Couverture de l’avant-projet définitif de la vidéosurveillance du Louvre (juillet 2022)
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Nous avons déjà eu l’occasion de souligner les mensonges incessants de Laurence des Cars sur sa soi-disant priorité donnée à la sécurité du Louvre et sur la mise en œuvre du schéma directeur. Celui-ci avait en effet été lancé par son prédécesseur, mais n’a pas encore connu de début de réalisation, les appels d’offres venant juste d’être passés.
La présidente-directrice du Louvre avait déclaré devant la Commission culturelle du Sénat que le schéma directeur : « mettra en place un nouveau système d’hypervision dans les postes de contrôle du musée, permettant un contrôle exhaustif et global de l’ensemble des informations du système de sûreté. Il renforcera la protection périmétrique de l’établissement, en particulier le système de vidéoprotection et de détection des intrusions, qui sera modernisé et étendu ». Quelques semaines plus tard, devant celle de l’Assemblée nationale, elle précisait qu’un premier projet lui avait été remis au printemps 2022, « donc six mois après [s]a prise de fonction », et qu’elle l’avait trouvé incomplet « parce qu’il ne prenait pas en compte, notamment, et c’est évidemment toute la cruauté de cette situation aujourd’hui, la question des vidéos périmétriques, de la couverture donc extérieure, du bâtiment, que la rénovation des postes de commandement n’était pas assez prise en compte, et notamment avec la question de la technologie d’hypervision. »
En disant cela, Laurence des Cars a menti effrontément devant la représentation nationale. Car nous avons pu nous procurer les avant-projets définitifs de ces schémas directeurs, émis par les sociétés Risk&Co et Alternet, notamment l’avant-projet définitif de la vidéosurveillance (la version 2, datée du 22 juillet 2022), celui de l’infrastructure réseau (la version 1, datée du 12 mai 2022 ; la version 2, datée du 29 juillet 2022 et la version 3.1, datée du 5 décembre 2022) ainsi que celui de l’aménagement des postes de commandement (la version 2, datée du 10 janvier 2022). Tous ces documents prouvent, au contraire, que les questions de la protection périmétrique, de la rénovation des postes de commandement et même de la technologie de l’hypervision étaient parfaitement intégrées. Ces avant-projets définitifs permettaient, en quelques mois, de lancer les marchés. Tout cela a été repoussé de plusieurs années pour inclure ces chantiers dans le projet « Louvre Nouvelle Renaissance ».
Devant la Commission culturelle de l’Assemblée nationale, Laurence des Cars n’a pas hésité à reprendre le titre de notre article : « le projet Nouvelle Renaissance du Louvre est le problème, pas la solution », pour l’inverser à plusieurs reprises : « le projet Nouvelle Renaissance est la solution, pas le problème » ! Nous pouvons pourtant prouver, une fois de plus, après nos nombreux articles, après le rapport de l’Inspection du ministère de la Culture, et après le rapport de la Cour des comptes, que le mensonge est devenu une seconde nature pour le Louvre. Comment un haut fonctionnaire telle que la présidente-directrice du Louvre peut-elle ainsi s’abaisser à proférer autant de contre-vérités devant les parlementaires, dans la plus parfaite impunité, forte du soutien que lui apporte le président de la République ? Il s’agit désormais d’une véritable affaire d’État. L’urgence n’est pas seulement le départ de la présidente-directrice du Louvre, mais l’abandon immédiat du projet « Nouvelle Renaissance du Louvre ».
Le Monde vient par ailleurs de révéler un nouveau document accablant pour le musée : en 2018, Van Cleef & Arpels avait effectué un audit, où il pointait du doigt la fenêtre de la galerie d’Apollon comme constituant un des plus grands risques d’intrusions dans le musée, soulignant l’absence de vidéoprotection et la possibilité de pénétrer à cet endroit grâce à un monte-charge. La présidente du Louvre dit n’avoir eu connaissance de ce document qu’après le vol du 19 octobre. Mais comment peut-on encore la croire ?
https://www.latribunedelart.com/louvre-de-nouvelles-preuves-des-mensonges-de-laurence-des-cars
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