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Le numéro un mondial de l’e-commerce accélère le déploiement de machines dotées de nouvelles capacités grâce à l’intelligence artificielle. La pression sur l’emploi augmente, mais les salariés sont encore loin d’avoir disparu des entrepôts
Ce n’est sans doute qu’une question d’années, voire de mois. Bientôt, Amazon pourrait compter davantage de robots que d’humains dans ses gigantesques entrepôts. Et pourtant, la firme fondée par Jeff Bezos est aujourd’hui le deuxième employeur aux Etats-Unis, avec 1,2 million d’employés (1,5 million dans le monde), tous métiers confondus. Mais déjà, un million de machines s’activent dans les 300 centres logistiques que compte la multinationale sur la planète. Et récemment, Amazon a montré comment ses robots se chargeront de missions jusqu’à présent jugées irréalisables par des machines.
Aujourd’hui, ils s’appellent Hercules, Proteus, Pegasus ou encore Xanthus. Tous développés par Amazon, ils s’activent à côté des employés pour transporter, trier et charger les marchandises. Symbole de la poursuite d’une efficacité toujours plus grande, Amazon présentait le 22 octobre dernier sa dernière création, appelée Blue Jay. La machine est capable d’effectuer à elle seule trois tâches séparées: sélectionner, trier et regrouper les colis sur une seule chaîne de traitement.
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La grande banque helvétique a introduit une demande de licence bancaire lui permettant d’étendre ses activités américaines dans la gestion de fortune. Atteindre cet objectif ne sera cependant pas une promenade de santé
UBS veut se renforcer aux Etats-Unis. L’ambition n’est pas neuve mais l’annonce la semaine dernière de l’introduction d’une demande de licence bancaire précise les intentions du géant de la Paradeplatz.
«Il s’agit là d’une étape importante de notre stratégie de croissance sur le plus grand marché de la gestion de fortune au monde. Grâce à une telle licence, nous serons en mesure de mettre en place progressivement une plateforme permettant d’offrir une gamme plus large de produits bancaires à la clientèle, notamment des comptes bancaires classiques, en plus des solutions de gestion de trésorerie que nous proposons déjà», a indiqué mercredi l’établissement bancaire, en marge de la présentation des résultats trimestriels ayant dépassé les attentes du marché. Avec cette autorisation, attendue en 2026, la multinationale pourrait notamment élargir ses prestations à des comptes courants et d’épargne.
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La fonction de président du parlement est très largement honorifique en Corée du Nord, le vrai pouvoir étant détenu par Kim Jong-un et sa famille. Kim Yong-nam s’est éteint à l’âge de 97 ans, une défaillance multiple d'organes a été évoquée par KCNA
Kim Yong-nam, ancien président du parlement nord-coréen, qui a occupé pendant plus de 20 ans le poste honorifique de président de l'Assemblée suprême, qui est sur le papier le chef de l'Etat, est décédé à l'âge de 97 ans, ont annoncé mardi les médias d'Etat. Selon la KCNA, la cause du décès est une défaillance multiple d'organes.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un s'est rendu devant le cercueil du défunt «pour exprimer ses sincères condoléances», a déclaré l'agence officielle KCNA. Une photo de KCNA le montre, entouré de hauts responsables, rendant hommage devant le cercueil en verre transparent, où repose Kim Yong-nam.
    
De 1998 à 2019, Kim Yong-nam a occupé le poste de résident de l'Assemblée suprême, une fonction très largement honorifique qui lui conférait un rôle symbolique de chef de l'Etat, le vrai pouvoir en Corée du Nord étant détenu par Kim Jong-un et les membres de sa famille les plus proches de lui.
En 2018, Kim Yong-nam a conduit une délégation nord-coréenne à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang, en Corée du Sud, dont faisait partie la puissante soeur de Kim Jong-un, Kim Yo-jong.
Les médias sud-coréens avaient largement relayé une scène dans laquelle il cédait la place d'honneur à Kim Yo-jong lors d'une réunion avec des responsables sud-coréens, ce qui avait suscité des spéculations selon lesquelles de tels gestes l'auraient aidé à conserver ses fonctions pendant des décennies dans le contexte politique de Pyongyang, propice aux purges.
        
CHRONIQUE. Les Suisses ont des enfants de plus en plus tard et en plus petit nombre. Par ailleurs, un écart persiste entre le désir d’enfants et le nombre réel de naissances. Dans «Défécondité. Ses raisons, sa déraison», Olivier Rey livre des pistes
En devenant récemment papa, j’ai remarqué que parmi mes amis de mon âge, j’étais plus l’exception que la règle. Mais peut-être est-ce juste que j’ai un entourage peu représentatif du pays. Pour résoudre cette énigme, il existe une piste: le site de l’Office fédéral des statistiques. Voici ce que disent les chiffres: en Suisse, les femmes ont leur premier enfant en moyenne à 31,3 ans et les hommes à 35,3 ans. Quand on demande aux Suisses s’ils souhaitent des enfants, ils répondent en majorité que oui: 53% des personnes âgées de 20 à 29 ans souhaitent en avoir deux, 5% un seul et 17% aucun. Mais entre les souhaits et la réalité, un fossé existe. Alors que seuls 5% veulent un enfant unique, à la fin, 17% en ont un. Par ailleurs, la proportion de personnes sans enfant est supérieure de dix points à celle de ceux qui déclarent ne pas en vouloir. Aujourd’hui, près d’un tiers des Suisses en âge d’en avoir n’ont pas d’enfants.
Cette salade de chiffres pour vous dire qu’effectivement les gens ont désormais des enfants tard, moins que ce qu’ils pensaient et que cette réalité a une conséquence démographique. Avec environ 1,3 enfant par femme, la Suisse est largement sous le seuil de remplacement de sa population. Autrement dit, sans immigration, à terme, la Suisse va se vider. En attendant, elle se transforme en pays vieillissant. Les balançoires de nos places de jeux vont se clairsemer, et nos homes se remplir. La Suisse n’est pas seule dans ce cas. Selon le statisticien suédois Hans Rosling, nous avons atteint en 2017 le peak child, soit le pic mondial du nombre d’enfants.
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Agé de 38 ans, Rob Jetten pourrait devenir le plus jeune premier ministre de son pays, après la victoire surprise de son parti aux législatives qui faisaient office de scrutin test pour la droite populiste. Mais les tractations pour former un gouvernement de coalition ne seront pas simples
«Het kan wél» («C’est possible»). Son slogan de campagne lui portera-t-il chance jusqu’au bout? Rob Jetten, dont le parti libéral-centriste Démocrates 66 (D66) vient de remporter les législatives en devançant le Parti de la liberté (PVV) du leader d’extrême droite Geert Wilders, pourrait devenir le plus jeune premier ministre néerlandais à entrer en fonction. Le premier ouvertement homosexuel également. Mais d’ici là, des semaines, voire des mois, pourraient s’écouler jusqu’à ce qu’il parvienne à former un gouvernement de coalition, dans un contexte politique très fragmenté. Ce mardi, un «éclaireur» sera désigné par les partis, avec pour tâche d’évaluer les alliances possibles. La dernière fois que les Pays-Bas se sont dotés d’un gouvernement, la procédure avait duré… 223 jours.
Rob Jetten revient de loin. Il y a un mois encore, les sondages ne donnaient son parti, qui a accusé une cuisante défaite en 2023, qu’en cinquième position. Et s’il a pu revendiquer sa victoire, fier d’avoir pu dépasser Geert Wilders, seules quelques milliers de voix le séparent de son coriace adversaire.
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La Commission des affaires juridiques du National a accepté à l’unanimité un postulat demandant au Conseil fédéral d’évaluer l’identité électronique vingt-quatre mois après son déploiement. Les élus veulent ainsi s’assurer que le projet tienne compte des inquiétudes exprimées durant la campagne
Le projet d’identité électronique de la Confédération a été accepté du bout des lèvres en septembre dernier. Un résultat serré qui a surpris les parlementaires fédéraux, alors même que la loi avait bénéficié du soutien de tous les partis. Signe que les élus ne sont pas restés sourds au message envoyé par la population, la Commission des affaires juridiques du National a accepté à l’unanimité vendredi 31 octobre un postulat du conseiller national Benoît Gaillard (PS/VD) demandant au Conseil fédéral d’évaluer l’e-ID vingt-quatre mois après sa mise en œuvre.
«Ce résultat montre qu’il y a de véritables interrogations au sein de la population concernant la numérisation des administrations publiques en Suisse», indique au Temps Benoît Gaillard. Ce dernier attend donc des autorités qu’elles évaluent certains points deux ans après avoir déployé cette e-ID.
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Cette artiste guatémaltèque, dont c’est la première exposition en Europe, a appris des siens le tissage maya cakchiquel. Mais ses sculptures textiles, monumentales ou toutes petites, transcendent la tradition pour raconter leurs propres histoires puissantes et réparatrices
Angélica Serech ne tisse pas que des fils, elle tisse du temps, du sens, des solidarités, des émotions, des histoires, des tissus qui réparent aussi, peut-être. C’est le sens du titre de son exposition – la première en Europe qui lui soit entièrement consacrée – au Musée de la Croix-Rouge, à Genève: la formule Pach’un Q’ijul, en cakchiquel, langue maya du Guatemala qui est celle d’Angélica Serech, signifie «temps entrelacés».
Les trames de l’artiste s’accrochent à des branches d’arbre, parfois tordues. Suspendues, ses sculptures mouvantes sont faites le plus souvent de fils de coton, mais aussi de sisal, de brocarts ou de plastique de récupération, et même, parfois, de cheveux humains – matière vivante dont on lui fait don, et qui lui permet de tisser des solidarités avec d’autres femmes. Blanc crémeux ou couleur drap, ocre, bleu indigo aux multiples nuances, rouge sang, violet, bleu-vert, jaune maïs, vert de plastique, noir charbonneux, chaque tapisserie possède sa propre palette, déploie ses propres formes. Aucune ne ressemble à une autre. Toutes racontent une artiste qui cherche, qui avance, qui écoute et qui répond à ce qui l’entoure.
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Au cœur de Sion, trois musées cantonaux se répondent comme les facettes d’un même diamant alpin: l’art, l’histoire et la nature. Réunis dans un périmètre où châteaux médiévaux, collines viticoles et ciel bleu composent un décor saisissant, ils offrent une expérience de visite rare: comprendre un territoire par les œuvres qu’il a inspirées, par les vies qui l’ont façonné et par les milieux naturels qui l’ont fait naître
Installé dans un ensemble architectural historique au pied des collines de Valère et de Tourbillon, le Musée d’art du Valais marie la douceur de pierres séculaires à des accrochages actuels. Depuis ses terrasses, le regard embrasse la vieille ville, un avant-goût du dialogue constant entre paysage et création que nous retrouvons dans les salles. Le musée réunit plusieurs expositions qui toutes se répondent autour du thème des grands espaces. Deux d’entre elles, l’une de Magali Dougoud et l’autre de Vivian Suter, ont été spécialement pensées pour les lieux et la troisième se compose d’un accrochage réalisé à partir de la collection du Musée d’art du Valais sur la question du paysage et de sa représentation aux limites de l’abstraction.
    
Pour les familles, l’attention au détail change la visite: Inspiro, un coffret de cartes disponible gratuitement à l’accueil transforme l’observation en jeu et fédère adultes et enfants autour d’une même curiosité.
A quelques minutes de marche, au sommet de la colline de Valère, le Musée d’histoire du Valais déploie une véritable machine à remonter le temps. L’ascension par le bourg installe une parenthèse. Nous entrons dans un «labyrinthe» où un millier d’objets tissent une fresque de cinquante mille ans, des premiers outils néandertaliens au tourisme du XXIe siècle. Le scénario met l’Arc alpin en perspective: échanges par les cols, foires, métiers, spiritualité, modernités. La topographie du lieu, avec ses fenêtres sur la vallée du Rhône et ses pierres polies par le temps, renforce l’immersion.
    
L’expérience se prolonge ensuite dans la majestueuse basilique, entièrement restaurée. L’audioguide dévoile les trésors secrets de ce joyau médiéval, du jubé aux peintures murales, sans oublier son orgue du XVe siècle avec l’occasion unique d’écouter les sonorités du plus ancien orgue jouable du monde.
Dernier volet du triptyque, le Musée de la nature fait respirer la visite au moment de redescendre. Mammifères, oiseaux, insectes, plantes et minéraux composent une géographie intime des milieux valaisans, dans une scénographie qui met la beauté des spécimens au service du sens. Ce musée pionnier a été l’un des premiers à réserver une place à l’anthropocène et aux enjeux contemporains: comment habitons-nous la montagne? Quels équilibres préserver? Quelles traces laissons-nous?
Pour accompagner la visite, le guide «Retour vers le futur», sur le modèle des livres dont vous êtes le héros, emmène le public dans des choix cornéliens où les décisions du passé influencent le présent, alors que la balade sonore dévoile les étonnantes histoires des animaux, plantes, insectes ou minéraux les plus emblématiques du Musée de la nature du Valais.
    
Sous son titre L’homme et la nature en Valais, l’exposition valorise la diversité biologique et géologique du canton, révélant des spécimens et des minéraux d’exception. La petite, mais très intéressante Expo Focus Océan au sommet met, quant à elle, en lumière des objets remarquables issus de ses collections. Le public découvre un chapitre méconnu de l’histoire géologique alpine: celui d’un ancien océan dont les vestiges reposent aujourd’hui au cœur des montagnes valaisannes.
Ce qui distingue ces trois adresses, c’est la mesure: nous visitons chaque musée en une à deux heures, avec le temps pour regarder, s’attarder et échanger. La proximité des sites permet d’orchestrer une journée enrichissante: l’art en fin de matinée, la montée vers Valère pour l’histoire après une pause repas au Café de Valère, la nature pour conclure avant un verre dans la vieille ville.
La proximité des sites permet d’orchestrer une journée enrichissante entre art, histoire et nature
Et chaque premier week-end du mois, l’opération «J’peux pas, j’ai musée!» ouvre grand les portes des musées: entrée et activités gratuites, avec un atelier familial le dimanche après-midi, tandis que workshop et visite guidée rythment la programmation adulte. L’occasion idéale d’embarquer toute la tribu. Finalement, les Musées cantonaux du Valais offrent une expérience authentique. Ils racontent un canton par trois angles complémentaires: l’art qui éclaire le présent, l’histoire qui enracine la mémoire, la nature qui élargit la perspective. Nous repartons avec l’envie d’y revenir à une autre saison, pour un nouveau regard, une autre lumière, une prochaine conversation. Ou pourquoi pas pour une nuit aux musées?
Le 8 novembre 2025, les Musées d’art, d’histoire et de la nature du Valais vous invitent à vivre une nuit pas comme les autres au cœur de la vieille ville de Sion à l’occasion de la Nuit des musées en Valais. Pour les tout-petits, les grands-parents et les amoureux; entre amies, en solo ou en famille. Il y en a pour tous les goûts! Venez écouter, fabriquer, échanger, grignoter et boire un vin chaud… La nuit est à vous, bienvenue!
    
    
octobre à mai: ma-di 11h00 – 17h00
juin à septembre: ma-di 11h00 – 18h00 (Musée d’histoire du Valais tous les jours de juin à septembre)
        
OPINION. Les premières tentatives de taxer les hautes fortunes remontent à 1922, écrit l’historien Grégoire Gonin; la virulence des attaques du camp bourgeois à l’égard du texte du 30 novembre est tout aussi ancienne, comme la quête d'un hypothétique taux maximal supportable…
En 1922, 86% du corps électoral rejettent l’initiative du PS pour un impôt unique sur la fortune pour remédier à l’explosion de l’endettement lié à la Grande Guerre. Seuls 24 000 contribuables (3,5% de la population) sont concernés, relate l’historien Sébastien Guex, spécialiste des finances publiques en Suisse, dans un article de 1994 aussi éclairant que méconnu. La Feuille fédérale écrit qu’un oui signifierait rien moins que l’introduction du «système communiste». Le général Wille exige du Conseil fédéral qu’il n’applique pas le texte en cas d’acceptation. L’abbé Savoy, très influent chez les catholiques, appelle à s’opposer au prélèvement «les armes à la main» s’il le faut.
Dans le canton de Vaud, les autorités font sonner le tocsin dans toutes les communes le jour de la votation. A Montreux, la Feuille d’Avis estime que la dictature doit remplacer la démocratie. Les patrons brandissent le spectre du licenciement lors d’assemblée du personnel. C’est que le texte supposait la levée du secret bancaire, alors qu’il sera sanctifié par la loi dix ans plus tard. Dans son indémodable Bonheur suisse (1966), Luc Boltanski établit combien, au sein des couches populaires, la recherche de la distinction sociale l’emporte «sur le sentiment d’appartenir à un groupe […] solidaire», donnant l’illusion d’une «société sans classes».
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L’émissaire américain pour l’Afrique, Massad Boulos, a mené ces derniers jours une série d’entretiens au Caire pour mettre fin à ce conflit qui ensanglante le pays depuis 2023
Le Conseil de souveraineté présidé par le chef de l’armée soudanaise, Abdel-Fattah Al-Burhane, va étudier ce mardi une proposition de trêve portée par les Etats-Unis dans le conflit qui ensanglante le Soudan depuis plus de deux ans, selon une source gouvernementale à Port-Soudan.
L’émissaire américain pour l’Afrique, Massad Boulos, a mené ces derniers jours une série d’entretiens au Caire, dans le but de finaliser la proposition de trêve humanitaire proposée mi-septembre sous son égide par un groupe de médiateurs incluant l’Egypte, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, selon différents communiqués officiels publiés au Caire.
Massad Boulos a ainsi donné au président de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, «une explication détaillée […] sur les récents efforts des États-Unis au Soudan pour mettre fin à la guerre, faire entrer rapidement de l’aide et lancer un processus politique soudano-soudanais», selon un communiqué publié lundi soir par la Ligue arabe. Il a également rencontré le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatt, mais aucune information n’a filtré côté égyptien après leur rencontre.
Depuis plusieurs mois, un groupe de médiation réunissant Etats-Unis, Egypte, Arabie saoudite et Emirats arabes unis, travaille sur un plan de paix pour le Soudan, mais ses dernières propositions, présentées mi-septembre à Washington, sont restées lettre morte.
Fin septembre, Massad Boulos avait déjà dit espérer, à l’ONU, que l’aide humanitaire puisse rentrer à El-Fasher, ville du Darfour, au Soudan, alors théâtre d’intenses combats entre l’armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide.
Après 18 mois de siège, cette capitale, dernier verrou stratégique de l’armée au Darfour et comptant encore des centaines de milliers d’habitants a été prise le 26 octobre par les FSR, depuis accusées d’exactions de masse sur les civils.
Les informations et témoignages se multiplient sur les exécutions, viols, attaques contre des humanitaires et pillages qui y sont commis, documentés par des images satellites et par des vidéos d’exactions publiées par les combattants eux-mêmes.
La guerre depuis avril 2023 entre le général Abdel Fattah al-Buhrane, commandant de l’armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d’Etat de 2021, et son ancien allié le général Mohammed Hamdan Daglo, le chef des FSR, a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l’ONU.
        
REVUE DE PRESSE. Les récentes victoires de l’équipe nationale n’auront pas suffi à convaincre l’ASF de prolonger la Suédoise, dont le départ a été annoncé lundi soir. Pour la presse, l’instance nationale du football devra assumer une décision impopulaire
Les rumeurs allaient bon train ces dernières semaines. Elles ont été confirmées lundi soir. La Suédoise Pia Sundhage, 65 ans, ne prolongera pas l’aventure avec l’équipe de Suisse féminine. La sélectionneuse avait pourtant formulé son souhait de rester au-delà de son contrat qui devait prendre fin le 31 décembre, à condition de pouvoir compter sur une assistante à plein temps. L’ASF en a décidé autrement, avec effet immédiat. «Pia Sundhage a repris l’équipe en 2024 dans une période difficile et l’a menée à travers un Championnat d’Europe inoubliable dans notre pays. Avec les joueuses et le staff, elle a ainsi posé les bases d’un avenir prometteur pour le football féminin suisse», a ainsi déclaré le président Peter Knäbel, cité dans un communiqué de l’ASF.
        
HEIDI.NEWS. Pour débuter notre nouvelle Exploration "Le mort est notre métier", nous plongeons dans le quotidien de deux officiantes laïques, de part et d'autre de la Manche. Une profession en plein essor, mais qui demande de solides qualités
        
OPINION. Non, la proposition du conseiller fédéral Ignazio Cassis d’offrir une immunité temporaire à Vladimir Poutine en cas de visite en Suisse n’est pas dangereuse mais courageuse, écrit Christian-Nils Robert en réponse à une opinion d’Alain Werner
Non, Alain Werner, je ne suis pas d’accord avec vous lorsque vous vous opposez à la proposition du conseiller fédéral Ignazio Cassis d’accorder une immunité temporaire à Vladimir Poutine s’il vient en Suisse pour une éventuelle conférence de paix.
D’abord des réserves existent, à plusieurs niveaux, qui autoriseraient cette immunité (Conseil fédéral, Conseil de sécurité, ONU).
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MÉMOIRE DES SENS. Si le piment réveille les papilles, avec le Carolina Reaper, ce sont les enfers qui s’invitent à table. David Werlen (39 ans, chargé de communication) l’a découvert cet été quand une bouchée l’a fait basculer de la douleur à l’extase. Le Valaisan, installé à Lausanne, raconte comment le piment peut devenir un plaisir
«Autant que je me souvienne, j’ai toujours eu un faible pour les saveurs nouvelles. Loin de chez moi, je m’aventure volontiers vers les plats les plus éloignés de nos codes culinaires. Je dirais même que le «risque» dans l’assiette m’attire un peu, surtout lorsqu’il est accompagné d’une promesse pimentée.
Enfant, chez mes cousins en Angleterre, je me souviens de currys si forts que ma fourchette tremblait sur le chemin de l’assiette à ma bouche. Puis, avec le temps, mon palais s’est aguerri et ma tolérance à la capsaïcine – la molécule qui enflamme nos papilles – s’est renforcée. Mais cette résistance ne me fut d’aucun secours ce soir de juillet 2025 quand je croquai (sans le savoir) dans le deuxième piment le plus fort du monde.
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Prix Nobel d’économie en 2001, Joseph Stiglitz porte un regard critique sur les décisions de Donald Trump et leur impact, que ce soit sur le plan économique ou géopolitique. Il explique ses craintes concernant les fondements de la démocratie
Cet entretien est le fruit de plusieurs rencontres qui ont culminé avec une interview en septembre, à New York. Homme au langage franc et précis, l’économiste Joseph E. Stiglitz, lauréat du Prix Nobel d’économie en 2001, fait partie des personnalités qui disent haut et fort les risques liés à la deuxième présidence de Donald Trump. De manière factuelle, s’appuyant sur l’Histoire, la Constitution américaine et l’Etat de droit.
Anne-Frédérique Widmann, Patrick Chappatte: Comment caractérisez-vous la manière dont Donald Trump aborde l’économie, au niveau national et international?
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Sous les deux mandats du président George W. Bush, ce faucon en politique étrangère, durablement influencé par les idées conservatrices, incarna les dérives de la guerre contre le terrorisme. Il s’est éteint à l’âge de 84 ans, a annoncé le 4 novembre sa famille
Voix sépulcrale, parole rare, Dick Cheney revendiquait avec une fierté provocatrice son surnom de «Dark Vador» et son goût pour le côté obscur du pouvoir. Après trois décennies passées dans ses coulisses, il s’était imposé avec l’assentiment de George W. Bush, pendant deux mandats, comme le vice-président sans doute le plus influent et le plus puissant de l’histoire des Etats-Unis. Le verdict de cette dernière s’était montré impitoyable avec le «père» de l’invasion de l’Irak et des dérives de la guerre contre le terrorisme. Il n’avait jamais exprimé le moindre regret. Il s’est éteint à l’âge de 84 ans, a annoncé le mardi 4 novembre sa famille.
Richard Bruce Cheney naît le 30 janvier 1941 au sein d’une famille démocrate, à Lincoln, dans le Nebraska, et grandit à Casper, dans l’Etat voisin du Wyoming, un bastion conservateur. Son père est fonctionnaire au Département de l’agriculture et sa mère une ancienne star locale de softball, une variante du baseball. Grâce à l’entregent d’un homme d’affaires investi dans le pétrole, Tom Stroock, il intègre la prestigieuse Université Yale, fréquentée par les enfants de patriciens de la Nouvelle-Angleterre. L’expérience tourne cependant vite court, il renonce une première fois et il s’en retourne dans le Wyoming, où il travaille comme lignard pour une compagnie d’électricité. Une nouvelle tentative à Yale n’est pas suivie de plus de succès. Revenu dans l’Ouest, il est arrêté à deux reprises pour conduite en état d’ivresse, un double avertissement qui précipite une drastique remise en cause dans laquelle sa petite amie, Lynne Ann Vincent, joue un rôle déterminant.
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Le prestigieux prix littéraire francophone a été décerné à cette ambitieuse fresque familiale de près de 800 pages
A l’issue du traditionnel repas des jurés au restaurant Drouant, à Paris, le Prix Goncourt a été décerné ce mardi à La Maison vide, de Laurent Mauvignier (Minuit, 744 p.).
Présidé depuis 2024 par l’écrivain Philippe Claudel, le jury (composé de Christine Angot, Pierre Assouline, Tahar Ben Jelloun, Pascal Bruckner, Françoise Chandernagor, Paule Constant, Didier Decoin, Camille Laurens et Eric-Emmanuel Schmitt) a récompensé un livre qui avait également été salué par Le Temps, qui y voyait une fresque d’une «amplitude flaubertienne».
Dans La Maison vide, Laurent Mauvignier redonne vie à ses aïeux «et, dans un même mouvement, donne à voir le roman en train de s’écrire». Surtout, par la fiction qui lui est insufflée, l’histoire familiale, individuelle, devient collective, le «nous» supplante le «je». Devenues personnages de roman, Marie-Ernestine, l’arrière-grand-mère et Marguerite, la grand-mère, portent en elles le drame de générations de femmes violentées. Les deux guerres mondiales passent là-dessus en bourrasques, traversant les générations, laminant les êtres et les familles. Partant de «quelques reliques poussiéreuses, de lettres enrubannées, de photos où les descendants ne connaissent plus personne», l’écrivain dépeint le patriarcat comme source de violence et de domination.
Les trois autres romans en lice, également consacrés à des récits personnels et familiaux, ont eux aussi été chroniqués dans nos colonnes.
    
Puissante enquête sur deux féminicides déjà récompensée ce lundi par le prix Femina, La nuit au cœur (Gallimard, 284 p.) est un livre «dont on sort bouleversé, hanté», écrivions-nous en septembre. «Avec les outils de la littérature, depuis cette place très particulière que permet l’écriture», Nathacha Appanah y explore deux féminicides, ainsi que sa propre expérience d’emprise et de violence vécue entre ses 18 et 25 ans. Dans ce livre de longue haleine, émaillé de phases de découragement et de chagrin, la romancière mauricienne déploie les glaçantes similitudes qui se retrouvent dans les trois cas: mêmes techniques de manipulations, de contrôle, de surveillance, mêmes menaces, mêmes violences. «En face, la honte, la peur, la terreur. Et aussi, dans les trois cas, l’espoir, l’énergie tellurique de s’en sortir, de refaire sa vie.»
    
Roman des ambivalences, des contradictions, des tiraillements, où Caroline Lamarche déploie «un art de la nuance qui a besoin de pénombre pour opérer», Bel Obscur (Seuil, 230 p.) est le récit d’une enquête personnelle. Pour comprendre la longévité et l’excentricité de son couple avec un homme qui aime les garçons, pour éclairer son attachement à «l’amour comme rêve durable», la narratrice «procédera de biais, préférant les rêveries alchimiques à la rigidité des conventions» et s’intéressant à un jeune et lointain ancêtre, Edmond, mis au ban de la famille à cause de sa probable homosexualité et mort dans la solitude en 1865. «Chez l’écrivaine belge, c’est bien la littérature en elle-même qui instaure le clair-obscur sur les méandres de l’existence.»
    
Prenant pour point de départ un reportage d’Emmanuel Carrère en Géorgie, pays de son grand-père maternel, Kolkhoze (POL, 548 p.) est une vaste fresque familiale entre Tbilissi et Paris, écrite dans le deuil de ses deux parents: l’historienne et académicienne Hélène Carrère d’Encausse, morte en 2023, et son mari Louis, «cadre dans les assurances relégué au rôle de prince consort, qui décédera quelques mois à peine après son épouse, «de chagrin», et jusqu’ici absent ou quasi absent des livres de son fils». L’exploration de son ascendance géorgienne et russe conduit l’écrivain à peindre près d’un siècle d’histoire «avec l’aisance d’un randonneur dans l’épaisseur du temps et sur tous les terrains (souvenirs, archives, correspondances)».
        
Le businessman français possède une collection de garde-temps hors norme, déposées à Genève dans un endroit bien caché. Il a ouvert les portes de son musée personnel pour une visite privée
C’est un musée privé sans gardien mais bien gardé. Un grand salon feutré sans fenêtre qui ne reçoit en principe jamais de visiteurs, exception faite pour Le Temps. On dit qu’il y a là la plus grande collection de Patek Philippe après celle du propre musée de la marque – qui, lui, est ouvert au public, dans le quartier des Bains, à Genève. Ce n’est encore qu’une partie de l’inventaire, qui compte une légion de Rolex et une escadrille d’horlogers indépendants dont les rangs ne cessent de gonfler – 26 acquisitions sur les six derniers mois. L’ensemble se monte à près de 600 montres, d’une valeur établie par le propriétaire à quelque 300 millions de francs. Le prix moyen se situe donc à 500 000 francs, mais certaines pièces valent beaucoup plus.
Par accord, le nom du lieu doit rester secret. Nous nous contenterons d’indiquer que la collection est conservée dans une forteresse genevoise sortie de terre avec la tour Eiffel. En revanche, le collectionneur n’est pas anonyme. Patrick Getreide est un homme d’affaires parisien, qui a pignon sur rue, mais préfère les eaux claires des Bahamas, où il passe cinq mois par année. Le reste du temps, il fréquente le grand monde, poussant ses voisins de table à l’apoplexie devant sa Patek Philippe 1518 or sur or de 1941, ou son «heure du monde» référence 2523 «double crown» de 1953, deux raretés à plusieurs millions de francs.
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CHRONIQUE. La possibilité universelle d’être dans le rouge est instrumentalisée par Jean-Luc Mélenchon, preuve de la centralité du pouvoir d’achat dans le débat électoraliste français et d’une certaine culture du compte débiteur
Interdire aux citoyens français la possibilité d’être dans le rouge? A l’évocation de cette idée, ils sont nombreux à s’étouffer sur leur baguette. Obsédé par la forge de son profil en vue de l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon veut donc faire des découverts bancaires un sujet de polémique politique majeur. Quitte à forcer le trait.
A l’origine de la séquence, le fait qu’une directive européenne visant à encadrer plus strictement les comptes débiteurs a été ratifiée par le gouvernement français. Résultat: à partir de l’automne prochain, pour avoir un découvert en France, il faudra montrer patte blanche.
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Le metteur en scène romand et ses quatre comédiens plongent le public dans la réalité sensorielle du déclin. Après Lausanne et Genève, à découvrir à La Chaux-de-Fonds, les 6 et 7 novembre prochains
«Les chats n’ont pas de visages, ils ont une âme. J’ai décidé de me mettre du côté des chassés.» Ces phrases, prononcées par une vieille dame vivant dans une roulotte avec une acolyte encore plus âgée qu’elle, résument bien L’Age de frémir, projet essentiellement muet de Guillaume Béguin: poser la question du droit à la différence, voire à l’étrangeté, quand le corps et le cerveau diminués font basculer l’individu dans une autre réalité.
Ce droit à une échappée existentielle rappelle Le Baiser et la Morsure, minutieuse exploration théâtrale des primates par le même metteur en scène, en 2013. Chaque fois, une communauté qui évolue sur le plateau selon ses propres lois, ses propres besoins, au fil d’un parcours organique qui distille à la fois angoisses et drôlerie. Au Théâtre Saint-Gervais, à Genève, il y a quelques jours, après la Grange-Unil, l’an dernier et avant l’ABC, à La Chaux-de-Fonds, les 6 et 7 novembre prochains, le public est invité à une immersion sensorielle en «oldland».
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L’initiative de l’UDC vise à restreindre la libre circulation en cas de dépassement de seuil de 10 millions de résidents. Si le Conseil national a fait le pari de ne pas lui opposer de contre-projet, la commission du Conseil des Etats s’est montrée plus partagée, avant de finalement refuser toute proposition
L’initiative de l’UDC «Pas de Suisse à 10 millions» d’habitants a causé une certaine nervosité au sein de la Commission des institutions politiques (CIP) de la Chambre des cantons. Car l’enjeu est grand: en cas d’approbation par le peuple, elle pourrait remettre en question la libre circulation des personnes, clé de voûte des relations entre la Suisse et l’Union européenne. A l’heure où le paquet d’accords sera prochainement examiné par le parlement, un tel dénouement serait synonyme de catastrophe pour les partisans des accords avec l’UE.
        
Patron du CP Berne depuis 1998, où il a fêté six titres nationaux de hockey sur glace, Marc Lüthi est l’un des plus puissants dirigeants du sport suisse. Il évoque son brillant parcours personnel et l’insuccès tenace dans lequel est tombé son club
Les monuments sont aussi faits pour vaciller. Le grand CP Berne a des patins d’argile, végète au fond du classement de National League de hockey sur glace, et même son guide, qui vit sa 28e saison de CEO, ne semble plus trouver la solution – alors il délègue, en vain pour l’heure. Marc Lüthi, rencontré cette semaine, garde espoir et bonne humeur. Dans un excellent français, avec les sombres gradins de l’ex-Allmend en toile de fond, le dirigeant met des mots sur la traversée du désert: depuis le dernier de ses 16 titres de champion en 2019, son «SCB» n’a plus remporté la moindre série de play-off. Insupportable, à l’échelle d’une telle institution, que ne toise que le HC Davos dans les annales de la discipline. Mais Marc Lüthi donne l’impression de tout supporter.
        
La surface de cépages résistants demeure anecdotique dans notre pays aujourd’hui. Un projet de l’Agroscope pourrait bien changer la donne à l’avenir: le développement de nouvelles variétés robustes issues de cépages emblématiques, comme la petite arvine ou le chasselas
La surface du vignoble suisse a très légèrement diminué l’an passé. Il a perdu 85 hectares, soit 0,6% de son total avoisinant les 14 500 hectares. Si le pinot noir, cépage le plus planté du pays, et le chasselas, son dauphin, voient la baisse de leur superficie se poursuivre, d’autres variétés, au contraire, continuent de gagner du terrain. C’est le cas notamment de deux nouveaux cépages résistants aux maladies cryptogamiques, le divico et le souvignier gris. Si elles demeurent pour l’heure anecdotiques – les deux précités représentent environ 1% du vignoble de notre pays –, ces variétés robustes pourraient-elles à l’avenir devenir majoritaires?
«C’est tout sauf une utopie», estime Raphaël Piuz, à la tête du Domaine des Dix Vins, à Hermance (GE). Sur ses 4 hectares de vignes, il a planté 100 cépages résistants différents. «Je suis convaincu de leur qualité et de leurs futures implantations importantes au sein du vignoble mondial», poursuit-il. Et d’ajouter: «Ces dernières années, je n’ai constaté aucune différence de vente entre les cépages traditionnels et les résistants. La nouveauté et la rareté ont même joué en faveur des variétés robustes.»
Si le viticulteur genevois a pris ce virage, c’est dans un souci de diminuer son impact environnemental. «Lors des années à forte pression, le nombre de traitements augmente pour sauver sa récolte. Même en cultivant mon domaine en bio, je ne réduisais pas mon impact. Pour que ce mode de culture prenne tout son sens, j’avais le sentiment qu’il fallait modifier le capital végétal.» Après dix ans, Raphaël Piuz constate utiliser dix fois moins de produits que par le passé et a vu ses interventions dans ses vignes diminuer, en moyenne, de 75%. «Cultiver les mêmes clones depuis plusieurs siècles a participé à nous mener dans la situation actuelle, avec des fragilités accrues face aux maladies. L’agriculture a toujours évolué au fil de l’histoire, nous devons poursuivre ce mouvement, qui se fait en parallèle de celui, perpétuel, de la nature.»
Voilà donc pour le travail à la vigne. Mais qu’en est-il des vins? Sont-ils différents? Une étude réalisée par la Haute Ecole de viticulture et d’œnologie de Changins, publiée en juillet dernier, indique que «les vins issus de cépages résistants sont, en moyenne, aussi appréciés que les cépages traditionnels». «Ce sont des cépages qualitatifs mais, comme pour les variétés classiques, ils nécessitent une recherche de la perfection, à la vigne et à la cave», appuie Raphaël Piuz.
A l’heure actuelle, les cépages résistants demeurent des exceptions dans le vignoble helvétique. Mais l’arrivée future sur le marché de nouvelles variétés, descendantes de cépages emblématiques, pourrait changer la donne, estime Raphaël Piuz. En collaboration avec les cantons du Valais et de Vaud, les deux plus grandes régions viticoles du pays, l’Agroscope travaille en effet sur le développement de huit nouveaux cépages résistants issus de la petite arvine, du cornalin, de l’humagne rouge et du païen, mais aussi du chasselas, du merlot, du pinot noir et du gamay. «L’objectif est qu’au niveau organoleptique ils ressemblent aux variétés emblématiques de notre vignoble. On espère y arriver dans un horizon de dix à vingt ans», souligne Jean-Sébastien Reynard, responsable de la création variétale de la vigne à l’Agroscope.
Pour l’agronome, ces futures variétés pourraient faciliter l’acceptation des cépages résistants. Il précise toutefois que cela dépendra notamment des consommateurs. Et de conclure: «Il sera intéressant d’analyser l’évolution au cours des vingt prochaines années.»
        
Organisée par les villageois et fréquentée par les gens de la région, la désalpe d’Albeuve marque l’attachement des Fribourgeois au monde agricole. Ancienne «fille de chalet», la skieuse Mathilde Gremaud s’est jointe à la marche d’une famille de paysans
Le jour n’était pas encore levé que les coups de brosse résonnaient déjà. Guidés par les sons de cloches dans le noir, des hommes allaient et venaient à la recherche des vaches, dans ce pâturage situé à quelques centaines de mètres au-dessus du hameau de Lessoc. Ils se relayaient pour remplir des seaux d’eau dans le Torrent, en contrebas, puis pour laver l’arrière-train des neuf «meneuses» attachées l’une après l’autre à la barrière, en préparation de la désalpe. Considérées comme étant les plus dominantes, elles guideront le troupeau jusqu’à la ferme de la famille Dupasquier à La Tour-de-Trême, trois heures de marche plus bas.
«Nos 60 vaches ont passé la nuit ici, explique Samuel Dupasquier, arrière-petit-fils du premier paysan à la tête de ce domaine fribourgeois. Nous avons voulu séparer la marche en deux, en quittant hier après-midi le chalet du Lity – une dizaine de kilomètres plus haut.» L’estivage, qui consiste à mener les vaches pendant une centaine de jours l’été en moyenne montagne, est une pratique qui remonte au XVe siècle en Suisse. Elle permet d’accéder à des surfaces supplémentaires d’herbe de qualité tout en contribuant naturellement à l’entretien du paysage.
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CHRONIQUE. Ceux qui se plaignent qu'«on ne peut plus rien dire» ont tort: ils peuvent toujours tout dire, mais ils ne peuvent plus tout dire sans être contredits, c’est cela qu’ils ne supportent pas, écrit notre chroniqueur Yves Petignat
Il faudrait en rire, si le sujet de la liberté d’expression ne reflétait pas la vague qui est en passe de nous submerger: la distorsion de la réalité. Voici un groupe d’hommes – et une femme – d’âge mûr, qui ont tous exercé le pouvoir au plus haut niveau, venus se lamenterde ne plus pouvoir rien dire sans risquer «d’être rejeté, discriminé, voir cloué au pilori». Ce lundi, à Zurich, autour de l’ancien président de la Confédération Ueli Maurer, prompt à se plaindre des atteintes à la liberté d’expression, il y avait l’auteur à succès Thilo Sarrazin, ancien sénateur (ex-SPD) ministre des finances de Berlin, l’ancien président (ex-CDU) de l’Office fédéral allemand pour la protection de la Constitution (renseignements intérieurs) Hans-Georg Maaßen, la députée autrichienne du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ) et ex-présentatrice Marie-Christine Giuliani. Et quelques anciens élus suisses, allemands et autrichiens venus de la droite nationaliste. Tous ont en commun un discours anti-immigration et anti-européen etdénoncent la domination de l’idéologie «wokiste».
Passons sur le fait qu’il est assez cocasse qu’Ueli Maurer, qui se sent plus en sécurité à Pékin qu’à Lausanne, qu’Hans-Georg Maaßen, qui avait notamment pour mission de surveiller les mouvements et partis d’extrême droite, ou que Marie-Christine Giuliani, qui veut renouer le dialogue avec la Russie, puissent désormais redouter de ne plus pouvoir s’exprimer librement dans nos démocraties. Sans parler de Thilo Sarrazin, dont les livres, «L’Allemagne disparaît» (Ed. du Toucan, 2013) et «Deutschland auf der schiefen Bahn» («L'Allemagne sur une pente glissante», non traduit) se sont vendus à des centaines de milliers d’exemplaires et qui est l’auteur le plus cité en Allemagne dans les débats sur l’immigration. Ainsi ceux qui ont toujours détenu la parole et continuent à occuper l’espace public se muent en victimes. Ils emboîtent le pas au vice-président américain J.D. Vance venu tancer les Européens à Munich en raison des prétendues «atteintes à la liberté d’expression» sur leur continent. On sait ce qu’il en est sous le règne de Donald Trump aux Etats-Unis.
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Les Suisses s’exprimeront le 30 novembre sur le service citoyen, qui étend l’obligation de servir à tous les jeunes. Un projet qui bouscule les frontières partisanes habituelles
«Je fais de la politique depuis trente-cinq ans et je ne me souviens pas d’avoir vu Balthasar Glättli et Jean-Luc Addor sur le même podium.» Pour Reto Nause, conseiller national (Le Centre/BE), le fait que deux élus, écologiste et UDC, aux idées opposées s’allient contre un projet est le symbole puissant de la «sainte alliance» qui s’est formée contre le service citoyen.
Une union de circonstance qui n’empêche pas le Zurichois et le Valaisan de rejeter l’initiative avec des arguments contradictoires. Pour Balthasar Glättli, «l’initiative vise à imposer une mesure coercitive sous couvert de solidarité. Un service obligatoire n’est pas un engagement, mais un travail forcé. Si l’on veut vraiment encourager l’engagement, il faut renforcer le volontariat et non pas obliger les gens à s’engager.» Une obligation qui représente une restriction de la liberté individuelle et un renforcement de l’armée, selon lui.
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Le Ministère public de la Confédération examine une plainte anonyme contre la présidente de la Confédération et son équipe, révèle le «SonntagsBlick». En cause: les fuites concernant l’appel avec le président américain sur les droits de douane
C’est un nouvel épisode dans «l’affaire» de l’appel téléphonique entre Karin Keller-Sutter et Donald Trump, qui a fait couler beaucoup d’encre: le Ministère public de la Confédération (MPC) examine désormais une plainte anonyme contre la présidente de la Confédération et son équipe, comme le rapporte le SonntagsBlick. Le motif: les fuites survenues après le fameux appel.
        
Diablesse des planches, l’écrivaine espagnole déploie au Théâtre de Vidy, avant la Comédie de Genève, «Vudu (3318) Blixen», opéra des ombres et prière d’amour à la fois. Tête-à-tête avec une écorchée douce
Etrangler un critique. Vous n’y avez jamais pensé? Merci! C’est un fantasme discutable. Le cinéaste suédois Ingmar Bergman l’imaginait dans son journal. Le plaisir de tordre le cou au plumitif. De lui faire ravaler sa bile. La redoutable et volcanique Angélica Liddell a pris au mot le réalisateur de Persona, des Fraises sauvages et de Fanny et Alexandre. Il y a 15 mois au Festival d’Avignon, l’artiste commençait son formidable Dämon, les funérailles de Bergman, par une mise au pilori de ses contempteurs, extraits choisis à l’appui, projetés sur le mur de la cour d’honneur du Palais des Papes. Dans la nuit griffée par des chauves-souris ivres, l’imprécation de cet ange du mal, dans sa robe de desperado blanche, ulcérait les uns, réjouissait les autres. Vous avez dit mauvais goût?
Mise à nu symbolique de la part maudite de nos existences plutôt. Mais voilà Angélica, un matin d’automne, dans le hall d’un hôtel lausannois distingué. Elle est fluette et vous imaginez l’adolescente qu’elle était, sa maigreur de funambule, sa chevelure noire de matador, ses yeux où s’écrivent tant de poèmes. Elle a chevauché les âges, hurlé au milieu du gué la barbarie de l’époque, voulu se noyer comme Ophélie. Devant vous, c’est le plus angélique des êtres, le plus charitable aussi. Un alliage de tendresse et d’humour de chanoinesse. Si elle est là, ce jour-là, c’est qu’elle auditionne des amateurs pour Vudu (3318) Blixen, messe noire fluviale – au Théâtre de Vidy à Lausanne du 7 au 9 novembre, avant la Comédie de Genève du 14 au 16 novembre.
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Afin de contourner le cadre strict imposé par la Confédération, l’entreprise Saltech AG, basée à Soleure, va délocaliser sa production de cartouches de 12,7 mm en Hongrie. Le groupe tchèque auquel appartient la société met en cause les réglementations suisses
L’entreprise Saltech AG, basée à Soleure, va délocaliser une partie de sa production en Hongrie, révèle la SonntagsZeitung. La délocalisation concerne la production de cartouches de 12,7 mm pour mitrailleuses lourdes, notamment utilisées par l’armée suisse. Si la décision a été motivée par une diminution des achats de l’armée, elle a principalement été prise à cause à la réglementation suisse en matière d’exportations d’armes, jugée trop restrictive.
L’information révélée ce week-end par les journaux de Tamedia a été confirmée par la société de holding et plus grand fabricant tchèque d’armes légères, Colt CZ, qui a racheté Saltech AG en juillet 2023. Selon le groupe, cette délocalisation est «à 100%» à cause des réglementations suisses à l’exportation. «Cette décision a été prise afin de garantir une flexibilité opérationnelle à long terme au sein du groupe, tout en respectant la réglementation suisse en matière d’exportation», détaille Colt CZ à la SonntagsZeitung, qui précise que les 80 employés de l’entreprise d’armement suisse travaillant sur les deux sites de production de Däniken et de Dulliken ne devraient pas être affectés par la délocalisation.
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Comédien, danseur, humoriste, engagé en politique, l’homme-orchestre genevois est décédé vendredi à l’âge de 38 ans
Il était bien connu des milieux artistiques genevois, mais aussi de ses sphères politiques: Antoine Maulini est décédé vendredi à l’âge de 38 ans, apprenait-on samedi dans la Tribune de Genève. Son cœur a lâché, ont rapporté plusieurs élus municipaux verts.
Un événement tragique survenu dans une période particulière pour l’artiste. Il avait œuvré, avec le Village du soir pour qui il travaillait, à la venue à Genève de Gente de Zona, un groupe de reggaeton cubain distingué par un Grammy Award. Le concert a eu lieu ce samedi soir à Palexpo, dans le cadre du Dia de los muertos Festival, sans celui qui s’était tant réjoui de ce moment.
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Comme en 2024, la cité du bout du lac arrive en tête du classement EuroCost International. Mais selon la méthodologie utilisée, les résultats de ce type de répertoire diffèrent
Genève reste la ville la plus chère du monde pour les expatriés en 2025, confirmant sa première place au classement de 2024: C’est en tout cas ce que publiait samedi la société EuroCost International, basée au Luxembourg et spécialisée dans les calculs du coût de la vie et de rémunération dans le monde pour expatriés.
C’est que le franc suisse est resté stable sur un an par rapport à l’euro, mais il s’est renforcé d’environ 5% par rapport au dollar américain. Cette bonne tenue de la monnaie helvétique contribue fortement au coût élevé de la vie pour les expatriés vivant dans les villes suisses, détaille EuroCost.
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Le PS vise trois fauteuils à l’exécutif dimanche prochain. Dans un canton qui n’a jamais connu de majorité clairement à gauche, deux visions s’affrontent, entre risque de blocages institutionnels et opportunité d’essayer une nouvelle formule
Le second tour de l’élection au Gouvernement jurassien qui se tiendra dimanche prochain pourrait s’avérer historique à plus d’un titre. D’une part, l’UDC espère entrer pour la première fois à l’exécutif avec son candidat Fred-Henri Schnegg. D’autre part, le Parti socialiste affiche désormais clairement son ambition d’emporter trois fauteuils gouvernementaux, après avoir placé autant de candidats dans le quinté de tête lors du premier tour du 19 octobre. Depuis sa création en 1979, jamais le canton n’a connu de «vraie» majorité de gauche, même si le Parti chrétien-social indépendant a souvent joué le rôle d’arbitre entre la gauche et la droite. Seul le PDC a détenu trois sièges durant un peu plus d’une législature, après que Pierre Kohler s’est lancé contre l’avis de son parti et a été élu lors d’une complémentaire en 1993.
Les socialistes n’avaient pas du tout cet objectif en tête en début de campagne. Leur mot d’ordre était clair: défendre leurs deux sièges, occupés par Nathalie Barthoulot depuis 2015 et Rosalie Beuret Siess depuis 2019. La première ne se représente pas, et la seconde a réalisé un score canon au premier tour, s’offrant une confortable première place. Mais le PS ne s’attendait pas à ce que ses quatre candidats se placent aussi bien. Son président, Raphaël Ciocchi, a terminé 4e, avec une avance de 15 voix sur le Prévôtois Valentin Zuber, et la Franc-Montagnarde Sarah Gerster a fini 7e.
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C’est un constat, les services traditionnels de gestion de fortune manquent de transparence et de performance. Un nouveau modèle indépendant, le Wealth Office, redéfinit fondamentalement la relation entre le client et sa banque, indique Louis Boyer, Wealth Officer chez Zwei Wealth
De nombreux investisseurs fortunés ignorent encore que les services de gestion de fortune traditionnels offrent souvent des rendements décevants pour des frais élevés. Selon un rapport récent, plus de 70% des mandats privés sous-performent par rapport aux attentes, tandis que les coûts demeurent disproportionnés. Cette opacité, longtemps tolérée, est de moins en moins acceptée, note Thierry Cherf. Les clients comparent désormais les offres et changent plus facilement d’établissement, cherchant une approche plus transparente. C’est dans ce contexte qu’émerge un modèle indépendant inspiré des family offices: le Wealth Office.
Le Wealth Office agit comme le «directeur financier personnel» du client. Il centralise la gestion des avoirs, quelle que soit la banque dépositaire, et ne perçoit aucune commission des institutions financières. Sa rémunération repose sur des honoraires, garantissant une indépendance totale. Il réduit significativement les coûts et améliore considérablement la performance. L’approche s’organise autour de trois étapes:
Cette gouvernance indépendante offre au client un contrôle total sur son patrimoine et une transparence accrue sur les décisions prises.
Autrefois réservé aux grandes fortunes (au-delà de 50 millions de francs), ce modèle devient désormais accessible dès 1 million de francs. Contrairement à l’idée reçue, il s’avère souvent plus économique que la gestion traditionnelle. Pour un portefeuille de 1 million de francs, les frais moyens du marché (TER) avoisinent encore 2,2% par an, contre environ 0,5% pour les meilleures offres négociées – soit plus de 18 000 fr. d’économies annuelles.
L’impact sur la performance est tout aussi significatif. Les clients ayant fait appel à un Wealth Office enregistrent en moyenne +2,5 points de rendement supplémentaire par an, tout en réduisant leurs frais de 34%. Sur dix ans, cela représente plus de 300 000 fr. gagnés pour un patrimoine de 1 million, après honoraires. Ces écarts montrent que nombre d’investisseurs paient trop cher pour des résultats médiocres, faute de comparaison indépendante.
Les honoraires du Wealth Office sont dégressifs et transparents: environ 0,65% par an pour 1 million de francs conseillé, déclinant à 0,15% pour les grands patrimoines. Ce coût est largement compensé par les économies réalisées et par les gains de performance. En 2025, Swiss Life soulignait, lors de son acquisition de Zwei Wealth, que ce modèle représentait une alternative avant-gardiste aux solutions bancaires traditionnelles.
Contrairement aux comparateurs en ligne, qui se limitent à des données générales et reposent sur des partenariats commerciaux, le Wealth Office travaille exclusivement pour le client. Il ne se contente pas d’indiquer quelle banque semble moins chère: il met en concurrence réelle les gestionnaires, négocie les conditions et suit la performance dans la durée.
Ce pilotage indépendant rééquilibre la relation entre client et banque. La visibilité accrue entraîne mécaniquement une amélioration du rapport coût/performance, tout en favorisant une concurrence saine au sein du secteur financier. «Dans la gestion de fortune, ce sont les clients qui profitent de la transparence – et c’est très bien ainsi!» résume un rapport de Zwei Wealth.
Cette évolution séduit un nombre croissant d’investisseurs, mais aussi des institutions comme des fondations ou des caisses de pension. Le nombre de clients ayant recours à un Wealth Office progresse de plus de 25% par an depuis cinq ans. Même des conseillers externes ou fiduciaires s’y intéressent: proposer un audit indépendant des portefeuilles devient un atout stratégique.
Adopter une approche Wealth Office, c’est replacer le client au centre de la décision. En Suisse, la société Zwei Wealth propose par exemple un Performance Check gratuit permettant de comparer son portefeuille au marché et d’identifier son ranking et les pistes d’optimisation (https://welcome.zwei-wealth.ch/fr/performance-check).
    
Mieux informé, l’investisseur peut exiger de meilleures conditions, changer de prestataire ou ajuster sa stratégie en toute connaissance de cause. Cette transparence redonne au client le pouvoir de piloter activement son patrimoine – pour une gestion plus équitable, plus performante et durablement alignée réellement sur ses intérêts.
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Le dossier électronique offre à la patiente ou au patient un accès autonome et sécurisé à ses données de santé. Il lui permet de mieux suivre son parcours et d’améliorer la coordination entre ses professionnelles et professionnels de santé
Le dossier électronique du patient (DEP) permet à chaque personne d’accéder, en un seul endroit, aux documents de santé établis par ses différents professionnelles et professionnels de santé. Après une hospitalisation ou une consultation dans un hôpital de Suisse occidentale, les rapports correspondants sont automatiquement publiés dans le DEP. La patiente ou le patient peut les consulter en toute sécurité sur la plateforme cara.ch, puis choisir de les partager, s’il le souhaite, avec d’autres professionnels de santé.
A titre d’exemple, un patient adressé à un cardiologue à l’hôpital reçoit automatiquement le rapport de sa consultation dans son DEP. Il peut non seulement en prendre connaissance, mais aussi y donner accès à son médecin traitant ou à son pneumologue s’ils sont également inscrits sur la plateforme. De cette manière, le patient et toutes les personnes qui le suivent disposent des mêmes informations actualisées sur son état de santé. Le patient n’a plus besoin de s’assurer de la transmission des informations d’un médecin à un autre. La coordination des soins se voit facilitée et optimisée. En accédant facilement aux résultats sanguins réalisés récemment par le cardiologue, le médecin traitant n’a pas besoin de prescrire les mêmes analyses une seconde fois. Le patient évite ainsi des examens en double, parfois contraignants et coûteux.
La patiente ou le patient est propriétaire de son DEP, il gère ses documents et avec qui il souhaite les partager. Il peut également déposer ses propres documents tels que ses directives anticipées, sa fiche d’urgence ou une carte de donneur d’organes par exemple. Le patient détermine le niveau de confidentialité de chaque document ainsi que les droits d’accès de chaque professionnel de santé. Un journal de bord consignant toutes les actions dans le DEP garantit une parfaite maîtrise de la protection des données et toute consultation abusive des documents d’un patient peut être punie pénalement. En effet, le DEP est régi par une loi fédérale qui impose des exigences très élevées en termes de sécurité de l’information et de protection des données. Pour être conforme à cette loi, CARA doit démontrer annuellement qu’elle respecte les critères techniques et organisationnels de certification, qui en comptent plus de 400, dont plus d’une centaine concernent la sécurité et la protection des données. La loi garantit notamment que les documents sont stockés de manière chiffrée, redondante et exclusivement en Suisse.
Le DEP facilite non seulement la gestion de sa propre santé, mais aussi celle de ses proches. Par exemple, il est possible de gérer le dossier électronique d’un parent âgé, offrant ainsi un accès simplifié à ses documents médicaux et allégeant le rôle de proche aidant. Les parents peuvent également ouvrir un DEP pour leur enfant mineur afin de suivre plus facilement son parcours de santé et de constituer son historique médical. Centraliser l’ensemble de ses informations sur une plateforme hautement sécurisée constitue un véritable atout, qui l’accompagnera ensuite à l’âge adulte.
Eos gère le DEP CARA de sa fille
Ma fille est née avec une maladie rare. Elle est suivie dans plusieurs institutions et, grâce au dossier électronique du patient (DEP), nous pouvons mieux centraliser les documents établis par ses différents spécialistes et améliorer ainsi notre organisation.
Il y a quelques mois, nous avons rencontré le généticien de ma fille, qui nous a proposé de faire une biopsie. Je lui ai répondu que dans son DEP il y avait déjà la biopsie réalisée il y a huit ans. Il a ainsi pu retrouver les résultats publiés par un autre spécialiste, ce qui nous a évité une nouvelle biopsie ainsi que tous les examens invasifs et traitements lourds qui l’accompagnent. De plus, le DEP nous aide vraiment à mieux comprendre sa maladie. Le fait de pouvoir consulter ces documents avant les rendez-vous avec les spécialistes nous permet d’avoir de meilleures discussions, des questions plus pertinentes et des réponses plus claires.
Et puis, je pense à l’avenir. Pour ma fille, ce sera très pratique quand elle sera adulte. Elle aura un accès sécurisé et centralisé à son DEP et donc à son historique médical, ce qui lui permettra à son tour de mieux gérer sa santé.
Alain utilise le DEP CARA
J’ai mon dossier électronique CARA depuis le début et j’en suis très content. Le fait d’avoir un DEP m’a permis notamment de raccourcir un séjour hospitalier. En effet, le médecin du CHUV a pu avoir accès à mon DEP et a pu lire les résultats de la coronographie effectuée six mois avant chez mon cardiologue. Grâce à cela, il a estimé que je n’avais pas besoin d’attendre et m’a laissé sortir trois jours plus tôt que ce qui était prévu.
Ce que j’apprécie également avec le DEP, c’est d’accéder facilement à mes données de santé. J’ai appris, par intérêt, à comprendre les abréviations médicales et à suivre ainsi l’évolution de mes analyses sanguines. Lorsque j’arrive en consultation, je peux demander pourquoi tel ou tel taux a augmenté et avoir de bons échanges avec mon médecin, j’ai le sentiment d’établir un véritable partenariat avec lui pour le suivi de ma santé, et cela me paraît essentiel.
Le dossier électronique doit être ouvert volontairement par la personne, il est entièrement gratuit. Il est possible de le faire entièrement en ligne sur www.cara.ch.
Il est également possible de se rendre dans l’un des 16 guichets CARA pour une ouverture accompagnée et gratuite (liste ci-dessous).
Prenez rendez-vous sur www.cara.ch
        
Le mouvement des ouvriers du bâtiment a gagné la Suisse romande ce lundi. Les manifestants exigent de meilleures conditions de travail, alors que patronats et syndicats négocient le renouvellement de la convention nationale
«La mobilisation est énorme», s’est réjoui Edy Zihlmann, secrétaire syndical. Les grévistes se sont rassemblés à la Maison du Peuple à La Chaux-de-Fonds, où ils ont pris un repas de midi avant de manifester dans les rues de la ville.
Du côté fribourgeois, 250 maçons se sont rassemblés sur les différents points de rendez-vous répartis à travers tout le canton. «Cette mobilisation est une réussite», a affirmé François Clément d’Unia Fribourg.
    
Après ces actions décentralisées, les maçons romands se retrouveront mardi à Lausanne pour une manifestation commune. Lors des négociations pour la précédente CN, en automne 2022, ils avaient été entre 6000 et 7000 à sillonner la capitale vaudoise.
Du côté des patrons, la Société suisse des entrepreneurs (SSE) a dit regretter les actions des syndicats qui, selon elle, brisent la paix du travail et ralentissent les négociations.
Un avis partagé par plusieurs sections cantonales. Le Groupe vaudois des entreprises de maçonnerie et génie civil a, par exemple, déploré «l’instrumentalisation des maçons et les gesticulations des syndicats». Ceux-ci devraient «encourager la désescalade d’un conflit qu’ils ont créé de toutes pièces», a-t-il ajouté.
    
Selon la faîtière vaudoise du secteur, de nombreux chefs d’entreprise sont «inquiets des conflits syndicaux importés jusque dans leurs vestiaires», a-t-elle écrit dans un communiqué, diffusé en amont des manifestations de la semaine. Elle a aussi rapporté que des employés ne soutenant pas la grève demandaient congé «pour éviter d’être pris à partie par des collègues syndiqués.»
Pour mémoire, l’actuelle CN expire en fin d’année. Les cinq premières rondes de négociations n’ont pas permis d’aboutir à un accord.
Parmi leurs revendications, les syndicats exigent des horaires de travail plus courts et compatibles avec une vie de famille. La SSE dit vouloir maintenir la durée hebdomadaire du travail à 40,5 heures et conserver des horaires flexibles afin que les chantiers puissent, par exemple, compenser les heures perdues en raison des intempéries. Pour les syndicats, cela implique de travailler le samedi, mais la SSE assure que cela ne se produirait qu’à titre exceptionnel.
Après la mobilisation à Lausanne, d’autres débrayages suivront ces prochaines semaines, le 7 novembre dans le Nord-Ouest de la Suisse puis le 14 novembre à Zurich et dans d’autres régions alémaniques.
        
Qu’importe la provenance, pourvu qu’il y ait l’ivresse? Calvinus et La Meltingpote revendiquent leur identité genevoise, alors même que leurs bières n’y sont brassées qu’à la marge. Les producteurs locaux contre-attaquent
Coop des Charmilles, juin 2025. Le visage austère de Jean Calvin trône sur les rayons. Les bouteilles de bière à son effigie ont été alignées derrière la mention «Ma Région». Quai Gustave-Ador, juin 2025 encore. Sur la carte de la buvette La Canopée, la mousse de La Meltingpote «La Plainpal» est accompagnée de la mention «GE». Route de Montchoisy, juillet 2024. Sur l’ardoise de Tom Beers, une autre bière de La Meltingpote, «La Jonx», est, ici aussi, accompagnée d’un «GE». Sauf qu’entre ces mentions et la réalité… Il y a 80 kilomètres. «La Jonx» et «La Plainpal» sortent des cuves du Dr. Gab’s à Puidoux, dans le canton de Vaud. Quant aux bouteilles Calvinus du supermarché, elles ont fait le trajet depuis la brasserie Brauerei Locher AG en Appenzell. Prost!
Le brassage à façon, qui consiste à faire produire sa bière par un autre, est légal. Jusqu’à un certain point du moins. L’ordonnance fédérale sur les denrées alimentaires et les objets usuels indique que les dénominations, les illustrations et la publicité «doivent correspondre à la réalité» et «exclure toute possibilité de tromperie quant à la nature, à la provenance». Naturellement, il existe une marge d’interprétation. Ainsi, Calvinus et La Meltingpote convoquent folklore et références du bout du Léman. S’agissant du lieu de provenance, leurs étiquettes affichent simplement «Suisse» et «Suisse romande». Sur celles de La Meltingpote figure en revanche une petite carte indiquant les lieux qui ont servi à baptiser les bières «La Plainpal», «La Cropette» et «La Jonx», trois quartiers emblématiques de la Cité de Calvin.
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Jugés par le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone, deux islamistes d’origine balkanique se distancient de l’islamisme radical. La justice les accuse d’avoir créé un réseau pour s’emparer d’une région du Kosovo qui aurait prêté allégeance à l’Etat islamique
Deux prévenus accusés de soutien et de participation à une organisation terroriste devant le Tribunal pénal fédéral, à Bellinzone, ont affirmé lundi qu’ils s’étaient fourvoyés dans le radicalisme islamique. Actifs à Genève, ils participaient au financement d’un groupe qui projetait de s’emparer d’une région au Kosovo et d’y imposer la charia.
Lors de son interrogatoire, le premier accusé, un Kosovar de 37 ans, a justifié ses «aveux» par un désir de «sincérité». Il a expliqué son parcours par la lecture dès 2014 de textes wahhabites qui l’ont amené à se rapprocher de l’islamisme.
Très volubile, cet «émir» s’est dit déçu par la pratique religieuse de la population au Kosovo en général et celle des membres des «Frères de Viti», l’organisation à laquelle était affilié son groupe, les «Frères de Genève». Il se serait ensuite distancié de l’islam radical qui ne correspondait pas aux valeurs inculquées par son père. Selon lui, la participation à la dissimulation au Kosovo d’armes et de munitions ne visait pas à renverser le pouvoir: «Nous aurions été immédiatement écrasés». Il s’agissait de préparer la résistance en cas d’attaque de la Serbie.
Plus évasif, le deuxième coaccusé, un double national suisse et macédonien de 34 ans, a fait état d’un parcours similaire. Rapprochement avec l’Etat islamique lors de sa montée en puissance – «J’avais de la sympathie pour ce groupe vu le bien qu’il faisait pour les populations en Syrie» – puis désaffection. Séjour en Macédoine du Nord et déception en raison de la pratique religieuse sur place et du comportement des «frères».
Dans son réquisitoire, la procureure fédérale a rappelé que la justice avait établi tous les faits reprochés et ceux-ci ont été corroborés par les aveux des prévenus lorsqu’ils y ont été confrontés. Elle a souligné que les accusés, en particulier l’émir, connaissaient parfaitement le dossier et n’ont jamais rien admis de plus que ce qui y figurait. «Leurs aveux sont donc parfaitement crédibles et dignes de foi», en dépit des dénégations ultérieures.
La structure, l’organisation ou les précautions prises démontrent que le but de l’antenne genevoise était bien de soutenir les «Frères de Viti». L’objectif terroriste des deux groupes est aussi réalisé avec le recrutement et l’endoctrinement de membres (dawa) ainsi que la déstabilisation d’une région au sud-est du Kosovo afin d’y établir la charia et de faire allégeance à l’Etat islamique.
Selon la magistrate, les «Frères de Viti» se donnaient les moyens de leurs ambitions. Ils disposaient d’argent, mobilisaient des fidèles, achetaient et planquaient des armes. Leurs structures régionales étaient dirigées par des vétérans rentrés de Syrie et rompus au combat. Le réquisitoire se poursuit. La journée de mardi sera consacrée aux plaidoiries de la défense.
        
Un agent de police comparaissait lundi à Vevey pour n’avoir pas immédiatement signalé des messages à caractère sexuel échangés entre une fille de 12 ans et un adulte de son école. Il écope d’une peine pécuniaire avec sursis
A-t-il simplement manqué d’empressement par respect pour une mère confuse du fait de l’émotion? A-t-il au contraire fauté, par paresse ou manque de considération, entravant ainsi l’action pénale en la dissuadant de porter plainte? Le travail d’un policier veveysan est passé sous la loupe du Tribunal de l’Est vaudois ce lundi à Vevey. Humble, visiblement ébranlé malgré une apparence très droite, l’agent en fin de carrière a subi le feu des questions, défendu par son avocate Me Odile Pelet, spécialiste des affaires policières.
Le cas est émotionnel. Le 11 avril 2023, une femme se présente au poste, demandant des informations sur la procédure à suivre. Elle vient en effet de découvrir des échanges à caractère sexuel entre sa fille de 12 ans et un adulte de son école. Mais ni l’agent ni la mère ne sont à l’aise avec l’informatique, et les captures d’écran ne parviennent pas à être transmises tout de suite.
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La résistance aux antibiotiques est un problème connu, mais qui s’aggrave. En Suisse, seulement la moitié des hôpitaux ont mis en place un programme complet pour lutter contre cette menace. Reportage à l’Hôpital universitaire de Bâle, pionnier dans le domaine
L’unité de soins intensifs de l’Hôpital universitaire de Bâle accueille de nombreux malades graves ce lundi. Les équipes soignantes se pressent autour des patients fragiles. Les bips et les sons des machines rythment l’activité des équipes. C’est là qu’un patient instable a été admis dans la nuit. Son état général se détériore et ses difficultés respiratoires s’aggravent. Le diagnostic, une pneumonie, a imposé l’administration d’un antibiotique à large spectre. Les résultats de laboratoire viennent de tomber: le responsable de l’infection est une bactérie Escherichia coli. Un autre cas est également discuté: une personne de 37 ans, hospitalisée depuis une semaine à cause d’une crise cardiaque, a été transférée dans l’unité de soins intensifs. En cause, une infection due à un staphylocoque transmis par un cathéter.
Tous les jours, l’équipe interdisciplinaire autour de la professeure Nina Khanna, médecin-cheffe en infectiologie clinique à l’Hôpital universitaire de Bâle, effectue une visite dans cette unité de grands malades pour discuter des cas sous antibiothérapie. Un protocole routinier qui vise à évaluer l’utilisation appropriée d’antibiotiques à l’hôpital.
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La Commission de la politique de sécurité du Conseil des Etats somme le gouvernement de se réunir en séminaire afin d’adopter une position collective sur les enjeux de sécurité et de défense dans une Europe qui change
Les autorités ont-elles pris la mesure des bouleversements militaires du continent? Le parlement en doute. Le Conseil des Etats, par la voix de sa Commission de la politique de sécurité, demande au Conseil fédéral de se réunir in corpore dans les meilleurs délais pour réaliser une analyse des dangers et «prendre les mesures nécessaires pour que la capacité de défense du pays soit rétablie aussi vite que possible». Alarmiste? «On attend depuis le 24 février 2022 une prise de position claire du gouvernement, répond la présidente de la commission, la centriste Andrea Gmür-Schönenberger. Normalement, c’est au Conseil fédéral de décider. Jusqu’ici, il n’agit que sous la pression des commissions parlementaires.»
La commission des Etats a voté vendredi plusieurs motions et postulats en vue de prendre les mesures nécessaires pour renforcer la défense du pays. Cela va de l’augmentation des capacités militaires à la mise en place de partenariats de défense avec l’Union européenne et l’OTAN, en passant par la réorganisation de l’armée et la lutte contre les cybermenaces. Cette prise de parole intervient après plusieurs mises en garde de spécialistes de la politique de sécurité dont l’ex-chef du Service de renseignement de la Confédération, Christian Dussey, et l’ambassadeur suisse auprès de l’OTAN à Bruxelles, Jacques Pitteloud.
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La Commission des affaires juridiques du National a accepté à l’unanimité un postulat demandant au Conseil fédéral d’évaluer l’identité électronique vingt-quatre mois après son déploiement. Les élus veulent ainsi s’assurer que le projet tienne compte des inquiétudes exprimées durant la campagne
Le projet d’identité électronique de la Confédération a été accepté du bout des lèvres en septembre dernier. Un résultat serré qui a surpris les parlementaires fédéraux, alors même que la loi avait bénéficié du soutien de tous les partis. Signe que les élus ne sont pas restés sourds au message envoyé par la population, la Commission des affaires juridiques du National a accepté à l’unanimité vendredi 31 octobre un postulat du conseiller national Benoît Gaillard (PS/VD) demandant au Conseil fédéral d’évaluer l’e-ID vingt-quatre mois après sa mise en œuvre.
«Ce résultat montre qu’il y a de véritables interrogations au sein de la population concernant la numérisation des administrations publiques en Suisse», indique au Temps Benoît Gaillard. Ce dernier attend donc des autorités qu’elles évaluent certains points deux ans après avoir déployé cette e-ID.
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L’initiative de l’UDC vise à restreindre la libre circulation en cas de dépassement de seuil de 10 millions de résidents. Si le Conseil national a fait le pari de ne pas lui opposer de contre-projet, la commission du Conseil des Etats s’est montrée plus partagée, avant de finalement refuser toute proposition
L’initiative de l’UDC «Pas de Suisse à 10 millions» d’habitants a causé une certaine nervosité au sein de la Commission des institutions politiques (CIP) de la Chambre des cantons. Car l’enjeu est grand: en cas d’approbation par le peuple, elle pourrait remettre en question la libre circulation des personnes, clé de voûte des relations entre la Suisse et l’Union européenne. A l’heure où le paquet d’accords sera prochainement examiné par le parlement, un tel dénouement serait synonyme de catastrophe pour les partisans des accords avec l’UE.
        
CHRONIQUE. Prise de vue. L’institution genevoise est en pleine tourmente, et l’on aurait attendu que les autorités convoquées sur ce dossier reconnaissent a minima le malaise exprimé par les employés. Mais on est aussi surpris de voir ressurgir une crispation identitaire qui ne fait que tendre les fronts. Le théâtre et son rayonnement méritent mieux
Plusieurs choses frappent dans ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire de la Comédie, à Genève. On connaît désormais les accusations: management toxique, mépris de la scène locale, usage abusif des moyens de production pour les propres créations de la directrice, Séverine Chavrier, arrivée en 2023. Rien n’est encore tranché. Il faudra attendre le rapport de la Cour des comptes, saisie par la magistrate de la culture. On verra: non-lieu, blâme, réorganisation. Comme souvent, sans doute, quelque chose au milieu.
Mais déjà, deux éléments s’imposent.
Le premier concerne la communication. Celle de la directrice, de la Fondation d’art dramatique, et même de la magistrate Joëlle Bertossa. Aucune de ces instances n’a clairement reconnu la parole des employés qui ont témoigné dans l’enquête de la Tribune de Genève à l’origine de l’affaire. Qu’une directrice se défende, c’est normal. Qu’une tutelle joue la cohésion, c’est institutionnel. Mais on aurait attendu une phrase simple: «Nous entendons qu’il y a un malaise.» Cela n’aurait rien tranché, mais aurait manifesté un autre respect que les termes de «cabale» et de «diffamation» lancés en réponse aux accusations pourtant nombreuses et convergentes.
Le paradoxe est cruel. On parle ici de personnalités qui, pour la plupart, ont fait de la lutte contre les abus de pouvoir et de la défense des voix minorisées un étendard esthétique, politique ou moral. On parle d’un théâtre dont la programmation interroge les rapports de domination. D’une Fondation d’art dramatique, tutelle du théâtre, dont la présidente Lorella Bertani est une avocate connue pour sa défense opiniâtre des victimes de violences sexuelles et physiques. Et d’une élue, la socialiste Joëlle Bertossa, dont l’héritage politique repose sur l’attention aux fragilités. Et pourtant, au moment décisif, aucune parole forte pour reconnaître ceux qui disent souffrir. Comme si, soudain, ces discours, pourtant si fermement tenus ailleurs, devenaient facultatifs.
Le second élément qui fâche, c’est l’apparition de ce nationalisme romand rassis qu’on croyait dépassé. Séverine Chavrier est Française, elle parle en euros: et alors? Au Théâtre de Vidy, Vincent Baudriller est Français lui aussi, et cela ne l’empêche pas de soutenir, produire et faire tourner des artistes romands – dont il va voir les spectacles, il est vrai. Oui, à la Comédie, les artistes romands ont perdu l’espace que la direction précédente leur avait ouvert, sachant de surcroît inclure des talents locaux aux productions de prestige, sans préjudice pour la qualité de leurs saisons ni pour le rayonnement international du théâtre. Cela doit donc être débattu, ajusté, corrigé. Mais transformer la question du partage des moyens publics en test identitaire, c’est étriqué. Un théâtre n’est pas un drapeau planté dans le sol. Il est un lieu traversé, poreux, habité.
Les crises sont comme des verres qui se brisent. Elles dispersent des éclats qu’il faudra trier: certains, on les ramasse avec soin; d’autres, on les jette, parce qu’ils ne sont que rancœur ou besoin de conserver son pouvoir. Le théâtre, pendant ce temps, attend. On sait que quelque chose s’y est fissuré. Et que l’on ne recolle jamais un verre en faisant semblant qu’il n’a pas éclaté.
        
ÉDITO. La vie en altitude, avec ses cheptels, ses lenteurs et son immuabilité, séduit désormais les citadins pressés et les anxieux du lendemain. Même les magazines bobos font leur couverture de papier glacé avec des bovins et des costumes folkloriques
La désalpe, son folklore, sa force symbolique. C’est le moment où les troupeaux de vaches redescendent en plaine après l’estivage, et avec eux une certaine idée de la Suisse: celle d’une vie simple, rythmée par les saisons, le soin porté aux bêtes et la beauté de gestes anciens. Longtemps, cette carte postale de l’Helvétie éternelle a été le socle des seuls idéaux conservateurs, tandis que les progressistes, eux, ont toujours davantage misé sur le goût de l’autre et du lointain. Désormais, des magazines bobos font leur luxueuse couverture de papier glacé avec des vaches et des costumes folkloriques. Que s’est-il passé?
Une perte de sens qui progresse à une vitesse exponentielle chez les salariés du tertiaire. Une augmentation alarmante des problèmes de santé mentale, en particulier dans les milieux urbains. Une anxiété grandissante des parents confrontés à des enfants «matrixés» par les réseaux sociaux. Et voilà que la désalpe, son folklore et sa portée symbolique sont devenus tendance. La vie en altitude, avec ses cheptels, ses lenteurs et son immuabilité, fait rêver les citadins pressés et les anxieux du lendemain.
«Et si, l’année prochaine, on prenait un congé sabbatique pour faire du bénévolat à l’alpage?» se demandent les couples sans enfants et les jeunes familles – celles qui, autrefois, s’imaginaient plutôt faire un break pour faire le tour du monde. Renouer avec les saisons et le travail du corps, transmettre aux enfants la culture du soin et la ténacité, la valeur de la viande et du beurre, vivre sans écrans tout en contribuant à l’entretien des paysages. Les trentenaires en parlent, des étoiles dans les yeux, en sirotant leur flat white au lait de soja après leur séance de hot yoga.
Et peu importe que la réalité sente le fumier et la transpiration. Oui, il faudra se lever à l’aube, brosser la boue des pelages et décrotter les croupes à l’eau glacée. Mais en regard d’un quotidien fait de KPIs et de deliverables, d’alignment meetings et de feedback loops, même le revers âpre de la carte postale agricole semble nous vendre du rêve.
        
CHRONIQUE. A quoi servent les artistes quand la violence guerrière sévit partout? Tentatives de réponses entre un dîner tardif et une représentation de «L’Opéra de quat’sous»
C’était un soir récent. Un jour de semaine dans cet automne abrupt. Cuisine, intérieur nuit. Mon fils, 20 ans, apprenti comédien, rentre, tard, d’une répétition, le visage flouté par des émotions sourdes. Bruits de casseroles pour réchauffer le dîner. Je le regarde faire, silencieuse. Puis il s’assied en face de moi. Long soupir. «Gaza qui continue, l’Ukraine et puis les Etats-Unis… Le Soudan! Où que tu regardes, c’est une violence abominable. On en parle beaucoup entre nous. Vraiment, c’est dur.» L’actualité s’impose souvent à table mais ce soir-là, la vibration de l’air est différente. Il me regarde droit dans les yeux: «Franchement, d’ici à mes trente ans, je ne vois pas comment je pourrais échapper à une guerre.»
Je me répète intérieurement ce qu’il vient de me dire. Plus encore que ses mots, c’est le fait de ne pas pouvoir le contredire qui me cloue sur ma chaise. Je me rends compte qu’il m’est impossible de le rassurer. Me vient instantanément à l’esprit, comme en surimpression, l’année de mes vingt ans à moi, 1989, la chute du Mur, les scènes de liesse. La peur d’être entraîné dans une guerre, de la vivre, était hors du cadre des perceptions. La guerre concernait la génération des parents, des grands-parents. Et voilà que la guerre lance des flammes de peur et de tristesse dans les yeux de mon fils.
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CHRONIQUE. Ceux qui se plaignent qu'«on ne peut plus rien dire» ont tort: ils peuvent toujours tout dire, mais ils ne peuvent plus tout dire sans être contredits, c’est cela qu’ils ne supportent pas, écrit notre chroniqueur Yves Petignat
Il faudrait en rire, si le sujet de la liberté d’expression ne reflétait pas la vague qui est en passe de nous submerger: la distorsion de la réalité. Voici un groupe d’hommes – et une femme – d’âge mûr, qui ont tous exercé le pouvoir au plus haut niveau, venus se lamenterde ne plus pouvoir rien dire sans risquer «d’être rejeté, discriminé, voir cloué au pilori». Ce lundi, à Zurich, autour de l’ancien président de la Confédération Ueli Maurer, prompt à se plaindre des atteintes à la liberté d’expression, il y avait l’auteur à succès Thilo Sarrazin, ancien sénateur (ex-SPD) ministre des finances de Berlin, l’ancien président (ex-CDU) de l’Office fédéral allemand pour la protection de la Constitution (renseignements intérieurs) Hans-Georg Maaßen, la députée autrichienne du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ) et ex-présentatrice Marie-Christine Giuliani. Et quelques anciens élus suisses, allemands et autrichiens venus de la droite nationaliste. Tous ont en commun un discours anti-immigration et anti-européen etdénoncent la domination de l’idéologie «wokiste».
Passons sur le fait qu’il est assez cocasse qu’Ueli Maurer, qui se sent plus en sécurité à Pékin qu’à Lausanne, qu’Hans-Georg Maaßen, qui avait notamment pour mission de surveiller les mouvements et partis d’extrême droite, ou que Marie-Christine Giuliani, qui veut renouer le dialogue avec la Russie, puissent désormais redouter de ne plus pouvoir s’exprimer librement dans nos démocraties. Sans parler de Thilo Sarrazin, dont les livres, «L’Allemagne disparaît» (Ed. du Toucan, 2013) et «Deutschland auf der schiefen Bahn» («L'Allemagne sur une pente glissante», non traduit) se sont vendus à des centaines de milliers d’exemplaires et qui est l’auteur le plus cité en Allemagne dans les débats sur l’immigration. Ainsi ceux qui ont toujours détenu la parole et continuent à occuper l’espace public se muent en victimes. Ils emboîtent le pas au vice-président américain J.D. Vance venu tancer les Européens à Munich en raison des prétendues «atteintes à la liberté d’expression» sur leur continent. On sait ce qu’il en est sous le règne de Donald Trump aux Etats-Unis.
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CHRONIQUE. Le drame des Français, c’est qu’ils sont obsédés autant par la monarchie que par la révolution, qui sont tous les deux obsolètes, écrit notre chroniqueuse Marie-Hélène Miauton
Depuis le 21 octobre, l’ancien président de la République française, Nicolas Sarkozy, dort (tant bien que mal) en prison. Sa condamnation pour «association de malfaiteurs», formule juridique vague, ne parvient pas à occulter qu’il a été relaxé d’autres chefs d’accusation, dont les faits de corruption dans l’affaire du présumé financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Les médias français ont abondamment relaté ce procès sensationnel. Les uns considèrent qu’il s’agit d’une sanction exemplaire (tous égaux devant la justice), les autres subodorent une vengeance face à un homme politique qui, durant son mandat, n’a cessé de vouloir réformer la magistrature.
Sans être spécialiste des arcanes juridiques, il est difficile de trancher sauf à constater que, selon l’acte d’accusation, les preuves n’ont pas été apportées et que l’inculpé a toujours nié. Ce qui interpelle surtout, c’est l’incarcération immédiate de l’ancien président alors que ses avocats ont fait appel, et qu’il est donc présumé innocent. Ce procédé a été justifié par «la gravité exceptionnelle des faits». L'humiliation d'un puissant, vieux démon français; beaucoup se sont délectés de l’entrée du roi à la Bastille. Pardon, du président à la prison de la Santé!
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CHRONIQUE. Meredith Whittaker, présidente de la fondation Signal, vient d’expliquer pourquoi les géants du cloud sont devenus incontournables, même pour sa messagerie
Prenons deux minutes pour revenir sur la panne survenue il y a une dizaine de jours chez Amazon. Durant une à deux heures, les utilisateurs du service de vidéo Disney+ n’ont pas pu s’y connecter, tout comme les fans de l’app Duolingo, destinée à apprendre des langues. Les clients de la compagnie Delta avaient aussi été touchés, tout comme ceux de la messagerie Signal – une excellente alternative à WhatsApp, bien plus respectueuse de la vie privée.
Quelques jours après cette panne, Meredith Whittaker s’est exprimée sur le réseau social Bluesky. Certains utilisateurs de Signal, dont un certain Elon Musk, s’étaient étonné que cette messagerie, d’apparence indépendante face aux empires du numérique, emploie les services d’Amazon Web Services (AWS).
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ÉDITORIAL. La multiplication des législations n’a pas réussi ces dernières années à limiter l’influence des géants du web sur le débat public. C’est peut-être parce qu’elles évitent soigneusement de s’attaquer à la racine du problème: le modèle d’affaires de ces entreprises
Jusqu’ici, l’approche européenne pour réglementer les plateformes comme Facebook, Google ou TikTok s’est révélée être un échec. La Suisse s’en inspire à sa manière, elle ne va donc pas aussi loin. Le Conseil fédéral vient d’ailleurs de mettre en consultation son projet avec dix-huit mois de retard par rapport au calendrier initial. Ces règles, souvent complexes, cherchent par tous les moyens à protéger les utilisateurs, à imposer des devoirs aux entreprises et à enrayer la déliquescence du débat public en ligne. Sans succès.
Les exploitants de ces plateformes n’ont jamais été aussi puissants. Leur expansion s’accélère même, avec l’essor de l’intelligence artificielle générative, qui bouleverse encore plus l’environnement informationnel. On l’a encore vu ces jours avec le lancement de Grokipedia par Elon Musk, une encyclopédie générée entièrement par le modèle de langage Grok pour détruire Wikipédia, seule démarche collaborative qui a résisté à l’avènement du web 2.0. Si la Suisse et l’Europe ont jusqu’ici échoué, c’est parce que leurs réglementations évitent soigneusement de s’attaquer à la racine du problème: le modèle d’affaires de ces empires numériques.
Comme l’explique au Temps l’historien français David Colon, le fait que la rentabilité de Google, YouTube, Facebook ou encore TikTok repose essentiellement sur la publicité en ligne incite ces entreprises à influencer le marché des idées: plus il y a d’outrance, plus il y a d’interactions sur les réseaux. Et plus ces entreprises s’enrichissent. Ce spécialiste de la propagande estime qu’il faut proposer d’autres modèles pour reconquérir le débat en ligne et faire d’internet un espace de discussion qui ne soit pas faussé par des choix commerciaux. Le fait que les principaux acteurs du numérique se soient structurés autour de la publicité algorithmique n’est pas une fatalité.
Le CERN a montré la voie, il y a près de 40 ans, en faisant don du web au monde entier. A Genève, les sociétés Infomaniak et Proton proposent des services numériques sans générer de revenus à travers la monétisation publicitaire. Il est donc possible de faire autrement. Encore faut-il le vouloir. Les rapports qui soulignent à quel point l’évolution du débat en ligne a des effets délétères sur les démocraties occidentales ne manquent pas. Même le Conseil fédéral l’admet. Pourtant, l’Europe continue sur la voie de l’impasse réglementaire. Il est peut-être temps de changer de stratégie et de se mettre autour de la table pour tracer un autre chemin.
        
REVUE DE PRESSE. Le républicain a laissé entendre la semaine dernière qu’il pourrait briguer une nouvelle présidence en 2028. Ce n’est pas la première fois qu’il évoque cette perspective pourtant clairement interdite par la Constitution. Pourquoi? Elle sert parfaitement son agenda, analysent les médias américains
«J’adorerais le faire!» A bord d’Air Force One, quelque part entre la Malaisie et le Japon lundi dernier, c’est en ces termes que Donald Trump a évoqué l’idée de se présenter pour un troisième mandat. Avant de déclarer le lendemain, faisant référence à la Constitution américaine, qui l’interdit explicitement: «C’est assez clair. Je n’ai pas le droit de me présenter. Quel dommage!»
Encore, ont soupiré les journaux américains. Car la séquence a des précédents. Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump n’a cessé de cajoler publiquement la perspective d’une réélection en 2028 à l’âge vénérable de 82 ans: pas moins de quatre fois entre janvier et avril, avant de déclarer en mai que ce n’était pas dans ses projets – tout en continuant à afficher ses casquettes «Four More Years» et «Trump 2028».
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CHRONIQUE. L’envolée du métal jaune reflète une réorganisation géopolitique profonde, les métaux précieux et autres matières premières comme l’uranium y jouant un rôle particulier
Les économies émergentes gagnent du terrain dans le nouvel ordre mondial. L’élargissement des routes commerciales, de nouveaux systèmes de règlement transfrontaliers et la demande de matières premières permettent aux pays émergents d’affirmer leurs intérêts nationaux et leur influence économique. Ces dynamiques impactent les actifs financiers, l’envolée récente du cours de l’or reflétant les nouvelles forces à l’œuvre. Par ailleurs, les politiques américaines remodèlent les flux commerciaux et l’influence des institutions multilatérales se réduit au profit de nouvelles institutions régionales.
Depuis le début de l’année, le cours de l’or affiche un gain d’environ 53%*. Pour certains observateurs, cette hausse spectaculaire pourrait être liée à une érosion de la valeur du dollar américain. Historiquement, le métal précieux gagne du terrain lorsque le dollar se déprécie.
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CHRONIQUE. Ils alimentent les conversations à la cafétéria, peuvent ranimer une conversation qui déclinait: les événements insolites intéressent toujours, pas forcément pour la raison qu’on imagine, écrit notre chroniqueur Alexis Favre
J’ai appris aujourd’hui qu’un pasteur allemand de 49 ans venait de découvrir qu’il était le petit-fils de Heinrich Himmler, alors qu’une octogénaire australienne, plus ou moins au même moment, décédait seule sur l’île de Lizard, au large du Queensland, oubliée sur place par son bateau de croisière. Moi, de mon côté, je me suis cassé un ongle. Et ça m’interpelle.
Il y a, je crois, trois catégories de gens sur cette planète. Ceux qui dérouillent au long cours, ceux qui ronronnent et ceux qui tout à coup prennent la foudre.
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Face aux destructions massives infligées par l’armée israélienne à l’enclave palestinienne, qui obèrent la possibilité même d’y survivre, certains s’emploient encore à les justifier. Témoin d’une Allemagne à genoux au sortir de la guerre, le reporter suédois Stig Dagerman dénonçait avec force l’idée de châtiment collectif
«Je regarde autour de moi et il n’y a que des ruines. Un peu comme si une bombe nucléaire avait explosé dans le coin.» (Jared Kushner, CBS News, 19 octobre 2025). Comme Genet autrefois à Chatila, le gendre de Trump est l’un des tout premiers Occidentaux à pouvoir entrer à Gaza depuis le début du fragile cessez-le-feu, après deux ans de massacre à huis clos. C’est donc à travers les yeux d’un entrepreneur immobilier, témoin privilégié malgré lui, que le monde entier découvre un spectacle de désolation totale, démonstration muette de la violence qui s’y est déchaînée.
L’habitat humain a été pulvérisé, au point que tout ce qui rendait la vie possible semble désormais annulé. Présence presque incongrue, des silhouettes humaines cherchent les traces de leur logis disparu et s’efforcent de faire repartir leur existence, en s’agrippant à la joie d’avoir survécu. La leçon de résilience est impressionnante. Il règne là une sorte de nudité morale. Comme si tout pouvait recommencer à zéro, dans un impossible oubli.
Si les bombes se sont tues, du moins officiellement, il reste toutefois un champ de bataille symbolique. Une tache hante encore bien des regards extérieurs jetés sur Gaza. Un reste de suspicion qui jette un voile pudique sur l’ampleur des destructions en tentant de les justifier tant bien que mal. Pourquoi tant de maisons, d’hôpitaux, d’écoles rasés au sol? Parce qu’ils servaient probablement de repaires secrets à un ennemi fondu dans la population (voir la tribune d’Ilan Greilsammer dans Le Temps du 15 octobre dernier), jugée complice de fait des terroristes.
Coupable, chaque maison détruite de Gaza? La propagande de guerre ne fonctionne qu’avec ceux qui acceptent de lui tendre l’oreille. Pour les autres, en effet, il y a les enquêtes journalistiques, comme celle que vient de publier le média israélien + 972 Magazine, montrant que certaines des fameuses prises de vues des tunnels du Hamas creusés sous des édifices civils (l’hôpital Al-Shifa et des bâtiments de l’UNRWA) que l’IDF a diffusées sont en réalité d’assez grossiers montages en 3D.
Le spectacle dérangeant du champ de ruines qu’est devenue Gaza en ressuscite d’autres, spontanément, malgré la différence des contextes. On revoit mentalement l’image des villes allemandes en lambeaux au sortir de la guerre, apocalypse perçue comme une juste punition. C’est dire l’effarement des populations, deux fois frappées: par les bombes qui ont brûlé leur chair et dévasté leurs maisons; par le verdict d’infamie qui résulte des crimes du nazisme et leur interdit d’être des victimes sur lesquelles on s’apitoierait.
En 1946, un jeune reporter d’exception, l’écrivain suédois Stig Dagerman, parcourut les ruines de l’Allemagne défaite en auscultant sa population hagarde, à peine sortie des rêves malsains de l’hitlérisme pour se réveiller, dégrisée, dans une réalité en loques. Il en tira un livre passionnant, Automne allemand, qui restitue la parole aux Allemands, muets au fond depuis 1933. «Si l’on veut voir non pas une ville de ruines mais un paysage de ruines, plus désolé qu’un désert, plus sauvage qu’une montagne et aussi fantastique qu’un rêve angoissé» (trad. Actes Sud, 1980), il faut traverser les villes allemandes de 1946, Hambourg en particulier.
Leurs habitants en proie au froid et à la faim ont trouvé refuge là où ils pouvaient, souvent dans des caves à demi inondées où ils s’accrochent à une vie «indescriptible», comme disent les journalistes étrangers. Mais pour l’écrivain suédois, il n’y a pas d’indescriptible qui tienne devant la détresse humaine, ce serait une manière trop commode de passer sur celle-ci: il faut la poursuivre au contraire partout où elle s’est réfugiée, afin de la traduire en mots le plus fidèlement possible, avec une empathie qui n’exclut pas la distance critique.
Une question hante tout le reportage de Dagerman: ces souffrances sont-elles justifiées? Il ne le croit pas, d’abord parce que l’idée de châtiment collectif le révulse. Et puis, que dire d’une justice qui prévoirait la faim, la destruction et l’humiliation parmi ses peines? Ne saperait-elle pas ses propres fondements moraux? Non, décidément, il n’y a pas de gain pédagogique à attendre de la guerre. «Quand toutes les autres sources de consolation sont épuisées, il faut bien en trouver une nouvelle, même si elle est absurde.»
        
CHRONIQUE. Le premier ministre israélien ne fait rien qui pourrait aider la société à construire un dialogue avec les Israéliens, écrit notre chroniqueur, l’écrivain Metin Arditi
On peut aimer Israël, profondément. C’est mon cas. Mais de cet amour radical peut surgir une exigence à sa mesure, lorsque l’on prend acte du mal que M. Netanyahou fait aux siens. Les aime-t-il? Après deux ans de guerre, près de vingt mille vétérans sont en traitement pour troubles post-traumatiques ou d’autres formes de maladie mentale. Une vague de dépressions menace la société israélienne, réputée résiliente. L’anxiété et l’insomnie s’y sont installées. L’émigration atteint des chiffres jamais vus. Les suicides ne se comptent plus, tant chez les soldats que dans la société civile. Pour qu’un jour puisse s’établir un dialogue constructif avec les Palestiniens, il y a un point de passage obligé: il faut qu’Israël, le partenaire puissant, puisse faire son examen de conscience. Le chemin sera ardu. Il est désolant d’observer que M. Netanyahou le rend plus ardu encore, en décidant de renommer la guerre de Gaza «Guerre de Rédemption». Ce n’est rien moins que confondre le péché et l’acte de son rachat. En un mot, c’est mentir effrontément, en charlatan. De quoi aggraver le sentiment d’incompréhension d’une société qui a perdu ses repères. De quoi voir s’éloigner, aussi, le temps du dialogue.
        
OPINION. Le cadre fiscal et réglementaire helvétique permet déjà une bonne redistribution des richesses et la lutte contre le réchauffement climatique. Le texte «pour l’avenir» soumis au peuple le 30 novembre est ainsi excessif, estime Christian Pauletto, membre de la présidence du Centre genevois
Le peuple est appelé à se prononcer le 30 novembre sur une initiative promettant de financer la lutte contre le réchauffement climatique en prélevant des fonds auprès de ceux qui en portent la principale responsabilité, les grandes fortunes. En établissant ce lien, les initiants se veulent garants d’une meilleure justice économique. Qui s’opposerait à un monde juste? Personne, sauf que la réalité est plus complexe, notamment dans un pays comme le nôtre. En y regardant de plus près, on constate que beaucoup a déjà été fait, ce de manière plus ciblée et efficace.
S’agissant de la responsabilité climatique, diverses lois mettent déjà en œuvre le principe constitutionnel du pollueur-payeur. La taxe sur le CO2 est devenue une réalité, à raison de 120 francs par tonne de CO2 émise. Certes, cette taxe, tout comme la TVA qui contribue au financement de notre politique climatique, est de nature régressive, mais cet effet est compensé par la restitution partielle du produit de la taxe aux ménages. Chaque année, 1,2 milliard de francs provenant de cette taxe contribue au financement de programmes d’encouragement. A cela s’ajoute le produit des enchères des droits d’émission de CO2 provenant des entreprises, eux aussi affectés à la politique climatique. Au total, on prévoit 3,5 milliards de francs mis à disposition du climat entre 2025 et 2030 grâce à la loi sur de CO2 et la loi sur le climat. Ceux qui pensent que c’est l’argent qui manque devraient retourner à leurs calculettes.
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OPINION. Les nouveaux accords constituent une approche bilatérale spécifique pour la Suisse, combinant l’exigence d’homogénéité du droit européen avec la reconnaissance d’exceptions suisses significatives, écrivent deux membres du Comité CH-UE, son président l’avocat Jean Russotto et l’universitaire René Schwok
Il ne faut pas avoir peur de le dire: les accords bilatéraux III constituent un net succès par rapport à ce que l’UE entendait initialement octroyer à la Suisse et en comparaison de ce qu’elle a accordé à d’autres Etats tiers. Voilà ce qui ressort de l’analyse approfondie des textes par le Comité CH-UE, dont l’objectif est de contribuer à élaborer des relations stables et pérennes entre les deux entités.
Notre comité, par sa présence non seulement en Suisse, mais également à Bruxelles, a pu bénéficier de cette double perspective pour identifier les concessions faites par l’UE à la Confédération. En voici quatre exemples.
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ÉDITORIAL. Ce début de semaine est marqué par la conjonction de deux polémiques qui se nourrissent l’une l’autre
C’est comme si un obscur monde souterrain aux implications morales, économiques et environnementales problématiques jaillissait en pleine Ville Lumière. Ce début de semaine est marqué en France par la conjonction de deux polémiques qui se nourrissent l’une l’autre: celle de l’ouverture du premier magasin Shein au monde, au sein du mythique Bazar de l’Hôtel de Ville, et celle des poupées pédopornographiques en vente sur la plateforme en ligne du même Shein.
Tout juste cette dernière «affaire» montre-t-elle pour le provocateur patron du BHV «la nécessité de réguler les marketplaces». Mais il reste persuadé que son espace Shein avec ses habits fabriqués pour quelques centimes à l’autre bout du monde, «c’est le sens de l’histoire». Toujours est-il qu’il offre une vitrine exceptionnelle et donc un marchepied glamour à cette plateforme asiatique dont les normes sont très éloignées de celles pratiquées en Europe. «Je refuse de céder à la bien-pensance. Le commerce, c’est la vie réelle», déclame le jeune Français.
Désemparés face à la jungle de l’e-commerce low cost, les politiques, eux, ne peuvent qu’agiter les bras. Face à l’affaire des «poupées sexuelles d’apparence enfantine», le ministre de l’Economie, Roland Lescure, menace d’interdire l’accès de la plateforme au marché français «si ces comportements sont répétés». L’Union européenne travaille quant à elle sur une législation douanière qui engagerait la responsabilité de ces plateformes pour les produits illégaux que d’autres vendent sur leur site. En attendant, on apprend que Temu, Wish et AliExpress ont également été signalées à la justice pour des faits similaires. Dans d’autres affaires, des acheteurs ont été identifiés et condamnés en France. Mais la place de marché n’est pas jugée responsable des produits qui ont réussi à «contourner ses dispositifs de contrôle», comme se justifie aujourd’hui Shein.
Ces plateformes restent par ailleurs d’autant plus populaires que la question du pouvoir d’achat est au sommet des priorités dans une France où la pauvreté est grandissante. Shein y revendique 23 millions de clients. «Je crains le mépris pour ceux qui achètent du Shein pas parce que c’est la mode mais parce qu’ils n’ont pas de moyens», déclarait l’ancienne ministre macroniste Sabrina Agresti-Roubache pour défendre le patron du BHV. Elle se réjouissait que l’on permette à ces gens de venir faire du shopping dans cette institution de la Ville Lumière.
Mais quelles que soient les raisons du succès de Shein, il y a des trous dans les filets législatifs qu’il faut à tout prix colmater rapidement pour empêcher l’essor d’un commerce dont les aspects contraires aux lois et aux valeurs européennes sont évidents.
        
REVUE DE PRESSE. Alors que le réchauffement climatique perturbe leur habitat, les ours japonais se rapprochent de plus en plus des villages, semant la panique dans la population. Une crise que le gouvernement a choisi de traiter par la manière forte
Dans le nord du Japon, les annonces macabres n’en finissent pas. Ce lundi, une femme de 79 ans a été retrouvée morte dans la forêt, à quelques dizaines de mètres de chez elle à Yazuwa, à un endroit où elle avait pour habitude d’aller cueillir des champignons. «La police enquête sur la possibilité d’une attaque d’ours, car son visage présentait des blessures ressemblant à des griffures d’animaux», indique The Japan News. Le même jour, dans la même région, un homme a été blessé par un ours en partant travailler, un autre tandis qu’il sortait promener son chien.
«Les histoires d’horreur sont partout au Japon cet automne. Des ours s’introduisent dans les supermarchés. Des ours tuent des agriculteurs. Des ours attaquent des employés dans une station thermale», raconte le New York Times. En tout, plus de 100 personnes ont été blessées dans le pays depuis avril, et douze ont été tuées, un record. «Les autorités et les médias décrivent cette situation comme la crise la plus grave concernant la faune sauvage que le Japon ait connue depuis des décennies», souligne Fox News.
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CHRONIQUE. Les Suisses ont des enfants de plus en plus tard et en plus petit nombre. Par ailleurs, un écart persiste entre le désir d’enfants et le nombre réel de naissances. Dans «Défécondité. Ses raisons, sa déraison», Olivier Rey livre des pistes
En devenant récemment papa, j’ai remarqué que parmi mes amis de mon âge, j’étais plus l’exception que la règle. Mais peut-être est-ce juste que j’ai un entourage peu représentatif du pays. Pour résoudre cette énigme, il existe une piste: le site de l’Office fédéral des statistiques. Voici ce que disent les chiffres: en Suisse, les femmes ont leur premier enfant en moyenne à 31,3 ans et les hommes à 35,3 ans. Quand on demande aux Suisses s’ils souhaitent des enfants, ils répondent en majorité que oui: 53% des personnes âgées de 20 à 29 ans souhaitent en avoir deux, 5% un seul et 17% aucun. Mais entre les souhaits et la réalité, un fossé existe. Alors que seuls 5% veulent un enfant unique, à la fin, 17% en ont un. Par ailleurs, la proportion de personnes sans enfant est supérieure de dix points à celle de ceux qui déclarent ne pas en vouloir. Aujourd’hui, près d’un tiers des Suisses en âge d’en avoir n’ont pas d’enfants.
Cette salade de chiffres pour vous dire qu’effectivement les gens ont désormais des enfants tard, moins que ce qu’ils pensaient et que cette réalité a une conséquence démographique. Avec environ 1,3 enfant par femme, la Suisse est largement sous le seuil de remplacement de sa population. Autrement dit, sans immigration, à terme, la Suisse va se vider. En attendant, elle se transforme en pays vieillissant. Les balançoires de nos places de jeux vont se clairsemer, et nos homes se remplir. La Suisse n’est pas seule dans ce cas. Selon le statisticien suédois Hans Rosling, nous avons atteint en 2017 le peak child, soit le pic mondial du nombre d’enfants.
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OPINION. Les premières tentatives de taxer les hautes fortunes remontent à 1922, écrit l’historien Grégoire Gonin; la virulence des attaques du camp bourgeois à l’égard du texte du 30 novembre est tout aussi ancienne, comme la quête d'un hypothétique taux maximal supportable…
En 1922, 86% du corps électoral rejettent l’initiative du PS pour un impôt unique sur la fortune pour remédier à l’explosion de l’endettement lié à la Grande Guerre. Seuls 24 000 contribuables (3,5% de la population) sont concernés, relate l’historien Sébastien Guex, spécialiste des finances publiques en Suisse, dans un article de 1994 aussi éclairant que méconnu. La Feuille fédérale écrit qu’un oui signifierait rien moins que l’introduction du «système communiste». Le général Wille exige du Conseil fédéral qu’il n’applique pas le texte en cas d’acceptation. L’abbé Savoy, très influent chez les catholiques, appelle à s’opposer au prélèvement «les armes à la main» s’il le faut.
Dans le canton de Vaud, les autorités font sonner le tocsin dans toutes les communes le jour de la votation. A Montreux, la Feuille d’Avis estime que la dictature doit remplacer la démocratie. Les patrons brandissent le spectre du licenciement lors d’assemblée du personnel. C’est que le texte supposait la levée du secret bancaire, alors qu’il sera sanctifié par la loi dix ans plus tard. Dans son indémodable Bonheur suisse (1966), Luc Boltanski établit combien, au sein des couches populaires, la recherche de la distinction sociale l’emporte «sur le sentiment d’appartenir à un groupe […] solidaire», donnant l’illusion d’une «société sans classes».
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REVUE DE PRESSE. Les récentes victoires de l’équipe nationale n’auront pas suffi à convaincre l’ASF de prolonger la Suédoise, dont le départ a été annoncé lundi soir. Pour la presse, l’instance nationale du football devra assumer une décision impopulaire
Les rumeurs allaient bon train ces dernières semaines. Elles ont été confirmées lundi soir. La Suédoise Pia Sundhage, 65 ans, ne prolongera pas l’aventure avec l’équipe de Suisse féminine. La sélectionneuse avait pourtant formulé son souhait de rester au-delà de son contrat qui devait prendre fin le 31 décembre, à condition de pouvoir compter sur une assistante à plein temps. L’ASF en a décidé autrement, avec effet immédiat. «Pia Sundhage a repris l’équipe en 2024 dans une période difficile et l’a menée à travers un Championnat d’Europe inoubliable dans notre pays. Avec les joueuses et le staff, elle a ainsi posé les bases d’un avenir prometteur pour le football féminin suisse», a ainsi déclaré le président Peter Knäbel, cité dans un communiqué de l’ASF.
        
OPINION. Non, la proposition du conseiller fédéral Ignazio Cassis d’offrir une immunité temporaire à Vladimir Poutine en cas de visite en Suisse n’est pas dangereuse mais courageuse, écrit Christian-Nils Robert en réponse à une opinion d’Alain Werner
Non, Alain Werner, je ne suis pas d’accord avec vous lorsque vous vous opposez à la proposition du conseiller fédéral Ignazio Cassis d’accorder une immunité temporaire à Vladimir Poutine s’il vient en Suisse pour une éventuelle conférence de paix.
D’abord des réserves existent, à plusieurs niveaux, qui autoriseraient cette immunité (Conseil fédéral, Conseil de sécurité, ONU).
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CHRONIQUE. La possibilité universelle d’être dans le rouge est instrumentalisée par Jean-Luc Mélenchon, preuve de la centralité du pouvoir d’achat dans le débat électoraliste français et d’une certaine culture du compte débiteur
Interdire aux citoyens français la possibilité d’être dans le rouge? A l’évocation de cette idée, ils sont nombreux à s’étouffer sur leur baguette. Obsédé par la forge de son profil en vue de l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon veut donc faire des découverts bancaires un sujet de polémique politique majeur. Quitte à forcer le trait.
A l’origine de la séquence, le fait qu’une directive européenne visant à encadrer plus strictement les comptes débiteurs a été ratifiée par le gouvernement français. Résultat: à partir de l’automne prochain, pour avoir un découvert en France, il faudra montrer patte blanche.
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Le canton de Vaud réplique à la CVCI: selon une nouvelle évaluation, 93% des dépenses sociales bénéficient directement aux Vaudois. Une réponse cinglante à l’étude patronale, qui accusait l’Etat d’inefficience et réclamait 250 millions d’économies
Le débat sur l’efficience de l’aide sociale reprend du service dans le canton de Vaud, après la publication, ce mardi, d’un communiqué du Conseil d’Etat réfutant les conclusions d’une étude mandatée par la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI). L’organisation patronale affirmait en août dernier, à la veille de la rentrée politique, qu’avec une meilleure utilisation de ses services, Vaud pourrait économiser jusqu’à 250 millions de francs par an sans réduire les prestations. Le gouvernement vaudois a pris le temps de comparer les conclusions de l’institut Swiss Economics avec une évaluation indépendante menée par le Dr Riccardo Milani de la HES-SO Fribourg.
Et les conclusions sont formelles: 93% des dépenses sociales du canton reviennent directement aux bénéficiaires sous forme d’aides financières ou de prestations, et seuls 7% peuvent être attribués aux coûts de gestion et d’accompagnement, loin des ratios suggérés par la CVCI. Forte de ce constat, Rebecca Ruiz s’est rendue mardi matin sur le plateau de la RTS pour dénoncer une étude «mensongère», réclamant à la faîtière concernée son retrait de son site internet. Pour rappel, la faîtière des entrepreneurs estimait qu’en 2022, le total des paiements effectués aux bénéficiaires d’aide sociale au sens strict ne représentait que 38% des dépenses du domaine «aide sociale et asile», contre 62% pour Berne et 44% pour Zurich.
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Comme réponse à la crise écologique actuelle, le chercheur en biologie végétale Olivier Hamant promeut le grand cafouillage du vivant, plutôt que l’optimisation à tous crins. Il sera en conférence vendredi à Lausanne
Aller toujours plus vite, plus loin, plus haut, se dépasser et surtout dépasser les autres… Pour le biologiste français Olivier Hamant, notre société est obsédée par la performance. Or ce n’est pas ainsi que fonctionne le vivant, plutôt régi par la lenteur, la coopération, la diversité… Pourrait-on s’inspirer de ces notions pour faire face au changement climatique? Auteur de plusieurs ouvrages sur ce thème, le chercheur de l’Ecole normale supérieure de Lyon donnera plusieurs conférences en Suisse romande, dont la première vendredi 31 octobre dans le cadre du Festival des imaginaires écologiques Les Ecotopïales, organisé par l’Université de Lausanne.
        
Il y a «chaque année des millions de morts évitables» à cause de l’inaction des Etats en matière de lutte contre le réchauffement climatique, selon l’édition 2025 du Lancet Countdown, rédigé chaque année à partir de l’état général des connaissances scientifiques par une centaine de chercheurs internationaux
Les effets du changement climatique sur la santé continuent à s’aggraver dans le monde, avec des millions de morts à la clé, prévient mercredi un rapport de la revue médicale Lancet. Ses auteurs estiment que la chaleur tue plus de 500 000 personnes par an.
«Le changement climatique menace la santé à un niveau sans précédent», résume le Lancet Countdown, rédigé chaque année à partir de l’état général des connaissances scientifiques par une centaine de chercheurs internationaux coordonnés par l’University College London, en lien avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Ce message prolonge celui des précédentes éditions alors que les températures mondiales moyennes ne cessent d’augmenter, une tendance alimentée par l’usage d’énergies fossiles qui a franchi un nouveau record en 2024.
Le rapport, publié quelques semaines avant la COP 30 organisée au Brésil, énumère de nombreuses conséquences de ce réchauffement, dangereuses pour la santé: vagues de chaleur avec un poids particulièrement lourd pour les personnes âgées et les nouveau-nés, sécheresses mettant en danger l’alimentation de nombreuses personnes, pollution aérienne, feux de forêt…
Pour la première fois, le rapport propose des estimations précises de la mortalité liée à certains de ces phénomènes. Selon ses auteurs, une moyenne de 546 000 personnes sont mortes à cause de la chaleur chaque année entre 2012 et 2021, une nette hausse par rapport aux années 1990. La fumée des feux de forêt, elle, aurait causé 154 000 décès en 2024.
Plus largement, la pollution aérienne en extérieur et liée aux énergies fossiles a causé plus de 2,5 millions de décès en 2022, selon le rapport. Il y a «chaque année des millions de morts évitables» à cause de l’inaction des Etats en matière de lutte contre le réchauffement climatique, conclut-il.
Comme dans les précédentes éditions, les auteurs regrettent que les énergies fossiles restent fortement subventionnées par les Etats. Ce soutien correspond notamment aux aides publiques apportées par plusieurs pays européens à leur population pour réduire des factures d’énergie en forte hausse à cause de l’attaque russe en Ukraine.
Mais le rapport pointe un «retour en arrière» plus général au niveau des politiques publiques. Il évoque ainsi le recul de l’aide des pays riches au développement des plus pauvres, souvent essentielle pour l’adaptation au réchauffement climatique.
Si cette tendance s’explique notamment par des coupes drastiques par le président des Etats-Unis Donald Trump, elle est aussi le fait d’autres pays occidentaux, comme l’Allemagne ou la France.
        
Pour la première fois, une équipe de scientifiques de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne montre que l’on peut manipuler la mémoire de souris en ciblant une population précise de cellules et un seul gène
Qu’ils soient vrais ou faux, les souvenirs ne relèvent pas uniquement de la psychologie. Ils ont également un substrat physique dans notre cerveau, au niveau de certains neurones que l’on qualifie d’engrammes. Ces cellules fonctionnent en réseau, contiennent l’information d’un souvenir et sont réactivées quand nous nous en rappelons. Activés une première fois par l’apprentissage, les engrammes régulent la récupération de la mémoire et sont durables. Par exemple, quand nous apprenons à faire du vélo, notre cerveau crée un engramme moteur qui se réactivera des années plus tard, quand nous déciderons d’enfourcher de nouveau une bicyclette.
Au moment où nous acquérons un nouvel apprentissage, les engrammes sont soumis à l’épigénétique, un ensemble de mécanismes qui régule l’expression des gènes sans en modifier la séquence d’ADN. L’épigénétique agit comme un chef d’orchestre: elle décide quels gènes seront exprimés ou non, en l’occurrence ici chez les engrammes, dans le but de stabiliser ou de renforcer un souvenir. L’hypothèse qu’un seul gène pourrait réguler l’intensité de la mémorisation selon son état épigénétique a émergé dans la communauté scientifique depuis une dizaine d’années. Mais comment le prouver?
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Dans l'est de Cuba, les habitants ont entamé le déblayage des rues jonchées d'objets divers et d'arbres tombés à terre après le passage mercredi de l'ouragan Melissa. Ce dernier a causé la mort d'au moins 30 personnes avant son arrivée sur l'île, dont au moins 20 à Haïti, parmi elles 10 enfants
L’ouragan Melissa, plus puissant à toucher terre en 90 ans, a causé des «dégâts considérables» à Cuba, selon le président de l’île, et tué sur son passage au moins 20 personnes en Jamaïque, République dominicaine, à Panama et surtout Haïti où des recherches de disparus sont en cours. «La nuit a été très complexe», a déclaré le chef de l’État cubain Miguel Díaz-Canel sur son compte X, sans fournir plus de précisions concernant les dommages, mais en demandant aux Cubains «de rester bien à l’abri» en raison de l’ouragan toujours présent avec des vents très violents. Les rues de Santiago de Cuba, à l’est de l’île, sont inondées, jonchées de débris divers, des arbres sont à terre comme des poteaux électriques, constatent des journalistes de l’AFP sur place.
Dans un hôtel de la ville où des vitres se sont brisées et des plafonds se sont écroulés, l’équipe de l’AFP ne peut encore sortir en raison de la force des vents et des nombreux débris qui tourbillonnent, mais a pu constater que beaucoup de maisons aux alentours sont inondées en raison de l’intensité des pluies accompagnant l’ouragan. La tempête évolue actuellement entre les catégories 3 et 5, la plus élevée sur l’échelle de Saffir-Simpson, avec des vents dépassant encore mercredi les 200 kilomètres heure, selon le Centre national américain des ouragans (NHC). Dans son dernier bulletin, le NHC prévoit que le centre de Melissa devrait ce matin se déplacer au large de la côte est de Cuba, traverser le sud-est ou le centre des Bahamas plus tard dans la journée, puis passer près ou à l’ouest des Bermudes jeudi soir et dans la nuit de jeudi à vendredi.
Avant de toucher Cuba, Melissa a touché de plein fouet la Jamaïque mardi, atteignant le record de 1935 de l’ouragan le plus intense au moment de toucher terre, selon une analyse AFP des données météorologiques de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA). Le record est détenu depuis 90 ans par l’ouragan Labor Day, qui a dévasté l’archipel des Keys, en Floride (sud-est des Etats-Unis), en 1935 avec des vents approchant également 300 km/h et une pression atmosphérique minimale de 892 millibars.
En Jamaïque, arbres et clôtures ont été abattus, les routes défoncées. Trois personnes sont mortes. Mais c’est sur l’île d’Hipaniola, partagée entre Haïti et la République dominicaine, que le bilan est pour l’heure le plus lourd, avec au moins vingt morts dans la partie haïtienne et un mort dans la partie dominicaine.
La rivière La Digue, dans la localité côtière de Petit-Goâve (sud), a débordé et au moins vingt personnes ont été emportées, selon le maire de la ville et le directeur général d’un hôpital local. Trois morts sont également à déplorer au Panama.
En Jamaïque, selon Desmond McKenzie, ministre des collectivités locales, «plus de 530 000 Jamaïcains […] sont privés d’électricité. Des travaux sont en cours pour rétablir notre service et donner la priorité aux […] hôpitaux, stations de pompage et stations de traitement des eaux».
Saint Elizabeth, paroisse du sud-ouest de l’île, peuplée par 150 000 personnes et «grenier à blé» de la Jamaïque, a été submergée. Les dégâts y «sont considérables […], toute la Jamaïque a subi les effets dévastateurs de Melissa», a ajouté le ministre. Plusieurs hôpitaux ont été endommagés. Le Royaume-Uni va fournir une aide financière d’urgence de 2,5 millions de livres (2,6 millions de francs) au pays, a indiqué mercredi le Ministère des affaires étrangères.
A Cuba, les autorités ont fait état de 735 000 personnes évacuées, notamment dans les provinces orientales de Santiago de Cuba, Holguín et Guantánamo où la fermeture des écoles, commerces et administrations a été ordonnée. «Nous avons acheté du pain, des spaghettis, de la viande hachée. Ce cyclone est sérieux, mais nous allons nous en sortir», a assuré à l’AFP Graciela Lamaison, à Santiago de Cuba. «Une maison s’est effondrée à Mariana de la Torre, mon Dieu, je vous en prie», a pour sa part écrit un habitant de Santiago, la deuxième ville de l’île, sur Facebook. «Nous sommes tous en train d’être inondés», a alerté une autre habitante de la ville.
À El Cobre, (Santiago de Cuba), les secours tentaient de secourir 17 personnes bloquées par la montée des eaux et un glissement de terrain, ont indiqué les médias d’État. Selon le site d’information officiel Cubadebate, «les eaux descendent en emportant tout sur leur passage» dans la chaîne montagneuse de la Sierra Maestra. Dans plusieurs autres communautés de la région, de vastes zones de basse altitude «sont inondées, mais l’obscurité et les limitations de mouvement empêchent de déterminer s’il y a des pertes».
        
CHRONIQUE. Depuis un millénaire, animaux domestiques et sauvages suivent des chemins opposés concernant l’évolution de leur taille corporelle. En cause: les activités humaines, selon une étude de bioarchéologie publiée dans la revue scientifique «Proceedings of the National Academy of Sciences»
Pas moins de 81 211 mesures d’ossements animaux, originaires de 311 sites archéologiques au sud de la France, ont été compilées pour cette étude. C’est en combinant ces mesures à des données paléoenvironnementales, paléoclimatiques, et des indicateurs d’activités humaines que les scientifiques de l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier ont pu retracer l’évolution de la taille corporelle des animaux sur huit millénaires!
L’équipe de bioarchéologues souhaitait comparer les espèces domestiquées (moutons, chèvres, cochons, poules, vaches) aux sauvages (cerfs élaphes, renards roux, lapins européens, lièvres bruns). Et 8000 ans, cela coïncide avec l’arrivée des premières sociétés d’éleveurs dans cette région méditerranéenne.
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Le Contrôle fédéral des finances se penche une nouvelle fois sur le système de santé. C’est au tour des pharmaciens d’être audités, mais le rapport publié ce mercredi demeure inachevé
La rémunération des médecins questionne régulièrement et fait parfois l’objet d’enquêtes retentissantes. Celle des pharmaciens beaucoup moins. Pourtant, la remise de médicaments aux patients à charge de l’assurance obligatoire des soins (AOS) coûte cher au système de santé. Le Contrôle fédéral des finances (CDF) évalue ainsi les sommes en jeu: «Les quelque 1800 pharmacies de Suisse génèrent une bonne moitié du chiffre d’affaires du pays lié aux médicaments. Celui-ci avoisine 10 milliards de francs, dont une partie est couverte par l’AOS. En 2022, les pharmacies ont facturé près de 3,9 milliards de francs aux assurances maladie pour des médicaments.» Un montant qui représente 11,3% des coûts de l’assurance de base.
Dans ce contexte, le Contrôle fédéral des finances a voulu évaluer «si le tarif appliqué à charge de l’AOS est approprié et déploie les effets escomptés». L’audit a été lancé alors que la branche était en train de se doter de la cinquième version de sa convention tarifaire, baptisée «RBP» pour rémunération basée sur les prestations. Cette dernière a été approuvée ce mercredi par le Conseil fédéral.
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Immersion dans les bulles d’une BD où l’autrice raconte comment le crabe a fait irruption dans sa poitrine et dans son existence, à 40 ans. Un album plein de sève
Autrice de livres pour enfants, et notamment de l’ouvrage au rayonnement colossal Poisson Fesse, Magali Le Huche fait parfois des incursions en bande dessinée adulte. Comme avec Nowhere Girl, qui relate sa phobie scolaire à l’entrée au collège et sa passion pour les Beatles. Une BD plébiscitée par les adultes et les enfants. Dans Punk à Sein, son nouvel album paru en septembre aux Editions Dargaud, elle raconte son cancer du sein, de l’annonce du diagnostic, le 13 septembre 2018, au dernier rendez-vous en décembre 2024.
Peu avant ses 40 ans, alors qu’elle planche sur Nowhere girl, Magali remarque une bosse sur son sein. S’ensuivent une mammographie et une échographie. Magali se représente allongée sur la table d’examen, puis absorbée tout entière par l’écran de la machine et atterrissant dans son sein. Elle y trouve sa mamie décédée un an auparavant. S’engage alors un dialogue surréaliste où Magali refuse d’être comparée à celle qui, ayant eu un cancer au même âge, portait une chaussette dans son soutien-gorge à la place du disparu.
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Selon une étude britannique, un ouragan pareil à celui qui a ravagé les Caraïbes est devenu quatre fois plus probable en raison du changement climatique causé par l’homme
L’ouragan Melissa, le pire à toucher la Jamaïque depuis le début des relevés météorologiques, a été rendu quatre fois plus probable en raison du changement climatique causé par l’homme, selon une étude publiée mercredi. La tempête tropicale, évoluant entre les catégories 3 et 5, a provoqué des dégâts «catastrophiques» selon les autorités jamaïcaines. Melissa, qui se trouve au large des côtes est de Cuba et prend la direction des Bahamas, a ravagé les Caraïbes faisant au moins 30 morts, dont 20 à Haïti.
Le réchauffement climatique, causé principalement par la combustion de combustibles fossiles, a augmenté à la fois la probabilité et l’intensité de cet ouragan, selon l’étude menée par des scientifiques de l’Imperial College de Londres. «Le changement climatique causé par l’homme a clairement rendu l’ouragan Melissa plus puissant et plus destructeur», affirme Ralf Toumi, qui a dirigé l’étude.
«Ces tempêtes vont faire encore plus de dégâts à l’avenir si nous continuons à réchauffer la planète en brûlant des combustibles fossiles», explique le professeur, à la tête du Grantham Institute, spécialisé dans le changement climatique, au sein de l’Imperial College. Selon lui, «la capacité des pays à se préparer et à s’adapter a ses limites». Si s’adapter au changement climatique est «essentiel», souligne-t-il, «les émissions de gaz à effet de serre doivent aussi cesser».
En cartographiant des millions de trajectoires théoriques de tempêtes dans différentes conditions climatiques, son équipe a découvert que dans un monde moins réchauffé, un ouragan comme Melissa toucherait terre en Jamaïque environ tous les 8100 ans. Dans les conditions actuelles, ce chiffre est désormais tombé à 1700 années.
Le monde s’est réchauffé d’environ 1,3 degré par rapport à l’ère préindustrielle, ce qui est dangereusement proche de la limite de 1,5 degré à ne pas dépasser pour, selon les scientifiques, éviter les effets les plus destructeurs du changement climatique. Et même si une tempête aussi féroce que Melissa se produisait dans un monde sans changement climatique, elle serait de moindre intensité, selon l’étude: le réchauffement augmente la vitesse des vents de 19 kilomètres par heure.
        
L'ouragan Melissa se dirige vers les Bermudes, jeudi soir, avec des vents de 165 km/h. A Haïti, pas directement touchée par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes ont été tuées, quand 19 sont mortes en Jamaïque
Dopé par le changement climatique mais désormais affaibli, l'ouragan Melissa arrive jeudi soir aux Bermudes après son passage destructeur en Jamaïque, à Cuba et à Haïti. Il a tué au moins 30 personnes dans ce dernier pays et 19 en Jamaïque − selon la ministre de l'Information Dana Morris Dixon.
«Les conditions aux Bermudes vont se détériorer rapidement ce soir», indique dans son dernier point le centre national américain des ouragans (NHC), qui fait état de vents mesurés à 165 km/h. L'alerte a été levée aux Bahamas.
Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan Melissa plus puissant et plus destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.
A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon un nouveau bilan communiqué jeudi par les autorités locales. L'essentiel des décès, 23, ont été provoqués par la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.
Depuis mercredi, Cuba nettoie ses rues inondées et jonchées de débris. A Santiago de Cuba, la deuxième ville du pays, des pans de maisons se sont effondrés et des toits de tôle n'ont pas résisté. La ville est sans électricité, de nombreux poteaux gisent au sol. Le président cubain Miguel Diaz-Canel a indiqué que l'ouragan avait causé des «dégâts considérables», sans faire de victime.
    
L'ouragan Melissa a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.
«Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie», a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. «Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant», a-t-il ajouté, évoquant un million de personnes touchées, sur une île de 2,8 millions d'habitants.
«Il y a eu des victimes et nous nous attendons, au vu de nos informations, à ce qu'il y en ait d'autres», s'est borné à dire jeudi le ministre jamaïcain des collectivités locales, Desmond McKenzie. Nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités, pour montrer à quel point les infrastructures ont été endommagées, dans l'ouest surtout. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.
        
Initialement validé par l’Etat de Genève, le projet qui doit sortir de terre à Thônex fait l’objet de nombreuses critiques sur son financement et l’utilité discutable de certaines infrastructures envisagées. La présidente lève partiellement les interrogations sur les mécènes
«Le Bioparc pensait avoir un boulevard, il s’est retrouvé face à un mur.» Ainsi s’est exprimée la députée du Centre Christina Meissner, devant le Grand Conseil genevois au début du mois d’octobre. L’élue est aussi présidente de la fondation Bioparc, qui secourt et accueille des animaux en danger. A l’étroit sur son site vétuste de Bellevue, l’institution estimait avoir obtenu le feu vert de l’Etat de Genève pour déménager sur une surface de 3,6 hectares, à Thônex, non loin de l’hôpital psychiatrique de Belle-Idée, lorsque le Conseil d’Etat a validé un Masterplan en février dernier – c’est le «boulevard».
Depuis, les choses se sont corsées et Christina Meissner l’impute au «mur», à savoir le honni Antonio Hodgers, démissionnaire, remplacé dès ce vendredi 31 octobre par le nouveau magistrat vert, Nicolas Walder, que le Bioparc espère plus conciliant. La fondation place tant d’espoirs dans ce changement à la tête du Département du territoire (DT) qu’elle s’apprête à lui délivrer, en guise de bienvenue, une pétition forte de plus de 20 000 signatures pour sauver «le Bioparc maintenant». Dans l’argumentaire figure cette question: «Le conseiller d’Etat Antonio Hodgers veut-il tuer le Bioparc avant son départ?» Le DT n’a pas voulu commenter.
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ANALYSE. Les infrastructures hydroélectriques seront à l’avenir amenées à également jouer un rôle dans la gestion des eaux, qui manqueront l’été ou au contraire déborderont davantage. Mais pour cela, il faut fixer un cadre, qui manque cruellement aujourd’hui
C’est un sujet qui commence à faire des vagues en Suisse au moment où de nombreuses concessions hydrauliques arrivent à échéance et où l’impact de la fonte des glaciers se fait sentir. Les barrages, ces piliers du mix électrique, ne doivent plus uniquement fabriquer de l’énergie mais aussi remplir d’autres tâches, toujours plus essentielles.
Les centrales à accumulation ont produit 36% de l’électricité en Suisse en 2024. Tout indique que l’énergie restera leur principale raison d’être ces prochaines décennies, d’autant plus qu’elles jouent un rôle de batterie, à l’heure des intermittentes, et qu’elles répondent à l’appel l’hiver, quand l’électricité manque.
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La centrale solaire de Madrisa Solar, implantée sur la commune de Klosters, à 2000 m d’altitude, a récemment été raccordée au réseau. Soutenu par le programme national Solar Express, le projet marque un tournant dans la production hivernale d’électricité renouvelable
A 2000 m d’altitude, au-dessus de la commune de Klosters, dans la vallée grisonne du Prättigau, de l’énergie solaire est produite. Celle-ci est générée par Madrisa Solar, la première centrale solaire alpine raccordée au réseau dans le cadre du projet Solar Express. Approuvé en 2022, ce programme national vise à promouvoir la construction de grands parcs solaires dans les régions alpines afin d’augmenter la production d’énergie solaire, notamment en hiver.
Jusqu’à présent, 500 panneaux solaires ont été fixés au sol et 3000 modules bifaciaux ont été installés au-dessus de Klosters. La mise en service complète est prévue d’ici à la fin 2027. Une fois achevée, la centrale solaire produira 17 GWh d’électricité par an, dont plus de 40% seront générés en hiver. Les Etablissements électriques du canton de Zurich (EKZ), la commune de Klosters et l’entreprise énergétique grisonne Repower détiennent chacun un tiers des parts de Madrisa Solar SA. L’investissement total s’élève à 70 millions de francs.
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Le 14 novembre prochain, le Français Christophe Salomon recevra l’un des quatre prix 2025 de la Fondation internationale Prix Balzan, basée à Zurich et Milan. Il est récompensé pour ses travaux pionniers dans le domaine des atomes ultra-froids, qui ont permis de fabriquer des horloges atomiques ayant révolutionné la mesure du temps
Un maître des horloges. C’est ainsi que l’on peut résumer la remarquable carrière de Christophe Salomon, chercheur émérite au Laboratoire Kastler Brossel (LKB) de l’Ecole normale supérieure, à Paris. Le physicien reçoit le Prix Balzan alors que son rêve d’installer une horloge à atomes ultra-froids dans l’espace se concrétise, après vingt-cinq ans d’efforts: l’horloge Pharao, en orbite à bord de la Station spatiale internationale (ISS) depuis avril dernier, s’apprête à démarrer un ambitieux programme scientifique. L’instrument ne dérive que d’une seconde tous les 300 millions d’années. Bien mieux que les montres à quartz qui dévient d’autant en quelques jours ou quelques mois.
        
L’ouragan Melissa «s’éloignait rapidement» des Bermudes tôt vendredi matin, après avoir fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, ont déclaré les autorités
La violente tempête Melissa a dévasté les îles des Caraïbes, mais devrait se transformer en «cyclone extra-tropical» dans le courant de la journée, a indiqué le Centre national des ouragans (NHC) dans son dernier bulletin. Les inondations devraient s’atténuer aux Bahamas, mais les eaux pourraient rester élevées à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine, selon la même source. Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées… L’heure est à l’évaluation des dégâts. Et l’aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées.
Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l’ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu’il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l’échelle Saffir-Simpson, avec des vents d’environ 300 km/h. «Le bilan confirmé est désormais de 19 morts» dont neuf à l’extrémité ouest de l’île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l’Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux. De nombreux habitants n’ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L’armée jamaïcaine s’emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.
«Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d’énergie», a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l’ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. «Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant».
A Haïti, pas directement touché par l’ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d’une rivière dans le sud-ouest du pays. A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques. A El Cobre, dans le sud-ouest de l’île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s’est envolé s’efforcent de réparer avec l’aide d’amis et de voisins, a constaté l’AFP.
Melissa «nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés», a déclaré à l’AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d’El Cobre. «Nous traversions déjà d’énormes difficultés. Maintenant, évidemment, notre situation est bien pire.» Quelque 735 000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.
L’aide promise à l’international s’achemine dans la zone dévastée. Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d’État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.
Le secrétaire d’État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain. Le Venezuela a envoyé 26 000 tonnes d’aide humanitaire à son allié cubain. Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi «trois avions d’aide humanitaire en Jamaïque» avec «plus de 300 secouristes» et «50 tonnes» de produits vitaux.
Kits de première nécessité, unités de traitement de l’eau: la France prévoit de livrer «dans les prochains jours» par voie maritime une cargaison d’aide humanitaire d’urgence en Jamaïque, selon le Ministère des affaires étrangères.
Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d’urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d’euros) pour les pays touchés.
Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l’ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l’Imperial College de Londres. «Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l’urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz», a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l’ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s’ouvre dans quelques jours au Brésil.
Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons) les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d’experts du climat mandatés par l’ONU, le Giec.
        
Projet faramineux financé par le gouvernement des talibans, le canal de Qosh Tepa, alimenté par le fleuve Amou-Daria, vise à lutter contre l’insécurité alimentaire aggravée par le changement climatique. Il suscite un immense espoir mais aussi des craintes
Les visages boucanés d’Hamidullah et de ses cousins se penchent, concentrés, sur leurs pioches ou leurs pelles qui travaillent la boue fraîche, ensuite amassée et sculptée en petits tas. L’un d’entre eux pétrit la gadoue de ses pieds, tandis que les autres s’attellent à solidifier les murs. Le bêlement strident d’un âne ne les fait guère sursauter, occupés par leur besogne. Au loin, les maisons de couleur ocre se confondent avec le sol terreux et aride du district de Dawlat Abad, dans la province de Balkh au nord de l’Afghanistan, où se trouve le village Qarshi Gak.
Le groupe d’hommes, aux traits juvéniles, s’emploie au paksha, une technique de construction traditionnelle, composante des habitats vernaculaires. «Deux de mes frères, partis en Turquie il y a une dizaine d’années, vont peut-être revenir, souffle Hamidullah, dans un dari hésitant, sa langue maternelle étant l’ouzbek. On leur construit quelque chose pour qu’ils puissent s’installer.» Comme des milliers d’autres, une partie de la famille d’Hamidullah a émigré, éreintée par la sécheresse qui prive cette population rurale de récoltes et de ressources économiques. Désormais, ses deux frères envisagent de rentrer, motivés par la fin des travaux du canal de Qosh Tepa, fourni par la rivière Amou-Daria.
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Le dossier électronique offre à la patiente ou au patient un accès autonome et sécurisé à ses données de santé. Il lui permet de mieux suivre son parcours et d’améliorer la coordination entre ses professionnelles et professionnels de santé
Le dossier électronique du patient (DEP) permet à chaque personne d’accéder, en un seul endroit, aux documents de santé établis par ses différents professionnelles et professionnels de santé. Après une hospitalisation ou une consultation dans un hôpital de Suisse occidentale, les rapports correspondants sont automatiquement publiés dans le DEP. La patiente ou le patient peut les consulter en toute sécurité sur la plateforme cara.ch, puis choisir de les partager, s’il le souhaite, avec d’autres professionnels de santé.
A titre d’exemple, un patient adressé à un cardiologue à l’hôpital reçoit automatiquement le rapport de sa consultation dans son DEP. Il peut non seulement en prendre connaissance, mais aussi y donner accès à son médecin traitant ou à son pneumologue s’ils sont également inscrits sur la plateforme. De cette manière, le patient et toutes les personnes qui le suivent disposent des mêmes informations actualisées sur son état de santé. Le patient n’a plus besoin de s’assurer de la transmission des informations d’un médecin à un autre. La coordination des soins se voit facilitée et optimisée. En accédant facilement aux résultats sanguins réalisés récemment par le cardiologue, le médecin traitant n’a pas besoin de prescrire les mêmes analyses une seconde fois. Le patient évite ainsi des examens en double, parfois contraignants et coûteux.
La patiente ou le patient est propriétaire de son DEP, il gère ses documents et avec qui il souhaite les partager. Il peut également déposer ses propres documents tels que ses directives anticipées, sa fiche d’urgence ou une carte de donneur d’organes par exemple. Le patient détermine le niveau de confidentialité de chaque document ainsi que les droits d’accès de chaque professionnel de santé. Un journal de bord consignant toutes les actions dans le DEP garantit une parfaite maîtrise de la protection des données et toute consultation abusive des documents d’un patient peut être punie pénalement. En effet, le DEP est régi par une loi fédérale qui impose des exigences très élevées en termes de sécurité de l’information et de protection des données. Pour être conforme à cette loi, CARA doit démontrer annuellement qu’elle respecte les critères techniques et organisationnels de certification, qui en comptent plus de 400, dont plus d’une centaine concernent la sécurité et la protection des données. La loi garantit notamment que les documents sont stockés de manière chiffrée, redondante et exclusivement en Suisse.
Le DEP facilite non seulement la gestion de sa propre santé, mais aussi celle de ses proches. Par exemple, il est possible de gérer le dossier électronique d’un parent âgé, offrant ainsi un accès simplifié à ses documents médicaux et allégeant le rôle de proche aidant. Les parents peuvent également ouvrir un DEP pour leur enfant mineur afin de suivre plus facilement son parcours de santé et de constituer son historique médical. Centraliser l’ensemble de ses informations sur une plateforme hautement sécurisée constitue un véritable atout, qui l’accompagnera ensuite à l’âge adulte.
Eos gère le DEP CARA de sa fille
Ma fille est née avec une maladie rare. Elle est suivie dans plusieurs institutions et, grâce au dossier électronique du patient (DEP), nous pouvons mieux centraliser les documents établis par ses différents spécialistes et améliorer ainsi notre organisation.
Il y a quelques mois, nous avons rencontré le généticien de ma fille, qui nous a proposé de faire une biopsie. Je lui ai répondu que dans son DEP il y avait déjà la biopsie réalisée il y a huit ans. Il a ainsi pu retrouver les résultats publiés par un autre spécialiste, ce qui nous a évité une nouvelle biopsie ainsi que tous les examens invasifs et traitements lourds qui l’accompagnent. De plus, le DEP nous aide vraiment à mieux comprendre sa maladie. Le fait de pouvoir consulter ces documents avant les rendez-vous avec les spécialistes nous permet d’avoir de meilleures discussions, des questions plus pertinentes et des réponses plus claires.
Et puis, je pense à l’avenir. Pour ma fille, ce sera très pratique quand elle sera adulte. Elle aura un accès sécurisé et centralisé à son DEP et donc à son historique médical, ce qui lui permettra à son tour de mieux gérer sa santé.
Alain utilise le DEP CARA
J’ai mon dossier électronique CARA depuis le début et j’en suis très content. Le fait d’avoir un DEP m’a permis notamment de raccourcir un séjour hospitalier. En effet, le médecin du CHUV a pu avoir accès à mon DEP et a pu lire les résultats de la coronographie effectuée six mois avant chez mon cardiologue. Grâce à cela, il a estimé que je n’avais pas besoin d’attendre et m’a laissé sortir trois jours plus tôt que ce qui était prévu.
Ce que j’apprécie également avec le DEP, c’est d’accéder facilement à mes données de santé. J’ai appris, par intérêt, à comprendre les abréviations médicales et à suivre ainsi l’évolution de mes analyses sanguines. Lorsque j’arrive en consultation, je peux demander pourquoi tel ou tel taux a augmenté et avoir de bons échanges avec mon médecin, j’ai le sentiment d’établir un véritable partenariat avec lui pour le suivi de ma santé, et cela me paraît essentiel.
Le dossier électronique doit être ouvert volontairement par la personne, il est entièrement gratuit. Il est possible de le faire entièrement en ligne sur www.cara.ch.
Il est également possible de se rendre dans l’un des 16 guichets CARA pour une ouverture accompagnée et gratuite (liste ci-dessous).
Prenez rendez-vous sur www.cara.ch
        
La schizophrénie alimente encore peurs et fantasmes. Le psychologue français se livre à un travail de clarification alors qu’un de ses ouvrages sur le sujet reparaît en poche
A l’occasion de la réédition en poche de La schizophrénie. Mieux comprendre la maladie et mieux aider la personne (Ed. Odile Jacob), le psychologue Jean-Louis Monestès revient sur un trouble encore méconnu et souvent fantasmé. De la définition du mot «schizophrénie» à la réalité vécue par les patients, celui qui enseigne aussi la psychologie clinique à l’Université Grenoble Alpes appelle à dépasser les clichés et à poursuivre le travail de déstigmatisation.
Le Temps: Plus de quinze ans après la première édition de votre ouvrage, qu’est-ce qui a changé dans la compréhension ou la prise en charge de ce trouble?
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Alors que les cours de l’or atteignent des niveaux record, la convention protégeant humains et environnement contre les effets toxiques du mercure utilisé illégalement pour produire ce métal précieux est sous pression. A Genève, une réunion internationale discutera des moyens de freiner son commerce
Début octobre, la Communauté andine, un bloc d’Etats sud-américains, jugeait que le Pérou n’avait pas réussi à lutter contre l’exploitation aurifère illégale et le trafic de mercure. Elle donnait ainsi raison à une plainte déposée par des communautés autochtones amazoniennes qui affirmaient être empoisonnées par cette substance toxique. Lima s’est vu accorder un délai de vingt jours pour agir et a reçu l’ordre de réformer ses lois, notamment en mettant fin à un registre qui permettait aux mineurs illégaux d’éviter des poursuites pénales, et en confisquant leurs machines.
Mais le président péruvien – qui n'avait pas fondamentalement intérêt à changer le système en vigueur – a ensuite été destitué. Et le président du Congrès, José Jeri, quant à lui favorable à une législation autorisant l’exploitation minière illégale, a prêté serment. La Communauté andine a averti le Pérou que le non-respect de ses obligations pourrait entraîner le renvoi de l’affaire devant la Cour de justice de la région, avec le risque de sanctions commerciales. Pendant ce temps, les populations autochtones ont bloqué les cours d’eau afin de forcer l’Etat à réagir.
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La résistance aux antibiotiques est un problème connu, mais qui s’aggrave. En Suisse, seulement la moitié des hôpitaux ont mis en place un programme complet pour lutter contre cette menace. Reportage à l’Hôpital universitaire de Bâle, pionnier dans le domaine
L’unité de soins intensifs de l’Hôpital universitaire de Bâle accueille de nombreux malades graves ce lundi. Les équipes soignantes se pressent autour des patients fragiles. Les bips et les sons des machines rythment l’activité des équipes. C’est là qu’un patient instable a été admis dans la nuit. Son état général se détériore et ses difficultés respiratoires s’aggravent. Le diagnostic, une pneumonie, a imposé l’administration d’un antibiotique à large spectre. Les résultats de laboratoire viennent de tomber: le responsable de l’infection est une bactérie Escherichia coli. Un autre cas est également discuté: une personne de 37 ans, hospitalisée depuis une semaine à cause d’une crise cardiaque, a été transférée dans l’unité de soins intensifs. En cause, une infection due à un staphylocoque transmis par un cathéter.
Tous les jours, l’équipe interdisciplinaire autour de la professeure Nina Khanna, médecin-cheffe en infectiologie clinique à l’Hôpital universitaire de Bâle, effectue une visite dans cette unité de grands malades pour discuter des cas sous antibiothérapie. Un protocole routinier qui vise à évaluer l’utilisation appropriée d’antibiotiques à l’hôpital.
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REVUE DE PRESSE. Alors que le réchauffement climatique perturbe leur habitat, les ours japonais se rapprochent de plus en plus des villages, semant la panique dans la population. Une crise que le gouvernement a choisi de traiter par la manière forte
Dans le nord du Japon, les annonces macabres n’en finissent pas. Ce lundi, une femme de 79 ans a été retrouvée morte dans la forêt, à quelques dizaines de mètres de chez elle à Yazuwa, à un endroit où elle avait pour habitude d’aller cueillir des champignons. «La police enquête sur la possibilité d’une attaque d’ours, car son visage présentait des blessures ressemblant à des griffures d’animaux», indique The Japan News. Le même jour, dans la même région, un homme a été blessé par un ours en partant travailler, un autre tandis qu’il sortait promener son chien.
«Les histoires d’horreur sont partout au Japon cet automne. Des ours s’introduisent dans les supermarchés. Des ours tuent des agriculteurs. Des ours attaquent des employés dans une station thermale», raconte le New York Times. En tout, plus de 100 personnes ont été blessées dans le pays depuis avril, et douze ont été tuées, un record. «Les autorités et les médias décrivent cette situation comme la crise la plus grave concernant la faune sauvage que le Japon ait connue depuis des décennies», souligne Fox News.
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