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Une trentaine de tombes du Xème siècle ont été mises au jour près du village de Lisbjerg, par hasard lors de travaux de construction. Des objets «spectaculaires» y ont été retrouvés
Une trentaine de tombes du Xème siècle, très richement garnies, ont été découvertes dans le nord du Danemark, a annoncé mardi le musée Moesgaard à Aarhus (nord).
Perles, pièces de monnaie, céramiques et une boîte contenant un fil d’or, autant d’objets qualifiés de «spectaculaires» par les experts ont été retrouvés par hasard lors de travaux de construction près de Lisbjerg, un village situé à sept kilomètres au nord d’Aarhus, la seconde plus grande ville du Danemark.
Le site compte quelque 30 tombes païennes datant de la seconde moitié du Xème siècle, à l’époque du roi Harald à la Dent Bleue.
Pour l’archéologue Mads Ravn, l’un des responsables du musée, les tombes sont très probablement liées à une famille noble de l’époque viking (entre le VIIIème et le XIème siècle), dont la ferme a été découverte à moins d’un kilomètre du site funéraire à la fin des années 1980.
«Cela pourrait être l’un des connétables ou intendants de Harald à la Dent Bleue», a expliqué Mads Ravn à l’AFP, soulignant que le souverain qui a introduit le christianisme au Danemark actuel chargeait des nobles de la gestion de certaines régions.
Outre des objets funéraires, les chercheurs ont découvert quelques restes humains comme des dents et des ossements. «Dans la tombe, les gens emmenaient essentiellement ce qui était important pour eux dans la tombe parce qu’ils voulaient le transférer à l’autre monde», a ajouté l’archéologue.
L’une des sépultures, qui selon les scientifiques appartenait à une femme importante, contenait un coffret rempli d’objets décoratifs et une paire de ciseaux. Le coffret «magnifique» est une trouvaille remarquable, seuls quelques-uns ont été découverts, dont un dans le sud-est de l’Allemagne.
«C’est très rare, il n’y en a que trois», a déclaré Mads Ravn. Les fouilles à Lisbjerg doivent se terminer cette semaine et les experts commenceront ensuite une analyse scientifique approfondie des objets, le bois notamment devrait permettre d’aider à dater précisément le site funéraire. Centre royal et commercial, Aarhus était l’une des villes les plus importantes du Danemark à l’époque viking. Une route reliait l’agglomération à la ferme de Lisbjerg.
HEIDI.NEWS. Nulle part l’amour des Islandais pour les histoires n’est plus manifeste qu’à Reykjavik. Mais la capitale, sacrée ville de littérature par l’Unesco en 2011, peine à garder son authenticité face à la masse toujours croissante de touristes
Film posthume de Laurent Cantet réalisé par Robin Campillo, «Enzo» raconte avec leurs talents conjugués l’adolescence troublée d’un gosse de riches plus attiré par la vie de maçon
A l’écran comme derrière, c’est une belle histoire d’amitié par-delà la sexualité. Véritable tandem de cinéma, Laurent Cantet (Ressources humaines, Vers le sud, Entre les murs) et Robin Campillo (Les Revenants, 120 Battements par minute, L’Ile rouge) se sont connus à l’école de cinéma et ne se sont plus quittés, le second montant et co-écrivant les films du premier tandis que Cantet servait de premier regard extérieur à Campillo. Que l’un soit homosexuel et l’autre pas n’y a rien changé: entre eux, c’était à la vie à la mort. Et lorsque Cantet a été emporté trop tôt par un cancer, à 63 ans, Campillo a logiquement souhaité réaliser le dernier scénario de son ami. Avec à l’arrivée cet étrange crédit qui fait d’Enzo «un film de Laurent Cantet réalisé par Robin Campillo» – soit le même qu’autrefois partagé par feu Pietro Germi et son ami Mario Monicelli pour la célèbre comédie Mes chers amis (1975).
Le petit miracle de ce film, présenté à la Quinzaine des cinéastes du dernier Festival de Cannes, c’est la parfaite fusion qui s’y opère entre deux styles, deux œuvres également modestes d’apparence et pourtant d’une beauté et d’une exigence qui comptent. Que Cantet ait voulu pour la première fois y parler d’homosexualité, en plus de sujets chers depuis toujours comme l’injustice sociale, la quête de sens ou la transmission, n’en est que plus troublant.
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Pour mener à bien l’interdiction d’importation d’hydrocarbures russes, l’UE demande notamment aux Etats membres de fournir des plans nationaux de diversification des approvisionnements, d’ici au 1er mars 2026
La Commission a détaillé mardi les étapes en vue d’interdire les importations de gaz russe dans l’Union européenne d’ici à fin 2027 et de contourner le veto de la Hongrie et de la Slovaquie au sein des 27. Cette proposition législative va être soumise aux Etats membres et au Parlement. Les discussions s’annoncent sensibles car certains pays redoutent des difficultés juridiques pour mettre un terme aux contrats de longue durée scellés avec la Russie.
La Commission européenne revendique une approche «progressive». Elle veut interdire les nouveaux contrats à partir du 1er janvier 2026, puis interrompre les contrats à court terme existants d’ici au 17 juin 2026. Avec une exception pour les exportations vers les «pays enclavés» et également liées à des contrats de plus longue durée. Les importations dans le cadre de contrats à long terme - les plus sensibles car ils courent parfois sur des dizaines d’années - «seront interrompues d’ici à fin 2027».
L’exécutif européen a opté pour une proposition législative, qui peut être adoptée à la majorité qualifiée, plutôt qu’un nouveau train de sanctions contre la Russie qui aurait requis l’unanimité des 27. Le but est d’éviter un veto de la Hongrie et de la Slovaquie fermement opposées à ces mesures.
Pour mener à bien cette interdiction, l’UE demande aux Etats membres de fournir des plans nationaux de diversification des approvisionnements, d’ici au 1er mars 2026. Les contrats existants de services de terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) destinés aux clients russes ou contrôlés par des entreprises russes seront également interdits à compter du 1er janvier 2028. «La Commission travaillera main dans la main» avec les 27. «Aucun État membre ne sera privé d’énergie à la suite de cette proposition», a assuré le commissaire européen Dan Jorgensen.
Plus de trois ans après l’invasion de l’Ukraine, «moins nous importons d’énergie de Russie, plus nous aurons de sécurité et d’indépendance en Europe», a-t-il souligné. La part du gaz russe dans les importations de gaz de l’Union européenne est passée de 45% en 2021 à 19% en 2024.
Mais si l’UE s’est efforcée de réduire ses approvisionnements par gazoducs, elle s’est en partie tournée vers le gaz naturel liquéfié (GNL), transporté par navire, déchargé dans des ports, regazéifié puis injecté dans le réseau européen.
Derrière les Etats-Unis (45%), la Russie occupe une place centrale avec 20% des importations de GNL de l’UE en 2024, soit 20 milliards de mètres cubes sur la centaine de milliards importés. Outre le gaz, la Commission attend des Etats membres qui importent encore du pétrole russe un plan en vue d’un arrêt d’ici à fin 2027.
Le déclenchement de la guerre en Ukraine change les perceptions. Malgré un fort attachement à la neutralité, la majorité de la population (53%) souhaite une collaboration avec l’Alliance atlantique. Selon une étude de l’EPFZ, un tiers des personnes sondées sont même favorables à une adhésion
Qu’il semble loin, le temps où un tiers des citoyens votaient oui à une Suisse sans armée. C’était le dimanche 26 novembre 1989. Deux semaines auparavant le mur de Berlin tombait en même temps que prenait fin la Guerre froide, suscitant des espoirs de paix durable. Plus de trente ans plus tard, la situation est toute autre, entre escalade militaire au Proche-Orient et menace russe exacerbée depuis l’invasion de l’Ukraine. La population helvétique est aujourd’hui mue par «un désir d’une armée forte», pour reprendre les termes de l’étude «Sécurité 2025», rendue publique ce mardi par l’Académie militaire et le Center for Security Studies de l’EPFZ de Zurich.
Basée sur un sondage mené auprès de plus de 2000 personnes dans tout le pays du 6 janvier au 7 février, la recherche laisse poindre un «pessimisme généralisé» quant à la situation politique mondiale. Pas moins de 81% des personnes interrogées se disent ainsi «pessimistes», alors que le sentiment général de sécurité a baissé de 6% en une année (86% en 2025), même s’il reste haut. Dans ces conditions, 80% des sondés considèrent l’armée comme plutôt nécessaire, voire indispensable. Le système de milice fondé sur le service militaire obligatoire demeure plébiscité.
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Fragilisé par la perte de son état-major, Téhéran mise sur ses missiles balistiques pour saturer le bouclier d’Israël qui, supérieur dans les airs, continue, lui, de frapper l’Iran de manière dévastatrice
Au lendemain d’une cinquième nuit d’escalade, l’armée iranienne a affirmé avoir ciblé le siège du Mossad à Tel-Aviv. De leur côté, les forces militaires israéliennes ont annoncé avoir tué Ali Shadmani, chef de l’état-major, dans une frappe sur un centre de commandement au cœur de Téhéran. Depuis vendredi 13 juin et l’attaque israélienne de l’Iran, les deux pays, dont les armées ont des capacités inégales et des soutiens asymétriques, misent sur des stratégies bien différentes.
Côté israélien, après avoir visé les capacités antiaériennes iraniennes, bombardé une partie du programme nucléaire, tué des scientifiques et neutralisé l’état-major, l’armée s’emploie ces dernières 48 heures à toucher des cibles liées au régime. Soit les forces de police, des sites pétroliers et gaziers ou encore la télévision d’Etat. Révélant ce qui semble être le but réel de cette attaque baptisée «Lion dressé» (Rising lion): se débarrasser de la République islamique. En Iran, au moins 224 personnes ont été tuées dans les bombardements, un chiffre qui semble sous-estimé à la vue de la multiplication des frappes sur les zones urbaines. L’armée iranienne a, elle, tué au moins 24 civils en cherchant à saturer le bouclier antimissile israélien.
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ÉDITORIAL Les guerres qui se multiplient dans un chaos anxiogène provoquent la peur, à juste titre. Lui céder en regardant ailleurs, c’est renoncer pourtant à rester les acteurs d’un monde qui a vitalement besoin de notre courage, de notre intelligence, de notre compassion
Le monde est devenu fou. Et semble glisser chaque jour en nous un peu de sa folie, du matin où l’on allume la radio au soir devant le 19h30, sans compter les smartphones fébrilement consultés. En sourdine, cette question: jusqu’où s’étendra le chaos du monde? Face aux actualités au Proche-Orient, l’angoisse gagne du terrain. Peut-être jusqu’à la Maison-Blanche, à voir la précipitation avec laquelle Donald Trump vient de quitter la réunion du G7 au Canada.
Cette angoisse, c’est d’abord celle des populations qui affrontent une guerre alors qu’elles n’aspiraient à rien d’autre qu’à vivre en paix, comme vous et moi. Des millions d’Iraniens voient resurgir une guerre internationale sur leur sol, une première depuis celle contre l’Irak dans les années 1980. Et ils ne l’ont pas plus choisie qu’ils n’ont choisi leur régime. Les Israéliens sont visés par des frappes si violentes que même leurs abris les mieux conçus sont anéantis. Quant aux Palestiniens, leur peur s’ajoute à l’écœurement de voir leurs douleurs mises au second plan, alors qu’à Gaza, on continue de mourir, chaque jour, sous les bombes et de la faim.
Le monde est fou, ce début de XXIe siècle nous en a déjà donné la preuve à plusieurs reprises. Rappelons qu’il y eut, actée par l’OMS le 20 janvier 2020, la pandémie de Covid-19 qui coûta la vie à plus de 7 millions de personnes. Deux ans plus tard, le 24 février 2022, la guerre fit son retour dans une Europe, qui s’en croyait débarrassée à jamais, à travers l’assaut de Vladimir Poutine sur l’Ukraine. Un an et demi après, le 7 octobre 2023, le fragile équilibre du Proche-Orient volait en éclats sous l’impact du massacre du Hamas en Israël. S’ensuivit le retour du président américain le plus erratique et brutal de l’histoire des Etats-Unis: Donald Trump. Et comme si tout cela ne suffisait pas, voilà que débutait, le 13 juin 2025, une guerre Iran-Israël qui nous menace tous.
Théâtre d’événements dont l’ampleur nous dépasse, ce monde fou qui suscite la peur provoque une tentation: celle de détourner le regard. A quoi bon, après tout, s’angoisser devant des catastrophes face auxquelles nous sommes d’impuissants spectateurs? Le ciel calme sous lequel nous vivons invite pourtant à autre chose qu’à l’indifférence. Il nous appelle à trouver un espace et un temps pour penser le monde, pour penser au monde. Ce monde qui a besoin de nous. Qui a besoin de notre courage. De notre compassion. De notre compréhension. Qui a besoin, en somme, que nous en restions les acteurs.
La réforme de la fiscalité agricole portée par Valérie Dittli est remise en cause par l’Administration fédérale, provoquant un certain embarras au sein du gouvernement vaudois. Christelle Luisier, nouvelle ministre des Finances, hérite d’un dossier explosif dès son entrée en fonction
Avec les degrés qui ne cessent de grimper en cette fin de mois de juin, le Conseil d’Etat vaudois peut continuer de transpirer. Ce mardi matin, Le Temps révélait que la réforme de la fiscalité agricole menée par Valérie Dittli était remise en cause par l’Administration fédérale des contributions. Ses allégements sont jugés contraires au droit fédéral. Quinze jours plus tôt, Christelle Luisier reprenait en mains le Département des finances, confié pendant deux mois à son collègue PLR Frédéric Borloz. Vendredi, la présidente du gouvernement annonçait à Prométerre la triste nouvelle alors que la rumeur commençait à enfler jusqu’à la Berne fédérale.
Jointe par Le Temps en fin de journée mardi, Christelle Luisier ne cache pas «sa déception», nous assurant qu’elle se serait bien passée de devoir régler un tel dossier à peine le costume de grande argentière enfilé. «Nous avons reçu huit pages qui nous expliquent précisément en quoi la pratique n’est pas conforme au cadre légal. Je suis triste pour les agriculteurs et pour toutes ces exploitations qui auraient pu bénéficier de ces allégements bienvenus.»
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Le Grand Conseil n’a pas accepté plusieurs réponses du gouvernement sur sa gestion de l’année 2024. En particulier sur son recours, dans le cadre de l’affaire Dittli, à des mandats externes confiés à des agences de communication
Les députés vaudois ne sont pas satisfaits par certaines réponses du Conseil d’Etat. La Commission de gestion du Grand Conseil (Coges), qui examine chaque année la façon dont le gouvernement a tenu la barre, a fait deux observations fortement liées à l’affaire Dittli dans son rapport 2024.
Déjà indignée récemment par le retard dans les réponses du gouvernement, la Coges a appelé les députés à ne pas accepter les justifications du Conseil d’Etat. Celles-ci ont effectivement été rejetées ce mardi.
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Berne réduit l’activité de son ambassade en Iran et rapatrie cinq employés ainsi que six de leurs accompagnateurs, indique le DFAE. Le mandat de puissance protectrice se poursuit
Face au feu des missiles israéliens, la Suisse a commencé à évacuer le «personnel non essentiel» de son ambassade de Téhéran. «Le DFAE a décidé de se concentrer sur les activités diplomatiques. Cinq personnes transférables et six accompagnants [membres de leur famille, ndlr] ont quitté l’Iran aujourd’hui par voie terrestre», indique Nicolas Bideau, son responsable de la communication. Celles-ci ont probablement fui vers l’Arménie, principal pays de transit avec l’Azerbaïdjan pour les évacuations des ressortissants étrangers cherchant à quitter l’Iran en guerre. La Suisse ne prévoit par contre pas de départ organisé pour les ressortissants suisses qui veulent fuir l’Iran ou Israël. Lundi, 130 personnes en avaient fait la demande dont une soixantaine en Iran.
Le média a annoncé la suppression à la fin de 2025 de son journal papier en Suisse, tout en assurant investir dans son offre numérique. Une réorientation qui entraîne notamment la fermeture du bureau genevois et jusqu’à 80 suppressions d’emploi. Un tournant pour le paysage médiatique
C’est une page qui se tourne pour un journal que tous les Suisses ont eu un jour ou l’autre entre les mains: le gratuit 20 minutes ne sera plus publié en Suisse dans sa version papier dès la fin de l’année 2025. C’est ce qu’a annoncé mardi le média, lancé fin 1999 côté alémanique puis en 2006 côté romand.
Pour rappel, le groupe 20 Minuten fait partie de TX Group et comprend notamment les publications 20 Minuten, 20 minutes, 20 minuti et Lematin.ch. Les dernières annonces de coupes dataient de 2023, alors qu’étaient supprimés 28 postes au sein de la rédaction romande de 20 minutes, y compris Lematin.ch et Sport-Center, et sept chez 20 Minuten.
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Né à Wiesenberg en 1931, le pianiste autrichien s’est éteint à son domicile à Londres, à l’âge de 94 ans. Il a servi les grands classiques viennois et Franz Liszt avec un mélange de rigueur et de sensibilité à fleur de peau
La disparition d’Alfred Brendel est une perte immense pour le monde de la musique classique. Il a été l’apôtre des grands classiques viennois (Haydn, Mozart, Beethoven, Schubert) et de Franz Liszt dont il a défendu la musique à une époque où celle-ci n’était pas entièrement reconnue et jugée un peu superficielle. C’était un artiste espiègle et profond, à l’humour pince-sans-rire assez britannique, car il avait élu domicile à Londres dès 1971, vivant dans le quartier très prisé – et devenu huppé – de Hampstead.
On lui doit des interprétations profondes et sensibles qui, si elles n’ont pas toujours fait l’unanimité, ont obtenu une reconnaissance encore plus marquée depuis qu’il s’était retiré de la scène, en décembre 2008 à Vienne. Lors de cet ultime concert, avec Sir Charles Mackerras et l’Orchestre philharmonique de Vienne à la salle du Musikverein dans le Concerto pour piano no 9 «Jeunehomme» de Mozart, Brendel tirait volontairement sa révérence avant qu’il ne perde progressivement ses moyens. Il ne voulait pas que le public subisse sa déchéance, et il a consacré ses dernières années à des conférences, à la pédagogie et à la transmission.
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La société suisse Chain IQ, sous-traitant d’UBS, Pictet, Manor ou encore Implenia, a été piratée au début du mois de juin. Des fichiers avec de nombreux noms d’employés ont été volés. L’affaire montre l’importance à accorder à la sécurité des fournisseurs
Des noms, des adresses électroniques et des numéros de téléphone fixes, parfois mobiles. Mais aussi des fonctions dans la hiérarchie, la langue parlée, des codes indiquant leur localisation et l’étage où ils travaillent. Ce gigantesque fichier, contenant plus de 130 000 noms d’employés d’UBS, est disponible depuis quelques jours en ligne. Volé à Chain IQ, l’un des sous-traitants de la banque, ce document contenant des informations sensibles montre à quel point la cybersécurité est devenue ultra-complexe.
L’affaire est partie d’une multinationale inconnue du grand public, Chain IQ. Basée à Zoug, disposant d’antennes à Genève et Zurich, ainsi que dans dix villes dans le monde comme Jersey City, Tokyo ou Londres, la firme est un sous-traitant global. Elle propose des services aux entreprises dans la gestion des ressources humaines ou les systèmes d’information. Elle offre aussi des prestations spécialisées à destination des banques ainsi que des solutions en matière de déchets, d’achats ou de sécurité. Il y a quelques jours, Chain IQ a fait l’objet d’une vaste cyberattaque, comme l’a révélé le site alémanique spécialisé Inside IT.
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La faîtière estime que les obligations imposées aux grandes entreprises sont trop élevées. En parallèle, Economiesuisse appelle à davantage protéger les PME
L’opacité entourant les cyberattaques doit être en partie levée, avait décidé le Conseil fédéral l’année passée. C’est ainsi qu’est entrée en vigueur le 1er avril dernier une nouvelle réglementation, imposant aux détenteurs d’infrastructures critiques d’annoncer obligatoirement, et dans les vingt-quatre heures, des piratages à l’Office fédéral de la cybersécurité (OFCS). Cette réglementation concerne de nombreux organismes: les aéroports, les hôpitaux, les entreprises actives dans l’énergie, les hautes écoles, les banques, les assurances, les transports publics ou encore la SSR. La loi prévoit, dès le 1er octobre prochain, des amendes si l’obligation de signalement n’est pas respectée. Cette partie n’entrera en vigueur qu’en octobre.
Jusqu’à présent, cette nouvelle réglementation, destinée à mieux lutter contre le cybercrime et à responsabiliser les détenteurs d’infrastructures critiques, n’avait quasiment pas fait parler d’elle. Mais ce mardi, tout en reconnaissant les initiatives positives de l’OFCS, Economiesuisse s’est montrée plutôt critique envers cette loi. Dans une prise de position, la faîtière estime que «l’Etat doit être un partenaire actif de la responsabilité commune en matière de cybersécurité et non se positionner comme une instance de contrôle» et que «les entreprises ont besoin de protection face aux risques de cyberattaque – mais elles ne doivent pas porter cette responsabilité seules».
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En entrant en guerre aux côtés de l’Etat hébreu, les Etats-Unis participeraient à anéantir les sites nucléaires iraniens. A Washington, les faucons y sont favorables. Le président américain refuse «pour l’instant» de soutenir le premier ministre israélien, qui veut éliminer le guide suprême de la République islamique
Que vont faire les Etats-Unis? En rentrant précipitamment du sommet du G7 de Kananaskis au Canada pour se réunir dans la «Situation Room» de la Maison-Blanche avec le Conseil national de sécurité, le président américain a semblé indiquer une volonté américaine de s’impliquer concrètement dans la guerre qui fait rage depuis vendredi entre Israël et l’Iran.
Mais mardi, rien n’était vraiment clair quant aux intentions de l’Amérique. Donald Trump a snobé la déclaration du sommet du G7, refusant de la signer avant de faire volte-face. Motif: les pays du G7 ont modifié le texte final en conséquence, supprimant un passage exhortant l’Iran et Israël à faire preuve de retenue. La déclaration, qui appelle à un cessez-le-feu, ne peut dès lors plus offusquer le chef de la Maison-Blanche car elle souligne le droit d’Israël à se défendre.
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CHRONIQUE. Mois après mois, rien n’est venu enrayer l’entreprise de destruction massive menée par Israël. Le consentement tacite de nos gouvernants stupéfie et interroge. Pour l’élucider, tournons-nous vers Hannah Arendt, qui, en 1961, avait couvert le procès du nazi Adolf Eichmann à Jérusalem
Bombardements indiscriminés, destruction systématique des infrastructures civiles, ciblage des médecins et des journalistes, blocus alimentaire et sanitaire, et la liste pourrait continuer. Il est bien difficile de trouver les instruments d’analyse adéquats pour comprendre ce qui rend possible la violation sans fin à Gaza des principes et des valeurs sur lesquels sont fondés tant l’Etat démocratique que le droit international, et ce, avec l’approbation silencieuse de nos gouvernants.
Certes, l’interdiction du terrain aux journalistes et le black-out sur l’information qui s’ensuit y sont sans doute pour quelque chose. En cela, le témoignage direct sur l’enfer au quotidien des Gazaouis que publie ces jours-ci Jean-Pierre Filiu, spécialiste renommé du Proche-Orient, est infiniment précieux, puisqu’il nous permet de toucher du doigt l’inacceptable (Un Historien à Gaza, Les Arènes). Au bout de pages et de pages de descriptions effarantes, on y trouve cette réflexion désabusée, lourde d’une question qui reste sans réponse: «L’historien sait d’expérience comment les opinions s’accommodent progressivement des conflits qui s’installent dans la durée. Il n’en est pas moins troublant de constater que la guerre de Gaza s’est banalisée encore plus vite que celle de l’Ukraine.»
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Trente ans après avoir révolutionné le cinéma d’animation avec «Toy Story», les studios Pixar livrent avec «Elio» un film un peu trop sage sur une rencontre du troisième type
En 30 ans, depuis le fondateur Toy Story qui en 1995 inaugurait l’ère d’un cinéma d’animation 100% numérique, les studios Pixar – absorbés en 2006 par l’empire Disney – ont produit près de 30 longs métrages, dont certains sont devenus des classiques. Grâce à un désir constant d’inventer des univers singuliers, ils nous ont enchantés avec des monstres donnant un visage bienveillant à nos cauchemars d’enfant (Monstres & Cie, 2001), un monde peuplé de voitures qui parlent (Cars, 2006), un rat maître des fourneaux (Ratatouille, 2007), un vieil homme vivant enfin sa vie d’explorateur (Là-haut, 2009) ou encore un bouleversant voyage dans le monde des morts mexicain (Coco, 2017).
Si la société californienne s’était déjà aventurée sur le terrain de la science-fiction avec WALL-E (2008), voici qu’elle imagine pour la première fois, avec Elio, une rencontre du troisième type. Le personnage-titre est un jeune orphelin qui n’a qu’un rêve: être enlevé par des extraterrestres. Forcément, puisqu’on est dans un film d’animation, sa pugnacité va payer. Le voici qui se retrouve, quelque part vers l’infini et au-delà, dans une station interplanétaire, le Communiverse, où vivent les émissaires des formes de vie les plus intelligentes du cosmos. Ceux-ci ont entendu les messages contenus dans une des sondes Voyager envoyées dans l’espace en 1977… et croient qu’Elio est le leader de la Terre.
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Baptiste Lecaplain, Elisa Erka et Alison Wheeler jouent une drôle de guerre des castes d’acteurs dans «Avignon», film attachant et souvent drôle qui peine à démarrer
Vous n’auriez pas plus résisté que lui, comédien de troisième zone, écrasé par le soleil de Satan qui règne en juillet sur Avignon. Stéphane, alias Baptiste Lecaplain, va jouer Ma sœur s’incruste, la comédie de son ami et metteur en scène, le volcanique Serge (Lyes Salem). Une bataille de tous les matins pour attraper le chaland. Quelque 1600 pièces en concurrence dans le Off du festival et ce méli-mélo de canapé. Providence? Stéphane est happé par l’affiche du Théâtre du Chêne Noir – une adresse qui compte. On y joue Le Cid de Pierre Corneille, qu’il n’a jamais lu. C’est à ce moment-là que sa Chimène surgit au coin de la rue.
C’est aussi à ce point-là d’Avignon, ce film du Français Johann Dionnet qui piétine au démarrage, que ses dialogues parfois poussifs encombrent, que vous n’auriez pas résisté. La Chimène de Stéphane s’appelle Fanny (Elisa Erka). Elle est comédienne, elle est classe et cool à la fois, le haut de l’affiche lui est destiné. Ils ont fait un stage ensemble il y a quelques années. Il était génial, se souvient-elle, en Jacquouille la Fripouille. Elle s’emballe: jouerait-il dans Le Cid? Mais quel est son rôle? Il bafouille. Rodrigue? Il ne sait pas qui c’est et bredouille encore. C’est trop beau, s’enflamme-t-elle. C’est sa pièce préférée.
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Pete Fromm retrouve l’une de ses héroïnes phare dans un rôle inattendu. L’adolescente si attachante est devenue mère à son corps défendant. Emotions et frissons garantis
Pete Fromm reste encore trop souvent réduit à son best-seller Indian Creek. Un hiver au cœur des Rocheuses, publié en 1993 aux Etats-Unis et en 2006 en France. Ces mémoires avaient propulsé l’auteur de Missoula, dans l’Etat du Montana, ancien ranger, au rang des écrivains phares du «nature writing». Alors étudiant, il y racontait un hiver passé en solitaire sous une tente pour surveiller la réimplantation d’œufs de saumons dans une rivière en Idaho. Hymne aux grands espaces, cet ouvrage s’était vite inscrit dans la lignée des meilleures livres d’Edward Abbey, Doug Peacock ou Rick Bass. Pete Fromm avait poursuivi dans cette veine avec cinq recueils de nouvelles, dont deux très remarqués et traduits en français, Avant la nuit (2010) et Chinook (2011).
Mais c’est oublier que Pete Fromm a surtout écrit sept romans qui ont révélé un talentueux conteur d’histoires de familles ordinaires et portraitiste subtil des êtres humains, restituant leurs faits et gestes, rituels, pensées et émotions. Malaises familiaux, fratrie dysfonctionnelle, adolescence rebelle, amour fou ou paternité solitaire: le romancier aime explorer les situations d’ambivalence, de manque, de déséquilibre, de conflit, de perte et de deuil.
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Dans la nuit de lundi à mardi, les locaux de la société néerlando-suisse Allseas, décriée pour sa volonté de se lancer dans l’extraction minière sous-marin, ont été vandalisés. L’ONG Grondements des Terres revendique l’action
La société basée en Suisse Allseas, décriée par des ONG pour sa volonté de se lancer dans l’extraction minière sous-marine grâce à un décret de Donald Trump, a été vandalisée dans la nuit de lundi à mardi, a indiqué la police. L’ONG Grondements des Terres a revendiqué l’action ayant visé cette société néerlando-suisse qui a récemment fait parler d’elle en indiquant au journal La Liberté vouloir se lancer dans le forage sous-marin avec son partenaire The Metals Company (TMC), l’entreprise canadienne qui courtise Donald Trump pour exploiter les fonds marins.
Ces «actes de vandalisme» ont entraîné «d’importants dégâts matériels» dans le bâtiment hébergeant plusieurs entreprises dont le siège de Allseas, situé dans une zone industrielle de la petite commune de Châtel-St-Denis, a indiqué la police cantonale de Fribourg dans un communiqué.
«Des parois ont été marquées par des tags et plusieurs vitrines ont été brisées», précise-t-elle, ajoutant que l’entreprise «était la cible des tags». Allseas, qui emploie quelque 4000 personnes dans le monde, n’a pas immédiatement répondu aux questions de l’AFP sur cette action, que le mouvement Grondements des Terres a revendiquée selon l’agence de presse suisse Keystone-ATS.
Selon l’ONG, Allseas «met en danger les conditions d’existence de la vie humaine». «Ce comportement criminel ne doit pas être toléré, alors que nous vivons le réchauffement le plus rapide que la planète ait connu et un effondrement de la biodiversité d’une vitesse inégalée», affirme-t-elle.
Le 24 avril, le président américain Donald Trump a signé un décret destiné à ouvrir l’extraction à grande échelle de minerais dans les grands fonds océaniques, y compris en eaux internationales, une remise en cause de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), théoriquement compétente en haute mer.
L’AIFM a juridiction sur les fonds marins des eaux internationales, en vertu d’accords que les Etats-Unis n’ont, néanmoins, jamais ratifiés. Aucune extraction minière commerciale n’a encore eu lieu dans les fonds marins, aux Etats-Unis ou ailleurs. Mais certains Etats ont octroyé des permis d’exploration dans leurs zones économiques exclusives, notamment le Japon et les îles Cook.
De nombreuses organisations de défense de l’environnement s’opposent à l’extraction minière qu’elles accusent de menacer gravement l’écosystème marin. L’entreprise canadienne TMC, pionnière dans la prospection minière sous-marine, ne veut plus attendre pour lancer cette industrie décriée.
Espérant être la première à aller aspirer les «nodules polymétalliques», sorte de galets riches en métaux sur les plaines abyssales du Pacifique, l’entreprise veut solliciter au deuxième trimestre le premier contrat d’extraction minière commerciale en haute mer, via l’administration américaine. Lors de tests «historiques» en 2022, sa filiale NORI (Nauru Ocean Resources Inc.) a remonté plus de 3000 tonnes de nodules, grâce à l’ancien navire de forage reconverti «Hidden Gem», de son partenaire Allseas.
La France prendra la présidence du G7 en janvier prochain à la suite du Canada. La dernière fois que l’Hexagone a accueilli un tel sommet, c’était en 2019, à Biarritz, sur la côte basque
Le président français Emmanuel Macron a annoncé mardi depuis le Canada que le prochain sommet des dirigeants du G7 aurait lieu en juin 2026 à Evian, sur les bords du lac Léman, en Haute-Savoie.
La France prendra la présidence de ce club des grandes démocraties industrialisées en janvier prochain à la suite du Canada. La dernière fois que l’Hexagone a accueilli cette réunion en 2019, c’était à Biarritz, sur la côte basque.
Emmanuel Macron a promis d’œuvrer pour «garder l’unité» du G7 et la «consolider» en 2026, en y associant des «partenaires de confiance qui nous permettront de peser encore davantage». «C’est ce que je vais tâcher de faire, dans la continuité de l’esprit de Biarritz», a-t-il dit lors du sommet du G7 de Kananaskis (Canada).
Les dirigeants du G7 avaient affiché une rare unité au sommet de Biarritz après l’élection de Donald Trump, qui s’était montré conciliant sur tous les contentieux, du commerce à l’Iran.
Emmanuel Macron avait réussi à faire venir le ministre des Affaires étrangères iranien d’alors, Mohammad Javad Zarif, au sommet alors que l’Iran était déjà au cœur de l’attention internationale en raison de son programme nucléaire et de ses visées expansionnistes.
Dans la foulée, M. Trump avait évoqué la possibilité d’une rencontre avec le président iranien Hassan Rohani, perspective qui ne s’est finalement jamais concrétisée malgré les efforts du président français quelques semaines plus tard lors de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.
China Eastern a inauguré lundi une liaison entre Shanghai et la Cité de Calvin, avec quatre vols par semaine, tandis qu’Air China, déjà présent à Genève, augmente ses dessertes avec Pékin. Un signe de plus du rapprochement entre l’Empire du Milieu et la Suisse
Il était à peu près 7h30 quand l’avion de la compagnie China Eastern a atterri à l’aéroport de Genève lundi. L’appareil a été accueilli par des jets d’eau des pompiers mais aussi par la conseillère d’Etat Nathalie Fontanet, le directeur de l’aéroport Gilles Rufenacht, son président Christian Lüscher et notamment Vincent Subilia, le directeur général de la Chambre de commerce, des services et de l’industrie de Genève (CCIG).
A bien des égards, cette connexion avec Shanghai symbolise les temps nouveaux, à Cointrin, en Suisse et ailleurs, à l’heure des barrières douanières de Trump qui redessinent une partie des échanges mondiaux. Elle doit aussi accompagner le retour des touristes chinois à Genève et en Suisse.
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Le texte mis en consultation par le gouvernement fribourgeois propose une base légale permettant aux communes, comportant une minorité linguistique autochtone importante, de déterminer leurs langues officielles
Le Conseil d’Etat fribourgeois met en consultation l’avant-projet de loi sur les langues officielles et la promotion du bilinguisme (AP-LLOPB). Il propose de créer une base légale pour la détermination des langues qui pourront être le français et l’allemand dans les communes comptant une minorité linguistique autochtone importante.
Le cœur de cet avant-projet consiste à préciser les conditions qui permettent à une commune de choisir le français et l’allemand comme langues officielles, a expliqué lundi l’Etat de Fribourg. La Constitution cantonale prévoit que dans les communes avec une minorité linguistique autochtone importante, le français et l’allemand peuvent être les langues officielles.
Le texte mis en consultation précise donc les critères pour qu’une communauté linguistique soit à la fois autochtone et importante. Au niveau du critère numérique, l’avant-projet prévoit de considérer qu’une communauté présente sans discontinuer depuis au moins une génération (25 ans) et représentant au moins 10% de la population peut être considérée comme importante. Une présence historique d’au moins deux générations (50 ans) pourrait aussi être invoquée à elle seule.
La nouveauté par rapport aux projets jusqu’à présent envisagés dans le canton de Fribourg repose sur l’importance accordée à l’autonomie communale: conformément à la Constitution, une commune comptant une minorité linguistique autochtone importante pourra avoir deux langues officielles, mais n’y sera pas contrainte. Cette décision passera par un vote aux urnes.
L’AP-LLOPB précise en outre les conséquences de l’adoption de deux langues officielles pour une commune: les habitants pourront s’adresser aux organes de la commune dans la langue officielle de leur choix et obtenir des réponses dans cette langue. Tous les documents publics destinés à l’ensemble de la population devront être disponibles également dans les deux langues.
Ce bilinguisme institutionnel n’implique toutefois pas un bilinguisme individuel. Tant les personnes élues que les membres du personnel communal pourront s’exprimer dans la langue de leur choix, la commune devant prendre les mesures organisationnelles nécessaires pour que les prestations soient délivrées dans les deux langues.
Afin de soutenir les communes faisant le choix d’adopter deux langues officielles et de contribuer ainsi au renforcement du bilinguisme du canton, une aide financière unique leur serait accordée à hauteur de 100 francs par habitant, a poursuivi l’Etat de Fribourg.
L’AP-LLOPB prévoit l’institution d’un poste de délégué cantonal au bilinguisme. Sa tâche sera de conseiller les communes et de coordonner les différentes initiatives, publiques et privées, en faveur du bilinguisme.
Le Conseil d'Etat constate une évolution de la société qui place la question des langues sous un jour nouveau. «La montée de l’anglais en Suisse et ailleurs incite les personnes qui parlent les langues traditionnelles de notre canton à s’unir pour défendre leurs places», a souligné le gouvernement en rappelant l’importance qu’il attache à la promotion du bilinguisme.
CHRONIQUE. Il est facile de commencer une guerre mais bien plus difficile de l’achever. Notre chroniqueur Olivier Meuwly rappelle des exemples de paix véritables et durables, celle de Westphalie en 1648, et d’autres qui ne sont que le premier acte de la tragédie suivante, le Traité de Versailles en 1919. Des mauvaises paix aussi nuisibles que des mauvais compromis
La guerre n’a jamais déserté le théâtre parfois cruel de la politique internationale. Ou même celui de la vie des Etats nationaux: on ne compte plus les guerres civiles qui éclatent à intervalles réguliers de par le monde. La guerre s’est même rarement faite aussi bruyante sur notre continent depuis 1945. Déjà ébranlé par les guerres qui ont clôturé l’histoire de l’ex-Yougoslavie, celui-ci doit supporter depuis plus de trois ans un autre conflit bien plus dévastateur en Ukraine, et qui menace de s’étendre à tout instant.
Et qui dit guerre, dit paix, à laquelle chacun aspire. On sait que toute guerre débouche, à un moment ou un autre, sur une paix. Mais comment cette dernière se construit-elle en réalité? Comment établir une paix durable et sincère? La sagesse populaire attribue souvent aux vainqueurs le droit souverain d’écrire l’Histoire. Est-ce si vrai? Dans un essai publié en 2023 et réédité l’an dernier, l’historien allemand Jörn Leonhard (Über Kriege und wie man sie beendet. Zehn Thesen, Beck) propose une typologie des paix riche en enseignements dans le contexte troublé que nous connaissons.
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Ebranlé par les affaires de fraudes, le Conseil national a accepté ce lundi deux motions ouvrant la porte à la récolte de paraphes numériques pour les référendums et les initiatives. L’UDC a été le seul parti à dénoncer un projet qui, selon lui, allait dénaturer la démocratie directe
La démocratie directe suisse n’en finit plus d’être ébranlée par des scandales de signatures falsifiées, ou obtenues abusivement. Depuis 2019, les affaires se succèdent. Ce lundi encore, la RTS révélait le cas d’un ex-cadre d’une société lausannoise auteur de fraudes lors d’au moins trois campagnes actuelles. Aujourd’hui, le Conseil national veut aller de l’avant pour sécuriser le processus de signatures. Il a largement accepté (par 124 voix contre 66) une motion demandant la mise sur pied d’essais pilotes de récolte électronique de signatures.
L’issue du vote n’est pas une surprise. En novembre, le Conseil fédéral avait appelé à accepter cette motion du conseiller aux Etats zougois PLR Matthias Michel, chargeant déjà la Chancellerie fédérale d’entamer les premières démarches. L’automne dernier, la pression était maximale sur le gouvernement, à la suite d’une enquête des journaux du groupe Tamedia qui faisaient état de soupçons de fraudes massives. Pas moins de six motions similaires avaient ainsi été déposées au Conseil national. Dont l’une par l’écologiste Gerhard Andrey. «Il y a un momentum, ces affaires ont mis en lumière les faiblesses du système actuel», insiste le Fribourgeois, qui rappelle que le Conseil fédéral parle depuis vingt ans de faire évoluer le système. «Elles ont servi d’appel au réveil pour développer nos droits politiques, les rendre plus sûrs, plus dignes de confiance», ajoute-t-il.
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Xavier Magnin, ex-conseiller administratif de Plan-les-Ouates, a déjà été candidat au Conseil d’Etat en 2023. Il rejoint dans la course Nicolas Walder, Lionel Dugerdil et Maikl Gerzner. Le PLR décidera après le dépôt des listes, dans une semaine, quel candidat il soutiendra
Le Centre Genève lance Xavier Magnin pour l’élection complémentaire au Conseil d’Etat, qui aura lieu en septembre prochain. Le parti veut faire alliance avec les Vert’libéraux pour cette élection ainsi que pour les fédérales de 2027 et les cantonales de 2028.
Xavier Magnin, 56 ans, ex-conseiller administratif de Plan-les-Ouates et ex-député, a été désigné lundi soir à l’unanimité et 5 abstentions par l’assemblée des délégués, a indiqué Vincent Gillet, secrétaire général du parti. Les délégués ont opté pour une alliance au centre droit avec les Vert’libéraux. Ces derniers se réunissent mercredi soir pour soumettre cette stratégie à leur base. Xavier Magnin a déjà été candidat au Conseil d'Etat en 2023. Arrivé à la dixième place, il avait renoncé au deuxième tour.
A droite, le PLR, qui compte déjà deux conseillères d’Etat a décidé de ne pas présenter de candidat. Le parti appelle à soutenir une candidature unique pour concrétiser le programme de législature de l’Alliance genevoise. Composée du PLR, de l’UDC, du Centre et du MCG, cette alliance avait permis à la droite de gagner la majorité au gouvernement en 2023.
A une semaine du dépôt des listes, cette Alliance genevoise n’est pourtant plus une option. L’UDC et le MCG ont chacun annoncé une candidature. L’UDC Genève lance son président, le député Lionel Dugerdil. De son côté, le MCG a annoncé la candidature de Maikl Gerzner, un novice en politique. A noter que le PLR décidera après le dépôt des listes quel candidat il soutiendra.
A gauche, un seul candidat est pour l’instant en lice. Il s’agit du conseiller national Vert Nicolas Walder. Les Vert.e.s sont déterminés à défendre le siège laissé vacant suite à la démission d’Antonio Hodgers. Le PS, qui se réunit mercredi, devrait faire bloc derrière la candidature de Nicolas Walder. La gauche de la gauche doit encore se déterminer.
Le Conseil d’Etat espère trouver des alternatives à moyen terme. Mais pour l’heure, il prend le risque de renforcer sa dépendance à l’égard du géant américain, moyennant la mise en place de cautèles techniques et juridiques
C’est une décision qui n’a rien d’anodin dans le contexte géopolitique actuel, et qui n’a pourtant fait l’objet d’aucune communication active de la part des autorités genevoises. Le Conseil d’Etat a été informé le 4 juin par le Département des institutions et du numérique (DIN) du déploiement progressif de certaines fonctionnalités de la suite Microsoft M365 qui nécessitent de passer par les serveurs du géant américain, a appris Le Temps.
L’Office cantonal des systèmes d’information et du numérique (Ocsin) pourra donc désormais recourir à certaines applications reposant sur le cloud de Microsoft, moyennant la mise en place de cautèles juridiques et techniques – comme le chiffrement des données sensibles – afin de respecter le cadre légal. Ce, afin de limiter la perte de contrôle que représente le fait d’héberger les fichiers sur les infrastructures de Microsoft plutôt que sur celles de l’Etat.
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En poste au Lausanne-Sport depuis trois ans, l’ancien international s’assied sur le banc du «plus grand club de Suisse», c’est lui qui le dit, après le départ de Fabio Celestini
Le suspense de l’affaire avait été passablement éventé par les indiscrétions de la presse alémanique, mais c’est désormais officiel: Ludovic Magnin est le nouvel entraîneur du FC Bâle. Un ancien international vaudois en remplace un autre, puisque le latéral aux 62 matchs en équipe de Suisse succède à Fabio Celestini, qui s’en est allé après avoir ramené le club rhénan au sommet en fêtant un doublé Coupe-championnat.
«Je me réjouis énormément de pouvoir entraîner le plus grand club de Suisse, déclare Ludovic Magnin dans un communiqué de presse où il loue le travail réalisé par son prédécesseur et affirme vouloir «confirmer» les succès récents en continuant de développer le FC Bâle. Les supporters du club – qui n’avait plus été sacré champion de Suisse depuis 2017 avant le titre d’il y a quelques semaines – n’en attendent pas moins.
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Une enquête de l’Association des entreprises électriques suisses dévoile qu’un approvisionnement sûr et abordable reste la préoccupation principale en matière d’énergie. Le soutien au solaire reste élevé
Les Suisses souhaitent la sécurité de l’approvisionnement énergétique. Mais ils jugent tout aussi important un courant abordable et la neutralité climatique, selon un sondage. La population donne ainsi de bonnes notes à la Confédération.
Trois Suisses sur cinq (59%) soutiennent la mise en œuvre de la stratégie de la Confédération et considère la loi sur l’électricité comme un pas décisif pour l’avenir énergétique du pays, indique l’Association des entreprises électriques suisses (AES) mardi dans un communiqué.
Selon le sondage annuel de l’AES, réalisé par l’institut gfs.bern, la sécurité de l’approvisionnement reste la préoccupation principale de la population (45%). Viennent ensuite une électricité abordable (29%) et la neutralité carbone (26%).
La promotion des énergies renouvelables reste un élément central d’une politique énergétique crédible, mais pas à n’importe quel prix. Des mesures jugées consensuelles, comme la promotion de l’efficacité énergétique (94%) ou le développement de l’hydraulique (92%), sont plébiscitées.
Le soutien à l’énergie solaire est lui aussi particulièrement élevé: 94% des personnes interrogées souhaitent développer les installations photovoltaïques sur les toits. Près des deux tiers des sondés (63%) jugent aussi que le tournant énergétique est trop lent.
Pour la première fois, une majorité (56%) se dit favorable ou plutôt favorable à réfléchir à la construction de nouvelles centrales nucléaires. Mais les trois quarts des sondés (74%) estiment que la construction de telles installations ne constitue pas une solution aux problèmes d’approvisionnement à court terme.
Plus des deux tiers estiment par ailleurs qu’il faut utiliser toutes les technologies respectueuses de l’environnement, y compris le nucléaire, note l’AES. Mais l’initiative «Stop au blackout» ne recueille pour l’instant que 46% d’opinions favorables, contre 48% de refus.
L’effondrement du glacier du Birch qui a rasé le village de Blatten (VS) le 28 mai a provoqué des dégâts assurés d’environ 320 millions de francs, d’après une estimation publiée mardi. Les premiers versements ont déjà été effectués
La majorité des assurés ont subi un dommage total occasionné soit directement par l’éboulement, soit par les inondations qui ont suivi. Sur l’estimation de 320 millions, 260 millions de francs environ portent sur des dégâts causés aux bâtiments et aux biens meubles, d’après les calculs du Pool suisse pour les dommages naturels.
Les 60 autres millions de francs qui seront versés par les assureurs privés viennent compenser des pertes d’exploitation et rembourser des véhicules à moteur. Ces dernières prestations sont couvertes par des assurances complémentaires et ne relèvent pas de l’assurance obligatoire en cas de dommages causés par les forces de la nature. Elles ne peuvent donc pas être compensées par le Pool pour les dommages naturels, précise l’Association suisse d’assurances (ASA) dans son communiqué.
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Le quotidien gratuit sera présent uniquement sur le numérique à partir de 2026. Les bureaux régionaux de Bâle, Genève, Lucerne et Saint-Gall seront fermés, et près de 80 postes à temps plein sont menacés
L’éditeur TX Group a annoncé mardi se concentrer pour son gratuit 20 Minuten sur l’édition numérique et supprimer la version papier fin 2025. Cette réorganisation pourrait entraîner la suppression de jusqu’à 80 postes à plein temps, a averti le groupe zurichois. Les salariés concernés bénéficieront d’un plan social.
«Une ère s’achève. Une nouvelle commence», affirment dans un article publié ce matin Bernhard Brechbühl, le CEO, Désirée Pomper, la rédactrice en chef Suisse alémanique, et Philippe Favre, le rédacteur en chef Suisse romande. Les auteurs précisent que «cette décision s’inscrit dans un contexte de profonde mutation des usages médiatiques et de recul durable des revenus liés au papier». Le journal fut lancé fin 1999 en Suisse alémanique avant d’atteindre les lecteurs romands en 2006.
La Société des rédacteurs (SDC) se dit «sous le choc». Une assemblée générale extraordinaire est prévue à 14h30, a déclaré à Keystone-ATS Alberto Tikulin, du comité de la SDC et président d’Impressum Vaud.
Concrètement, les rédactions romandes et alémaniques, jusqu’à présent séparées, seront fusionnées en une rédaction nationale. Les bureaux régionaux de Bâle, Genève, Lucerne et Saint-Gall devraient être fermés d’ici à la fin de l’année. Par ailleurs, l’édition tessinoise du journal, 20 minuti, éditée par la coentreprise 20 minuti Ticino SA, cessera également sa publication à la fin de l’année 2025.
Ainsi, «à compter du 1er septembre 2025, la direction éditoriale de 20 Minuten et 20 minutes sera confiée à Désirée Pomper», indique le communiqué du groupe. Philippe Favre deviendra directeur Romandie.
L’entreprise précise par ailleurs étudier un réusage de ses boîtes de distribution dans le cadre d'«une innovation imprimée à une fréquence adaptée aux nouveaux usages médiatiques des pendulaires». D’importants investissements seraient également prévus dans les applications d’intelligence artificielle et dans le développement de la chaîne de valeur.
Cette mue suit celle amorcée en France: le quotidien gratuit n’y est plus distribué depuis septembre dernier.
Le Conseil d'Etat vaudois a exprimé sa «vive inquiétude» suite à cette annonce, qui représente «un nouvel affaiblissement du paysage médiatique en Suisse», écrit mardi l’Etat de Vaud dans un communiqué signé par la présidente du gouvernement, Christelle Luisier-Brodard, et par la ministre de l’Economie et de l’Emploi, Isabelle Moret. Avec la fermeture du bureau régional de Genève et la création d’une rédaction nationale, le Conseil d'Etat dit également craindre «un appauvrissement de la couverture de l’actualité en Suisse romande».
Le gouvernement a annoncé son intention de rencontrer prochainement la direction du gratuit romand. «Cette rencontre permettra d’échanger sur la stratégie, le nombre de suppressions de postes ainsi que le plan social annoncé et dont les conséquences sur l’emploi en Suisse romande, dans ce secteur déjà très touché, seront certainement majeures», précise le document.
La réforme de la fiscalité agricole menée par Valérie Dittli est remise en cause par l’Administration fédérale des contributions. Ses allégements sont jugés contraires au droit fédéral, faisant ressurgir les tensions au sein du gouvernement vaudois et relançant un dossier sensible depuis plus de dix ans
C’est une affaire qui ne va pas arranger la relation compliquée qui existe depuis plusieurs mois entre la présidente du gouvernement vaudois, Christelle Luisier, et la ministre de l’Agriculture, Valérie Dittli. Il y a quelques semaines, peu après la publication du rapport Studer, la centriste pouvait se réjouir de voir un rayon de soleil transpercer son ciel orageux. Son dernier acte en tant que cheffe des Finances concernait le lourd dossier de la fiscalité agricole. Ces avancées portant sur la fiscalité des immeubles agricoles ont été communiquées par l’Administration cantonale des impôts (ACI) dans le cadre d’un séminaire public le 17 mars dernier.
Ce mardi, Le Temps apprend par le biais de diverses sources ainsi que par un article de la Feuille des avis officiels (FAO) que les allégements et assouplissements prononcés en mars dernier par Valérie Dittli sont désormais remis en cause par l’Administration fédérale des contributions (AFC). «L’assouplissement de la pratique fiscale agricole intitulée «Assouplissement concernant le logement de l’exploitant pour les exploitations de petite taille» ne s’applique pas en matière d’impôt fédéral direct. Seules font foi les dispositions légales en vigueur, lesquelles prévoient l’imposition de la plus-value réalisée.»
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Les conventions collectives de force obligatoire primeront sur les salaires minimaux cantonaux neuchâtelois et genevois, a décidé le National ce mardi. La droite justifie ce vote par la primauté du partenariat social sur le plan national, tandis que la gauche dénonce une «attaque» contre les salaires et le fédéralisme
Les conventions collectives de travail (CCT) doivent l’emporter sur les salaires minimaux cantonaux, a décidé le Conseil national. Sa majorité de droite contrecarre ainsi les pratiques des cantons de Neuchâtel et de Genève, issues d’initiatives populaires cantonales. Le débat ne concerne pas les salaires minimaux du Tessin, du Jura et de Bâle-Ville, car leur dispositif prévoit que les CCT obligatoires prévalent sur les salaires minimaux.
A la tribune, le conseiller national PLR Olivier Feller, rapporteur de la majorité de la Commission de l’économie du National, a convaincu le plénum que les salaires minimaux pratiqués à Neuchâtel et à Genève «contournaient les négociations entre les associations syndicales et patronales». Il estime que «les syndicats ne peuvent pas négocier des CCT, demander leur application obligatoire au Conseil fédéral, et ensuite les contourner grâce à une disposition cantonale».
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L’Académie suisse des sciences naturelles indique ce mardi que les sols sous la barre du zéro degré n’ont jamais été aussi chauds qu’en 2024
Le pergélisol dégèle de plus en plus vite dans les Alpes suisses. De plus, sa température n’a jamais été élevée qu’au cours de l’année hydrologique 2024, révèlent les dernières données du réseau suisse d’observation du pergélisol Permos.
Les changements observés dans le pergélisol ont eu un impact sur la stabilité des versants de montagne gelés toute l’année, a indiqué mardi l’Académie suisse des sciences naturelles (SCNAT).
Le pergélisol (ou permafrost) est un phénomène thermique qui désigne un sol (roche, gravats, terre…) dont la température reste en permanence en dessous de 0 °C pendant au moins deux années consécutives. En Suisse, il couvre environ 5% du territoire.
Des mesures du permafrost sont effectuées depuis 25 ans dans le cadre de Permos. Dans l’ensemble, la teneur en glace du sol dans le pergélisol a nettement diminué depuis 2000, selon l’Académie.
Au cours des dix dernières années, les températures du pergélisol à dix mètres de profondeur ont augmenté en moyenne de 0,8 degré sur les 23 sites de forage Permos.
Les années hydrologiques 2022, 2023 et 2024 figurent parmi les cinq plus chaudes mesurées en Suisse depuis le début des relevés en 1864. Les températures étaient de 1,44 à 1,9 °C supérieures à la moyenne de la période 1991 – 2020. Ces années suivent des décennies de conditions atmosphériques durablement chaudes, ayant entraîné des modifications majeures dans le pergélisol des Alpes suisses.
Le réchauffement est plus fort là où le pergélisol est dit «froid» (températures annuelles moyennes inférieures à – 2 °C) ou pauvre en glace, comme dans les parois rocheuses en haute altitude (au-dessus de 3500 m).
Même dans les zones de pergélisol plus chaudes et riches en glace, comme les éboulis ou les glaciers rocheux (au-dessus d’environ 2200 m), la température du sol a augmenté ces dernières décennies, mais dans une moindre mesure.
Sur tous les sites de mesure, l’épaisseur de la couche active (qui désigne les premiers mètres du sol qui dégèlent en été) a augmenté. En 20 ans, cet épaississement va de quelques décimètres à plusieurs mètres, selon les sites et la teneur en glace du sol. Il a atteint en 2024 des valeurs records.
Au Schilthorn (Alpes bernoises), l’hiver 2024 a marqué la première fois où la couche active n’a pas entièrement regelé.
Les résultats de 25 ans d’observation dans les Alpes suisses montrent un réchauffement clair et croissant, une diminution de la glace du sol et une accélération des glaciers rocheux, note encore l’étude. Ces changements vont continuer dans les années et décennies à venir. Le réchauffement observé dans les 10 premiers mètres du sol va progressivement se propager vers des couches plus profondes.
Les modifications observées dans le pergélisol ont des répercussions importantes sur la stabilité des versants de montagne gelés toute l’année. Cet élément est crucial pour la gestion des risques naturels et la planification des infrastructures en haute montagne.
Les données du réseau Permos permettent, par exemple, d’évaluer la situation dans les zones de glissements de terrain en terrain gelé, de planifier des infrastructures durables en altitude, de simuler les processus liés au pergélisol ou d’anticiper les changements futurs.
Lors de leur synode d’été, les réformés suisses ont voté l’adoption d’un système de protection contre les abus. Leur présidente, Rita Famos, a également évoqué un nouveau projet d’enquête interne, un an après le refus par son législatif d’une première mouture
«Changement de culture». L’expression aura été prononcée plusieurs fois, à Saint-Gall, lors du synode d’été de l’Eglise évangélique réformée de Suisse (EERS). Lundi, une large majorité des délégués a voté pour l’adoption d’un système de protection contre les abus, commun à toutes les Eglises cantonales. Il repose sur six axes d’action, dont la gestion du personnel, la prévention, ou encore le traitement des signalements. Lors de cette assemblée, la pasteure et présidente de l’EERS Rita Famos a également annoncé qu’un nouveau projet d’étude sur les abus était dans les tuyaux. Une annonce qui intervient une année après que le législatif de l’EERS a rejeté une enquête sur les abus proposée par son exécutif. Sous l’impulsion d’une coalition de 13 Eglises alémaniques, les délégués avaient préféré s’en remettre à la Confédération pour conduire une étude sur les abus dans l’ensemble de la société. Ce projet a été abandonné entre-temps. Pécisions de Rita Famos.
De fortes températures sont de nouveau attendues en plaine dès mercredi et jusqu’à la semaine prochaine, prévient MétéoSuisse. Sans surprise, la saison estivale promet d’être caniculaire, en raison du réchauffement du climat
Après un bref épisode plus frais, la chaleur fait déjà son retour en Suisse romande. Dès ce mercredi, les températures vont repartir à la hausse, et cela pour plusieurs jours, anticipe MétéoSuisse. Et ce n’est qu’un début, prévient l’Office météorologique.
En fin de semaine passée, la Suisse a connu sa première vague de chaleur de l’année, avec des températures diurnes de plus de 30 °C enregistrées vendredi et samedi dans de nombreux points du Plateau, et des minimums nocturnes avoisinant les 20 °C. «On a presque atteint le niveau de la canicule, qui correspond selon nos critères à une température moyenne de 25 °C entre le jour et la nuit», indique Mehdi Mattou, prévisionniste chez MétéoSuisse. La chaleur nocturne est un critère important à prendre en compte, car elle compromet la récupération des personnes fragiles.
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Le déclenchement de la guerre en Ukraine change les perceptions. Malgré un fort attachement à la neutralité, la majorité de la population (53%) souhaite une collaboration avec l’Alliance atlantique. Selon une étude de l’EPFZ, un tiers des personnes sondées sont même favorables à une adhésion
Qu’il semble loin, le temps où un tiers des citoyens votaient oui à une Suisse sans armée. C’était le dimanche 26 novembre 1989. Deux semaines auparavant le mur de Berlin tombait en même temps que prenait fin la Guerre froide, suscitant des espoirs de paix durable. Plus de trente ans plus tard, la situation est toute autre, entre escalade militaire au Proche-Orient et menace russe exacerbée depuis l’invasion de l’Ukraine. La population helvétique est aujourd’hui mue par «un désir d’une armée forte», pour reprendre les termes de l’étude «Sécurité 2025», rendue publique ce mardi par l’Académie militaire et le Center for Security Studies de l’EPFZ de Zurich.
Basée sur un sondage mené auprès de plus de 2000 personnes dans tout le pays du 6 janvier au 7 février, la recherche laisse poindre un «pessimisme généralisé» quant à la situation politique mondiale. Pas moins de 81% des personnes interrogées se disent ainsi «pessimistes», alors que le sentiment général de sécurité a baissé de 6% en une année (86% en 2025), même s’il reste haut. Dans ces conditions, 80% des sondés considèrent l’armée comme plutôt nécessaire, voire indispensable. Le système de milice fondé sur le service militaire obligatoire demeure plébiscité.
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La réforme de la fiscalité agricole portée par Valérie Dittli est remise en cause par l’Administration fédérale, provoquant un certain embarras au sein du gouvernement vaudois. Christelle Luisier, nouvelle ministre des Finances, hérite d’un dossier explosif dès son entrée en fonction
Avec les degrés qui ne cessent de grimper en cette fin de mois de juin, le Conseil d’Etat vaudois peut continuer de transpirer. Ce mardi matin, Le Temps révélait que la réforme de la fiscalité agricole menée par Valérie Dittli était remise en cause par l’Administration fédérale des contributions. Ses allégements sont jugés contraires au droit fédéral. Quinze jours plus tôt, Christelle Luisier reprenait en mains le Département des finances, confié pendant deux mois à son collègue PLR Frédéric Borloz. Vendredi, la présidente du gouvernement annonçait à Prométerre la triste nouvelle alors que la rumeur commençait à enfler jusqu’à la Berne fédérale.
Jointe par Le Temps en fin de journée mardi, Christelle Luisier ne cache pas «sa déception», nous assurant qu’elle se serait bien passée de devoir régler un tel dossier à peine le costume de grande argentière enfilé. «Nous avons reçu huit pages qui nous expliquent précisément en quoi la pratique n’est pas conforme au cadre légal. Je suis triste pour les agriculteurs et pour toutes ces exploitations qui auraient pu bénéficier de ces allégements bienvenus.»
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Le Grand Conseil n’a pas accepté plusieurs réponses du gouvernement sur sa gestion de l’année 2024. En particulier sur son recours, dans le cadre de l’affaire Dittli, à des mandats externes confiés à des agences de communication
Les députés vaudois ne sont pas satisfaits par certaines réponses du Conseil d’Etat. La Commission de gestion du Grand Conseil (Coges), qui examine chaque année la façon dont le gouvernement a tenu la barre, a fait deux observations fortement liées à l’affaire Dittli dans son rapport 2024.
Déjà indignée récemment par le retard dans les réponses du gouvernement, la Coges a appelé les députés à ne pas accepter les justifications du Conseil d’Etat. Celles-ci ont effectivement été rejetées ce mardi.
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Berne réduit l’activité de son ambassade en Iran et rapatrie cinq employés ainsi que six de leurs accompagnateurs, indique le DFAE. Le mandat de puissance protectrice se poursuit
Face au feu des missiles israéliens, la Suisse a commencé à évacuer le «personnel non essentiel» de son ambassade de Téhéran. «Le DFAE a décidé de se concentrer sur les activités diplomatiques. Cinq personnes transférables et six accompagnants [membres de leur famille, ndlr] ont quitté l’Iran aujourd’hui par voie terrestre», indique Nicolas Bideau, son responsable de la communication. Celles-ci ont probablement fui vers l’Arménie, principal pays de transit avec l’Azerbaïdjan pour les évacuations des ressortissants étrangers cherchant à quitter l’Iran en guerre. La Suisse ne prévoit par contre pas de départ organisé pour les ressortissants suisses qui veulent fuir l’Iran ou Israël. Lundi, 130 personnes en avaient fait la demande dont une soixantaine en Iran.
Le média a annoncé la suppression à la fin de 2025 de son journal papier en Suisse, tout en assurant investir dans son offre numérique. Une réorientation qui entraîne notamment la fermeture du bureau genevois et jusqu’à 80 suppressions d’emploi. Un tournant pour le paysage médiatique
C’est une page qui se tourne pour un journal que tous les Suisses ont eu un jour ou l’autre entre les mains: le gratuit 20 minutes ne sera plus publié en Suisse dans sa version papier dès la fin de l’année 2025. C’est ce qu’a annoncé mardi le média, lancé fin 1999 côté alémanique puis en 2006 côté romand.
Pour rappel, le groupe 20 Minuten fait partie de TX Group et comprend notamment les publications 20 Minuten, 20 minutes, 20 minuti et Lematin.ch. Les dernières annonces de coupes dataient de 2023, alors qu’étaient supprimés 28 postes au sein de la rédaction romande de 20 minutes, y compris Lematin.ch et Sport-Center, et sept chez 20 Minuten.
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Dans la nuit de lundi à mardi, les locaux de la société néerlando-suisse Allseas, décriée pour sa volonté de se lancer dans l’extraction minière sous-marin, ont été vandalisés. L’ONG Grondements des Terres revendique l’action
La société basée en Suisse Allseas, décriée par des ONG pour sa volonté de se lancer dans l’extraction minière sous-marine grâce à un décret de Donald Trump, a été vandalisée dans la nuit de lundi à mardi, a indiqué la police. L’ONG Grondements des Terres a revendiqué l’action ayant visé cette société néerlando-suisse qui a récemment fait parler d’elle en indiquant au journal La Liberté vouloir se lancer dans le forage sous-marin avec son partenaire The Metals Company (TMC), l’entreprise canadienne qui courtise Donald Trump pour exploiter les fonds marins.
Ces «actes de vandalisme» ont entraîné «d’importants dégâts matériels» dans le bâtiment hébergeant plusieurs entreprises dont le siège de Allseas, situé dans une zone industrielle de la petite commune de Châtel-St-Denis, a indiqué la police cantonale de Fribourg dans un communiqué.
«Des parois ont été marquées par des tags et plusieurs vitrines ont été brisées», précise-t-elle, ajoutant que l’entreprise «était la cible des tags». Allseas, qui emploie quelque 4000 personnes dans le monde, n’a pas immédiatement répondu aux questions de l’AFP sur cette action, que le mouvement Grondements des Terres a revendiquée selon l’agence de presse suisse Keystone-ATS.
Selon l’ONG, Allseas «met en danger les conditions d’existence de la vie humaine». «Ce comportement criminel ne doit pas être toléré, alors que nous vivons le réchauffement le plus rapide que la planète ait connu et un effondrement de la biodiversité d’une vitesse inégalée», affirme-t-elle.
Le 24 avril, le président américain Donald Trump a signé un décret destiné à ouvrir l’extraction à grande échelle de minerais dans les grands fonds océaniques, y compris en eaux internationales, une remise en cause de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), théoriquement compétente en haute mer.
L’AIFM a juridiction sur les fonds marins des eaux internationales, en vertu d’accords que les Etats-Unis n’ont, néanmoins, jamais ratifiés. Aucune extraction minière commerciale n’a encore eu lieu dans les fonds marins, aux Etats-Unis ou ailleurs. Mais certains Etats ont octroyé des permis d’exploration dans leurs zones économiques exclusives, notamment le Japon et les îles Cook.
De nombreuses organisations de défense de l’environnement s’opposent à l’extraction minière qu’elles accusent de menacer gravement l’écosystème marin. L’entreprise canadienne TMC, pionnière dans la prospection minière sous-marine, ne veut plus attendre pour lancer cette industrie décriée.
Espérant être la première à aller aspirer les «nodules polymétalliques», sorte de galets riches en métaux sur les plaines abyssales du Pacifique, l’entreprise veut solliciter au deuxième trimestre le premier contrat d’extraction minière commerciale en haute mer, via l’administration américaine. Lors de tests «historiques» en 2022, sa filiale NORI (Nauru Ocean Resources Inc.) a remonté plus de 3000 tonnes de nodules, grâce à l’ancien navire de forage reconverti «Hidden Gem», de son partenaire Allseas.
ÉDITORIAL. La mobilisation féministe du 14 juin gagne une nouvelle fois les rues suisses. Alors que les fronts se durcissent, il est urgent de revenir aux bases d’un projet de société émancipateur et de renouer le dialogue
Les dates anniversaires sont pratiques. Comme des balises dans une mer où les informations s’évaporent avant même d’être digérées, elles nous lancent: stop, retournons-nous. Depuis la dernière grève féministe du 14 juin 2024, plus d’une vingtaine de femmes ont été tuées en Suisse. Pourquoi? Parce qu’elles étaient des femmes. Un homme fièrement misogyne, reconnu responsable d’agression sexuelle et sous le coup de (très) nombreuses autres accusations, s’est réinstallé à la Maison-Blanche – et en a profité pour bannir le mot «femme» de son administration. Le monde entier est aussi entré dans la chambre de Gisèle Pelicot où, droguée par son mari, la septuagénaire française a été violée pendant des années par des dizaines d’hommes. Les discours masculinistes crachant leur haine de la moitié de la population ont aussi continué d’attirer dans leurs toiles connectées les plus jeunes adolescents, tandis qu’un pays sur quatre a vu reculer les droits des femmes sur son sol en 2024 (ONU).
Pendant ce temps-là, que faisaient les Suissesses? Elles travaillaient – pour des salaires toujours plus bas que ceux des hommes. Et travaillaient encore – à la maison, avec les enfants et sans salaire cette fois (mais avec supplément charge mentale, s’il vous plaît). En 2024, elles ont consacré 32,4 heures par semaine aux tâches domestiques et familiales, soit 10,4 de plus que les hommes (OFS). Eux, pourtant, estiment que l’égalité «est atteinte en Suisse, dans presque tous les domaines», révèle le Baromètre national de l’égalité. Ouvrant au passage un tiroir sur les garçons de la génération Z, encore plus convaincus que leurs aînés que la question est réglée.
Le problème avec les dates anniversaires, c’est qu’elles restent pratiques seulement si on en fait quelque chose. Trois décennies après la première grève nationale des femmes de 1991, la cloche du dialogue sonne aujourd’hui peut-être plus fort que jamais. A l’heure où certains vents récupèrent le débat sur l’égalité pour construire des murs et des paniques morales, restons concentrés sur l’objectif et parlons-nous. Entre femmes, hommes, et minorités de genre. Entre générations et entre adversaires politiques aussi. Avant que des drames ne nous laissent plus l’occasion de le faire. Informons-nous (en particulier si on ne se sent pas concerné). Investissons-nous – un peu ou beaucoup, dans la rue ou au bistrot, dans nos chambres personnelles ou fédérales, mais faisons-le.
Ne laissons pas le bruit de la polarisation étouffer la perspective de lendemains qui chantent. Car l’égalité n’est ni une guerre des sexes ni un danger, elle est un projet de bonheur et de liberté pour toutes et tous. Qui refuse de devenir libre?
REVUE DE PRESSE. Quelques semaines avant son attendu retour au Montreux Jazz Festival, Neil Young a publié vendredi un nouvel album studio. Le rockeur canadien, qui aura 80 ans en novembre, y tacle Elon Musk tout en célébrant sa famille et les petits bonheurs du quotidien
Sorti vendredi, Talkin to the Trees est pour certains le 46e album studio de Neil Young, pour d’autres le 48e. Mais dans le fond, cela importe peu. On sait le folk-rockeur canadien extrêmement prolifique, entre nouveaux enregistrements, archives inédites et albums live, et quand on aime, on ne compte pas. Il se produira le 6 juillet prochain pour la 3e fois au Montreux Jazz Festival (après 2001 et 2016) avec son nouveau groupe The Chrome Hearts, composé de trois musiciens ayant déjà collaboré avec lui au sein de Promise of the Real (le guitariste Micah Nelson, le bassiste Corey McCormick et le batteur Anthony LoGerfo) et du redoutable pianiste Spooner Oldham, qui a enregistré à ses côtés plusieurs disques, dont le classique Harvest Moon (1992).
Mais que vaut ce nouvel album, dont il jouera forcément de larges extraits sur la Scène du lac? Selon Le Monde, «en dépit de quelques redites, dont la progression d’accords de First Fire of Winter lorgnant un peu trop sur Helpless, l’album s’avère un bon cru.» Et le quotidien français de citer les paroles d’un des dix morceaux de Talkin to the Trees qui a déjà beaucoup fait parler de lui: «Si vous êtes fasciste, achetez une Tesla/Elle est électrique, ça ne compte pas/Si vous êtes démocrate, goûtez votre liberté.» Le quotidien parisien estime que «le natif de Toronto ne mâche pas ses mots sur la charge électrique Let’s Roll Again, visant l’administration Trump», tout en concluant que «l’atmosphère générale tend finalement vers une folk apaisée et introspective: Family Life se veut ainsi une ode touchante à sa famille, tandis que Thankful tire un bilan émouvant de sa vie; sur Movin Ahead, le «Loner» ne souhaite retenir que les bons moments du passé.»
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ÉDITO. Ventes en repli, chaos tarifaire et grande bascule générationnelle. Le marché de l’art est traversé d’incertitudes. Et comme chaque année, c’est à Bâle que l’on ira pour prendre son pouls
Avant de se rendre à Bâle pour le pèlerinage de printemps des marchands d’art, on lira avec intérêt le baromètre annuel du marché, publié par Art Basel et UBS. Sans surprise, le secteur n’échappe pas à la conjoncture. L’incertitude désormais liée au chaos tarifaire ne fera qu’aggraver une tendance au repli toujours plus marquée: en 2023, les ventes mondiales avaient déjà chuté de 4%, elles ont encore décliné de 12% en 2024 pour atteindre 57,5 milliards de dollars, leur plus bas niveau depuis 2020. Le segment le plus touché? Le très haut du marché: les œuvres dont le prix excède 10 millions de dollars ont essuyé un recul de 39% du nombre de transactions, et une chute de 45% en valeur. En période d’incertitude économique, les premiers collectionneurs à se désengager sont souvent les plus riches.
Comme pour illustrer de façon spectaculaire ce rapport paru un mois auparavant, la vente de mai chez Sotheby’s New York a connu un échec on ne peut plus significatif: une sculpture d’Alberto Giacometti, estimée à 70 millions de dollars, n’a tout simplement pas trouvé preneur. Loin d’être anecdotique, un tel signal a de quoi alarmer: si la confiance s’effrite au sommet, les répercussions finiront par se faire sentir à tous les échelons de l’écosystème des arts, des galeries aux collectionneurs, des institutions aux artistes.
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A l’heure où l’enseignement de l’histoire pourrait reculer à Genève, et où l’ambassadeur américain en Israël rejette formellement la capacité d’autodétermination de tout un peuple, remontons aux sources d’un tel déni grâce à… un historien
«Nous ne pouvons pas nous priver de l’enseignement de l’histoire!» alerte ces jours-ci dans une tribune un professeur de l’Université de Genève. Face aux exigences de la réforme fédérale de la maturité, le risque d’une réduction drastique des heures dévolues à cette matière menace dans le canton de Genève. Or l’étude de l’histoire, rappelle Mathieu Caesar, est un «rempart face aux jugements hâtifs et simplistes», un outil de compréhension du présent qui met à nu les discours de propagande et de haine. Un vecteur de paix en somme.
Oui, en ce joli mois de juin 2025, on se dit que se passer des clés de lecture de l’histoire n’est pas exactement une bonne idée. Juste cette semaine, tiens, au hasard, on a vu l’ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, lancer le plus tranquillement du monde, à Jérusalem, «qu’il n’y a pas de place» pour un Etat palestinien, et de préciser, toujours très calme, que selon lui un tel Etat ne verrait pas le jour «de notre vivant» à moins de déporter, tranquille là aussi, les 3 millions de Palestiniens de Cisjordanie (ou Judée-Samarie dans son lexique emprunté aux colons) vers un pays musulman.
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REVUE DE PRESSE. Donald Trump a décidé de fêter les 250 ans de l’armée américaine – et ses 79 ans – à grand renfort de tanks et de fantassins dans les rues de Washington. Au même moment, une partie du pays se soulève contre l’autoritarisme du président pour un «No Kings Day». Deux Amériques qui semblent de moins en moins réconciliables
Environ 6600 soldats, 150 véhicules, 50 avions pour un coût estimé entre 25 et 45 millions de dollars. Ce genre de chiffres font davantage penser aux parades militaires d’autocratie en mal de respectabilité. Et pourtant, il s’agit du raout organisé par Donald Trump pour célébrer les 250 ans de l’armée américaine, et au passage s’offrir un coûteux et pas anodin cadeau d’anniversaire pour ses 79 ans. Et c’est un euphémisme de dire que cet événement passe mal pour une bonne partie de la population.
Le pays est secoué comme rarement par des manifestations qui s’étendent de l’Atlantique au Pacifique, avec plusieurs centaines de rassemblements défilant sous la bannière «No Kings» – «pas de rois» en français. Ce slogan fait référence aux penchants autoritaires de Donald Trump, qui a décidé d’intensifier les raids de la police des frontières un peu partout dans le pays, menant à des protestations monstres à Los Angeles.
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CHRONIQUE. «Aussenpolitik ist Innenpolitik». Ce slogan souvent entendu à Berne se vérifie toujours plus selon notre chroniqueur Yves Petignat. Entre un monde de rapports de force qui indigne et une capacité de mobilisation immédiate et très large
Pendant longtemps la diplomatie suisse, comme celles de tous les pays à travers le monde, s’est rassurée d’une phrase, que l’on se repassait de ministres en ambassadeurs comme un mantra: «L’intérêt pour la politique étrangère est en général peu développé dans la population.» Ce qui laissait le champ libre aux professionnels de la profession, comme aurait dit Godard. La politique étrangère serait trop délicate et complexe pour être laissée au jugement d’une opinion publique versatile.
Avant de s’envoler cette semaine pour un voyage éclair en Israël et en Cisjordanie, le ministre des Affaires extérieures Ignazio Cassis (PLR) aura pu mesurer à quel point, en Suisse, une large partie de la population entend bien que son cri d’indignation soit aussi pris au sérieux à Berne. Lettres de diplomates et de personnalités, messages des cantons, manifestations dans les rues ou occupation des voies de chemin de fer, la position officielle de la Suisse face à la catastrophe humanitaire de Gaza, voire la possibilité d’un génocide, laisse peu de monde indifférent.
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CHRONIQUE. Depuis deux semaines, les médias relatent l’aventure auto-promotionnelle de Greta Thunberg et Rima Hassan qui exploitent jusqu’à plus soif le drame palestinien, selon notre chroniqueuse Marie-Hélène Miauton, qui les juge sévèrement
Que l’on soit ou non fervent de la cause palestinienne, l’affaire du Madleen laisse un goût amer, tant elle illustre l’instrumentalisation politique et la promotion personnelle autour des thématiques les plus dramatiques. Durant cet épisode de téléréalité, une poignée de militants qui surjouaient l’héroïsme et le martyre se sont ridiculisés aux yeux du monde puisque l’objectif publicitaire de leur démarche ne faisait aucun doute. Voici l’histoire.
Le 1er juin, un bateau, fort sérieux malgré son petit look Club Med, partait de Sicile pour cingler toutes voiles dehors vers le sud. Non pour promener quelques touristes inconscients de la marche du monde, mais pour «démonter le siège illégal de Gaza par Israël et établir un couloir maritime». Rien de moins que de percer le blocus israélien sur Gaza donc. Quel courageux petit navire! Bourré à craquer d’une cargaison «vitale», consistant en quelques sacs de riz et médicaments de première nécessité, il n’était que symbolique, mais utile pour mériter le nom de «flottille humanitaire». Ce voilier ne s’appelait pas «Les copains d’abord», mais il y en avait quand même sur le pont, et pas n’importe lesquels, afin de conférer à l’aventure un éclat planétaire.
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CHRONIQUE. De nombreux utilisateurs de Meta AI ont publié par erreur leurs discussions avec le chatbot en ligne, à la vue de tout le monde. Ce n’est pas totalement de leur faute
C’est le cauchemar de chacun, et même de ceux qui affirment qu’ils n’ont «rien à cacher»: la publication de ses pensées intimes, rêves, fantasmes, doutes ou questionnements profonds. Ce cauchemar vient de se transformer en réalité aux Etats-Unis, où Meta, le groupe de Mark Zuckerberg, a récemment lancé une version avancée de son chatbot, appelé Meta AI. Comme ses concurrents, ce service – qui n’est disponible qu’en mode limité en Europe – permet de répondre à toutes sortes de requêtes. Jusque-là, rien de très spécial.
Sauf que Meta a décidé de se différencier des autres chatbots en insérant une fonction de publication, liée à une fonction de découverte. Les utilisateurs américains peuvent ainsi décider de publier en ligne les requêtes qu’ils font à l’agent d’intelligence artificielle. Et d’autres utilisateurs peuvent explorer, via un fil appelé «discover», ce que les autres internautes ont décidé de publier.
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ÉDITORIAL. La guerre ouverte qui se poursuit depuis le 13 juin entre Israël et l’Iran est le nouveau front d’un tourbillon sanglant où il n’est pas toujours facile de distinguer les bourreaux des victimes, sous le regard bien emprunté de l’Europe
Le Moyen-Orient est frappé par une nouvelle séquence guerrière terrifiante. D’abord, parce que, en Iran comme en Israël, des populations civiles sont tuées, blessées, terrorisées. Ensuite, parce qu’elle rend plus tangible encore un embrasement massif de la région, voire au-delà. Sur un autre plan enfin, parce qu’elle souligne combien l’Europe peine à y faire face.
Israël était de plus en plus isolé ces derniers mois sur la scène diplomatique. Le sort insupportable des plus de 2 millions de Gazaouis augmentait l’écœurement dans les opinions. Les dirigeants de différents pays, comme la Suisse, étaient sous pression dans leur posture face à ce drame. Les événements de ces derniers jours ont coupé court aux velléités françaises autour de la reconnaissance d’un Etat palestinien.
En (r)ouvrant le front contre l’Iran, le gouvernement israélien déplace l’attention et, surtout, fait état, une nouvelle fois, de sa puissance militaire et de l’efficacité de ses services de renseignement, dans une opération sans doute préparée de longue date. Pour détruire le potentiel nucléaire iranien sans garantie d’ailleurs d’y parvenir seul? Entre autres. Car les cibles sont aussi non nucléaires. Sans compter, comme pour le Hamas et le Hezbollah, l’élimination de personnalités dirigeantes, ébranlant ainsi fortement la République islamique.
Le régime des mollahs, justement, est donc l’agressé et peut ainsi le clamer. Mais c’est un pouvoir très oppressif qui, même si les Iraniens ont une forte fibre patriotique, a dû faire face ces dernières années à une courageuse et déterminée opposition civile: il est très fragilisé. L’Iran, que ce soit par son ambition nucléaire, sa posture rhétorique avec en première ligne la destruction d’Israël et son soutien au terrorisme, reste une menace réelle, aussi pour les pays occidentaux.
De surcroît, dans ce contexte d’un niveau d’explosivité rare, le président Donald Trump jouait ces derniers temps le négociateur sur le nucléaire avec l’Iran, sans les Européens, d’un accord dont il avait lui-même retiré les Etats-Unis en 2018. Mais en parallèle, son administration semblait au courant de ce qu’Israël préparait.
Dans ce tourbillon sanglant, lui-même inscrit dans un contexte anxiogène global, qui est la victime, qui est le bourreau? Le paradoxe se lit dans les postures de certains pays européens, défenseurs contraints depuis vendredi du droit d’Israël à se défendre face à l’Iran. Même sincères, déterminées ou les deux, leurs voix semblent bien faibles. Et à l’affreux tournis des conflits se multipliant s’ajoute la tristesse de l’impuissance ambiante face à la fureur du monde.
La récente faiblesse du dollar a conduit les investisseurs à revoir leur exposition aux devises étrangères. Mais quelles sont les alternatives au billet vert? Décryptage
Depuis environ quinze ans, le dollar américain s’est renforcé par rapport à un panier de devises, atteignant des valorisations élevées. Cette hausse a été en partie alimentée par une forte croissance économique aux Etats-Unis.
De nombreux investisseurs ont vu leur allocation aux actifs libellés en dollar dépasser leur exposition stratégique, souvent en raison de la surperformance des actions américaines et d’un manque de rééquilibrage des portefeuilles.
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Pour Stephen Cornish, directeur général de Médecins sans frontières Suisse, l’organisation de l’aide alimentaire doit demeurer une affaire de professionnels. La Gaza Humanitarian Foundation (GHF) n’en a manifestement pas les compétences. Il attend aussi de la Suisse qu’elle fasse preuve de plus de fermeté
Les récents événements dans la bande de Gaza, qui ont causé la mort de plusieurs dizaines de personnes et des centaines de blessés lors de distributions alimentaires encadrées par des milices privées et à l’initiative de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF) – organisation basée aux Etats-Unis et disposant d’une filiale à Genève –, confirment, si besoin était, le fiasco prévisible d’une aide conçue par des dilettantes et conduite par des équipes incompétentes.
La confusion entre militaire et humanitaire reste malheureusement une pratique ancienne, souvent entretenue consciemment par différents types d’acteurs. Des approches irréconciliables, car elles sont de nature à porter préjudice à la fois aux pourvoyeurs de l’aide et à leurs destinataires, comme le démontre bien le sinistre bilan de la GHF dans la bande de Gaza.
Des secours subordonnés à des fins militaires et politiques, dont on pourrait interroger le projet: une aide dérisoire, au service des objectifs stratégiques du gouvernement israélien, afin notamment de forcer le déplacement de populations dans le sud du territoire. En aucun cas l’action humanitaire ne peut servir de paravent à des politiques répressives ou privilégiant des intérêts contradictoires avec ceux des personnes qu’elle est censée soutenir.
Bénéficiant de financements occultes, la GHF est aussi le produit d’initiatives civiles et militaires. Elle collabore avec deux sociétés américaines de sécurité, UG Solutions et Safe Reach Solutions (SRS) – cette dernière étant dirigée par un ancien agent de la CIA – qui ont été désignées pour acheminer et sécuriser l’aide, et ce, avec l’appui logistique de l’armée israélienne. Elle a également profité des conseils du Boston Consulting Group, qui s’est discrètement retiré fin mai, affirmant avoir travaillé pro bono, déclaration qui a fait l’objet de nombreuses controverses.
Ainsi, c’est sous des auspices pour le moins inquiétants que la GHF chargée de contourner le système humanitaire classique a vu le jour, et a dû ponctuellement fermer ses portes après un bilan calamiteux. L’obligation de transparence, qui demeure un impératif pour le secteur de l’aide, que ce soit sur la nature des financements mobilisés ou sur les liens entretenus avec les acteurs politiques ou militaires, semble avoir été éludée à dessein.
Il apparaît aujourd’hui trivial de déclarer que l’organisation d’une aide alimentaire doit demeurer une affaire de professionnels. Activité d’autant plus complexe qu’elle s’inscrit dans un environnement où la population a été rendue exsangue, vivant dans le dénuement le plus total, et où les équipes de Médecins sans frontières (MSF) présentes sur place ont pu constater ces dernières semaines une augmentation de 32% de la malnutrition à Gaza-City.
Les principes les plus élémentaires qui encadrent les distributions alimentaires, tels que la gestion des rassemblements, la protection des structures et l’information aux personnes destinataires, ont visiblement été ignorés, conduisant à des mouvements de panique qui ont été gérés de manière chaotique et marqués par des tirs meurtriers.
Des quantités de denrées alimentaires insignifiantes ont été distribuées, dissimulant le fait que le blocus israélien est aujourd’hui la principale cause du manque d’accès à l’aide humanitaire à Gaza. Auparavant, 400 points de distribution étaient répartis sur le territoire, en comparaison des quatre centres mis en place par la GHF, lesquels sont en partie inopérants.
La Suisse, en tant que pays garant des Conventions de Genève, joue un rôle clé dans la promotion du droit humanitaire. La récente annonce d’une aide humanitaire de 20 millions de francs en faveur des réfugiés palestiniens et de l’UNRWA, et l’appel renouvelé au cessez-le-feu marquent un premier pas important. Il est toutefois souhaitable que la Suisse fasse preuve de plus de fermeté, qu’elle renforce ses condamnations des attaques perpétrées contre les civils, s’oppose à tout détournement et militarisation de l’aide humanitaire et demande la levée du blocus. Actuellement, les besoins sont immenses et MSF ne pourra seule et isolément faire face à une crise d’une telle ampleur. Il s’agit désormais d’une urgence absolue avant que Gaza ne devienne un cimetière à ciel ouvert.
CHRONIQUE. Il est urgent de répondre à la crise touchant la nature et le climat en comprenant, en repensant et en transformant fondamentalement notre économie
Alors que Nice vient d’accueillir la Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC 2025), une évidence s’impose: transformer notre économie en investissant dans la nature constitue l’une des voies à suivre pour s’attaquer aux causes profondes de la crise du climat et de la biodiversité. Le secteur financier, en particulier, joue un rôle clé, notamment en se dotant de Chief Nature Officers (CNO) capables de repenser la finance mondiale autour des limites planétaires, de mobiliser des capitaux vers des solutions fondées sur la nature et de contribuer à transformer notre modèle économique défaillant. Car l’économie de demain ne pourra prospérer que si elle le fait en harmonie avec la nature.
La crise environnementale ne peut être résolue sans comprendre, valoriser et investir dans la nature pour ce qu’elle est fondamentalement: le véritable moteur de notre économie. La nature est à la base de notre économie car elle constitue l’infrastructure clé qui régule notre système planétaire, comprenant notre climat, l’eau que nous buvons, la nourriture que nous mangeons et l’air que nous respirons.
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CHRONIQUE. Notre chroniqueur Alexis Favre, journaliste à la Radio Télévision Suisse (RTS), revient sur le drame de Blatten et sur la difficulté de parler du climat et des catastrophes naturelles, entre acouphène et déni
Travailler pour un média de service public suppose de s’exposer à la critique. C’est vrai quand on tient l’antenne, plus vrai encore quand les sujets sont sensibles, et triplement vrai à l’heure du débat qui s’ouvre, sur ce que nous coûtons et le montant de la facture.
Blatten fut, et reste l’occasion d’en faire à nouveau l’expérience. Avec deux griefs parfaitement symétriques, formulés sur les tons les plus variés et les modes les plus fleuris. A ma droite, une exaspération de la ritournelle climatique, perçue comme permanente, transversale, lancinante et obsessionnelle dans les rédactions; à ma gauche, le désespoir anxieux de ne pas nous entendre marteler plus sérieusement, plus vocalement, plus urgemment et si possible en degrés Celsius les causes profondes de la catastrophe.
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CHRONIQUE. Cavalier seul. Pour l’écrivain Metin Arditi, le processus de nomination de nos conseillers fédéraux s’apparente à une cooptation. Passer par le «feu du suffrage universel» permettrait l’émergence de capitaines aguerris
Appelons un chat un chat: l’autre soir, au téléjournal de la RTS, Ignazio Cassis avait des airs de bête traquée. Peu importent ses propos. M. Cassis a droit à ses opinions, qu’on les partage ou pas, et la Suisse est un pays autonome, capable d’écrire ses propres lettres sans avoir à signer celles d’autrui. Le seul reproche que l’on peut formuler à l’endroit de M. Cassis est qu’il n’était pas l’homme de la situation, et qu’il n’aurait pas dû, déjà, présenter sa candidature au Conseil fédéral. Qui ne se souvient de ses revirements à quelques semaines de son élection? Mais ce reproche peut être étendu au processus de nomination de nos conseillers fédéraux, qui s’apparente à une cooptation. Ces «nuits des longs couteaux» au Bellevue Palace de Berne me font penser à une scène du Parrain, lorsque les capi se retrouvent. Je te donne ceci, tu me donnes cela… Le sélectionné (lui ou elle), sera par essence l’objet d’un compromis. Et le peuple souverain ne saura rien de son véritable calibre. Le système actuel, c’est la nuit des petits couteaux (sorry, guys). Ça fonctionne par petite brise. Mais si notre pays a besoin d’un capitaine aguerri, le processus qui en révélera la carrure, les vrais longs couteaux, ce sera de passer par le feu du suffrage universel.
OPINION. Le conseiller aux Etats neuchâtelois Baptiste Hurni adresse une lettre ouverte au rédacteur en chef du journal «Le Peuple», qui lui-même s’était adressé au conseiller fédéral Joseph Deiss dans ces colonnes
Cher Monsieur Pomey,
Votre lettre ouverte à Joseph Deiss publiée la semaine dernière dans ces colonnes, en réponse à une contribution de ce dernier m’a intéressé. D’abord parce que vous parlez de cette population un peu laissée pour compte, qui vit une terrible crise du pouvoir d’achat provoquée notamment par la hausse des loyers et des primes d’assurance maladie. Deux sujets pour lesquels la Berne fédérale, UDC et PLR en tête, ne veut rien faire au nom d’un sacro-saint libre marché duquel se dégageraient un ruissellement et une main invisible que je n’ai jamais eu la grâce de percevoir.
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CHRONIQUE. Il est facile de commencer une guerre mais bien plus difficile de l’achever. Notre chroniqueur Olivier Meuwly rappelle des exemples de paix véritables et durables, celle de Westphalie en 1648, et d’autres qui ne sont que le premier acte de la tragédie suivante, le Traité de Versailles en 1919. Des mauvaises paix aussi nuisibles que des mauvais compromis
La guerre n’a jamais déserté le théâtre parfois cruel de la politique internationale. Ou même celui de la vie des Etats nationaux: on ne compte plus les guerres civiles qui éclatent à intervalles réguliers de par le monde. La guerre s’est même rarement faite aussi bruyante sur notre continent depuis 1945. Déjà ébranlé par les guerres qui ont clôturé l’histoire de l’ex-Yougoslavie, celui-ci doit supporter depuis plus de trois ans un autre conflit bien plus dévastateur en Ukraine, et qui menace de s’étendre à tout instant.
Et qui dit guerre, dit paix, à laquelle chacun aspire. On sait que toute guerre débouche, à un moment ou un autre, sur une paix. Mais comment cette dernière se construit-elle en réalité? Comment établir une paix durable et sincère? La sagesse populaire attribue souvent aux vainqueurs le droit souverain d’écrire l’Histoire. Est-ce si vrai? Dans un essai publié en 2023 et réédité l’an dernier, l’historien allemand Jörn Leonhard (Über Kriege und wie man sie beendet. Zehn Thesen, Beck) propose une typologie des paix riche en enseignements dans le contexte troublé que nous connaissons.
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ÉDITORIAL. L’administration publique genevoise va recourir progressivement aux fonctionnalités disponibles via les serveurs du géant américain. On pourrait attendre mieux d’un canton qui a inscrit dans sa Constitution un droit à l’intégrité numérique
C’est une stratégie incompréhensible en ces temps marqués par une grande instabilité géopolitique. L’administration cantonale genevoise va progressivement recourir aux applications de Microsoft gérées sur les serveurs de la multinationale américaine, renforçant encore sa dépendance envers elle. Aux yeux du Conseil d'Etat, il s’agit seulement d’un «choix opérationnel» sur lequel il n’entend faire aucun commentaire. En parallèle, il compte chercher d’autres solutions.
Cette approche révélée par Le Temps est très surprenante de la part d’un gouvernement cantonal qui a placé le numérique parmi les priorités de la législature actuelle. En choisissant de ne pas communiquer cette information, l’exécutif suggère qu’un tel changement est une affaire qui ne regarde que l’administration. Celle-ci utilisait déjà les logiciels de Microsoft, ce ne serait donc qu’une forme de continuité. Or, c’est précisément l’inverse.
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Nous connaissons mieux l’histoire des autres que la nôtre. Notre chroniqueur vous invite à remédier à cette faiblesse en prenant votre bâton de pèlerin: et si, pour comprendre la Suisse, vous la visitiez?
En sortant de la gare de Zurich, on fait face à une statue imposante, celle d’Alfred Escher. Au milieu du XIXe siècle, cet entrepreneur zurichois fut à l’origine de plusieurs évolutions décisives. Notamment du réseau ferroviaire. La Suisse n’est pas encore la nation riche que nous connaissons, Alfred Escher doit aller chercher des financements à l’étranger. C’est ainsi qu’est fondé l’ancêtre du Credit Suisse. Autre problème, les ingénieurs manquent. Pour y remédier, une Ecole polytechnique fédérale voit le jour. Alfred Escher se met ensuite en tête de faciliter les échanges à travers les Alpes, en faisant creuser le tunnel du Gothard. Son influence est alors telle que certains, non sans jalousie, le surnomment «le roi de Suisse». Or, aujourd’hui, sa statue est poliment ignorée et hormis dans des cercles restreints, Alfred Escher est redevenu un inconnu. Il n’est qu’un symbole de la déconnexion avec notre passé. Jugée peu attractive, l’histoire suisse a largement disparu des programmes scolaires. Il est désormais normal que les Suisses ne sachent pas grand-chose de leur propre histoire. Alors même qu’elle regorge d’anecdotes passionnantes.
OPINION. Pour le professeur honoraire de droit international humanitaire Yves Sandoz, la réalité du terrain au Moyen-Orient rend irréaliste le retour aux frontières prévues par l’ONU. Il plaide pour «la seule issue décente»: revenir à la solution d’un seul Etat, éventuellement sous une forme fédérale
L’émotion ressentie face à la tragédie de Gaza gagne de larges populations et même une partie des Israéliens. Les gouvernements, y compris ceux qui sont proches d’Israël, ne peuvent plus se taire. Que penser de leurs deux revendications principales, soit le respect du droit international humanitaire et la reconnaissance d’un Etat palestinien?
Lors de l’adoption des Protocoles de 1977 additionnels aux Conventions de Genève, le problème le plus délicat avait été de concilier deux exigences contradictoires: celle, existentielle pour ce droit, de préserver la distinction entre combattants et civils; et celle, essentielle pour les Etats fraîchement décolonisés et les mouvements de libération dans leur combat inégal face à des Etats bien mieux armés, de permettre au combattant de se mouvoir dans la population civile «comme un poisson dans l’eau», selon la formule de Mao Tsé-toung.
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CHRONIQUE. Depuis que François Bayrou est premier ministre, malgré son impopularité, la situation politique semble un peu stabilisée, au moins temporairement
L’Hexagone se porte mieux qu’avant. La formulation peut sembler provocatrice tant le déclinisme est généralisé quand il s’agit d’analyser l’évolution de la France. Mais encore faut-il savoir de quel «avant» on parle. Avant Macron? Avant les législatives anticipées? Avant les JO? Avant Bayrou?
Ces dernières semaines, avec l’arrivée de cette date anniversaire, les analyses sur les effets de la très critiquée dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024 se sont multipliées. Assez généralement pour dire que cette «grenade» incomprise avait été une mauvaise idée et que personne n’en voulait de nouvelle dans les mois qui viennent.
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CHRONIQUE. Mois après mois, rien n’est venu enrayer l’entreprise de destruction massive menée par Israël. Le consentement tacite de nos gouvernants stupéfie et interroge. Pour l’élucider, tournons-nous vers Hannah Arendt, qui, en 1961, avait couvert le procès du nazi Adolf Eichmann à Jérusalem
Bombardements indiscriminés, destruction systématique des infrastructures civiles, ciblage des médecins et des journalistes, blocus alimentaire et sanitaire, et la liste pourrait continuer. Il est bien difficile de trouver les instruments d’analyse adéquats pour comprendre ce qui rend possible la violation sans fin à Gaza des principes et des valeurs sur lesquels sont fondés tant l’Etat démocratique que le droit international, et ce, avec l’approbation silencieuse de nos gouvernants.
Certes, l’interdiction du terrain aux journalistes et le black-out sur l’information qui s’ensuit y sont sans doute pour quelque chose. En cela, le témoignage direct sur l’enfer au quotidien des Gazaouis que publie ces jours-ci Jean-Pierre Filiu, spécialiste renommé du Proche-Orient, est infiniment précieux, puisqu’il nous permet de toucher du doigt l’inacceptable (Un Historien à Gaza, Les Arènes). Au bout de pages et de pages de descriptions effarantes, on y trouve cette réflexion désabusée, lourde d’une question qui reste sans réponse: «L’historien sait d’expérience comment les opinions s’accommodent progressivement des conflits qui s’installent dans la durée. Il n’en est pas moins troublant de constater que la guerre de Gaza s’est banalisée encore plus vite que celle de l’Ukraine.»
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Plus de 60 chefs d’Etat et de gouvernement sont rassemblés dans le sud de la France pour la plus grande conférence internationale jamais organisée sur le milieu marin. Les défenseurs de l’océan espèrent des progrès en faveur de sa protection
Régulateur du climat, havre de biodiversité, source de nourriture pour des milliards de personnes, mais aussi espace d’évasion et d’émerveillement: l’océan joue un rôle central dans l’équilibre de notre planète. Or ces fonctions vitales sont mises en péril par la surpêche, les pollutions et autres destructions liées aux activités humaines. Autant d’enjeux qui ne peuvent être traités isolément, mais doivent faire l’objet d’une action concertée entre Etats.
C’est l’objet de la troisième conférence de l’ONU sur les océans (UNOC 3), qui s’est ouverte lundi 9 juin à Nice, en France, en présence d’une soixantaine de chefs d’Etat et de gouvernement, après la tenue la semaine précédente d’un important congrès scientifique sur le même thème. L’ouverture de l’UNOC a notamment été marquée lundi par l’annonce par le président français Emmanuel Macron, co-organisateur de l’évènement avec le Costa Rica, de l’entrée en vigueur prochaine du traité sur la haute mer.
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Dans les montagnes helvétiques, l’air n’est pas tout à fait clair en dépit du soleil. La cause est à aller chercher du côté des fumées des feux de forêt du Canada, qui ont entre-temps atteint l’Europe
Les fumées provoquées par les incendies précoces qui touchent depuis le milieu du mois de mai le Canada ont atteint le nord-ouest de l’Europe, selon l’observatoire Copernicus. Situées à très haute altitude, elles sont sans danger pour la santé.
Plus de 200 feux sont actuellement actifs sur le territoire canadien, et 2 millions d’hectares ont brûlé. Les régions du nord de l’Ontario, du Manitoba, de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique sont les plus touchées.
Sur le Jungfraujoch, dans les Alpes bernoises, la concentration de particules fines est légèrement supérieure à la valeur limite, avec 57 microgrammes par mètre cube, indique lundi sur X le service météorologique Meteonews Suisse. Au Tessin, le foehn a fait descendre les particules de suie jusque dans les couches d’air plus basses. À Locarno, la visibilité n'était par moments que de cinq kilomètres, selon l’Office fédéral de météorologie et de climatologie.
Les fumées issues des #incendies au #Canada vues d’en haut.
— Sébastien DECAUX (@SebDecaux) June 9, 2025
Vol #Florence/#Nantes avec passage au-dessus des #Alpes dimanche soir. Le voile blanchâtre était permanent et épais pic.twitter.com/mFnrTr7pPf
La teneur élevée en aérosols est également visible sur les images satellites, renchérit l’office fédéral de la météorologie MétéoSuisse sur X. L’atmosphère est également trouble sur le Gemsstock, dans le canton d’Uri.
Qui donc trouble notre ciel ? 😤 Réponse : les #fumées des feux de forêt au #Canada, bien visibles sur les images satellites.
— MétéoSuisse (@meteosuisse) June 9, 2025
Détails à découvrir dans le #blogMétéoSuisse du jour : https://t.co/pciSJmV2g7 pic.twitter.com/mHmchX2ETl
Selon le rapport national sur les incendies de forêt du Canada, une sécheresse et des vents exceptionnels ont favorisé l’apparition et la propagation des incendies.
Ciel brumeux au Gemsstock (https://t.co/nB1WyPpyF3). Selon la rétro-trajectoire, l'air vient du Canada, où les #feuxdeforêt font augmenter les aérosols, également visibles par satellite (NOAA). La mesure de #PM10 de la Jungfrau montre des valeurs élevées de particules fines. https://t.co/PFrzqeVPdm
— MétéoSuisse (@meteosuisse) June 8, 2025
Chaque été, le Canada est confronté à des incendies de forêt. Mais ce début de saison inquiète par sa précocité et sa virulence: l’équivalent de la superficie de la Slovénie a déjà brûlé, et 26 000 personnes ont été évacuées. Les dizaines de mégafeux dans le centre du Canada continuent de se propager. Selon les prévisions des autorités canadiennes, la saison des feux pourrait être «au-dessus de la normale» dans le centre et l’ouest du Canada en juin et juillet, et «bien au-dessus de la moyenne» en août, notamment en raison de la sécheresse grave ou extrême qui sévit dans plusieurs endroits.
Les pays vont-ils enfin ratifier ce traité historique adopté en 2023? A Nice, la plus grande conférence jamais consacrée aux océans réunit les Etats pour tenter de le faire entrer en vigueur et ainsi offrir une protection inédite à la haute mer. Explications
Moins de 1% de la haute mer, cette vaste zone océanique située au-delà des juridictions nationales, bénéficie aujourd’hui d’une protection effective. En mars 2023, les Nations unies ont adopté un traité historique visant à préserver la biodiversité marine et à encadrer l’exploitation des ressources en haute mer. Ce texte, appelé «accord BBNJ» (Biodiversity Beyond National Jurisdiction), pourrait transformer la gestion de ces espaces marins, qui couvrent près de la moitié de la planète et jouent un rôle essentiel dans la régulation du climat et la sécurité alimentaire de milliards de personnes.
Pour entrer en vigueur, ce traité doit être ratifié par au moins 60 pays. La 3e Conférence des Nations unies sur les océans (UNOC 3), qui se tient à Nice du 9 au 13 juin 2025, vise à franchir ce cap décisif. Une fois ratifié, le traité permettra d’instaurer une gouvernance mondiale plus stricte: toute activité en haute mer devra faire l’objet d’une évaluation environnementale rigoureuse, et un mécanisme de partage des bénéfices liés à l’exploitation des ressources génétiques marines sera mis en place.
Malgré ses limites, ce traité représente une avancée majeure dans la protection des océans, offrant une opportunité unique de préserver des écosystèmes marins fragiles face aux pressions humaines croissantes. La communauté internationale suit de près cette conférence historique, qui pourrait marquer un tournant dans la gestion durable des océans et la lutte contre leur dégradation.
CHRONIQUE. L’obsession du président français pour ces sommets, forums et autres initiatives qu’il organise, à tour de bras dans son pays, illustre aussi son manque de marge de manœuvre. La preuve par la Conférence des Nations unies sur les océans à Nice
Dernièrement, face à la crise budgétaire, le parti présidentiel français et son gouvernement minoritaire ont poussé la baisse des aides pour l’achat d’un véhicule électrique ou pour la rénovation d’un logement. Et aussi la réintroduction d’un pesticide par dérogation, afin de calmer la colère des agriculteurs. Tout se passe comme si l’écologie était devenue la variable d’ajustement préférée des macronistes quand ils font face à un problème économique ou social. Même Emmanuel Macron s'en est ému ce week-end en pointant «l'erreur historique de céder aux facilités du moment et de détricoter». Il faut dire que depuis le mouvement des Gilets jaunes, provoqué par une hausse de la taxe carbone aux effets majeurs sur le prix de l’essence, les efforts environnementaux ne séduisent plus beaucoup de politiciens français (et l’argument de «l’écologie punitive» fait partie de ceux qui portent le Rassemblement national au sommet).
Ces derniers jours, l’exécutif français n’a pourtant pas lésiné sur les moyens pour mettre en avant la Conférence des Nations unies sur les océans, coorganisée par la France et qui a lieu à Nice jusqu’au 13 juin. Pas une semaine ne s’est passée ces derniers mois sans que la présidence ou les ministères ne rappellent aux correspondants étrangers l’importance de ce rendez-vous et le rôle majeur que la France prétend y jouer.
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CHRONIQUE. L’effondrement du glacier du Birch sur le village valaisan la semaine dernière a provoqué une onde de choc au-delà des frontières nationales. En 1963, à une époque où l’empreinte de l’homme sur son environnement interrogeait déjà, Dino Buzzati désignait un seul coupable suite à un glissement de terrain meurtrier dans les Dolomites
Pourquoi la catastrophe de Blatten nous touche-t-elle à ce point? Est-il même juste de parler de catastrophe, puisqu’on ne compte pour l’instant qu’une seule personne portée disparue, le pire ayant pu être évité grâce à un exemplaire travail de surveillance? Et pourtant. Voir s’effondrer un paysage et disparaître un lieu de vie, ce n’est pas rien. S’il y a bien quelque chose que cette perte soudaine rend sensible, c’est la solidité du lien entre l’homme et son environnement naturel, qui s’est forgé durant des siècles, pour le meilleur et pour le pire.
Deux univers s’opposent sur les gravats du village de Blatten. Il y a les racines forcément locales d’un événement qui s’ancre dans l’intimité d’une petite communauté ayant vu s’abîmer le monde qui était le sien depuis des siècles. Et puis il y a ses résonances globales, inévitables, nécessaires peut-être, qui s’adressent potentiellement à tous les habitants d’une sphère toujours plus menacée par les catastrophes, réchauffement climatique oblige. Deux types de collectivité, l’une minuscule, l’autre démesurée, qui entrent donc en collision, sans pour autant s’opposer sur le fond de la solidarité humaine.
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Plus de 220 incendies sont toujours actifs au Canada – dont celui de Sandy Lake qui progresse rapidement. Depuis dimanche, l'armée canadienne a installé un pont aérien destiné à évacuer des communautés autochtones du nord de l'Ontario
La situation ne s'améliore pas au Canada. Deux provinces, l'Ontario (centre) et la Colombie britannique (ouest), sont frappées à leur tour par d'intenses incendies de forêt qui ont obligé les habitants de certaines zones à fuir tandis que le nombre de feux ne cesse de grandir sur l'ensemble du pays.
Au total, plus de 220 incendies sont actifs au Canada, dont la moitié jugés hors de contrôle, et quatorze nouveaux départs de feux ont été constatés lundi. Dans ce contexte, plus de 3,2 millions d'hectares ont déjà brûlé, notamment dans le centre du pays touché par une sécheresse.
Depuis dimanche, un pont aérien a été mis en place par l'armée canadienne pour évacuer des communautés autochtones de Sandy Lake, dans le nord de l'Ontario (centre). A la mi-journée lundi, des avions Hercules de l'armée avaient évacué un tiers des 3000 habitants de la ville, a expliqué à l'AFP Delores Kakegamic, cheffe de cette communauté.
Cela a été lent, a-t-elle indiqué, car les conditions de décollage et d'atterrissage sont très complexes dans cette zone forestière.
Selon l'armée, «les conditions dans le nord de l'Ontario se sont rapidement détériorées». Ainsi au cours des dernières 24 heures, l'incendie de Sandy Lake «a progressé de 40 kilomètres», finissant par menacer la ville.
Chaque été, le Canada est confronté à des incendies de forêt mais ce début de saison inquiète par sa précocité et sa virulence. Des mégafeux sont toujours actifs dans le centre du pays (en Saskatchewan et au Manitoba) et d'autres prennent de l'ampleur à l'ouest du pays en Colombie-Britannique.
Sur des images aériennes récupérées par l'AFPTV et tournées par les services de secours de la province, on peut voir d'immenses panaches de fumée qui recouvrent la forêt. Malgré les lacs et les rivières, les flammes s'étendent souvent à perte de vue.
Sur place, hélicoptères et pompiers sont contraints de travailler dans un épais nuage de fumée, qui se répand à des milliers de kilomètres et dégrade fortement la qualité de l'air pour des millions d'habitants en Amérique du Nord. Plusieurs villages ont été évacués.
Avec le réchauffement climatique, le Canada est de plus en plus souvent touché par des événements météorologiques extrêmes. Et le pays reste traumatisé par l'été 2023 qui fut apocalyptique avec 15 millions d'hectares brûlés. La plupart des incendies jusqu'à présent ont été déclenchés par des activités humaines, souvent de façon accidentelle, notamment par des feux de camp mal éteints ou le passage d'un train ou de véhicules tout terrain dans un paysage très asséché.
En Suisse, les animaux sont aussi exposés aux microplastiques, révèle une étude de Greenpeace publiée mardi. L’enquête se base sur un petit nombre d’échantillons mais offre «une première indication de la situation en Suisse»
La contamination aux microplastiques n’épargne pas la faune sauvage en Suisse. Une étude de Greenpeace publiée mardi, qui repose sur l’analyse de crottes d’animaux, débouche sur des conclusions sans appel. Cette pollution touche toutes les espèces et toutes les régions du pays.
Des variations importantes ont toutefois été constatées. Ainsi, plus de 600 particules de microplastique par gramme ont été découvertes dans les déjections de deux sangliers, l’un en Valais, l’autre dans le canton de Berne. Ramassée dans les Grisons, la crotte d’un loup ne contenait en revanche que 7 morceaux de plastique par gramme.
Ces résultats, dans leur teneur générale, correspondent à d’autres études effectuées sur des excréments d’animaux sauvages dans d’autres pays et pour d’autres espèces, relève Greenpeace dans son étude. Des microplastiques ont, par exemple, été trouvés dans des crottes de lapins au Mexique ou des crottes de loutres en Autriche.
C’est l’équipe du docteur Florian Breider, du laboratoire central de l’environnement de l’EPFL, qui a procédé aux analyses. Quinze échantillons d’excréments ont été passés au crible. Les particules de microplastique entre 0,05 mm et 2 mm ont été recensées. Aucun morceau plus grand que 2 mm n’a été détecté.
Greenpeace précise que son étude revêt «un caractère instantané». L’analyse porte, certes, sur un petit nombre d’échantillons, mais elle donne néanmoins «une première indication de la situation en Suisse». Il est «frappant» de constater une présence généralisée de microplastiques dans des prélèvements faits de manière aléatoire.
Outre le nombre de particules, l’analyse en laboratoire livre des informations sur la composition des microplastiques détectés, note le rapport de l’association de défense de l’environnement. Tous les échantillons, hormis deux exceptions, contiennent «au moins 5 types de plastiques» et jusqu’à 10 pour une fouine valaisanne.
Les animaux sauvages ingèrent non seulement des quantités considérables de plastique, mais sont également exposés «à un cocktail de substances différentes». Greenpeace rappelle que les microplastiques peuvent altérer la fonction de certains organes et peuvent contenir des additifs chimiques toxiques.
Greenpeace estime que son étude mériterait d’être approfondie, avec une analyse plus fine prenant, par exemple, en compte la manière de se nourrir des animaux et leur habitat, proche ou éloigné des zones urbaines. L’organisation écologiste appelle en tout cas à des mesures fortes pour lutter contre la pollution aux microplastiques.
Alors qu’une conférence internationale sur les océans se tient à Nice en France, zoom sur une technique de pêche controversée: les dispositifs de concentration de poissons ou DCP. Cette méthode de pêche intensive aurait des conséquences plus graves que prévu
La pêche au thon est une des plus largement pratiquées à travers le monde et une des plus lucratives. Quelque 5 millions de tonnes de ces grands prédateurs sont pêchées chaque année pour la consommation humaine. D’abord le fait de petits Etats insulaires, cette pêche s’est industrialisée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce qui a mené à une multiplication par 12 des prises entre 1950 et 2016.
Les prises concernaient initialement des thons nageant librement dans les océans, mais depuis les années 1990, une nouvelle méthode s’est imposée pour les capter: les DCP, ou «dispositifs de concentration de poissons». «Si vous mettez une bille de bois dans l’eau, cela attire les poissons curieux qui se massent autour: c’est un DCP, résume Laurent Dagorn, directeur de recherche spécialisé en pêcherie à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) en France. Bien sûr, aujourd’hui, les dispositifs utilisés par le passé se sont perfectionnés.»
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Alors que les vents peinent à balayer les particules fines issues du Canada, un changement de masse d’air provenant du sud apportera jeudi des poussières du Sahara en haute altitude. Le ciel restera laiteux en Suisse jusqu’à dimanche
Le plateau et les fonds de vallées baignent dans la brume et ce voile masque depuis lundi la vue sur les massifs et sur le ciel bleu. Des particules fines, émises par les feux de forêt en cours au Canada, ont volé depuis l’ouest, au-dessus de l’Atlantique jusqu’en Europe occidentale. Et elles tendent à stagner, notamment au-dessus de la Suisse. «Ces aérosols ont de la peine à se dissiper car le vent n’est pas très fort, rapporte Christophe Salamin, prévisionniste chez MétéoSuisse. Les particules fines sont encore bien présentes en dessous de 2000 mètres, selon le sondage réalisé ce mercredi à Payerne.»
Spécialiste des risques naturels en altitude, le professeur de l’Université de Genève Markus Stoffel explique pourquoi des coulées de boue se produisent actuellement en Valais et indique quel est leur lien avec le changement climatique
Des coulées de boue charriant des débris de bois, de terre et de gros cailloux s’abattent depuis plusieurs jours sur le Haut Val de Bagnes, ce qui a contraint les autorités à évacuer une trentaine d’habitants. Le professeur de l’Université de Genève Markus Stoffel, natif de Viège et spécialiste des risques naturels en altitude, revient sur les phénomènes en cause.
Alors que se tient la Conférence des Nations unies sur les océans, nombre de riches libertariens fantasment sur l’idée de mettre à flot des villes nouvelles. En face, des voix critiquent cette volonté de coloniser les eaux. De quoi augurer une nécessaire régulation
Cent vingt jours d’affilée sous l’eau, dans une capsule. C’est le record du monde de longévité sous-marine qu’a battu Rüdiger Koch le 24 janvier dernier. L’ingénieur allemand sera peut-être le premier d’une longue lignée à passer autant de temps dans les profondeurs. Son «expédition» au large des côtes du Panama a été largement relayée par le Seasteading Institute – une organisation qui promeut «la création de villes océaniques flottantes en tant que solution révolutionnaire à certains problèmes parmi les plus pressants du monde».
Cette organisation fondée en 2008 est notamment soutenue par des magnats de la tech de la Silicon Valley, comme Peter Thiel, proche d’Elon Musk, avec lequel il a notamment fondé PayPal. Si l’homme d’affaires s’est depuis retiré du Seasteading Institute, sa vision libertarienne y est toujours bien ancrée.
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Le chalutage, une pratique destructrice responsable d’un quart des captures mondiales, reste autorisé dans la majorité des aires marines dites «protégées». A l’occasion de la Conférence de l’ONU sur les océans, on vous explique pourquoi.
En Europe, près de 60% des aires marines protégées restent ouvertes au chalutage industriel. Cette méthode de pêche, qui consiste à traîner d’immenses filets sur les fonds marins, est l’une des plus destructrices qui soient: elle rase les habitats, capture sans distinction poissons, crustacés et espèces vulnérables, et contribue fortement aux émissions de CO2. Pourtant, elle représente encore un quart des captures mondiales.
Comment expliquer qu’une telle pratique soit encore autorisée dans des zones censées protéger la biodiversité? En réalité, derrière le label «aire marine protégée», se cachent des réalités très disparates. Il existe des dizaines de statuts différents, avec des niveaux de protection variables – souvent symboliques. En France, par exemple, on recense plus de 18 catégories différentes, sans interdiction systématique des activités industrielles.
A l’occasion de la Conférence des Nations unies sur les océans, qui se tient à Nice du 9 au 13 juin, plusieurs ONG réclament une protection réelle des océans: interdiction totale du chalutage industriel dans toutes les aires protégées, adoption des critères stricts de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et meilleure localisation des zones à préserver.
La ratification du traité sur la haute mer par une cinquantaine de pays, actée lundi à Nice, permet d’espérer une entrée en vigueur rapide de cet accord
Le sommet de l’ONU sur l’océan s’achève vendredi à Nice sur une avancée, saluée par les ONG, vers une meilleure protection de la haute mer, mais sans promesses de financements de grande ampleur.
Un durcissement du ton sur l’exploitation minière des fonds marins a marqué le sommet, qui a réuni sur la Côte d'Azur une soixantaine de dirigeants du monde entier. Mais des reculs sur les énergies fossiles et des déceptions sur la protection des aires marines ont laissé un goût d’inachevé aux défenseurs de l’environnement ou aux dirigeants d’Etats insulaires.
Saluée par tous, la ratification du traité sur la haute mer par une cinquantaine de pays, actée lundi à Nice, permet d’espérer une entrée en vigueur rapide de cet accord international destiné à mieux protéger les eaux internationales (au-delà de 200 milles marins des côtes, soit 370 km).
Rebecca Hubbard, de la High Seas Alliance, un regroupement d’une cinquantaine d’ONG, a salué un «progrès incroyable». Mais «nous devons garder le pied sur l’accélérateur», a-t-elle prévenu, alors que le traité n’entrera en application que 120 jours après le dépôt de la 60e ratification.
La France n’a pas réussi à atteindre ce chiffre clé à Nice, comme souhaité par le président français Emmanuel Macron. Mais «il y a eu une mobilisation démente», se réjouit Romain Troublé, directeur de la Fondation Tara Océan.
«Une vraie accélération», abonde François Chartier, de Greenpeace. «A priori, le traité va être finalisé avant la fin de l’année et on va pouvoir travailler sur les premières aires marines protégées en haute mer.»
Dès l’ouverture du sommet, les dirigeants de la planète ont durci le ton face à la décision de Donald Trump de lancer unilatéralement l’exploitation des «nodules» polymétalliques dans les eaux internationales du Pacifique.
«Les abysses ne sont pas à vendre», a lancé Emmanuel Macron, parlant de «folie» et d'«action économique prédatrice», tandis que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, mettait en garde contre un nouveau «Far West».
Cette rhétorique ferme n’a toutefois pas permis d’élargir sensiblement la coalition pour un moratoire sur l’exploitation minière des fonds marins, passée de 32 à 37 pays seulement, sur les 169 États membres de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), chargée de rédiger un code minier.
De la Colombie aux Samoa, en passant par le Portugal, la Grèce ou la Polynésie, des pays partout dans le monde ont annoncé la création d’aires marines protégées (AMP), ou le renforcement des aires existantes, notamment en y interdisant le chalutage de fond.
Le monde pourrait dépasser les 10% d’AMP à l’issue de la conférence, contre 8,34% auparavant. La faiblesse des annonces de la France, avec une limitation du chalutage de fond sur 4% seulement des eaux hexagonales, a déçu les ONG.
Principales causes du réchauffement climatique, les énergies fossiles (gaz, pétrole et charbon) ne sont pas mentionnées dans le projet de déclaration finale qui doit être adopté vendredi.
Le texte pointe «les effets néfastes du changement climatique» pour l’océan et ses écosystèmes, sans pour autant plaider en faveur d’une «transition» vers l’abandon des énergies fossiles, comme lors de la COP28 de Dubaï en 2023.
«C’est la principale cause de la détérioration des océans, et nous n’en parlons pas assez, c’est regrettable», a estimé Ralph Regenvanu, ministre de l’Environnement de l’archipel volcanique du Vanuatu, dans le Pacifique.
Les 100 milliards de dollars de financement, évoqués par le Costa Rica avant la conférence de Nice, ne se sont pas matérialisés.
Quelque 175 milliards de dollars (141 milliards de francs) par an sont nécessaires pour atteindre l’objectif de développement durable de l’océan d’ici 2030, selon un rapport du Forum économique mondial de 2022.
«Tapinoma magnum», une espèce exotique invasive capable de constituer des colonies de millions d’individus, se répand en Suisse. Des mesures destinées à contrôler sa propagation ont été prises dans la commune la plus méridionale du pays
Elles sont petites et noires, et les ouvrières sont de tailles différentes. Lorsqu’on les écrase, elles ont une odeur caractéristique de beurre rance. Et surtout, elles créent des super-colonies, comptant des millions d’individus. Tapinoma magnum est une espèce exotique de fourmi invasive, dont l’origine exacte n’est pas encore déterminée. Elle viendrait du bassin méditerranéen occidental, d’Afrique du Nord ou du sud de l’Europe.
«Si vous voyez une autoroute de fourmis à dix voies dans votre jardin, c’est probablement elle!», indique la myrmécologue (du grec myrmex, qui signifie «fourmi») Cleo Bertelsmeier, professeure à l’Université de Lausanne. Normalement, une colonie de fourmis est pourvue d’un nid et d’une ou quelques reines, et les colonies sont agressives entre elles. «En revanche, ici, on a une structure polygyne (comptant plusieurs reines) et de nombreux nids, tous connectés les uns aux autres. Et les fourmis coopèrent: elles s’échangent la nourriture, couvent les bébés des autres», précise-t-elle.
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Les chenilles du papillon bombyx disparate ont déjà dévoré 20 000 hectares de forêts en Corse. S’il est bien connu dans l’île française, le phénomène, exacerbé par la chaleur récente, représente un enfer dans les villages touchés, où tout semble avoir brûlé
«Pour les pouvoirs publics, ce n’est pas grave, mais pour nous, c’est une catastrophe.» Jean-Marie Casamarta, 49 ans, propriétaire de la maison d’hôtes Zella, à Guitera-les-Bains, village corse réputé pour son eau chaude sulfureuse, a «l’impression d’être dans Le Seigneur des anneaux, quand ils tuent dix orques et qu’il en arrive 100!». Car rien n’y fait: «J’en ai tué des milliers, j’ai balayé, brûlé, noyé, mis de l’insecticide bio et fait venir à deux reprises une société spécialisée, pour un total de 1700 euros, ce qui a permis de sauver la saison, mais elles reviennent en permanence.» Elles, ce sont les chenilles du papillon bombyx disparate, qui ont déjà dévoré 20 000 hectares de forêts en Corse.
Isolée dans la forêt, la maison de Jean-Marie Casamarta est au cœur de l’exploitation agricole familiale, avec 150 cochons, une fromagerie, des chênes multicentenaires et… ces chenilles de quelques centimètres très poilues, i brughi en corse, qui ont métamorphosé les collines boisées, les faisant virer au gris-brun, comme calcinées. «Je pensais que la vallée avait brûlé, comme il y a 40 ans», a cru Ernest Albucker, apiculteur de 70 ans à la retraite et en vacances en Corse, l’île méditerranéenne la plus boisée avec 550 000 hectares de forêts, soit 58% du territoire, selon l’Office national des forêts. «Les routes sont brunes», tachées par des milliers de chenilles écrasées, témoigne Serkan Aksin, motard gallois de 47 ans venu de Cardiff, surpris par ce paysage monochrome insolite et «l’odeur âcre».
Si cette invasion est visuellement impressionnante, cela reste un phénomène naturel bien connu dans l’extrême sud de l’île, qui dure de fin avril à juillet, quand les chenilles deviennent papillons, tente de rassurer la préfecture de Corse, précisant que «les cycles de pullulation durent de deux à quatre ans, avec une période de latence de six à douze ans entre chaque cycle».
«Les populations de chenilles vont se réguler naturellement dès la mi-juin, avec la diminution de la ressource alimentaire et l’accroissement des prédateurs, notamment des oiseaux», explique la préfecture, imputant l’ampleur du phénomène aux fortes températures récentes et soulignant que s’il affaiblit nécessairement les arbres touchés, il ne les tue pas. C’est la deuxième année de pullulation, et après 5000 hectares touchés en 2024, 20 000 hectares déjà ont donc déjà été affectés cette saison, confirme Orso Cerati, l’un des six observateurs insulaires pour le Département de la santé des forêts (DSF). «On les entend manger dans les feuillages», souligne l’expert.
«Psychologiquement, c’est dur, c’est un combat quotidien et on a perdu de l’activité. Des randonneurs ont annulé», déplore Jean-Marie Casamarta, «en colère contre les pouvoirs publics». Contrairement à sa cousine processionnaire, la chenille du bombyx disparate «ne possède pas de poils urticants», tempère la préfecture, même si plusieurs villageois, dont le propriétaire de la maison d’hôtes Zella, assurent, photos à l’appui, avoir développé des plaques rouges. «C’est invivable, l’enfer; dès 6h du matin, on balaie les terrasses, les façades, il y en a partout, même dans l’insert de la cheminée. On vit enfermé, on n’a pas le choix», confie Juliette Giannotti, factrice de 54 ans. «En cinquante ans, je n’ai jamais vu ça.» Dès mi-juillet, les arbres dévorés, principalement les chênes, vont recommencer à faire des feuilles, précise Orso Cerati. Mais cela est coûteux en énergie et réduira la production de glands.
Six mois après la chute du régime de Bachar el-Assad, les exilés reviennent dans cette région assiégée qui était autrefois le verger de Damas. Mais sous l’effet de la guerre et du réchauffement climatique, l’oasis déchue s’est muée en étendue désertique
Ghouta en arabe signifie «oasis». C’est ainsi que sont nommées les vastes plaines, jadis greniers à blé et vergers de Damas, qui bordent la capitale syrienne. Mais aujourd’hui, des étendues désertiques ont remplacé les paysages verdoyants. Il ne subsiste plus que 20% environ des près de 4 millions d’arbres que comptait la région en 2010, d’après l’ingénieur Nizar al-Samadi, opposant notoire au régime du dictateur déchu Bachar el-Assad.
Sur les deux côtés de la route qui traverse le quartier de Qaboun, des champs de ruines défilent à perte de vue. Ici, le régime n’a rien laissé au hasard. Pendant cinq années, il a assiégé et bombardé cette localité sunnite. Des destructions qui n’ont pas cessé à l’arrêt des combats: des bulldozers ont fini le travail, les ferrailleurs du régime ont récupéré les fers à bétons tandis que des élagueurs coupaient chaque arbre qui avait survécu. «Lorsqu’ils sont venus s’attaquer à mes oliviers, j’ai appelé quelqu’un qui avait des connexions à Damas. C’est comme cela que j’ai réussi à en sauver la majorité», raconte Abou Ali, 62 ans.
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HEIDI.NEWS. Partout dans le monde, des institutions conservent des graines, comme autant de petits trésors, dans des chambres froides à l’abri du monde. Quels sont les enjeux derrière ces banques de semences? Entretien
Les 17 anciens membres du Comité consultatif sur les pratiques de vaccination, renvoyés la semaine dernière, s'inquiètent d'un affaiblissement du programme de vaccination des Etats-Unis et dénoncent de «récents changements dans la politique vaccinale contre le Covid-19»
«Profondément préoccupés» par les actions du ministre américain de la Santé, Robert F. Kennedy Jr., les experts en vaccination récemment congédiés par le gouvernement de Donald Trump ont sonné lundi l'alerte dans un éditorial publié dans la revue médicale JAMA.
Ce dernier a renvoyé la semaine passée ces 17 membres d'un comité consultatif clé en les accusant d'avoir des conflits d'intérêts financiers et a annoncé deux jours plus tard la nomination de huit nouvelles têtes, dont plusieurs décriées, comme un biochimiste coqueluche des antivax.
La mesure, inédite, avait été vivement critiquée par l'opposition démocrate ainsi que par plusieurs experts et instances sanitaires renommées, s'inquiétant d'une attaque contre l'expertise médicale.
Les 17 anciens membres du Comité consultatif sur les pratiques de vaccination (ACIP), qui conseillaient les CDC, principale agence sanitaire du pays, sont revenus sur cet épisode dans un éditorial.
«Le renvoi abrupt de l'ensemble des membres de l'ACIP (...), la nomination de huit nouveaux membres de l'ACIP seulement deux jours plus tard, et la récente réduction du personnel des CDC dédié aux vaccins ont laissé le programme de vaccination des Etats-Unis gravement affaibli», mettent-ils en garde.
«Ces actions ont privé le programme des connaissances institutionnelles et de la continuité qui ont été essentielles à son succès depuis des décennies», poursuivent-ils, dénonçant par ailleurs de «récents changements dans la politique vaccinale contre le Covid-19» annoncés par le ministre lui-même sur les réseaux sociaux et qui sembleraient «avoir contourné le processus standard de révision transparent et fondé sur des preuves».
«En tant qu'anciens membres de l'ACIP, nous sommes profondément préoccupés par le fait que ces décisions déstabilisantes, prises sans justification claire, puissent faire reculer les avancées permises par la politique vaccinale américaine», concluent-ils, pointant le risque que ces actions puissent à terme «exposer les familles américaines à des maladies dangereuses pouvant être évitées».
L’Académie suisse des sciences naturelles indique ce mardi que les sols sous la barre du zéro degré n’ont jamais été aussi chauds qu’en 2024
Le pergélisol dégèle de plus en plus vite dans les Alpes suisses. De plus, sa température n’a jamais été élevée qu’au cours de l’année hydrologique 2024, révèlent les dernières données du réseau suisse d’observation du pergélisol Permos.
Les changements observés dans le pergélisol ont eu un impact sur la stabilité des versants de montagne gelés toute l’année, a indiqué mardi l’Académie suisse des sciences naturelles (SCNAT).
Le pergélisol (ou permafrost) est un phénomène thermique qui désigne un sol (roche, gravats, terre…) dont la température reste en permanence en dessous de 0 °C pendant au moins deux années consécutives. En Suisse, il couvre environ 5% du territoire.
Des mesures du permafrost sont effectuées depuis 25 ans dans le cadre de Permos. Dans l’ensemble, la teneur en glace du sol dans le pergélisol a nettement diminué depuis 2000, selon l’Académie.
Au cours des dix dernières années, les températures du pergélisol à dix mètres de profondeur ont augmenté en moyenne de 0,8 degré sur les 23 sites de forage Permos.
Les années hydrologiques 2022, 2023 et 2024 figurent parmi les cinq plus chaudes mesurées en Suisse depuis le début des relevés en 1864. Les températures étaient de 1,44 à 1,9 °C supérieures à la moyenne de la période 1991 – 2020. Ces années suivent des décennies de conditions atmosphériques durablement chaudes, ayant entraîné des modifications majeures dans le pergélisol des Alpes suisses.
Le réchauffement est plus fort là où le pergélisol est dit «froid» (températures annuelles moyennes inférieures à – 2 °C) ou pauvre en glace, comme dans les parois rocheuses en haute altitude (au-dessus de 3500 m).
Même dans les zones de pergélisol plus chaudes et riches en glace, comme les éboulis ou les glaciers rocheux (au-dessus d’environ 2200 m), la température du sol a augmenté ces dernières décennies, mais dans une moindre mesure.
Sur tous les sites de mesure, l’épaisseur de la couche active (qui désigne les premiers mètres du sol qui dégèlent en été) a augmenté. En 20 ans, cet épaississement va de quelques décimètres à plusieurs mètres, selon les sites et la teneur en glace du sol. Il a atteint en 2024 des valeurs records.
Au Schilthorn (Alpes bernoises), l’hiver 2024 a marqué la première fois où la couche active n’a pas entièrement regelé.
Les résultats de 25 ans d’observation dans les Alpes suisses montrent un réchauffement clair et croissant, une diminution de la glace du sol et une accélération des glaciers rocheux, note encore l’étude. Ces changements vont continuer dans les années et décennies à venir. Le réchauffement observé dans les 10 premiers mètres du sol va progressivement se propager vers des couches plus profondes.
Les modifications observées dans le pergélisol ont des répercussions importantes sur la stabilité des versants de montagne gelés toute l’année. Cet élément est crucial pour la gestion des risques naturels et la planification des infrastructures en haute montagne.
Les données du réseau Permos permettent, par exemple, d’évaluer la situation dans les zones de glissements de terrain en terrain gelé, de planifier des infrastructures durables en altitude, de simuler les processus liés au pergélisol ou d’anticiper les changements futurs.
De fortes températures sont de nouveau attendues en plaine dès mercredi et jusqu’à la semaine prochaine, prévient MétéoSuisse. Sans surprise, la saison estivale promet d’être caniculaire, en raison du réchauffement du climat
Après un bref épisode plus frais, la chaleur fait déjà son retour en Suisse romande. Dès ce mercredi, les températures vont repartir à la hausse, et cela pour plusieurs jours, anticipe MétéoSuisse. Et ce n’est qu’un début, prévient l’Office météorologique.
En fin de semaine passée, la Suisse a connu sa première vague de chaleur de l’année, avec des températures diurnes de plus de 30 °C enregistrées vendredi et samedi dans de nombreux points du Plateau, et des minimums nocturnes avoisinant les 20 °C. «On a presque atteint le niveau de la canicule, qui correspond selon nos critères à une température moyenne de 25 °C entre le jour et la nuit», indique Mehdi Mattou, prévisionniste chez MétéoSuisse. La chaleur nocturne est un critère important à prendre en compte, car elle compromet la récupération des personnes fragiles.
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Une trentaine de tombes du Xème siècle ont été mises au jour près du village de Lisbjerg, par hasard lors de travaux de construction. Des objets «spectaculaires» y ont été retrouvés
Une trentaine de tombes du Xème siècle, très richement garnies, ont été découvertes dans le nord du Danemark, a annoncé mardi le musée Moesgaard à Aarhus (nord).
Perles, pièces de monnaie, céramiques et une boîte contenant un fil d’or, autant d’objets qualifiés de «spectaculaires» par les experts ont été retrouvés par hasard lors de travaux de construction près de Lisbjerg, un village situé à sept kilomètres au nord d’Aarhus, la seconde plus grande ville du Danemark.
Le site compte quelque 30 tombes païennes datant de la seconde moitié du Xème siècle, à l’époque du roi Harald à la Dent Bleue.
Pour l’archéologue Mads Ravn, l’un des responsables du musée, les tombes sont très probablement liées à une famille noble de l’époque viking (entre le VIIIème et le XIème siècle), dont la ferme a été découverte à moins d’un kilomètre du site funéraire à la fin des années 1980.
«Cela pourrait être l’un des connétables ou intendants de Harald à la Dent Bleue», a expliqué Mads Ravn à l’AFP, soulignant que le souverain qui a introduit le christianisme au Danemark actuel chargeait des nobles de la gestion de certaines régions.
Outre des objets funéraires, les chercheurs ont découvert quelques restes humains comme des dents et des ossements. «Dans la tombe, les gens emmenaient essentiellement ce qui était important pour eux dans la tombe parce qu’ils voulaient le transférer à l’autre monde», a ajouté l’archéologue.
L’une des sépultures, qui selon les scientifiques appartenait à une femme importante, contenait un coffret rempli d’objets décoratifs et une paire de ciseaux. Le coffret «magnifique» est une trouvaille remarquable, seuls quelques-uns ont été découverts, dont un dans le sud-est de l’Allemagne.
«C’est très rare, il n’y en a que trois», a déclaré Mads Ravn. Les fouilles à Lisbjerg doivent se terminer cette semaine et les experts commenceront ensuite une analyse scientifique approfondie des objets, le bois notamment devrait permettre d’aider à dater précisément le site funéraire. Centre royal et commercial, Aarhus était l’une des villes les plus importantes du Danemark à l’époque viking. Une route reliait l’agglomération à la ferme de Lisbjerg.
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