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Le numéro un mondial de l’e-commerce accélère le déploiement de machines dotées de nouvelles capacités grâce à l’intelligence artificielle. La pression sur l’emploi augmente, mais les salariés sont encore loin d’avoir disparu des entrepôts
Ce n’est sans doute qu’une question d’années, voire de mois. Bientôt, Amazon pourrait compter davantage de robots que d’humains dans ses gigantesques entrepôts. Et pourtant, la firme fondée par Jeff Bezos est aujourd’hui le deuxième employeur aux Etats-Unis, avec 1,2 million d’employés (1,5 million dans le monde), tous métiers confondus. Mais déjà, un million de machines s’activent dans les 300 centres logistiques que compte la multinationale sur la planète. Et récemment, Amazon a montré comment ses robots se chargeront de missions jusqu’à présent jugées irréalisables par des machines.
Aujourd’hui, ils s’appellent Hercules, Proteus, Pegasus ou encore Xanthus. Tous développés par Amazon, ils s’activent à côté des employés pour transporter, trier et charger les marchandises. Symbole de la poursuite d’une efficacité toujours plus grande, Amazon présentait le 22 octobre dernier sa dernière création, appelée Blue Jay. La machine est capable d’effectuer à elle seule trois tâches séparées: sélectionner, trier et regrouper les colis sur une seule chaîne de traitement.
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La grande banque helvétique a introduit une demande de licence bancaire lui permettant d’étendre ses activités américaines dans la gestion de fortune. Atteindre cet objectif ne sera cependant pas une promenade de santé
UBS veut se renforcer aux Etats-Unis. L’ambition n’est pas neuve mais l’annonce la semaine dernière de l’introduction d’une demande de licence bancaire précise les intentions du géant de la Paradeplatz.
«Il s’agit là d’une étape importante de notre stratégie de croissance sur le plus grand marché de la gestion de fortune au monde. Grâce à une telle licence, nous serons en mesure de mettre en place progressivement une plateforme permettant d’offrir une gamme plus large de produits bancaires à la clientèle, notamment des comptes bancaires classiques, en plus des solutions de gestion de trésorerie que nous proposons déjà», a indiqué mercredi l’établissement bancaire, en marge de la présentation des résultats trimestriels ayant dépassé les attentes du marché. Avec cette autorisation, attendue en 2026, la multinationale pourrait notamment élargir ses prestations à des comptes courants et d’épargne.
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La fonction de président du parlement est très largement honorifique en Corée du Nord, le vrai pouvoir étant détenu par Kim Jong-un et sa famille. Kim Yong-nam s’est éteint à l’âge de 97 ans, une défaillance multiple d'organes a été évoquée par KCNA
Kim Yong-nam, ancien président du parlement nord-coréen, qui a occupé pendant plus de 20 ans le poste honorifique de président de l'Assemblée suprême, qui est sur le papier le chef de l'Etat, est décédé à l'âge de 97 ans, ont annoncé mardi les médias d'Etat. Selon la KCNA, la cause du décès est une défaillance multiple d'organes.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un s'est rendu devant le cercueil du défunt «pour exprimer ses sincères condoléances», a déclaré l'agence officielle KCNA. Une photo de KCNA le montre, entouré de hauts responsables, rendant hommage devant le cercueil en verre transparent, où repose Kim Yong-nam.
    
De 1998 à 2019, Kim Yong-nam a occupé le poste de résident de l'Assemblée suprême, une fonction très largement honorifique qui lui conférait un rôle symbolique de chef de l'Etat, le vrai pouvoir en Corée du Nord étant détenu par Kim Jong-un et les membres de sa famille les plus proches de lui.
En 2018, Kim Yong-nam a conduit une délégation nord-coréenne à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang, en Corée du Sud, dont faisait partie la puissante soeur de Kim Jong-un, Kim Yo-jong.
Les médias sud-coréens avaient largement relayé une scène dans laquelle il cédait la place d'honneur à Kim Yo-jong lors d'une réunion avec des responsables sud-coréens, ce qui avait suscité des spéculations selon lesquelles de tels gestes l'auraient aidé à conserver ses fonctions pendant des décennies dans le contexte politique de Pyongyang, propice aux purges.
        
CHRONIQUE. Les Suisses ont des enfants de plus en plus tard et en plus petit nombre. Par ailleurs, un écart persiste entre le désir d’enfants et le nombre réel de naissances. Dans «Défécondité. Ses raisons, sa déraison», Olivier Rey livre des pistes
En devenant récemment papa, j’ai remarqué que parmi mes amis de mon âge, j’étais plus l’exception que la règle. Mais peut-être est-ce juste que j’ai un entourage peu représentatif du pays. Pour résoudre cette énigme, il existe une piste: le site de l’Office fédéral des statistiques. Voici ce que disent les chiffres: en Suisse, les femmes ont leur premier enfant en moyenne à 31,3 ans et les hommes à 35,3 ans. Quand on demande aux Suisses s’ils souhaitent des enfants, ils répondent en majorité que oui: 53% des personnes âgées de 20 à 29 ans souhaitent en avoir deux, 5% un seul et 17% aucun. Mais entre les souhaits et la réalité, un fossé existe. Alors que seuls 5% veulent un enfant unique, à la fin, 17% en ont un. Par ailleurs, la proportion de personnes sans enfant est supérieure de dix points à celle de ceux qui déclarent ne pas en vouloir. Aujourd’hui, près d’un tiers des Suisses en âge d’en avoir n’ont pas d’enfants.
Cette salade de chiffres pour vous dire qu’effectivement les gens ont désormais des enfants tard, moins que ce qu’ils pensaient et que cette réalité a une conséquence démographique. Avec environ 1,3 enfant par femme, la Suisse est largement sous le seuil de remplacement de sa population. Autrement dit, sans immigration, à terme, la Suisse va se vider. En attendant, elle se transforme en pays vieillissant. Les balançoires de nos places de jeux vont se clairsemer, et nos homes se remplir. La Suisse n’est pas seule dans ce cas. Selon le statisticien suédois Hans Rosling, nous avons atteint en 2017 le peak child, soit le pic mondial du nombre d’enfants.
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Agé de 38 ans, Rob Jetten pourrait devenir le plus jeune premier ministre de son pays, après la victoire surprise de son parti aux législatives qui faisaient office de scrutin test pour la droite populiste. Mais les tractations pour former un gouvernement de coalition ne seront pas simples
«Het kan wél» («C’est possible»). Son slogan de campagne lui portera-t-il chance jusqu’au bout? Rob Jetten, dont le parti libéral-centriste Démocrates 66 (D66) vient de remporter les législatives en devançant le Parti de la liberté (PVV) du leader d’extrême droite Geert Wilders, pourrait devenir le plus jeune premier ministre néerlandais à entrer en fonction. Le premier ouvertement homosexuel également. Mais d’ici là, des semaines, voire des mois, pourraient s’écouler jusqu’à ce qu’il parvienne à former un gouvernement de coalition, dans un contexte politique très fragmenté. Ce mardi, un «éclaireur» sera désigné par les partis, avec pour tâche d’évaluer les alliances possibles. La dernière fois que les Pays-Bas se sont dotés d’un gouvernement, la procédure avait duré… 223 jours.
Rob Jetten revient de loin. Il y a un mois encore, les sondages ne donnaient son parti, qui a accusé une cuisante défaite en 2023, qu’en cinquième position. Et s’il a pu revendiquer sa victoire, fier d’avoir pu dépasser Geert Wilders, seules quelques milliers de voix le séparent de son coriace adversaire.
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La Commission des affaires juridiques du National a accepté à l’unanimité un postulat demandant au Conseil fédéral d’évaluer l’identité électronique vingt-quatre mois après son déploiement. Les élus veulent ainsi s’assurer que le projet tienne compte des inquiétudes exprimées durant la campagne
Le projet d’identité électronique de la Confédération a été accepté du bout des lèvres en septembre dernier. Un résultat serré qui a surpris les parlementaires fédéraux, alors même que la loi avait bénéficié du soutien de tous les partis. Signe que les élus ne sont pas restés sourds au message envoyé par la population, la Commission des affaires juridiques du National a accepté à l’unanimité vendredi 31 octobre un postulat du conseiller national Benoît Gaillard (PS/VD) demandant au Conseil fédéral d’évaluer l’e-ID vingt-quatre mois après sa mise en œuvre.
«Ce résultat montre qu’il y a de véritables interrogations au sein de la population concernant la numérisation des administrations publiques en Suisse», indique au Temps Benoît Gaillard. Ce dernier attend donc des autorités qu’elles évaluent certains points deux ans après avoir déployé cette e-ID.
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Cette artiste guatémaltèque, dont c’est la première exposition en Europe, a appris des siens le tissage maya cakchiquel. Mais ses sculptures textiles, monumentales ou toutes petites, transcendent la tradition pour raconter leurs propres histoires puissantes et réparatrices
Angélica Serech ne tisse pas que des fils, elle tisse du temps, du sens, des solidarités, des émotions, des histoires, des tissus qui réparent aussi, peut-être. C’est le sens du titre de son exposition – la première en Europe qui lui soit entièrement consacrée – au Musée de la Croix-Rouge, à Genève: la formule Pach’un Q’ijul, en cakchiquel, langue maya du Guatemala qui est celle d’Angélica Serech, signifie «temps entrelacés».
Les trames de l’artiste s’accrochent à des branches d’arbre, parfois tordues. Suspendues, ses sculptures mouvantes sont faites le plus souvent de fils de coton, mais aussi de sisal, de brocarts ou de plastique de récupération, et même, parfois, de cheveux humains – matière vivante dont on lui fait don, et qui lui permet de tisser des solidarités avec d’autres femmes. Blanc crémeux ou couleur drap, ocre, bleu indigo aux multiples nuances, rouge sang, violet, bleu-vert, jaune maïs, vert de plastique, noir charbonneux, chaque tapisserie possède sa propre palette, déploie ses propres formes. Aucune ne ressemble à une autre. Toutes racontent une artiste qui cherche, qui avance, qui écoute et qui répond à ce qui l’entoure.
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Au cœur de Sion, trois musées cantonaux se répondent comme les facettes d’un même diamant alpin: l’art, l’histoire et la nature. Réunis dans un périmètre où châteaux médiévaux, collines viticoles et ciel bleu composent un décor saisissant, ils offrent une expérience de visite rare: comprendre un territoire par les œuvres qu’il a inspirées, par les vies qui l’ont façonné et par les milieux naturels qui l’ont fait naître
Installé dans un ensemble architectural historique au pied des collines de Valère et de Tourbillon, le Musée d’art du Valais marie la douceur de pierres séculaires à des accrochages actuels. Depuis ses terrasses, le regard embrasse la vieille ville, un avant-goût du dialogue constant entre paysage et création que nous retrouvons dans les salles. Le musée réunit plusieurs expositions qui toutes se répondent autour du thème des grands espaces. Deux d’entre elles, l’une de Magali Dougoud et l’autre de Vivian Suter, ont été spécialement pensées pour les lieux et la troisième se compose d’un accrochage réalisé à partir de la collection du Musée d’art du Valais sur la question du paysage et de sa représentation aux limites de l’abstraction.
    
Pour les familles, l’attention au détail change la visite: Inspiro, un coffret de cartes disponible gratuitement à l’accueil transforme l’observation en jeu et fédère adultes et enfants autour d’une même curiosité.
A quelques minutes de marche, au sommet de la colline de Valère, le Musée d’histoire du Valais déploie une véritable machine à remonter le temps. L’ascension par le bourg installe une parenthèse. Nous entrons dans un «labyrinthe» où un millier d’objets tissent une fresque de cinquante mille ans, des premiers outils néandertaliens au tourisme du XXIe siècle. Le scénario met l’Arc alpin en perspective: échanges par les cols, foires, métiers, spiritualité, modernités. La topographie du lieu, avec ses fenêtres sur la vallée du Rhône et ses pierres polies par le temps, renforce l’immersion.
    
L’expérience se prolonge ensuite dans la majestueuse basilique, entièrement restaurée. L’audioguide dévoile les trésors secrets de ce joyau médiéval, du jubé aux peintures murales, sans oublier son orgue du XVe siècle avec l’occasion unique d’écouter les sonorités du plus ancien orgue jouable du monde.
Dernier volet du triptyque, le Musée de la nature fait respirer la visite au moment de redescendre. Mammifères, oiseaux, insectes, plantes et minéraux composent une géographie intime des milieux valaisans, dans une scénographie qui met la beauté des spécimens au service du sens. Ce musée pionnier a été l’un des premiers à réserver une place à l’anthropocène et aux enjeux contemporains: comment habitons-nous la montagne? Quels équilibres préserver? Quelles traces laissons-nous?
Pour accompagner la visite, le guide «Retour vers le futur», sur le modèle des livres dont vous êtes le héros, emmène le public dans des choix cornéliens où les décisions du passé influencent le présent, alors que la balade sonore dévoile les étonnantes histoires des animaux, plantes, insectes ou minéraux les plus emblématiques du Musée de la nature du Valais.
    
Sous son titre L’homme et la nature en Valais, l’exposition valorise la diversité biologique et géologique du canton, révélant des spécimens et des minéraux d’exception. La petite, mais très intéressante Expo Focus Océan au sommet met, quant à elle, en lumière des objets remarquables issus de ses collections. Le public découvre un chapitre méconnu de l’histoire géologique alpine: celui d’un ancien océan dont les vestiges reposent aujourd’hui au cœur des montagnes valaisannes.
Ce qui distingue ces trois adresses, c’est la mesure: nous visitons chaque musée en une à deux heures, avec le temps pour regarder, s’attarder et échanger. La proximité des sites permet d’orchestrer une journée enrichissante: l’art en fin de matinée, la montée vers Valère pour l’histoire après une pause repas au Café de Valère, la nature pour conclure avant un verre dans la vieille ville.
La proximité des sites permet d’orchestrer une journée enrichissante entre art, histoire et nature
Et chaque premier week-end du mois, l’opération «J’peux pas, j’ai musée!» ouvre grand les portes des musées: entrée et activités gratuites, avec un atelier familial le dimanche après-midi, tandis que workshop et visite guidée rythment la programmation adulte. L’occasion idéale d’embarquer toute la tribu. Finalement, les Musées cantonaux du Valais offrent une expérience authentique. Ils racontent un canton par trois angles complémentaires: l’art qui éclaire le présent, l’histoire qui enracine la mémoire, la nature qui élargit la perspective. Nous repartons avec l’envie d’y revenir à une autre saison, pour un nouveau regard, une autre lumière, une prochaine conversation. Ou pourquoi pas pour une nuit aux musées?
Le 8 novembre 2025, les Musées d’art, d’histoire et de la nature du Valais vous invitent à vivre une nuit pas comme les autres au cœur de la vieille ville de Sion à l’occasion de la Nuit des musées en Valais. Pour les tout-petits, les grands-parents et les amoureux; entre amies, en solo ou en famille. Il y en a pour tous les goûts! Venez écouter, fabriquer, échanger, grignoter et boire un vin chaud… La nuit est à vous, bienvenue!
    
    
octobre à mai: ma-di 11h00 – 17h00
juin à septembre: ma-di 11h00 – 18h00 (Musée d’histoire du Valais tous les jours de juin à septembre)
        
OPINION. Les premières tentatives de taxer les hautes fortunes remontent à 1922, écrit l’historien Grégoire Gonin; la virulence des attaques du camp bourgeois à l’égard du texte du 30 novembre est tout aussi ancienne, comme la quête d'un hypothétique taux maximal supportable…
En 1922, 86% du corps électoral rejettent l’initiative du PS pour un impôt unique sur la fortune pour remédier à l’explosion de l’endettement lié à la Grande Guerre. Seuls 24 000 contribuables (3,5% de la population) sont concernés, relate l’historien Sébastien Guex, spécialiste des finances publiques en Suisse, dans un article de 1994 aussi éclairant que méconnu. La Feuille fédérale écrit qu’un oui signifierait rien moins que l’introduction du «système communiste». Le général Wille exige du Conseil fédéral qu’il n’applique pas le texte en cas d’acceptation. L’abbé Savoy, très influent chez les catholiques, appelle à s’opposer au prélèvement «les armes à la main» s’il le faut.
Dans le canton de Vaud, les autorités font sonner le tocsin dans toutes les communes le jour de la votation. A Montreux, la Feuille d’Avis estime que la dictature doit remplacer la démocratie. Les patrons brandissent le spectre du licenciement lors d’assemblée du personnel. C’est que le texte supposait la levée du secret bancaire, alors qu’il sera sanctifié par la loi dix ans plus tard. Dans son indémodable Bonheur suisse (1966), Luc Boltanski établit combien, au sein des couches populaires, la recherche de la distinction sociale l’emporte «sur le sentiment d’appartenir à un groupe […] solidaire», donnant l’illusion d’une «société sans classes».
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L’émissaire américain pour l’Afrique, Massad Boulos, a mené ces derniers jours une série d’entretiens au Caire pour mettre fin à ce conflit qui ensanglante le pays depuis 2023
Le Conseil de souveraineté présidé par le chef de l’armée soudanaise, Abdel-Fattah Al-Burhane, va étudier ce mardi une proposition de trêve portée par les Etats-Unis dans le conflit qui ensanglante le Soudan depuis plus de deux ans, selon une source gouvernementale à Port-Soudan.
L’émissaire américain pour l’Afrique, Massad Boulos, a mené ces derniers jours une série d’entretiens au Caire, dans le but de finaliser la proposition de trêve humanitaire proposée mi-septembre sous son égide par un groupe de médiateurs incluant l’Egypte, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, selon différents communiqués officiels publiés au Caire.
Massad Boulos a ainsi donné au président de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, «une explication détaillée […] sur les récents efforts des États-Unis au Soudan pour mettre fin à la guerre, faire entrer rapidement de l’aide et lancer un processus politique soudano-soudanais», selon un communiqué publié lundi soir par la Ligue arabe. Il a également rencontré le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatt, mais aucune information n’a filtré côté égyptien après leur rencontre.
Depuis plusieurs mois, un groupe de médiation réunissant Etats-Unis, Egypte, Arabie saoudite et Emirats arabes unis, travaille sur un plan de paix pour le Soudan, mais ses dernières propositions, présentées mi-septembre à Washington, sont restées lettre morte.
Fin septembre, Massad Boulos avait déjà dit espérer, à l’ONU, que l’aide humanitaire puisse rentrer à El-Fasher, ville du Darfour, au Soudan, alors théâtre d’intenses combats entre l’armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide.
Après 18 mois de siège, cette capitale, dernier verrou stratégique de l’armée au Darfour et comptant encore des centaines de milliers d’habitants a été prise le 26 octobre par les FSR, depuis accusées d’exactions de masse sur les civils.
Les informations et témoignages se multiplient sur les exécutions, viols, attaques contre des humanitaires et pillages qui y sont commis, documentés par des images satellites et par des vidéos d’exactions publiées par les combattants eux-mêmes.
La guerre depuis avril 2023 entre le général Abdel Fattah al-Buhrane, commandant de l’armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d’Etat de 2021, et son ancien allié le général Mohammed Hamdan Daglo, le chef des FSR, a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l’ONU.
        
REVUE DE PRESSE. Les récentes victoires de l’équipe nationale n’auront pas suffi à convaincre l’ASF de prolonger la Suédoise, dont le départ a été annoncé lundi soir. Pour la presse, l’instance nationale du football devra assumer une décision impopulaire
Les rumeurs allaient bon train ces dernières semaines. Elles ont été confirmées lundi soir. La Suédoise Pia Sundhage, 65 ans, ne prolongera pas l’aventure avec l’équipe de Suisse féminine. La sélectionneuse avait pourtant formulé son souhait de rester au-delà de son contrat qui devait prendre fin le 31 décembre, à condition de pouvoir compter sur une assistante à plein temps. L’ASF en a décidé autrement, avec effet immédiat. «Pia Sundhage a repris l’équipe en 2024 dans une période difficile et l’a menée à travers un Championnat d’Europe inoubliable dans notre pays. Avec les joueuses et le staff, elle a ainsi posé les bases d’un avenir prometteur pour le football féminin suisse», a ainsi déclaré le président Peter Knäbel, cité dans un communiqué de l’ASF.
        
HEIDI.NEWS. Pour débuter notre nouvelle Exploration "Le mort est notre métier", nous plongeons dans le quotidien de deux officiantes laïques, de part et d'autre de la Manche. Une profession en plein essor, mais qui demande de solides qualités
        
OPINION. Non, la proposition du conseiller fédéral Ignazio Cassis d’offrir une immunité temporaire à Vladimir Poutine en cas de visite en Suisse n’est pas dangereuse mais courageuse, écrit Christian-Nils Robert en réponse à une opinion d’Alain Werner
Non, Alain Werner, je ne suis pas d’accord avec vous lorsque vous vous opposez à la proposition du conseiller fédéral Ignazio Cassis d’accorder une immunité temporaire à Vladimir Poutine s’il vient en Suisse pour une éventuelle conférence de paix.
D’abord des réserves existent, à plusieurs niveaux, qui autoriseraient cette immunité (Conseil fédéral, Conseil de sécurité, ONU).
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MÉMOIRE DES SENS. Si le piment réveille les papilles, avec le Carolina Reaper, ce sont les enfers qui s’invitent à table. David Werlen (39 ans, chargé de communication) l’a découvert cet été quand une bouchée l’a fait basculer de la douleur à l’extase. Le Valaisan, installé à Lausanne, raconte comment le piment peut devenir un plaisir
«Autant que je me souvienne, j’ai toujours eu un faible pour les saveurs nouvelles. Loin de chez moi, je m’aventure volontiers vers les plats les plus éloignés de nos codes culinaires. Je dirais même que le «risque» dans l’assiette m’attire un peu, surtout lorsqu’il est accompagné d’une promesse pimentée.
Enfant, chez mes cousins en Angleterre, je me souviens de currys si forts que ma fourchette tremblait sur le chemin de l’assiette à ma bouche. Puis, avec le temps, mon palais s’est aguerri et ma tolérance à la capsaïcine – la molécule qui enflamme nos papilles – s’est renforcée. Mais cette résistance ne me fut d’aucun secours ce soir de juillet 2025 quand je croquai (sans le savoir) dans le deuxième piment le plus fort du monde.
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Prix Nobel d’économie en 2001, Joseph Stiglitz porte un regard critique sur les décisions de Donald Trump et leur impact, que ce soit sur le plan économique ou géopolitique. Il explique ses craintes concernant les fondements de la démocratie
Cet entretien est le fruit de plusieurs rencontres qui ont culminé avec une interview en septembre, à New York. Homme au langage franc et précis, l’économiste Joseph E. Stiglitz, lauréat du Prix Nobel d’économie en 2001, fait partie des personnalités qui disent haut et fort les risques liés à la deuxième présidence de Donald Trump. De manière factuelle, s’appuyant sur l’Histoire, la Constitution américaine et l’Etat de droit.
Anne-Frédérique Widmann, Patrick Chappatte: Comment caractérisez-vous la manière dont Donald Trump aborde l’économie, au niveau national et international?
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Sous les deux mandats du président George W. Bush, ce faucon en politique étrangère, durablement influencé par les idées conservatrices, incarna les dérives de la guerre contre le terrorisme. Il s’est éteint à l’âge de 84 ans, a annoncé le 4 novembre sa famille
Voix sépulcrale, parole rare, Dick Cheney revendiquait avec une fierté provocatrice son surnom de «Dark Vador» et son goût pour le côté obscur du pouvoir. Après trois décennies passées dans ses coulisses, il s’était imposé avec l’assentiment de George W. Bush, pendant deux mandats, comme le vice-président sans doute le plus influent et le plus puissant de l’histoire des Etats-Unis. Le verdict de cette dernière s’était montré impitoyable avec le «père» de l’invasion de l’Irak et des dérives de la guerre contre le terrorisme. Il n’avait jamais exprimé le moindre regret. Il s’est éteint à l’âge de 84 ans, a annoncé le mardi 4 novembre sa famille.
Richard Bruce Cheney naît le 30 janvier 1941 au sein d’une famille démocrate, à Lincoln, dans le Nebraska, et grandit à Casper, dans l’Etat voisin du Wyoming, un bastion conservateur. Son père est fonctionnaire au Département de l’agriculture et sa mère une ancienne star locale de softball, une variante du baseball. Grâce à l’entregent d’un homme d’affaires investi dans le pétrole, Tom Stroock, il intègre la prestigieuse Université Yale, fréquentée par les enfants de patriciens de la Nouvelle-Angleterre. L’expérience tourne cependant vite court, il renonce une première fois et il s’en retourne dans le Wyoming, où il travaille comme lignard pour une compagnie d’électricité. Une nouvelle tentative à Yale n’est pas suivie de plus de succès. Revenu dans l’Ouest, il est arrêté à deux reprises pour conduite en état d’ivresse, un double avertissement qui précipite une drastique remise en cause dans laquelle sa petite amie, Lynne Ann Vincent, joue un rôle déterminant.
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Le prestigieux prix littéraire francophone a été décerné à cette ambitieuse fresque familiale de près de 800 pages
A l’issue du traditionnel repas des jurés au restaurant Drouant, à Paris, le Prix Goncourt a été décerné ce mardi à La Maison vide, de Laurent Mauvignier (Minuit, 744 p.).
Présidé depuis 2024 par l’écrivain Philippe Claudel, le jury (composé de Christine Angot, Pierre Assouline, Tahar Ben Jelloun, Pascal Bruckner, Françoise Chandernagor, Paule Constant, Didier Decoin, Camille Laurens et Eric-Emmanuel Schmitt) a récompensé un livre qui avait également été salué par Le Temps, qui y voyait une fresque d’une «amplitude flaubertienne».
Dans La Maison vide, Laurent Mauvignier redonne vie à ses aïeux «et, dans un même mouvement, donne à voir le roman en train de s’écrire». Surtout, par la fiction qui lui est insufflée, l’histoire familiale, individuelle, devient collective, le «nous» supplante le «je». Devenues personnages de roman, Marie-Ernestine, l’arrière-grand-mère et Marguerite, la grand-mère, portent en elles le drame de générations de femmes violentées. Les deux guerres mondiales passent là-dessus en bourrasques, traversant les générations, laminant les êtres et les familles. Partant de «quelques reliques poussiéreuses, de lettres enrubannées, de photos où les descendants ne connaissent plus personne», l’écrivain dépeint le patriarcat comme source de violence et de domination.
Les trois autres romans en lice, également consacrés à des récits personnels et familiaux, ont eux aussi été chroniqués dans nos colonnes.
    
Puissante enquête sur deux féminicides déjà récompensée ce lundi par le prix Femina, La nuit au cœur (Gallimard, 284 p.) est un livre «dont on sort bouleversé, hanté», écrivions-nous en septembre. «Avec les outils de la littérature, depuis cette place très particulière que permet l’écriture», Nathacha Appanah y explore deux féminicides, ainsi que sa propre expérience d’emprise et de violence vécue entre ses 18 et 25 ans. Dans ce livre de longue haleine, émaillé de phases de découragement et de chagrin, la romancière mauricienne déploie les glaçantes similitudes qui se retrouvent dans les trois cas: mêmes techniques de manipulations, de contrôle, de surveillance, mêmes menaces, mêmes violences. «En face, la honte, la peur, la terreur. Et aussi, dans les trois cas, l’espoir, l’énergie tellurique de s’en sortir, de refaire sa vie.»
    
Roman des ambivalences, des contradictions, des tiraillements, où Caroline Lamarche déploie «un art de la nuance qui a besoin de pénombre pour opérer», Bel Obscur (Seuil, 230 p.) est le récit d’une enquête personnelle. Pour comprendre la longévité et l’excentricité de son couple avec un homme qui aime les garçons, pour éclairer son attachement à «l’amour comme rêve durable», la narratrice «procédera de biais, préférant les rêveries alchimiques à la rigidité des conventions» et s’intéressant à un jeune et lointain ancêtre, Edmond, mis au ban de la famille à cause de sa probable homosexualité et mort dans la solitude en 1865. «Chez l’écrivaine belge, c’est bien la littérature en elle-même qui instaure le clair-obscur sur les méandres de l’existence.»
    
Prenant pour point de départ un reportage d’Emmanuel Carrère en Géorgie, pays de son grand-père maternel, Kolkhoze (POL, 548 p.) est une vaste fresque familiale entre Tbilissi et Paris, écrite dans le deuil de ses deux parents: l’historienne et académicienne Hélène Carrère d’Encausse, morte en 2023, et son mari Louis, «cadre dans les assurances relégué au rôle de prince consort, qui décédera quelques mois à peine après son épouse, «de chagrin», et jusqu’ici absent ou quasi absent des livres de son fils». L’exploration de son ascendance géorgienne et russe conduit l’écrivain à peindre près d’un siècle d’histoire «avec l’aisance d’un randonneur dans l’épaisseur du temps et sur tous les terrains (souvenirs, archives, correspondances)».
        
Le businessman français possède une collection de garde-temps hors norme, déposées à Genève dans un endroit bien caché. Il a ouvert les portes de son musée personnel pour une visite privée
C’est un musée privé sans gardien mais bien gardé. Un grand salon feutré sans fenêtre qui ne reçoit en principe jamais de visiteurs, exception faite pour Le Temps. On dit qu’il y a là la plus grande collection de Patek Philippe après celle du propre musée de la marque – qui, lui, est ouvert au public, dans le quartier des Bains, à Genève. Ce n’est encore qu’une partie de l’inventaire, qui compte une légion de Rolex et une escadrille d’horlogers indépendants dont les rangs ne cessent de gonfler – 26 acquisitions sur les six derniers mois. L’ensemble se monte à près de 600 montres, d’une valeur établie par le propriétaire à quelque 300 millions de francs. Le prix moyen se situe donc à 500 000 francs, mais certaines pièces valent beaucoup plus.
Par accord, le nom du lieu doit rester secret. Nous nous contenterons d’indiquer que la collection est conservée dans une forteresse genevoise sortie de terre avec la tour Eiffel. En revanche, le collectionneur n’est pas anonyme. Patrick Getreide est un homme d’affaires parisien, qui a pignon sur rue, mais préfère les eaux claires des Bahamas, où il passe cinq mois par année. Le reste du temps, il fréquente le grand monde, poussant ses voisins de table à l’apoplexie devant sa Patek Philippe 1518 or sur or de 1941, ou son «heure du monde» référence 2523 «double crown» de 1953, deux raretés à plusieurs millions de francs.
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CHRONIQUE. La possibilité universelle d’être dans le rouge est instrumentalisée par Jean-Luc Mélenchon, preuve de la centralité du pouvoir d’achat dans le débat électoraliste français et d’une certaine culture du compte débiteur
Interdire aux citoyens français la possibilité d’être dans le rouge? A l’évocation de cette idée, ils sont nombreux à s’étouffer sur leur baguette. Obsédé par la forge de son profil en vue de l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon veut donc faire des découverts bancaires un sujet de polémique politique majeur. Quitte à forcer le trait.
A l’origine de la séquence, le fait qu’une directive européenne visant à encadrer plus strictement les comptes débiteurs a été ratifiée par le gouvernement français. Résultat: à partir de l’automne prochain, pour avoir un découvert en France, il faudra montrer patte blanche.
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Le metteur en scène romand et ses quatre comédiens plongent le public dans la réalité sensorielle du déclin. Après Lausanne et Genève, à découvrir à La Chaux-de-Fonds, les 6 et 7 novembre prochains
«Les chats n’ont pas de visages, ils ont une âme. J’ai décidé de me mettre du côté des chassés.» Ces phrases, prononcées par une vieille dame vivant dans une roulotte avec une acolyte encore plus âgée qu’elle, résument bien L’Age de frémir, projet essentiellement muet de Guillaume Béguin: poser la question du droit à la différence, voire à l’étrangeté, quand le corps et le cerveau diminués font basculer l’individu dans une autre réalité.
Ce droit à une échappée existentielle rappelle Le Baiser et la Morsure, minutieuse exploration théâtrale des primates par le même metteur en scène, en 2013. Chaque fois, une communauté qui évolue sur le plateau selon ses propres lois, ses propres besoins, au fil d’un parcours organique qui distille à la fois angoisses et drôlerie. Au Théâtre Saint-Gervais, à Genève, il y a quelques jours, après la Grange-Unil, l’an dernier et avant l’ABC, à La Chaux-de-Fonds, les 6 et 7 novembre prochains, le public est invité à une immersion sensorielle en «oldland».
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L’initiative de l’UDC vise à restreindre la libre circulation en cas de dépassement de seuil de 10 millions de résidents. Si le Conseil national a fait le pari de ne pas lui opposer de contre-projet, la commission du Conseil des Etats s’est montrée plus partagée, avant de finalement refuser toute proposition
L’initiative de l’UDC «Pas de Suisse à 10 millions» d’habitants a causé une certaine nervosité au sein de la Commission des institutions politiques (CIP) de la Chambre des cantons. Car l’enjeu est grand: en cas d’approbation par le peuple, elle pourrait remettre en question la libre circulation des personnes, clé de voûte des relations entre la Suisse et l’Union européenne. A l’heure où le paquet d’accords sera prochainement examiné par le parlement, un tel dénouement serait synonyme de catastrophe pour les partisans des accords avec l’UE.
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