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"Sept cambriolages et onze vols à la roulotte par jour à Montpellier" : les gestes du quotidien pour tenter d’endiguer ces fléaux
Entretien avec le commissaire Éric Agniel, à la tête du service local de police judiciaire de la direction interdépartementale de la police nationale, basé à Montpellier.
Il ne se passe pas une journée sans que l’on ne parle de cambriolages et de vols à la roulotte. Quelle est la tendance observée à Montpellier ?
À la fin novembre, on observe une baisse des cambriolages par rapport à 2024. En revanche, les vols à la roulotte, c’est-à-dire les vols commis dans les véhicules en stationnement, ont fortement augmenté, notamment durant les six premiers mois de 2025.
Cette hausse est essentiellement liée à deux ou trois équipes de personnes toxicomanes. La cocaïne étant parfois coupée à l’ammoniaque, elle se consomme ensuite sous forme de crack, ce qui entraîne une dépendance très importante, comparable à celle de l’héroïne. Ces individus ont besoin de 100 € par jour pour acheter leur dose, ce qui les pousse à multiplier les effractions.
Ces vols se concentrent-ils dans des secteurs particuliers ?
Pas vraiment. Il s’agit surtout de sous-sols de résidences. Une fois à l’intérieur, ces voleurs peuvent briser 15 ou 20 voitures pour quelques pièces, une paire de lunettes ou un objet visible. C’est un travail de “stakhanovistes” : multiplier les vols pour réunir leur somme quotidienne.
Concrètement, quels chiffres observe-t-on ?
En 2024, Montpellier enregistrait en moyenne huit cambriolages et neuf vols à la roulotte par jour. Fin 2025, nous sommes à environ sept cambriolages et onze vols à la roulotte quotidiennement.
Le commissaire Eric Agniel livre ses bons conseils pour tenter d’endiguer ces phénomènes qui gâchent le quotidien. ML - Laurent Vermorel
Quels sont les profils des auteurs ?
Beaucoup sont toxicomanes, parfois en situation irrégulière, et volent pour financer leur consommation ou survivre. Ils privilégient la facilité : d’abord les véhicules non verrouillés ou avec des objets visibles. D’autres sont intégrés à des réseaux criminels structurés, notamment d’origine algérienne, envoyés pour commettre des arrachages de chaînes, des vols à la roulotte ou des cambriolages.
Nous avons aussi des équipes issues d’Europe de l’Est (ex-Yougoslavie, Géorgie, Roumanie, Albanie dans une moindre mesure). Elles sont plus organisées, ciblent des butins plus lucratifs : pickpockets, voitures de touristes, camping-cars… Cet été, l’une de ces équipes a commis près de 120 vols sur des camping-cars avec des butins pouvant atteindre 6 000 à 8 000 €.
Quels conseils de prévention pour les automobilistes ?
Verrouiller sa voiture systématiquement et ne rien laisser d’apparent. Une pièce de 2 € peut suffire à faire casser une vitre : vingt roulottes à 2 €, ça fait déjà 40 €. Il faut absolument vider l’habitacle.
Et pour les cambriolages ?
Beaucoup de vols se font encore portes ouvertes. Même en journée, lorsque l’on est chez soi, mieux vaut fermer. On n’a pas constaté de véritables violences type home-jacking, mais quelques intrusions avec immobilisation des occupants.
Il faut aussi éviter de laisser des échelles ou outils accessibles dans les jardins. Les vélos non attachés disparaissent très vite. Il y a deux ans, on a retrouvé 50 vélos volés dans un squat à Montpellier.
Pour se protéger, détecteurs de présence, éclairage nocturne, vidéosurveillance, alarme… ce sont de bons compléments.
Un autre phénomène récemment observé ?
Oui, des cambriolages à partir de boîtiers à clés fixés à l’extérieur (Airbnb, commerces, livraisons). Une méthode venue de Paris : le voleur force le boîtier, récupère la clé et n’a plus qu’à entrer pour tout dévaliser.
Soyez le plus vigilant possible
Comment intervenez-vous sur le terrain ?
Dès que l’on observe une hausse de faits, on place des patrouilles sur les secteurs ciblés pour essayer de prendre les auteurs en flagrant délit. En ce moment, il y a par exemple une activité sur Aiguelongue, Les Aubes, l’avenue Saint-Lazare, Lattes-Pérols.
Nous exploitons ensuite les empreintes, l’ADN, les vidéos. Deux agents visionnent quotidiennement toutes les caméras et avec l’aide d’outils de reconnaissance faciale, on parvient parfois à identifier rapidement les auteurs. On les interpelle et, en synergie avec le parquet, on essaie de leur imputer le maximum de faits pour les maintenir en détention.
Un exemple récent ?
Deux toxicomanes ont commis environ 350 vols à la roulotte et cambriolages. Arrêtés une première fois pour 60 faits, puis une seconde grâce aux analyses ADN et vidéos, ils ont reconnu une centaine d’autres vols. Une nouvelle audience devrait avoir lieu début 2026.
Qu’en est-il des vols pendant la période de Noël ?
Durant cette période, nous renforçons le dispositif avec la présence accrue en supermarchés, marchés de Noël, centre-villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
WikikPedia, de la Bac, du groupe de sécurité de proximité, des compagnies d’intervention et des CRS. C’est à la fois pour lutter contre les vols et prévenir le risque attentat.
Des précautions pour le public ?
Oui, plusieurs. Si vous voyez un rôdeur, appelez le “17”. Les policiers en civil peuvent intervenir et éventuellement surprendre l’auteur en flagrant délit.
Partir en vacances l’esprit tranquille
Les vacances de Noël sont un moment de grands départs, malheureusement, elles coïncident souvent avec une augmentation des cambriolages dans les domiciles inoccupés. Pour prévenir ces risques, pensez à l’opération Tranquillité vacances.
Pour en bénéficier, il suffit de prévenir le commissariat ou la gendarmerie de votre secteur. Ils organiseront des patrouilles régulières à votre domicile. Il est conseillé de transmettre le formulaire dédié (téléchargeable sur le site service-public.fr) au moins trois jours avant la date de votre départ.
Attention aussi aux arnaques à la fausse qualité : faux policiers, faux agents bancaires… Un vrai agent bancaire ne se déplace jamais pour demander une carte et un code. Mieux vaut appeler le “17” également pour vérifier.
Au restaurant, ne laissez pas votre téléphone ou votre sac sans surveillance. Au distributeur, automatique de billets masquez votre code. Beaucoup de vols surviennent par inattention. Il ne faut pas noircir le tableau mais le mieux, c’est d’être vigilant.
https://www.midilibre.fr/2025/12/08/sept-cambriolages-et-onze-vols-a-la-roulotte-par-jour-a-montpellier-les-gestes-du-quotidien-pour-tenter-dendiguer-ces-fleaux-13096919.php
aveux, fuites ratées et insultes… deux affaires ordinaires qui ne l’étaient pas tant
Entre neuf cambriolages et un vol à la roulotte, deux affaires distinctes rappellent la persistance de la petite délinquance à Montpellier.
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Deux enquêtes distinctes, l’une pour cambriolages, l’autre pour vol à la roulotte, ont mobilisé les services de police de Montpellier. (©Métropolitain / LP)
Par Léa Pippinato Publié le 5 déc. 2025 à 11h00
À Montpellier, deux dossiers ont éclairé ces derniers jours le parcours mouvementé d’un trentenaire déjà incarcéré et celui d’un sexagénaire rattrapé par ses propres victimes.
Un homme incarcéré à la prison de Villeneuve-lès-Maguelone a été extrait pour être entendu sur cinq cambriolages commis entre le 21 avril et le 30 mai à Montpellier. Les enquêteurs soupçonnaient un mode opératoire récurrent. L’intéressé a confirmé son implication, puis a ajouté avoir participé à d’autres intrusions. Le total atteint neuf faits.
Les cambriolages avaient cessé après son incarcération pour d’autres affaires similaires. Une fois sa garde à vue terminée, il a reçu une convocation pour une audience prévue le 15 décembre, pour ensuite réintégrer le centre pénitentiaire.
Des victimes déterminées mettent fin à un vol
Ce mardi 2 décembre 2025, aux abords de la gare Saint-Roch, deux voyageurs ont découvert la disparition de leurs sacs. Ils ont aussitôt exploré les abords de la gare. Leur initiative a porté ses fruits : ils ont repéré un homme au square Planchon occupé à fouiller leurs effets personnels. Ils ont immédiatement alerté une patrouille de police nationale. Les agents ont interpellé le suspect, un sexagénaire déjà connu pour des faits similaires. Il a été conduit au commissariat pour audition.
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Au commissariat, le mis en cause a tenté de s’échapper. Dans sa course, il a heurté une armoire. Les policiers ont ordonné son transfert vers les urgences de Lapeyronie. À l’hôpital, l’épisode a pris une autre tournure. L’homme a insulté plusieurs soignants. Après une nuit sans incident, il a tenté une nouvelle fuite. Le personnel l’a maîtrisé, puis il a lancé un gobelet de café sur un membre de l’équipe médicale, sans provoquer de blessure grave. Présenté au parquet le lendemain, il a comparu dans l’après-midi. Le tribunal l’a reconnu coupable de vol en récidive. Il a été condamné à trois mois de prison, sans mandat de dépôt et devra se présenter prochainement devant le juge d’application des peines pour fixer les modalités de son exécution.
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