Quand des intellectuels français défendaient la pédophilie ✍Highlight–2024:06:14:10:58:43
Le fil culture. La pédophilie n'a pas toujours été condamnée par les intellectuels français. À partir des années 1970, de nombreuses personnalités de tous bords politiques ont demandé, au nom de la liberté, que la loi permette aux adultes d'avoir des relations sexuelles avec des enfants. Une question d'époque ?
“En 2013, quand il (Gabriel Matzneff, ndlr) a reçu le prix Renaudot, aucun journaliste littéraire, pas un seul, ne s'est interrogé sur le bien-fondé de cette récompense. La vie d'une adolescente anonyme n'est rien face au statut d'un écrivain”. Dans son roman autobiographique paru ce jeudi, Le Consentement, Vanessa Springora dénonce la complaisance des milieux artistiques et littéraires français qui comme les médias ont jusque très récemment fermé les yeux sur des écrits qui font la promotion de la pédophile au prétexte que l'oeuvre prime l'auteur. Goût pour la transgression ou tendance de fond issue d'un mouvement pro pédophile de la fin des années 1970 ? Aujourd'hui, ces intellectuels sont mis face à leur responsabilité.
Contre la famille et pour l'homosexualité : un militantisme pro pédophile
Jean-Paul Sartre, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Gilles et Fanny Deleuze, Francis Ponge, Philippe Sollers, Jack Lang, Bernard Kouchner, Louis Aragon, André Glucksmann, François Châtelet et bien d'autres encore, de Félix Guattari à Patrice Chéreau ou Daniel Guérin ; tous font partie des 69 intellectuels français qui, aux côtés de l'écrivain Gabriel Matzneff et du romancier, journaliste à Libération et membre fondateur du Front homosexuel d'action révolutionnaire (FHAR) Guy Hocquenghem ont signé une tribune publiée le 26 janvier 1977. D'abord dans Le Monde puis dans Libération pour défendre trois hommes incarcérés depuis plus de trois ans pour avoir abusé sexuellement de mineurs de moins de 15 ans.
'Trois ans de prison pour des caresses et des baisers, cela suffit !' écrivaient les signataires.
Ils demandaient la relaxe des trois hommes au prétexte que les enfants n'avaient pas été victimes de la moindre violence, mais, au contraire, qu'ils étaient consentants.
Le 23 mai 1977, dans les pages “Opinions” du Monde, 80 intellectuels français parmi lesquels Jean-Paul Sartre, Michel Foucault, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Alain Robbe-Grillet, Jacques Derrida, Philippe Sollers et même Françoise Dolto, signent un autre texte pour demander que la loi décriminalise les rapports sexuels entre les adultes et les enfants de moins de 15 ans.
De nombreux journaux se font l'écho de ce mouvement pro pédophile, qui aux Pays-Bas est devenu un mouvement politique. Libération en tête, avec même des petites-annonces sans ambiguïté, et par exemple en juin 1978 le philosophe René Schérer qui y écrit :
L’aventure pédophilique vient révéler quelle insupportable confiscation d’être et de sens pratiquent à l’égard de l’enfant les rôles contraints et les pouvoirs conjurés.
Libération mais aussi Le Monde ou encore France Culture. Le 4 avril 1978, l'émission “Dialogues” (enregistrée en 1977) invite Michel Foucault, le romancier et membre fondateur du Front homosexuel d'action révolutionnaire (FHAR) Guy Hocquenghem et le juriste Jean Danet, tous trois signataires de la pétition qui demande la décriminalisation de la pédophilie. Durant une heure et quart, en public dans le studio 107, ces intellectuels vont défendre l'idée que des pédophiles sont incarcérés à tort parce que les enfants qu'ils ont abusés étaient consentants.
Intégralité de l'émission “Dialogues”, diffusée sur France Culture en 1978, enregistrée en 1977. Avec Michel Foucault, Guy Hocquenghem et Jean Danet
Ce débat sera publié sous le titre La Loi de la pudeur dans la revue Recherches n°37 d’avril 1979, avant d'être inclus dans le recueil Dits et Écrits 1976-1979 de Foucault.
Retour sur l'émission “Dialogues” de France Culture et sur le contexte pro pédophile de l'époque avec Cécile de Kervasdoué
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Dans la même émission, ils fustigent l'influence croissante des psychiatres dans les cours de justice parce qu'en “s'intéressant aux prétendues victimes, ils sont en train de créer une “victimologie très grave” parce qu'elle nie la parole des enfants qui répètent pourtant à la barre qu'ils étaient consentants. Ils s'inquiètent de la suspicion qui pèse sur les éducateurs et tous les professionnels de l'enfance et pressentent une véritable ”chasse aux sorcières“ pour des faits, des relations sexuelles entre un adulte et un enfant de moins de 15 ans, qui selon eux n'ont aucun caractère de gravité, ”et sont des faits extrêmement légers qui dans n'importe quelle autre circonstance, à Paris notamment, n'auraient jamais valu trois mois de détention préventive“ (sic).
Ces discours choquent peu à une époque où l'obsession sans cesse répétée est que la société a changé, qu'il faut se libérer du carcan de la famille et de pratiques sexuelles rétrogrades. “Le sexe est omniprésent dans la société”, déclare Virginie Girod, docteure en histoire, spécialiste de l’histoire des femmes et de la sexualité “et dans les années 1970, les gens se disent 'on fait ce que l'on veut'”.
Surtout, il y a l'idée défendue dès le début de l'émission de France Culture par Michel Foucault que la liberté des homosexuels ne fait pas encore consensus dans la société française et qu'interdire la pédophilie pourrait progressivement glisser vers l'interdiction de l'homosexualité. Les deux pratiques, homosexualité et pédophilie, sont à l'époque mises sur le même plan.
Des publications comme Gai Pied, journal radical pro homosexuel dans lequel écrivent Jean-Paul Aron, Jean-Paul Sartre ou Michel Foucault, aux côtés de l'écrivain Tony Duvert - pédophile revendiqué - et de Renaud Camus, deviennent ainsi des tribunes pour les pédophiles (la revue sera finalement suspendue en 1992).
En savoir plus : TONY DUVERT, LE DERNIER MAUDIT : avec Gilles Sebhan, Anne-Claude Ambroise-Rendu, Emmanuel Pierrat.
Mauvais genres
2h 00
Figure de mai 1968, Daniel Cohn Bendit raconte alors ses gestes sexuels sur des enfants. Dans le livre Le Grand bazar (publié en 1975 chez Belfond), où il évoque son activité d'éducateur dans un jardin d'enfants “alternatif” à Francfort. Puis en avril 1982, sur le plateau d'Apostrophes, où il déclare notamment : ”La sexualité d'un gosse, c'est absolument fantastique, faut être honnête. J'ai travaillé auparavant avec des gosses qui avaient entre 4 et 6 ans. Quand une petite fille de 5 ans commence à vous déshabiller, c'est fantastique, c'est un jeu érotico-maniaque…“ Devenu député vert européen, Cohn Bendit se défendra dans les colonnes de Libération en février 2001, soutenu par des parents et des enfants, mais reconnaîtra en réunion publique “des lignes insoutenables, intolérables ; avec ce que nous savons aujourd'hui sur la pédophilie, sur l'abus sexuel”.
Toujours dans les années 1970, le chanteur Claude François se reconnaît “obsédé” par les filles mineures : ”Les filles [de 18-30 ans] commencent à réfléchir. Elles ne sont plus naturelles. Elles se sentent obligées de prendre position. Elles ne sont plus cette espèce de rêve que représente pour moi la fille.“
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Et c'est à cette époque que Roman Polanski arrive en France.
Pour justifier leurs pratiques sexuelles avec des enfants, beaucoup de pédophiles ont instrumentalisé ce mouvement intellectuel issu de mai 68 qui faisait la promotion de la liberté sexuelle et de la rupture avec la loi et les structures et qui voulaient à tout prix se défaire de la domination des adultes.
Ce qui était central dans ces années-là, c'était la question de savoir comment on pouvait rompre avec les normes pénales et familiales du XIXe siècle. Ce qui a ainsi fait le plus débat dans les années 1970, notamment du côté des mouvements homosexuels mais pas seulement, c'était la discrimination concernant l'âge de la majorité sexuelle.
Jean Bérard, historien, maître de conférence à l'ENS Paris Saclay
Des écrivains comme Gabriel Matzneff mais aussi Tony Duvert (prix Médicis en 1973 pour son roman Paysage de fantaisie, publié aux éditions de Minuit et qui met en scène des jeux sexuels entre un adulte et des enfants) ou René Schérer ont ainsi cherché à présenter la pédophilie comme une attirance sexuelle acceptable du moment que l'enfant en était “consentant”, comme en témoigne ce séminaire de 2013 organisé à l'EHESS
Comment admettre qu'on a été abusé quand on ne peut nier qu'on a été consentant ? Quand, en l'occurrence, on a ressenti du désir pour cet adulte qui s'est empressé d'en profiter ? Pendant des années, je me débattrai moi aussi avec cette notion de victime, incapable de m'y reconnaître.
Dans Le Consentement, Vanessa Springora témoigne de sa relation avec Gabriel Matzneff alors qu'elle avait 14 ans
Gabriel Matzneff a répondu à Vanessa Springora dans L'Express ce jeudi
Un décalage avec la société et… avec les féministes
Si une partie des intellectuels défend ce mouvement pro-pédophile, ce n’est pas le cas de la société. “La majorité des personnes dans la société courante n’y était pas favorable”, explique Virginie Girod, docteure en histoire, spécialiste de l’histoire des femmes et de la sexualité. Et cette vision, ce “noyau dur d’intellectuels” l’a “défendue dans des journaux qui trouvaient génial de soutenir ces fameux mantras 'il est interdit d’interdire’ et ‘jouissons sans entrave’. Dans la petite intelligentsia parisienne, on défendait les valeurs de la liberté absolue sans se poser de questions”. Ce côté “transgressif, cette faculté à bousculer les codes”, ajoute l’historienne, a permis à certains intellectuels dont Gabriel Matzneff d’en tirer une “véritable aura médiatique”.
Puis il y a eu les mouvements féministes qui ont dénoncé le patriarcat et la domination masculine, “qui se traduit par cette prise de possession et cette domination du corps des femmes et des enfants”, explique Anne-Claude Ambroise-Rendu, historienne et professeure d’histoire à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines.
“Dans les mouvements qui luttaient contre l’idée d’une majorité sexuelle dans la seconde partie des années 1970, il y avait l’idée que des rapports entre adulte et enfant pouvaient être envisagés, exempts des rapports de domination traditionnelle, en particulier de domination familiale”, ajoute Jean Bérard, maître de conférence à l’ENS Paris-Saclay. Un argument contesté, en particulier par les mouvements féministes.
Dans les mêmes années, les féministes luttaient pour la redéfinition du viol et expliquaient que le rapport entre un mineur et un adulte est déjà dans un rapport de force, de domination, inégal et qui ne peut donc être considéré selon le seul critère du consentement mais sur le critère de l’âge.
Jean Bérard, maître de conférence en histoire à l’École normale supérieure Paris-Saclay.
D’ailleurs, certains parents des enfants ou adolescents qui fréquentaient les pédophiles eux-mêmes laissaient faire ces relations. “On peut s'interroger sur des parents pétris d'une idéologie soixante-huitarde dévoyée, qui laissent leurs enfants avoir des relations sexuelles avec un homme nettement plus âgé. Quelque part, il y a un côté un peu chic à voir sa fille dans le lit de quelqu'un reconnu comme un grand écrivain à l'école. Et cette pensée-là dérange aujourd'hui. C’est normal. Mais il faut aussi la concevoir pour pouvoir comprendre cette époque-là”, confirme Virginie Girod.
La bascule
Le véritable tournant s’opère dans les années 1990. La France découvre le vrai visage de la pédophilie avec l’affaire Marc Dutroux dans la Belgique voisine. “Avec Matzneff et compagnie, on a une sorte de 'glamourisation' du câlin enfantin, des amours enfantines. C’est chic, c’est joli, c’est la nymphette, les égéries d’Hamilton… On est dans une esthétique qui existe dans la société”, affirme Virginie Girod. L’affaire Dutroux dévoile une toute autre facette de la pédophilie : “On a pour la première fois une affaire de mœurs épouvantable, d’un homme qui kidnappe les petites filles, les séquestre, les viole et les assassine.”
C’est la fin de l’illusion d’un hypothétique consentement, on se rend compte qu’autour de la pédophilie, il y a tous les actes de la criminalité.
Virginie Girod, docteure en histoire, spécialiste de l’histoire des femmes et de la sexualité
Désormais, il devient impensable pour la société de défendre la pédophilie. Le terme “pédophile” est employé dans le langage courant et aujourd’hui, il est peu à peu remplacé par celui de ”pédocriminel“, “on rajoute à la charge morale du crime pour bien signifier qu’on ne laisse plus passer ces pratiques socialement”, conclut Virginie Girod.
Et aujourd'hui ?… Encore et toujours la question du consentement !
Dans les années 1980, à Paris, il existait des sortes de cercles de pédophiles anonymes où des pédophiles se réunissaient pour s'entraider à ne pas passer à l'action. “On savait qu'il y avait une charge morale sur ces pratiques-là et quelque part, il fallait se sentir un peu au-dessus des lois, soit parce qu'on était un puissant, soit parce qu'on n'avait pas conscience que la justice pouvait rappliquer”, explique la spécialiste de l’histoire des femmes et de la sexualité.
Au début des années 2000, après le traumatisme de l'affaire Dutroux, certaines associations ont cessé de s'intéresser exclusivement aux victimes pour s'intéresser aux pédophiles et plus largement aux promoteurs, actifs ou passifs de la pédophilie. L'association l' Ange bleu par exemple est la première à entreprendre d'écouter les pédophiles, via une ligne ouverte et très vite, ils le disent : les livres et émissions de télé qui font l'apologie des relations sexuelles avec des enfants les poussent à passer à l'acte.
Latifa Benari est la fondatrice de l'association l'Ange bleu : “Écrire sur les ébats sexuels avec des enfants ou des adolescents et déclarer qu'avec cette relation, l'enfant ou l'adolescent peut être heureux, pour moi ils sont responsables. Un paumé qui viole un enfant, cela reste une affaire isolée. Mais quelqu'un qui a une relation [avec un enfant] et qui en plus en fait la promotion sur des plateaux télévisés, je trouve cela criminel !”
Pour l'association Ange bleu, les intellectuels sont responsables des drames pédophiles
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En attendant, les anciens intellectuels signataires regrettent-ils aujourd'hui leur signature ? Libération a posé la question ici…
Pour justifier de tels actes, le mouvement pro-pédophile s'est toujours caché derrière le “consentement” des enfants et adolescents. “Personne n'a jamais défendu la possibilité de violer des enfants. (…) L'idée de la violence n'effleure pas les personnes qui conceptualisent cette pédophilie-là”, précise Virginie Girod.
Et dans les années 1980, la notion de “stranger danger”, comme l'appellent les Américains, a fait son apparition. “La question du danger venu de l'extérieur devient prédominante et construit la peur du pédophile autour de la peur de celui qui va venir enlever et agresser les enfants”, commente Jean Bérard.
Mais cela cache une autre réalité : une grande partie des actes pédophiles ont lieu dans le cadre intra-familial… Le Conseil de l'Europe évalue les violences sexuelles intra-familiales sur mineurs entre 70 et 85% d'après ce rapport du Sénat daté de mai 2019. Toutefois, les chiffres restent peu nombreux sur le sujet. Lors d' auditions au Sénat pour la mission commune d'information sur la répression d'infractions sexuelles sur mineurs, le réalisateur Éric Guéret, auteur du documentaire Enfance abusée, indique à propos de ces violences sexuelles sur mineurs, qu'“il n'y a pas de chiffres français officiels, fiables. Cela raconte quelque chose de notre société. Une société qui ne veut pas voir un problème se débrouille pour ne pas le quantifier.” Il dénonce un “déni” de la société, un “fléau” qui a pour conséquence des victimes “avec un extrême sentiment d'abandon”, qui les pousse à “garder le silence” et parfois “à se suicider”, avec dans tous les cas, le sentiment “que les institutions ne leur viennent pas en aide”.
Libération a-t-il soutenu la pédophilie en 1974 ? – Libération ✍Highlight–2024:06:14:11:00:11
Si on doit répondre par oui ou par non à cette question, il faut répondre oui. Pas seulement en 1974, mais jusqu'au tout début des années 80. En guise de réponse plus détaillée, voici un article écrit dans Libé, par un journaliste de Libé, en 2001. Sorj Chalandon y revient sur la manière dont libé a traité de la question de la pédophilie, ne réfutant rien du passé, et tentant de l'expliquer.
Cordialement
Voici ce qu’écrivait Sorj Chalandon :
Dimanche, dans son éditorial, Jean-Claude Guillebaud, journaliste à Sud-Ouest (et au Nouvel Observateur), écrivait à propos des années 70 et de la pédophilie: «Des crétins dans le vent allaient jusqu'à vanter la permissivité en ce domaine, sans que cela ne suscite beaucoup de protestations. Je pense à ces écrivains qui exaltaient dans les colonnes de Libération ce qu'ils appelaient “l'aventure pédophile”.»
«Je faisais un cunnilingus à une amie. Sa fille, âgée de cinq ans, paraissait dormir dans son petit lit mitoyen. Quand j'ai eu fini, la petite s'est placée sur le dos en écartant les cuisses et, très sérieusement, me dit “à mon tour, maintenant”. Elle était adorable. Nos rapports se sont poursuivis pendant trois ans.» C'est un homme qui parle. Il s'appelle Benoît. Son interview, titrée «câlins enfantins», est précédée d'une phrase du journaliste: «Quand Benoît parle des enfants, ses yeux sombres de pâtre grec s'embrasent de tendresse.» C'est terrible, illisible, glaçant. Et publié dans Libération le 20 juin 1981.
Une autre fois, en 1979, défendant à pleines brassées de mots et de pages un moniteur d'éducation physique condamné pour détournement de mineur, Libé titre «baudruche» une affaire qu'il estime se dégonfler. Des journaux avaient mis en scène des accusations de «prostitution enfantine», de «traites d'enfants». Tout cela était faux. Ce qui était vrai, en revanche, c'est que cet homme mêlait des enfants à ses saloperies d'adulte. Le journaliste de Libération interroge le juge d'instruction chargé de l'enquête. «Cet homme était-il violent avec les enfants?» «Non, répond le juge, mais il les faisait pisser et chier dans les partouzes.» «Mais y a-t-il proxénétisme?», continue le journaliste. «Non, mais il leur faisait faire des horreurs, jouer avec leurs excréments, ils en mangeaient.» Presque victorieusement, l'article estime avoir démonté la machination parce qu'aucune violence n'avait été exercée sur les enfants. Voilà. Alors «lâchez-nous les baskets», grondait l'article juste à côté, pour lequel cette «baudruche dégonflée» n'est rien de plus que l'expression d'«une campagne d'ordre moral».
Laboratoire. L'ordre moral. Voilà l'ennemi. Et Libération de cette époque n'est rien d'autre que l'écho particulier du vertige commun. Nous sommes à la fin des années 70. Les traces du mai des barricades traînent sur les murs et dans les têtes. «Interdit d'interdire», «contestons toute forme d'autorité». C'est plus qu'une période, c'est un laboratoire. Accoucheur d'espoirs, de rêves, de combats insensés. Et de mons tres. A Libération comme ailleurs, l'affrontement fait rage sur tout. Une page de courrier pédophile déclenche la polémique. Mais est néanmoins publiée. Il y a panique à revêtir les oripeaux du censeur. Mais dans les locaux, des coups sont échangés. Des coups encore, lorsqu'un chroniqueur de la nuit arbore une croix de fer allemande au comité de rédaction. Celui qui frappe est conspué par de nombreux présents. L'interdiction, n'importe laquelle, est ressentie comme appartenant au vieux monde, à celui des aigris, des oppresseurs, des milices patronales, des policiers matraqueurs, des corrompus. La pensée est en confusion. La violence politique est un autre moyen de la politique. On a raison de séquestrer les patrons, on a raison de traquer les possédants, on a raison de se révolter et de jouir sans entrave. On a raison de soutenir les prisonniers, les homosexuels, les fous, les drogués. Les femmes se révoltent, et les hommes cherchent une nouvelle place. Dans ce tumulte, ce retournement des sens, cet ancrage de repères nouveaux, dans cette nouvelle préhension de la morale et du droit, cette fragilité et cette urgence, tout ce qui se dresse sur le chemin de toutes les libertés est à abattre.
A Libération même, soucieux de traquer en chaque mot l'ordre établi, la déviance libérale ou gauchiste, des journalistes ont pour tâche de contester tout établissement d'une ligne figée. C'est la fièvre. Un homme en jupe, inconnu, ivre, couvert de pisse et de morve, hurlant et pleurant s'invite au comité de rédaction pour dénoncer le reste du monde. Il n'est pas mis à la porte. Les journalistes l'écoutent jusqu'à ce qu'il parte. Il ne faut mépriser personne, entendre toute minorité. Respecter le droit à la différence. La pédophilie, qui ne dit pas son nom, est un simple élément de cette tourmente. Sauf pour ceux qui la revendiquent comme un acte «d'éducation militante», elle ne vient que rarement sur le devant de la scène. Le mot est terrible aujourd'hui. Mais elle n'est pas le problème d'alors. D'elle-même, et seulement, elle s'inscrit dans un bouillonnement chaviré, où chacun puise ce qu'il croit salvateur. C'est ainsi, c'est hier. C'est comme ça.
Pétitions. En janvier 1977, trois hommes comparaissent devant la cour d'assises de Versailles pour «attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de moins de 15 ans». Leurs trois années de détention préventive déclenchent une pétition relayée par Libération. Le texte ne laisse aucune place à l'ambiguïté. Une fois encore, il affirme que les enfants n'ont subi «aucune violence», qu'ils étaient «consentants». «Si une fille de 13 ans a droit à la pilule, c'est pour quoi faire?», demande la pétition. Le texte estime qu'il n'y a pas «crime» et que «trois ans pour des baisers et des caresses, ça suffit». Qui signe? Aragon, Bernard Kouchner, André Glucksmann, François Chatelet, Jack Lang et bien d'autres encore, de Félix Guattari à Patrice Chéreau ou Daniel Guérin. Un peu plus tard, une lettre ouverte à la commission de révision du code pénal exigeait que soient «abrogés ou profondément modifiés» les articles de loi concernant «le détournement de mineur», dans le sens «d'une reconnaissance du droit de l'enfant et de l'adolescent à entretenir des relations avec les personnes de son choix». Qui signe? Jean-Paul Sartre, Michel Foucault, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Alain Robbe-Grillet, Françoise Dolto, Jacques Derrida. Interrogé aujourd'hui, Philippe Sollers, signataire lui aussi de cette supplique, ne se souvient pas. Mais il a une formidable phrase de ce temps: «Il y avait tellement de pétitions. On signait presque automatiquement.»
Du plaisir à la souffrance. Sollers exagère à peine. En cette époque de violence extrême, sociale, politique, humaine, certains ont publié des textes, signé des manifestes, sont descendus dans la rue même, pour sou tenir des actes que parfois ils n'approuvaient pas. D'autres, comme ces pétitionnaires qui demandent la modification de la loi, associent sans malice, sans calcul, sans démagogie le texte protégeant les mineurs aux textes tout juste abrogés réprimant «l'adultère, l'interruption de grossesse et les pratiques anticonceptionnelles». Coucher avec un enfant? Une liberté comme les autres. Sous toutes les plumes, toujours, d'articles en tracts et de prises de parole en tribunes libres, les mêmes mots reviennent : «l'évolution de notre société». «Il faut changer la vie», écrit en 1979 dans Libération, un pédophile emprisonné. «Nos lois sur la sexualité des mineurs ne sont plus en adéquation avec cette époque», écrivent d'autres pétitionnaires. Ils estiment que l'on doit aborder autrement tout le système éducatif. Que nier sa sexualité à l'enfant, c'est nier qu'il est un être à part entière. Et que la société leur donnera bientôt raison. Ils ont eu tort.
«Elle gazouille quand elle éprouve du plaisir», écrit encore Benoît le malade, racontant la petite fille de cinq ans. Et il aura fallu du temps, tout ce temps, pour que le gazouillement ou le silence des enfants souillés se transforment en mots. Puis en colère. En accusation, enfin. Et que les voix d’adultes prétendant que l’enfant trouve du plaisir à ces jeux soient recouvertes par les voix d’enfants qui disent que tout cela n’est que souffrance
Gabriel Attal dénonce une « fausse information » du « JDD » publiée juste avant la fin de la campagne des législatives ✍Highlight–2024:07:06:10:20:05
Le premier ministre, Gabriel Attal, en campagne pour les élections législatives, à Paris, le 5 juillet 2024. BENOIT TESSIER / REUTERS
Le premier ministre, Gabriel Attal a dénoncé dans la soirée de vendredi 5 juillet une « fausse information » et « des méthodes trumpistes » après la publication par le JDD, juste avant la fin de la campagne officielle d’entre-deux-tours des élections législatives, d’un article affirmant que le gouvernement s’apprêterait à suspendre la controversée loi « immigration ». Le chef de file du Rassemblement national, Jordan Bardella, s’était empressé de reprendre cet article pour appeler sur son compte X à « empêcher » une « coalition Macron-Mélenchon sous le contrôle de l’extrême gauche ».
« Opération bien huilée ! Juste avant la fin de campagne, une fausse information reprise immédiatement par le RN dans l’espoir que nous n’ayons pas le temps de répondre et [d’]influer sur le vote », a réagi dans la foulée sur le même réseau le chef du gouvernement Gabriel Attal. « Belle coordination, mais dommage pour vous : information sitôt démentie. Cela ne montre qu’une chose : votre fébrilité », a-t-il complété. « Les Français méritent mieux que ces méthodes trumpistes », a-t-il encore ajouté.
L’article mis en ligne vendredi soir par le JDD, hebdomadaire désormais contrôlé par le groupe de Vincent Bolloré, affirmait initialement que « le gouvernement s’apprête à suspendre la loi “immigration” ». « L’exécutif pourrait envisager de retarder, de suspendre ou même de ne pas promulguer ces dispositions », était-il écrit, en spéculant sur la publication d’un décret destinée à appliquer une disposition de la loi « immigration ».
« C’est bien sûr totalement faux », a également démenti sur X le ministre de l’intérieur, Gérard Darmanin. « Fake news et manipulation grossière à 24 heures du scrutin. Le JDD, CNews et Europe1 s’emploient dans une opération coordonnée avec un parti politique à tromper les électeurs », a dénoncé de son côté le secrétaire général de Renaissance, Stéphane Séjourné, qui précise que le parti va saisir « le tribunal judiciaire de Paris d’une action anti fake news ».
Depuis, l’article du JDD a été remanié et affirme désormais en titre que « le gouvernement s’engage à publier “dans les délais” » les décrets d’application de la loi « immigration ».
Lire aussi le récit | Article réservé à nos abonnés Législatives 2024 : comment les médias de Vincent Bolloré orchestrent l’alliance du RN et de la droite
Les médias de Bolloré critiqués
Dans la foulée de la dissolution de l’Assemblée nationale, Le Monde avait révélé comment les médias contrôlés par le milliardaire Vincent Bolloré avaient promu le rapprochement entre le Rassemblement national et Les Républicains d’Eric Ciotti.
Le 27 juin, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) avait mis en demeure Europe 1, autre média contrôlé par le groupe Bolloré, de « se conformer, à l’avenir », aux dispositions qui lui imposent d’exposer « avec un souci constant de mesure et d’honnêteté les comptes rendus, commentaires et présentations auxquels donnent lieu les élections ».
Le régulateur de l’audiovisuel reprochait notamment à l’animateur controversé Cyril Hanouna son traitement « largement univoque » de l’actualité électorale dans son émission « On marche sur la tête », spécialement conçue pour la campagne des législatives anticipées.
L’Arcom estimait que « l’actualité électorale de La France insoumise et du Nouveau Front populaire », coalition des principales formations de gauche, était traitée « de manière systématiquement critique et virulente, en des termes souvent péjoratifs et outranciers ».
Aristote, précepteur d’Alexandre
Philippe de Macédoine confia au philosophe Aristote l’éducation de son fils. Ce dernier accepte et s’attendrit pour le futur empereur. Cette mission lui portera préjudice à la mort d’Alexandre. Il sera en effet accusé d’être favorable aux Macédoniens et contraint de quitter Athènes pour Chalcis.
Sous la houlette d’Aristote, Alexandre se montra rapidement un garçon brillant. Il est difficile de savoir précisément ce qu’Aristote a pu enseigner à Alexandre, mais il est certain qu’il lui transmit l’amour et le respect de la culture grecque. Comme le dit Ulric Wilcken, « c’est Aristote qui fit de lui un Grec spirituellement ». Il lui fit découvrir les grandes tragédies grecques, les poèmes lyriques et renforça son amour pour l’Iliade et l’Odyssée que lui avaient fait connaître son précédent précepteur, Lysimaque.
Parfois en contradiction avec les valeurs religieuses inculquées par sa mère, Aristote lui apprit l’art de raisonner logiquement et de penser scientifiquement. Il lui apprit à philosopher.
Quelques traits de caractère d’Aristote
Aristote n’est ni un enfant prodige ni un surdoué, aucun signe éclatant n’a présidé à sa naissance, aucune prise pour la construction d’une légende – comme il en a été inventé une pour Platon.
Il bégaie. Son accent [grec] n’est pas irréprochable. Aristote, pour s’efforcer de paraître, d’être « vraiment » comme il faut, portait un soin exagéré à sa toilette, à sa coupe de cheveux et à ses bagues. Il aime le vin.
Il aime les réunions au café, interminables, non pour les joutes éloquentes sur un sujet donné, mais pour exposer ses projets à quelques amis sûrs, et sans doute aussi pour la plaisanterie, celle qui fait rire sans arrière-pensée, tout simplement parce que c’est drôle.
Il semble qu’Aristote ne soit pas fou de sport et il n’excelle pas dans les deux disciplines occupations favorites de son ami, Philippe de Macédoine : il monte à cheval sans conviction et il est juste passable au tir à l’arc.
Contrairement à Platon, qui voyagea en Égypte ou en Sicile, Aristote voyage peu. (1)
Lettre d’Aristote à Alexandre sur le gouvernement des États
Une longue lettre d’Aristote serait parvenue à Alexandre entre la fin de 330 et le printemps de 327, sans doute dans l’hiver 328-327 quand se préparait l’expédition insensée contre l’Inde et que Cleitos ivre lançait au roi ses quatre vérités. Cette lettre de 25 pages, nous ne la connaissons que dans un texte arabe du VIIIe siècle, lui-même traduit du syriaque, ce dernier étant traduit d’un texte grec hellénistique plus ou moins commenté.
Acte de naissance de la monarchie hellénistique et acte fondateur du droit constitutionnel, la Lettre est le point de départ d’une nouvelle conception du pouvoir qui domine le monde grec postérieur aux conquêtes d’Alexandre et qui se prolongera jusqu’à l’empire romain, et au-delà dans toutes les conceptions occidentales d’empire universel. La fonction de la loi comme facteur d’un ordre universel, le rôle du roi comme soutien de la loi et comme lien de l’amitié entre les hommes, l’idée d’une ; « cité unique » sous le commandement d’un souverain unique, evergète par définition, les rapports entre conquis et conquérants constituent les temps forts de la Lettre.
Il pourrait s’agir d’un opuscule composé au premier siècle après Jésus-Christ à partir de deux textes d’Aristote : un traité Sur la royauté (Peri Basileias) écrit au temps du préceptorat d’Alexandre et une lettre effectivement adressée à l’été 330 avant Jésus-Christ par le philosophe à son royal disciple après la victoire d’Alexandre sur les Perses à Gaugamèles. Plutarque comme Strabon confirment d’ailleurs l’authenticité d’un passage terrible de la Lettre où Aristote conseille à Alexandre de déporter massivement l’ensemble de la population perse et de les laisser mourir à titre de vengeance. (2)
Le texte de la Lettre
« Le régent doit réunir en lui deux qualités qui font partie des plus grandes et des plus considérables : il faut qu’il soit aimé du peuple et admiré de lui pour ses actions.
Garde-toi de prêter l’oreille, quand il s’agit des Grecs, aux dénonciations du délateur qui voudrait les ruiner à tes yeux. Ne te laisse pas aller à la colère contre eux si tu apprends que certains essaient de rivaliser avec toi ou désirent t’égaler en dignité et en grands desseins.
Ne froisse pas autrui par un ordre qui ferait de toi, non un régent, mais un maître, non un roi, mais un tyran détesté. Certains pensent qu’il est sans importance que le souverain soit abhorré et qu’il n’a pas à se plier à la loi : c’est là évidemment tout gâter.
Il serait bon, à mon avis, pour ton autorité, et cela contribuerait à affermir ta réputation et ta grandeur, que tu fisses transférer [l’élite de] la population de Perse… en Grèce et en Europe…, au moins les détenteurs d’honneurs et de puissance.
Je sais bien que ton esprit aspire aux expéditions militaires et à d’autres actions auxquelles tu penses intensément et auxquelles tu es préparé. Mais garde présents à la mémoire les malheurs infligés au genre humain par les revers de fortune et par l’adversité.
Ton pouvoir suprême sera plus glorieux et plus honorable si tu t’attaches au bien-être du peuple. Exercer le pouvoir sur des hommes libres et nobles vaut mieux que de dominer des esclaves, même en grand nombre.
Sache que tout atteinte à leur dignité est plus cruelle pour les hommes libres qu’une atteinte à leur fortune et à leur corps. Car ils donneraient volontiers leur fortune et à leur corps pour conserver intactes leur noblesse et leur dignité.
Phare d’Alexandrie - Vue d’artiste
Si Alexandre fonda Alexandrie d’Égypte, l’une des sept villes auxquelles il donna son nom, il ne vit jamais le célèbre phare. Celui-ci, une des sept merveilles du monde antique, fut construit sous le règne de l’un de ses successeurs : Ptolémée, qui avait été un de ses généraux. Le phare mesurait environ 135 mètres de haut et comptait 300 salles.
Sache qu’il est trois choses par lesquelles on laisse une belle mémoire et une vaste gloire.
La première, c’est une bonne législation, comme celle qu’avaient conçue Solon et Lycurgue ; la seconde c’est la science de la guerre et des combats, comme celle qui a rendu fameux Thémistocle et Brasidas ; la troisième, c’est la fondation de cités.
Car bien des hommes qui bâtirent des cités y acquirent de la gloire, et leur souvenir s’est répandu au loin. Tu as acquis toi-même une belle expérience militaire. Il convient maintenant que tu tâches d’acquérir les deux autres qualités, et notamment que tu réfléchisses sur la législation et la construction des cités et sur leur bien-être.
Souviens-toi que les jours passent sur toute chose, estompent les actions, effacent les œuvres et font mourir le souvenir, à l’exception de ce qui fut gravé dans le cœur des hommes par l’amour et qu’ils transmettent de génération en génération. » (3)
(1) Anne Cauquelin - Aristote
(2) Alain Houlou - La pomme acide. De l'augustinisme juridique à l'invention de la psychologie
(1) Traduction de Paul Faure - La vie quotidienne des armées d’Alexandre
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Alexandre le Grand a marqué l'histoire en s'appropriant l'immense Empire perse et en s'avançant jusqu'aux rives de l'Indus. Cependant, sa véritable personnalité demeure un mystère.
Alexandre le Grand, également connu sous le nom d'Alexandre III de Macédoine, était un roi de Macédoine né en 356 av. J.-C. et mort en 323 av. J.-C. Il est surtout célèbre pour avoir créé l'un des plus vastes empires de l'Antiquité en conquérant une grande partie du monde connu à l'époque.
Jeunesse et Éducation :
Naissance : Alexandre est né à Pella, la capitale du royaume de Macédoine, en juillet 356 av. J.-C.
Éducation : Il a été éduqué par le philosophe grec Aristote, qui a eu une influence significative sur sa pensée et ses idées.
Conquête de l'Empire perse :
Campagnes militaires : À l'âge de 20 ans, après l'assassinat de son père Philippe II de Macédoine, Alexandre hérite du trône et commence ses campagnes militaires.
Bataille d'Issos (333 av. J.-C.) : Il remporte une victoire décisive contre l'Empire perse dirigé par Darius III à Issos, assurant ainsi sa domination en Asie Mineure.
Siège de Tyr (332 av. J.-C.) : Alexandre assiège avec succès la villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
WikikPedia de Tyr, établissant sa réputation en tant que commandant militaire redoutable.
Conquête de l'Égypte (332 av. J.-C.) : Il est accueilli en libérateur en Égypte et fonde la villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
WikikPedia d'Alexandrie.
Bataille de Gaugamèles (331 av. J.-C.) : Une victoire écrasante contre Darius III qui marque la fin de l'Empire perse achéménide.
Entrée à Babylone (331 av. J.-C.) : Alexandre entre à Babylone en tant que conquérant, marquant le début de son contrôle sur l'ancien empire perse.
Mort et Héritage :
Mort précoce : Alexandre meurt en 323 av. J.-C. à Babylone, à l'âge de 32 ans, probablement des suites d'une maladie.
Empire divisé : Après sa mort, son empire est divisé entre ses généraux, les Diadoques, donnant naissance à plusieurs royaumes hellénistiques.
Héritage culturel :
Diffusion de la culture grecque : Alexandre a contribué à la diffusion de la culture grecque à travers son empire, un phénomène connu sous le nom de l'hellénisation.
Fondation de villes : Il a fondé de nombreuses villes portant son nom, dont Alexandrie en Égypte, qui est devenue un important centre culturel et intellectuel.
Alexandre le Grand est souvent considéré comme l'un des plus grands conquérants militaires de l'histoire, mais sa vie courte et intense a laissé un héritage complexe et diversifié dans les régions qu'il a conquises.
Un héros porteur de civilisation : voici ce que vous devez retenir d'Alexandre le Grand !
Par ses exploits et ses conquêtes qui ont bouleversé l’Antiquité, Alexandre le Grand a suscité l’admiration de ses contemporains et des historiens. Au point de façonner un héros mythique au fil des siècles. Au cinéma, Alexandre, le film d’Oliver Stone sorti en 2004, et le péplum 300, réalisé par Zach Snyder, un des grands succès du box-office en 2007, ont perpétué la légende des Grecs porteurs de la civilisation face à des Perses barbares et décadents. Mais les spécialistes de cette période ont entamé un travail de réhabilitation de l’Empire achéménide.
Quel professeur connu de l'antiquité à enseigner Alexandre le Grand !
Le célèbre philosophe Aristote, natif de Macédoine, a été le précepteur d’Alexandre le Grand lorsque celui-ci était adolescent. Plutarque rapporte que le jeune prince aurait dit aimer Aristote au moins autant que son père, “devant la vie à l’un et à l’autre l’art de savoir vivre”. L’influence que le penseur a eu sur lui au moment de ses conquêtes est difficile à établir. Mais les historiens s’accordent à dire qu’Alexandre a toujours été sensible aux arts et aux lettres. Signe de son attachement à son mentor, durant ses campagnes, il gardait avec lui une version de L’Iliade annotée par Aristote.
Alexandre le Grand était-il homosexuel ?
Ensemble, ils ont parcouru le monde. Ensemble, ils l’ont conquis. Se sont-ils pour autant aimés ? La rumeur d’une liaison homosexuelle entre Alexandre le Grand et Héphestion est née d’historiens de l’Antiquité ayant vécu après leur mort. Ce qui est certain, c’est que les deux hommes entretenaient un lien très fort. Lorsque Héphestion meurt en 324 avant J.-C., le roi est plongé dans une telle douleur qu’il fait crucifier le médecin n’ayant pas réussi à sauver son camarade. Alexandre dépense une fortune pour lui offrir des funérailles grandioses. Enfin, il remue ciel et terre pour que Héphestion soit reconnu comme un demi-dieu.
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