Enjeux Internationaux
Poutine se dit « prêt à faire la guerre à l'Europe »
Le président russe a prétendu ce mardi que son régime était prêt à faire la guerre aux Européens si ces derniers déclenchaient les hostilités. Une déclaration choc visant à effaroucher l'opinion publique occidentale, à l'heure de négociations décisives sur l'Ukraine.
Défense
Guerres et conflits
Vladimir Poutine s'est adressé à des investisseurs avant d'entamer, ce mardi, des pourparlers avec l'émissaire des Etats-Unis sur la guerre en Ukraine.
Vladimir Poutine s'est adressé à des investisseurs avant d'entamer, ce mardi, des pourparlers avec l'émissaire des Etats-Unis sur la guerre en Ukraine. (Photo Sergei Ilnitsky/Pool via Reuters)
Par Yves Bourdillon
Publié le 2 déc. 2025 à 16:59Mis à jour le 2 déc. 2025 à 19:31
Avertissement aux alliés européens de l'Ukraine. Le président russe, Vladimir Poutine, a assuré mardi être « prêt à faire la guerre avec l'Europe » si cette dernière le veut.
Une déclaration qui a de quoi glacer le sang mais ne diffère pas, à vrai dire, des nombreux avertissements lancés depuis le début de l'invasion de l'Ukraine et destinés à faire paniquer l'opinion publique occidentale.
Si l'Europe commence…
Des propos tenus juste avant, ce n'est pas un hasard, le début de son entretien avec l'émissaire américain Steve Witkoff à Moscou. Le maître du Kremlin a déclaré très exactement : « Nous n'avons pas l'intention de faire la guerre à l'Europe, mais si l'Europe le souhaite et commence, nous sommes prêts dès maintenant. »
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Prêts à la guerre sur le plan politique et militaire, mais seulement si les Européens tirent les premiers, selon la déclaration de Vladimir Poutine, qui accuse les Européens de « ne pas avoir de programme de paix, ils sont du côté de la guerre ».
Vladimir Poutine a déjà adressé aux Occidentaux maints sous-entendus lourds de menaces nucléaires, sans jamais prononcer le mot, évoquant par exemple dès le surlendemain de l'invasion débutée le 24 février 2022 le fait que les alliés de l'Ukraine qui se mettraient « en travers du chemin » subiraient des raids avec « les armes les plus redoutables » inventées par l'humanité. Lundi, un ensemble d'académiciens russes a estimé qu'une fois l'Ukraine soumise, il faudrait continuer et « tout raser et mettre le feu jusqu'à Cherbourg »…
Une manoeuvre psychologique
Si cette déclaration du président russe ne préfigure donc pas un risque de conflit prochainement, elle participe clairement de la guerre psychologique menée par le Kremlin pour obliger les peuples européens à exiger de leurs dirigeants qu'ils cessent de soutenir l'Ukraine. En revanche, à un horizon de trois à cinq ans, les chefs d'état-major de divers pays européens, français, allemand, etc., mettent en garde contre un risque élevé de conflit déclenché par Moscou.
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Yves Bourdillon
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