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Coordination Rurale dénonce le double rôle d’Arnaud Rousseau et l’impact sur les éleveurs français

Arnaud Rousseau, président actuel de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), est également président du groupe Avril, un géant de l’agroalimentaire français spécialisé dans les huiles et protéines végétales (marques comme Lesieur, Puget, Isio 4) A B.
Sofiprotéol, souvent mentionné aux côtés d’Avril, est en fait la branche financière du groupe Avril. Elle finance des projets agricoles et agro-industriels, et Arnaud Rousseau en est aussi président du conseil d’administration A.

Il est aussi à la tête de la FNSEA, le second syndicat agricole français (avec le syndicat Jeune agriculteur).
Ce cumul de fonctions soulève des questions sur les conflits d’intérêts potentiels, notamment sur l’orientation de l’agriculture vers un modèle plus industriel .
Alors que les éleveurs français dénoncent l’accord Mercosur, un paradoxe éclatant saute aux yeux : le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, dirige aussi le groupe Avril, qui participe activement à la montée en puissance de l’élevage bovin brésilien.
Ce double rôle soulève une question simple : à qui profite vraiment ce modèle agricole ?
Avril au Brésil : moteur discret de la filière viande
Non, Avril ne possède pas de marque de viande au Brésil. Mais oui, il contribue directement à la productivité de la filière bovine brésilienne, en intervenant en amont :

En 2016, Avril est devenu actionnaire majoritaire de Salus Group, spécialiste de la nutrition animale, des additifs, de la biosécurité et des services analytiques pour les élevages.
Ces solutions permettent aux fermes brésiliennes d’augmenter leurs rendements, de réduire les coûts sanitaires, et de produire plus de viande à moindre coût.
En 2024, Avril a renforcé sa présence industrielle avec Oleon Brasil S.A., dans l’oléochimie, toujours en lien avec les matières premières agricoles.
En clair, Avril ne transforme pas la viande, mais il nourrit les troupeaux qui la produisent. Et ce soutien technico-économique à l’élevage brésilien renforce la concurrence que subissent les éleveurs français.
FNSEA : double discours et intérêts croisés
La FNSEA prétend s’opposer à l’accord Mercosur. Mais son président, Arnaud Rousseau, tire profit de ce même système, en développant des activités qui favorisent l’exportation de viande brésilienne vers l’Europe.
Ce double discours est intenable : on ne peut pas défendre les éleveurs français tout en investissant dans la montée en puissance de leurs concurrents directs.
Et que dire de la FNB, censée représenter les éleveurs bovins ? Elle est un bras de la FNSEA, et donc sous la même influence. Pendant ce temps, la Coordination Rurale, section Viandes, alerte depuis des années sur ces incohérences, et dénonce ce modèle agro-industriel mondialisé qui sacrifie les producteurs français.
Un modèle qui enrichit les industriels, pas les agriculteurs
Ce que Rousseau défend, ce n’est pas l’agriculture paysanne, ni la souveraineté alimentaire. C’est un modèle d’agriculture financiarisée, où les intérêts des groupes comme Avril passent avant ceux des éleveurs.

Nutrition animale, biosécurité, oléochimie : tout est pensé pour optimiser les chaînes de production, pas pour protéger les producteurs.
Les éleveurs français, eux, doivent respecter des normes strictes, subir des charges croissantes, et faire face à une concurrence déloyale.
Ce que nous affirmons, à la Coordination Rurale :

Non à Mercosur, qui menace directement notre filière viande.
Non au double discours de la FNSEA, qui défend les industriels, pas les agriculteurs.
Oui à une agriculture cohérente, équitable et souveraine, qui protège ceux qui nourrissent la France.
Natacha Guillemet – Responsable de la section agricultrices
Coordination Rurale, premier syndicat agricole français

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