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-====== Le Monde – Wikipédia : vilipendée par les conservateurs, ébranlée par l’IA, l’encyclopédie sous pression ====== 
- https://www.lemonde.fr/pixels/article/2025/11/10/wikipedia-vilipendee-par-les-conservateurs-ebranlee-par-l-ia-l-encyclopedie-sous-pression_6652859_4408996.html 
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-SOLÈNE REVENEY/LE MONDE 
-SOLÈNE REVENEY/LE MONDE 
-Wikipédia : vilipendée par les conservateurs, ébranlée par l’IA, l’encyclopédie sous pression 
-Par Morgane Tual 
-Par Morgane Tual 
-Par Morgane Tual 
-Article réservé aux abonnés 
-Récit A bientôt 25 ans, l’encyclopédie est confrontée à plusieurs difficultés : accusations de biais « wokistes », contributeurs menacés, contenus générés par IA, baisse de fréquentation… Face à ces problèmes, Wikipédia tient bon. Jusqu’à quand ? 
-« Wikipédia est contrôlée par des activistes d’extrême gauche. » « Ne donnez plus à Wikipédia tant qu’ils ne disent pas la vérité. » « Wikipédia devrait être appelée Wokipedia (ou Bitopedia). » Voici quelques-uns des nombreux messages, toujours plus virulents, publiés en ligne par l’homme le plus riche du monde. 
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-Le 27 octobre, Elon Musk est allé un cran plus loin, en lançant sa propre encyclopédie, Grokipedia, censée selon lui représenter « la vérité, toute la vérité, rien que la vérité ». Plus de 885 000 articles, entièrement générés par intelligence artificielle (IA), composant, dit-il, un site « 100 fois meilleur que Wikipédia ». 
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-Cinq jours plus tard, de l’autre côté de l’Atlantique, une dizaine de wikipédiens se gaussent. Qu’un des hommes les plus puissants du monde les attaque ne semble pas les désarçonner. « Pour nous, c’est un rigolo », balaie Lomita, un des piliers de la communauté francophone. 
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-Ce samedi-là, cette retraitée tient, avec une dizaine d’autres, une permanence mensuelle à la Cité des Sciences et de l’industrie, à Paris, pour présenter le site et son fonctionnement. « Seule une personne est venue nous parler d’Elon Musk aujourd’hui. Grokipedia, c’est un pétard mouillé », raille X-Javier, chargé d’alpaguer les badauds. 
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-Ici, autour d’une vaste table où se mêle un fatras de câbles, vestes et papiers de bonbons, les wikipédiens font ce qu’ils savent faire le mieux : surveiller, corriger et enrichir bénévolement la plus vaste encyclopédie du monde. La meilleure réponse, selon eux, aux attaques dont ils font l’objet. Et elles sont nombreuses, ces derniers mois. 
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-La fronde des conservateurs américains 
-Près de vingt-cinq ans après sa création, en janvier 2001, l’encyclopédie est notamment devenue l’une des cibles favorites des conservateurs américains, dans les mots et dans les actes. Le très médiatique Ted Cruz, sénateur du Texas, a ainsi adressé le 3 octobre un courrier à la fondation Wikimédia, qui héberge le site, pour lui « demander des informations sur les biais idéologiques de Wikipédia ». 
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-Il reproche à cette dernière de désigner comme sources « généralement fiables » des médias progressistes tels CNN, tandis que la chaîne conservatrice Fox News est considérée comme « généralement peu fiable » sur les sujets politiques ou scientifiques. Le sénateur écrit également qu’un « groupe coordonné de contributeurs a diffusé des récits antisémites sur Wikipédia tout en blanchissant les activités de groupes comme le Hamas ». 
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-Le comité d’enquête de la Chambre des représentants a lui aussi réclamé des documents à la fondation, dans le cadre d’une enquête sur « les tentatives d’influencer l’opinion publique aux Etats-Unis ». 
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-Au plus proche de Donald Trump, David Sacks, son conseiller à l’IA, estime que le site est « désespérément biaisé », et que cela représente un enjeu majeur : « Ce qui aggrave le problème, c’est que Wikipédia apparaît souvent en premier dans les résultats de Google, et c’est désormais une source jugée fiable pour entraîner les modèles d’IA », alertait-il fin septembre sur X. 
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-Une nouvelle ère pour Wikipédia 
-Si les républicains américains en veulent tant à Wikipédia, c’est, estime la chercheuse Jeanne Vermeirsche, parce que « c’est un espace qui n’est pas privatisable, où le savoir n’est pas contrôlable immédiatement, où il faut se plier aux règles. On est tous à égalité quand on arrive, qu’on s’appelle Elon Musk ou Monsieur Michaud ». Docteure en sciences politiques à l’université d’Avignon, spécialiste des contenus politiques sur Wikipédia, elle remarque « une grande frustration de leur part de ne pas pouvoir maîtriser leur récit politique sur Wikipédia ». A l’instar du patron de X, furieux que l’encyclopédie mentionne qu’il ait été accusé d’avoir fait un salut nazi lors de l’investiture de Donald Trump, en janvier. 
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-Un des grands principes de Wikipédia est d’accueillir tout le monde, quelle que soit son orientation politique. N’importe qui peut contribuer, à condition de respecter des règles, comme sourcer ses informations, et n’importe quelle contribution peut être contestée, discutée, et doit faire l’objet d’un consensus pour être maintenue. 
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-Pour la chercheuse, qualifier Wikipédia de « wokiste » est infondé. « On en est loin : ça fait dix ans qu’on débat d’écriture inclusive dans Wikipédia, et il n’y en a pas. D’ailleurs, les tentatives connues d’infiltration idéologique les plus fortes viennent de la droite et de l’extrême droite. » L’affaire « WikiZédia » avait notamment fait grand bruit en France en 2022, quand des militants d’Eric Zemmour s’étaient coordonnés pour faire la promotion du candidat à l’élection présidentielle sur l’encyclopédie. 
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-Wikipédia n’est pas parfaite, reconnaît volontiers Rémy Gerbet, directeur exécutif de Wikimédia France. « Des articles peuvent être biaisés, mais à la différence d’autres plateformes, c’est transparent : on voit qui a contribué, quand, comment, et si on considère qu’il y a un problème, on peut modifier. » Ces accusations sont, selon lui, révélatrices d’un manque de connaissance sur le fonctionnement du site. « On s’est rendu compte qu’il fallait renforcer notre communication et notre pédagogie. » 
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-Pour lui, Wikipédia entre dans le troisième chapitre de son histoire. Le premier a duré une décennie : celle de la méfiance, quand l’idée que n’importe qui pouvait y contribuer la décrédibilisait de facto. Ensuite, Wikipédia a gagné en légitimité, des partenariats ont été noués avec des universités, des institutions comme l’Unesco… « Désormais, on est dans cette nouvelle ère post-pandémie, celle de la désinformation, de la haine en ligne, d’enjeux politiques qui rejaillissent sur Wikipédia et qui nous obligent à nous adapter. » 
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-Des contributeurs menacés 
-A la Cité des sciences, les wikipédiens ont beau se moquer des attaques américaines, l’inquiétude point chez certains. « Ca fait un peu peur », confie Bastenbas, né la même année que Wikipédia et contributeur depuis son adolescence. « On se demande si en France, ça ne va pas finir par nous retomber dessus. » 
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-D’autant qu’un épisode a particulièrement heurté la communauté l’hiver dernier, quand Le Point s’en est pris à elle dans une série d’articles. En décembre 2024, l’hebdomadaire reprochait à « une poignée de contributeurs hyperactifs » de gauche de « travestir la réalité ». En février, il dénonçait une « campagne de dénigrement » à son égard à l’œuvre sur sa propre page Wikipédia, et qualifiait l’encyclopédie de « machine à calomnier ». Dans la foulée, l’hebdo publiait une tribune, signée par plus de 80 personnalités, dénonçant « une dérive préoccupante » du site. 
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-« Ce qui a choqué tout le monde, ce n’était pas le fond », relate Rémy Gerbet, de Wikimédia France, expliquant que des contributeurs avaient reconnu que la page consacrée au Point méritait d’être corrigée. « Ce qui a profondément choqué, c’est la méthode. » Celle de la menace, ciblée, à l’égard d’un contributeur : « Nous allons faire un article sur vous, sur notre site, en donnant votre identité, votre fonction, en sollicitant une réaction officielle de [nom de son employeur supposé] », lui avait écrit l’auteur des articles du Point. « Or, le pseudonymat est la garantie de la liberté d’expression », souligne Rémy Gerbet. « S’il est possible de contribuer à des sujets sensibles, c’est parce que le pseudonyme offre un niveau de protection. » 
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-« Le jour où mon nom est connu, j’arrête tout, car je perdrais ma liberté », confirme Lomita, wikipédienne depuis seize ans. « Par exemple, je me retrouve à devoir protéger en permanence la page d’une personnalité politique, vandalisée quotidiennement par ses détracteurs. Si mon nom était connu, je pourrais être en danger. » Face à ces pressions, Wikimédia compte former les contributeurs à mieux protéger leur identité en ligne, « des choses qu’on n’aurait pas pensé à mettre en place en France il y a trois ans », remarque Rémy Gerbet. 
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-« Wikipédia est fragile » 
-Sans contributeurs, pas de Wikipédia. Et c’est l’un des autres problèmes auxquels le site est confronté : il peine à renouveler sa communauté. Les règles sont devenues complexes, les nouveaux arrivants font des erreurs et ne bénéficient pas toujours de la bienveillance des anciens. Tant d’articles existent déjà qu’il est difficile de se sentir légitime à apporter sa pierre à l’édifice. Et quand sa vie en ligne se passe essentiellement sur TikTok ou Snap, comme c’est le cas pour nombre de jeunes internautes, Wikipédia peut sembler désuet. 
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-Sur les versions anglophone et francophone (notamment portée par les utilisateurs africains), le nombre de contributeurs actifs par mois reste stable – autour de 23 000 personnes en français. Mais le nombre d’administrateurs, qui détiennent des droits et responsabilités supplémentaires, décroît ; ils sont aujourd’hui 141 francophones, contre 163 il y a dix ans. 
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-C’est peu, pour veiller sur 2,7 millions d’articles. D’autant que l’arrivée spectaculaire des IA génératives, depuis 2022, alourdit la tâche. Des textes générés par IA surgissent sur l’encyclopédie, parfois difficiles à reconnaître et de piètre qualité. « Tout est à revoir : les formulations de phrase, la mise en forme, les sources… Ca demande beaucoup plus de travail », soupire Lomita. L’IA est aussi utilisée par certains dans l’espace « discussion » des articles, pour « noyer leurs contradicteurs sous des flots d’arguments », peste Authueil, 51 ans, dont dix-neuf de Wikipédia. « Mais celui qui fait ça se discrédite assez vite. » L’IA pose un autre souci, et pas des moindres. Puisque ChatGPT, Perplexity et autres chatbots sont de plus en plus utilisés comme « moteurs de réponses », les internautes ont de moins en moins le réflexe de se rendre sur Wikipédia pour s’informer sur un sujet. 
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-Résultat, le nombre de pages consultées par des humains a décliné de 8 % en un an, évalue Wikimédia, alors même que ces IA s’abreuvent du contenu de l’encyclopédie, et pèsent, pour cela, sur ses infrastructures et ses finances. Si la fondation Wikimédia se porte aujourd’hui très bien, moins de lecteurs pourrait toutefois signifier, à terme, moins de contributeurs et de donateurs. 
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-Confrontée à toutes ces difficultés, Wikipédia serait-elle, un quart de siècle après sa naissance, en danger ? « On annonce la mort de Wikipédia depuis sa création ! » rappelle la chercheuse Jeanne Vermeirsche. « Je suis optimiste, entre autres parce que c’est la principale source d’apprentissage des IA. Ces entreprises ont besoin que l’humain continue de produire du contenu sur Wikipédia. » 
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-Le directeur de Wikimédia France, quant à lui, se veut prudent. « A court terme, Wikipédia n’est pas en danger, il y a toujours une communauté de contributeurs très active. A moyen terme, je serais moins sûr, avec toutes ces menaces. Beaucoup de personnes ont le sentiment que Wikipédia a toujours été là et sera toujours là. Mais Wikipédia est fragile : tout repose sur la bonne volonté des bénévoles. C’est uniquement grâce à eux que ce projet tient bon. » 
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-Morgane Tual 
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