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| - | ====== Le Monde – En Chine, subventions, | ||
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| - | Zhang Yu, 27 ans, et son mari, Xiong Longji, 28 ans, ont emmené leur fille de 3 mois, Wanzi, dans un centre d' | ||
| - | GILLES SABRIÉ POUR « LE MONDE » | ||
| - | En Chine, subventions, | ||
| - | Par Harold Thibault (Tianmen [Hubei, Chine], envoyé spécial) | ||
| - | Par Harold Thibault (Tianmen [Hubei, Chine], envoyé spécial) | ||
| - | Par Harold Thibault (Tianmen [Hubei, Chine], envoyé spécial) | ||
| - | Article réservé aux abonnés | ||
| - | Reportage Après avoir appliqué avec zèle la politique de l’enfant unique, la ville de Tianmen a fait du redressement de la natalité une priorité absolue, alors que la fécondité n’en finit pas de chuter dans le pays. | ||
| - | L’imposant panneau de propagande représentant une famille nombreuse jouant sur fond de ciel bleu donne le ton. « Des frères et sœurs sont la plus grande richesse que des parents puissent offrir à leur enfant », y lisent les citoyens en se rendant au travail. La Chine est engagée dans une bataille pour réanimer sa démographie, | ||
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| - | Dans une galerie commerciale, | ||
| - | Dans une galerie commerciale, | ||
| - | Dans cette ville comme dans tant d’autres, le centre commercial Wanda est le cœur de la vie de la cité. En cet après-midi de début octobre, de jeunes parents sont montés jusqu’au dernier étage, dans un centre privé d’accompagnement pour nourrissons, | ||
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| - | Voilà trois années consécutives, | ||
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| - | Ralentissement de l’économie | ||
| - | Pour une population devenue majoritairement urbaine, le coût de la vie et d’une bonne éducation – avec les cours du soir qu’elle implique –, puis la nécessité d’aider à l’achat de l’appartement pour trouver à se marier, sont dissuasifs. Les mariages plus tardifs ou le refus pour certaines femmes de se marier dans un cadre familial traditionnel largement subi et les impératifs de réussite de carrière sont autant de facteurs qui limitent la propension à faire des enfants. La perte de foi en l’avenir en est un autre, dans une phase de ralentissement de l’économie et de hausse du chômage des jeunes. | ||
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| - | L’Etat chinois a aussi une large part de responsabilité dans la situation. Durant trente-six ans, de 1980 à la fin 2015, le pays a interdit à ses couples d’avoir plus d’un enfant. Tardivement, | ||
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| - | A Tianmen, le 10 octobre 2025, une large affiche de propagande encourage à la procréation : « La plus grande richesse laissée par les parents à leurs enfants, ce sont des frères et sœurs. » | ||
| - | A Tianmen, le 10 octobre 2025, une large affiche de propagande encourage à la procréation : « La plus grande richesse laissée par les parents à leurs enfants, ce sont des frères et sœurs. » GILLES SABRIÉ POUR « LE MONDE » | ||
| - | Dans un magasin de puériculture à Tianmen, le 9 octobre 2025. | ||
| - | Dans un magasin de puériculture à Tianmen, le 9 octobre 2025. GILLES SABRIÉ POUR « LE MONDE » | ||
| - | Des retraitées dansent dans un parc de Tianmen, le 10 octobre 2025. | ||
| - | Des retraitées dansent dans un parc de Tianmen, le 10 octobre 2025. GILLES SABRIÉ POUR « LE MONDE » | ||
| - | Sans jamais reconnaître l’effet délétère de ses politiques passées, le gouvernement les a complètement inversées. Le congé plus long en cas de mariage tardif, qui existait jusqu’en 2015, pour dissuader de procréer, est donné maintenant aux couples qui se marient jeunes pour les convaincre de faire des enfants. Les amendes prohibitives pour naissances hors quotas ont laissé place aux abattements fiscaux pour enfant à charge. Les agents du bureau de la santé, ex-planning familial, ne vont plus toquer aux portes pour imposer des avortements, | ||
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| - | « Investissement en capital » | ||
| - | Les villes ont abandonné la course à qui sera la plus zélée dans l’application de l’enfant unique pour une concurrence à qui saura redresser sa courbe de natalité. Les officiels locaux, en plus d’autres critères tels que le respect des objectifs de croissance du produit intérieur brut (PIB), sont jugés là-dessus. Et Tianmen tient le haut du pavé. Des délégations de fonctionnaires sont envoyées de tout le pays s’inspirer de son succès. Il est l’œuvre du secrétaire du Parti communiste de la ville, le plus haut poste localement. Ji Daoqing présente sa politique d’allocations plus généreuses qu’ailleurs comme un « investissement en capital » et promeut une société qui « respecte, encourage et protège la natalité », selon le China Daily, un quotidien étatique. | ||
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| - | Deux mères avec leurs enfants dans l’aire de jeux d’une galerie commerciale à Tianmen, le 9 octobre 2025. | ||
| - | Deux mères avec leurs enfants dans l’aire de jeux d’une galerie commerciale à Tianmen, le 9 octobre 2025. GILLES SABRIÉ POUR « LE MONDE » | ||
| - | Les jeunes mariés peuvent demander l’équivalent de 7 200 euros d’aide à l’achat de leur logement, puis les couples qui ont un deuxième enfant peuvent compter sur 100 euros par mois jusqu’aux 3 ans de l’enfant et encore 120 euros mensuels s’ils en ont un troisième. Des affiches de la commission municipale de la santé font miroiter des aides qui, cumulées, peuvent atteindre jusqu’à 35 000 euros pour le deuxième enfant, 43 000 pour le troisième. Le gouvernement central se convertit aussi à ce type de politique. La Chine a annoncé en juillet une subvention de 438 euros par enfant et par an jusqu’à leurs 3 ans et en août la levée des frais de scolarité pour la dernière année de maternelle – l’enseignement n’est gratuit et obligatoire qu’à partir de 6 ans. | ||
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| - | La ville a profité de la fermeture des maternités des districts périphériques faute de naissances pour rénover l’établissement central, et annoncé la gratuité des contrôles de santé durant la grossesse. Des soins de récupération dans les semaines et les mois suivant l’accouchement y sont proposés, de la médecine traditionnelle à la physiothérapie. « Nous essayons d’être un hôpital qui aide les naissances », dit la sous-directrice, | ||
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| - | « Les politiques ont changé » | ||
| - | Devant les toboggans, la piscine à boules et l’atelier Lego installés au rez-de-chaussée du centre commercial, une mère confie que les allocations locales ne sont pas pour rien dans sa décision d’enregistrer la naissance de son fils de 5 mois à Tianmen. Cette femme, qui juge préférable de ne donner que son nom de famille, Li, et son mari sont bien originaires de Tianmen, mais ils vivent à Suzhou, dans la Chine côtière proche de Shanghaï où les emplois sont bien plus attrayants. Elle a accouché à Suzhou, à 700 kilomètres à l’est, mais c’est essentiellement pour toucher les subventions qu’ils ont choisi de déclarer leur second enfant dans leur ville d’origine. De quoi relativiser le miracle de natalité local. Mme Li confie d’ailleurs que des fonctionnaires locaux l’ont appelée dès qu’ils ont appris qu’elle était enceinte pour l’inciter à bien faire du futur nouveau-né un « enfant de Tianmen ». | ||
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| - | Un père avec ses deux enfants dans un parc de Tianmen, le 9 octobre 2025. | ||
| - | Un père avec ses deux enfants dans un parc de Tianmen, le 9 octobre 2025. GILLES SABRIÉ POUR « LE MONDE » | ||
| - | Une couple avec un nourrisson en consultation dans le département de soin postnatal de la principale maternité de Tianmen, le 10 octobre 2025. | ||
| - | Une couple avec un nourrisson en consultation dans le département de soin postnatal de la principale maternité de Tianmen, le 10 octobre 2025. GILLES SABRIÉ POUR « LE MONDE » | ||
| - | C’est que les cadres locaux ne laissent rien au hasard. Mme Li, en congé à Tianmen avant de repartir à Suzhou, est accompagnée de sa meilleure amie, enseignante dans le primaire, ainsi que de leurs enfants et de leurs belles-mères. L’amie, 36 ans, raconte que dans l’école où elle enseigne, le proviseur mais aussi le syndicat – une branche de l’Etat-parti en Chine – lui rappellent régulièrement qu’elle devrait envisager un second enfant. « Avoir plusieurs enfants est devenu un facteur déterminant pour la progression de carrière », dit cette femme. Elle relate que les agents de la commission de la santé font du porte-à-porte dans les districts ruraux et périurbains de Tianmen pour répéter qu’il est bon d’avoir des enfants jeune et qu’un bébé fait le bonheur de toute la famille. | ||
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| - | La triste ironie de ce démarchage nataliste n’échappe pas à ces deux amies, qui montrent leurs deux belles-mères en train de papoter tout en surveillant leurs petits-enfants. Mme Li baisse la voix pour raconter que sa belle-mère a été forcée d’avorter à huit mois d’une grossesse hors quota il y a quelques décennies. Son mari aurait sinon perdu l’emploi de fonctionnaire qui faisait vivre sa famille. Puis l’autre grand-mère se joint à la discussion et raconte comment, dans les années 1990, son jeune fils fut confisqué à sa famille par le planning familial une semaine durant, jusqu’à ce qu’elle vienne effectuer un test de grossesse réglementaire à Tianmen pour s’assurer qu’elle n’ait pas un deuxième enfant alors qu’elle était retenue par son emploi dans un atelier textile à Canton. « Les politiques ont changé », euphémise Mme Li, expliquant que, dans le Hubei, la petite ville était connue pour son application particulièrement brutale de l’enfant unique. Mais les citoyens de Tianmen, comme ceux de toute la Chine, ne doivent pas regarder en arrière. | ||
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| - | Dans un parc, un retraité fait tourner une banderole-dragon à proximité d’une grand-mère avec son petit-fils. A Tianmen, le 10 octobre 2025. | ||
| - | Dans un parc, un retraité fait tourner une banderole-dragon à proximité d’une grand-mère avec son petit-fils. A Tianmen, le 10 octobre 2025. GILLES SABRIÉ POUR « LE MONDE » | ||
| - | Harold Thibault (Tianmen [Hubei, Chine], envoyé spécial) | ||
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