25/12/2025/H23:00:47

Quitter X (ex-Twitter), un cap dur à passer malgré les polémiques

X (anciennement Twitter) s’est transformé en champs de mine. Les utilisateurs circulent parfois difficilement entre les bots qui veulent vendre des nudes, les polémiques et les contenus problématiques. Pourtant, d’après une étude de Sensor Tower relayée par The Guardian, son nombre d’utilisateurs a certes diminué depuis son rachat par Elon Musk en octobre 2022, mais se maintient à 174 millions de twittos quotidiens.
Les utilisateurs sont pourtant nombreux à reconnaître une dégradation de l’ambiance et du service. « J’ai l’impression d’avoir vu X se dégrader dès que Elon Musk a pris la main en vrai avec les pannes, le retour de Trump », explique Nina, journaliste. « Le service s’est dégradé, et il faut rester absolument sur ses abonnements et pas sur le fil “pour vous” », abonde Christophe, community manager.
« Ca reste un réseau social incontournable »
Point commun : ils doivent tous les deux se servir de l’application pour leur travail. Mais même là, X n’est plus aussi bien qu’avant. « Maintenant c’est impossible d’envoyer des messages directs à 99 % des comptes sans payer la certification, et ça nous prive d’énormément de communication avec les gens », estime Nina.
Le boulot, c’est aussi la principale raison pour laquelle ils restent. « Pour suivre les grands événements, ça reste efficace, juge Christophe. C’est un bon outil pour trouver de l’information. » « Beaucoup de personnalités communiquent toujours autant sur X, beaucoup de faits de société et polémiques y sont toujours débattus, donc ça me paraît impossible de partir, regrette la journaliste. J’aurai l’impression de prendre le risque de passer à côté de quelque chose. Qu’on le veuille ou non ça reste un réseau social majeur et incontournable. »
Le travail de certains tourne même entièrement autour de X. « Le jour où les CM ne seront plus sur Twitter, on partira », affirme Rachel du collectif Sleeping Giants. Celui-ci interpelle les marques dont la publicité apparaît auprès de contenus problématiques, dans le but de lutter contre le financement des discours problématiques. « La situation est regrettable, mais cela ne nous empêche pas de faire notre métier », insiste-t-elle.
Pas d’alternatives
Celles qui quittent le plus le réseau, ce sont peut-être effectivement les publicités. « Certains très très grands groupes sont partis, affirme Rachel. Si vous êtes annonceurs, est-ce que vous voulez vous retrouver affiché à côté d’un contenu où des gens se suicident ? » Elon Musk a annoncé porté plainte contre Garm, une fédération qui militait pour des médias responsables, les accusant de boycotter X. Le collectif s’est dissous « pour éviter une procédure bâillon coûteuse, mais ça ne va pas faire revenir les annonceurs », estime la membre des Sleeping Giants. Par ailleurs, elle rappelle que la publicité sur Twitter a énormément baissé de prix, et que, selon le New York Times, les revenus publicitaires ont diminué de moitié depuis le rachat par Elon Musk.
Dernière raison pour laquelle il est difficile de quitter l’ancien Twitter : peu d’alternatives existent. « BlueSky est intéressant mais n’a pas la base d’utilisateurs, trouve Christophe. LinkedIn a d’autres travers, mais peut être intéressant, surtout dans le secteur de l’économie. » « Je n’ai jamais essayé d’alternatives. Je songe à essayer Threads, mais j’ai vraiment la flemme de refaire mon fil, d’aller chercher les gens à follow », avance pour sa part Nina. A part une grande migration coordonnée, le changement pourrait venir de l’Union européenne : entre IA, désinformation et absence de modération, depuis plusieurs mois, l’institution a X dans son viseur.
https://www.20minutes.fr/high-tech/by-the-web/4105262-20240812-quitter-x-ex-twitter-cap-dur-passer-malgre-polemiques

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