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L’auteure d’une saga familiale inaugurée en 2005 avec «Le Père de la petite» signe ici une plongée dans l’intime avec un portrait amoureux
Avec Le Père de la petite (2005), Marie Sizun inaugurait une extraordinaire saga familiale aux multiples variations narratives, traversant deux siècles, riche d’identités brouillées et caractérisée par d’obsessionnels retours en enfance. Une œuvre forte. Loin de ces vastes horizons, son 16e livre constitue un plongeon dans l’intime.
C’est l’histoire d’un amour prenant tout son relief à l’aune de l’absence. L’écrivaine parle de son compagnon décédé et le fait ainsi revivre, et peut-être vivre plus fort encore. Elle s’adresse à lui de manière très directe, avec un «tu» qui place le lecteur dans une position peu confortable d’intrus. Ainsi se révèle un amour heureux, tout de connivence et de complicité profondes, mais aussi sans cesse contrarié. Ils se sont connus à 35 ans, mais n’ont jamais trouvé le chemin d’une vie commune en trois décennies de fréquentation. Elle était «officiellement libre», mais lui ne pouvait s’affranchir de sa «débâcle domestique» pour vivre pleinement aux côtés de l’âme sœur enfin trouvée. Ce qui s’appelle une très longue «aventure adultère», selon une expression un peu surannée.
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Xavier Magnin, ex-conseiller administratif de Plan-les-Ouates, a déjà été candidat au Conseil d’Etat en 2023. Il rejoint dans la course Nicolas Walder, Lionel Dugerdil et Maikl Gerzner. Le PLR décidera après le dépôt des listes, dans une semaine, quel candidat il soutiendra
Le Centre Genève lance Xavier Magnin pour l’élection complémentaire au Conseil d’Etat, qui aura lieu en septembre prochain. Le parti veut faire alliance avec les Vert’libéraux pour cette élection ainsi que pour les fédérales de 2027 et les cantonales de 2028.
Xavier Magnin, 56 ans, ex-conseiller administratif de Plan-les-Ouates et ex-député, a été désigné lundi soir à l’unanimité et 5 abstentions par l’assemblée des délégués, a indiqué Vincent Gillet, secrétaire général du parti. Les délégués ont opté pour une alliance au centre droit avec les Vert’libéraux. Ces derniers se réunissent mercredi soir pour soumettre cette stratégie à leur base. Xavier Magnin a déjà été candidat au Conseil d'Etat en 2023. Arrivé à la dixième place, il avait renoncé au deuxième tour.
A droite, le PLR, qui compte déjà deux conseillères d’Etat a décidé de ne pas présenter de candidat. Le parti appelle à soutenir une candidature unique pour concrétiser le programme de législature de l’Alliance genevoise. Composée du PLR, de l’UDC, du Centre et du MCG, cette alliance avait permis à la droite de gagner la majorité au gouvernement en 2023.
A une semaine du dépôt des listes, cette Alliance genevoise n’est pourtant plus une option. L’UDC et le MCG ont chacun annoncé une candidature. L’UDC Genève lance son président, le député Lionel Dugerdil. De son côté, le MCG a annoncé la candidature de Maikl Gerzner, un novice en politique. A noter que le PLR décidera après le dépôt des listes quel candidat il soutiendra.
A gauche, un seul candidat est pour l’instant en lice. Il s’agit du conseiller national Vert Nicolas Walder. Les Vert.e.s sont déterminés à défendre le siège laissé vacant suite à la démission d’Antonio Hodgers. Le PS, qui se réunit mercredi, devrait faire bloc derrière la candidature de Nicolas Walder. La gauche de la gauche doit encore se déterminer.
Dans un contexte incertain, les petits pays tirent leur épingle du jeu dans le classement établi par l’institut de management basé à Lausanne. Qui bat notamment en brèche l’idée selon laquelle un franc fort desservirait l’économie suisse
Avec le retour en force du protectionnisme, on pourrait intuitivement penser que les pays dotés d’un grand marché intérieur gagneraient en compétitivité aux yeux de l’IMD, qui publie chaque année une étude faisant référence en la matière. Il n’en est rien. L’institut de formation et de recherche basé à Lausanne prend au contraire le contrepied de cette croyance en consacrant cette année la Suisse, qui précède «de très peu» Singapour et Hongkong.
En ces temps incertains, ce ne sont pas forcément des facteurs économiques qui font la différence, à en croire le communiqué de presse publié dans la nuit de lundi à mardi, mais «des structures politiques solides et une gouvernance efficace […] particulièrement importantes en période de turbulences géopolitiques». «Il s’agit de la capacité du gouvernement à influencer positivement la productivité et la prospérité de l’économie. Cela nécessite des ressources financières, des institutions gouvernementales qui fonctionnent bien, de bonnes politiques ainsi qu’une stabilité et un consensus politiques», précise au Temps dans un courriel Arturo Bris qui dirige l’étude. «Pour chacun de ces cinq critères, la Suisse se classe toujours parmi les cinq premiers pays», ajoute-t-il. Si ce pays est régulièrement classé dans le trio de tête, il n’a occupé qu’une seule fois la première place du classement depuis 1997. C’était en 2021.
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Le docteur Salvador Plasencia est soupçonné d'avoir organisé «l'exploitation» de l'addiction de l'acteur de «Friends» à la kétamine, selon l'enquête. Il risque jusqu'à «40 ans d'emprisonnement»
Le médecin soupçonné d'avoir exploité l'addiction à la kétamine de Matthew Perry, la star de la série Friends, avant sa mort par overdose en 2023, a accepté un accord de plaider coupable, a annoncé lundi le parquet fédéral de Californie. Principal médecin poursuivi dans cette affaire, Salvador Plasencia prévoit de plaider coupable de distribution de kétamine «dans les semaines à venir», a expliqué le parquet dans un communiqué. Il risque pour cela jusqu'à «40 ans d'emprisonnement».
Un second médecin de Los Angeles, Mark Chavez, a déjà reconnu avoir illégalement contribué à fournir de la kétamine à l'acteur et risque jusqu'à 10 ans d'emprisonnement.
La mort de Matthew Perry, retrouvé inconscient dans son jacuzzi en octobre 2023, avait choqué les fans de Friends et suscité une pluie d'hommages à Hollywood.
L'acteur avait parlé publiquement de ses problèmes d'addiction. Il prenait de la kétamine de manière supervisée dans le cadre de sessions de thérapie contre la dépression. Mais cet anesthésiant légal est parfois détourné à des fins stimulantes ou euphorisantes, et il est retombé dans l'addiction à l'automne 2023, selon le parquet fédéral. Une rechute qui l'a poussé dans les griffes de médecins «sans scrupules», d'après les autorités.
Le docteur Salvador Plasencia est soupçonné d'avoir joué un rôle central dans cette affaire, même s'il n'a pas fourni la kétamine qui a tué l'acteur. Selon l'enquête, c'est lui qui aurait organisé «l'exploitation» du comédien malade.
«Je me demande combien ce crétin va payer», avait écrit en septembre 2023 le docteur Plasencia, dans un SMS exhumé par les enquêteurs.
L'accord de plaider coupable publié lundi par le parquet souligne que Salvador Plasencia se fournissait auprès du docteur Chavez, et se déplaçait lui-même au domicile de Matthew Perry pour lui injecter de la kétamine, ou la fournir à l'assistant de la star. Au total, Salvador Plasencia «a distribué vingt flacons» de kétamine à l'acteur sur une quinzaine de jours à l'automne 2023, selon le parquet. Les autorités ont précédemment expliqué que les flacons de kétamine coûtaient environ 12 dollars aux médecins impliqués, mais étaient revendus «2000 dollars» à l'acteur.
Cinq suspects sont poursuivis pour leur implication dans la mort de Matthew Perry.
L'autre accusée au centre du dossier est Jasveen Sangha, une dealeuse connue à Hollywood comme la «reine de la kétamine». Cette Américano-Britannique de 41 ans a vendu le flacon de kétamine qui a tué l'acteur, et risque la prison à perpétuité.
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Selon un rapport de l'institut Reuters, 15% des moins de 25 ans disent utiliser l'IA chaque semaine pour s'informer, tout en exprimant certaines réticences. ChatGPT est l'outil le plus utilisé
Les robots conversationnels reposant sur l'intelligence artificielle (IA), comme ChatGPT, commencent à être utilisés comme des outils pour s'informer, en particulier par les jeunes, selon un rapport annuel de référence sur les médias publié mardi.
«Les robots conversationnels d'IA sont utilisés comme une source d'information pour la première fois», résume Mitali Mukherjee, directrice de l'institut Reuters pour l'étude du journalisme, en ouverture de son rapport 2025 sur l'information numérique. Il est fondé sur des sondages en ligne menés par la société YouGov auprès de 97 000 personnes dans 48 pays.
Pour l'heure, le nombre total de répondants qui disent utiliser l'IA chaque semaine pour s'informer est «relativement faible» (7%), souligne le rapport. Mais cette proportion est «plus élevée» chez les plus jeunes: elle monte à 12% chez les moins de 35 ans et 15% chez les moins de 25 ans. Parmi les outils de ce type, c'est ChatGPT (de l'entreprise américaine OpenAI) qui est le plus utilisé comme source d'information, devant Gemini de Google et Llama de Meta.
Par ailleurs, les sondés jugent ces outils intéressants pour personnaliser les infos et les rendre plus conformes à l'usage de l'utilisateur.
Il s'agit par exemple de résumer des articles pour les rendre plus rapides à lire (27% des sondés), les traduire (24%), faire des recommandations (21%) voire répondre à des questions sur l'actualité (18%).
Toutefois, malgré cet usage émergent, les sondés dans la plupart des pays «restent sceptiques sur l'utilisation de l'IA dans le domaine de l'information et préfèrent quand les humains continuent à jouer un rôle». Ils craignent que l'info produite principalement par IA soit «moins transparente» et «moins digne de confiance».
Les modèles d'IA se nourrissent de données qu'ils trouvent sur Internet, dont des contenus de presse, afin d'être capables de produire des textes ou des images sur une simple demande formulée en langage courant.
Pour en tirer une rémunération, certains médias ont choisi de passer des accords avec les acteurs de l'IA. A l'inverse, d'autres ont intenté des actions en justice pour violation des droits d'auteur.
Le Conseil d’Etat espère trouver des alternatives à moyen terme. Mais pour l’heure, il prend le risque de renforcer sa dépendance à l’égard du géant américain, moyennant la mise en place de cautèles techniques et juridiques
C’est une décision qui n’a rien d’anodin dans le contexte géopolitique actuel, et qui n’a pourtant fait l’objet d’aucune communication active de la part des autorités genevoises. Le Conseil d’Etat a été informé le 4 juin par le Département des institutions et du numérique (DIN) du déploiement progressif de certaines fonctionnalités de la suite Microsoft M365 qui nécessitent de passer par les serveurs du géant américain, a appris Le Temps.
L’Office cantonal des systèmes d’information et du numérique (Ocsin) pourra donc désormais recourir à certaines applications reposant sur le cloud de Microsoft, moyennant la mise en place de cautèles juridiques et techniques – comme le chiffrement des données sensibles – afin de respecter le cadre légal. Ce, afin de limiter la perte de contrôle que représente le fait d’héberger les fichiers sur les infrastructures de Microsoft plutôt que sur celles de l’Etat.
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ÉDITORIAL. L’administration publique genevoise va recourir progressivement aux fonctionnalités disponibles via les serveurs du géant américain. On pourrait attendre mieux d’un canton qui a inscrit dans sa Constitution un droit à l’intégrité numérique
C’est une stratégie incompréhensible en ces temps marqués par une grande instabilité géopolitique. L’administration cantonale genevoise va progressivement recourir aux applications de Microsoft gérées sur les serveurs de la multinationale américaine, renforçant encore sa dépendance envers elle. Aux yeux du Conseil d'Etat, il s’agit seulement d’un «choix opérationnel» sur lequel il n’entend faire aucun commentaire. En parallèle, il compte chercher d’autres solutions.
Cette approche révélée par Le Temps est très surprenante de la part d’un gouvernement cantonal qui a placé le numérique parmi les priorités de la législature actuelle. En choisissant de ne pas communiquer cette information, l’exécutif suggère qu’un tel changement est une affaire qui ne regarde que l’administration. Celle-ci utilisait déjà les logiciels de Microsoft, ce ne serait donc qu’une forme de continuité. Or, c’est précisément l’inverse.
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Les 17 anciens membres du Comité consultatif sur les pratiques de vaccination, renvoyés la semaine dernière, s'inquiètent d'un affaiblissement du programme de vaccination des Etats-Unis et dénoncent de «récents changements dans la politique vaccinale contre le Covid-19»
«Profondément préoccupés» par les actions du ministre américain de la Santé, Robert F. Kennedy Jr., les experts en vaccination récemment congédiés par le gouvernement de Donald Trump ont sonné lundi l'alerte dans un éditorial publié dans la revue médicale JAMA.
Ce dernier a renvoyé la semaine passée ces 17 membres d'un comité consultatif clé en les accusant d'avoir des conflits d'intérêts financiers et a annoncé deux jours plus tard la nomination de huit nouvelles têtes, dont plusieurs décriées, comme un biochimiste coqueluche des antivax.
La mesure, inédite, avait été vivement critiquée par l'opposition démocrate ainsi que par plusieurs experts et instances sanitaires renommées, s'inquiétant d'une attaque contre l'expertise médicale.
Les 17 anciens membres du Comité consultatif sur les pratiques de vaccination (ACIP), qui conseillaient les CDC, principale agence sanitaire du pays, sont revenus sur cet épisode dans un éditorial.
«Le renvoi abrupt de l'ensemble des membres de l'ACIP (...), la nomination de huit nouveaux membres de l'ACIP seulement deux jours plus tard, et la récente réduction du personnel des CDC dédié aux vaccins ont laissé le programme de vaccination des Etats-Unis gravement affaibli», mettent-ils en garde.
«Ces actions ont privé le programme des connaissances institutionnelles et de la continuité qui ont été essentielles à son succès depuis des décennies», poursuivent-ils, dénonçant par ailleurs de «récents changements dans la politique vaccinale contre le Covid-19» annoncés par le ministre lui-même sur les réseaux sociaux et qui sembleraient «avoir contourné le processus standard de révision transparent et fondé sur des preuves».
«En tant qu'anciens membres de l'ACIP, nous sommes profondément préoccupés par le fait que ces décisions déstabilisantes, prises sans justification claire, puissent faire reculer les avancées permises par la politique vaccinale américaine», concluent-ils, pointant le risque que ces actions puissent à terme «exposer les familles américaines à des maladies dangereuses pouvant être évitées».
En poste au Lausanne-Sport depuis trois ans, l’ancien international s’assied sur le banc du «plus grand club de Suisse», c’est lui qui le dit, après le départ de Fabio Celestini
Le suspense de l’affaire avait été passablement éventé par les indiscrétions de la presse alémanique, mais c’est désormais officiel: Ludovic Magnin est le nouvel entraîneur du FC Bâle. Un ancien international vaudois en remplace un autre, puisque le latéral aux 62 matchs en équipe de Suisse succède à Fabio Celestini, qui s’en est allé après avoir ramené le club rhénan au sommet en fêtant un doublé Coupe-championnat.
«Je me réjouis énormément de pouvoir entraîner le plus grand club de Suisse, déclare Ludovic Magnin dans un communiqué de presse où il loue le travail réalisé par son prédécesseur et affirme vouloir «confirmer» les succès récents en continuant de développer le FC Bâle. Les supporters du club – qui n’avait plus été sacré champion de Suisse depuis 2017 avant le titre d’il y a quelques semaines – n’en attendent pas moins.
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Une enquête de l’Association des entreprises électriques suisses dévoile qu’un approvisionnement sûr et abordable reste la préoccupation principale en matière d’énergie. Le soutien au solaire reste élevé
Les Suisses souhaitent la sécurité de l’approvisionnement énergétique. Mais ils jugent tout aussi important un courant abordable et la neutralité climatique, selon un sondage. La population donne ainsi de bonnes notes à la Confédération.
Trois Suisses sur cinq (59%) soutiennent la mise en œuvre de la stratégie de la Confédération et considère la loi sur l’électricité comme un pas décisif pour l’avenir énergétique du pays, indique l’Association des entreprises électriques suisses (AES) mardi dans un communiqué.
Selon le sondage annuel de l’AES, réalisé par l’institut gfs.bern, la sécurité de l’approvisionnement reste la préoccupation principale de la population (45%). Viennent ensuite une électricité abordable (29%) et la neutralité carbone (26%).
La promotion des énergies renouvelables reste un élément central d’une politique énergétique crédible, mais pas à n’importe quel prix. Des mesures jugées consensuelles, comme la promotion de l’efficacité énergétique (94%) ou le développement de l’hydraulique (92%), sont plébiscitées.
Le soutien à l’énergie solaire est lui aussi particulièrement élevé: 94% des personnes interrogées souhaitent développer les installations photovoltaïques sur les toits. Près des deux tiers des sondés (63%) jugent aussi que le tournant énergétique est trop lent.
Pour la première fois, une majorité (56%) se dit favorable ou plutôt favorable à réfléchir à la construction de nouvelles centrales nucléaires. Mais les trois quarts des sondés (74%) estiment que la construction de telles installations ne constitue pas une solution aux problèmes d’approvisionnement à court terme.
Plus des deux tiers estiment par ailleurs qu’il faut utiliser toutes les technologies respectueuses de l’environnement, y compris le nucléaire, note l’AES. Mais l’initiative «Stop au blackout» ne recueille pour l’instant que 46% d’opinions favorables, contre 48% de refus.
Nous connaissons mieux l’histoire des autres que la nôtre. Notre chroniqueur vous invite à remédier à cette faiblesse en prenant votre bâton de pèlerin: et si, pour comprendre la Suisse, vous la visitiez?
En sortant de la gare de Zurich, on fait face à une statue imposante, celle d’Alfred Escher. Au milieu du XIXe siècle, cet entrepreneur zurichois fut à l’origine de plusieurs évolutions décisives. Notamment du réseau ferroviaire. La Suisse n’est pas encore la nation riche que nous connaissons, Alfred Escher doit aller chercher des financements à l’étranger. C’est ainsi qu’est fondé l’ancêtre du Credit Suisse. Autre problème, les ingénieurs manquent. Pour y remédier, une Ecole polytechnique fédérale voit le jour. Alfred Escher se met ensuite en tête de faciliter les échanges à travers les Alpes, en faisant creuser le tunnel du Gothard. Son influence est alors telle que certains, non sans jalousie, le surnomment «le roi de Suisse». Or, aujourd’hui, sa statue est poliment ignorée et hormis dans des cercles restreints, Alfred Escher est redevenu un inconnu. Il n’est qu’un symbole de la déconnexion avec notre passé. Jugée peu attractive, l’histoire suisse a largement disparu des programmes scolaires. Il est désormais normal que les Suisses ne sachent pas grand-chose de leur propre histoire. Alors même qu’elle regorge d’anecdotes passionnantes.
Kiev vient de rapatrier plusieurs milliers de dépouilles de combattants. Une partie sera envoyée dans la capitale régionale dans l’est du pays, où une équipe d’experts assistés par le CICR a déjà identifié plus de 30 000 dépouilles depuis 2022
Fait rare sinon inédit depuis le 24 février 2022, un train a pu traverser vendredi la frontière ukrainienne depuis la Biélorussie. A son bord, 1200 corps de soldats ukrainiens tués sur le front, rapatriés de Russie en application de l’accord négocié à Istanbul le 2 juin entre les délégations de Moscou et Kiev.
Plusieurs opérations de ce genre ont eu lieu ces derniers jours: le 11 juin, par camion, puis le 14 et le 15 à nouveau par voie ferrée. Le dernier s’est déroulé lundi. En tout, 6057 dépouilles sont ainsi rentrées en Ukraine, comme le prévoyait l’accord d’Istanbul. Le nombre de Russes rendus à leur patrie n’a, lui, pas été rendu public. «Ces opérations se déroulent très bien en termes de respect de la dignité des personnes et de traçabilité aux fins d’identification ultérieure», constate Andres Rodriguez Zorro, coordinateur des activités forensiques de la délégation à Kiev du CICR, invité par les deux parties à observer et suivre sur place ces transferts.
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La médiatisation des descentes des agents de l’immigration dans des exploitations agricoles a provoqué la colère du secteur, très influent à Washington. Pris entre deux feux, le président américain hésite sur la conduite à adopter. La situation est confuse
Elizabeth Strater est vice-présidente d’United Farm Workers, l’une des principales organisations de défense des travailleurs agricoles aux Etats-Unis. Depuis des années, elle se bat contre des patrons d’exploitation pour l’amélioration des conditions de travail des centaines de milliers de petites mains qui cueillent, labourent, taillent et récurent dans les vergers, les champs et les étables du pays. Depuis quelques jours pourtant, la dynamique a changé: certains producteurs l’appellent désormais à la rescousse. «Des employeurs agricoles, qui nous considèrent généralement comme une sorte d’adversaire, recherchent des conseils et des ressources sur la manière de protéger leur exploitation», confie-t-elle à NPR. Pourquoi? Parce qu’aux Etats-Unis, près de la moitié des ouvriers agricoles salariés (42%) n’ont pas de statut légal, indique une récente étude du Ministère de l’agriculture.
Quand, la semaine dernière, l’administration Trump, qui a élargi sa campagne de renvoi aux immigrants sans casier judiciaire, a commencé à jouer les gros bras à même les plants de haricots, la branche a eu des sueurs froides. Le mercredi 11 juin, des agents de l’immigration ont arrêté plus de 70 personnes dans une usine de transformation de viande à Omaha, dans le Nebraska. Le même jour, plusieurs exploitations ont été ciblées dans le comté agricole de Ventura, au nord de Los Angeles.
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OPINION. Pour le professeur honoraire de droit international humanitaire Yves Sandoz, la réalité du terrain au Moyen-Orient rend irréaliste le retour aux frontières prévues par l’ONU. Il plaide pour «la seule issue décente»: revenir à la solution d’un seul Etat, éventuellement sous une forme fédérale
L’émotion ressentie face à la tragédie de Gaza gagne de larges populations et même une partie des Israéliens. Les gouvernements, y compris ceux qui sont proches d’Israël, ne peuvent plus se taire. Que penser de leurs deux revendications principales, soit le respect du droit international humanitaire et la reconnaissance d’un Etat palestinien?
Lors de l’adoption des Protocoles de 1977 additionnels aux Conventions de Genève, le problème le plus délicat avait été de concilier deux exigences contradictoires: celle, existentielle pour ce droit, de préserver la distinction entre combattants et civils; et celle, essentielle pour les Etats fraîchement décolonisés et les mouvements de libération dans leur combat inégal face à des Etats bien mieux armés, de permettre au combattant de se mouvoir dans la population civile «comme un poisson dans l’eau», selon la formule de Mao Tsé-toung.
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L’effondrement du glacier du Birch qui a rasé le village de Blatten (VS) le 28 mai a provoqué des dégâts assurés d’environ 320 millions de francs, d’après une estimation publiée mardi. Les premiers versements ont déjà été effectués
La majorité des assurés ont subi un dommage total occasionné soit directement par l’éboulement, soit par les inondations qui ont suivi. Sur l’estimation de 320 millions, 260 millions de francs environ portent sur des dégâts causés aux bâtiments et aux biens meubles, d’après les calculs du Pool suisse pour les dommages naturels.
Les 60 autres millions de francs qui seront versés par les assureurs privés viennent compenser des pertes d’exploitation et rembourser des véhicules à moteur. Ces dernières prestations sont couvertes par des assurances complémentaires et ne relèvent pas de l’assurance obligatoire en cas de dommages causés par les forces de la nature. Elles ne peuvent donc pas être compensées par le Pool pour les dommages naturels, précise l’Association suisse d’assurances (ASA) dans son communiqué.
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Le quotidien gratuit sera présent uniquement sur le numérique à partir de 2026. Les bureaux régionaux de Bâle, Genève, Lucerne et Saint-Gall seront fermés, et près de 80 postes à temps plein sont menacés
L’éditeur TX Group a annoncé mardi se concentrer pour son gratuit 20 Minuten sur l’édition numérique et supprimer la version papier fin 2025. Cette réorganisation pourrait entraîner la suppression de jusqu’à 80 postes à plein temps, a averti le groupe zurichois. Les salariés concernés bénéficieront d’un plan social.
«Une ère s’achève. Une nouvelle commence», affirment dans un article publié ce matin Bernhard Brechbühl, le CEO, Désirée Pomper, la rédactrice en chef Suisse alémanique, et Philippe Favre, le rédacteur en chef Suisse romande. Les auteurs précisent que «cette décision s’inscrit dans un contexte de profonde mutation des usages médiatiques et de recul durable des revenus liés au papier». Le journal fut lancé fin 1999 en Suisse alémanique avant d’atteindre les lecteurs romands en 2006.
La Société des rédacteurs (SDC) se dit «sous le choc». Une assemblée générale extraordinaire est prévue à 14h30, a déclaré à Keystone-ATS Alberto Tikulin, du comité de la SDC et président d’Impressum Vaud.
Concrètement, les rédactions romandes et alémaniques, jusqu’à présent séparées, seront fusionnées en une rédaction nationale. Les bureaux régionaux de Bâle, Genève, Lucerne et Saint-Gall devraient être fermés d’ici à la fin de l’année. Par ailleurs, l’édition tessinoise du journal, 20 minuti, éditée par la coentreprise 20 minuti Ticino SA, cessera également sa publication à la fin de l’année 2025.
Ainsi, «à compter du 1er septembre 2025, la direction éditoriale de 20 Minuten et 20 minutes sera confiée à Désirée Pomper», indique le communiqué du groupe. Philippe Favre deviendra directeur Romandie.
L’entreprise précise par ailleurs étudier un réusage de ses boîtes de distribution dans le cadre d'«une innovation imprimée à une fréquence adaptée aux nouveaux usages médiatiques des pendulaires». D’importants investissements seraient également prévus dans les applications d’intelligence artificielle et dans le développement de la chaîne de valeur.
Cette mue suit celle amorcée en France: le quotidien gratuit n’y est plus distribué depuis septembre dernier.
Développement suit.
La chanteuse franco-libano-algérienne, décédée au Caire en 2012, fait l’objet d’une réédition par le label anglais Wewantsounds, qui s’inscrit dans le retour en grâce du groove arabe. L’occasion de (re)découvrir une voix d’or, et une vie chevillée aux soubresauts de l’histoire décoloniale
Au panthéon de la chanson arabe, il y a quatre étoiles éternelles, vénérées et incontestées: Oum Kalthoum la matriarche, Fayrouz la solennelle, Asmahan la tragique. Et puis il y a Warda al-Jazairia l’inclassable. Variant les registres, puisant ses racines sur tout le pourtour de la Méditerranée, la «rose algérienne» a traversé le XXe siècle par intermittence, ou plutôt par fulgurances, au fil d’une carrière façonnée par le destin contrarié d’un monde arabe se libérant de ses fers.
Quand vous évoquez le nom de Warda au Caire ou à Beyrouth, à Tunis ou à Alger, le visage de votre interlocuteur s’illumine, et il se met à parler de la chanteuse comme s’il parlait de sa grand-mère chérie. Voilà ce qui fait sa particularité, mais également son intemporalité: alors que le retour du groove arabe bat son plein, popularisé par le label Habibi Funk ou le groupe Acid Arab, le label londonien Wewantsounds réédite We Malo. Un album, ou plutôt une chanson-fleuve, qui nous ramène cinquante ans plus tôt.
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La réforme de la fiscalité agricole menée par Valérie Dittli est remise en cause par l’Administration fédérale des contributions. Ses allégements sont jugés contraires au droit fédéral, ravivant les tensions au sein du gouvernement vaudois et relançant un dossier sensible depuis plus de dix ans
C’est une affaire qui pourrait bien raviver les tensions entre la présidente du gouvernement vaudois, Christelle Luisier, et la ministre de l’agriculture, Valérie Dittli. Il y a quelques semaines, peu après la publication du rapport Studer, la centriste pouvait se réjouir de voir un rayon de soleil transpercer son ciel orageux. Son dernier acte en tant que cheffe des Finances concernait le lourd dossier de la fiscalité agricole. Ces avancées portant sur la fiscalité des immeubles agricoles ont été communiquées par l’Administration cantonale des impôts (ACI) dans le cadre d’un séminaire public le 17 mars dernier.
Ce mardi, Le Temps apprend par le biais de diverses sources ainsi que par un article de la Feuille des Avis Officiels (FAO) que les allégements et assouplissements prononcés il y a quelques mois par Valérie Dittli sont désormais remis en cause par l’Administration fédérale des contributions (AFC). «L’assouplissement de la pratique fiscale agricole intitulée «Assouplissement concernant le logement de l’exploitant pour les exploitations de petite taille» ne s’applique pas en matière d’impôt fédéral direct. Seules font foi les dispositions légales en vigueur, lesquelles prévoient l’imposition de la plus-value réalisée.»
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Les conventions collectives de force obligatoire primeront sur les salaires minimaux cantonaux neuchâtelois et genevois. La droite justifie ce vote par la primauté du partenariat social sur le plan national tandis que la gauche dénonce une «attaque» contre les salaires et le fédéralisme
Les conventions collectives de travail (CCT) doivent-elles l’emporter sur les salaires minimaux cantonaux? Le Conseil national a répondu oui, remettant en cause les pratiques des cantons de Neuchâtel et de Genève, instaurés par une votation populaire.
«Il s’agit d’un putsch parlementaire», a dénoncé quelques minutes auparavant le conseiller national socialiste Cédric Wermuth. Le conseiller fédéral UDC Guy Parmelin a prévenu que faire primer les CCT sur les salaires minimaux cantonaux «viole plusieurs principes constitutionnels» et «empiète sur la compétence des cantons». Sans succès: par 109 oui, 76 non et 7 abstentions, le parlement et sa majorité de droite ont privilégié «le partenariat social», comme l’appelait de ses vœux le conseiller national PLR Olivier Feller. A la tribune, ce dernier, rapporteur de la majorité de la commission de l’économie du National, estimait que les salaires minimaux tels que pratiqués à Neuchâtel et à Genève «contournaient les négociations entre les associations syndicales et patronales». Le projet passe désormais au Conseil des Etats.
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CHRONIQUE. «Aussenpolitik ist Innenpolitik». Ce slogan souvent entendu à Berne se vérifie toujours plus selon notre chroniqueur Yves Petignat. Entre un monde de rapports de force qui indigne et une capacité de mobilisation immédiate et très large
Pendant longtemps la diplomatie suisse, comme celles de tous les pays à travers le monde, s’est rassurée d’une phrase, que l’on se repassait de ministres en ambassadeurs comme un mantra: «L’intérêt pour la politique étrangère est en général peu développé dans la population.» Ce qui laissait le champ libre aux professionnels de la profession, comme aurait dit Godard. La politique étrangère serait trop délicate et complexe pour être laissée au jugement d’une opinion publique versatile.
Avant de s’envoler cette semaine pour un voyage éclair en Israël et en Cisjordanie, le ministre des Affaires extérieures Ignazio Cassis (PLR) aura pu mesurer à quel point, en Suisse, une large partie de la population entend bien que son cri d’indignation soit aussi pris au sérieux à Berne. Lettres de diplomates et de personnalités, messages des cantons, manifestations dans les rues ou occupation des voies de chemin de fer, la position officielle de la Suisse face à la catastrophe humanitaire de Gaza, voire la possibilité d’un génocide, laisse peu de monde indifférent.
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Ce dimanche, les Sierrois se sont prononcés à 63,75% des voix pour une patinoire de 6500 places et pour un écoquartier de 600 logements. A la fin d’une féroce bataille, partisans et référendaires avouent tous leur soulagement
Poignées de mains franches, embrassades et chants de supporters. Sur l’ancien terrain de football de Sierre, Chris McSorley est acclamé par une petite foule vêtue aux couleurs rouges et jaunes de son club de hockey. Pour le Canadien, qui incarne le projet depuis quelques années, «les six derniers mois ont été très longs, et aujourd’hui, nous avons fait un énorme pas en avant pour ramener Sierre en première division et permettre aux jeunes joueurs valaisans de rester en Valais». Ce dimanche, avec une belle participation et par 3596 voix contre 2045, 63,75%, les Sierrois ont accepté la construction d’une nouvelle patinoire de 6500 places et d’un méga quartier de 600 logements sur une friche industrielle située au sud de la gare. Pour Chris McSorley, «c’est le résultat d’un beau travail d’équipe».
L’instant est historique. Un peu plus tôt, au moment de communiquer les résultats du vote, Pierre Berthod se décrivait «soulagé». A Sierre, où la vétuste Graben semble à bout de souffle, les projets de nouvelle patinoire rythment la vie politique depuis des décennies. Pour le président de la ville, «après quarante ans de débats, il fallait une votation populaire». Il sourit: «J’espère que le temps des émotions est terminé et que notre communauté pourra se ressouder pour faire avancer un projet important pour la ville, mais aussi pour la région». Il réfléchit: «Je ne sais pas si c’est une marque de confiance, mais je crois que les gens ont adhéré au projet global et à une véritable vision d’avenir».
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Comme attendu, aucun candidat n’a passé la rampe du premier coup lors de ce scrutin complémentaire pour remplacer l’ancien ministre cantonal devenu conseiller fédéral
Le siège du conseiller fédéral Martin Pfister au Conseil d'Etat zougois n’a pas été repourvu dimanche au premier tour de l’élection. Le candidat du Centre Andreas Hausheer a obtenu le plus de voix. Avec 14 671 voix, ce dernier devance Andreas Lustenberger (Vert-e-s), 8562 voix. La libérale-radicale Carina Brüngger-Ebinger, avec 5802 voix, occupe la troisième place, tandis que les trois autres candidats arrivent loin derrière. Comme attendu, un second tour sera nécessaire le 10 août.
Il est clair que les Vert-e-s seront présents au second tour. Le parti va «mettre les bouchées doubles», a déclaré Andreas Lustenberger. Il a fait remarquer qu’il avait obtenu le meilleur résultat dans les communes de Zoug et de Baar, là où la pression sur les logements bon marché est la plus forte.
Le PLR décidera quant à lui mardi s’il se présente au second tour, a déclaré Mme Brüngger à l’agence de presse Keystone-ATS. Elle admet qu’on ne peut pas parler d’un bon résultat, mais le parti ne s’avoue pas encore vaincu, assure-t-elle.
Les Vert’libéraux se retireront eux de l’élection, a déclaré leur candidate, Tabea Estermann, qui ne s’est pas montrée surprise par son résultat, de 2378 voix. D’autres ont fait encore moins bien: le candidat sans parti Andy Villiger a obtenu 1775 voix et Stefan Thöni, du mouvement Parat («Prêt»), 621 voix.
Le taux de participation s’est élevé à 38,4%. Le délai de dépôt des candidatures pour le second tour est fixé au 23 juin à 17h00.
Ce scrutin complémentaire fait suite à l’élection de l’ancien ministre de la santé Martin Pfister au Conseil fédéral, le 12 mars dernier. Le nouveau chef du département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) est entré en fonctions le 1er avril.
Le Conseil d'Etat zougois est actuellement composé uniquement de membres bourgeois. Le centre détenait trois sièges, le PLR et l’UDC deux sièges chacun.
Il s’agit de la première fois en 24 éditions de la manifestation qu’une telle mesure s’impose
Le site de Festi’neuch a dû être évacué dimanche en raison d’un violent orage. De nombreuses barrières ont été balayées par le vent.
C’est la première fois en 24 éditions de Festi’neuch que le site a dû être évacué. La majorité des festivaliers se sont réfugiés dans les parkings, dans le sous-voie du Funambule ou dans des locaux scolaires. Les organisateurs ont annoncé que le site ne rouvrirait pas et ont invité les festivaliers à rentrer chez eux.
Jusqu’à l’orage de dimanche à 14h45, l’édition du festival s’était déroulée sans incident sécuritaire et sanitaire majeur. La manifestation, à guichets fermés, devait connaître une affluence de 59 000 personnes.
Les temps forts du festival ont été les concerts du groupe de rock britannique Idles, des artistes français Julien Doré et Clara Luciani ou du groupe écossais Franz Ferdinand. L’artiste neuchâtelois FlexFlab, dont Festi’neuch a accompagné l’ascension, «a cartonné et a une belle carrière devant lui», selon Antonin Rousseau, le directeur de la manifestation.
De plus en plus de jeunes se sentent gênés à l’idée d’utiliser les douches et cabines communes de leur établissement scolaire. En cause: des lieux offrant peu d’intimité, des corps qui changent mais également la présence des téléphones portables
Peu nombreux sont les élèves à se sentir à l’aise au moment de se changer dans les vestiaires de leur école, et encore moins au moment de prendre une douche. C’est ce que révèle une étude mandatée par l’Association suisse d’éducation physique à l’école (ASEP) et dont les résultats ont été publiés dans Le Matin Dimanche et la NZZ am Sonntag. Les causes de ce mal-être après l’éducation physique sont multiples: gêne corporelle, manque d’intimité liée à des infrastructures inadaptées et omniprésence des smartphones.
La problématique est répertoriée sur l’ensemble du pays, où les vestiaires semblent être le parent pauvre des réflexions architecturales lors de la construction des salles de gymnastique. L’aménagement de la salle de sport, la luminosité ou la taille des garages pour le matériel semblent ainsi être davantage réfléchis que les douches et les cabines, regrette Jonathan Badan, coprésident de l’ASEP auprès du Matin Dimanche. Ainsi, 96,3% des enseignants d’éducations physiques interrogés estiment que ces lieux sont inadaptés, avec une prépondérance de blocs vestiaires/douches communs, répartis en fonction du genre. Ce manque d’intimité affecte la plupart des étudiants, qui sont seulement 13,5% à ne jamais se sentir en insécurité dans ces espaces.
Recommandations de l’ASEP: davantage de cabines individuelles séparées des vestiaires collectifs par un couloir, et accessibles pour les personnes à mobilité réduite. Des espaces devant également être mieux aménagés pour permettre à l’enseignant de communiquer verbalement avec les élèves, sans possibilité d’interaction visuelle. Une manière de permettre une meilleure gestion des potentiels conflits (harcèlement, bagarres, etc.) qui peuvent se dérouler dans ces lieux clos.
Les cabines individuelles ont aussi le mérite de pouvoir régler (en partie) les problèmes liés aux téléphones portables et la crainte pour beaucoup d’être filmés ou photographiés à leur insu. L’étude montre en effet que dans plus de trois quarts des établissements, les étudiants sont autorisés à emporter leur smartphone dans les vestiaires. A cela s’ajoute parfois le sentiment de honte ou de gêne par rapport à son corps, ce qui résulte en des conséquences très concrètes: 60% des élèves se douchent rarement, voire jamais, et seulement 6% en prennent systématiquement une.
Certains cantons ont déjà pris des mesures. Zurich a par exemple introduit de nouvelles normes, en 2022 déjà, incluant deux cabines individuelles vérouillables par vestiaire. Une solution structurelle qui ne résout cependant pas tous les problèmes, avertissent les enseignants, qui pronent également davantage de sensibilisation et de prévention. Winterthour a de son côté adopté une politique zéro portable. Chaque matin au début des cours, les élèves sont sommés de laisser le leur dans un coffre, puis le récupèrent à la sortie des cours.
Les incidents impliquant des téléphones portables dans des vestiaires ne se cantonnent évidemment pas aux écoles. Différents cas de voyeurisme sont récemment sortis dans la presse. Le témoignage d’une femme ayant été filmée à son insu en train de se changer à la piscine Georges-Hermant à Paris a permis une libération de la parole à ce sujet, forçant même la mairie de la capitale à réagir. Plus proche d’ici, un scandale similaire a éclaboussé le Grand Théâtre de Genève, où une caméra cachée a été découverte dans le vestiaire des femmes.
Les avantages salariaux attrayants augmentent la satisfaction des employés et attirent les talents. Les «fringe benefits» sont également intéressants pour la marque employeur, car ils renforcent la position de l’employeur en tant qu’entreprise responsable
Nombreuses sont les entreprises suisses qui recherchent du personnel qualifié. Pour attirer les talents et fidéliser leurs employés, les entreprises ne manquent pas d’imagination. Les fringe benefits (avantages pour les collaborateurs et prestations supplémentaires) suscitent de plus en plus d’intérêt. Ils vont au-delà du simple salaire mensuel et comprennent des avantages financiers et non monétaires tels que des options de travail à domicile, des offres de formation continue, des programmes de santé ou encore des solutions de mobilité.
Des études montrent que pour les générations Y et Z, le salaire n’est pas la seule priorité. En effet, des critères tels qu’un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée, des modèles de temps de travail flexibles ainsi que des possibilités de développement pèsent également fort dans la balance. Les prestations supplémentaires allant dans ce sens sont donc particulièrement demandées. Un package d’avantages riche et durable augmente la visibilité de l’entreprise auprès des candidats potentiels.
Les fringe benefits ou corporate benefits sont une mesure importante pour la marque employeur pour renforcer l’image de l’entreprise en tant qu’employeur attractif. Ils contribuent également à promouvoir et à renforcer la motivation, la satisfaction professionnelle et la fidélisation des collaborateurs. Les avantages et les prestations supplémentaires que les entreprises suisses offrent à leurs employés vont des offres sportives à prix réduit aux cours de langue, en passant par les places de crèche et les plans de participation en actions.
Les abonnements aux transports publics (TP) entièrement ou partiellement financés sont particulièrement appréciés. Ils associent l’attractivité de l’employeur au développement durable: Proposer aux collaborateurs des solutions de mobilité écologiques et dédiées, c’est se positionner comme une entreprise moderne et responsable. De plus, les employeurs affirment leur estime envers leurs employés en leur facilitant le trajet domicile-travail et en participant aux frais de transports publics.
Les CFF proposent un portefeuille complet de solutions pour les entreprises dans le domaine des fringe benefits (voir encadré), par exemple l’AG pour apprentis, des abonnements communautaires et de parcours, des bons d’achat pour le financement partiel ou total des TP aux collaborateurs. Les entreprises intéressées trouveront toutes les informations sur le site internet pour la clientèle commerciale en allant sur cff.ch/business.
Comme l’explique Gregor Koncilja, responsable clientèle commerciale CFF, le concept est placé sous le signe de l’idée directrice «Inventez avec nous la mobilité de demain». Il précise à ce propos: «Nous nous adressons de manière ciblée aux entreprises, des PME aux grands groupes, qui souhaitent valoriser de façon ciblée les fringe benefits de leurs collaborateurs, encourager davantage l’utilisation des transports publics et contribuer dans le même temps à une mobilité plus durable.»
Une entreprise qui souhaite intégrer les offres des CFF et des TP dans son programme d’avantages sociaux a tout intérêt à procéder par étapes. Dans un premier temps, on peut recourir au conseil en mobilité des CFF. Des spécialistes analysent la situation actuelle en matière de mobilité et les besoins tels que les trajets domicile-travail des collaborateurs ou encore la situation des places de stationnement sur le lieu de travail, afin d’identifier des solutions adaptées et des potentiels d’optimisation. Ces spécialistes de la mobilité sont à la disposition des entreprises clientes pour les conseiller et mettre en œuvre des solutions de mobilité sur mesure. «Dès que les besoins sont clarifiés, les offres sont mises en œuvre individuellement. Il est même possible d’obtenir des bons d’achat directement en ligne sur notre site internet pour les clients professionnels», explique Gregor Koncilja.
Les bons d’achat des CFF comme moyen de paiement dans les transports publics sont un instrument d’une grande flexibilité pour le financement partiel ou total de la mobilité des collaborateurs. L’employeur peut définir individuellement l’offre et le montant et les mettre à disposition des employés sous forme de bons numériques pour l’achat de leur abonnement ou de leurs billets de train. «Cela garantit que la contribution de l’entreprise est sciemment utilisée pour les transports publics, contrairement à une aide financière générale, par exemple par le biais d'un versement de salaire, et rend plus facile le passage à la mobilité durable», explique Gregor Koncilja.
Les bons sont entièrement numérisés. L’entreprise cliente les commande en ligne et les reçoit en quelques jours, prêts à être transmis à ses collaborateurs. «Pour l’entreprise, c’est un moyen simple et efficace de subventionner les trajets domicile-travail. Elle garde le contrôle de la prestation subventionnée et bénéficie d’avantages fiscaux. Pour les employés, c’est une plus-value concrète, car leurs frais de mobilité quotidiens sont réduits. Par exemple, l’abonnement pendulaire est entièrement ou partiellement couvert par le bon, sans aucune charge administrative. Le bon peut être utilisé directement lors de l’achat du titre de transport», explique le responsable de la clientèle commerciale.
Les offres pour les collaborateurs obtenues par le biais des CFF impliquent toujours un financement total ou partiel par l’entreprise. «Les CFF n’accordent pas automatiquement de rabais sur les TP: les avantages nécessitent une contribution de l’employeur. Celui-ci peut par exemple mettre à disposition un montant partiel par le biais d’un bon d’achat CFF numérique que l’employé peut utiliser pour un abonnement.»
Un cas typique: l’entreprise offre à chaque travailleur un bon d’achat d’une valeur de 500 francs. Il est utilisable pour un abonnement annuel – et représente un montant qui peut être exonéré de cotisations sociales et d’impôts pour les deux parties, en accord avec l’administration fiscale compétente et selon certains critères. «Dans ce cas, l’employeur apporte une participation financière et le collaborateur paie le reste de l’abonnement au prix réduit correspondant – un bon exemple de la participation systématique de l’entreprise au programme Corporate Benefit», explique Gregor Koncilja. Et il ne s’agit là que de l’une des possibilités pour optimiser les coûts grâce aux transports publics.
«Fringe benefits» des CFF pour les collaborateurs des entreprises clientes
Tirage au sort
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Il ne reste plus qu’un site bernois pour accueillir la Swiss Football Home, complexe voué à devenir le siège de l’Association suisse de football autant que le lieu de rassemblement des équipes nationales. Payerne et Morat sont hors jeu
L’Association suisse de football (ASF) a tranché. Si elle parvient à mener à bout son projet de Swiss Football Home, ce sera à Thoune et nulle part ailleurs. Ces derniers mois, plusieurs localités ont été évoquées pour accueillir un complexe voué à devenir à la fois le siège de l’instance, le lieu de rassemblement des équipes nationales ainsi qu’un centre sportivo-hôtelier disponible à la location. Il a été question de Payerne. De Morat. Las, les Romands devront franchir le Röstigraben pour s’y rendre: c’est le site du Burgerallmend, à proximité de la Stockhorn Arena, l’antre du FC Thoune, qui a été retenu.
Ce choix ne constitue toutefois qu’un «pas de plus» vers la construction du campus, souligne le président de l’ASF, Dominique Blanc, qui cédera son poste à Peter Knäbel au terme de l’Euro 2025, dans un communiqué. «Il s’agit maintenant de poursuivre les négociations avec la ville, le canton de Berne et la bourgeoisie de Thoune, précise-t-il. Outre les aspects financiers, il s’agit aussi de discuter des différentes options d’exploitation du campus.» L’ensemble prévoit plusieurs terrains de football, des vestiaires, des salles de fitness, un auditorium ainsi qu’un bâtiment administratif pour accueillir les quelque 150 collaborateurs de l’ASF, dont le siège est actuellement situé à Muri, dans l’agglomération bernoise.
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Le 12 septembre 2020, Morges a été le théâtre du premier homicide terroriste islamiste en Suisse. Cinq ans plus tard, le canton de Vaud renforce sa lutte contre ce phénomène avec un projet de loi pérennisant l’action de l’Unité de prévention des radicalisations
L’histoire entre le canton de Vaud et le terrorisme n’a rien d’anodin. Le 12 septembre 2020, le premier homicide lié au terrorisme islamiste en Suisse a été perpétré à Morges, aux abords d’un commerce de kebabs bien connu de la ville. Cet acte à motivation djihadiste a marqué un tournant, rappelant que la menace – jugée élevée par les services de renseignement de la Confédération – est bien réelle sur sol helvétique.
Cinq ans plus tard, le Conseil d’Etat vaudois veut passer la vitesse supérieure afin d’éviter que le pire ne se reproduise. Depuis 2018, l’Unité de prévention des radicalisations (Uprad) travaille d’arrache-pied sur le terrain. «Nous voulons renforcer et pérenniser ce dispositif en adoptant le projet de loi sur l’organisation de la prévention des radicalisations. Nous espérons pouvoir aller vite et visons une entrée en vigueur le 1er janvier 2026», annonce le ministre Vassilis Venizelos, chargé notamment de la Sécurité. Les objectifs de cette nouvelle structure seront redéfinis et elle sera dirigée par Serge Terribilini, l’actuel préfet de Lausanne.
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Depuis samedi, la grande prison genevoise fait face à des refus réitérés de réintégrer les cellules, a appris «Le Temps». Les détenus, privés de certaines activités en raison du manque de gardiens, disent leur ras-le-bol. La police a même dû intervenir lundi après-midi
Ça chauffe à la prison genevoise de Champ-Dollon. Et cela ne laisse augurer rien de bon à l’approche des canicules de l’été. Depuis samedi, les mouvements de protestation se sont enchaînés avec refus de réintégrer les cellules à l’issue de la promenade, a appris Le Temps. Alertée, la police n’a pas eu à intervenir dans un premier temps, la direction de l’établissement ayant réussi à négocier un retour au calme. Mais la grogne a augmenté et les forces de l'ordre ont dû pénétrer dans l'enceinte lundi après-midi, vers 16h30, pour faire remonter les récalcitrants. Les détenus se plaignent notamment des restrictions liées au manque d’agents de détention: suppression d’appels téléphoniques et de repas en commun, annulation de parloirs avec les avocats et les proches, annulation de conduites internes à destination du service médical et des ateliers.
Selon nos informations, ils étaient une vingtaine à manifester leur mécontentement en début de week-end. Leur nombre était passé à 50 ce dimanche, avec une bagarre en prime. Et lundi encore, les détenus exprimaient leur colère durant la promenade. Régulièrement, cette prison, vétuste et surpeuplée, est le théâtre de vives tensions et de revendications mélangées. Cette fois-ci, la situation est assez spéciale puisque ce sont les conséquences du manque d’agents de détention qui semblent cristalliser l’exaspération des personnes enfermées.
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China Eastern a inauguré lundi une liaison entre Shanghai et la Cité de Calvin, avec quatre vols par semaine, tandis qu’Air China, déjà présent à Genève, augmente ses dessertes avec Pékin. Un signe de plus du rapprochement entre l’Empire du Milieu et la Suisse
Il était à peu près 7h30 quand l’avion de la compagnie China Eastern a atterri à l’aéroport de Genève lundi. L’appareil a été accueilli par des jets d’eau des pompiers mais aussi par la conseillère d’Etat Nathalie Fontanet, le directeur de l’aéroport Gilles Rufenacht, son président Christian Lüscher et notamment Vincent Subilia, le directeur général de la Chambre de commerce, des services et de l’industrie de Genève (CCIG).
A bien des égards, cette connexion avec Shanghai symbolise les temps nouveaux, à Cointrin, en Suisse et ailleurs, à l’heure des barrières douanières de Trump qui redessinent une partie des échanges mondiaux. Elle doit aussi accompagner le retour des touristes chinois à Genève et en Suisse.
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Le texte mis en consultation par le gouvernement fribourgeois propose une base légale permettant aux communes, comportant une minorité linguistique autochtone importante, de déterminer leurs langues officielles
Le Conseil d’Etat fribourgeois met en consultation l’avant-projet de loi sur les langues officielles et la promotion du bilinguisme (AP-LLOPB). Il propose de créer une base légale pour la détermination des langues qui pourront être le français et l’allemand dans les communes comptant une minorité linguistique autochtone importante.
Le cœur de cet avant-projet consiste à préciser les conditions qui permettent à une commune de choisir le français et l’allemand comme langues officielles, a expliqué lundi l’Etat de Fribourg. La Constitution cantonale prévoit que dans les communes avec une minorité linguistique autochtone importante, le français et l’allemand peuvent être les langues officielles.
Le texte mis en consultation précise donc les critères pour qu’une communauté linguistique soit à la fois autochtone et importante. Au niveau du critère numérique, l’avant-projet prévoit de considérer qu’une communauté présente sans discontinuer depuis au moins une génération (25 ans) et représentant au moins 10% de la population peut être considérée comme importante. Une présence historique d’au moins deux générations (50 ans) pourrait aussi être invoquée à elle seule.
La nouveauté par rapport aux projets jusqu’à présent envisagés dans le canton de Fribourg repose sur l’importance accordée à l’autonomie communale: conformément à la Constitution, une commune comptant une minorité linguistique autochtone importante pourra avoir deux langues officielles, mais n’y sera pas contrainte. Cette décision passera par un vote aux urnes.
L’AP-LLOPB précise en outre les conséquences de l’adoption de deux langues officielles pour une commune: les habitants pourront s’adresser aux organes de la commune dans la langue officielle de leur choix et obtenir des réponses dans cette langue. Tous les documents publics destinés à l’ensemble de la population devront être disponibles également dans les deux langues.
Ce bilinguisme institutionnel n’implique toutefois pas un bilinguisme individuel. Tant les personnes élues que les membres du personnel communal pourront s’exprimer dans la langue de leur choix, la commune devant prendre les mesures organisationnelles nécessaires pour que les prestations soient délivrées dans les deux langues.
Afin de soutenir les communes faisant le choix d’adopter deux langues officielles et de contribuer ainsi au renforcement du bilinguisme du canton, une aide financière unique leur serait accordée à hauteur de 100 francs par habitant, a poursuivi l’Etat de Fribourg.
L’AP-LLOPB prévoit l’institution d’un poste de délégué cantonal au bilinguisme. Sa tâche sera de conseiller les communes et de coordonner les différentes initiatives, publiques et privées, en faveur du bilinguisme.
Le Conseil d'Etat constate une évolution de la société qui place la question des langues sous un jour nouveau. «La montée de l’anglais en Suisse et ailleurs incite les personnes qui parlent les langues traditionnelles de notre canton à s’unir pour défendre leurs places», a souligné le gouvernement en rappelant l’importance qu’il attache à la promotion du bilinguisme.
CHRONIQUE. Il est facile de commencer une guerre mais bien plus difficile de l’achever. Notre chroniqueur Olivier Meuwly rappelle des exemples de paix véritables et durables, celle de Westphalie en 1648, et d’autres qui ne sont que le premier acte de la tragédie suivante, le Traité de Versailles en 1919. Des mauvaises paix aussi nuisibles que des mauvais compromis
La guerre n’a jamais déserté le théâtre parfois cruel de la politique internationale. Ou même celui de la vie des Etats nationaux: on ne compte plus les guerres civiles qui éclatent à intervalles réguliers de par le monde. La guerre s’est même rarement faite aussi bruyante sur notre continent depuis 1945. Déjà ébranlé par les guerres qui ont clôturé l’histoire de l’ex-Yougoslavie, celui-ci doit supporter depuis plus de trois ans un autre conflit bien plus dévastateur en Ukraine, et qui menace de s’étendre à tout instant.
Et qui dit guerre, dit paix, à laquelle chacun aspire. On sait que toute guerre débouche, à un moment ou un autre, sur une paix. Mais comment cette dernière se construit-elle en réalité? Comment établir une paix durable et sincère? La sagesse populaire attribue souvent aux vainqueurs le droit souverain d’écrire l’Histoire. Est-ce si vrai? Dans un essai publié en 2023 et réédité l’an dernier, l’historien allemand Jörn Leonhard (Über Kriege und wie man sie beendet. Zehn Thesen, Beck) propose une typologie des paix riche en enseignements dans le contexte troublé que nous connaissons.
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Ebranlé par les affaires de fraudes, le Conseil national a accepté ce lundi deux motions ouvrant la porte à la récolte de paraphes numériques pour les référendums et les initiatives. L’UDC a été le seul parti à dénoncer un projet qui, selon lui, allait dénaturer la démocratie directe
La démocratie directe suisse n’en finit plus d’être ébranlée par des scandales de signatures falsifiées, ou obtenues abusivement. Depuis 2019, les affaires se succèdent. Ce lundi encore, la RTS révélait le cas d’un ex-cadre d’une société lausannoise auteur de fraudes lors d’au moins trois campagnes actuelles. Aujourd’hui, le Conseil national veut aller de l’avant pour sécuriser le processus de signatures. Il a largement accepté (par 124 voix contre 66) une motion demandant la mise sur pied d’essais pilotes de récolte électronique de signatures.
L’issue du vote n’est pas une surprise. En novembre, le Conseil fédéral avait appelé à accepter cette motion du conseiller aux Etats zougois PLR Matthias Michel, chargeant déjà la Chancellerie fédérale d’entamer les premières démarches. L’automne dernier, la pression était maximale sur le gouvernement, à la suite d’une enquête des journaux du groupe Tamedia qui faisaient état de soupçons de fraudes massives. Pas moins de six motions similaires avaient ainsi été déposées au Conseil national. Dont l’une par l’écologiste Gerhard Andrey. «Il y a un momentum, ces affaires ont mis en lumière les faiblesses du système actuel», insiste le Fribourgeois, qui rappelle que le Conseil fédéral parle depuis vingt ans de faire évoluer le système. «Elles ont servi d’appel au réveil pour développer nos droits politiques, les rendre plus sûrs, plus dignes de confiance», ajoute-t-il.
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Xavier Magnin, ex-conseiller administratif de Plan-les-Ouates, a déjà été candidat au Conseil d’Etat en 2023. Il rejoint dans la course Nicolas Walder, Lionel Dugerdil et Maikl Gerzner. Le PLR décidera après le dépôt des listes, dans une semaine, quel candidat il soutiendra
Le Centre Genève lance Xavier Magnin pour l’élection complémentaire au Conseil d’Etat, qui aura lieu en septembre prochain. Le parti veut faire alliance avec les Vert’libéraux pour cette élection ainsi que pour les fédérales de 2027 et les cantonales de 2028.
Xavier Magnin, 56 ans, ex-conseiller administratif de Plan-les-Ouates et ex-député, a été désigné lundi soir à l’unanimité et 5 abstentions par l’assemblée des délégués, a indiqué Vincent Gillet, secrétaire général du parti. Les délégués ont opté pour une alliance au centre droit avec les Vert’libéraux. Ces derniers se réunissent mercredi soir pour soumettre cette stratégie à leur base. Xavier Magnin a déjà été candidat au Conseil d'Etat en 2023. Arrivé à la dixième place, il avait renoncé au deuxième tour.
A droite, le PLR, qui compte déjà deux conseillères d’Etat a décidé de ne pas présenter de candidat. Le parti appelle à soutenir une candidature unique pour concrétiser le programme de législature de l’Alliance genevoise. Composée du PLR, de l’UDC, du Centre et du MCG, cette alliance avait permis à la droite de gagner la majorité au gouvernement en 2023.
A une semaine du dépôt des listes, cette Alliance genevoise n’est pourtant plus une option. L’UDC et le MCG ont chacun annoncé une candidature. L’UDC Genève lance son président, le député Lionel Dugerdil. De son côté, le MCG a annoncé la candidature de Maikl Gerzner, un novice en politique. A noter que le PLR décidera après le dépôt des listes quel candidat il soutiendra.
A gauche, un seul candidat est pour l’instant en lice. Il s’agit du conseiller national Vert Nicolas Walder. Les Vert.e.s sont déterminés à défendre le siège laissé vacant suite à la démission d’Antonio Hodgers. Le PS, qui se réunit mercredi, devrait faire bloc derrière la candidature de Nicolas Walder. La gauche de la gauche doit encore se déterminer.
Le Conseil d’Etat espère trouver des alternatives à moyen terme. Mais pour l’heure, il prend le risque de renforcer sa dépendance à l’égard du géant américain, moyennant la mise en place de cautèles techniques et juridiques
C’est une décision qui n’a rien d’anodin dans le contexte géopolitique actuel, et qui n’a pourtant fait l’objet d’aucune communication active de la part des autorités genevoises. Le Conseil d’Etat a été informé le 4 juin par le Département des institutions et du numérique (DIN) du déploiement progressif de certaines fonctionnalités de la suite Microsoft M365 qui nécessitent de passer par les serveurs du géant américain, a appris Le Temps.
L’Office cantonal des systèmes d’information et du numérique (Ocsin) pourra donc désormais recourir à certaines applications reposant sur le cloud de Microsoft, moyennant la mise en place de cautèles juridiques et techniques – comme le chiffrement des données sensibles – afin de respecter le cadre légal. Ce, afin de limiter la perte de contrôle que représente le fait d’héberger les fichiers sur les infrastructures de Microsoft plutôt que sur celles de l’Etat.
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En poste au Lausanne-Sport depuis trois ans, l’ancien international s’assied sur le banc du «plus grand club de Suisse», c’est lui qui le dit, après le départ de Fabio Celestini
Le suspense de l’affaire avait été passablement éventé par les indiscrétions de la presse alémanique, mais c’est désormais officiel: Ludovic Magnin est le nouvel entraîneur du FC Bâle. Un ancien international vaudois en remplace un autre, puisque le latéral aux 62 matchs en équipe de Suisse succède à Fabio Celestini, qui s’en est allé après avoir ramené le club rhénan au sommet en fêtant un doublé Coupe-championnat.
«Je me réjouis énormément de pouvoir entraîner le plus grand club de Suisse, déclare Ludovic Magnin dans un communiqué de presse où il loue le travail réalisé par son prédécesseur et affirme vouloir «confirmer» les succès récents en continuant de développer le FC Bâle. Les supporters du club – qui n’avait plus été sacré champion de Suisse depuis 2017 avant le titre d’il y a quelques semaines – n’en attendent pas moins.
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Une enquête de l’Association des entreprises électriques suisses dévoile qu’un approvisionnement sûr et abordable reste la préoccupation principale en matière d’énergie. Le soutien au solaire reste élevé
Les Suisses souhaitent la sécurité de l’approvisionnement énergétique. Mais ils jugent tout aussi important un courant abordable et la neutralité climatique, selon un sondage. La population donne ainsi de bonnes notes à la Confédération.
Trois Suisses sur cinq (59%) soutiennent la mise en œuvre de la stratégie de la Confédération et considère la loi sur l’électricité comme un pas décisif pour l’avenir énergétique du pays, indique l’Association des entreprises électriques suisses (AES) mardi dans un communiqué.
Selon le sondage annuel de l’AES, réalisé par l’institut gfs.bern, la sécurité de l’approvisionnement reste la préoccupation principale de la population (45%). Viennent ensuite une électricité abordable (29%) et la neutralité carbone (26%).
La promotion des énergies renouvelables reste un élément central d’une politique énergétique crédible, mais pas à n’importe quel prix. Des mesures jugées consensuelles, comme la promotion de l’efficacité énergétique (94%) ou le développement de l’hydraulique (92%), sont plébiscitées.
Le soutien à l’énergie solaire est lui aussi particulièrement élevé: 94% des personnes interrogées souhaitent développer les installations photovoltaïques sur les toits. Près des deux tiers des sondés (63%) jugent aussi que le tournant énergétique est trop lent.
Pour la première fois, une majorité (56%) se dit favorable ou plutôt favorable à réfléchir à la construction de nouvelles centrales nucléaires. Mais les trois quarts des sondés (74%) estiment que la construction de telles installations ne constitue pas une solution aux problèmes d’approvisionnement à court terme.
Plus des deux tiers estiment par ailleurs qu’il faut utiliser toutes les technologies respectueuses de l’environnement, y compris le nucléaire, note l’AES. Mais l’initiative «Stop au blackout» ne recueille pour l’instant que 46% d’opinions favorables, contre 48% de refus.
L’effondrement du glacier du Birch qui a rasé le village de Blatten (VS) le 28 mai a provoqué des dégâts assurés d’environ 320 millions de francs, d’après une estimation publiée mardi. Les premiers versements ont déjà été effectués
La majorité des assurés ont subi un dommage total occasionné soit directement par l’éboulement, soit par les inondations qui ont suivi. Sur l’estimation de 320 millions, 260 millions de francs environ portent sur des dégâts causés aux bâtiments et aux biens meubles, d’après les calculs du Pool suisse pour les dommages naturels.
Les 60 autres millions de francs qui seront versés par les assureurs privés viennent compenser des pertes d’exploitation et rembourser des véhicules à moteur. Ces dernières prestations sont couvertes par des assurances complémentaires et ne relèvent pas de l’assurance obligatoire en cas de dommages causés par les forces de la nature. Elles ne peuvent donc pas être compensées par le Pool pour les dommages naturels, précise l’Association suisse d’assurances (ASA) dans son communiqué.
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Le quotidien gratuit sera présent uniquement sur le numérique à partir de 2026. Les bureaux régionaux de Bâle, Genève, Lucerne et Saint-Gall seront fermés, et près de 80 postes à temps plein sont menacés
L’éditeur TX Group a annoncé mardi se concentrer pour son gratuit 20 Minuten sur l’édition numérique et supprimer la version papier fin 2025. Cette réorganisation pourrait entraîner la suppression de jusqu’à 80 postes à plein temps, a averti le groupe zurichois. Les salariés concernés bénéficieront d’un plan social.
«Une ère s’achève. Une nouvelle commence», affirment dans un article publié ce matin Bernhard Brechbühl, le CEO, Désirée Pomper, la rédactrice en chef Suisse alémanique, et Philippe Favre, le rédacteur en chef Suisse romande. Les auteurs précisent que «cette décision s’inscrit dans un contexte de profonde mutation des usages médiatiques et de recul durable des revenus liés au papier». Le journal fut lancé fin 1999 en Suisse alémanique avant d’atteindre les lecteurs romands en 2006.
La Société des rédacteurs (SDC) se dit «sous le choc». Une assemblée générale extraordinaire est prévue à 14h30, a déclaré à Keystone-ATS Alberto Tikulin, du comité de la SDC et président d’Impressum Vaud.
Concrètement, les rédactions romandes et alémaniques, jusqu’à présent séparées, seront fusionnées en une rédaction nationale. Les bureaux régionaux de Bâle, Genève, Lucerne et Saint-Gall devraient être fermés d’ici à la fin de l’année. Par ailleurs, l’édition tessinoise du journal, 20 minuti, éditée par la coentreprise 20 minuti Ticino SA, cessera également sa publication à la fin de l’année 2025.
Ainsi, «à compter du 1er septembre 2025, la direction éditoriale de 20 Minuten et 20 minutes sera confiée à Désirée Pomper», indique le communiqué du groupe. Philippe Favre deviendra directeur Romandie.
L’entreprise précise par ailleurs étudier un réusage de ses boîtes de distribution dans le cadre d'«une innovation imprimée à une fréquence adaptée aux nouveaux usages médiatiques des pendulaires». D’importants investissements seraient également prévus dans les applications d’intelligence artificielle et dans le développement de la chaîne de valeur.
Cette mue suit celle amorcée en France: le quotidien gratuit n’y est plus distribué depuis septembre dernier.
Développement suit.
La réforme de la fiscalité agricole menée par Valérie Dittli est remise en cause par l’Administration fédérale des contributions. Ses allégements sont jugés contraires au droit fédéral, ravivant les tensions au sein du gouvernement vaudois et relançant un dossier sensible depuis plus de dix ans
C’est une affaire qui pourrait bien raviver les tensions entre la présidente du gouvernement vaudois, Christelle Luisier, et la ministre de l’agriculture, Valérie Dittli. Il y a quelques semaines, peu après la publication du rapport Studer, la centriste pouvait se réjouir de voir un rayon de soleil transpercer son ciel orageux. Son dernier acte en tant que cheffe des Finances concernait le lourd dossier de la fiscalité agricole. Ces avancées portant sur la fiscalité des immeubles agricoles ont été communiquées par l’Administration cantonale des impôts (ACI) dans le cadre d’un séminaire public le 17 mars dernier.
Ce mardi, Le Temps apprend par le biais de diverses sources ainsi que par un article de la Feuille des Avis Officiels (FAO) que les allégements et assouplissements prononcés il y a quelques mois par Valérie Dittli sont désormais remis en cause par l’Administration fédérale des contributions (AFC). «L’assouplissement de la pratique fiscale agricole intitulée «Assouplissement concernant le logement de l’exploitant pour les exploitations de petite taille» ne s’applique pas en matière d’impôt fédéral direct. Seules font foi les dispositions légales en vigueur, lesquelles prévoient l’imposition de la plus-value réalisée.»
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Les conventions collectives de force obligatoire primeront sur les salaires minimaux cantonaux neuchâtelois et genevois. La droite justifie ce vote par la primauté du partenariat social sur le plan national tandis que la gauche dénonce une «attaque» contre les salaires et le fédéralisme
Les conventions collectives de travail (CCT) doivent-elles l’emporter sur les salaires minimaux cantonaux? Le Conseil national a répondu oui, remettant en cause les pratiques des cantons de Neuchâtel et de Genève, instaurés par une votation populaire.
«Il s’agit d’un putsch parlementaire», a dénoncé quelques minutes auparavant le conseiller national socialiste Cédric Wermuth. Le conseiller fédéral UDC Guy Parmelin a prévenu que faire primer les CCT sur les salaires minimaux cantonaux «viole plusieurs principes constitutionnels» et «empiète sur la compétence des cantons». Sans succès: par 109 oui, 76 non et 7 abstentions, le parlement et sa majorité de droite ont privilégié «le partenariat social», comme l’appelait de ses vœux le conseiller national PLR Olivier Feller. A la tribune, ce dernier, rapporteur de la majorité de la commission de l’économie du National, estimait que les salaires minimaux tels que pratiqués à Neuchâtel et à Genève «contournaient les négociations entre les associations syndicales et patronales». Le projet passe désormais au Conseil des Etats.
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CHRONIQUE. La richesse d’un pays découle de sa capacité à produire des choses complexes, et donc à accéder à des composants ou à des connaissances supplémentaires. Or les tarifs douaniers empêchent quasiment ce mécanisme
Rien de mieux qu’une métaphore arboricole pour décrypter les effets de la guerre commerciale lancée par Donald Trump. Certains produits sont comme les arbres d’une forêt, qui elle-même représente un pays. Dans cet environnement, les entreprises sont comme des singes, qui arrivent au sommet d’un arbre puis sautent vers un autre.
Lorsqu’une entreprise est performante dans un produit, elle se lance dans une activité proche et élargit ainsi son offre. C’est ainsi que Nokia est passée de l’arbre à caoutchouc (l’entreprise fabriquait initialement des pneus et des galoches) à celui des téléphones mobiles, avant de s’écraser sur le séquoia des smartphones.
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A l’ère de l’hyper-mobilité, le cœur du monde bat dans les soutes des avions. Durant quatre ans, le pilote de ligne François Suchel a mené l’enquête au cœur du fret aérien. Il nous emmène à la rencontre de ses acteurs, dévoilant les coulisses d’un monde rythmé par le ballet silencieux mais incessant des marchandises dans le ciel
HUM, pour human remains, est le code utilisé sur la Lettre de transport aérien, document officiel détaillant le chargement d’un avion commercial, pour désigner les dépouilles mortelles, une «marchandise» infiniment précieuse aux yeux des familles qui souvent l’accompagnent. Le nombre de passagers des lignes aériennes ayant doublé tous les quinze ans au cours des dernières décennies, il n’est pas surprenant que celui des défunts ait suivi la tendance et même davantage puisque, entre-temps, les communautés d’immigrés se sont organisées, les maisons funéraires spécialisées, les démarches administratives rationalisées, la gamme de prestations des assureurs étoffée.
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ÉDITORIAL. La mobilisation féministe du 14 juin gagne une nouvelle fois les rues suisses. Alors que les fronts se durcissent, il est urgent de revenir aux bases d’un projet de société émancipateur et de renouer le dialogue
Les dates anniversaires sont pratiques. Comme des balises dans une mer où les informations s’évaporent avant même d’être digérées, elles nous lancent: stop, retournons-nous. Depuis la dernière grève féministe du 14 juin 2024, plus d’une vingtaine de femmes ont été tuées en Suisse. Pourquoi? Parce qu’elles étaient des femmes. Un homme fièrement misogyne, reconnu responsable d’agression sexuelle et sous le coup de (très) nombreuses autres accusations, s’est réinstallé à la Maison-Blanche – et en a profité pour bannir le mot «femme» de son administration. Le monde entier est aussi entré dans la chambre de Gisèle Pelicot où, droguée par son mari, la septuagénaire française a été violée pendant des années par des dizaines d’hommes. Les discours masculinistes crachant leur haine de la moitié de la population ont aussi continué d’attirer dans leurs toiles connectées les plus jeunes adolescents, tandis qu’un pays sur quatre a vu reculer les droits des femmes sur son sol en 2024 (ONU).
Pendant ce temps-là, que faisaient les Suissesses? Elles travaillaient – pour des salaires toujours plus bas que ceux des hommes. Et travaillaient encore – à la maison, avec les enfants et sans salaire cette fois (mais avec supplément charge mentale, s’il vous plaît). En 2024, elles ont consacré 32,4 heures par semaine aux tâches domestiques et familiales, soit 10,4 de plus que les hommes (OFS). Eux, pourtant, estiment que l’égalité «est atteinte en Suisse, dans presque tous les domaines», révèle le Baromètre national de l’égalité. Ouvrant au passage un tiroir sur les garçons de la génération Z, encore plus convaincus que leurs aînés que la question est réglée.
Le problème avec les dates anniversaires, c’est qu’elles restent pratiques seulement si on en fait quelque chose. Trois décennies après la première grève nationale des femmes de 1991, la cloche du dialogue sonne aujourd’hui peut-être plus fort que jamais. A l’heure où certains vents récupèrent le débat sur l’égalité pour construire des murs et des paniques morales, restons concentrés sur l’objectif et parlons-nous. Entre femmes, hommes, et minorités de genre. Entre générations et entre adversaires politiques aussi. Avant que des drames ne nous laissent plus l’occasion de le faire. Informons-nous (en particulier si on ne se sent pas concerné). Investissons-nous – un peu ou beaucoup, dans la rue ou au bistrot, dans nos chambres personnelles ou fédérales, mais faisons-le.
Ne laissons pas le bruit de la polarisation étouffer la perspective de lendemains qui chantent. Car l’égalité n’est ni une guerre des sexes ni un danger, elle est un projet de bonheur et de liberté pour toutes et tous. Qui refuse de devenir libre?
REVUE DE PRESSE. Quelques semaines avant son attendu retour au Montreux Jazz Festival, Neil Young a publié vendredi un nouvel album studio. Le rockeur canadien, qui aura 80 ans en novembre, y tacle Elon Musk tout en célébrant sa famille et les petits bonheurs du quotidien
Sorti vendredi, Talkin to the Trees est pour certains le 46e album studio de Neil Young, pour d’autres le 48e. Mais dans le fond, cela importe peu. On sait le folk-rockeur canadien extrêmement prolifique, entre nouveaux enregistrements, archives inédites et albums live, et quand on aime, on ne compte pas. Il se produira le 6 juillet prochain pour la 3e fois au Montreux Jazz Festival (après 2001 et 2016) avec son nouveau groupe The Chrome Hearts, composé de trois musiciens ayant déjà collaboré avec lui au sein de Promise of the Real (le guitariste Micah Nelson, le bassiste Corey McCormick et le batteur Anthony LoGerfo) et du redoutable pianiste Spooner Oldham, qui a enregistré à ses côtés plusieurs disques, dont le classique Harvest Moon (1992).
Mais que vaut ce nouvel album, dont il jouera forcément de larges extraits sur la Scène du lac? Selon Le Monde, «en dépit de quelques redites, dont la progression d’accords de First Fire of Winter lorgnant un peu trop sur Helpless, l’album s’avère un bon cru.» Et le quotidien français de citer les paroles d’un des dix morceaux de Talkin to the Trees qui a déjà beaucoup fait parler de lui: «Si vous êtes fasciste, achetez une Tesla/Elle est électrique, ça ne compte pas/Si vous êtes démocrate, goûtez votre liberté.» Le quotidien parisien estime que «le natif de Toronto ne mâche pas ses mots sur la charge électrique Let’s Roll Again, visant l’administration Trump», tout en concluant que «l’atmosphère générale tend finalement vers une folk apaisée et introspective: Family Life se veut ainsi une ode touchante à sa famille, tandis que Thankful tire un bilan émouvant de sa vie; sur Movin Ahead, le «Loner» ne souhaite retenir que les bons moments du passé.»
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ÉDITO. Ventes en repli, chaos tarifaire et grande bascule générationnelle. Le marché de l’art est traversé d’incertitudes. Et comme chaque année, c’est à Bâle que l’on ira pour prendre son pouls
Avant de se rendre à Bâle pour le pèlerinage de printemps des marchands d’art, on lira avec intérêt le baromètre annuel du marché, publié par Art Basel et UBS. Sans surprise, le secteur n’échappe pas à la conjoncture. L’incertitude désormais liée au chaos tarifaire ne fera qu’aggraver une tendance au repli toujours plus marquée: en 2023, les ventes mondiales avaient déjà chuté de 4%, elles ont encore décliné de 12% en 2024 pour atteindre 57,5 milliards de dollars, leur plus bas niveau depuis 2020. Le segment le plus touché? Le très haut du marché: les œuvres dont le prix excède 10 millions de dollars ont essuyé un recul de 39% du nombre de transactions, et une chute de 45% en valeur. En période d’incertitude économique, les premiers collectionneurs à se désengager sont souvent les plus riches.
Comme pour illustrer de façon spectaculaire ce rapport paru un mois auparavant, la vente de mai chez Sotheby’s New York a connu un échec on ne peut plus significatif: une sculpture d’Alberto Giacometti, estimée à 70 millions de dollars, n’a tout simplement pas trouvé preneur. Loin d’être anecdotique, un tel signal a de quoi alarmer: si la confiance s’effrite au sommet, les répercussions finiront par se faire sentir à tous les échelons de l’écosystème des arts, des galeries aux collectionneurs, des institutions aux artistes.
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A l’heure où l’enseignement de l’histoire pourrait reculer à Genève, et où l’ambassadeur américain en Israël rejette formellement la capacité d’autodétermination de tout un peuple, remontons aux sources d’un tel déni grâce à… un historien
«Nous ne pouvons pas nous priver de l’enseignement de l’histoire!» alerte ces jours-ci dans une tribune un professeur de l’Université de Genève. Face aux exigences de la réforme fédérale de la maturité, le risque d’une réduction drastique des heures dévolues à cette matière menace dans le canton de Genève. Or l’étude de l’histoire, rappelle Mathieu Caesar, est un «rempart face aux jugements hâtifs et simplistes», un outil de compréhension du présent qui met à nu les discours de propagande et de haine. Un vecteur de paix en somme.
Oui, en ce joli mois de juin 2025, on se dit que se passer des clés de lecture de l’histoire n’est pas exactement une bonne idée. Juste cette semaine, tiens, au hasard, on a vu l’ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, lancer le plus tranquillement du monde, à Jérusalem, «qu’il n’y a pas de place» pour un Etat palestinien, et de préciser, toujours très calme, que selon lui un tel Etat ne verrait pas le jour «de notre vivant» à moins de déporter, tranquille là aussi, les 3 millions de Palestiniens de Cisjordanie (ou Judée-Samarie dans son lexique emprunté aux colons) vers un pays musulman.
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REVUE DE PRESSE. Donald Trump a décidé de fêter les 250 ans de l’armée américaine – et ses 79 ans – à grand renfort de tanks et de fantassins dans les rues de Washington. Au même moment, une partie du pays se soulève contre l’autoritarisme du président pour un «No Kings Day». Deux Amériques qui semblent de moins en moins réconciliables
Environ 6600 soldats, 150 véhicules, 50 avions pour un coût estimé entre 25 et 45 millions de dollars. Ce genre de chiffres font davantage penser aux parades militaires d’autocratie en mal de respectabilité. Et pourtant, il s’agit du raout organisé par Donald Trump pour célébrer les 250 ans de l’armée américaine, et au passage s’offrir un coûteux et pas anodin cadeau d’anniversaire pour ses 79 ans. Et c’est un euphémisme de dire que cet événement passe mal pour une bonne partie de la population.
Le pays est secoué comme rarement par des manifestations qui s’étendent de l’Atlantique au Pacifique, avec plusieurs centaines de rassemblements défilant sous la bannière «No Kings» – «pas de rois» en français. Ce slogan fait référence aux penchants autoritaires de Donald Trump, qui a décidé d’intensifier les raids de la police des frontières un peu partout dans le pays, menant à des protestations monstres à Los Angeles.
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CHRONIQUE. «Aussenpolitik ist Innenpolitik». Ce slogan souvent entendu à Berne se vérifie toujours plus selon notre chroniqueur Yves Petignat. Entre un monde de rapports de force qui indigne et une capacité de mobilisation immédiate et très large
Pendant longtemps la diplomatie suisse, comme celles de tous les pays à travers le monde, s’est rassurée d’une phrase, que l’on se repassait de ministres en ambassadeurs comme un mantra: «L’intérêt pour la politique étrangère est en général peu développé dans la population.» Ce qui laissait le champ libre aux professionnels de la profession, comme aurait dit Godard. La politique étrangère serait trop délicate et complexe pour être laissée au jugement d’une opinion publique versatile.
Avant de s’envoler cette semaine pour un voyage éclair en Israël et en Cisjordanie, le ministre des Affaires extérieures Ignazio Cassis (PLR) aura pu mesurer à quel point, en Suisse, une large partie de la population entend bien que son cri d’indignation soit aussi pris au sérieux à Berne. Lettres de diplomates et de personnalités, messages des cantons, manifestations dans les rues ou occupation des voies de chemin de fer, la position officielle de la Suisse face à la catastrophe humanitaire de Gaza, voire la possibilité d’un génocide, laisse peu de monde indifférent.
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CHRONIQUE. Depuis deux semaines, les médias relatent l’aventure auto-promotionnelle de Greta Thunberg et Rima Hassan qui exploitent jusqu’à plus soif le drame palestinien, selon notre chroniqueuse Marie-Hélène Miauton, qui les juge sévèrement
Que l’on soit ou non fervent de la cause palestinienne, l’affaire du Madleen laisse un goût amer, tant elle illustre l’instrumentalisation politique et la promotion personnelle autour des thématiques les plus dramatiques. Durant cet épisode de téléréalité, une poignée de militants qui surjouaient l’héroïsme et le martyre se sont ridiculisés aux yeux du monde puisque l’objectif publicitaire de leur démarche ne faisait aucun doute. Voici l’histoire.
Le 1er juin, un bateau, fort sérieux malgré son petit look Club Med, partait de Sicile pour cingler toutes voiles dehors vers le sud. Non pour promener quelques touristes inconscients de la marche du monde, mais pour «démonter le siège illégal de Gaza par Israël et établir un couloir maritime». Rien de moins que de percer le blocus israélien sur Gaza donc. Quel courageux petit navire! Bourré à craquer d’une cargaison «vitale», consistant en quelques sacs de riz et médicaments de première nécessité, il n’était que symbolique, mais utile pour mériter le nom de «flottille humanitaire». Ce voilier ne s’appelait pas «Les copains d’abord», mais il y en avait quand même sur le pont, et pas n’importe lesquels, afin de conférer à l’aventure un éclat planétaire.
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CHRONIQUE. De nombreux utilisateurs de Meta AI ont publié par erreur leurs discussions avec le chatbot en ligne, à la vue de tout le monde. Ce n’est pas totalement de leur faute
C’est le cauchemar de chacun, et même de ceux qui affirment qu’ils n’ont «rien à cacher»: la publication de ses pensées intimes, rêves, fantasmes, doutes ou questionnements profonds. Ce cauchemar vient de se transformer en réalité aux Etats-Unis, où Meta, le groupe de Mark Zuckerberg, a récemment lancé une version avancée de son chatbot, appelé Meta AI. Comme ses concurrents, ce service – qui n’est disponible qu’en mode limité en Europe – permet de répondre à toutes sortes de requêtes. Jusque-là, rien de très spécial.
Sauf que Meta a décidé de se différencier des autres chatbots en insérant une fonction de publication, liée à une fonction de découverte. Les utilisateurs américains peuvent ainsi décider de publier en ligne les requêtes qu’ils font à l’agent d’intelligence artificielle. Et d’autres utilisateurs peuvent explorer, via un fil appelé «discover», ce que les autres internautes ont décidé de publier.
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ÉDITORIAL. La guerre ouverte qui se poursuit depuis le 13 juin entre Israël et l’Iran est le nouveau front d’un tourbillon sanglant où il n’est pas toujours facile de distinguer les bourreaux des victimes, sous le regard bien emprunté de l’Europe
Le Moyen-Orient est frappé par une nouvelle séquence guerrière terrifiante. D’abord, parce que, en Iran comme en Israël, des populations civiles sont tuées, blessées, terrorisées. Ensuite, parce qu’elle rend plus tangible encore un embrasement massif de la région, voire au-delà. Sur un autre plan enfin, parce qu’elle souligne combien l’Europe peine à y faire face.
Israël était de plus en plus isolé ces derniers mois sur la scène diplomatique. Le sort insupportable des plus de 2 millions de Gazaouis augmentait l’écœurement dans les opinions. Les dirigeants de différents pays, comme la Suisse, étaient sous pression dans leur posture face à ce drame. Les événements de ces derniers jours ont coupé court aux velléités françaises autour de la reconnaissance d’un Etat palestinien.
En (r)ouvrant le front contre l’Iran, le gouvernement israélien déplace l’attention et, surtout, fait état, une nouvelle fois, de sa puissance militaire et de l’efficacité de ses services de renseignement, dans une opération sans doute préparée de longue date. Pour détruire le potentiel nucléaire iranien sans garantie d’ailleurs d’y parvenir seul? Entre autres. Car les cibles sont aussi non nucléaires. Sans compter, comme pour le Hamas et le Hezbollah, l’élimination de personnalités dirigeantes, ébranlant ainsi fortement la République islamique.
Le régime des mollahs, justement, est donc l’agressé et peut ainsi le clamer. Mais c’est un pouvoir très oppressif qui, même si les Iraniens ont une forte fibre patriotique, a dû faire face ces dernières années à une courageuse et déterminée opposition civile: il est très fragilisé. L’Iran, que ce soit par son ambition nucléaire, sa posture rhétorique avec en première ligne la destruction d’Israël et son soutien au terrorisme, reste une menace réelle, aussi pour les pays occidentaux.
De surcroît, dans ce contexte d’un niveau d’explosivité rare, le président Donald Trump jouait ces derniers temps le négociateur sur le nucléaire avec l’Iran, sans les Européens, d’un accord dont il avait lui-même retiré les Etats-Unis en 2018. Mais en parallèle, son administration semblait au courant de ce qu’Israël préparait.
Dans ce tourbillon sanglant, lui-même inscrit dans un contexte anxiogène global, qui est la victime, qui est le bourreau? Le paradoxe se lit dans les postures de certains pays européens, défenseurs contraints depuis vendredi du droit d’Israël à se défendre face à l’Iran. Même sincères, déterminées ou les deux, leurs voix semblent bien faibles. Et à l’affreux tournis des conflits se multipliant s’ajoute la tristesse de l’impuissance ambiante face à la fureur du monde.
La récente faiblesse du dollar a conduit les investisseurs à revoir leur exposition aux devises étrangères. Mais quelles sont les alternatives au billet vert? Décryptage
Depuis environ quinze ans, le dollar américain s’est renforcé par rapport à un panier de devises, atteignant des valorisations élevées. Cette hausse a été en partie alimentée par une forte croissance économique aux Etats-Unis.
De nombreux investisseurs ont vu leur allocation aux actifs libellés en dollar dépasser leur exposition stratégique, souvent en raison de la surperformance des actions américaines et d’un manque de rééquilibrage des portefeuilles.
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Pour Stephen Cornish, directeur général de Médecins sans frontières Suisse, l’organisation de l’aide alimentaire doit demeurer une affaire de professionnels. La Gaza Humanitarian Foundation (GHF) n’en a manifestement pas les compétences. Il attend aussi de la Suisse qu’elle fasse preuve de plus de fermeté
Les récents événements dans la bande de Gaza, qui ont causé la mort de plusieurs dizaines de personnes et des centaines de blessés lors de distributions alimentaires encadrées par des milices privées et à l’initiative de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF) – organisation basée aux Etats-Unis et disposant d’une filiale à Genève –, confirment, si besoin était, le fiasco prévisible d’une aide conçue par des dilettantes et conduite par des équipes incompétentes.
La confusion entre militaire et humanitaire reste malheureusement une pratique ancienne, souvent entretenue consciemment par différents types d’acteurs. Des approches irréconciliables, car elles sont de nature à porter préjudice à la fois aux pourvoyeurs de l’aide et à leurs destinataires, comme le démontre bien le sinistre bilan de la GHF dans la bande de Gaza.
Des secours subordonnés à des fins militaires et politiques, dont on pourrait interroger le projet: une aide dérisoire, au service des objectifs stratégiques du gouvernement israélien, afin notamment de forcer le déplacement de populations dans le sud du territoire. En aucun cas l’action humanitaire ne peut servir de paravent à des politiques répressives ou privilégiant des intérêts contradictoires avec ceux des personnes qu’elle est censée soutenir.
Bénéficiant de financements occultes, la GHF est aussi le produit d’initiatives civiles et militaires. Elle collabore avec deux sociétés américaines de sécurité, UG Solutions et Safe Reach Solutions (SRS) – cette dernière étant dirigée par un ancien agent de la CIA – qui ont été désignées pour acheminer et sécuriser l’aide, et ce, avec l’appui logistique de l’armée israélienne. Elle a également profité des conseils du Boston Consulting Group, qui s’est discrètement retiré fin mai, affirmant avoir travaillé pro bono, déclaration qui a fait l’objet de nombreuses controverses.
Ainsi, c’est sous des auspices pour le moins inquiétants que la GHF chargée de contourner le système humanitaire classique a vu le jour, et a dû ponctuellement fermer ses portes après un bilan calamiteux. L’obligation de transparence, qui demeure un impératif pour le secteur de l’aide, que ce soit sur la nature des financements mobilisés ou sur les liens entretenus avec les acteurs politiques ou militaires, semble avoir été éludée à dessein.
Il apparaît aujourd’hui trivial de déclarer que l’organisation d’une aide alimentaire doit demeurer une affaire de professionnels. Activité d’autant plus complexe qu’elle s’inscrit dans un environnement où la population a été rendue exsangue, vivant dans le dénuement le plus total, et où les équipes de Médecins sans frontières (MSF) présentes sur place ont pu constater ces dernières semaines une augmentation de 32% de la malnutrition à Gaza-City.
Les principes les plus élémentaires qui encadrent les distributions alimentaires, tels que la gestion des rassemblements, la protection des structures et l’information aux personnes destinataires, ont visiblement été ignorés, conduisant à des mouvements de panique qui ont été gérés de manière chaotique et marqués par des tirs meurtriers.
Des quantités de denrées alimentaires insignifiantes ont été distribuées, dissimulant le fait que le blocus israélien est aujourd’hui la principale cause du manque d’accès à l’aide humanitaire à Gaza. Auparavant, 400 points de distribution étaient répartis sur le territoire, en comparaison des quatre centres mis en place par la GHF, lesquels sont en partie inopérants.
La Suisse, en tant que pays garant des Conventions de Genève, joue un rôle clé dans la promotion du droit humanitaire. La récente annonce d’une aide humanitaire de 20 millions de francs en faveur des réfugiés palestiniens et de l’UNRWA, et l’appel renouvelé au cessez-le-feu marquent un premier pas important. Il est toutefois souhaitable que la Suisse fasse preuve de plus de fermeté, qu’elle renforce ses condamnations des attaques perpétrées contre les civils, s’oppose à tout détournement et militarisation de l’aide humanitaire et demande la levée du blocus. Actuellement, les besoins sont immenses et MSF ne pourra seule et isolément faire face à une crise d’une telle ampleur. Il s’agit désormais d’une urgence absolue avant que Gaza ne devienne un cimetière à ciel ouvert.
CHRONIQUE. Il est urgent de répondre à la crise touchant la nature et le climat en comprenant, en repensant et en transformant fondamentalement notre économie
Alors que Nice vient d’accueillir la Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC 2025), une évidence s’impose: transformer notre économie en investissant dans la nature constitue l’une des voies à suivre pour s’attaquer aux causes profondes de la crise du climat et de la biodiversité. Le secteur financier, en particulier, joue un rôle clé, notamment en se dotant de Chief Nature Officers (CNO) capables de repenser la finance mondiale autour des limites planétaires, de mobiliser des capitaux vers des solutions fondées sur la nature et de contribuer à transformer notre modèle économique défaillant. Car l’économie de demain ne pourra prospérer que si elle le fait en harmonie avec la nature.
La crise environnementale ne peut être résolue sans comprendre, valoriser et investir dans la nature pour ce qu’elle est fondamentalement: le véritable moteur de notre économie. La nature est à la base de notre économie car elle constitue l’infrastructure clé qui régule notre système planétaire, comprenant notre climat, l’eau que nous buvons, la nourriture que nous mangeons et l’air que nous respirons.
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CHRONIQUE. Notre chroniqueur Alexis Favre, journaliste à la Radio Télévision Suisse (RTS), revient sur le drame de Blatten et sur la difficulté de parler du climat et des catastrophes naturelles, entre acouphène et déni
Travailler pour un média de service public suppose de s’exposer à la critique. C’est vrai quand on tient l’antenne, plus vrai encore quand les sujets sont sensibles, et triplement vrai à l’heure du débat qui s’ouvre, sur ce que nous coûtons et le montant de la facture.
Blatten fut, et reste l’occasion d’en faire à nouveau l’expérience. Avec deux griefs parfaitement symétriques, formulés sur les tons les plus variés et les modes les plus fleuris. A ma droite, une exaspération de la ritournelle climatique, perçue comme permanente, transversale, lancinante et obsessionnelle dans les rédactions; à ma gauche, le désespoir anxieux de ne pas nous entendre marteler plus sérieusement, plus vocalement, plus urgemment et si possible en degrés Celsius les causes profondes de la catastrophe.
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CHRONIQUE. Cavalier seul. Pour l’écrivain Metin Arditi, le processus de nomination de nos conseillers fédéraux s’apparente à une cooptation. Passer par le «feu du suffrage universel» permettrait l’émergence de capitaines aguerris
Appelons un chat un chat: l’autre soir, au téléjournal de la RTS, Ignazio Cassis avait des airs de bête traquée. Peu importent ses propos. M. Cassis a droit à ses opinions, qu’on les partage ou pas, et la Suisse est un pays autonome, capable d’écrire ses propres lettres sans avoir à signer celles d’autrui. Le seul reproche que l’on peut formuler à l’endroit de M. Cassis est qu’il n’était pas l’homme de la situation, et qu’il n’aurait pas dû, déjà, présenter sa candidature au Conseil fédéral. Qui ne se souvient de ses revirements à quelques semaines de son élection? Mais ce reproche peut être étendu au processus de nomination de nos conseillers fédéraux, qui s’apparente à une cooptation. Ces «nuits des longs couteaux» au Bellevue Palace de Berne me font penser à une scène du Parrain, lorsque les capi se retrouvent. Je te donne ceci, tu me donnes cela… Le sélectionné (lui ou elle), sera par essence l’objet d’un compromis. Et le peuple souverain ne saura rien de son véritable calibre. Le système actuel, c’est la nuit des petits couteaux (sorry, guys). Ça fonctionne par petite brise. Mais si notre pays a besoin d’un capitaine aguerri, le processus qui en révélera la carrure, les vrais longs couteaux, ce sera de passer par le feu du suffrage universel.
OPINION. Le conseiller aux Etats neuchâtelois Baptiste Hurni adresse une lettre ouverte au rédacteur en chef du journal «Le Peuple», qui lui-même s’était adressé au conseiller fédéral Joseph Deiss dans ces colonnes
Cher Monsieur Pomey,
Votre lettre ouverte à Joseph Deiss publiée la semaine dernière dans ces colonnes, en réponse à une contribution de ce dernier m’a intéressé. D’abord parce que vous parlez de cette population un peu laissée pour compte, qui vit une terrible crise du pouvoir d’achat provoquée notamment par la hausse des loyers et des primes d’assurance maladie. Deux sujets pour lesquels la Berne fédérale, UDC et PLR en tête, ne veut rien faire au nom d’un sacro-saint libre marché duquel se dégageraient un ruissellement et une main invisible que je n’ai jamais eu la grâce de percevoir.
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CHRONIQUE. Il est facile de commencer une guerre mais bien plus difficile de l’achever. Notre chroniqueur Olivier Meuwly rappelle des exemples de paix véritables et durables, celle de Westphalie en 1648, et d’autres qui ne sont que le premier acte de la tragédie suivante, le Traité de Versailles en 1919. Des mauvaises paix aussi nuisibles que des mauvais compromis
La guerre n’a jamais déserté le théâtre parfois cruel de la politique internationale. Ou même celui de la vie des Etats nationaux: on ne compte plus les guerres civiles qui éclatent à intervalles réguliers de par le monde. La guerre s’est même rarement faite aussi bruyante sur notre continent depuis 1945. Déjà ébranlé par les guerres qui ont clôturé l’histoire de l’ex-Yougoslavie, celui-ci doit supporter depuis plus de trois ans un autre conflit bien plus dévastateur en Ukraine, et qui menace de s’étendre à tout instant.
Et qui dit guerre, dit paix, à laquelle chacun aspire. On sait que toute guerre débouche, à un moment ou un autre, sur une paix. Mais comment cette dernière se construit-elle en réalité? Comment établir une paix durable et sincère? La sagesse populaire attribue souvent aux vainqueurs le droit souverain d’écrire l’Histoire. Est-ce si vrai? Dans un essai publié en 2023 et réédité l’an dernier, l’historien allemand Jörn Leonhard (Über Kriege und wie man sie beendet. Zehn Thesen, Beck) propose une typologie des paix riche en enseignements dans le contexte troublé que nous connaissons.
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ÉDITORIAL. L’administration publique genevoise va recourir progressivement aux fonctionnalités disponibles via les serveurs du géant américain. On pourrait attendre mieux d’un canton qui a inscrit dans sa Constitution un droit à l’intégrité numérique
C’est une stratégie incompréhensible en ces temps marqués par une grande instabilité géopolitique. L’administration cantonale genevoise va progressivement recourir aux applications de Microsoft gérées sur les serveurs de la multinationale américaine, renforçant encore sa dépendance envers elle. Aux yeux du Conseil d'Etat, il s’agit seulement d’un «choix opérationnel» sur lequel il n’entend faire aucun commentaire. En parallèle, il compte chercher d’autres solutions.
Cette approche révélée par Le Temps est très surprenante de la part d’un gouvernement cantonal qui a placé le numérique parmi les priorités de la législature actuelle. En choisissant de ne pas communiquer cette information, l’exécutif suggère qu’un tel changement est une affaire qui ne regarde que l’administration. Celle-ci utilisait déjà les logiciels de Microsoft, ce ne serait donc qu’une forme de continuité. Or, c’est précisément l’inverse.
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Nous connaissons mieux l’histoire des autres que la nôtre. Notre chroniqueur vous invite à remédier à cette faiblesse en prenant votre bâton de pèlerin: et si, pour comprendre la Suisse, vous la visitiez?
En sortant de la gare de Zurich, on fait face à une statue imposante, celle d’Alfred Escher. Au milieu du XIXe siècle, cet entrepreneur zurichois fut à l’origine de plusieurs évolutions décisives. Notamment du réseau ferroviaire. La Suisse n’est pas encore la nation riche que nous connaissons, Alfred Escher doit aller chercher des financements à l’étranger. C’est ainsi qu’est fondé l’ancêtre du Credit Suisse. Autre problème, les ingénieurs manquent. Pour y remédier, une Ecole polytechnique fédérale voit le jour. Alfred Escher se met ensuite en tête de faciliter les échanges à travers les Alpes, en faisant creuser le tunnel du Gothard. Son influence est alors telle que certains, non sans jalousie, le surnomment «le roi de Suisse». Or, aujourd’hui, sa statue est poliment ignorée et hormis dans des cercles restreints, Alfred Escher est redevenu un inconnu. Il n’est qu’un symbole de la déconnexion avec notre passé. Jugée peu attractive, l’histoire suisse a largement disparu des programmes scolaires. Il est désormais normal que les Suisses ne sachent pas grand-chose de leur propre histoire. Alors même qu’elle regorge d’anecdotes passionnantes.
OPINION. Pour le professeur honoraire de droit international humanitaire Yves Sandoz, la réalité du terrain au Moyen-Orient rend irréaliste le retour aux frontières prévues par l’ONU. Il plaide pour «la seule issue décente»: revenir à la solution d’un seul Etat, éventuellement sous une forme fédérale
L’émotion ressentie face à la tragédie de Gaza gagne de larges populations et même une partie des Israéliens. Les gouvernements, y compris ceux qui sont proches d’Israël, ne peuvent plus se taire. Que penser de leurs deux revendications principales, soit le respect du droit international humanitaire et la reconnaissance d’un Etat palestinien?
Lors de l’adoption des Protocoles de 1977 additionnels aux Conventions de Genève, le problème le plus délicat avait été de concilier deux exigences contradictoires: celle, existentielle pour ce droit, de préserver la distinction entre combattants et civils; et celle, essentielle pour les Etats fraîchement décolonisés et les mouvements de libération dans leur combat inégal face à des Etats bien mieux armés, de permettre au combattant de se mouvoir dans la population civile «comme un poisson dans l’eau», selon la formule de Mao Tsé-toung.
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