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| ====== Le Monde.fr: La démission d’Andriy Yermak suscite la stupeur en Europe, mais arrange les Etats-Unis ====== | |
| https://www.lemonde.fr/international/article/2025/11/29/la-demission-d-andriy-yermak-suscite-la-stupeur-en-europe-mais-arrange-les-etats-unis_6655327_3210.html | |
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| Guerre en Ukraine | |
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| Comment l’Ukraine se protège des drones russes | |
| Le plan Trump remodelé à Genève | |
| INTERNATIONAL | |
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| GUERRE EN UKRAINE | |
| GUERRE EN UKRAINE | |
| La démission d’Andriy Yermak suscite la stupeur en Europe, mais arrange les Etats-Unis | |
| Avec le départ du bras droit de Volodymyr Zelensky, les Vingt-Sept perdent un interlocuteur incontournable en Ukraine, au beau milieu de la négociation d’un éventuel accord de paix. L’administration Trump, au contraire, compte profiter de la crise politique à Kiev pour promouvoir ses vues. | |
| Par Philippe Ricard, Piotr Smolar (Washington, correspondant) et Philippe Jacqu�... | |
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| Publié aujourd’hui à 06h00 | |
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| Lors d’un rassemblement anticorruption sur la place de l’Indépendance à Kiev, réclamant la démission d’Andriy Yermak, le 22 novembre 2025. SERGEI SUPINSKY/AFP | |
| La chute est brutale, en pleins pourparlers sur le sort de l’Ukraine, bientôt quatre ans après l’invasion à grande échelle déclenchée par la Russie. Andriy Yermak a démissionné, vendredi 28 novembre, de ses fonctions de chef de l’administration présidentielle ukrainienne, après la perquisition de son domicile par les enquêteurs chargés d’élucider un scandale de corruption dans le secteur de l’énergie, qui ébranle comme jamais l’administration Zelensky. | |
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| Lire aussi | EN DIRECT, guerre en Ukraine : une attaque russe de drones contre Kiev fait un mort et sept blessés, annoncent les autorités | |
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| Dimanche 23 novembre, ce très proche du chef de l’Etat à la carrure d’armoire à glace dirigeait encore la délégation envoyée à Genève par Volodymyr Zelensky pour amender le plan Trump, dont la première version semblait avoir été dictée par les émissaires du Kremlin. Aux côtés du secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, M. Yermak s’était félicité des « bons progrès » réalisés après des heures de discussion, avec le soutien de représentants européens. La proposition ainsi remodelée prend davantage en compte les intérêts de sécurité de Kiev et des capitales européennes. | |
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| Ce plan remanié devait donner lieu à de nouvelles tractations avec l’administration Trump, probablement en Floride, d’après l’agence Bloomberg. Les négociateurs ukrainiens devraient être menés par le secrétaire du conseil de la sécurité nationale de défense et de sécurité Roustem Oumierov, et un vice-ministre des affaires étrangères. Il doit de surcroît faire l’objet de discussions avec Vladimir Poutine, dans le courant de la semaine prochaine, à l’occasion d’une visite à Moscou de Steve Witkoff, l’envoyé spécial du président américain, et du gendre de celui-ci, Jared Kushner. Tout porte à croire à ce stade que le maître du Kremlin va refuser cette nouvelle mouture ou exiger sa refonte, lui qui se délecte de voir Volodymyr Zelensky trébucher sur une affaire de corruption. | |
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| Véritable « premier ministre » | |
| Incontournable à Kiev, Andriy Yermak l’était tout autant en dehors de son pays, au fil des déplacements destinés à obtenir le soutien de ses alliés, aux côtés de Volodymyr Zelensky ou seul à la tête d’une petite équipe de militaires et de diplomates. Pour nombre de ses interlocuteurs, la démission de ce très proche du chef de l’Etat ukrainien, considéré comme son véritable « premier ministre » était inimaginable ces derniers jours, tant il semblait difficile à remplacer, sans déstabiliser l’ensemble de l’administration Zelensky. M. Yermak faisait clairement « tourner la machine » aux yeux des Européens qui ont négocié avec lui. « C’était la personne-clé de tout le système, observe un diplomate, un gars qui assumait son rôle. Il avait même un côté Forrest Gump, totalement obsédé par une idée. Il ne lâchait rien. » | |
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| Lire aussi l’entretien | Article réservé à nos abonnés Andriy Yermak, chef de cabinet de Volodymyr Zelensky : « Si Poutine n’est pas en Turquie, ce sera un signal très clair pour le monde entier qu’il ne veut pas arrêter la guerre » | |
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| En Europe, la démission d’Andriy Yermak a donc suscité la stupeur. Pour le premier ministre polonais, Donald Tusk, la crise politique à Kiev est « une combinaison fatale ». La Commission européenne a réagi, dès vendredi soir, en essayant de voir le bon côté de ce retrait forcé : l’enquête en cours « démontre que les organismes de lutte contre la corruption sont en place en Ukraine et autorisés à fonctionner », a-t’elle commenté. L’exécutif bruxellois et, de manière générale, les capitales continentales n’entendent pas suspendre leur appui à l’Ukraine en raison du scandale de corruption qui entâche sa réputation, alors que les autorités de Kiev sont dans une situation de plus en plus précaire, sous la pression conjuguée de la Russie sur le front militaire et des Etats-Unis sur le plan diplomatique. | |
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| Au moment où les Vingt-Sept discutent d’un prêt de quelque 140 milliards d’euros en faveur de l’Ukraine, gagé sur les avoirs russes gelés, cette affaire risque de compliquer encore les débats, à ce stade bloqués par la Belgique. « L’appui sera désormais bien plus contrôlé, notamment l’aide militaire, juge un diplomate à Bruxelles. Une réforme semblait nécessaire. Elle va être enclenchée. » Certains responsables redoutent aussi l’impact de ces rebondissements sur la stabilité politique de l’Ukraine. Après la démission d’Andriy Yermak, ils espèrent que la bataille politique qui risque de se durcir, à Kiev, n’affaiblira pas davantage Volodymyr Zelensky. | |
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| Cliché du puits sans fond | |
| La démission d’Andriy Yermak prive les Etats-Unis, comme les Européens, d’un interlocuteur très familier dans les négociations. Mais personne, à Washington, ne le regrettera. La première raison, non avouée publiquement, réside dans la volonté opportuniste de l’administration de profiter de la crise politique à Kiev. Dans l’entourage de Donald Trump, on estime que ce scandale de corruption offre une voie pour pousser Volodymyr Zelensky à un abandon de territoire dans l’oblast de Donetsk et à d’autres gestes inédits. | |
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| Mi-février, Donald Trump soulignait l’absence d’élections en Ukraine, en raison de la loi martiale, et la supposée chute de popularité de Volodymyr Zelensky à « 4 % », ce qui était très loin de son soutien réel, au-delà de 50 %. Le président américain a aussi régulièrement mis en cause, sans l’ombre d’une preuve, le détournement de fonds alloués à l’Ukraine au cours des années précédentes. | |
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| Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Guerre en Ukraine : fragilisé par un scandale de corruption et par l’avancée russe, Volodymyr Zelensky cherche du soutien auprès de ses alliés | |
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| Même si les relations avec Volodymyr Zelensky se sont par la suite améliorées, au fil des rencontres, la Maison Blanche n’a jamais complètement abandonné l’idée selon laquelle la corruption serait massive en Ukraine. Ce cliché du puits sans fond domine dans une grande partie de la base trumpiste. Elle considère cette cause comme étant éloignée des intérêts vitaux des Etats-Unis. Le vice-président, J. D. Vance, a toujours été en pointe à ce sujet. « Vous ne pouvez pas gagner une guerre avec ce niveau de corruption, a réagi, sur X, la républicaine Victoria Spartz, seule élue d’origine ukrainienne du Congrès. Malheureusement pour le peuple ukrainien, [cette situation] a duré trop longtemps. » | |
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| Nouvelle donne | |
| Et puis, il y a le cas Yermak en soi. Dans un article publié en juin, le site Politico, disant s’appuyer sur de nombreuses sources anonymes d’officiels, dressait un portrait à charge. Selon ce média, le fidèle bras droit de Volodymyr Zelensky suscitait l’exaspération à Washington. Sa connaissance des arcanes du pouvoir américain, et notamment du Congrès, était rudimentaire, son anglais imprécis et ses demandes toujours plus élevées. | |
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| Lire aussi | Article réservé à nos abonnés L’Ukraine sous le coup d’un ultimatum des Etats-Unis pour accepter un « plan de paix » déséquilibré | |
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| Lors de sa visite à Washington début juin, Andriy Yermak avait eu du mal à rencontrer des responsables de haut rang. Il avait tenu une conférence de presse à l’ambassade ukrainienne, avec d’autres membres de sa délégation, sans avoir de message précis à transmettre. Ce fut un long passage en revue des différents aspects de la guerre en cours et des négociations. Andriy Yermak ne semblait pas totalement intégrer la nouvelle donne que représentait le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, lui qui avait noué une relation très étroite et privilégiée avec Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden. | |
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| « Il n’y avait pas plus qu’une feuille de papier à cigarette entre Yermak et Zelensky », se rappelle un diplomate européen, qui a pu le côtoyer. « Ces douze à dix-huit derniers mois, son statut avait même un peu changé, poursuit cette source. Il était bien plus présent politiquement. Quand des réunions étaient organisées au niveau ministériel, il était clair qu’il présidait. » La réputation d’Andriy Yermak de centraliser le pouvoir n’était pas usurpée mais, constate un observateur européen, il est difficile de faire autrement dans un pays en guerre. | |
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| Philippe Ricard, Piotr Smolar (Washington, correspondant) et Philippe Jacqué (Bruxelles, bureau européen) | |
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| ====== Le Monde – La démission d’Andriy Yermak, bras droit de Volodymyr Zelensky, un séisme politique pour l’Ukraine ====== | |
| https://www.lemonde.fr/international/article/2025/11/29/la-demission-d-andriy-yermak-bras-droit-de-volodymyr-zelensky-un-seisme-politique-pour-l-ukraine_6655319_3210.html | |
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| https://www.lemonde.fr/international/article/2025/11/29/la-demission-d-andriy-yermak-bras-droit-de-volodymyr-zelensky-un-seisme-politique-pour-l-ukraine_6655319_3210.html | |
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| INTERNATIONAL | |
| La démission d’Andriy Yermak, bras droit de Volodymyr Zelensky, un séisme politique pour l’Ukraine | |
| Le tout-puissant chef de l’administration présidentielle était très impopulaire en Ukraine. Mais le départ du principal homme de confiance du président ukrainien tombe au plus mauvais moment, alors que Kiev est sommé par les Etats-Unis de conclure un accord de paix avec la Russie. | |
| Par Thomas d’Istria (Kiev, correspondant) | |
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| Aujourd’hui à 05h30, modifié à 08h58 | |
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| Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et le chef de l’administration présidentielle, Andriy Yermak, à Kiev, le 22 janvier 2024. GLEB GARANICH/REUTERS | |
| Adieu Yermak. L’annonce, vendredi 28 novembre, dans la bouche même de Volodymyr Zelensky, de la démission de son conseiller le plus proche et le plus influent, a provoqué une onde de choc en Ukraine, alors que le pays est soumis à une vive pression de la part du président américain Donald Trump pour signer un accord de paix. Le matin même, à l’aube, le domicile du tout-puissant chef de l’administration présidentielle avait été perquisitionné par des enquêteurs dans le cadre d’un vaste scandale de corruption. Quelques heures plus tard, le sort du bras droit du président ukrainien était scellé, provoquant à la fois soulagement et inquiétude. | |
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| Andriy Yermak, 54 ans, était très impopulaire mais, en Ukraine, chacun sait que le départ de cette pièce maîtresse du dispositif présidentiel, que Volodymyr Zelensky avait choisi, il y a un peu plus d’une semaine, pour diriger la délégation participant aux pourparlers de paix avec les Etats-Unis et la Russie, tombe au pire moment pour le chef de l’Etat. | |
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| Andriy Yermak n’était pas n’importe qui pour le président Zelensky. Dans le système politique ukrainien, le chef de l’administration présidentielle dispose d’un rôle sans équivalent dans les démocraties occidentales : à la fois conseiller politique, chef de cabinet, gestionnaire des affaires de l’Etat… A la faveur de la guerre et de la loi martiale, Andriy Yermak a très vite imposé sa marque dans cette fonction, nommant ses fidèles au sein de la présidence et au gouvernement, privilégiant la loyauté totale bien davantage que l’expérience, déplorait l’opposition politique. | |
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| « Homme du bunker » | |
| Ces quatre dernières années, plusieurs personnalités considérées trop populaires ou trop indépendantes ont ainsi été écartées sous l’impulsion du redouté chef de l’administration. Le très apprécié ministre des affaires étrangères (2020-2024) Dmytro Kuleba en a fait les frais, lui qui a quitté le gouvernement, sans véritable explication, à la faveur d’un remaniement en septembre 2024. | |
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| Mais Andriy Yermak était plus que cela. Cet ancien avocat spécialisé dans les droits audiovisuels, que Volodymyr Zelensky, de sept ans son cadet, avait connu au début des années 2010 alors qu’il était lui-même acteur, producteur de films et de séries télévisées, faisait partie des « hommes du bunker », de ceux qui ont entouré le président dans les heures et les jours qui ont suivi l’invasion à grande échelle du pays, le 24 février 2022, quand le président russe, Vladimir Poutine, tentait de faire fuir le gouvernement de la capitale et d’y installer un dirigeant prorusse. | |
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| Depuis, Andriy Yermak, numéro deux du pouvoir, avait pris à bras-le-corps la politique étrangère du pays et les pourparlers de paix, tout en gardant un œil sur les opérations militaires ou le bon acheminement des livraisons d’armes. | |
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| Bien plus qu’un conseiller, pour Volodymyr Zelensky, Andriy Yermak était son premier homme de confiance. Pas un déplacement à Washington ou dans les capitales européennes sans qu’il n’accompagne le président. Sa haute silhouette massive, en costume ou en treillis, était visible partout, à l’Elysée, à la Maison Blanche et dans tous les lieux de pouvoir de la planète, où Andriy Yermak prenait toujours grand soin d’apparaître sur les photos. Son nom est de fait bien plus connu à l’étranger que celui des deux premiers ministres qui se sont succédé à la tête du gouvernement ukrainien depuis le début de l’invasion russe. | |
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| Vaste scandale et fronde | |
| Intransigeant sur les affaires ukrainiennes, grand fidèle de son président, il était parfois critiqué par certains partenaires occidentaux pour son manque de tact et de respect du protocole diplomatique. Sa réputation était encore plus mauvaise dans son pays. Il servait de paratonnerre à la présidence et attirait toutes les critiques contre les décisions de l’Etat. Sa mainmise sur les affaires de politique interne lui a également valu beaucoup d’ennemis, lui qui était considéré comme l’architecte de l’hyperconcentration des pouvoirs au sein de la présidence. | |
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| Bien avant le vaste scandale de corruption révélé ces dernières semaines, qui aura finalement eu raison de son ascension, une fronde grondait contre lui dans le pays. « Le gang dehors ! », « Yermak démission ! », réclamaient, dans plusieurs villes, les cartons brandis en juillet, lors des manifestations qui avaient suivi l’adoption d’une loi imposée en catimini par la présidence et affaiblissant largement l’architecture de la lutte contre la corruption, avant d’être finalement annulée, sous la pression de la société civile et des alliés de Kiev. Ce texte plaçait ce combat sous le contrôle du « bureau du président » et mettait fin à l’indépendance des deux organismes spécialisés, le Bureau national anticorruption (NABU) et le parquet spécialisé (SAPO). | |
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| Plus de trois mois plus tard, le coup de force du pouvoir ukrainien, alors incompréhensible pour de nombreux observateurs, a semblé prendre tout son sens lorsque les deux agences visées ont levé le voile sur un vaste système de corruption minant le secteur énergétique du pays. Après « quinze mois d’enquête » et « mille heures d’écoute » sur fond de tensions avec la présidence, le NABU a accusé plusieurs proches de la présidence d’avoir monté un vaste système criminel au sein de l’entreprise publique du nucléaire, Energoatom, détournant environ 100 millions de dollars (86 millions d’euros). Huit personnes ont été inculpées par les autorités ukrainiennes. | |
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| Concours de mèmes | |
| Officiellement, Andriy Yermak n’est pas accusé dans l’affaire, pour laquelle il a toujours plaidé son innocence. Mais la révélation de ce schéma de corruption, à l’orée d’un hiver marqué par de longues coupures d’électricité, a scellé son sort. De plus en plus de députés du parti présidentiel, Serviteur du peuple, réclamaient son départ afin de rassurer la population et de renforcer l’image d’une Ukraine attachée à devenir « propre » et à se battre contre le problème endémique de la corruption. Le président ukrainien a également annoncé, vendredi, dans une adresse solennelle à la nation, qu’il entamerait, dès samedi, des consultations pour lui trouver un remplaçant, tout en annonçant une « réorganisation » de son cabinet. | |
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| Grands usagers des réseaux sociaux, les Ukrainiens ont salué sur Facebook la décision de Volodymyr Zelensky. Par un concours de mèmes et de blagues, ils ont semblé se réjouir du départ d’une des personnalités les plus impopulaires de l’entourage présidentiel. Pour exemple : sur la fameuse vidéo tournée le 25 février 2022, au lendemain de l’invasion russe, dans laquelle Volodymyr Zelensky énumère le nom des collaborateurs qui, comme lui, avaient choisi de rester à Kiev, et de ne pas céder à l’assaut russe, Andriy Yermak a tout simplement été gommé. La légende précise : « Yermak n’est pas là. » | |
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| « J’espère qu’après le licenciement de Yermak et la nomination d’une nouvelle personnalité, quelque chose changera fondamentalement dans le pays », résume Angelina, une étudiante qui avait participé aux manifestations de l’été. « La confiance envers Zelensky est actuellement plus faible qu’avant, j’espère que ce changement contribuera à la renforcer », poursuit-elle. | |
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| « C’est énorme » | |
| D’autres, dans la presse ou les allées du pouvoir, s’interrogent sur les gagnants de cette éviction. Ou sur ses inspirateurs. A Kiev, certains, notamment dans l’entourage présidentiel, veulent faire croire que la pression mise sur le chef de cabinet a été orchestrée par les Russes. Pour d’autres encore, son départ serait le résultat d’une « opération informationnelle » de l’administration américaine pour contraindre un président isolé à signer un accord de paix qui reste défavorable à l’Ukraine. | |
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| Même au sein de la majorité, les critiques à l’égard du bras droit de chef de l’Etat se faisaient, ces jours-ci, plus pressantes. « La vérité, c’est que si Yermak était si loyal que ça à Zelensky, il serait déjà parti, s’inquiétait, mardi 25 novembre, auprès du Monde, le député du parti présidentiel, Bohdan Yaremenko. L’ampleur du scandale est immense et nous avons besoin d’un symbole pour nous sortir de cette crise. Yermak est celui qui a nommé tous ceux qui sont aujourd’hui responsables de ce scandale de corruption. Nous devons retrouver la confiance dans le pays. Il ne s’agit pas tant de virer Yermak que de virer ce système. » | |
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| « C’est à Zelensky de décider ce qu’il faut faire », réagissait de son côté, par texto, après l’annonce des perquisitions lancées au domicile d’Andriy Yermak, le président de la commission parlementaire des affaires étrangères et membre du parti présidentiel, Oleksandr Merejko. Pour le député, continuer de protéger Andriy Yermak entachait l’image du pays. « Il doit y avoir une réaction. Ne pas réagir dans ces circonstances est la pire des options », ajoutait l’élu. « Il a été viré, commentait-il un peu plus tard, à l’annonce de la démission du chef de l’administration présidentielle. C’est énorme. » | |
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| Thomas d’Istria (Kiev, correspondant) | |
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