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-====== Le Monde – Ces jeunes poussés à cumuler plusieurs jobs, entre nécessité et échappatoire : « Je travaille tous les jours sur tous les sujets, même le week-end » ====== 
- https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/11/10/ces-jeunes-pousses-a-cumuler-plusieurs-jobs-entre-necessite-et-echappatoire-je-travaille-tous-les-jours-sur-tous-les-sujets-meme-le-week-end_6652856_3234.html 
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-Emeline Busquet passe à la partie indépendante de son métier, chez elle. Parfois les enfants sont couchés, d'autres fois ils sont près d'elle avant d'aller dormir. A Colombelles (Calvados), le 7 novembre 2025. 
-FLORENCE BROCHOIRE POUR « LE MONDE » 
-Ces jeunes poussés à cumuler plusieurs jobs, entre nécessité et échappatoire : « Je travaille tous les jours sur tous les sujets, même le week-end » 
-Par Jules Thomas 
-Par Jules Thomas 
-Par Jules Thomas 
-Article réservé aux abonnés 
-Enquête Face à un marché du travail difficile et à des salaires insuffisants, un nombre grandissant de moins de 30 ans multiplie les boulots. Ces « slasheurs » rejettent le salariat, ou refusent de choisir entre plusieurs jobs, au prix d’une charge de travail importante. 
-« Je travaille tous les jours de 9 heures à 17 heures. Quand je rentre, je profite. Et une fois que les enfants sont couchés, je recommence à travailler, souvent entre 22 heures et minuit, tous les soirs, et un peu le week-end. » Depuis quatre ans, Emeline Busquet, 28 ans, est assistante de gestion dans un cabinet d’expertise automobile le jour, et effectue des tâches administratives pour des clients, au moyen d’une microentreprise, le soir. 
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-« Ce cumul représente un vrai sacrifice, mais il est devenu indispensable », poursuit-elle, confiant que même en travaillant à temps plein, il est devenu difficile de vivre dignement avec le smic. Son conjoint a arrêté son activité pour s’occuper des enfants, car ils ne pouvaient pas payer les frais de garde, trop élevés. « Il y a le loyer, la voiture… On n’est pas dépensiers, on ne voyage pas, même si on en aurait bien envie », poursuit-elle. 
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-Emeline Busquet est une « slasheuse », terme signifiant qu’elle exerce plusieurs emplois à la fois, séparés par un « slash », soit le symbole « / ». Il a été inventé en 2007 par Marci Alboher, essayiste américaine, dans son best-seller One Person/Multiple Careers (« Une personne/de multiples carrières », Business Plus, non traduit). 
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-De passage à Paris en octobre à l’occasion du salon SME destiné aux indépendants et dirigeants de TPE, elle précise qu’à l’origine « les slasheurs sont des gens qui ont choisi de s’afficher publiquement en tant que tels », fiers de ce mode de vie leur permettant de « mettre à profit d’autres compétences, de manière flexible, à côté de leur emploi principal ». Elle reconnaît toutefois qu’aujourd’hui la part du slashing subi a largement augmenté, en raison des tensions sur le pouvoir d’achat : « Il y a davantage de personnes qui cumulent par nécessité dans cette période d’instabilité économique. Comme le coût de la vie a augmenté, ils cherchent à multiplier les sources de revenus. » 
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-En France, 2,4 millions de personnes, soit 7,8 % des actifs, cumulaient au moins deux emplois fin 2022, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) : salariés avec plusieurs employeurs, ou bien à la fois non‑salariés et salariés. Un chiffre au plus haut depuis 2016, et qui a sans doute augmenté depuis, en raison de la crise inflationniste qui a suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février 2022, et a fait grimper fortement les prix jusqu’à la fin de 2024. 
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-Un peu plus diplômés que la moyenne 
-De fait, pour beaucoup de jeunes, slasher est aujourd’hui une nécessité. Il est difficile de déterminer avec certitude s’ils sont davantage pluriactifs que la moyenne, car les chiffres diffèrent selon la définition que l’on donne à ce cumul. 
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-Une étude internationale de l’institut ADP Research, publiée à l’été 2025, conclut ainsi que 28 % des actifs français de moins de 26 ans sont pluriactifs, contre 15 % de l’ensemble des actifs. Selon l’étude présentée par le salon SME, 24 % des 18-24 ans sont slasheurs, contre 15 % des répondants en moyenne. Arthur Sawadogo et Alexie Robert, chargés d’études au Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq), ont, eux, une estimation plus mesurée : sur les jeunes sortis du système éducatif en 2017, 5 % ont au moins deux activités rémunérées en 2020 et 2023, selon eux. 
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-Emeline Busquet avec Clémentine, sa responsable, dans l'entreprise où elle travaille dans la journée, à Cormelles-le-Royal (Calvados), le 7 novembre 2025. 
-Emeline Busquet avec Clémentine, sa responsable, dans l'entreprise où elle travaille dans la journée, à Cormelles-le-Royal (Calvados), le 7 novembre 2025. FLORENCE BROCHOIRE POUR « LE MONDE » 
-Lorsqu’elle travaille chez elle, Emeline Busquet, qui cumule deux emplois, installe une caméra et surveille ses enfants grâce à un écran placé devant son clavier. A Colombelles (Calvados), le 7 novembre 2025. 
-Lorsqu’elle travaille chez elle, Emeline Busquet, qui cumule deux emplois, installe une caméra et surveille ses enfants grâce à un écran placé devant son clavier. A Colombelles (Calvados), le 7 novembre 2025. FLORENCE BROCHOIRE POUR « LE MONDE » 
-« Un tiers de l’ensemble des salariés en emploi éclaté – qui ont au moins deux employeurs sur une année, soit en même temps, soit successivement – a moins de 30 ans, complète Christine Fournier, économiste au Céreq. Ce sont des étudiants qui ont des petits boulots pour financer leurs études, des jeunes en situation de transit en début de carrière qui vont ensuite accéder à un emploi stable, et une minorité qui reste durablement dans l’emploi précaire. » 
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-Selon Arthur Sawadogo et Alexie Robert, les jeunes slasheurs sont un peu plus diplômés que la moyenne ; ils exercent principalement des professions intermédiaires en contrat à durée déterminée (CDD), et s’estiment plus fréquemment mal payés. Trois ans après leur diplôme, la moitié des pluriactifs gagne plus de 300 euros par mois avec son activité secondaire, et un quart du revenu mensuel total en provient. 
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-De fait, pour les jeunes que nous avons interrogés, le cumul est une réponse à un marché du travail difficile, alors que le taux de chômage des actifs de moins de 25 ans est remonté à 18,8 % en 2024. « Je n’ai jamais réussi à travailler avec mon master en histoire. Trouver un 35 heures intéressant est devenu un parcours du combattant, illustre Eloise (les personnes citées par leur seul prénom n’ont pas souhaité donner leur nom), 28 ans. Je suis donc animatrice en périscolaire, agent d’accueil, agent d’entretien et intervenante externe pour le rectorat d’académie, pour atteindre une somme convenable à la fin du mois. » 
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-Emeline Busquet dans l'entreprise où elle travaille dans la journée. A Cormelles-le-Royal (Calvados), le 7 novembre 2025. 
-Emeline Busquet dans l'entreprise où elle travaille dans la journée. A Cormelles-le-Royal (Calvados), le 7 novembre 2025. FLORENCE BROCHOIRE POUR « LE MONDE » 
-Comme elle, certains cumulent trois ou quatre activités. Parce qu’il aide financièrement sa famille chaque mois et doit rembourser un crédit, Michaël, juriste à Nantes, 27 ans, donne aussi des cours en fac de droit, a pris l’habitude d’aider des personnes âgées à réaliser de petites tâches comme déplacer des meubles – « sans que ce soit toujours déclaré », et envisage de devenir livreur de repas à vélo. « Car je vais avoir plus de RTT et je veux les mettre à profit, explique-t-il. J’utilise l’IA [intelligence artificielle] pour être plus efficace dans la préparation de mes cours, ça me dégage du temps pour le reste. » 
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-Management trop vertical 
-Le cumul entre un emploi principal salarié et une microentreprise est particulièrement fréquent. La proportion des salariés exerçant une activité secondaire non salariée a triplé entre 2012 et 2022, pour atteindre 2,1 %. Ainsi, 43 % des jeunes slasheurs cumulent salariat et indépendance, selon le Céreq. Dans ce contexte économique difficile, beaucoup gardent leur emploi principal par sécurité, et ouvrent une microentreprise à côté pour tester une autre activité – ainsi, 52 % des microentrepreneurs avaient moins de 40 ans fin 2024, selon l’Urssaf. 
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-Pour certains, le cumul d’activité correspond aussi à une aspiration à travailler autrement. Plusieurs jeunes y voient une échappatoire, et confient leur frustration envers un salariat dégradé, ou un management trop vertical. « 62 % des slasheurs le sont pour augmenter leurs revenus, mais 62 % disent qu’exercer une activité complémentaire est totalement choisi, et 7 % déclarent que c’est quelque chose de subi, nuance Alain Bosetti, président du salon SME. L’évolution qui me frappe en dix ans, c’est le côté “je ne suis pas heureux dans mon boulot, et c’est ma fenêtre de bonheur professionnel”. En réalité, c’est plutôt l’activité principale qui est subie. » 
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-Emeline Busquet passe à la partie indépendante de son métier, chez elle. Elle travaille parfois jusqu'à 1 heure du matin. A Colombelles (Calvados), le 7 novembre 2025. 
-Emeline Busquet passe à la partie indépendante de son métier, chez elle. Elle travaille parfois jusqu'à 1 heure du matin. A Colombelles (Calvados), le 7 novembre 2025. FLORENCE BROCHOIRE POUR « LE MONDE » 
-Dans quelques cas, slasher permet également de poursuivre une passion, ou de continuer à se former. Chercheuse dans un laboratoire en CDD, Julia, 24 ans, a sauté le pas après s’être offert un stage de parachutisme. « On m’a dit que le secteur cherchait des plieurs, dit-elle. C’est un métier très physique, mais j’ai toujours fait beaucoup de sport, et on peut se faire pas mal d’argent, jusqu’à 200 euros par jour, en indépendant. » 
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-Nicole Teke-Laurent, chercheuse en sociologie qui a publié en 2025 une thèse sur les plateformes de travail dans le secteur du ménage, décrit une grande variété de trajectoires dans la pluriactivité : « J’ai observé beaucoup d’allées et venues entre salariat à temps partiel, indépendance et travail de plateforme. L’un des utilisateurs faisait du ménage, du bricolage, de l’aide au déménagement, et lançait en même temps son activité d’architecte d’intérieur. Il utilisait tous ces petits services pour distribuer des cartes de visite pour son autre activité. » 
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-Des employeurs rarement ouverts 
-Parfois, l’activité secondaire soutient l’activité principale. Aurélie Pires, 27 ans, gère une entreprise de menuiserie qui construit des vans aménagés à Millau (Aveyron), mais elle ne se verse pas de salaire depuis deux ans. Pour tenir, elle a proposé à des chefs d’entreprise de les aider à améliorer leur communication sur les réseaux sociaux, et travaille désormais à mi-temps en free-lance pour un client principal. 
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-Aurélie Pires, gère une entreprise de menuiserie qui construit des vans aménagés. A Montpellier, le 5 novembre 2025. 
-Aurélie Pires, gère une entreprise de menuiserie qui construit des vans aménagés. A Montpellier, le 5 novembre 2025. SANDRA MEHL POUR « LE MONDE » 
-Mais à quel prix ? Souvent, les horaires débordent, et le cumul demande un lourd travail d’organisation personnelle. « Je ne cloisonne pas du tout entre ma vie privée et mes deux emplois. Je travaille tous les jours sur tous les sujets, même le week-end, concède Aurélie Pires. Mais je préfère mille fois avoir deux jobs qui me plaisent, car j’ai le sentiment d’être libre. » 
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-Julia, elle, fait trois heures de trajet tous les week-ends pour rejoindre le club de parachutisme où elle est devenue plieuse. « Je cumule la pénibilité mentale la semaine et physique là-bas, mais c’est rassurant financièrement, et c’est une passion », confie-t-elle. 
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-Trouver le bon équilibre reste néanmoins difficile, car les employeurs sont rarement ouverts aux slasheurs. « Des collègues enseignants n’ont pas eu l’autorisation de leur établissement d’être microentrepreneurs, ils donnent donc des cours particuliers non déclarés, confie Marie, enseignante de 26 ans à Paris. Moi, je fais des extras dans des bars et je donne des cours, mais je ne déclare pas tout. » 
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-Cheffe de rang à Strasbourg, Océane Yucel cumule depuis quatre ans. « En CDI dans un hôtel, j’ai demandé à mon employeur d’avoir le dimanche de libre, où je travaillais ailleurs. Mais le jour où on a eu besoin de moi le dimanche en même temps, ça a coincé entre les deux employeurs. J’ai fini par arrêter car ça devenait trop fatigant, cinquante heures par semaine debout toute la journée. Maintenant, je fais des extras avec des traiteurs les soirs, c’est plus flexible. » 
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-Jules Thomas 
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