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News JVTech Le PDG de Google est formel : l’IA a un problème
Publié le 19/11/2025 à 18:30
Profil de Audrey OEILLET aka « akazan » , Jeuxvideo.com
Audrey OEILLET aka « akazan » - Journaliste
Journaliste passée par différents médias spécialisés, jeux vidéo et high-tech ces 15 dernières années, je travaille désormais pour JV Tech sur mes sujets de prédilection : les objets connectés, les smartphones, les périphériques gaming, les jeux de société et les LEGO. Autant dire que les journées sont chargées !
Quand même le patron de l’une des entreprises américaines les plus engagées dans le développement des intelligences signale qu’il y a un problème, mieux vaut prendre son discours au sérieux. Dans le cas présent, il s’agit d’un conseil donné par Sundar Pichai, le DG de Google.
Le PDG de Google est formel : l’IA a un problème
Quand on pense avoir tout lu ou entendu de la bouche des grands patrons de la Silicon Valley, on en trouve toujours un qui vient nous contredire. En l’occurrence, le candidat du jour n’est autre que Sundar Pichai, le directeur général d’Alphabet, la société mère de Google.
La firme de Mountain View fait partie des plus actives dans le développement des intelligences artificielles, et il n’est pas faux de dire que Gemini, sa création, a largement rattrapé le retard qu’elle a pu avoir sur ChatGPT. Aujourd’hui, Gemini fait partie des moteurs d’Android, mais aussi de nombreuses solutions logicielles de Google, y compris dans l’éducation et l’apprentissage en ligne.
En 2018, Sundar Pichai n’avait pas hésité à déclarer que l’intelligence artificielle pourrait avoir un impact sur l’humanité « plus fort que l’électricité ou le feu ». C’est pourquoi on peut être étonné par les paroles lancées par Sundar Pichai au cours d’une interview donnée à la BBC.
« Ne faites pas aveuglément confiance à l’IA »
Au cours de cette interview, le DG de Google a conseillé aux gens de « ne pas faire confiance » aveuglément à tout ce que les intelligences artificielles leur racontent. La raison ? Elle est assez simple à deviner : les modèles d’IA sont « enclins à faire des erreurs ». C’est pourquoi il est indispensable, pour Sundar Pichai, de recouper solidement les informations avant de les exploiter, afin de ne pas se laisser piéger par des hallucinations, des chiffres inventés et, plus fréquents encore, des réponses qui semblent crédibles, mais sont totalement fausses.
Toujours selon lui, si les intelligences artificielles génératives sont utiles « pour écrire des contenus créatifs », il estime que les gens « doivent apprendre à utiliser ces outils pour ce pour quoi ils sont bons, et ne pas faire une confiance aveugle à tout ce qu’ils disent ».
Et la surprise de cette prise de position s’arrête en réalité ici, puisque le patron d’Alphabet prêche pour sa paroisse. Il milite pour un « écosystème d’information riche », destiné à renforcer la fiabilité des données fournies par les IA. « C’est pour cela que les gens utilisent aussi la recherche Google, et nous avons d’autres produits davantage axés sur la fourniture d’informations exactes », explique-t-il.
Il arrive aussi à Gemini d'halluciner
Le PDG de Google est formel : l’IA a un problème
La frénésie de l’IA, une situation irrationnelle ?
Les propos de Sundar Pichai ressemblent à ceux qui consistent à dire que l’eau mouille : en réalité, n’importe qui ayant déjà utilisé une IA générative a déjà pu constater qu’elle était capable de dire n’importe quoi avec beaucoup d’aplomb. Certains se font piéger, et les conséquences peuvent être terribles. Mais, pour beaucoup d’experts du sujet, plutôt que de dire aux gens de faire attention, le patron de Google devrait plutôt s’assurer que l’entreprise travaille à éviter ce genre d’hallucination.
Google, comme OpenAI et d’autres entreprises qui développent des IA, y travaille en réalité activement, avec plus ou moins de succès. La dimension sécuritaire des intelligences artificielles implique également des centaines de milliards de dollars d’investissement. Et Sundar Pichai n’hésite pas à qualifier la croissance exponentielle des investissements réalisés dans le domaine de l’IA comme étant « irrationnelle ».
Le fait est qu’en ce moment, la Silicon Valley ne se porte pas très bien, comme en témoignent les licenciements par milliers dans de très grandes entreprises qui semblent pourtant solides. Mais, au nom de l’IA, ces dernières n’hésitent pas à faire le ménage dans leur rang, sans trop savoir de quoi demain sera fait.
C’est ce constat que Sundar Pichai pointe du doigt, en rapprochant la situation actuelle de la bulle Internet du début des années 2000. Et il est vrai qu’entre les startups qui lèvent des milliards sans modèle économique, les promesses révolutionnaires à chaque conférence et les investisseurs qui se lancent tête baissée dans la mêlée pour ne pas risquer de rester sur la touche, il y a beaucoup de points communs…
Et cela semble inquiéter le patron d’Alphabet, qui estime qu’en cas d’éclatement de la bulle IA, « aucune entreprise ne sera immunisée, y compris Google ». Il estime tout de même que son entreprise est suffisamment armée pour surmonter d’éventuelles turbulences, en raison de son écosystème très large. Il n’en reste pas moins qu’au-delà des implications éthiques et écologiques de l’intelligence artificielle, il ne faut pas non plus ignorer l’impact économique de cette nouvelle révolution technologique.
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