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-====== Le Monde – « Je me retrouve à examiner des animaux “enfants rois” » : face aux « pet parents », des vétérinaires au bord de la crise de nerfs ====== 
- https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2025/12/13/je-me-retrouve-a-examiner-des-animaux-enfants-rois-face-aux-pet-parents-des-veterinaires-au-bord-de-la-crise-de-nerfs_6657115_4497916.html 
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-https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2025/12/13/je-me-retrouve-a-examiner-des-animaux-enfants-rois-face-aux-pet-parents-des-veterinaires-au-bord-de-la-crise-de-nerfs_6657115_4497916.html 
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-L'ÉPOQUE 
-« Je me retrouve à examiner des animaux “enfants rois” » : face aux « pet parents », des vétérinaires au bord de la crise de nerfs 
-Entre affection excessive et exigences financières, la relation moderne entre maîtres et animaux transforme la pratique vétérinaire, à la fois source de bien-être et de tensions professionnelles. 
-Par Anne Deguy 
-Par Anne Deguy 
-Par Anne Deguy 
-Aujourd’hui à 04h00, modifié à 16h40 
-Lecture 8 min 
-Article réservé aux abonnés 
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-La chatte Maya dans son box, à la Clinique vétérinaire du parc, à Maisons-Laffitte (Yvelines), le 18 novembre 2025. GUILLAUME BLOT POUR « LE MONDE » 
-Mille euros ! Assommée par le montant du devis, Mahaut Rabattu s’enfonce dans sa chaise. La veille, le petit chien de ses filles, Patapouf, s’est fait renverser par une voiture. Et la voilà aujourd’hui face à l’impossibilité de financer son opération. Après quelques minutes de réflexion, la quadragénaire se résigne : « Je ne peux pas payer. Je vais devoir l’abandonner », annonce-t-elle, les larmes aux yeux, au vétérinaire. Sidéré par cette décision radicale, l’homme cherche du regard un appui. 
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-« Stop ! », hèle une femme, debout dans un coin de la pièce. « Arrêtons-nous là. Réfléchissons à ce qui se passe et à comment y répondre », continue-t-elle en jetant un large coup d’œil à la dizaine d’étudiants assis autour d’elle. Bienvenue dans les cours de simulation praticien-client de l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort, à Maisons-Alfort (Val-de-Marne), menés depuis dix ans par la docteure Hélène Rose. Des saynètes où un acteur professionnel joue le client face à un étudiant de 4e année. 
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-L’objectif ? Enseigner aux futurs cliniciens la gestion de situations médicales délicates : l’annonce d’un cancer, le refus de soins, l’insatisfaction du client. Si l’élève ignore à l’avance le sujet de la scène, en revanche, le comédien interprète l’un des scénarios d’Hélène Rose. Ce jour-là, l’actrice, après avoir joué la cliente dans l’incapacité de payer les soins, incarnera celle qui n’entend pas que son animal soit examiné en urgence par le remplaçant de son vétérinaire habituel, et l’ultrabavarde qui n’écoute pas l’expert, puisqu’elle a déjà consulté « docteur Google »… 
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-Des minireprésentations qui traduisent une évolution de la clientèle et de ses réactions. « Cette méthode de simulation nous vient des pays anglo-saxons, explique la responsable de l’enseignement. Elle a accompagné, dans les années 2000, la naissance de la “pet [animal domestique] parentalité”. » 
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-La relation entre l’humain et son animal domestique a profondément évolué ces dernières années, le chien et le chat accédant quasiment au statut d’enfant, avec les attentions et les soins à la hauteur de cette (supposée) filiation. « J’ai autant d’amour pour mon chien qu’une maman pour son enfant », nous confie Hélène Gateau, l’autrice de Pourquoi j’ai choisi d’avoir un chien (et pas un enfant) (Albin Michel, 2023), tout en caressant son border terrier, Colonel. 
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-« On a affaire à un couple » 
-La France compterait 39 % de foyers propriétaires de chats et 29 % de chiens, selon le portail allemand Statista. S’il est impossible de comptabiliser les adeptes de la « pet parentalité », les vétérinaires, eux, la palpent concrètement dans leur quotidien : elle a transformé leur pratique. « Avant, nous traitions un animal. Un point, c’est tout, résume Sophie Train, patronne de la Clinique vétérinaire du parc, à Maisons-Laffitte (Yvelines). Désormais, nous avons affaire à un couple, l’animal et son propriétaire. » 
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-Lire 
-Echanger avec des gens qui aiment les animaux autant qu’eux a certains avantages. « Cela nous aide à cerner plus facilement le problème médical », souligne Charlotte Bourgeois, salariée de la Clinique vétérinaire du parc. Et finalement, selon la docteure Train, trente-cinq ans de carrière, « c’est gratifiant pour [les professionnels], pour le maître et pour le patient ». 
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-Une avancée d’autant plus enrichissante que, comme chez son propre médecin, les propriétaires de Vitamine ou de Matisse ne se contentent plus de hocher de la tête à l’écoute d’un diagnostic énoncé par un sachant, mais « veulent être acteurs du soin », résume Emmanuel Gaultier, vétérinaire à Avignon. 
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-Le vétérinaire Jérôme Seignot, pendant une consultation, à la Clinique vétérinaire du parc, à Maisons-Laffitte (Yvelines), le 18 novembre 2025. GUILLAUME BLOT POUR « LE MONDE » 
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-La Clinique vétérinaire du parc, à Maisons-Laffitte (Yvelines), le 18 novembre 2025. GUILLAUME BLOT POUR « LE MONDE » 
-Un acteur qui a néanmoins souvent tendance à basculer dans l’anthropomorphisme : « Arrêtez ! Vous lui faites mal », ordonne-t-il au véto au moment d’une piqûre ou de la coupe des griffes. Quand ce ne sont pas des propriétaires hommes qui refusent net la castration de leur compagnon à poils. « Ils ont l’impression que c’est à eux qu’on propose l’opération », analyse, mi-affligé mi-amusé, l’éducateur canin Florian Tessier. « On gère des animaux malades, mais aussi des maîtres qui les considèrent – à tort – comme des humains », poursuit Marie-Christine Calais, praticienne depuis trente ans à Saint-Michel-sur-Orge (Essonne). 
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-Et ses consœurs et confrères de devoir expliquer à une personne réticente l’intérêt de vacciner Dolly, à un végan les ravages d’un régime sans viande pour son doberman. De faire entendre à un client qu’il ne peut pas dormir auprès de son chien hospitalisé. De se voir obligés d’ausculter, agenouillés au sol, un royal bourbon, Kiko. « Il est plein d’émotions, du genre drama queen. La table d’auscultation l’angoisse », se justifie sur un ton navré le propriétaire du chien, Victor Vaillaud. 
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-Cette maladroite interprétation de l’animal serait un simple obstacle à négocier si elle n’était souvent accompagnée d’une mauvaise éducation, susceptible d’accentuer pour le vétérinaire les risques de blessure. « Cette “pet parentalité” nous met énormément de pression, reconnaît la docteure Calais. Je me trouve à examiner des animaux “enfants rois” à qui les “parents” n’ont pas donné de limites. Agressifs et intouchables, je dois leur mettre des muselières ou des collerettes, parfois même les envelopper dans une couverture pour les neutraliser. » 
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-Dans la Nièvre, la vétérinaire Caroline (qui a requis l’anonymat) se désespère de cette relation à l’animal qui semble prendre un peu trop les chemins de traverse : « Des chiens à table, dans des poussettes, qui par des grognements chassent du lit le conjoint du maître… Les animaux ne sont plus à leur place, et nous avec : on est le pédiatre qui doit faire comprendre au client que son animal est mal élevé. » 
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-« Le suicide, un bruit de fond » 
-Cette fonction qui a muté explique en partie les tensions rapportées dans l’étude sur la santé des vétérinaires, publiée en 2024 et menée par le Conseil national de l’ordre des vétérinaires (CNOV) et l’association Vétos-Entraide. « Nous sommes formés pour être vétérinaire, pas pédiatre ni psychiatre. L’escalade des propositions de soins aux animaux de compagnie et le transfert affectif des propriétaires sur leurs animaux ont certes permis l’accroissement économique des structures vétérinaires, mais en retour la pression psychologique s’est accrue », témoigne un praticien dans ce document, le premier travail de ce type jamais conduit sur cette profession féminisée à 60 %. 
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-Le constat de l’étude est dramatique : non seulement un mal-être profond ronge les vétérinaires, mais le taux de suicide de cette profession est quatre fois supérieur à celui de l’ensemble de la population. « Le suicide chez nous a été longtemps un bruit de fond : nous avons tous autour de nous un collègue qui a tenté de mettre à fin à ses jours, ou réussi à le faire », détaille Corinne Bisbarre, responsable de l’action sociale du CNOV, à l’initiative du rapport. « Comme nous n’avions pas de chiffres exacts, on a lancé cette enquête », avec l’appui de Didier Truchot, professeur de psychologie sociale, du travail et de la santé à l’université de Franche-Comté. Parmi les principaux ressentiments : un client qui a, aujourd’hui, oublié l’humain derrière la blouse. « Il nous voit comme un bien de consommation, à sa disposition vingt-quatre heures sur vingt-quatre », regrette la vétérinaire comportementaliste francilienne Muriel Alnot. 
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-Le chien Michka dans le bassin d’hydrothérapie, pendant un exercice de physiothérapie, dans la Clinique vétérinaire du parc, à Maisons-Laffitte (Yvelines), le 18 novembre 2025. GUILLAUME BLOT POUR « LE MONDE » 
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-Le chat Simba et sa maîtresse dans la salle d’attente de la Clinique vétérinaire du parc, à Maisons-Laffitte (Yvelines), le 18 novembre 2025. GUILLAUME BLOT POUR « LE MONDE » 
-Si l’animal est traité comme un humain, l’humain, lui, est souvent traité comme un animal. Ainsi de ce médecin de garde qui reçoit à 23 h 30 un coup de fil d’un propriétaire pour savoir si son chihuahua peut manger… la sauce du rôti, sans aucun égard pour les rythmes de vie du praticien. L’ubérisation a touché la profession, constatent, unanimes, les vétérinaires. « Le chat boîte depuis jeudi, mais on nous l’amène trois jours plus tard, le samedi. Et là, c’est urgent !, râle William Addey, praticien en Normandie. Le chien vomit à 7 heures du matin, et on ne le voit que le lendemain en fin de soirée. Et là, c’est une priorité ! Aux yeux des propriétaires, l’urgence est en fonction de leur disponibilité à eux. » 
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-Cette « disposition à portée de clic », pour reprendre les mots de Muriel Alnot, n’est pas sans conséquences. Ne pas répondre à un appel, ne pas proposer de rendez-vous assez tôt, une consultation jugée trop brève… c’est le risque d’un douloureux retour de bâton. Le « pet papa » du mignon chaton et la « dog maman » du choupinet caniche ont la gâchette de la colère facile. 
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-Accusés de « ne penser qu’au fric » 
-Si la série espagnole Véto des villes, sur Netflix, raconte sur un ton léger le quotidien du médecin animalier gérant des « pet parents », un rapport alarmiste de l’ordre national des vétérinaires note que, entre 2022 et 2023, les actes d’agressivité injustifiés envers les vétérinaires ont bondi de près de 52 %. 
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-Un soir, alors que son dernier « patient » venait de quitter sa clinique de Gradignan (Gironde), Corinne Bisbarre se retrouve soudainement face à un propriétaire de chien qu’elle n’avait jamais vu. La menaçant de mort, il exige qu’elle sauve son animal. Après avoir porté plainte, la praticienne a fait installer un portail électrique. « J’ai dû prendre l’habitude de fermer derrière mon dernier visiteur. » 
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-Lire l’enquête (2025) 
-Les cliniques vétérinaires, leur business très convoité et leurs dérives 
-Les vétérinaires sont également victimes d’un « véto bashing » sur les réseaux sociaux : menaces, commentaires haineux, accusation absurde d’avoir rendu leur animal malade. Parmi les racines de cette violence, l’argent figure en première position. « Quoi ? vous ne faites pas ce métier par passion ? », s’entendent-ils dire à la présentation d’un devis de 100 euros pour une nuit d’hospitalisation, de 150 euros pour la suture d’une plaie, ou de 800 euros pour l’ablation d’une tumeur. 
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-En France, où la santé humaine est largement prise en charge par la Sécurité sociale, la facture vétérinaire tombe comme un coup de massue : autour de 100 euros pour une consultation, jusqu’à 1 500 euros par an, voire davantage quand on additionne les soins, les vaccins, les traitements... Des frais pas toujours anticipés au moment de l’adoption. Une ignorance d’autant plus risquée que le vétérinaire, dans l’obligation légale de soin et de moyens, doit tout mettre en œuvre pour soigner l’animal avec les mêmes types d’accompagnement et de traitements sophistiqués et coûteux que pour les humains : échographie, scanner, IRM… 
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-La chienne Nahla avant d’être immergée dans le bassin d’hydrothérapie, à la Clinique vétérinaire du parc, à Maisons-Laffitte (Yvelines), le 18 novembre 2025. GUILLAUME BLOT POUR « LE MONDE » 
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-Le compte Instagram d’une auxiliaire-vétérinaire de la Clinique vétérinaire du parc, à Maisons-Laffitte (Yvelines), le 18 novembre 2025. GUILLAUME BLOT POUR « LE MONDE » 
-Une médecine d’excellence appréciée des clients, mais que certains voudraient à moindre coût, accusant les professionnels de « ne penser qu’au fric ». « La “pet parentalité” est un phénomène de société qui touche autant les villes que le monde rural et périurbain, commente Caroline. La véritable différence, c’est le portefeuille. Si notre rôle est de poser un diagnostic et de proposer des traitements, on doit désormais gérer les capacités financières de propriétaires qui ne peuvent pas toujours suivre. » 
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-Certes, ces machines performantes ont permis à nos amies les bêtes de vivre mieux et plus longtemps – l’espérance de vie d’un chien est de 12,5 ans en 2022, soit un an de plus qu’en 2003 ; celle d’un chat atteint 13,1 ans en 2022, soit 3,5 ans de plus qu’en 2003, selon une étude Kantar pour la Fédération des fabricants d’aliments pour chiens, chats, oiseaux et autres animaux familiers –, mais elles ont parallèlement attisé l’anxiété chez leurs maîtres, devenus d’une exigence extrême en matière de qualité des traitements. 
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-« Avant l’arrivée de ces techniques, rappelle la docteure Bisbarre, la demande d’information des propriétaires était limitée. Aujourd’hui, ils sollicitent de plus en d’examens pour être de plus en plus rassurés. » Au-delà d’une demande impérative d’être apaisé par l’expert, il faut l’être par des bilans millimétrés. Et si ce n’est pas le cas ? Le client sans hésiter part consulter ailleurs, à l’instar du « papa » du très émotif Kiko. En trois ans, le Parisien a changé cinq fois de véto. « J’avais l’impression de ne pas être entendu », dit-il. « Les “pet parents” sont des angoissés », souligne la docteure Bisbarre. Des angoissés devant lesquels la pratique des gestes aussi naturels que celui d’attraper le chat par la peau du cou n’est plus envisageable. « Ça ne leur fait pourtant aucun mal, assure la vétérinaire enseignante à l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort Chantal Legrand. Mais, pour le propriétaire, c’est son enfant. Et on ne tient pas un enfant ainsi. » Sinon, papa sort ses griffes. 
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-Lire l’enquête (2025) 
-« Mon chien a fait de la chirurgie, de la chimio, il a tout fait ! » : pour prolonger la vie de leur animal, de plus en plus de propriétaires sont prêts à de grosses dépenses 
-Anne Deguy 
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