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J’ai infiltré les influenceurs LinkedIn : du bullshit par millions [ElseNews]

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25/12/2025/H15:55:40


J’ai infiltré les influenceurs LinkedIn : du bullshit par millions

Ils s’appellent Thibaut Louis, Nina Ramen ou Caroline Mignaux. Ces macro-influenceurs LinkedIn (ceux comptant des centaines de milliers d’abonnés) se sont faits un nom sur le réseau social professionnel, jusqu’à quasiment atteindre le statut de gourou.
Leurs fidèles boivent leurs publications comme la Sainte Parole. Eux aussi rêvent d’atteindre des chiffres d’affaires ou des rémunérations records en appliquant leurs conseils et leur « mindset » (comme ils disent). Certains y parviennent, à une échelle moindre. D’autres ne relâchent pas leurs efforts malgré leur lente agonie et la difficulté à se hisser en haut de la mêlée. LinkedIn fonctionne comme n’importe quel autre réseau social : des millions d’échecs pour quelques superstars.
Intrigué par ces publications souvent moquées sur les comptes X à vocation humoristique, j’ai essayé d’en savoir un peu plus sur cette activité d’influenceur LinkedIn. En 2023, je me suis lancé pendant quelques mois sur le réseau social, à la recherche de cette formule magique permettant de gagner des petites fortunes tout en ne travaillant que quelques heures par semaine.
Si je n’ai pas trouvé cette recette miracle (malgré mes efforts), j’ai tout de même pu tirer quelques conclusions intéressantes en échangeant plus longuement avec quelques-uns de ces créateurs. De quoi vous proposer un article, ce qui, finalement, n’est déjà pas si mal.
LinkedIn : terrain de jeu des copywriters
© Presse-citron
Si je n’ai pas fait d’étude statistique précise, j’ai été vite frappé par la sur-représentation des copywriters parmi les influenceurs LinkedIn. Pour ceux qui ne connaîtraient pas cette profession, les copywriters sont des rédacteurs dotés d’un talent exceptionnel pour fédérer, créer une communauté et/ou vendre à peu près tout et n’importe quoi grâce à l’art de maîtriser les mots (et les techniques de vente). J’exagère à peine.
Les plus connus se targuent d’avoir réussi à générer des chiffres d’affaires colossaux en écrivant les posts de grands chefs d’entreprise, vendus à des prix astronomiques. En fouillant un peu, on s’aperçoit que pour certains, notamment les plus connus, le copywriting n’est plus l’essentiel de leur activité (j’y reviendrai).
En fouinant un petit peu et en échangeant avec quelques influenceurs en devenir, j’ai découvert qu’il existait des techniques propres à LinkedIn visant à augmenter l’engagement. Je les ai donc toutes appliquées : AIDA, PAS mais aussi le célèbre (sur LinkedIn) TOFU MOFU BOFU, tiercé gagnant pour devenir riche en restant assis en caleçon sur son canap’.
J’ai aussi suivi les recommandations de régularité, les variations entre publications inspirantes et pratiques, images, vidéos et carrousels. J’ai suivi les conseils en matière d’échange de bons procédés : interagir avec les comptes d’autres influenceurs, répondre aux commentaires, notifier de gros comptes (ce que j’appelle la méthode du crevard). J’ai même utilisé un projet de newsletter (que j’aurais créé de toute façon) afin de booster mon audience.
Trop tard
© Presse-citron
Surprise, rien de tout cela fonctionne. La raison est simple : selon les créateurs en devenir (ceux qui ont du mal à émerger) l’algorithme de LinkedIn est incompréhensible et indomptable. Les règles changent régulièrement, ce qui oblige à consacrer un temps fou pour percer un peu.
Une perte de temps pour ces freelances (pour la plupart) en quête de contrats pour faire tourner leur entreprise et manger autre chose que des pâtes. Tout le temps consacré à LinkedIn les empêche finalement d’accomplir leurs tâches les plus importantes, à savoir répondre à la demande de leurs clients.
Face à ce rempart, ces utilisateurs vont toujours plus loin pour attirer l’attention. LinkedIn pousse surtout les posts “inspirants”, si possible les plus débiles ou surréalistes. Je vous invite à consulter le compte Disrupted humans of LinkedIn sur X pour découvrir quelques pépites (un exemple ci-dessous).

Bonne Saint-Valentin à ceux qui auront lu ce post ❤️ pic.twitter.com/kYn2BCVi9L
— Disruptive humans of Linkedin (@DisruptiveHoLin) February 14, 2024
Pour LinkedIn, l’intérêt est évident : plus c’est gros, plus cela génère d’engagement. Et tant pis si les réactions sont négatives, le réseau fonctionne sur la règle bien connue des professionnels de la communication : « que l’on parle de nous en bien ou en mal, l’essentiel est que l’on parle de nous ».
« Certains y arrivent » direz-vous. Vous aurez raison. Mais les vraies stars, les comptes à plusieurs centaines de milliers d’abonnés ont toutes un point commun : elles ont démarré cette activité il y a des années, alors que LinkedIn n’était pas encore perçu comme une plateforme de création de contenus, mais comme un moyen de réseauter.
Ces cadors ont en réalité bien senti le marché et eu la bonne (ou mauvaise) idée de transformer LinkedIn en cette énorme usine à bullshit.
Vendre des bootcamps à plusieurs milliers d’euros pour quelques jours afin d’apprendre à devenir vous aussi un entrepreneur insolent et détestable qui génère des millions d’euros de CA par an.
Plus c’est gros plus ça passe
© Unsplash / Osarugue Igbinoba
C’est donc ainsi que certains gourous de LinkedIn se sont faits une place au soleil. L’un des plus connus a pour particularité d’être le spécialiste des publications provocatrices. Et de répondre de manière hautaine, voire insultante, à quiconque le mettrait face à ses contradictions dans les commentaires. La recette fonctionne : entre ceux qui soutiennent ses thèses et ceux qui s’y opposent, ses publications battent des records d’audience. Cela lui permet de vendre des bootcamps à plusieurs milliers d’euros pour quelques jours afin d’apprendre à devenir vous aussi un entrepreneur insolent et détestable qui génère des millions d’euros de CA par an.
D’autres créateurs, à la démarche plus bienveillante, adoptent les techniques des « formateurs en ligne que tout le monde déteste ». La recette est la même : des publications pleines de promesses avec des appels à action pour vendre une formation, un coaching ou tout autre produit vendant (disons-le) du vent.
En fouillant encore un peu, j’ai découvert que beaucoup de ces influenceurs stars n’exerçaient plus leur métier d’origine depuis longtemps, si tant est qu’ils l’aient exercé un jour. Parfois, le doute est permis tant leurs publications sont truffées d’erreurs factuelles, de banalités voire de mensonges (je passe l’orthographe, la grammaire ou le style, un comble pour des rédacteurs surdoués). Sur LinkedIn, il semblerait que l’assurance avec laquelle on affirme sa pensée vaut plus que le fond de la pensée elle-même.
Nombreux sont ceux à admettre ne plus exercer leur profession première.
Faites ce que je dis pas ce que je fais
© Unsplash / Swello
Je sais ce que vous vous dites : « Quel rageux ! Quel jaloux ! Au bûcher ! ». Afin d’anticiper ces critiques, j’ai suivi de plus près les méthodes de certains influenceurs. Nombreux sont ceux à admettre ne plus exercer leur profession première. Ils appellent cela « scaler » : comprenez confier les tâches ingrates à des freelances en galère afin d’aller se pavaner dans les médias.
Ainsi, ils passent l’essentiel de leur temps à animer des podcasts ou des chaînes Youtube, à faire la tournée des médias, écrire des newsletters ou organiser des bootcamps vendus une petite fortune à des freelances ou salariés en recherche d’évolution. Et le copywriting dans tout cela ? Disparu, envolé.
Une star parmi les stars l’a écrit à plusieurs reprises. Récemment, elle a même déclaré ne plus du tout faire de copywriting mais confier cette tâche à l’une de ses collaboratrices. Pour bien prendre la mesure de la chose, imaginez un écrivain faire fortune en vendant des formations, séances de coaching ou bootcamps expliquant comment bien écrire un roman alors qu’il confie l’écriture de ses livres à quelqu’un d’autre.
Les influenceurs LinkedIn tirent donc la ficelle du “faites ce que je dis, pas ce que je fais” jusqu’à sa substantifique moelle, avec la promesse de vous faire devenir vous aussi millionnaire. Ces millions, vous ne les verrez sans doute jamais. Eux, en revanche…
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