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La Série noire propose la version intégrale du roman de Maria Fagyas, Hongroise exilée aux Etats-Unis en 1937 pour fuir le nazisme
Un polar qui se passe à Budapest! Ce n’est pas courant. Et qu’il soit écrit par une Hongroise, le rend encore plus intéressant. Certes, quand elle rédige La Cinquième femme (publié en 1963), son unique polar et son premier roman en anglais, Maria Fagyas vit depuis plusieurs années aux Etats-Unis. Née en 1905 sur les bords du Danube, elle a quitté son pays en 1937 en compagnie de son mari pour fuir le nazisme. Elle n’a donc pas vécu les tristement célèbres événements qu’elle évoque. Mais ses sources sont de première main. Et ses souvenirs font le reste.
La Cinquième Femme a pour décor la révolution hongroise de 1956, un espoir fou de se libérer du joug communiste. Le roman commence le 27 octobre à 18h. Dans une ville encore en proie à l’euphorie, l’inspecteur Lajos Nemetz, se rend à son travail et observe avec une distance toute professionnelle quatre cadavres de femmes alignés «sur le trottoir devant la boulangerie à l’angle de Perc Köz». Elles ont, semble-t-il, été tuées par un blindé russe alors qu’elles faisaient la queue. Quand le policier repasse au même endroit à 22h50, c’est la stupeur! Le cadavre d’une cinquième femme a rejoint les quatre autres, et cette femme, le policier l’identifie sans hésiter.
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Après la saga Harry Bosch, Amazon propose une série axée sur l’un des autres personnages de Michael Connelly, Renée Ballard. Une femme cette fois, à poigne
C’est de nouveau un bureau des affaires classées, dans un sous-sol, comme dans la récente nouvelle adaptation du Département V de Jussi Adler-Olsen par une équipe anglaise. Cette fois, après les enquêtes d’Harry Bosch, Amazon propose celles de Renée Ballard, autre créature de l’écrivain à succès Michael Connelly. Traumatisée par une agression de la part d’un collègue – et une autre victime la rejoindra –, Renée est placée à la tête d’une nouvelle unité de cold cases. Peu dotée, l’unité, comme chez les Danois: la patronne est flanquée d’un adorable nounours comme adjoint, et de trois civils volontaires, bénévoles qui s’imaginent investigateurs.
Cette équipée devra faire preuve de solidité, car la première affaire, la principale de la saison, va les conduire à la pire des situations. C’est-à-dire de devoir faire face à un possible scandale au cœur même de la police; les recherches autour de victimes non identifiées amènent à découvrir une surprenante proximité de certains inspecteurs, ou agents de rue, avec un gang…
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REVUE DE PRESSE. Une campagne publicitaire de la marque American Eagle, incarnée par l’actrice Sydney Sweeney, a provoqué une polémique XXL aux Etats-Unis. Le camp progressiste dénonce le message, la droite de la droite applaudit «la fin des publicités woke»
Le visage de Sydney Sweeney est familier pour beaucoup des 342 millions d’Américains. Parce qu’elle est la populaire Cassie de la série Euphoria et la sarcastique Olivia dans la première saison de The White Lotus. Parce qu’elle a défrayé la chronique en dansant en bustier de cuir sur Sunset Boulevard dans un clip des Rolling Stones. Et parce qu’elle est actuellement l’une des égéries les plus demandées des marques de mode et produits de beauté. Miu Miu, Armani Beauty, HeyDude, Bai, Laneige: c’est bien simple, écrit le New York Times, elle est inescapable. Impossible de passer à côté. Encore moins depuis qu’elle a affolé la toile cet été en annonçant qu’elle allait vendre l’eau de son bain recyclée en savonnettes avec la marque Dr. Squatch.
Sachant cela, sa collaboration avec la marque de jeans Amercian Eagle ne présageait rien d’extraordinaire. Le passé est de mise, car quand les images sont sorties, surprise il y a eu. Et plus encore. La ligne conductrice des spots publicitaires s’articule autour de ce slogan: «Sydney Sweeney a de superbes jeans.» La marque a décidé de jouer sur le mot «jeans», qui se prononce en anglais comme le mot «gènes». Dans l’un des clips, retirés des réseaux sociaux, l’actrice, blonde aux yeux bleus, déclarait: «Les gènes se transmettent des parents à leurs enfants, déterminant souvent des traits comme la couleur des cheveux, la personnalité et même la couleur des yeux. Mes jeans sont bleus.» Dans une autre vidéo, elle est filmée en train de coller une affiche indiquant «Sydney Sweeney a de superbes gènes, des jeans.»
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A quelques kilomètres du continent chinois, Kinmen est l’une des petites îles rattachées au territoire taïwanais. Ses habitants ne veulent plus croire à la guerre alors que Pékin se montre plus menaçant. Sur l’île de Taïwan, on se prépare au pire sans céder à la panique. Reportage
Par la meurtrière du bunker surplombant la mer, même par temps de brume estivale, on distingue les tours de Xiamen. Avec des jumelles, un touriste chinois parvient à identifier son immeuble. «Là, plus à gauche, au-dessus du centre d’exposition international», indique-t-il à sa femme qui tient un bébé dans les bras. Un plan de la baie indique que la rive opposée est à 6000 mètres. Six kilomètres de mer qui séparent Xiamen sur le continent, régit par la République populaire de Chine, de cet îlot, ultime avant-poste de la République de Chine ou Taïwan. Alors que Mao Tsé-toung proclamait la victoire à Pékin le 1er octobre 1949, les combats entre troupes communistes et nationalistes feront rage ici, à Kinmen, jusqu’à l’été 1950. Les derniers spasmes de la guerre civile eurent lieu sur ces plages où s’élèvent encore des pieux de défense contre un débarquement.
Dans le fortin de Hujintou, transformé en musée, Yun et Cai écoutent attentivement les explications du guide à la «gloire du régiment de Lieyu» qui tua 300 soldats des forces ennemies et fit 252 prisonniers lors d’une bataille épique. «C’est la troisième fois que nous venons en week-end à Kinmen, racontent les deux étudiantes de Taipei. C’est important pour nous.» A une heure de vol de la capitale, ce petit territoire hébergeait une garnison de 100 000 hommes au plus fort des tensions du détroit de Taïwan, en 1954, 1955 et 1958. C’est l’intervention de la 7e flotte américaine qui préservera d’une invasion ce confetti qu’on appelait alors Quemoy. Ce fut un temps le point le plus chaud de la Guerre froide, Washington ayant envisagé l’option nucléaire pour stopper les troupes de Mao. «Mon grand-père a passé plusieurs années ici comme soldat», confie Yun. Le père de Cai a, de son côté, fait deux ans de service militaire sur ces îles autrefois infestées de serpents.
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Face à la concurrence, même si elle fait désormais partie d’un grand groupe, l’enseigne de meubles mise sur un rafraîchissement de ses magasins et un investissement renforcé dans l’e-commerce en Suisse, pour une offre complémentaire. Interview de son directeur
Interviewer le directeur de Conforama Suisse, c’est échanger dans un cadre un peu insolite: à une table «à vendre» du spacieux magasin de Meyrin (GE) de l’enseigne. Après en avoir retiré quelques éléments de décoration, bien entendu. Mais ce magasin, comme d’autres – Conforama en compte 20 en Suisse pour environ 850 collaborateurs – seront bientôt transformés.
C’est que depuis 2023, l’enseigne suisse est aux mains du géant XXXLutz, géant de l’ameublement dont le siège se trouve en Autriche. Un groupe qui s’est imposé en Suisse puisqu’il avait racheté auparavant notamment Pfister, Mömax ou encore Lipo. Un large portefeuille qui pourrait bien, selon un article de l’Agefi publié ce début d’année, lui avoir permis de dépasser Ikea sur le marché suisse.
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Pour l’historien romand, la séquence actuelle autour des droits de douane ouvre des questions importantes sur la Suisse, de sa posture diplomatique aux contradictions de sa droite, en passant par le dossier européen
Des taxes de 39%, un séisme et des secousses. Deux jours après l’annonce des droits de douane imposés par l’administration Trump aux importations suisses, l’historien Olivier Meuwly dresse un point de situation. La Suisse pourrait-elle changer fondamentalement son regard sur les Etats-Unis? La droite helvétique connaît-elle une dissonance cognitive? Spécialiste de l’histoire du libéralisme et des partis politiques et proche du PLR, l’intellectuel répond au Temps.
«Le Temps»: Dans l’histoire, quel a été globalement le sentiment de la Suisse à l’égard des Etats-Unis?
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La presse alémanique se passionne ce dimanche à propos de la discussion de la présidente de la Confédération avec son homologue américain. Apparemment, un accord prévoyant des droits de douane de 10% était sur la table du président des Etats-Unis
«J’ai trouvé la bonne façon de l’approcher, le bon ton.» Début juillet, la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter s’était montrée particulièrement confiante sur sa relation avec le président des Etats-Unis Donald Trump. L’entretien accordé au SonntagsBlick dans lequel elle a fait cette déclaration figure même sur le site du Département fédéral des finances, qu’elle dirige. Ce n’est donc pas étonnant si l’appel téléphonique passé ce jeudi 31 juillet entre la conseillère fédérale et le locataire de la Maison-Blanche passionne les médias, puisqu’il s’est soldé par des droits de douane de 39% sur les produits suisses. Karin Keller-Sutter aurait-elle péché par excès d’optimisme?
La SonntagsZeitung n’y va pas par quatre chemins: ce qui aurait dû être son chef-d’œuvre en tant que présidente de la Confédération est pour l’heure «son plus grand fiasco». Le SonntagsBlick se montre de son côté plus nuancé, s’interrogeant sur ce que la conseillère fédérale aurait pu faire face à un Donald Trump imprévisible. Tous deux s’intéressent en tout cas de près à ce fameux entretien téléphonique qui semble avoir scellé la funeste décision de Donald Trump dans ses relations commerciales avec la Suisse.
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Promettant des rémunérations attractives pour quelques heures de travail flexible, des plateformes recrutent discrètement en Suisse des étudiants pour entraîner de grands modèles de langage. Derrière cette apparente opportunité, des tâches redondantes et pas de prestations sociales
«Bonjour, je suis tombé sur votre profil LinkedIn et j’ai été impressionné par vos compétences, qui semblent correspondre parfaitement au travail que nous effectuons chez Outlier.» Voici le type de messages que reçoivent de nombreux étudiants suisses. Cahier des charges: relecture de prompts et autres tâches d’annotation de données pour des intelligences artificielles. Sur le papier, ces missions proposées ont de quoi séduire: jusqu’à 45 dollars de l’heure, activité à domicile et paiements hebdomadaires via un compte PayPal.
Derrière les grands modèles de langage (LLM) se cache un vaste écosystème de travailleurs de l’ombre. Ces petites mains sont indispensables pour entraîner les systèmes d’intelligence artificielle, en raffinant, triant et labellisant des jeux de données toujours plus massifs. Si la grande majorité de ces tâches est effectuée dans des pays du Sud global, pour des rémunérations dérisoires, la Suisse n’échappe pas au phénomène: ici aussi, certains contribuent à l’amélioration de ces logiciels.
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CHRONIQUE. Les touristes sont souvent persuadés que leur argent contribue au développement de contrées moins bien loties que les leurs. Et certains exigent en retour des faveurs, au risque de heurter les locaux. Et si les bénéficiaires de ces dépenses n’étaient pas ceux que l’on croit?
«Mon argent a construit votre pays», lance une influenceuse israélienne aux longues tresses brunes, lunettes de soleil vissées sur le crâne, au personnel d’un café de la très touristique île de Koh Phangan en Thaïlande, le 5 mai dernier. Le motif de cette remarque désobligeante? La tenancière avait demandé à Kesem Cohen de retirer ses souliers avant de pénétrer à l’intérieur de l’établissement, une pratique commune dans cette culture asiatique. D’abord postée sur le groupe Facebook d’une communauté locale, la vidéo de quinze secondes devient virale et choque autant en Asie qu’à l’autre bout du monde.
Pour se dédouaner, la jeune femme réagit dans un post Instagram depuis supprimé. D’après le journal britannique International Business Times, l’influenceuse estimait que les propos avaient été «sortis de leur contexte». «J’avais l’intention de dire que le tourisme israélien contribue positivement à l’économie thaïlandaise.» Kesem Cohen a également affirmé avoir subi une «agression verbale et physique», et que la personne qui l’avait filmée n’était pas un membre du personnel, mais un autre client du café. Elle ajoutait aussi que les tenanciers l’auraient autorisée à porter des chaussures en raison d’une blessure au pied.
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A travers toute la Suisse, des collectifs s’organisent pour exprimer leur soutien à la population palestinienne. C’est notamment le cas dans le Jura, où un groupement manifeste chaque semaine pour apporter sa contribution à un mouvement global
Depuis quelques semaines, le rendez-vous est devenu rituel à Delémont. Chaque vendredi soir, sur les coups de 17h30, un petit attroupement se forme sur la place de la Gare, paré de keffiehs et de drapeaux palestiniens. Il répond à l’appel du collectif citoyen Jura-Palestine, constitué le 9 mai dernier pour exprimer sa solidarité envers la population de la bande de Gaza. Sa première action? Une manifestation réunissant 150 personnes dans les jardins du château de Delémont, le 15 mai, à l’occasion de l’anniversaire de la Nakba de 1948, date qui marque l’expulsion d’environ 800 000 Palestiniens de leurs terres après la proclamation de l’Etat d’Israël. Le collectif suivi par 130 personnes sur WhatsApp se réunit depuis régulièrement, à l’instar d’autres groupes de solidarité en Suisse et partout dans le monde.
Parmi ses membres, Christian Frund et Jérémy Boegli, que l’on rencontre dans un café de Saignelégier. Le premier est assistant social retraité et a siégé un temps à l’exécutif de Lajoux. Le second s’apprête à commencer des études, également dans le domaine social, à Fribourg: «Pendant toute ma scolarité, on m’a parlé de la Seconde Guerre mondiale. Dans notre classe, nous n’avons jamais compris pourquoi les gens n’avaient pas réagi aux massacres nazis. Et pourtant, quand la violence se déchaîne sous nos yeux, on voit qu’il faut attendre longtemps pour que quelque chose bouge. Ça m’a donné envie de m’engager.»
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