À 26 ans, il a été licencié de son « emploi de rêve » : il travaillait 80 heures par semaine à la création d'agents d'IA qui remplacent les humains - jeuxvideo.com
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News JVTech À 26 ans, il a été licencié de son « emploi de rêve » : il travaillait 80 heures par semaine à la création d'agents d'IA qui remplacent les humains
Publié le 05/12/2025 à 18:30
Profil de Loïc Nicolay aka « nicoln » , Jeuxvideo.com
Loïc Nicolay aka « nicoln » - Journaliste
Je suis un passionné de Tech et de science : de l’astronomie aux voitures électriques, en passant par l’informatique qui est à l’origine de ma passion pour la Tech. Sans oublier mes sports : la force athlétique, le tennis et les sports mécaniques. Bref, ma vie gravite autour du sport et de la Tech.
Travailler pour l'élite du conseil, c'est souvent le rêve d'une vie pour les jeunes diplômés. Michael, 26 ans, pensait avoir touché le gros lot chez PwC. Ironie du sort : après avoir enchaîné les semaines de 80 heures pour concevoir des IA remplaçant les humains, il a lui-même été remercié sans ménagement.
À 26 ans, il a été licencié de son « emploi de rêve » : il travaillait 80 heures par semaine à la création d'agents d'IA qui remplacent les humains
Le mythe du “Dream Job” à l'épreuve de la réalité
On nous vend souvent la “Hustle Culture” comme l'unique voie vers le succès. Se donner corps et âme, ne pas compter ses heures, prouver sa valeur à chaque instant… C'est le quotidien de milliers de consultants dans les fameux “Big Four” (Deloitte, EY, KPMG, PwC). Mais pour Michael, un jeune consultant spécialisé dans l'intelligence artificielle, le réveil a été brutal. Son histoire, relayée par nos confrères de `Genbeta`, illustre parfaitement le paradoxe cruel du marché du travail actuel : on peut être l'architecte de sa propre obsolescence.
Pour Michael, entrer chez PwC était l'aboutissement d'un parcours d'excellence. Le deal semblait clair : un salaire attractif et un prestige social en échange d'une disponibilité totale. Affecté à la division IA, il ne se contentait pas de faire des présentations PowerPoint. Sa mission était bien plus technique et, avec le recul, presque prophétique. Il était chargé de développer des agents d'IA, ces programmes autonomes capables d'exécuter des tâches complexes, notamment dans le secteur de la fiscalité et de la régulation.
Le rythme était infernal. Michael raconte avoir régulièrement atteint les 80 heures de travail par semaine. Pour vous donner une idée, c'est l'équivalent de deux temps pleins condensés en sept jours. Il “charbonnait” pour respecter des délais intenables, persuadé que son dévouement le protégeait. Il construisait des outils pour automatiser des tâches fastidieuses, celles-là mêmes qui justifiaient auparavant l'embauche de bataillons de juniors.
L'ironie de l'automatisation
C'est là que l'histoire prend une tournure aussi cynique qu'inattendue. Alors qu'il s'épuisait à perfectionner ces technologies censées “optimiser” les ressources humaines, la couperet est tombé. Michael a été licencié. Le motif ? Une restructuration classique, facilitée par un contexte économique incertain, mais surtout par l'efficacité croissante des outils… qu'il aidait à mettre en place.
Il n'a pas été remplacé par un autre humain moins cher, mais son départ s'inscrit dans une vague de fond où l'IA permet aux géants du conseil de réduire la voilure. En voulant se rendre indispensable par la création de valeur technologique, il a participé à la fragilisation de son propre statut. C'est la version moderne de l'ouvrier qui installe le robot qui prendra sa place sur la ligne d'assemblage, sauf qu'ici, tout se passe dans des bureaux feutrés, derrière des écrans.
Une leçon de vie brutale
Aujourd'hui, Michael utilise sa plateforme, notamment sur les réseaux sociaux, pour avertir ses pairs. Son message est clair : la loyauté envers une entreprise ne paie pas toujours, surtout quand cette entreprise cherche à tout automatiser. Il explique avoir appris à ses dépens que “votre emploi n'est pas votre vie”.
Cette mésaventure soulève une question cruciale pour tous les travailleurs de la Tech. Si même ceux qui construisent l'IA ne sont pas à l'abri, qui l'est vraiment ? Le cas de Michael chez PwC n'est pas isolé ; il est le symptôme d'un secteur en pleine mutation où la performance humaine est de plus en plus mise en concurrence avec l'efficacité algorithmique. Pour Michael, la page est tournée, mais la leçon reste : ne jamais sacrifier sa santé mentale pour un système qui peut vous “débrancher” du jour au lendemain.
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