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Sommet de l'IA : et soudain, Sam Altman s'éclipsa du dîner à l'Elysée… [ElseNews]

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Sommet de l'IA : et soudain, Sam Altman s'éclipsa du dîner à l'Elysée…

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Sam Altman, le patron d'OpenAI, et Yann Le Cun, le directeur scientifique de l'intelligence artificielle (IA) de Meta, ont froid. Il est 19 h 30, ils sont à quelques mètres l'un de l'autre sur le trottoir qui mène à l'Elysée et ils font la queue. Ce lundi soir, ils sont sur la liste des invités du grand dîner qu'organise Emmanuel Macron au premier jour de son Sommet international pour l'action sur l'intelligence artificielle.

Mais nous ne sommes pas aux Etats-Unis : les dirigeants de la tech n'ont pas d'accès direct au palais présidentiel comme ils ont quasiment un lit de camp dans le Bureau ovale à Washington. Ce sont les limousines des responsables politiques qui rentrent directement dans la cour.

Le Premier ministre indien, Narendra Modi ; le vice-président américain, J.D. Vance ; le vice-Premier ministre chinois, Zhang Guoqing ; le chancelier allemand, Olaf Scholz (avec la mine épuisée de celui qui s'est couché tard la veille après son débat télévisé avec Friedrich Merz), le secrétaire général de l'ONU et la présidente de la Commission européenne : il y a du beau monde à l'Elysée. Au total, 28 chefs d'Etat et de gouvernement, une cinquantaine de ministres.

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Sans oublier des dizaines de dirigeants d'entreprise, parmi lesquels Sundar Pichai, de Google, Bernard Arnault, le patron de LVMH (propriétaire des « Echos »), Rodolphe Saadé (CMA CGM), Xavier Niel et la quasi-totalité du CAC 40. Le président français, avant de passer à table, a réuni l'Indien et l'Américain dans le salon des aides de camp. Ils sont arrivés ensemble dans la grande salle des fêtes tout illuminée.

Ah qu'il est doux pour Emmanuel Macron de retrouver de l'air, du pouvoir et de la visibilité, disparus depuis cette calamiteuse dissolution ! Un parfum de Jeux Olympiques et de réouverture de Notre-Dame. Reconnaissons-le : il est très à l'aise dans ces exercices internationaux 100 % en anglais ou presque.

Dîner écourté pour J.D. Vance
Alors, pourquoi ne pas le montrer aux Français ? Dimanche soir, il donne une longue interview à Laurent Delahousse (France 2) et à une journaliste indienne qui a eu du mal à poser des questions tant ce président volubile semblait heureux de retrouver un public. Sans rancune à l'égard de tous ceux qui, sur les réseaux sociaux, utilisent l'IA pour le travestir (on voit des vidéos parodiques à l'écran devant lui), il fait la pub du robot conversationnel Le Chat, du français Mistral AI, qui veut concurrencer ChatGPT.

Lundi, devant les professionnels cette fois, il vante un autre atout tricolore : son énergie décarbonée. L'occasion de tester une bonne formule. « J'ai de bons amis de l'autre côté de l'océan qui disent 'drill, baby, drill'. Ici, il n'y a pas besoin de forer, c'est 'plug, baby, plug'. » Il faut « brancher, brancher et encore brancher » des data centers. Un nouveau clin l'oeil à Donald Trump, à qui il avait lancé en 2017 : « Make our planet great again »…

Lors du Sommet sur l'IA à Paris, le vice-président américain, J.D. Vance, a défendu une IA sans contraintes réglementaires.
Lors du Sommet sur l'IA à Paris, le vice-président américain, J.D. Vance, a défendu une IA sans contraintes réglementaires. Benoit Tessier/Reuters

La politique et le business ne sont jamais loin. A l'Elysée, quelques heures plus tard, J.D. Vance se lève de table pas tout à fait à la fin des agapes, qui ont commencé par du foie gras accompagné de dattes et d'agneau mariné. Hasard ou pas, c'est alors que s'approche le moment de la prise de parole de clôture de son quasi-homologue chinois. L'hypothèse qu'il soit allé se laver les mains n'est pas la plus privilégiée. Ni qu'il soit allé faire visiter Paris à sa famille en nocturne - il est venu avec son épouse et leurs trois enfants. A moins qu'il n'ait décidé de jeter un dernier coup d'oeil à son discours très dur sur l'Europe, prononcé ce mardi matin.

Quoi qu'il en soit, cela lui a permis de ne pas entendre Zhang Guoqing défendre avec énergie les échanges commerciaux, le multilatéralisme et l'ONU… Un message à peine codé en direction de Washington. L'Elysée assure que le dirigeant américain avait prévenu de son départ anticipé.

Surprise : une offre à 97 milliards sur OpenAI
C'est aussi entre la poire et le fromage que Sam Altman - il s'est finalement réchauffé - improvise sa réponse à l'offre faite quelques minutes plus tôt par Elon Musk de racheter OpenAI pour 97 milliards de dollars. « Non merci, mais nous pouvons vous acheter Twitter pour 9,7 milliards si vous voulez », balance-t-il ironiquement sur… X. « Escroc », lui répond Musk sur le même réseau. Ambiance.

Altman a finalement quitté la table présidentielle, difficile de faire autrement. Impossible toutefois de savoir s'il avait eu vent des événements au moment de prononcer son intervention, la première après Emmanuel Macron. Si c'est le cas, chapeau : il n'en a rien laissé paraître.

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« Le monde va changer d'une manière presque inimaginable, a-t-il expliqué. Nous avons connu l'âge de pierre, l'âge agricole, l'âge industriel, l'âge informatique, et maintenant nous allons entrer dans l'âge de l'intelligence […]. Nous nous adapterons. Nous le faisons toujours. Le monde s'améliorera. Chacune de ces révolutions a changé le monde. Mais l'intelligence se distingue des autres outils par sa capacité à en inventer de nouveaux. Je ne doute pas que nous trouverons le moyen de maximiser le bien. » Au passage, le concurrent de Musk vante le respect des « valeurs démocratiques ».

A ce moment-là, les Américains marquent un point. Mais les Chinois n'ont pas dit leur dernier mot. « Ces derniers mois, une entreprise appelée DeepSeek, originaire de Chine, a complètement perturbé l'écosystème de l'intelligence artificielle, décline, très souriant, Joe Tsai, le patron d'Alibaba. Sam a parlé du coût de l'intelligence […]. A un moment donné, le marché va revenir à la raison pour que les lois de l'économie prennent le dessus […]. Au lieu de simplement chercher à former les enfants les plus intelligents qui gagneront le prix Nobel, on commencera à penser aux applications, les applications globales réelles qui auront un impact économique. » Cette fois, le clin d'oeil, intentionnel ou pas, est adressé aux conceptions familiales d'Elon Musk. « N'ayez pas peur de la technologie », abonde Christophe Fouquet, qui dirige ASML, le champion européen des puces.

Des voix inquiètes aussi
L'intérêt de ces échanges très libres, le président français insistant pour que chacun s'exprime, est que des voix inquiètes se sont élevées. Donnant à l'ensemble une tonalité loin d'être technolâtre à courte vue. Au fond, c'est Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, qui résume le mieux l'état d'esprit des responsables politiques des pays libéraux - au sens politique du terme : « Si l'IA ne bénéficie pas à tous les citoyens, sur l'environnement, sur les libertés, alors la confiance dans la science reculera dramatiquement. Il faut être certain que les bénéfices restent supérieurs » aux dangers.

« La pire des choses serait qu'il y ait un modèle d'IA américain, un autre chinois, un autre indien, européen, etc. On a construit un ordre international après la Seconde Guerre mondiale, il faut le préserver. »

Emmanuel Macron
Et les Français ? Trois d'entre eux, représentatifs de la French Touch, prennent la parole et c'est bienvenu. Arthur Mensch, 32 ans, le désormais fameux fondateur de Mistral, intervient dans les tout premiers, presque intimidé malgré ses presque 2 mètres. A la toute fin, c'est Stanislas Niox-Chateau, 38 ans, de Doctolib, qui précède le vice-Premier ministre chinois. Bref, l'ingénierie tricolore dans son excellence mathématique.

Mais la France, c'est aussi l'art, et c'est Jean-Michel Jarre qui se fait le porte-voix de ceux qui, tout en défendant la technologie (il utilise depuis longtemps l'IA, dit-il), s'insurgent contre le « pillage inacceptable » des droits des auteurs. C'est le seul intervenant applaudi au début et à la fin de son speech.

« Le paradis ne peut être le Far West »
Comment la puissance invitante peut-elle dire ce qu'elle pense sans froisser ses convives ? C'est ce qu'a tenté Emmanuel Macron. Sans trop insister sur des réglementations dont le Vieux Continent s'est fait une spécialité reconnue au niveau mondial, il assure l'air de rien que « le paradis ne peut être le Far West ».

On ne peut pas revenir à un état de nature. La pire des choses serait qu'il y ait un modèle d'IA américain, un autre chinois, un autre indien, européen, etc. On a construit un ordre international après la Seconde Guerre mondiale, il faut le préserver. Il faut un sursaut collectif. » On ne jurerait pas qu'il ne parlait que d'intelligence artificielle.

A l'occasion du Sommet sur l'IA à Paris, les annonces d'investissements dans l'Hexagone se sont multipliées et devraient atteindre 109 milliards d'euros, a annoncé Emmanuel Macron.
A l'occasion du Sommet sur l'IA à Paris, les annonces d'investissements dans l'Hexagone se sont multipliées et devraient atteindre 109 milliards d'euros, a annoncé Emmanuel Macron. Benoit Tessier/Reuters

Et le président d'envoyer tout le monde se coucher avec cette maxime bien connue de tous les Français : « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme ». Du Rabelais dans le texte que le lettré François Bayrou a pu apprécier, lui qui fut discrètement présent tout au long de la soirée.

On ne se bouscule pas sous la nef
La parenthèse a offert au chef de l'Etat l'un de ces bains de foule qui lui ont rappelé sans doute la grande époque de la « start-up nation ». « Bravo à tous, parce que c'est votre engagement collectif », a salué le président, un peu plus tôt au Grand Palais, en référence aux 109 milliards d'euros d'investissements étrangers annoncés dans l'IA en France, avant qu'un DJ répondant au nom d'Agoria ne joue un morceau de musique électronique, illuminant le monument de jeux de lumière.

On serre des mains, on s'échange des accolades entre grands du monde de la tech. Difficile toutefois d'ignorer que l'assistance a été clairsemée une grande partie de la journée dans l'enceinte grandiose mais glacée du Grand Palais. « C'est vide », lâche un entrepreneur français.

Pour signer des contrats, il fallait plutôt aller au « business day » à Station F ce mardi. Le Sommet de l'IA, c'est avant tout un lieu de rencontres entre jeunes startupeurs, quelques patrons bien connus comme Xavier Niel, des stars de la tech telles que la Française Fidji Simo (Instacart) et des ministres. « C'est génial de rencontrer des personnes qu'on ne voit pas souvent en Europe. C'est plus que nécessaire si on veut collaborer entre nous », se réjouit Jonas Andrulis, fondateur d'une start-up d'IA allemande qui a levé 500 millions d'euros auprès de grands groupes.

Mais pour faire des rencontres, il faut se préparer. Or, de nombreux entrepreneurs ont reçu une invitation deux ou trois jours avant l'événement. S'ils n'attendaient pas grand-chose de cette journée, les entrepreneurs et investisseurs rencontrés sont tout de même ravis que l'événement se déroule à Paris. Comme le résume Stéphanie Hospital, fondatrice de OneRagtime, un fonds de capital-risque : « ça fait six mois qu'on n'est pas contents d'être en France. Le sommet, c'est un vent de positif. Ça fait du bien. »

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