25/12/2025/H17:19:19
la nouvelle IA de Google est son pire cauchemar
Même les investisseurs l’ont mauvaise : le cours de l’action Alphabet, la maison mère de Google, a dévissé au début de cette semaine, “effaçant tous ses gains depuis le début de l’année”, après le “tollé” qui a accompagné le lancement du dernier modèle d’intelligence artificielle (IA) de Google, Gemini, raconte The Information. Pas un jour ne passe depuis sans que le géant de la tech ne tente péniblement de redorer son image, et sans que ses concurrents et détracteurs, Elon Musk en tête, ne se réjouissent des erreurs de son chatbot – nul en histoire et mauvais en comparaisons.
Cette “chute” est “une réaction à la controverse concernant les réponses trop politiquement correctes du chatbot Gemini”, qui a conduit Google à suspendre la génération d’images de son modèle d’IA, en attendant d’en proposer une version retravaillée d’ici quelques semaines, explique le média de la Silicon Valley. Et l’affaire est devenue un “problème majeur pour Google”.
Incohérences historiques
Le lancement de Gemini, version améliorée de Bard, devait marquer la contre-attaque de Google face à ChatGPT, le générateur de textes, d’images et de vidéos qui a fait le succès d’OpenAI depuis son apparition, en novembre 2022. Au lieu de quoi, c’est “en train de devenir un cauchemar pour sa réputation”, confirme The Wall Street Journal.
La semaine dernière, l’absence de sens politique du générateur d’images de Google a déclenché une vague de critiques sans précédent. “Gemini a créé des images des pères fondateurs des États-Unis et de soldats allemands de l’époque nazie dans ce qui semblait être une tentative de renverser les stéréotypes de genre et de race que l’on trouve dans l’IA générative”, résume élégamment The Verge. De fait, sur les réseaux sociaux, on a pu voir de multiples exemples d’incohérences historiques flagrantes (des Vikings asiatiques, un pape et des soldats nazis noirs…) qui ont lancé la controverse d’une IA woke.
L’IA embarquée dans des guerres culturelles
Ces posts “ont été amplifiés par Elon Musk, le patron de X, et le [très populaire] psychologue youtubeur Jordan Peterson, qui ont accusé Google de favoriser une approche pro-diversité dans son produit”, note The Washington Post. Cette nouvelle “crise est emblématique des modèles d’IA qui se trouvent embarqués dans des guerres culturelles sur la diversité, la modération de contenus et la représentation”, estime le quotidien de la capitale fédérale.
Google a dû présenter ses excuses, se justifier, puis désactiver les commandes d’images sur son chatbot… “Ces critiques négatives ont rappelé d’anciennes controverses sur les préjugés des technologies Google, quand l’entreprise était accusée du problème inverse : ne pas montrer suffisamment de personnes de couleur”, constate The New York Times, qui rappelle la polémique de 2015 sur Google Photos (la légende d’une photo de deux personnes noires les qualifiait de gorilles).
Google a passé “des années à monter des équipes chargées de limiter les résultats susceptibles d’être jugés offensants par les utilisateurs”, rappelle le quotidien américain. Aujourd’hui, le voilà “accusé sur les réseaux sociaux d’aller trop loin dans ses efforts pour favoriser la diversité ethnique”.
Politique de la tech
La controverse a continué d’enfler quand le générateur de texte lui-même a été pris en flagrant délit. Gemini “a eu du mal à dire qui d’Hitler ou d’Elon Musk était le pire pour la société, a dit qu’il ne défendrait pas la viande ou qu’il n’aiderait pas à faire la promotion des combustibles fossiles”, rapporte Business Insider.
Pour le spécialiste de la tech Ben Thomson, le problème n’est pas tant ces réponses stupides que le fait même que Google dise “aux utilisateurs ce qu’ils doivent penser” au lieu de “les aider à prendre des décisions importantes”. Il serait temps de “débarrasser l’entreprise des employés attirés par la puissance de Google et sa capacité à servir leurs desseins politiques, et de rendre le pouvoir décisionnel à ceux qui veulent vraiment fabriquer de bons produits”, explique-t-il dans sa lettre spécialisée Stratechery. Et de désigner nommément le PDG Sundar Pichai comme l’une de ces personnes “à écarter”.
Pris dans la tourmente, le patron de Google s’est fendu d’un e-mail à ses équipes le mardi 27 février en fin de journée, relate le Wall Street Journal, disant “qu’il était ‘inacceptable’ que certains des résultats de Gemini aient offensé les utilisateurs et fait preuve de partialité”. Sundar Pichai écrit :
“Aucune IA n’est parfaite, surtout à ce stade émergent du développement de l’industrie, mais nous savons que la barre est haute pour nous, et nous continuerons à travailler aussi longtemps qu’il le faudra.”
Wired dénonce les “commentateurs de droite qui ont sauté sur le sujet pour insinuer qu’il s’agissait d’une nouvelle preuve d’un parti pris anti-Blancs au sein de la Big Tech”. Mais en réalité, explique le magazine de la tech, cette histoire “montre surtout que les systèmes d’IA générative ne sont tout simplement pas très intelligents”.
https://www.courrierinternational.com/article/chatbot-gemini-la-nouvelle-ia-de-google-est-son-pire-cauchemar
[Courrier international: Chatbot. Gemini : la nouvelle IA de Google est son pire cauchemar](https://www.courrierinternational.com/article/chatbot-gemini-la-nouvelle-ia-de-google-est-son-pire-cauchemar )
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