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-====== Les têtes tombent à la BBC pour le scandale du montage d’un discours de Trump ======
-La crédibilité de la BBC est en jeu. Au cœur de la polémique : un montage contesté d’un discours de Donald Trump. Alors, pour tenter d’éteindre l’incendie qui touche le groupe audiovisuel public britannique, son directeur général Tim Davie et sa patronne de l’information ont annoncé dimanche soir leur démission.
-Après cette annonce, le président américain a dénoncé les « journalistes corrompus » de la BBC, sur son réseau Truth Social. « Ce sont des personnes très malhonnêtes qui ont tenté d’influencer le résultat d’une élection présidentielle. Pour couronner le tout, elles viennent d’un pays étranger, considéré par beaucoup comme notre allié numéro un. C’est terrible pour la démocratie ! ».
-Déjà une polémique sur Gaza
-Plus tôt, le président du groupe public Samir Shah a estimé qu’il s’agissait d’un « triste jour pour la BBC ». « Tim a été un excellent directeur général ces cinq dernières années », mais il était confronté à « une pression persistante […] qui l’a mené à prendre cette décision » de démissionner, a-t-il déclaré, rendant aussi hommage à « l’intégrité » démontrée par Deborah Turness.
-Samir Shah est appelé à s’expliquer devant une commission parlementaire ce lundi sur cette affaire, que la ministre britannique de la Culture, Lisa Nandy, a qualifiée dimanche d'« extrêmement grave ». Elle survient en outre peu après une sanction infligée à la BBC par le régulateur des médias à propos d’un documentaire sur Gaza jugé trompeur.
-Un documentaire juste avant la présidentielle
-« Le débat actuel autour de l’information de la BBC a contribué à ma décision », a reconnu Tim Davie dans un message annonçant sa décision de démissionner à ses collaborateurs. « Si la BBC travaille globalement bien, il y a eu des erreurs commises et, au bout du compte, le directeur général doit en assumer la responsabilité ». La directrice de BBC News, Deborah Turness, également démissionnaire, a expliqué dans sa lettre au personnel que la « controverse actuelle autour du reportage Panorama sur le président Trump est arrivée à un stade où elle porte préjudice à la BBC ». Mais elle a jugé que « les accusations récentes selon lesquelles BBC News serait institutionnellement partiale sont fausses ».Notre dossier sur le Royaume-Uni
-L’affaire, révélée mardi par le journal The Daily Telegraph, concerne un documentaire diffusé dans le magazine d’information de la BBC, « Panorama », une semaine avant la présidentielle américaine du 5 novembre 2024. Le média britannique est accusé d’avoir monté des passages différents d’un discours de Donald Trump datant du 6 janvier 2021 – jour où des centaines de ses partisans avaient donné l’assaut au Capitole à Washington – de façon à ce qu’il semble dire à ces derniers qu’il va marcher avec eux vers le Capitole pour se « battre comme des diables ». Or dans la phrase originale, il disait : « Nous allons marcher vers le Capitole et nous allons encourager nos courageux sénateurs et représentants et représentantes au Congrès ». L’expression « se battre comme des diables », correspondait en fait à un autre passage.
-https://www.20minutes.fr/monde/etats-unis/4184574-20251110-royaume-uni-tetes-tombent-bbc-scandale-montage-discours-trump
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-====== Le Monde – La BBC fragilisée après la démission de son directeur à la suite de coupes jugées « biaisées » dans un discours de Donald Trump ======
- https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2025/11/10/la-bbc-fragilisee-apres-la-demission-de-son-directeur-a-la-suite-de-coupes-jugees-biaisees-dans-un-discours-de-donald-trump_6652849_3236.html
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-Médias
-La BBC fragilisée après la démission de son directeur à la suite de coupes jugées « biaisées » dans un discours de Donald Trump
-Tim Davie, le directeur général du prestigieux groupe audiovisuel britannique, et Deborah Turness, à la tête de BBC News, ont annoncé leur départ dimanche, après les révélations du « Daily Telegraph » mettant en évidence un montage des propos du président américain dans un documentaire consacré à l’assaut du Capitole, en 2021.
-Par Cécile Ducourtieux (Londres, correspondante)
-Par Cécile Ducourtieux (Londres, correspondante)
-Par Cécile Ducourtieux (Londres, correspondante)
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-Tim Davie, à Londres, le 28 avril 2022.
-Tim Davie, à Londres, le 28 avril 2022. HANNAH MCKAY/AFP
-Dimanche 9 novembre, Tim Davie, le directeur général de la BBC, a annoncé sa démission surprise à ses personnels. Deborah Turness, la directrice de la chaîne d’information BBC News, département emblématique du radiodiffuseur britannique, a également annoncé son départ. La polémique montait depuis plusieurs jours, après des révélations du Daily Telegraph, selon lesquelles la BBC s’était montrée « biaisée » (elle aurait manqué à son obligation de neutralité) à propos de Donald Trump et de la guerre à Gaza.
-Le quotidien conservateur a notamment publié les détails d’un mémo rédigé par Michael Prescott, un conseiller externe à la BBC, pointant des coupes jugées problématiques dans un discours du dirigeant américain. Le 6 janvier 2021, à Washington, peu avant l’assaut sur le Capitole, ce dernier lançait à ses soutiens : « Nous allons marcher sur le Capitole et nous allons saluer nos chers sénateurs et membres du Congrès. »
-Dans un documentaire intitulé Trump, une seconde chance ?, diffusé en 2024 par « Panorama », le programme d’investigation phare de la BBC, ce passage a été édité avec un autre extrait intervenu cinquante minutes plus tard dans le discours original. Donald Trump est filmé disant : « Nous allons marcher sur le Capitole, je serai là avec vous. Et nous nous battrons, nous nous battrons comme des diables. » M. Prescott a également pointé le traitement par la chaîne BBC Arabic (en langue arabe) du conflit à Gaza, estimant qu’il ne prend pas assez en compte les souffrances des Israéliens, et dépeint l’Etat hébreu comme le pays agresseur.
-« Si, dans l’ensemble, la BBC fait du bon travail, il y a eu des erreurs de commises et en tant que directeur général, je dois prendre mes responsabilités », a expliqué Tim Davie aux salariés du diffuseur public britannique. Cet homme de 58 ans avait été nommé en 2020 après avoir fait une bonne partie de sa carrière en interne à des postes de marketing. Il était considéré comme proche des conservateurs.
-La BBC, une cible de la droite britannique
-Ces révélations sont d’autant plus dommageables pour la BBC, que l’institution, financée par l’impôt des Britanniques, a centré sa communication sur la neutralité et l’importance des faits, de leur constante vérification et de la lutte contre les fake news. Les « biais » pointés par M. Prescott ont donné des munitions à la droite britannique, qui a fait de la BBC une des principales cibles de ses critiques. Kemi Badenoch, la cheffe de file des conservateurs, a jugé « absolument choquantes » les révélations du Daily Telegraph, réclamant que « des têtes tombent ».
-Vendredi 7 novembre, la Maison Blanche accusait pour sa part la BBC de « malhonnêteté délibérée » et d’être « une machine de propagande de gauche ».
-Sans chercher à prendre la défense de l’institution nationale, la ministre de la culture britannique, Lisa Nandy, a fustigé, dimanche, des décisions éditoriales pas toujours « bien réfléchies » et loin d’être à la hauteur des « plus hautes » exigences. Depuis le début de la deuxième présidence Trump, le gouvernement travailliste de Keir Starmer a pris grand soin de ne pas critiquer publiquement le dirigeant américain.
-« Merci au Telegraph d’avoir dénoncé ces journalistes corrompus », a salué Donald Trump sur son réseau TruthSocial. « La BBC est en train de mourir à cause de ses fake news anti-Trump », a prétendu la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.
-Ed Davey, le chef de file des Libéraux démocrates était le seul, dimanche, à soutenir la BBC, insistant sur son rôle de rempart contre le populisme. « La BBC n’est pas parfaite, mais elle demeure l’une des rares institutions à protéger nos valeurs britanniques d’une mainmise populiste, à la manière de Trump, sur notre vie politique », insistait-il. « Les démissions de Tim Davie et de Deborah Turness doivent être l’occasion pour la BBC de regagner la confiance du public et de ne pas céder aux pressions de personnalités comme Nigel Farage [chef du parti de droite populiste ReformUK], qui cherchent à la détruire », a ajouté l’élu, un des rares au Royaume-Uni à défier la Maison Blanche.
-Cécile Ducourtieux (Londres, correspondante)
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