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Le numéro un mondial de l’e-commerce accélère le déploiement de machines dotées de nouvelles capacités grâce à l’intelligence artificielle. La pression sur l’emploi augmente, mais les salariés sont encore loin d’avoir disparu des entrepôts
Ce n’est sans doute qu’une question d’années, voire de mois. Bientôt, Amazon pourrait compter davantage de robots que d’humains dans ses gigantesques entrepôts. Et pourtant, la firme fondée par Jeff Bezos est aujourd’hui le deuxième employeur aux Etats-Unis, avec 1,2 million d’employés (1,5 million dans le monde), tous métiers confondus. Mais déjà, un million de machines s’activent dans les 300 centres logistiques que compte la multinationale sur la planète. Et récemment, Amazon a montré comment ses robots se chargeront de missions jusqu’à présent jugées irréalisables par des machines.
Aujourd’hui, ils s’appellent Hercules, Proteus, Pegasus ou encore Xanthus. Tous développés par Amazon, ils s’activent à côté des employés pour transporter, trier et charger les marchandises. Symbole de la poursuite d’une efficacité toujours plus grande, Amazon présentait le 22 octobre dernier sa dernière création, appelée Blue Jay. La machine est capable d’effectuer à elle seule trois tâches séparées: sélectionner, trier et regrouper les colis sur une seule chaîne de traitement.
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La grande banque helvétique a introduit une demande de licence bancaire lui permettant d’étendre ses activités américaines dans la gestion de fortune. Atteindre cet objectif ne sera cependant pas une promenade de santé
UBS veut se renforcer aux Etats-Unis. L’ambition n’est pas neuve mais l’annonce la semaine dernière de l’introduction d’une demande de licence bancaire précise les intentions du géant de la Paradeplatz.
«Il s’agit là d’une étape importante de notre stratégie de croissance sur le plus grand marché de la gestion de fortune au monde. Grâce à une telle licence, nous serons en mesure de mettre en place progressivement une plateforme permettant d’offrir une gamme plus large de produits bancaires à la clientèle, notamment des comptes bancaires classiques, en plus des solutions de gestion de trésorerie que nous proposons déjà», a indiqué mercredi l’établissement bancaire, en marge de la présentation des résultats trimestriels ayant dépassé les attentes du marché. Avec cette autorisation, attendue en 2026, la multinationale pourrait notamment élargir ses prestations à des comptes courants et d’épargne.
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La fonction de président du parlement est très largement honorifique en Corée du Nord, le vrai pouvoir étant détenu par Kim Jong-un et sa famille. Kim Yong-nam s’est éteint à l’âge de 97 ans, une défaillance multiple d'organes a été évoquée par KCNA
Kim Yong-nam, ancien président du parlement nord-coréen, qui a occupé pendant plus de 20 ans le poste honorifique de président de l'Assemblée suprême, qui est sur le papier le chef de l'Etat, est décédé à l'âge de 97 ans, ont annoncé mardi les médias d'Etat. Selon la KCNA, la cause du décès est une défaillance multiple d'organes.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un s'est rendu devant le cercueil du défunt «pour exprimer ses sincères condoléances», a déclaré l'agence officielle KCNA. Une photo de KCNA le montre, entouré de hauts responsables, rendant hommage devant le cercueil en verre transparent, où repose Kim Yong-nam.
    
De 1998 à 2019, Kim Yong-nam a occupé le poste de résident de l'Assemblée suprême, une fonction très largement honorifique qui lui conférait un rôle symbolique de chef de l'Etat, le vrai pouvoir en Corée du Nord étant détenu par Kim Jong-un et les membres de sa famille les plus proches de lui.
En 2018, Kim Yong-nam a conduit une délégation nord-coréenne à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang, en Corée du Sud, dont faisait partie la puissante soeur de Kim Jong-un, Kim Yo-jong.
Les médias sud-coréens avaient largement relayé une scène dans laquelle il cédait la place d'honneur à Kim Yo-jong lors d'une réunion avec des responsables sud-coréens, ce qui avait suscité des spéculations selon lesquelles de tels gestes l'auraient aidé à conserver ses fonctions pendant des décennies dans le contexte politique de Pyongyang, propice aux purges.
        
CHRONIQUE. Les Suisses ont des enfants de plus en plus tard et en plus petit nombre. Par ailleurs, un écart persiste entre le désir d’enfants et le nombre réel de naissances. Dans «Défécondité. Ses raisons, sa déraison», Olivier Rey livre des pistes
En devenant récemment papa, j’ai remarqué que parmi mes amis de mon âge, j’étais plus l’exception que la règle. Mais peut-être est-ce juste que j’ai un entourage peu représentatif du pays. Pour résoudre cette énigme, il existe une piste: le site de l’Office fédéral des statistiques. Voici ce que disent les chiffres: en Suisse, les femmes ont leur premier enfant en moyenne à 31,3 ans et les hommes à 35,3 ans. Quand on demande aux Suisses s’ils souhaitent des enfants, ils répondent en majorité que oui: 53% des personnes âgées de 20 à 29 ans souhaitent en avoir deux, 5% un seul et 17% aucun. Mais entre les souhaits et la réalité, un fossé existe. Alors que seuls 5% veulent un enfant unique, à la fin, 17% en ont un. Par ailleurs, la proportion de personnes sans enfant est supérieure de dix points à celle de ceux qui déclarent ne pas en vouloir. Aujourd’hui, près d’un tiers des Suisses en âge d’en avoir n’ont pas d’enfants.
Cette salade de chiffres pour vous dire qu’effectivement les gens ont désormais des enfants tard, moins que ce qu’ils pensaient et que cette réalité a une conséquence démographique. Avec environ 1,3 enfant par femme, la Suisse est largement sous le seuil de remplacement de sa population. Autrement dit, sans immigration, à terme, la Suisse va se vider. En attendant, elle se transforme en pays vieillissant. Les balançoires de nos places de jeux vont se clairsemer, et nos homes se remplir. La Suisse n’est pas seule dans ce cas. Selon le statisticien suédois Hans Rosling, nous avons atteint en 2017 le peak child, soit le pic mondial du nombre d’enfants.
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Agé de 38 ans, Rob Jetten pourrait devenir le plus jeune premier ministre de son pays, après la victoire surprise de son parti aux législatives qui faisaient office de scrutin test pour la droite populiste. Mais les tractations pour former un gouvernement de coalition ne seront pas simples
«Het kan wél» («C’est possible»). Son slogan de campagne lui portera-t-il chance jusqu’au bout? Rob Jetten, dont le parti libéral-centriste Démocrates 66 (D66) vient de remporter les législatives en devançant le Parti de la liberté (PVV) du leader d’extrême droite Geert Wilders, pourrait devenir le plus jeune premier ministre néerlandais à entrer en fonction. Le premier ouvertement homosexuel également. Mais d’ici là, des semaines, voire des mois, pourraient s’écouler jusqu’à ce qu’il parvienne à former un gouvernement de coalition, dans un contexte politique très fragmenté. Ce mardi, un «éclaireur» sera désigné par les partis, avec pour tâche d’évaluer les alliances possibles. La dernière fois que les Pays-Bas se sont dotés d’un gouvernement, la procédure avait duré… 223 jours.
Rob Jetten revient de loin. Il y a un mois encore, les sondages ne donnaient son parti, qui a accusé une cuisante défaite en 2023, qu’en cinquième position. Et s’il a pu revendiquer sa victoire, fier d’avoir pu dépasser Geert Wilders, seules quelques milliers de voix le séparent de son coriace adversaire.
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La Commission des affaires juridiques du National a accepté à l’unanimité un postulat demandant au Conseil fédéral d’évaluer l’identité électronique vingt-quatre mois après son déploiement. Les élus veulent ainsi s’assurer que le projet tienne compte des inquiétudes exprimées durant la campagne
Le projet d’identité électronique de la Confédération a été accepté du bout des lèvres en septembre dernier. Un résultat serré qui a surpris les parlementaires fédéraux, alors même que la loi avait bénéficié du soutien de tous les partis. Signe que les élus ne sont pas restés sourds au message envoyé par la population, la Commission des affaires juridiques du National a accepté à l’unanimité vendredi 31 octobre un postulat du conseiller national Benoît Gaillard (PS/VD) demandant au Conseil fédéral d’évaluer l’e-ID vingt-quatre mois après sa mise en œuvre.
«Ce résultat montre qu’il y a de véritables interrogations au sein de la population concernant la numérisation des administrations publiques en Suisse», indique au Temps Benoît Gaillard. Ce dernier attend donc des autorités qu’elles évaluent certains points deux ans après avoir déployé cette e-ID.
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Cette artiste guatémaltèque, dont c’est la première exposition en Europe, a appris des siens le tissage maya cakchiquel. Mais ses sculptures textiles, monumentales ou toutes petites, transcendent la tradition pour raconter leurs propres histoires puissantes et réparatrices
Angélica Serech ne tisse pas que des fils, elle tisse du temps, du sens, des solidarités, des émotions, des histoires, des tissus qui réparent aussi, peut-être. C’est le sens du titre de son exposition – la première en Europe qui lui soit entièrement consacrée – au Musée de la Croix-Rouge, à Genève: la formule Pach’un Q’ijul, en cakchiquel, langue maya du Guatemala qui est celle d’Angélica Serech, signifie «temps entrelacés».
Les trames de l’artiste s’accrochent à des branches d’arbre, parfois tordues. Suspendues, ses sculptures mouvantes sont faites le plus souvent de fils de coton, mais aussi de sisal, de brocarts ou de plastique de récupération, et même, parfois, de cheveux humains – matière vivante dont on lui fait don, et qui lui permet de tisser des solidarités avec d’autres femmes. Blanc crémeux ou couleur drap, ocre, bleu indigo aux multiples nuances, rouge sang, violet, bleu-vert, jaune maïs, vert de plastique, noir charbonneux, chaque tapisserie possède sa propre palette, déploie ses propres formes. Aucune ne ressemble à une autre. Toutes racontent une artiste qui cherche, qui avance, qui écoute et qui répond à ce qui l’entoure.
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Au cœur de Sion, trois musées cantonaux se répondent comme les facettes d’un même diamant alpin: l’art, l’histoire et la nature. Réunis dans un périmètre où châteaux médiévaux, collines viticoles et ciel bleu composent un décor saisissant, ils offrent une expérience de visite rare: comprendre un territoire par les œuvres qu’il a inspirées, par les vies qui l’ont façonné et par les milieux naturels qui l’ont fait naître
Installé dans un ensemble architectural historique au pied des collines de Valère et de Tourbillon, le Musée d’art du Valais marie la douceur de pierres séculaires à des accrochages actuels. Depuis ses terrasses, le regard embrasse la vieille ville, un avant-goût du dialogue constant entre paysage et création que nous retrouvons dans les salles. Le musée réunit plusieurs expositions qui toutes se répondent autour du thème des grands espaces. Deux d’entre elles, l’une de Magali Dougoud et l’autre de Vivian Suter, ont été spécialement pensées pour les lieux et la troisième se compose d’un accrochage réalisé à partir de la collection du Musée d’art du Valais sur la question du paysage et de sa représentation aux limites de l’abstraction.
    
Pour les familles, l’attention au détail change la visite: Inspiro, un coffret de cartes disponible gratuitement à l’accueil transforme l’observation en jeu et fédère adultes et enfants autour d’une même curiosité.
A quelques minutes de marche, au sommet de la colline de Valère, le Musée d’histoire du Valais déploie une véritable machine à remonter le temps. L’ascension par le bourg installe une parenthèse. Nous entrons dans un «labyrinthe» où un millier d’objets tissent une fresque de cinquante mille ans, des premiers outils néandertaliens au tourisme du XXIe siècle. Le scénario met l’Arc alpin en perspective: échanges par les cols, foires, métiers, spiritualité, modernités. La topographie du lieu, avec ses fenêtres sur la vallée du Rhône et ses pierres polies par le temps, renforce l’immersion.
    
L’expérience se prolonge ensuite dans la majestueuse basilique, entièrement restaurée. L’audioguide dévoile les trésors secrets de ce joyau médiéval, du jubé aux peintures murales, sans oublier son orgue du XVe siècle avec l’occasion unique d’écouter les sonorités du plus ancien orgue jouable du monde.
Dernier volet du triptyque, le Musée de la nature fait respirer la visite au moment de redescendre. Mammifères, oiseaux, insectes, plantes et minéraux composent une géographie intime des milieux valaisans, dans une scénographie qui met la beauté des spécimens au service du sens. Ce musée pionnier a été l’un des premiers à réserver une place à l’anthropocène et aux enjeux contemporains: comment habitons-nous la montagne? Quels équilibres préserver? Quelles traces laissons-nous?
Pour accompagner la visite, le guide «Retour vers le futur», sur le modèle des livres dont vous êtes le héros, emmène le public dans des choix cornéliens où les décisions du passé influencent le présent, alors que la balade sonore dévoile les étonnantes histoires des animaux, plantes, insectes ou minéraux les plus emblématiques du Musée de la nature du Valais.
    
Sous son titre L’homme et la nature en Valais, l’exposition valorise la diversité biologique et géologique du canton, révélant des spécimens et des minéraux d’exception. La petite, mais très intéressante Expo Focus Océan au sommet met, quant à elle, en lumière des objets remarquables issus de ses collections. Le public découvre un chapitre méconnu de l’histoire géologique alpine: celui d’un ancien océan dont les vestiges reposent aujourd’hui au cœur des montagnes valaisannes.
Ce qui distingue ces trois adresses, c’est la mesure: nous visitons chaque musée en une à deux heures, avec le temps pour regarder, s’attarder et échanger. La proximité des sites permet d’orchestrer une journée enrichissante: l’art en fin de matinée, la montée vers Valère pour l’histoire après une pause repas au Café de Valère, la nature pour conclure avant un verre dans la vieille ville.
La proximité des sites permet d’orchestrer une journée enrichissante entre art, histoire et nature
Et chaque premier week-end du mois, l’opération «J’peux pas, j’ai musée!» ouvre grand les portes des musées: entrée et activités gratuites, avec un atelier familial le dimanche après-midi, tandis que workshop et visite guidée rythment la programmation adulte. L’occasion idéale d’embarquer toute la tribu. Finalement, les Musées cantonaux du Valais offrent une expérience authentique. Ils racontent un canton par trois angles complémentaires: l’art qui éclaire le présent, l’histoire qui enracine la mémoire, la nature qui élargit la perspective. Nous repartons avec l’envie d’y revenir à une autre saison, pour un nouveau regard, une autre lumière, une prochaine conversation. Ou pourquoi pas pour une nuit aux musées?
Le 8 novembre 2025, les Musées d’art, d’histoire et de la nature du Valais vous invitent à vivre une nuit pas comme les autres au cœur de la vieille ville de Sion à l’occasion de la Nuit des musées en Valais. Pour les tout-petits, les grands-parents et les amoureux; entre amies, en solo ou en famille. Il y en a pour tous les goûts! Venez écouter, fabriquer, échanger, grignoter et boire un vin chaud… La nuit est à vous, bienvenue!
    
    
octobre à mai: ma-di 11h00 – 17h00
juin à septembre: ma-di 11h00 – 18h00 (Musée d’histoire du Valais tous les jours de juin à septembre)
        
OPINION. Les premières tentatives de taxer les hautes fortunes remontent à 1922, écrit l’historien Grégoire Gonin; la virulence des attaques du camp bourgeois à l’égard du texte du 30 novembre est tout aussi ancienne, comme la quête d'un hypothétique taux maximal supportable…
En 1922, 86% du corps électoral rejettent l’initiative du PS pour un impôt unique sur la fortune pour remédier à l’explosion de l’endettement lié à la Grande Guerre. Seuls 24 000 contribuables (3,5% de la population) sont concernés, relate l’historien Sébastien Guex, spécialiste des finances publiques en Suisse, dans un article de 1994 aussi éclairant que méconnu. La Feuille fédérale écrit qu’un oui signifierait rien moins que l’introduction du «système communiste». Le général Wille exige du Conseil fédéral qu’il n’applique pas le texte en cas d’acceptation. L’abbé Savoy, très influent chez les catholiques, appelle à s’opposer au prélèvement «les armes à la main» s’il le faut.
Dans le canton de Vaud, les autorités font sonner le tocsin dans toutes les communes le jour de la votation. A Montreux, la Feuille d’Avis estime que la dictature doit remplacer la démocratie. Les patrons brandissent le spectre du licenciement lors d’assemblée du personnel. C’est que le texte supposait la levée du secret bancaire, alors qu’il sera sanctifié par la loi dix ans plus tard. Dans son indémodable Bonheur suisse (1966), Luc Boltanski établit combien, au sein des couches populaires, la recherche de la distinction sociale l’emporte «sur le sentiment d’appartenir à un groupe […] solidaire», donnant l’illusion d’une «société sans classes».
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L’émissaire américain pour l’Afrique, Massad Boulos, a mené ces derniers jours une série d’entretiens au Caire pour mettre fin à ce conflit qui ensanglante le pays depuis 2023
Le Conseil de souveraineté présidé par le chef de l’armée soudanaise, Abdel-Fattah Al-Burhane, va étudier ce mardi une proposition de trêve portée par les Etats-Unis dans le conflit qui ensanglante le Soudan depuis plus de deux ans, selon une source gouvernementale à Port-Soudan.
L’émissaire américain pour l’Afrique, Massad Boulos, a mené ces derniers jours une série d’entretiens au Caire, dans le but de finaliser la proposition de trêve humanitaire proposée mi-septembre sous son égide par un groupe de médiateurs incluant l’Egypte, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, selon différents communiqués officiels publiés au Caire.
Massad Boulos a ainsi donné au président de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, «une explication détaillée […] sur les récents efforts des États-Unis au Soudan pour mettre fin à la guerre, faire entrer rapidement de l’aide et lancer un processus politique soudano-soudanais», selon un communiqué publié lundi soir par la Ligue arabe. Il a également rencontré le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatt, mais aucune information n’a filtré côté égyptien après leur rencontre.
Depuis plusieurs mois, un groupe de médiation réunissant Etats-Unis, Egypte, Arabie saoudite et Emirats arabes unis, travaille sur un plan de paix pour le Soudan, mais ses dernières propositions, présentées mi-septembre à Washington, sont restées lettre morte.
Fin septembre, Massad Boulos avait déjà dit espérer, à l’ONU, que l’aide humanitaire puisse rentrer à El-Fasher, ville du Darfour, au Soudan, alors théâtre d’intenses combats entre l’armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide.
Après 18 mois de siège, cette capitale, dernier verrou stratégique de l’armée au Darfour et comptant encore des centaines de milliers d’habitants a été prise le 26 octobre par les FSR, depuis accusées d’exactions de masse sur les civils.
Les informations et témoignages se multiplient sur les exécutions, viols, attaques contre des humanitaires et pillages qui y sont commis, documentés par des images satellites et par des vidéos d’exactions publiées par les combattants eux-mêmes.
La guerre depuis avril 2023 entre le général Abdel Fattah al-Buhrane, commandant de l’armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d’Etat de 2021, et son ancien allié le général Mohammed Hamdan Daglo, le chef des FSR, a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l’ONU.
        
REVUE DE PRESSE. Les récentes victoires de l’équipe nationale n’auront pas suffi à convaincre l’ASF de prolonger la Suédoise, dont le départ a été annoncé lundi soir. Pour la presse, l’instance nationale du football devra assumer une décision impopulaire
Les rumeurs allaient bon train ces dernières semaines. Elles ont été confirmées lundi soir. La Suédoise Pia Sundhage, 65 ans, ne prolongera pas l’aventure avec l’équipe de Suisse féminine. La sélectionneuse avait pourtant formulé son souhait de rester au-delà de son contrat qui devait prendre fin le 31 décembre, à condition de pouvoir compter sur une assistante à plein temps. L’ASF en a décidé autrement, avec effet immédiat. «Pia Sundhage a repris l’équipe en 2024 dans une période difficile et l’a menée à travers un Championnat d’Europe inoubliable dans notre pays. Avec les joueuses et le staff, elle a ainsi posé les bases d’un avenir prometteur pour le football féminin suisse», a ainsi déclaré le président Peter Knäbel, cité dans un communiqué de l’ASF.
        
HEIDI.NEWS. Pour débuter notre nouvelle Exploration "Le mort est notre métier", nous plongeons dans le quotidien de deux officiantes laïques, de part et d'autre de la Manche. Une profession en plein essor, mais qui demande de solides qualités
        
OPINION. Non, la proposition du conseiller fédéral Ignazio Cassis d’offrir une immunité temporaire à Vladimir Poutine en cas de visite en Suisse n’est pas dangereuse mais courageuse, écrit Christian-Nils Robert en réponse à une opinion d’Alain Werner
Non, Alain Werner, je ne suis pas d’accord avec vous lorsque vous vous opposez à la proposition du conseiller fédéral Ignazio Cassis d’accorder une immunité temporaire à Vladimir Poutine s’il vient en Suisse pour une éventuelle conférence de paix.
D’abord des réserves existent, à plusieurs niveaux, qui autoriseraient cette immunité (Conseil fédéral, Conseil de sécurité, ONU).
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MÉMOIRE DES SENS. Si le piment réveille les papilles, avec le Carolina Reaper, ce sont les enfers qui s’invitent à table. David Werlen (39 ans, chargé de communication) l’a découvert cet été quand une bouchée l’a fait basculer de la douleur à l’extase. Le Valaisan, installé à Lausanne, raconte comment le piment peut devenir un plaisir
«Autant que je me souvienne, j’ai toujours eu un faible pour les saveurs nouvelles. Loin de chez moi, je m’aventure volontiers vers les plats les plus éloignés de nos codes culinaires. Je dirais même que le «risque» dans l’assiette m’attire un peu, surtout lorsqu’il est accompagné d’une promesse pimentée.
Enfant, chez mes cousins en Angleterre, je me souviens de currys si forts que ma fourchette tremblait sur le chemin de l’assiette à ma bouche. Puis, avec le temps, mon palais s’est aguerri et ma tolérance à la capsaïcine – la molécule qui enflamme nos papilles – s’est renforcée. Mais cette résistance ne me fut d’aucun secours ce soir de juillet 2025 quand je croquai (sans le savoir) dans le deuxième piment le plus fort du monde.
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Prix Nobel d’économie en 2001, Joseph Stiglitz porte un regard critique sur les décisions de Donald Trump et leur impact, que ce soit sur le plan économique ou géopolitique. Il explique ses craintes concernant les fondements de la démocratie
Cet entretien est le fruit de plusieurs rencontres qui ont culminé avec une interview en septembre, à New York. Homme au langage franc et précis, l’économiste Joseph E. Stiglitz, lauréat du Prix Nobel d’économie en 2001, fait partie des personnalités qui disent haut et fort les risques liés à la deuxième présidence de Donald Trump. De manière factuelle, s’appuyant sur l’Histoire, la Constitution américaine et l’Etat de droit.
Anne-Frédérique Widmann, Patrick Chappatte: Comment caractérisez-vous la manière dont Donald Trump aborde l’économie, au niveau national et international?
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Sous les deux mandats du président George W. Bush, ce faucon en politique étrangère, durablement influencé par les idées conservatrices, incarna les dérives de la guerre contre le terrorisme. Il s’est éteint à l’âge de 84 ans, a annoncé le 4 novembre sa famille
Voix sépulcrale, parole rare, Dick Cheney revendiquait avec une fierté provocatrice son surnom de «Dark Vador» et son goût pour le côté obscur du pouvoir. Après trois décennies passées dans ses coulisses, il s’était imposé avec l’assentiment de George W. Bush, pendant deux mandats, comme le vice-président sans doute le plus influent et le plus puissant de l’histoire des Etats-Unis. Le verdict de cette dernière s’était montré impitoyable avec le «père» de l’invasion de l’Irak et des dérives de la guerre contre le terrorisme. Il n’avait jamais exprimé le moindre regret. Il s’est éteint à l’âge de 84 ans, a annoncé le mardi 4 novembre sa famille.
Richard Bruce Cheney naît le 30 janvier 1941 au sein d’une famille démocrate, à Lincoln, dans le Nebraska, et grandit à Casper, dans l’Etat voisin du Wyoming, un bastion conservateur. Son père est fonctionnaire au Département de l’agriculture et sa mère une ancienne star locale de softball, une variante du baseball. Grâce à l’entregent d’un homme d’affaires investi dans le pétrole, Tom Stroock, il intègre la prestigieuse Université Yale, fréquentée par les enfants de patriciens de la Nouvelle-Angleterre. L’expérience tourne cependant vite court, il renonce une première fois et il s’en retourne dans le Wyoming, où il travaille comme lignard pour une compagnie d’électricité. Une nouvelle tentative à Yale n’est pas suivie de plus de succès. Revenu dans l’Ouest, il est arrêté à deux reprises pour conduite en état d’ivresse, un double avertissement qui précipite une drastique remise en cause dans laquelle sa petite amie, Lynne Ann Vincent, joue un rôle déterminant.
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Le prestigieux prix littéraire francophone a été décerné à cette ambitieuse fresque familiale de près de 800 pages
A l’issue du traditionnel repas des jurés au restaurant Drouant, à Paris, le Prix Goncourt a été décerné ce mardi à La Maison vide, de Laurent Mauvignier (Minuit, 744 p.).
Présidé depuis 2024 par l’écrivain Philippe Claudel, le jury (composé de Christine Angot, Pierre Assouline, Tahar Ben Jelloun, Pascal Bruckner, Françoise Chandernagor, Paule Constant, Didier Decoin, Camille Laurens et Eric-Emmanuel Schmitt) a récompensé un livre qui avait également été salué par Le Temps, qui y voyait une fresque d’une «amplitude flaubertienne».
Dans La Maison vide, Laurent Mauvignier redonne vie à ses aïeux «et, dans un même mouvement, donne à voir le roman en train de s’écrire». Surtout, par la fiction qui lui est insufflée, l’histoire familiale, individuelle, devient collective, le «nous» supplante le «je». Devenues personnages de roman, Marie-Ernestine, l’arrière-grand-mère et Marguerite, la grand-mère, portent en elles le drame de générations de femmes violentées. Les deux guerres mondiales passent là-dessus en bourrasques, traversant les générations, laminant les êtres et les familles. Partant de «quelques reliques poussiéreuses, de lettres enrubannées, de photos où les descendants ne connaissent plus personne», l’écrivain dépeint le patriarcat comme source de violence et de domination.
Les trois autres romans en lice, également consacrés à des récits personnels et familiaux, ont eux aussi été chroniqués dans nos colonnes.
    
Puissante enquête sur deux féminicides déjà récompensée ce lundi par le prix Femina, La nuit au cœur (Gallimard, 284 p.) est un livre «dont on sort bouleversé, hanté», écrivions-nous en septembre. «Avec les outils de la littérature, depuis cette place très particulière que permet l’écriture», Nathacha Appanah y explore deux féminicides, ainsi que sa propre expérience d’emprise et de violence vécue entre ses 18 et 25 ans. Dans ce livre de longue haleine, émaillé de phases de découragement et de chagrin, la romancière mauricienne déploie les glaçantes similitudes qui se retrouvent dans les trois cas: mêmes techniques de manipulations, de contrôle, de surveillance, mêmes menaces, mêmes violences. «En face, la honte, la peur, la terreur. Et aussi, dans les trois cas, l’espoir, l’énergie tellurique de s’en sortir, de refaire sa vie.»
    
Roman des ambivalences, des contradictions, des tiraillements, où Caroline Lamarche déploie «un art de la nuance qui a besoin de pénombre pour opérer», Bel Obscur (Seuil, 230 p.) est le récit d’une enquête personnelle. Pour comprendre la longévité et l’excentricité de son couple avec un homme qui aime les garçons, pour éclairer son attachement à «l’amour comme rêve durable», la narratrice «procédera de biais, préférant les rêveries alchimiques à la rigidité des conventions» et s’intéressant à un jeune et lointain ancêtre, Edmond, mis au ban de la famille à cause de sa probable homosexualité et mort dans la solitude en 1865. «Chez l’écrivaine belge, c’est bien la littérature en elle-même qui instaure le clair-obscur sur les méandres de l’existence.»
    
Prenant pour point de départ un reportage d’Emmanuel Carrère en Géorgie, pays de son grand-père maternel, Kolkhoze (POL, 548 p.) est une vaste fresque familiale entre Tbilissi et Paris, écrite dans le deuil de ses deux parents: l’historienne et académicienne Hélène Carrère d’Encausse, morte en 2023, et son mari Louis, «cadre dans les assurances relégué au rôle de prince consort, qui décédera quelques mois à peine après son épouse, «de chagrin», et jusqu’ici absent ou quasi absent des livres de son fils». L’exploration de son ascendance géorgienne et russe conduit l’écrivain à peindre près d’un siècle d’histoire «avec l’aisance d’un randonneur dans l’épaisseur du temps et sur tous les terrains (souvenirs, archives, correspondances)».
        
Le businessman français possède une collection de garde-temps hors norme, déposées à Genève dans un endroit bien caché. Il a ouvert les portes de son musée personnel pour une visite privée
C’est un musée privé sans gardien mais bien gardé. Un grand salon feutré sans fenêtre qui ne reçoit en principe jamais de visiteurs, exception faite pour Le Temps. On dit qu’il y a là la plus grande collection de Patek Philippe après celle du propre musée de la marque – qui, lui, est ouvert au public, dans le quartier des Bains, à Genève. Ce n’est encore qu’une partie de l’inventaire, qui compte une légion de Rolex et une escadrille d’horlogers indépendants dont les rangs ne cessent de gonfler – 26 acquisitions sur les six derniers mois. L’ensemble se monte à près de 600 montres, d’une valeur établie par le propriétaire à quelque 300 millions de francs. Le prix moyen se situe donc à 500 000 francs, mais certaines pièces valent beaucoup plus.
Par accord, le nom du lieu doit rester secret. Nous nous contenterons d’indiquer que la collection est conservée dans une forteresse genevoise sortie de terre avec la tour Eiffel. En revanche, le collectionneur n’est pas anonyme. Patrick Getreide est un homme d’affaires parisien, qui a pignon sur rue, mais préfère les eaux claires des Bahamas, où il passe cinq mois par année. Le reste du temps, il fréquente le grand monde, poussant ses voisins de table à l’apoplexie devant sa Patek Philippe 1518 or sur or de 1941, ou son «heure du monde» référence 2523 «double crown» de 1953, deux raretés à plusieurs millions de francs.
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CHRONIQUE. La possibilité universelle d’être dans le rouge est instrumentalisée par Jean-Luc Mélenchon, preuve de la centralité du pouvoir d’achat dans le débat électoraliste français et d’une certaine culture du compte débiteur
Interdire aux citoyens français la possibilité d’être dans le rouge? A l’évocation de cette idée, ils sont nombreux à s’étouffer sur leur baguette. Obsédé par la forge de son profil en vue de l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon veut donc faire des découverts bancaires un sujet de polémique politique majeur. Quitte à forcer le trait.
A l’origine de la séquence, le fait qu’une directive européenne visant à encadrer plus strictement les comptes débiteurs a été ratifiée par le gouvernement français. Résultat: à partir de l’automne prochain, pour avoir un découvert en France, il faudra montrer patte blanche.
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Le metteur en scène romand et ses quatre comédiens plongent le public dans la réalité sensorielle du déclin. Après Lausanne et Genève, à découvrir à La Chaux-de-Fonds, les 6 et 7 novembre prochains
«Les chats n’ont pas de visages, ils ont une âme. J’ai décidé de me mettre du côté des chassés.» Ces phrases, prononcées par une vieille dame vivant dans une roulotte avec une acolyte encore plus âgée qu’elle, résument bien L’Age de frémir, projet essentiellement muet de Guillaume Béguin: poser la question du droit à la différence, voire à l’étrangeté, quand le corps et le cerveau diminués font basculer l’individu dans une autre réalité.
Ce droit à une échappée existentielle rappelle Le Baiser et la Morsure, minutieuse exploration théâtrale des primates par le même metteur en scène, en 2013. Chaque fois, une communauté qui évolue sur le plateau selon ses propres lois, ses propres besoins, au fil d’un parcours organique qui distille à la fois angoisses et drôlerie. Au Théâtre Saint-Gervais, à Genève, il y a quelques jours, après la Grange-Unil, l’an dernier et avant l’ABC, à La Chaux-de-Fonds, les 6 et 7 novembre prochains, le public est invité à une immersion sensorielle en «oldland».
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L’initiative de l’UDC vise à restreindre la libre circulation en cas de dépassement de seuil de 10 millions de résidents. Si le Conseil national a fait le pari de ne pas lui opposer de contre-projet, la commission du Conseil des Etats s’est montrée plus partagée, avant de finalement refuser toute proposition
L’initiative de l’UDC «Pas de Suisse à 10 millions» d’habitants a causé une certaine nervosité au sein de la Commission des institutions politiques (CIP) de la Chambre des cantons. Car l’enjeu est grand: en cas d’approbation par le peuple, elle pourrait remettre en question la libre circulation des personnes, clé de voûte des relations entre la Suisse et l’Union européenne. A l’heure où le paquet d’accords sera prochainement examiné par le parlement, un tel dénouement serait synonyme de catastrophe pour les partisans des accords avec l’UE.
        
Patron du CP Berne depuis 1998, où il a fêté six titres nationaux de hockey sur glace, Marc Lüthi est l’un des plus puissants dirigeants du sport suisse. Il évoque son brillant parcours personnel et l’insuccès tenace dans lequel est tombé son club
Les monuments sont aussi faits pour vaciller. Le grand CP Berne a des patins d’argile, végète au fond du classement de National League de hockey sur glace, et même son guide, qui vit sa 28e saison de CEO, ne semble plus trouver la solution – alors il délègue, en vain pour l’heure. Marc Lüthi, rencontré cette semaine, garde espoir et bonne humeur. Dans un excellent français, avec les sombres gradins de l’ex-Allmend en toile de fond, le dirigeant met des mots sur la traversée du désert: depuis le dernier de ses 16 titres de champion en 2019, son «SCB» n’a plus remporté la moindre série de play-off. Insupportable, à l’échelle d’une telle institution, que ne toise que le HC Davos dans les annales de la discipline. Mais Marc Lüthi donne l’impression de tout supporter.
        
La surface de cépages résistants demeure anecdotique dans notre pays aujourd’hui. Un projet de l’Agroscope pourrait bien changer la donne à l’avenir: le développement de nouvelles variétés robustes issues de cépages emblématiques, comme la petite arvine ou le chasselas
La surface du vignoble suisse a très légèrement diminué l’an passé. Il a perdu 85 hectares, soit 0,6% de son total avoisinant les 14 500 hectares. Si le pinot noir, cépage le plus planté du pays, et le chasselas, son dauphin, voient la baisse de leur superficie se poursuivre, d’autres variétés, au contraire, continuent de gagner du terrain. C’est le cas notamment de deux nouveaux cépages résistants aux maladies cryptogamiques, le divico et le souvignier gris. Si elles demeurent pour l’heure anecdotiques – les deux précités représentent environ 1% du vignoble de notre pays –, ces variétés robustes pourraient-elles à l’avenir devenir majoritaires?
«C’est tout sauf une utopie», estime Raphaël Piuz, à la tête du Domaine des Dix Vins, à Hermance (GE). Sur ses 4 hectares de vignes, il a planté 100 cépages résistants différents. «Je suis convaincu de leur qualité et de leurs futures implantations importantes au sein du vignoble mondial», poursuit-il. Et d’ajouter: «Ces dernières années, je n’ai constaté aucune différence de vente entre les cépages traditionnels et les résistants. La nouveauté et la rareté ont même joué en faveur des variétés robustes.»
Si le viticulteur genevois a pris ce virage, c’est dans un souci de diminuer son impact environnemental. «Lors des années à forte pression, le nombre de traitements augmente pour sauver sa récolte. Même en cultivant mon domaine en bio, je ne réduisais pas mon impact. Pour que ce mode de culture prenne tout son sens, j’avais le sentiment qu’il fallait modifier le capital végétal.» Après dix ans, Raphaël Piuz constate utiliser dix fois moins de produits que par le passé et a vu ses interventions dans ses vignes diminuer, en moyenne, de 75%. «Cultiver les mêmes clones depuis plusieurs siècles a participé à nous mener dans la situation actuelle, avec des fragilités accrues face aux maladies. L’agriculture a toujours évolué au fil de l’histoire, nous devons poursuivre ce mouvement, qui se fait en parallèle de celui, perpétuel, de la nature.»
Voilà donc pour le travail à la vigne. Mais qu’en est-il des vins? Sont-ils différents? Une étude réalisée par la Haute Ecole de viticulture et d’œnologie de Changins, publiée en juillet dernier, indique que «les vins issus de cépages résistants sont, en moyenne, aussi appréciés que les cépages traditionnels». «Ce sont des cépages qualitatifs mais, comme pour les variétés classiques, ils nécessitent une recherche de la perfection, à la vigne et à la cave», appuie Raphaël Piuz.
A l’heure actuelle, les cépages résistants demeurent des exceptions dans le vignoble helvétique. Mais l’arrivée future sur le marché de nouvelles variétés, descendantes de cépages emblématiques, pourrait changer la donne, estime Raphaël Piuz. En collaboration avec les cantons du Valais et de Vaud, les deux plus grandes régions viticoles du pays, l’Agroscope travaille en effet sur le développement de huit nouveaux cépages résistants issus de la petite arvine, du cornalin, de l’humagne rouge et du païen, mais aussi du chasselas, du merlot, du pinot noir et du gamay. «L’objectif est qu’au niveau organoleptique ils ressemblent aux variétés emblématiques de notre vignoble. On espère y arriver dans un horizon de dix à vingt ans», souligne Jean-Sébastien Reynard, responsable de la création variétale de la vigne à l’Agroscope.
Pour l’agronome, ces futures variétés pourraient faciliter l’acceptation des cépages résistants. Il précise toutefois que cela dépendra notamment des consommateurs. Et de conclure: «Il sera intéressant d’analyser l’évolution au cours des vingt prochaines années.»
        
Organisée par les villageois et fréquentée par les gens de la région, la désalpe d’Albeuve marque l’attachement des Fribourgeois au monde agricole. Ancienne «fille de chalet», la skieuse Mathilde Gremaud s’est jointe à la marche d’une famille de paysans
Le jour n’était pas encore levé que les coups de brosse résonnaient déjà. Guidés par les sons de cloches dans le noir, des hommes allaient et venaient à la recherche des vaches, dans ce pâturage situé à quelques centaines de mètres au-dessus du hameau de Lessoc. Ils se relayaient pour remplir des seaux d’eau dans le Torrent, en contrebas, puis pour laver l’arrière-train des neuf «meneuses» attachées l’une après l’autre à la barrière, en préparation de la désalpe. Considérées comme étant les plus dominantes, elles guideront le troupeau jusqu’à la ferme de la famille Dupasquier à La Tour-de-Trême, trois heures de marche plus bas.
«Nos 60 vaches ont passé la nuit ici, explique Samuel Dupasquier, arrière-petit-fils du premier paysan à la tête de ce domaine fribourgeois. Nous avons voulu séparer la marche en deux, en quittant hier après-midi le chalet du Lity – une dizaine de kilomètres plus haut.» L’estivage, qui consiste à mener les vaches pendant une centaine de jours l’été en moyenne montagne, est une pratique qui remonte au XVe siècle en Suisse. Elle permet d’accéder à des surfaces supplémentaires d’herbe de qualité tout en contribuant naturellement à l’entretien du paysage.
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CHRONIQUE. Ceux qui se plaignent qu'«on ne peut plus rien dire» ont tort: ils peuvent toujours tout dire, mais ils ne peuvent plus tout dire sans être contredits, c’est cela qu’ils ne supportent pas, écrit notre chroniqueur Yves Petignat
Il faudrait en rire, si le sujet de la liberté d’expression ne reflétait pas la vague qui est en passe de nous submerger: la distorsion de la réalité. Voici un groupe d’hommes – et une femme – d’âge mûr, qui ont tous exercé le pouvoir au plus haut niveau, venus se lamenterde ne plus pouvoir rien dire sans risquer «d’être rejeté, discriminé, voir cloué au pilori». Ce lundi, à Zurich, autour de l’ancien président de la Confédération Ueli Maurer, prompt à se plaindre des atteintes à la liberté d’expression, il y avait l’auteur à succès Thilo Sarrazin, ancien sénateur (ex-SPD) ministre des finances de Berlin, l’ancien président (ex-CDU) de l’Office fédéral allemand pour la protection de la Constitution (renseignements intérieurs) Hans-Georg Maaßen, la députée autrichienne du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ) et ex-présentatrice Marie-Christine Giuliani. Et quelques anciens élus suisses, allemands et autrichiens venus de la droite nationaliste. Tous ont en commun un discours anti-immigration et anti-européen etdénoncent la domination de l’idéologie «wokiste».
Passons sur le fait qu’il est assez cocasse qu’Ueli Maurer, qui se sent plus en sécurité à Pékin qu’à Lausanne, qu’Hans-Georg Maaßen, qui avait notamment pour mission de surveiller les mouvements et partis d’extrême droite, ou que Marie-Christine Giuliani, qui veut renouer le dialogue avec la Russie, puissent désormais redouter de ne plus pouvoir s’exprimer librement dans nos démocraties. Sans parler de Thilo Sarrazin, dont les livres, «L’Allemagne disparaît» (Ed. du Toucan, 2013) et «Deutschland auf der schiefen Bahn» («L'Allemagne sur une pente glissante», non traduit) se sont vendus à des centaines de milliers d’exemplaires et qui est l’auteur le plus cité en Allemagne dans les débats sur l’immigration. Ainsi ceux qui ont toujours détenu la parole et continuent à occuper l’espace public se muent en victimes. Ils emboîtent le pas au vice-président américain J.D. Vance venu tancer les Européens à Munich en raison des prétendues «atteintes à la liberté d’expression» sur leur continent. On sait ce qu’il en est sous le règne de Donald Trump aux Etats-Unis.
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Les Suisses s’exprimeront le 30 novembre sur le service citoyen, qui étend l’obligation de servir à tous les jeunes. Un projet qui bouscule les frontières partisanes habituelles
«Je fais de la politique depuis trente-cinq ans et je ne me souviens pas d’avoir vu Balthasar Glättli et Jean-Luc Addor sur le même podium.» Pour Reto Nause, conseiller national (Le Centre/BE), le fait que deux élus, écologiste et UDC, aux idées opposées s’allient contre un projet est le symbole puissant de la «sainte alliance» qui s’est formée contre le service citoyen.
Une union de circonstance qui n’empêche pas le Zurichois et le Valaisan de rejeter l’initiative avec des arguments contradictoires. Pour Balthasar Glättli, «l’initiative vise à imposer une mesure coercitive sous couvert de solidarité. Un service obligatoire n’est pas un engagement, mais un travail forcé. Si l’on veut vraiment encourager l’engagement, il faut renforcer le volontariat et non pas obliger les gens à s’engager.» Une obligation qui représente une restriction de la liberté individuelle et un renforcement de l’armée, selon lui.
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Le Ministère public de la Confédération examine une plainte anonyme contre la présidente de la Confédération et son équipe, révèle le «SonntagsBlick». En cause: les fuites concernant l’appel avec le président américain sur les droits de douane
C’est un nouvel épisode dans «l’affaire» de l’appel téléphonique entre Karin Keller-Sutter et Donald Trump, qui a fait couler beaucoup d’encre: le Ministère public de la Confédération (MPC) examine désormais une plainte anonyme contre la présidente de la Confédération et son équipe, comme le rapporte le SonntagsBlick. Le motif: les fuites survenues après le fameux appel.
        
Diablesse des planches, l’écrivaine espagnole déploie au Théâtre de Vidy, avant la Comédie de Genève, «Vudu (3318) Blixen», opéra des ombres et prière d’amour à la fois. Tête-à-tête avec une écorchée douce
Etrangler un critique. Vous n’y avez jamais pensé? Merci! C’est un fantasme discutable. Le cinéaste suédois Ingmar Bergman l’imaginait dans son journal. Le plaisir de tordre le cou au plumitif. De lui faire ravaler sa bile. La redoutable et volcanique Angélica Liddell a pris au mot le réalisateur de Persona, des Fraises sauvages et de Fanny et Alexandre. Il y a 15 mois au Festival d’Avignon, l’artiste commençait son formidable Dämon, les funérailles de Bergman, par une mise au pilori de ses contempteurs, extraits choisis à l’appui, projetés sur le mur de la cour d’honneur du Palais des Papes. Dans la nuit griffée par des chauves-souris ivres, l’imprécation de cet ange du mal, dans sa robe de desperado blanche, ulcérait les uns, réjouissait les autres. Vous avez dit mauvais goût?
Mise à nu symbolique de la part maudite de nos existences plutôt. Mais voilà Angélica, un matin d’automne, dans le hall d’un hôtel lausannois distingué. Elle est fluette et vous imaginez l’adolescente qu’elle était, sa maigreur de funambule, sa chevelure noire de matador, ses yeux où s’écrivent tant de poèmes. Elle a chevauché les âges, hurlé au milieu du gué la barbarie de l’époque, voulu se noyer comme Ophélie. Devant vous, c’est le plus angélique des êtres, le plus charitable aussi. Un alliage de tendresse et d’humour de chanoinesse. Si elle est là, ce jour-là, c’est qu’elle auditionne des amateurs pour Vudu (3318) Blixen, messe noire fluviale – au Théâtre de Vidy à Lausanne du 7 au 9 novembre, avant la Comédie de Genève du 14 au 16 novembre.
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Afin de contourner le cadre strict imposé par la Confédération, l’entreprise Saltech AG, basée à Soleure, va délocaliser sa production de cartouches de 12,7 mm en Hongrie. Le groupe tchèque auquel appartient la société met en cause les réglementations suisses
L’entreprise Saltech AG, basée à Soleure, va délocaliser une partie de sa production en Hongrie, révèle la SonntagsZeitung. La délocalisation concerne la production de cartouches de 12,7 mm pour mitrailleuses lourdes, notamment utilisées par l’armée suisse. Si la décision a été motivée par une diminution des achats de l’armée, elle a principalement été prise à cause à la réglementation suisse en matière d’exportations d’armes, jugée trop restrictive.
L’information révélée ce week-end par les journaux de Tamedia a été confirmée par la société de holding et plus grand fabricant tchèque d’armes légères, Colt CZ, qui a racheté Saltech AG en juillet 2023. Selon le groupe, cette délocalisation est «à 100%» à cause des réglementations suisses à l’exportation. «Cette décision a été prise afin de garantir une flexibilité opérationnelle à long terme au sein du groupe, tout en respectant la réglementation suisse en matière d’exportation», détaille Colt CZ à la SonntagsZeitung, qui précise que les 80 employés de l’entreprise d’armement suisse travaillant sur les deux sites de production de Däniken et de Dulliken ne devraient pas être affectés par la délocalisation.
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Comédien, danseur, humoriste, engagé en politique, l’homme-orchestre genevois est décédé vendredi à l’âge de 38 ans
Il était bien connu des milieux artistiques genevois, mais aussi de ses sphères politiques: Antoine Maulini est décédé vendredi à l’âge de 38 ans, apprenait-on samedi dans la Tribune de Genève. Son cœur a lâché, ont rapporté plusieurs élus municipaux verts.
Un événement tragique survenu dans une période particulière pour l’artiste. Il avait œuvré, avec le Village du soir pour qui il travaillait, à la venue à Genève de Gente de Zona, un groupe de reggaeton cubain distingué par un Grammy Award. Le concert a eu lieu ce samedi soir à Palexpo, dans le cadre du Dia de los muertos Festival, sans celui qui s’était tant réjoui de ce moment.
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Comme en 2024, la cité du bout du lac arrive en tête du classement EuroCost International. Mais selon la méthodologie utilisée, les résultats de ce type de répertoire diffèrent
Genève reste la ville la plus chère du monde pour les expatriés en 2025, confirmant sa première place au classement de 2024: C’est en tout cas ce que publiait samedi la société EuroCost International, basée au Luxembourg et spécialisée dans les calculs du coût de la vie et de rémunération dans le monde pour expatriés.
C’est que le franc suisse est resté stable sur un an par rapport à l’euro, mais il s’est renforcé d’environ 5% par rapport au dollar américain. Cette bonne tenue de la monnaie helvétique contribue fortement au coût élevé de la vie pour les expatriés vivant dans les villes suisses, détaille EuroCost.
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Le PS vise trois fauteuils à l’exécutif dimanche prochain. Dans un canton qui n’a jamais connu de majorité clairement à gauche, deux visions s’affrontent, entre risque de blocages institutionnels et opportunité d’essayer une nouvelle formule
Le second tour de l’élection au Gouvernement jurassien qui se tiendra dimanche prochain pourrait s’avérer historique à plus d’un titre. D’une part, l’UDC espère entrer pour la première fois à l’exécutif avec son candidat Fred-Henri Schnegg. D’autre part, le Parti socialiste affiche désormais clairement son ambition d’emporter trois fauteuils gouvernementaux, après avoir placé autant de candidats dans le quinté de tête lors du premier tour du 19 octobre. Depuis sa création en 1979, jamais le canton n’a connu de «vraie» majorité de gauche, même si le Parti chrétien-social indépendant a souvent joué le rôle d’arbitre entre la gauche et la droite. Seul le PDC a détenu trois sièges durant un peu plus d’une législature, après que Pierre Kohler s’est lancé contre l’avis de son parti et a été élu lors d’une complémentaire en 1993.
Les socialistes n’avaient pas du tout cet objectif en tête en début de campagne. Leur mot d’ordre était clair: défendre leurs deux sièges, occupés par Nathalie Barthoulot depuis 2015 et Rosalie Beuret Siess depuis 2019. La première ne se représente pas, et la seconde a réalisé un score canon au premier tour, s’offrant une confortable première place. Mais le PS ne s’attendait pas à ce que ses quatre candidats se placent aussi bien. Son président, Raphaël Ciocchi, a terminé 4e, avec une avance de 15 voix sur le Prévôtois Valentin Zuber, et la Franc-Montagnarde Sarah Gerster a fini 7e.
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C’est un constat, les services traditionnels de gestion de fortune manquent de transparence et de performance. Un nouveau modèle indépendant, le Wealth Office, redéfinit fondamentalement la relation entre le client et sa banque, indique Louis Boyer, Wealth Officer chez Zwei Wealth
De nombreux investisseurs fortunés ignorent encore que les services de gestion de fortune traditionnels offrent souvent des rendements décevants pour des frais élevés. Selon un rapport récent, plus de 70% des mandats privés sous-performent par rapport aux attentes, tandis que les coûts demeurent disproportionnés. Cette opacité, longtemps tolérée, est de moins en moins acceptée, note Thierry Cherf. Les clients comparent désormais les offres et changent plus facilement d’établissement, cherchant une approche plus transparente. C’est dans ce contexte qu’émerge un modèle indépendant inspiré des family offices: le Wealth Office.
Le Wealth Office agit comme le «directeur financier personnel» du client. Il centralise la gestion des avoirs, quelle que soit la banque dépositaire, et ne perçoit aucune commission des institutions financières. Sa rémunération repose sur des honoraires, garantissant une indépendance totale. Il réduit significativement les coûts et améliore considérablement la performance. L’approche s’organise autour de trois étapes:
Cette gouvernance indépendante offre au client un contrôle total sur son patrimoine et une transparence accrue sur les décisions prises.
Autrefois réservé aux grandes fortunes (au-delà de 50 millions de francs), ce modèle devient désormais accessible dès 1 million de francs. Contrairement à l’idée reçue, il s’avère souvent plus économique que la gestion traditionnelle. Pour un portefeuille de 1 million de francs, les frais moyens du marché (TER) avoisinent encore 2,2% par an, contre environ 0,5% pour les meilleures offres négociées – soit plus de 18 000 fr. d’économies annuelles.
L’impact sur la performance est tout aussi significatif. Les clients ayant fait appel à un Wealth Office enregistrent en moyenne +2,5 points de rendement supplémentaire par an, tout en réduisant leurs frais de 34%. Sur dix ans, cela représente plus de 300 000 fr. gagnés pour un patrimoine de 1 million, après honoraires. Ces écarts montrent que nombre d’investisseurs paient trop cher pour des résultats médiocres, faute de comparaison indépendante.
Les honoraires du Wealth Office sont dégressifs et transparents: environ 0,65% par an pour 1 million de francs conseillé, déclinant à 0,15% pour les grands patrimoines. Ce coût est largement compensé par les économies réalisées et par les gains de performance. En 2025, Swiss Life soulignait, lors de son acquisition de Zwei Wealth, que ce modèle représentait une alternative avant-gardiste aux solutions bancaires traditionnelles.
Contrairement aux comparateurs en ligne, qui se limitent à des données générales et reposent sur des partenariats commerciaux, le Wealth Office travaille exclusivement pour le client. Il ne se contente pas d’indiquer quelle banque semble moins chère: il met en concurrence réelle les gestionnaires, négocie les conditions et suit la performance dans la durée.
Ce pilotage indépendant rééquilibre la relation entre client et banque. La visibilité accrue entraîne mécaniquement une amélioration du rapport coût/performance, tout en favorisant une concurrence saine au sein du secteur financier. «Dans la gestion de fortune, ce sont les clients qui profitent de la transparence – et c’est très bien ainsi!» résume un rapport de Zwei Wealth.
Cette évolution séduit un nombre croissant d’investisseurs, mais aussi des institutions comme des fondations ou des caisses de pension. Le nombre de clients ayant recours à un Wealth Office progresse de plus de 25% par an depuis cinq ans. Même des conseillers externes ou fiduciaires s’y intéressent: proposer un audit indépendant des portefeuilles devient un atout stratégique.
Adopter une approche Wealth Office, c’est replacer le client au centre de la décision. En Suisse, la société Zwei Wealth propose par exemple un Performance Check gratuit permettant de comparer son portefeuille au marché et d’identifier son ranking et les pistes d’optimisation (https://welcome.zwei-wealth.ch/fr/performance-check).
    
Mieux informé, l’investisseur peut exiger de meilleures conditions, changer de prestataire ou ajuster sa stratégie en toute connaissance de cause. Cette transparence redonne au client le pouvoir de piloter activement son patrimoine – pour une gestion plus équitable, plus performante et durablement alignée réellement sur ses intérêts.
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Le dossier électronique offre à la patiente ou au patient un accès autonome et sécurisé à ses données de santé. Il lui permet de mieux suivre son parcours et d’améliorer la coordination entre ses professionnelles et professionnels de santé
Le dossier électronique du patient (DEP) permet à chaque personne d’accéder, en un seul endroit, aux documents de santé établis par ses différents professionnelles et professionnels de santé. Après une hospitalisation ou une consultation dans un hôpital de Suisse occidentale, les rapports correspondants sont automatiquement publiés dans le DEP. La patiente ou le patient peut les consulter en toute sécurité sur la plateforme cara.ch, puis choisir de les partager, s’il le souhaite, avec d’autres professionnels de santé.
A titre d’exemple, un patient adressé à un cardiologue à l’hôpital reçoit automatiquement le rapport de sa consultation dans son DEP. Il peut non seulement en prendre connaissance, mais aussi y donner accès à son médecin traitant ou à son pneumologue s’ils sont également inscrits sur la plateforme. De cette manière, le patient et toutes les personnes qui le suivent disposent des mêmes informations actualisées sur son état de santé. Le patient n’a plus besoin de s’assurer de la transmission des informations d’un médecin à un autre. La coordination des soins se voit facilitée et optimisée. En accédant facilement aux résultats sanguins réalisés récemment par le cardiologue, le médecin traitant n’a pas besoin de prescrire les mêmes analyses une seconde fois. Le patient évite ainsi des examens en double, parfois contraignants et coûteux.
La patiente ou le patient est propriétaire de son DEP, il gère ses documents et avec qui il souhaite les partager. Il peut également déposer ses propres documents tels que ses directives anticipées, sa fiche d’urgence ou une carte de donneur d’organes par exemple. Le patient détermine le niveau de confidentialité de chaque document ainsi que les droits d’accès de chaque professionnel de santé. Un journal de bord consignant toutes les actions dans le DEP garantit une parfaite maîtrise de la protection des données et toute consultation abusive des documents d’un patient peut être punie pénalement. En effet, le DEP est régi par une loi fédérale qui impose des exigences très élevées en termes de sécurité de l’information et de protection des données. Pour être conforme à cette loi, CARA doit démontrer annuellement qu’elle respecte les critères techniques et organisationnels de certification, qui en comptent plus de 400, dont plus d’une centaine concernent la sécurité et la protection des données. La loi garantit notamment que les documents sont stockés de manière chiffrée, redondante et exclusivement en Suisse.
Le DEP facilite non seulement la gestion de sa propre santé, mais aussi celle de ses proches. Par exemple, il est possible de gérer le dossier électronique d’un parent âgé, offrant ainsi un accès simplifié à ses documents médicaux et allégeant le rôle de proche aidant. Les parents peuvent également ouvrir un DEP pour leur enfant mineur afin de suivre plus facilement son parcours de santé et de constituer son historique médical. Centraliser l’ensemble de ses informations sur une plateforme hautement sécurisée constitue un véritable atout, qui l’accompagnera ensuite à l’âge adulte.
Eos gère le DEP CARA de sa fille
Ma fille est née avec une maladie rare. Elle est suivie dans plusieurs institutions et, grâce au dossier électronique du patient (DEP), nous pouvons mieux centraliser les documents établis par ses différents spécialistes et améliorer ainsi notre organisation.
Il y a quelques mois, nous avons rencontré le généticien de ma fille, qui nous a proposé de faire une biopsie. Je lui ai répondu que dans son DEP il y avait déjà la biopsie réalisée il y a huit ans. Il a ainsi pu retrouver les résultats publiés par un autre spécialiste, ce qui nous a évité une nouvelle biopsie ainsi que tous les examens invasifs et traitements lourds qui l’accompagnent. De plus, le DEP nous aide vraiment à mieux comprendre sa maladie. Le fait de pouvoir consulter ces documents avant les rendez-vous avec les spécialistes nous permet d’avoir de meilleures discussions, des questions plus pertinentes et des réponses plus claires.
Et puis, je pense à l’avenir. Pour ma fille, ce sera très pratique quand elle sera adulte. Elle aura un accès sécurisé et centralisé à son DEP et donc à son historique médical, ce qui lui permettra à son tour de mieux gérer sa santé.
Alain utilise le DEP CARA
J’ai mon dossier électronique CARA depuis le début et j’en suis très content. Le fait d’avoir un DEP m’a permis notamment de raccourcir un séjour hospitalier. En effet, le médecin du CHUV a pu avoir accès à mon DEP et a pu lire les résultats de la coronographie effectuée six mois avant chez mon cardiologue. Grâce à cela, il a estimé que je n’avais pas besoin d’attendre et m’a laissé sortir trois jours plus tôt que ce qui était prévu.
Ce que j’apprécie également avec le DEP, c’est d’accéder facilement à mes données de santé. J’ai appris, par intérêt, à comprendre les abréviations médicales et à suivre ainsi l’évolution de mes analyses sanguines. Lorsque j’arrive en consultation, je peux demander pourquoi tel ou tel taux a augmenté et avoir de bons échanges avec mon médecin, j’ai le sentiment d’établir un véritable partenariat avec lui pour le suivi de ma santé, et cela me paraît essentiel.
Le dossier électronique doit être ouvert volontairement par la personne, il est entièrement gratuit. Il est possible de le faire entièrement en ligne sur www.cara.ch.
Il est également possible de se rendre dans l’un des 16 guichets CARA pour une ouverture accompagnée et gratuite (liste ci-dessous).
Prenez rendez-vous sur www.cara.ch
        
Le mouvement des ouvriers du bâtiment a gagné la Suisse romande ce lundi. Les manifestants exigent de meilleures conditions de travail, alors que patronats et syndicats négocient le renouvellement de la convention nationale
«La mobilisation est énorme», s’est réjoui Edy Zihlmann, secrétaire syndical. Les grévistes se sont rassemblés à la Maison du Peuple à La Chaux-de-Fonds, où ils ont pris un repas de midi avant de manifester dans les rues de la ville.
Du côté fribourgeois, 250 maçons se sont rassemblés sur les différents points de rendez-vous répartis à travers tout le canton. «Cette mobilisation est une réussite», a affirmé François Clément d’Unia Fribourg.
    
Après ces actions décentralisées, les maçons romands se retrouveront mardi à Lausanne pour une manifestation commune. Lors des négociations pour la précédente CN, en automne 2022, ils avaient été entre 6000 et 7000 à sillonner la capitale vaudoise.
Du côté des patrons, la Société suisse des entrepreneurs (SSE) a dit regretter les actions des syndicats qui, selon elle, brisent la paix du travail et ralentissent les négociations.
Un avis partagé par plusieurs sections cantonales. Le Groupe vaudois des entreprises de maçonnerie et génie civil a, par exemple, déploré «l’instrumentalisation des maçons et les gesticulations des syndicats». Ceux-ci devraient «encourager la désescalade d’un conflit qu’ils ont créé de toutes pièces», a-t-il ajouté.
    
Selon la faîtière vaudoise du secteur, de nombreux chefs d’entreprise sont «inquiets des conflits syndicaux importés jusque dans leurs vestiaires», a-t-elle écrit dans un communiqué, diffusé en amont des manifestations de la semaine. Elle a aussi rapporté que des employés ne soutenant pas la grève demandaient congé «pour éviter d’être pris à partie par des collègues syndiqués.»
Pour mémoire, l’actuelle CN expire en fin d’année. Les cinq premières rondes de négociations n’ont pas permis d’aboutir à un accord.
Parmi leurs revendications, les syndicats exigent des horaires de travail plus courts et compatibles avec une vie de famille. La SSE dit vouloir maintenir la durée hebdomadaire du travail à 40,5 heures et conserver des horaires flexibles afin que les chantiers puissent, par exemple, compenser les heures perdues en raison des intempéries. Pour les syndicats, cela implique de travailler le samedi, mais la SSE assure que cela ne se produirait qu’à titre exceptionnel.
Après la mobilisation à Lausanne, d’autres débrayages suivront ces prochaines semaines, le 7 novembre dans le Nord-Ouest de la Suisse puis le 14 novembre à Zurich et dans d’autres régions alémaniques.
        
Qu’importe la provenance, pourvu qu’il y ait l’ivresse? Calvinus et La Meltingpote revendiquent leur identité genevoise, alors même que leurs bières n’y sont brassées qu’à la marge. Les producteurs locaux contre-attaquent
Coop des Charmilles, juin 2025. Le visage austère de Jean Calvin trône sur les rayons. Les bouteilles de bière à son effigie ont été alignées derrière la mention «Ma Région». Quai Gustave-Ador, juin 2025 encore. Sur la carte de la buvette La Canopée, la mousse de La Meltingpote «La Plainpal» est accompagnée de la mention «GE». Route de Montchoisy, juillet 2024. Sur l’ardoise de Tom Beers, une autre bière de La Meltingpote, «La Jonx», est, ici aussi, accompagnée d’un «GE». Sauf qu’entre ces mentions et la réalité… Il y a 80 kilomètres. «La Jonx» et «La Plainpal» sortent des cuves du Dr. Gab’s à Puidoux, dans le canton de Vaud. Quant aux bouteilles Calvinus du supermarché, elles ont fait le trajet depuis la brasserie Brauerei Locher AG en Appenzell. Prost!
Le brassage à façon, qui consiste à faire produire sa bière par un autre, est légal. Jusqu’à un certain point du moins. L’ordonnance fédérale sur les denrées alimentaires et les objets usuels indique que les dénominations, les illustrations et la publicité «doivent correspondre à la réalité» et «exclure toute possibilité de tromperie quant à la nature, à la provenance». Naturellement, il existe une marge d’interprétation. Ainsi, Calvinus et La Meltingpote convoquent folklore et références du bout du Léman. S’agissant du lieu de provenance, leurs étiquettes affichent simplement «Suisse» et «Suisse romande». Sur celles de La Meltingpote figure en revanche une petite carte indiquant les lieux qui ont servi à baptiser les bières «La Plainpal», «La Cropette» et «La Jonx», trois quartiers emblématiques de la Cité de Calvin.
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Jugés par le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone, deux islamistes d’origine balkanique se distancient de l’islamisme radical. La justice les accuse d’avoir créé un réseau pour s’emparer d’une région du Kosovo qui aurait prêté allégeance à l’Etat islamique
Deux prévenus accusés de soutien et de participation à une organisation terroriste devant le Tribunal pénal fédéral, à Bellinzone, ont affirmé lundi qu’ils s’étaient fourvoyés dans le radicalisme islamique. Actifs à Genève, ils participaient au financement d’un groupe qui projetait de s’emparer d’une région au Kosovo et d’y imposer la charia.
Lors de son interrogatoire, le premier accusé, un Kosovar de 37 ans, a justifié ses «aveux» par un désir de «sincérité». Il a expliqué son parcours par la lecture dès 2014 de textes wahhabites qui l’ont amené à se rapprocher de l’islamisme.
Très volubile, cet «émir» s’est dit déçu par la pratique religieuse de la population au Kosovo en général et celle des membres des «Frères de Viti», l’organisation à laquelle était affilié son groupe, les «Frères de Genève». Il se serait ensuite distancié de l’islam radical qui ne correspondait pas aux valeurs inculquées par son père. Selon lui, la participation à la dissimulation au Kosovo d’armes et de munitions ne visait pas à renverser le pouvoir: «Nous aurions été immédiatement écrasés». Il s’agissait de préparer la résistance en cas d’attaque de la Serbie.
Plus évasif, le deuxième coaccusé, un double national suisse et macédonien de 34 ans, a fait état d’un parcours similaire. Rapprochement avec l’Etat islamique lors de sa montée en puissance – «J’avais de la sympathie pour ce groupe vu le bien qu’il faisait pour les populations en Syrie» – puis désaffection. Séjour en Macédoine du Nord et déception en raison de la pratique religieuse sur place et du comportement des «frères».
Dans son réquisitoire, la procureure fédérale a rappelé que la justice avait établi tous les faits reprochés et ceux-ci ont été corroborés par les aveux des prévenus lorsqu’ils y ont été confrontés. Elle a souligné que les accusés, en particulier l’émir, connaissaient parfaitement le dossier et n’ont jamais rien admis de plus que ce qui y figurait. «Leurs aveux sont donc parfaitement crédibles et dignes de foi», en dépit des dénégations ultérieures.
La structure, l’organisation ou les précautions prises démontrent que le but de l’antenne genevoise était bien de soutenir les «Frères de Viti». L’objectif terroriste des deux groupes est aussi réalisé avec le recrutement et l’endoctrinement de membres (dawa) ainsi que la déstabilisation d’une région au sud-est du Kosovo afin d’y établir la charia et de faire allégeance à l’Etat islamique.
Selon la magistrate, les «Frères de Viti» se donnaient les moyens de leurs ambitions. Ils disposaient d’argent, mobilisaient des fidèles, achetaient et planquaient des armes. Leurs structures régionales étaient dirigées par des vétérans rentrés de Syrie et rompus au combat. Le réquisitoire se poursuit. La journée de mardi sera consacrée aux plaidoiries de la défense.
        
Un agent de police comparaissait lundi à Vevey pour n’avoir pas immédiatement signalé des messages à caractère sexuel échangés entre une fille de 12 ans et un adulte de son école. Il écope d’une peine pécuniaire avec sursis
A-t-il simplement manqué d’empressement par respect pour une mère confuse du fait de l’émotion? A-t-il au contraire fauté, par paresse ou manque de considération, entravant ainsi l’action pénale en la dissuadant de porter plainte? Le travail d’un policier veveysan est passé sous la loupe du Tribunal de l’Est vaudois ce lundi à Vevey. Humble, visiblement ébranlé malgré une apparence très droite, l’agent en fin de carrière a subi le feu des questions, défendu par son avocate Me Odile Pelet, spécialiste des affaires policières.
Le cas est émotionnel. Le 11 avril 2023, une femme se présente au poste, demandant des informations sur la procédure à suivre. Elle vient en effet de découvrir des échanges à caractère sexuel entre sa fille de 12 ans et un adulte de son école. Mais ni l’agent ni la mère ne sont à l’aise avec l’informatique, et les captures d’écran ne parviennent pas à être transmises tout de suite.
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La résistance aux antibiotiques est un problème connu, mais qui s’aggrave. En Suisse, seulement la moitié des hôpitaux ont mis en place un programme complet pour lutter contre cette menace. Reportage à l’Hôpital universitaire de Bâle, pionnier dans le domaine
L’unité de soins intensifs de l’Hôpital universitaire de Bâle accueille de nombreux malades graves ce lundi. Les équipes soignantes se pressent autour des patients fragiles. Les bips et les sons des machines rythment l’activité des équipes. C’est là qu’un patient instable a été admis dans la nuit. Son état général se détériore et ses difficultés respiratoires s’aggravent. Le diagnostic, une pneumonie, a imposé l’administration d’un antibiotique à large spectre. Les résultats de laboratoire viennent de tomber: le responsable de l’infection est une bactérie Escherichia coli. Un autre cas est également discuté: une personne de 37 ans, hospitalisée depuis une semaine à cause d’une crise cardiaque, a été transférée dans l’unité de soins intensifs. En cause, une infection due à un staphylocoque transmis par un cathéter.
Tous les jours, l’équipe interdisciplinaire autour de la professeure Nina Khanna, médecin-cheffe en infectiologie clinique à l’Hôpital universitaire de Bâle, effectue une visite dans cette unité de grands malades pour discuter des cas sous antibiothérapie. Un protocole routinier qui vise à évaluer l’utilisation appropriée d’antibiotiques à l’hôpital.
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La Commission de la politique de sécurité du Conseil des Etats somme le gouvernement de se réunir en séminaire afin d’adopter une position collective sur les enjeux de sécurité et de défense dans une Europe qui change
Les autorités ont-elles pris la mesure des bouleversements militaires du continent? Le parlement en doute. Le Conseil des Etats, par la voix de sa Commission de la politique de sécurité, demande au Conseil fédéral de se réunir in corpore dans les meilleurs délais pour réaliser une analyse des dangers et «prendre les mesures nécessaires pour que la capacité de défense du pays soit rétablie aussi vite que possible». Alarmiste? «On attend depuis le 24 février 2022 une prise de position claire du gouvernement, répond la présidente de la commission, la centriste Andrea Gmür-Schönenberger. Normalement, c’est au Conseil fédéral de décider. Jusqu’ici, il n’agit que sous la pression des commissions parlementaires.»
La commission des Etats a voté vendredi plusieurs motions et postulats en vue de prendre les mesures nécessaires pour renforcer la défense du pays. Cela va de l’augmentation des capacités militaires à la mise en place de partenariats de défense avec l’Union européenne et l’OTAN, en passant par la réorganisation de l’armée et la lutte contre les cybermenaces. Cette prise de parole intervient après plusieurs mises en garde de spécialistes de la politique de sécurité dont l’ex-chef du Service de renseignement de la Confédération, Christian Dussey, et l’ambassadeur suisse auprès de l’OTAN à Bruxelles, Jacques Pitteloud.
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La Commission des affaires juridiques du National a accepté à l’unanimité un postulat demandant au Conseil fédéral d’évaluer l’identité électronique vingt-quatre mois après son déploiement. Les élus veulent ainsi s’assurer que le projet tienne compte des inquiétudes exprimées durant la campagne
Le projet d’identité électronique de la Confédération a été accepté du bout des lèvres en septembre dernier. Un résultat serré qui a surpris les parlementaires fédéraux, alors même que la loi avait bénéficié du soutien de tous les partis. Signe que les élus ne sont pas restés sourds au message envoyé par la population, la Commission des affaires juridiques du National a accepté à l’unanimité vendredi 31 octobre un postulat du conseiller national Benoît Gaillard (PS/VD) demandant au Conseil fédéral d’évaluer l’e-ID vingt-quatre mois après sa mise en œuvre.
«Ce résultat montre qu’il y a de véritables interrogations au sein de la population concernant la numérisation des administrations publiques en Suisse», indique au Temps Benoît Gaillard. Ce dernier attend donc des autorités qu’elles évaluent certains points deux ans après avoir déployé cette e-ID.
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L’initiative de l’UDC vise à restreindre la libre circulation en cas de dépassement de seuil de 10 millions de résidents. Si le Conseil national a fait le pari de ne pas lui opposer de contre-projet, la commission du Conseil des Etats s’est montrée plus partagée, avant de finalement refuser toute proposition
L’initiative de l’UDC «Pas de Suisse à 10 millions» d’habitants a causé une certaine nervosité au sein de la Commission des institutions politiques (CIP) de la Chambre des cantons. Car l’enjeu est grand: en cas d’approbation par le peuple, elle pourrait remettre en question la libre circulation des personnes, clé de voûte des relations entre la Suisse et l’Union européenne. A l’heure où le paquet d’accords sera prochainement examiné par le parlement, un tel dénouement serait synonyme de catastrophe pour les partisans des accords avec l’UE.
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