Beaucoup d’Américains se battent pour que la traduction de leur “common sense” rejoigne le “bon sens” des Latins du Vieux Continent.
L’étymologie des mots et des locutions est tout de même révélatrice des significations qu’ils portent.
L’élection de Trump, est-ce du bon sens latin ou du common sense ?
Le fait que les caricatures de Mahomet n’aient pratiquement pas été diffusées dans les médias américains (malgré une liberté d’expression bien plus étendue que sur le Vieux Continent), est-ce du bon sens ?
Le fait que le discours d’investiture de Trump ait été diffusé en différé sur la RTBF (radio nationale belge), est-ce du common sense ? (Certaines mauvaises langues ont appelé ça du common sense belge !).
L'intelligence humaine individuelle peut se targuer de bon sens, tandis que l'intelligence humaine collective relève davantage du common sense.
En revanche, pour ce qui est de l'intelligence artificielle, celle-ci est clairement du ressort du common sense, puisqu’elle repose en majeure partie sur la “fréquence”.
Que ce soit l'évolution de la “Vie” ou les conclusions données par l'intelligence artificielle, tout cela est probabiliste, stochastique (rajout d'une dose d'aléatoire pour que ce soit moins ennuyeux : les humeurs chez l'homme, la “température” et les coefficients k et p dans l'intelligence artificielle).
La différence majeure entre l'approche humaine (ici je ne parle plus d'intelligence) et celle de l'intelligence artificielle réside dans la taille informationnelle du “token” (3-4 caractères en IA, jusqu’à 28 caractères pour un mot en français, par exemple).
Un token long contient plus de signifiants, de significations, qu'un token court, notamment grâce à son “vécu” et son histoire.
Un token long génère plus de choses, d'idées, de fantasmes, qu'un token court.
En créativité, le bon sens incite à être disruptif, à aller à contre-sens.
Le common sense privilégie la probabilité.
Certes, l'IA introduit une part de hasard, d’aléa, mais dans le seul but d’éviter l’ennui.
L'intelligence artificielle ne prend aucun risque ; seul le “prompteur” peut prétendre en prendre.
Au fil du temps, il arrive que le bon sens influe, gagne du terrain et finisse par s’aligner avec le common sense. C’est souvent le cas lors des alternances politiques (surtout si le common sense s’est trompé pendant longtemps).
Sur tout ce qui est déterministe à court et moyen terme, l'intelligence artificielle et le common sense l’emportent (les échecs, par exemple, sont un jeu déterministe : les Blancs ont toujours un coup d’avance).
Vous l’avez compris, je classe le common sense du côté du sens commun, et donc de l’intelligence artificielle.
Ainsi, si dans de nombreux cas la créativité consiste à aller à l’encontre du common sense, alors les outils d’IA seront précieux pour identifier les directions opposées à celles qu’ils suggèrent.
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