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France TV : ce que coûte vraiment la croisade d’Élise Lucet et de «Cash Investigation» Elise Lucet prépare un numéro à charge de « Cash Investigation » contre Bernard Arnault. IP3/MAXPPP / © Aurelien Morissard [ElseNews]

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France TV : ce que coûte vraiment la croisade d’Élise Lucet et de «Cash Investigation» Elise Lucet prépare un numéro à charge de « Cash Investigation » contre Bernard Arnault. IP3/MAXPPP / © Aurelien Morissard

Questions inquisitrices, ton de commissaire, sous-entendus appuyés, presque accusatoires… Toute la méthode du service public se retrouve concentrée dans les courriers adressés aux équipes de presse de LVMH, prochaine cible des procureurs de France 2. Jeudi prochain, « Cash Investigation », présenté par Élise Lucet, dégainera un numéro intitulé « Bernard Arnault, ombre et lumière d’un empire ». Un titre pensé pour ternir une réussite française. Dans les échanges que le JDD a pu consulter, pas une ligne sur les performances du groupe, les 40 000 emplois directs créés, ou les 200 000 emplois indirects en France. Plus troublant encore : il est explicitement indiqué que, si LVMH répond par écrit, ses arguments ne seront pas véritablement pris en compte. Le jugement, manifestement, est déjà rendu.
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Élise Lucet traîne derrière son image de « justicière de l’info » un épais dossier de polémiques. Ses méthodes choc – embuscades caméra au poing, mises en scène millimétrées, filatures de parking transformées en théâtre judiciaire – nourrissent depuis des années l’accusation de confondre enquête et happening. Plusieurs de ses reportages ont été sévèrement contestés pour leurs biais : du glyphosate aux audioprothèses, experts et professionnels dénoncent des récits à thèse, un montage orienté et une rigueur scientifique aléatoire. Sa sortie sur les tests antidrogue brandis à l’Assemblée a achevé de brouiller la frontière entre investigation et spectacle humiliant. Même au sein de France Télévisions, certains admettent une starisation devenue problématique.
Et tout cela, bien sûr, financé par les Français. Icône du service public, Élise Lucet perçoit près de 25 000 euros bruts par mois, soit environ 300 000 euros annuels directement issus des caisses de France TV. Chaque numéro de « Cash Investigation » dépasse les 200 000 euros. Un paradoxe éclatant : celle qui pourfend les gaspillages travaille au cœur d’un système structurellement déficitaire, où les budgets dérapent et où les figures vedettes – dont elle – figurent parmi les plus coûteuses du paysage audiovisuel. Et lorsque l’angle du miroir se retourne, la gêne affleure : invitée un jour par Sonia Mabrouk à envisager un « Cash Investigation »… sur France Télévisions, Lucet balaie l’idée d’un haussement d’épaules – « Il n’y a pas grand-chose à faire ou à dire sur France Télévisions ». Une pirouette révélatrice : la procureure inflexible face aux multinationales se montre soudain beaucoup moins pressée de scruter les dérives du service public qui la rémunère.
France Télévisions engloutit à elle seule 2,57 milliards d’euros de dotation publique tout en affichant encore 41,2 millions de déficit en 2025
Car si « Cash Investigation » s’est bien gardé de se pencher sur les dérives de son propre écosystème, la Cour des comptes, elle, n’a pas attendu : dans un récent rapport, elle dénonce une situation « non soutenable sans réformes structurelles majeures ». France Télévisions engloutit à elle seule 2,57 milliards d’euros de dotation publique tout en affichant encore 41,2 millions de déficit en 2025. Le groupe compte près de 9 000 salariés. Trente et un cadres dépassent les 200 000 euros par an – davantage que le président de la République – et cinq d’entre eux franchissent les 300 000 euros. Radio France n’est pas en reste : 653 millions d’euros de dotation, 5 000 salariés, une masse salariale qui avale 55 % des charges et un « cadre social avantageux » que la Cour juge difficilement tenable. Le tout financé par un contribuable qu’on invite pourtant, lui, à la rigueur.
L’institution pointe aussi une culture des privilèges solidement enracinée : près de 4 millions d’euros engloutis en taxis en 2024, des comités d’entreprise copieusement dotés, des avantages sociaux largement hors du droit commun. Le malaise avait déjà éclaté lors du Festival de Cannes 2023, lorsque Delphine Ernotte, Manuel Alduy – directeur du cinéma de France TV – et plusieurs cadres avaient séjourné dans des suites facturées jusqu’à 1 700 euros la nuit – un épisode si choquant qu’il a conduit au dépôt d’une plainte pour « détournement de fonds » et « abus de confiance ». Autant de pratiques, loin d’être les seules, qui alimentent un sentiment de dérive et qui seront, plus que jamais, au centre des prochaines auditions parlementaires.

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