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| ====== Le Monde – Votre enfant est-il « hors norme » ? Ce que les petits dits « atypiques » disent de notre société ====== | |
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| ====== Faut-il médicaliser la différence ?, paru aux éditions Sciences humaines (232 pages, 17 euros) sous la direction d’Héloïse Lhérété, qui dirige la rédaction du magazine du même nom ====== | |
| https://www.lemonde.fr/intimites/article/2025/11/21/votre-enfant-est-il-hors-norme_6654228_6190330.html | |
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| https://www.lemonde.fr/intimites/article/2025/11/21/votre-enfant-est-il-hors-norme_6654228_6190330.html | |
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| INTIMITÉS | |
| Votre enfant est-il « hors norme » ? Ce que les petits dits « atypiques » disent de notre société | |
| Les enfants dits « atypiques » interrogent la place de la différence dans nos sociétés, souligne Clara Georges pour la newsletter « Darons Daronnes ». | |
| Par Clara Georges | |
| Par Clara Georges | |
| Par Clara Georges | |
| Aujourd’hui à 04h30, modifié à 15h13 | |
| Lecture 3 min | |
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| BENJAMIN CARROT | |
| Ce billet est extrait de la newsletter hebdomadaire « Darons Daronnes » sur la parentalité, qui est envoyée tous les mercredis à 18 heures. Vous pouvez vous inscrire gratuitement à cette newsletter en suivant ce lien. | |
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| Cela fait plus d’un an que je regarde une série fleuve Parenthood, sur Netflix. Six saisons à suivre la vie d’une famille américaine, les vies amoureuses de chacun et, comme son titre l’indique, leurs dilemmes de parents. Au cours de je-ne-sais-plus-quelle-saison (attention spoiler), l’un des frères et sa femme apprennent que leur fils cadet, Max, est atteint du syndrome d’Asperger. | |
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| Le chemin jusqu’au diagnostic est long, l’annonce par le docteur est douloureuse. Puis la famille s’organise. Max va dans une école spécialisée, ses parents embauchent une éducatrice à la maison, qui apprend au petit garçon à se comporter de façon « normale » en échange de récompenses : interagir avec d’autres personnes, faire ses devoirs, ne pas piquer de crise, etc. Il grandit, devient un collégien fougueux, obsessionnel et talentueux, qui se découvre une passion pour la photographie. | |
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| Max est « hors norme », et tous les efforts de ses parents consistent à trouver le juste équilibre entre la préservation de sa singularité et l’adaptation à la norme collective. | |
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| Figures de « l’enfant qui inquiète » | |
| C’est le lot de parents de plus en plus nombreux, aux Etats-Unis comme en France – où les prises en charge et représentations diffèrent. Autisme, trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), troubles dys… les enfants « hors cadre » se sont imposés ces dernières années dans le débat public, avec leur lot de polémiques. En fait-on trop ou pas assez ? Faut-il médicaliser ou non ? L’école inclusive est-elle adaptée ? | |
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| Pour garder ses nerfs et éviter de rester stérilement arc-bouté dans un camp ou dans l’autre, il peut être utile de lire le dernier ouvrage du sociologue Alain Ehrenberg, L’Enfant qui inquiète (Odile Jacob, 192 pages, 22,90 euros). Ce n’est pas une lecture aisée. Mais c’est une mise en perspective passionnante de ce fameux « hors norme ». | |
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| Autisme : les secrets des intelligences atypiques | |
| A chaque période de notre histoire contemporaine correspond une figure de « l’enfant qui inquiète », écrit l’auteur de La Fatigue d’être soi. Dépression et société (Odile Jacob, 1998). La première de ces figures, c’est celle de « l’enfant-individu déficient », qui apparaît dans la deuxième moitié du XIXe siècle et perdure jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale. Progressivement, dans cette période de genèse de l’individualisme moderne, l’enfant devient caractérisé par son « potentiel d’avenir ». Les enfants déficients inquiètent. Sont-ils éducables ? En 1909, les premières classes spéciales pour les « arriérés » voient le jour au sein de l’école publique. Au réflexe de correction (colonies pénitentiaires, maisons d’éducation surveillée) se substitue peu à peu celui de protection et de soin, avec l’émergence de la psychiatrie infantile. | |
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| L’autonomie comme objectif | |
| Deuxième figure, selon Alain Ehrenberg, celle de « l’enfant-individu expressif ». Elle correspond à la découverte, dans l’après-guerre, que l’enfant qui inquiète est un enfant qui souffre, avec notamment le psychiatre et psychanalyste britannique John Bowlby. La déficience est écartée au profit de la vulnérabilité, l’inadaptation au profit du handicap. Dans une société où le modèle tutélaire décline, on assiste à l’ascension des idéaux d’autonomie et de l’informalisation des rapports, portés par la psychanalyse. Les enfants sont encouragés à devenir « les agents de leur propre changement ». | |
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| Le troisième temps de l’enfant qui inquiète, c’est « l’enfant-individu acteur » – et c’est l’époque dans laquelle nous vivons. Aujourd’hui, écrit le sociologue, l’autonomie n’est plus seulement une aspiration collective. Elle est devenue notre condition commune, c’est-à-dire une attente et une norme. Comment faire en sorte que chaque enfant l’atteigne ? Les neurosciences cognitives, porteuses d’un discours biologique positif qui oppose la prévisibilité aux incertitudes du récit psychanalytique, imposent leur modèle. Les conditions pathologiques des enfants (TDAH, dys, etc.) deviennent dès lors des différences socialisables, voire des potentiels cachés. | |
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| « Neurodiversité » : le handicap considéré comme une autre façon de fonctionner pour le cerveau | |
| Et c’est là qu’on en revient à Max dans Parenthood. A l’image de cet enfant dont le trouble engendre des difficultés mais aussi des dons, Alain Ehrenberg décrit le cas spécifique de l’autisme dans nos représentations collectives. L’autisme est d’abord reconnu comme un handicap, avant d’acquérir des qualités positives « qui permettent de le transformer en identité », écrit-il. Certaines figures de ce potentiel caché, comme l’Américaine Temple Grandin, autrice de Ma vie d’autiste (Arena Press, 1986 ; Odile Jacob, 1994, pour la traduction française), « sont des modèles d’être : ils dessinent des voies crédibles pour l’utopie d’une société organisée sur l’individu ». | |
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| Voilà comment le sociologue propose un « autre cadre » aux enfants hors cadre. Un cadre dépassionné, historicisé, intriqué dans l’évolution de notre société. Un autre ouvrage récent porte sur le même sujet : L’enfant hors norme. TDA/H, DYS, HPI, TSA… Faut-il médicaliser la différence ?, paru aux éditions Sciences humaines (232 pages, 17 euros) sous la direction d’Héloïse Lhérété, qui dirige la rédaction du magazine du même nom. Dans une introduction limpide, elle y invite le lecteur à s’interroger sur les frontières du pathologique, qui ne cessent de s’élargir. J’ai trouvé la suite moins claire, empilant des interventions de natures variées dans une mise en scène peu lisible. Mais on peut y piocher plein d’informations sur ces enfants que l’on dit aujourd’hui « atypiques » et qui, comme Max, interrogent nos représentations de la vie en société. | |
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| Faites-moi part de vos réflexions, de vos questions, à parents@lemonde.fr. Je réponds toujours. A la semaine prochaine ! | |
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| Clara Georges | |
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