Donald Trump à la finale de l'US Open, le 7 septembre 2025. - Icon
Le département du Commerce américain a créé la surprise en publiant les chiffres de la croissance américaine, beaucoup plus forte que prévu.
L'économie américaine a connu une croissance beaucoup plus forte que prévu au troisième trimestre, montre une estimation publiée, mardi 23 décembre, par le département du Commerce.
Le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a progresséde 4,3% sur la période allant de juillet à fin septembre, contre une progression de 3,8% au deuxième trimestre.
Par rapport au deuxième trimestre, cela représente une hausse de 1,1%, tirée en particulier par une “accélération de la consommation”, souligne l'agence statistique du ministère de l'économie.
Sur son réseau social Truthsocial, Donald Trump a réagi a la publication de ces chiffres, estimant que “les tarifs douaniers sont responsables des excellents chiffres économiques américains qui viennent d'être annoncés”, et promettant que ceux-ci “ne feront que s'améliorer”.
Plus tard il y est allé encore plus fort:
Hausse des dépenses de consommation
L'accélération des dépenses de consommation, en hausse de 3,5% contre 2,5% au deuxième trimestre, et des exportations, en hausse de 8,8% contre -1,8% au deuxième trimestre, sont les principaux facteurs avancés pour expliquer ce bond.
Les économistes interrogés par Reuters attendaient une hausse de 3,3% sur un an au troisième trimestre. La publication de ces données arrive toutefois avec du retard après la fermeture des services publics américains, ce qui pourrait diminuer l'intérêt des investisseurs désireux de connaître l'état réel de la première économie mondiale.
La croissance en rythme annualisé n'est pas la croissance annuelle. C'est une vitesse de croissance par rapport au trimestre précédent. On suppose que ce rythme trimestriel se répète pendant quatre trimestres. On l’exprime alors comme si c’était une croissance sur un an.
En Europe, on exprime la croissance en variation réelle sur un an. On compare le PIB d’un trimestre au même trimestre de l'année précédente. Elle mesure ce qui s’est réellement passé sur 12 mois.
Les marchés financiers ouvrent dans le rouge
La publication, très bonne de prime abord, a toutefois refroidi les marchés financiers américains, qui devraient ouvrir la séance dans le rouge.
Pour Wall Street, “avec un PIB aussi fort, la Fed (Réserve fédérale, banque centrale des Etats-Unis) a une nouvelle raison de préférer le statu quo lors de sa prochaine réunion”, explique Sam Stovall, analyste du cabinet CFRA. Or les marchés financiers espéraient encore une baisse des taux d'intérêt de la Fed le 28 janvier, pour doper davantage la croissance et les bénéfices.
Jusqu'ici, le PIB a évolué en dents de scie. Une contraction surprise (-0,6%) avait été mesurée en début d'année, en raison d'une ruée sur les importations pour prendre de vitesse les droits de douane que le président Donald Trump était en train de mettre en place.
Le deuxième trimestre avait surpris dans l'autre sens. Un reflux des importations et une consommation soutenue avaient donné un coup de fouet à l'économie.
Au-delà de ces à-coups trimestriels, les responsables de la Fed s'attendaient récemment à ce que les Etats-Unis terminent 2025 avec une croissance de 1,7% par rapport à la même période en 2024.
Une croissance tirée par les investissements dans l'IA
Le PIB était en progression de 2,8% sur un an fin 2024, soit avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. L'exécutif américain soutient que sa politique, qu'il qualifie de “procroissance” (droits de douane, baisses d'impôts, dérégulation), est en train de porter ses fruits.
Face à des sondages qui montrent un dépit grandissant des électeurs, échaudés par le coût de la vie, le gouvernement met notamment en avant les crédits d'impôts supplémentaires qu'ils devraient recevoir l'an prochain.
Pantheon Macroeconomics estime que ces crédits d'impôts auront un “impact modéré” sur la croissance en 2026, le “niveau relativement bas de la confiance des consommateurs tendant à faire penser que de nombreux ménages vont en épargner une grande part”.
Des économistes considèrent par ailleurs que la croissance est peu équilibrée, car surtout tirée par les investissements dans l'intelligence artificielle (IA) et la construction de centres de données, alors que des secteurs plus traditionnels patinent.
“Le socle de la croissance est étroit”, estimait récemment Paul Gruenwald, économiste de S&P. “Grande question pour l'année prochaine”, ajoutait-il, “ce socle étroit tiendra-t-il? On considère généralement que plus une fondation est fine, plus elle peut s'effriter”.
https://www.bfmtv.com/economie/international/un-bond-spectaculaire-inattendu-les-etats-unis-affichent-une-croissance-de-4-3-au-troisieme-trimestre-2025_AD-202512230477.html
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