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-====== Polémique Sandrine Rousseau : le «patriarcat acoustique» théorisé par Libération ======
- Sandrine Rousseau à l'Assemblée nationale, le 10 décembre 2025.  © ISA HARSIN/SIPA
-La moindre phrase saisie à la volée peut déchaîner les milieux politiques et médiatiques. Le député UDR Géraud Verny a ainsi été rappelé à l’ordre, le 12 novembre dernier, par la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet pour une remarque lancée à son homologue écologiste Sandrine Rousseau : « Au titre de l’article 100 sur la bonne tenue de nos débats, Madame Rousseau, est-ce que vous pourriez éviter de hurler quand vous prenez la parole, vous nous cassez les oreilles ! »
-Après la polémique liée à cet échange, le 18 novembre, le magazine Causeur dénonçait ironiquement un « patriarcat acoustique ». Ce jeudi, Libération s’est toutefois approprié cette expression pour qualifier, de manière très sérieuse, ce qui serait une domination de la parole masculine dans l’espace public.
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-Coaching vocal et héritage antique
-« Cette expression dit vrai. Nous vivons bien dans un patriarcat acoustique où les voix masculines non seulement dominent, mais dictent qui mérite de s’exprimer, quelles voix sont dignes d’être écoutées », écrit la chroniqueuse Martine Delvaux. Selon cette femme de lettres québécoise, ce nouvel avatar de la domination masculine passe par le timbre de la voix, naturellement plus grave chez les hommes, dont « les tons plus bas associés à la masculinité signifient, encore aujourd’hui, autorité, leadership, crédibilité, charisme, et carrément : savoir ».
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-Selon l’auteure de la tribune, au sein de lieux comme l’Assemblée nationale, temple du débat public, les femmes « doivent encore lutter pour ne pas être sans arrêt interrompues, et quand elles luttent, que leur voix monte, on a vite fait de se moquer d’elles, de les dévaluer, de les invalider en les taxant de colère ou d’hystérie, en les disant belliqueuses ou mal élevées ».
-Conséquence de cette inégalité vocale : « les femmes publiques, journalistes, politiciennes, professeures… sont encouragées ou forcées à changer la tonalité de leur voix, c’est-à-dire à la baisser ». Et la chroniqueuse de Libé d’évoquer le cas de l’ancienne Première ministre britannique Margaret Thatcher, qui a « suivi des cours de coaching vocal pour développer un ton calme et, dès lors, autoritaire ».
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-Dans le cas de Sandrine Rousseau, cette prétendue infériorité vocale inhérente à sa condition de femme se combinerait à ses positions féministes : « Le timbre et le propos se replient l’un sur l’autre : une femme féministe, une femme écologiste cassera donc deux fois plus les oreilles », précise l’article. Cet état de fait trouverait sa source dans la société grecque de l’Antiquité, où la parole des femmes était « bannie de l’espace public », soit près de 2 500 ans de coercition.
-« Entre Ovide qui transforme les femmes en animaux, en plantes ou en écho, Gérault Verny qui fait étalage de son agacement en ce qui concerne la voix de Sandrine Rousseau, et les insultes misogynes envoyées de la part d’internautes anonymes, il y a un fil : celui des langues coupées », avance Martine Delvaux. Avant de conclure : « Mecsplication, domination vocale, interruption agressive, injonction au silence… de mille et une façons, la domination masculine est cette main sur la bouche des femmes, qui nous empêche de parler, de respirer. »
-https://www.lejdd.fr/politique/polemique-sandrine-rousseau-le-patriarcat-acoustique-theorise-par-liberation-164916

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