Industrie pharmaceutique. La bataille du paracétamol - L'Humanité ✍Highlight–2024:10:20:09:08:20
C’est l’un des rares engagements concrets qu’a pris le gouvernement en matière de relocalisation industrielle. Mi-juin, en visite sur le site Sanofi de Marcy-l’Étoile, à côté de Lyon, le président de la République, Emmanuel Macron, avait annoncé vouloir rapatrier une partie de la production de paracétamol en France.
Au sortir de la première vague épidémique de coronavirus, marquée notamment par des tensions sur l’approvisionnement de la molécule antidouleur, l’exécutif semblait alors réaliser l’enjeu stratégique autour de la souveraineté médicamenteuse. « Des travaux sont ainsi engagés avec Seqens, Upsa et Sanofi (trois des principaux fabriquant de paracétamol – NDLR) pour que, d’ici à trois ans, la France soit en mesure de reproduire, conditionner et distribuer du paracétamol », expliquaient deux jours après le déplacement présidentiel le ministre de la Santé, Olivier Véran, et Agnès Pannier-Runacher, à l’époque secrétaire d’État auprès du ministère de l’Économie et depuis devenue ministre déléguée à l’Industrie.
Délocalisé pour 1 centime par boîte
Une enveloppe de 200 millions d’euros avait alors été mise sur la table par l’exécutif pour contribuer à cette relocalisation. Depuis cette annonce, le chantier a bel et bien été ouvert, et les négociations vont bon train entre les industriels et l’État. Mais la CGT, bien décidée à ne pas rester spectatrice, a également investi le terrain pour essayer de se faire entendre. « On va discuter avec le patron de Seqens dans les jours à venir, mais, jusqu’à maintenant, personne ne voulait nous voir », pointe Bernard Ughetto, référent de la Fédération nationale des industries chimiques (Fnic) CGT pour l’Isère.
D’ores et déjà, un site concentre tous les espoirs : celui de la plateforme chimique de Roussillon, en Isère, qui accueillait jusqu’en 2008 la dernière usine de fabrication d’acétaminophène (Apap), la matière active du paracétamol, en Europe. Détenu puis fermée par Rhodia – groupe depuis racheté par Solvay –, cet établissement employait 43 salariés pour produire jusqu’à 8 000 tonnes annuelles du composé chimique. Jugé pas assez rentable face aux usines chinoises – un kilo de paracétamol chinois coûtant 2 à 3 euros aux laboratoires, contre 4 euros le kilo pour la production iséroise –, la direction de Rhodia avait décidé la fermeture du site de Roussillon. Si la différence de coût peut paraître considérable, celle-ci est à relativiser, pour la CGT. « Aujourd’hui, même avec des prix des cachets en baisse, la part de la matière active reste très faible dans vos cachets de paracétamol, au maximum, de 2 % à 2,5 % du prix total payé par le consommateur en pharmacie, explique la Fnic CGT. Délocaliser en Chine a fait gagner 25 % sur le coût de la matière active, ce qui revient à un gain de moins d’un centime par boîte. Pas de limite à la rapacité des actionnaires ! », poursuit le syndicat.
Filtres à cigarettes
Une relocalisation serait l’occasion d’améliorer le processus de production pour qu’il soit « plus protecteur de la santé des salariés comme de l’environnement », pointe Bernard Ughetto, mais aussi de conserver des emplois et savoir-faire menacés sur la plateforme chimique, qui accueille d’autres productions. La société suisse Cerdia, propriété du fonds d’investissement américain Blackstone, qui y fabrique de l’acétate de cellulose destiné à la production de filtres à cigarettes, compte fermer son usine dans les semaines qui viennent et laisser ses 123 salariés sur le carreau. « Il n’y a pas d’urgence à fermer ce site. Si on relançait la fabrication d’Apap sur la plateforme de Roussillon, cela permettrait pour ces salariés qualifiés de faire le joint », explique le responsable de la Fnic CGT. Une opportunité qui pourrait séduire le laboratoire Seqens, qui prévoit en outre de relancer la production d’acide salicylique, matière active de l’aspirine.
Si le projet semble « gagnant-gagnant » pour les industriels comme pour les salariés, la CGT reste vigilante sur les modalités de mise en œuvre de celui-ci. « Alors que Rhodia a déjà ponctionné l’argent public, prétextant des difficultés financières à l’époque, pour délocaliser la production, les acteurs privés d’aujourd’hui, parmi lesquels Seqens, propriétaire actuel des installations en Isère, pourraient bien être tentés de réclamer à nouveau de l’argent public, cette fois-ci pour relocaliser ce qu’ils avaient délocalisé auparavant », souligne la fédération de la chimie. « Pourtant, ce groupe est énorme, son chiffre d’affaires est supérieur au milliard d’euros et les besoins en financement pour relancer la production d’Apap à Roussillon sont faibles pour un géant pareil, de l’ordre de 50 millions d’euros », poursuit le syndicat.
La collectivité locale interpellée
« Si argent public il doit y avoir, il faut qu’il soit conditionné à l’amélioration des procédés et que la question de la propriété de cette usine ou de cette filiale soit posée. La Banque publique d’investissement pourrait y prendre des parts, car le médicament n’est pas une marchandise comme une autre », insiste Bernard Ughetto. D’ores et déjà, les élus communistes du conseil départemental de l’Isère ont interpellé le président de la collectivité territoriale pour que celui-ci prenne position sur cette relocalisation. « Depuis toujours, notre sensibilité politique défend la création d’un véritable service public du médicament, afin que la santé de nos concitoyen·ne·s ne soit pas soumise aux lois du marché », rappelle en outre Sylvette Rochas, présidente du groupe Communistes, gauche unie et solidaire, dans son courrier au président du conseil départemental.
Disparition du porc et de l'alcool aux Minguettes : le député Idir Boumertit demande au gouvernement d'intervenir ✍Highlight–2024:10:06:17:53:50
Disparition du porc et de l'alcool aux Minguettes : le député Idir Boumertit demande au gouvernement d'intervenir
Comme l'a révélé LyonMag, le Casino de Vénissy aux Minguettes va devenir dans quelques semaines un supermarché halal dans le giron de Triangle.
Ce qui entraînera la fin de la commercialisation de l'alcool et du porc dans le quartier de Vénissieux où vivent plus de 22 000 habitants.
Alors que le supermarché ferme ce samedi pour une période de travaux et doit rouvrir le 30 octobre sous une nouvelle bannière, la situation inquiète le député LFI de la 14e circonscription Idir Boumertit, par ailleurs conseiller municipal de Vénissieux.
Le parlementaire insoumis a écrit à la ministre déléguée chargée du Commerce, Françoise Gatel pour lui demander d'intervenir.
“Il est important que la population multiculturelle de Vénissieux puisse accéder à une diversité de produits, renforçant ainsi le vivre-ensemble et garantissant que chacun puisse trouver ce dont il a besoin”, indique Idir Boumertit, qui trouve également que les “petits commerces indépendants” halal du plateau des Minguettes “risquent d'être fragilisés par la concurrence directe d'une grande enseigne comme Triangle”.
Aux yeux du député LFI, il est “essentiel que toute décision impactant la vie économique et sociale de ces quartiers soit prise en concertation avec l'ensemble des parties prenantes”. Il incite ainsi le gouvernement de Michel Barnier à “envisager une législation permettant de mieux encadrer les pratiques commerciales et immobilières dans les Quartiers prioritaires de la politique de la Ville”.
En guise de conclusion, Idir Boumertit enjoint la ministre déléguée Françoise Gatel à “intervenir rapidement dans cette négociation en cours entre les groupes Casino et sa filiale Triangle afin que Casino réexamine les conditions de cette cession dans un cadre de dialogue ouvert et constructif”.
A noter que si la négociation interne entre Casino et Triangle capote sur impulsion de l'Etat, le supermarché de Vénissy fermera ses portes, et peut-être définitivement puisqu'aucune offre n'est arrivée sur la table depuis des mois, le secteur faisant fuir les potentiels repreneurs intéressés.
Loups : Michel Barnier "commet plusieurs fautes lourdes" en voulant augmenter la capacité de prélèvement, dénonce France Nature Environnement ✍Highlight–2024:10:06:15:16:15
Le Premier ministre a estimé, lors d'une visite du Sommet de l'élevage à Cournon-d'Auvergne, dans le Puy-de-Dôme, qu'une nouvelle évaluation du nombre de loups en France, prévue mi-décembre, pouvait être un “moment clé” pour augmenter les abattages de loups. “Quand les politiques viennent dire que l'homme est prioritaire, ça signifie que la biodiversité et les espèces sauvages doivent reculer”, souligne Jean-David Abel.
Une utilisation “abusive” des dérogations pour abattre des loups
Selon le pilote du réseau biodiversité de FNE, Michel Barnier “ne tient absolument pas compte des données scientifiques”, notamment parce qu'il “lie le tir de loup avec la baisse des dommages, ce qui n'a jamais été prouvé nulle part”. “Depuis 2017, les dommages sont stabilisés et ont même baissé depuis sept ans, alors que la population de loup a été multipliée par 2,5”, ajoute-t-il.
Jean-David Abel critique l'utilisation “abusive” des dérogations pour abattre des loups. “On continue à avoir un discours qui, sur le fond, n'organise pas la coexistence avec l'espèce, mais privilégie le fait de détruire ses individus et de l'empêcher de se développer”, déplore le militant.
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7 octobre : comment Mélenchon a tordu le bras à la gauche sur le conflit Israël-Gaza
7 octobre : comment Mélenchon a tordu le bras à la gauche sur le conflit Israël-Gaza ✍Highlight–2024:10:06:15:08:04
RÉCIT - Marginalisé pour ses positions sur l’attaque du 7 octobre, le chef des Insoumis est finalement parvenu à imposer, au fil des mois, sa ligne au reste de la gauche.
Bond dans le temps, le mardi 17 octobre 2023. Il est un peu plus de midi. Un député LFI s’installe à table, dépité. Il vient de sortir de la réunion de son groupe parlementaire à l’Assemblée. «Ça a été une discussion extrêmement compliquée», soupire-t-il. Il raconte la tension du huis clos, le ton qui monte, les invectives des uns et des autres… Inhabituel au sein du collectif Insoumis habituellement si militaire. Leur collègue Danièle Obono, absente à la réunion, a remis le feu aux poudres quelques heures plus tôt lors d’un entretien à Sud Radio. Au micro, la députée de Paris a affirmé que le Hamas était «un mouvement de résistance». «Une fois qu’on a mis les doigts dans la prise, on évite de les remettre dedans», s’énerve ce même député.
Une référence au premier communiqué de LFI, quelques heures après l’attaque terroriste d’ampleur contre Israël, le 7 octobre. Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon avait qualifié la vague d’attentats d’«offensive armée des forces palestiniennes…