de poursuite de la consommation de kétamine. Dès les premiers symptômes urinaires, l’arrêt constitue pourtant le meilleur traitement.
En France, toutes ces complications cliniques en lien avec les substances psychoactives à risque d’abus (médicamenteuses ou non) sont suivies de près par les pharmacologues du Réseau français d’addictovigilance, piloté par l’Agence National de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM).
Des saisies importantes, signe de la circulation du produit

Saisies de kétamine signalées au système d’alerte précoce de l’Union européenne : évolution du nombre de saisies, 2005-2022/European Union Drugs Agency (EUDA)     
Saisies de kétamine signalées par le Système d’alerte précoce de l’UE : quantités saisies pour toutes les formes signalées en poids, 2005-2022, EUDA   

La kétamine est un produit qui circule davantage. En 2022, près de 3 000 saisies ont été réalisées en Europe, pour un total de près de 2,79 tonnes de kétamine. Elles s’inscrivent dans une dynamique croissante.
Cet usage est facilité par une diffusion accentuée de la kétamine (comme en témoignent les niveaux de saisies en augmentation au niveau européen et mondial) et une accessibilité facilitée (deal, dématérialisation par le recours aux outils numériques…).
Cette situation explique les chiffres d’exposition en population générale, ou plus spécifiquement chez les collégiens et lycéens scolarisés, et également l’augmentation des complications sanitaires liées à la kétamine en France ou ailleurs.
https://theconversation.com/keta-k-special-k-les-usages-detournes-de-la-ketamine-prennent-de-lampleur-quels-sont-les-risques-et-les-dispositifs-de-surveillance-243619?utm_medium=article_native_share&utm_source=theconversation.com


Elon Musk et la kétamine : quels sont les effets de cette drogue ?

L’homme d’affaires assume de consommer régulièrement cette molécule pour lutter contre des symptômes dépressifs. Un traitement qui n’est pas sans risque pour la santé.

Par Johanna Amselem

Publié le 13/03/2025 à 07h00, mis à jour le 17/03/2025 à 13h03

Temps de lecture :
3 min

Elon Musk n'a jamais caché sa consommation régulière de kétamine. Le milliardaire assure même avoir une ordonnance médicale lui permettant d'en prendre toutes les deux semaines pour soulager des symptômes dépressifs.

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Récemment, le sénateur de l'Allier Claude Malhuret a d'ailleurs comparé Donald Trump à « Néron, un empereur incendiaire » entouré « de courtisans soumis et un bouffon sous kétamine chargé de l'épuration de la Fonction publique ».

Catégorie des hallucinogènes
Le mois dernier, l'homme le plus riche du monde est monté sur la scène de la convention annuelle des conservateurs américains avec… une tronçonneuse à la main. Il a également trébuché sur de nombreux mots lors de sa prise de parole, ce qui a alerté de nombreux internautes sur les réseaux sociaux. L'influence de la kétamine sur son étrange comportement a largement été suggérée.

À LIRE AUSSI Claude Malhuret : nouveau Cicéron face à Trump et Musk ?
La kétamine, de quoi s'agit-il ? Cette molécule est une substance dérivée de la phencyclidine et produite chimiquement. Actuellement, elle est utilisée par les professionnels de santé comme anesthésique vétérinaire ainsi qu'en médecine humaine également dans le cadre des anesthésies générales.

« Sous forme inhalée, ce produit est utilisé pour soulager un trouble dépressif et des idées suicidaires », complète le Pr Amine Benyamina, psychiatre, spécialisé en addictologie et à la tête du service de psychiatrie et d'addictologie de l'hôpital Paul-Brousse (AP-HP) à Villejuif (Val-de-Marne). Surnommée aussi « kéta », « ké », « K », « Special K », la kétamine fait partie de la catégorie des hallucinogènes.

Soumission chimique
Mais, elle est aussi détournée de son usage médical à des fins récréatives. La kétamine est alors consommée sous forme de fins cristaux ou de poudre blanche, elle peut alors être prisée. Dans certains cas, elle est aussi injectée par voie intraveineuse ou intramusculaire.

« La kétamine peut être utilisée dans les milieux festifs. À doses modérées, elle provoque des hallucinations, un sentiment de détente et des effets sensoriels très importants », alerte l'addictologue. Les adeptes mettent également en avant des états dissociatifs avec une distorsion de la perception visuelle et corporelle.
À LIRE AUSSI À la recherche de la molécule révolutionnaire contre la douleur

Comme cette molécule agit à la manière d'un antidouleur, les consommateurs peuvent également se faire d'importantes blessures sans s'en rendre compte et en ne ressentant aucune douleur. « La kétamine est également utilisée dans des cas de soumission chimique ou associée avec des stimulants afin d'augmenter la conscience de la dissociation », met en garde le Pr Benyamina.

Processus de sevrage
À des doses élevées, la kétamine peut « provoquer des effets de décorporation (sentiment de quitter son corps et de l'observer de l'extérieur), voire des pertes de conscience », prévient l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives.

Pendant environ une heure, ce qui correspond à la phase d'euphorie, les consommateurs peuvent se sentir complètement détachés de leurs corps et de leurs émotions. Ce phénomène, appelé K-hole, constitue donc une perte de conscience totale de son corps et de son esprit.

« Il est tout à fait possible de venir à bout d'une addiction à la kétamine. Pour cela, il faut rentrer dans un processus de sevrage. Il n'existe pas de traitement spécifique mais une prise en charge personnalisée et adaptée est possible. Les consommateurs réalisent un bilan du foie et doivent également prendre des produits de substitution pendant une période », explique l'addictologue.

2,6 % des Français
Chez les consommateurs réguliers, des conséquences pourraient s'installer sur le long terme. Cité par The Atlantic, le psychiatre David Mathai, met en garde : « Il y a de bonnes raisons de penser qu'une personne qui consomme régulièrement une quantité importante de kétamine sur une longue période puisse présenter différents types de troubles cognitifs et psychologiques. »

À Découvrir

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D'après les chiffres de l'OFDT, 2,6 % des Français de 18 à 64 ans déclarent avoir déjà consommé de la kétamine au cours de leur vie. Et cette consommation n'épargne pas non plus les adolescents.

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À travers l'enquête sur la santé et les consommations lors de la journée défense et citoyenneté, « il est observé, en 2022, que la consommation de kétamine concernait 0,9 % des jeunes de 17 ans. Concernant la consommation chez les lycéens en général en 2022, 1,1 % a déclaré avoir expérimenté la kétamine ».

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Commentaires (19)
RT 49 14-03-2025 • 21h20
Cela peut expliquer certains de ses comportements surprenants. Saurons-nous un jour sous quelle influence est son patron… Lire plus
Bibi Tricotin 14-03-2025 • 18h42
Hitler était aussi un grand consommateur de métanphétamine, commercialisée librement sous le nom de Pervitin, en Allemag… Lire plus
titi toto lili 14-03-2025 • 10h43
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