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-====== Le Monde.fr: Le travail vu d’Europe : 18 % des travailleurs de l’Union européenne affirment qu’un programme informatique suit leur activité de manière extensive ou partielle ======
- https://www.lemonde.fr/emploi/article/2025/11/14/le-travail-vu-d-europe-18-des-travailleurs-de-l-union-europeenne-affirment-qu-un-programme-informatique-suit-leur-activite-de-maniere-extensive-ou-partielle_6653378_1698637.html
-https://www.lemonde.fr/emploi/article/2025/11/14/le-travail-vu-d-europe-18-des-travailleurs-de-l-union-europeenne-affirment-qu-un-programme-informatique-suit-leur-activite-de-maniere-extensive-ou-partielle_6653378_1698637.html
-Le travail vu d’Europe : 18 % des travailleurs de l’Union européenne affirment qu’un programme informatique suit leur activité de manière extensive ou partielle
-Eurofound, la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail en Europe, a publié, début septembre, les premiers résultats de son enquête « European Working Conditions Survey 2024 ». Cette semaine, « Le Monde » se penche sur la diversité du management algorithmique.
-Par Frédéric Brillet
-Publié aujourd’hui à 06h30
-Temps deLecture 2 min.
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-La déferlante du numérique dans la vie professionnelle franchit une nouvelle étape avec l’intelligence artificielle (IA) générative et les programmes informatiques : des algorithmes qui suivent, contrôlent et évaluent l’activité des travailleurs. Ce sont justement ces deux aspects que l’étude 2024 d’Eurofound entreprend d’explorer.
-L’IA générative a beau susciter des débats passionnés sur la manière dont elle va révolutionner le monde du travail, son usage demeure très limité : seulement 12 % des actifs de l’Union européenne affirment l’utiliser au moins occasionnellement dans un cadre professionnel, constate Eurofound.
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-Mais ce chiffre pourrait être minoré, explique le sociologue du travail Arnaud Mias, de l’université Paris-Dauphine : en effet, selon une étude conjointe de l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria) et de la direction générale du travail (DGT), « l’écrasante majorité des usages professionnels de l’IA relèverait en France du “Shadow AI”, à savoir un usage clandestin d’un outil non validé par la direction ». Il est possible qu’une partie des répondants, et pas seulement en France, omettent donc de signaler cet usage.
-De larges disparités
-Quoi qu’il en soit, de larges disparités émergent entre pays, dessinant une nouvelle forme de fracture numérique : au moins 20 % des travailleurs en Suède, en Belgique, aux Pays-Bas, au Danemark et jusqu’à 25 % au Luxembourg y recourent, mais le taux d’utilisation tombe à moins de 6 % en Grèce, en Italie, au Portugal et en Roumanie.
-Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Participation à l’organisation du travail : l’étude Eurofound révèle que la France fait moins bien que l’Allemagne
-Avec 9 % d’utilisateurs, la France occupe une position intermédiaire, loin derrière l’Allemagne (18 %) à laquelle elle se plaît à se comparer. Cette hiérarchie renvoie notamment au poids respectif, dans ces différents pays, des secteurs et métiers du tertiaire fortement utilisateurs d’IA (recherche, finance, droit, numérique…), avance Arnaud Mias.
-Eurofound constate en outre un recours variable par âge et par genre. Par rapport aux précédentes vagues de l’enquête, où les jeunes actifs adoptaient plus vite les innovations que leurs aînés, le score des 16-29 ans (15 %) est équivalent à celui des 30-54 ans, mais les 55-64 ans décrochent, avec seulement 9 % d’usagers.
-Les femmes de leur côté utilisent nettement moins l’IA générative que les hommes, et ce à toutes les étapes de leur carrière (10 % contre 15 % par exemple pour la tranche des 30-54 ans). Leur moindre présence dans les métiers à la pointe de la révolution numérique ne suffit pas à expliquer cet écart, souligne Arnaud Mias.
-Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Dominique Méda : « Les outils d’intelligence artificielle peuvent désormais surveiller et analyser les performances physiques au travail »
-L’avancée remarquable est celle du management algorithmique qui permet de contrôler, de mesurer et évaluer l’activité et la performance des individus. Il progresse avec la mise sur le marché de logiciels de ressources humaines de plus en plus sophistiqués. Dans l’étude Eurofound, 17 % des travailleurs de l’Union européenne affirment qu’un programme informatique leur alloue des tâches, 18 % qu’il suit leur activité de manière extensive ou partielle, 10 % qu’il détermine leurs horaires de travail.
-Les dangers sur la santé mentale
-Eurofound relève deux secteurs à la pointe du management algorithmique. Dans les services financiers, 34 % des travailleurs affirment qu’un programme informatique leur alloue des tâches, 35 % qu’il suit leur activité, 12 % qu’il détermine leur planning. Dans les transports, ces taux concernent respectivement 25 %, 31 % et 18 % des actifs.
-Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Hubert Guillaud : « Dans le monde du travail, les algorithmes favorisent une discrimination automatisée »
-Un algorithme peut en effet facilement assigner une course à un livreur, calculer le temps nécessaire pour accomplir cette mission et déterminer ses horaires de travail en fonction de l’offre et de la demande. Le tout se fait bien sûr sans interface humaine, ce qui n’est pas sans risque : en mars, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) publiait un rapport dénonçant les dangers d’un management algorithmique sur la santé mentale et physique des livreurs de repas raccordés aux plateformes comme Uber ou Deliveroo.
-Cette déshumanisation du management se retrouve aussi dans l’étude Eurofound : parmi les 26 % de répondants en Europe qui affirmaient dépendre d’un programme informatique décidant de certains éléments de leur travail, seulement 15 % disposaient d’une procédure claire pour contester les décisions prises de manière automatique qui les concernaient.
-Méthodologie de l’enquête European Working Conditions Survey
-L’enquête Eurofound 2024 porte sur un échantillon de 36 644 travailleurs dans 35 pays, dont 27 000 en Union européenne, qui ont eu un entretien en tête à tête. Ils ont été interrogés entre février et décembre 2024 sur la qualité du management, les risques au travail, le temps de travail, l’accès à la formation professionnelle, la participation à l’organisation du travail, la visibilité sur leur rémunération à trois mois, l’évolution de l’équilibre vie privée-vie professionnelle et, enfin, sur la place de l’intelligence artificielle générative dans le management.
-Le travail vu d'Europe
-épisodes
-ÉPISODE 1/7
-Article réservé aux abonnés La qualité de l’environnement social stagne en Europe, aux dépens des femmes
-Publié le 03 octobre 2025
-ÉPISODE 2/7
-Article réservé aux abonnés Le travail s’intensifie et s’allonge en Europe, la France dans la moyenne
-Publié le 10 octobre 2025
-ÉPISODE 3/7
-Article réservé aux abonnés Participation à l’organisation du travail : l’étude Eurofound révèle que la France fait moins bien que l’Allemagne
-Publié le 17 octobre 2025
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-Frédéric Brillet
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