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-====== “C’est une super affaire !” : ChatGPT, ce redoutable assistant shopping qui pourrait bousculer l’e-commerce ======
- A Munich, des passants dans le centre-ville avec leurs sacs de courses. MALIN WUNDERLICH/DPA/SIPA / MALIN WUNDERLICH/DPA/SIPA
- Il fallait s’y attendre. Non contentes de nous assister dans nos tâches quotidiennes en jouant les secrétaires zélés, les psychologues au grand cœur, les interprètes polyglottes ou les réparateurs de chaudière sur photo, les nouvelles intelligences artificielles (IA génératives) mettent désormais le nez dans nos achats en ligne.
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- La première salve a été tirée en début de semaine par ChatGPT, suivi, deux jours plus tard, par Perplexity. Pile-poil pour le Black Friday, cette période de soldes pratique pour anticiper ses achats de Noël : selon une étude du cabinet de conseil PWC, 78 % des Français envisagent en effet d’effectuer des achats à cette occasion, principalement en ligne (61 %), en grande partie (à 77 %) pour anticiper leurs cadeaux de Noël.
- Vous voilà pris d’angoisse à la simple lecture des mots « Noël » et « cadeaux » ? Nous aussi ! C’est donc sans aucun recul ni une once d’hésitation que nous avons farfouillé sur notre compte ChatGPT (Perplexity n’a pour l’instant dégainé son offre qu’aux Etats-Unis) pour trouver l’entrée de la caverne miraculeuse. Par chance, nul besoin de payer un abonnement pour se faire plaisir, l’éditeur OpenAI – généreux ou diabolique, à vous de choisir – promet « une utilisation quasiment illimitée pendant les fêtes » de son dit « assistant shopping ».
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- Ma question : « Je cherche à acheter pour Noël un sac en cuir suffisamment grand pour que ma fille de 16 ans puisse s’en servir pour aller en cours, mais je ne veux pas dépasser 150 euros de budget et j’aimerais profiter des offres du Black Friday. » Sa réponse ? En quelques minutes (il lui faut un peu de temps car il s’agit d’une recherche profonde), l’assistant me propose une sélection de cinq cabas plutôt pas mal. Lui appelle ça « 5 options solides », et tente de le prouver avec photos, avis vérifiés et autres conseils dignes d’un magazine de consommateurs.
- Une synthèse des points forts du modèle
- Soldé à 115 euros, le premier modèle vient de chez Paul Marius, et est fabriqué « en cuir pleine fleur ». C’est la première fois que j’entends parler de ce commerçant en ligne, rouennais. Suit une synthèse des points forts du modèle expliquant « pourquoi c’est le meilleur compromis maintenant », ou « pourquoi c’est une super affaire ». Là où un vendeur épuisé ou en plein rush promotionnel aurait pu m’envoyer bouler avec mon budget minable, lui déroule ses arguments : « prix contenu pour un vrai cuir. A 115 euros on reste bien dans le budget, même sans attendre une nouvelle promo ; c’est déjà une bonne affaire pour un sac qui fait classe et usage quotidien ».
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- Les quatre autres propositions suivent le même principe, ChatGPT n’hésitant pas à pointer de-ci de-là quelques défauts, pour, je suppose, pousser un peu plus la connivence. Ainsi sur l’un, « ce beau rendu du cuir métallisé, mais qui peut montrer plus vite les plis ou marques » (sic), ou sur un autre, « une résistance à long terme variable selon l’usage, mais compensée par le prix dérisoire »…
- « Je n’ai plus qu’à cliquer sur la photo du produit choisi »
- Emballée, je n’ai plus qu’à cliquer sur la photo du produit choisi, ou sur sa description, pour atterrir sur le site du vendeur et sortir ma carte bancaire. Pour l’heure, cela se passe officiellement sans aucun biais, sans partenariat avec certaines marques, et sans commission, nous assure le bureau parisien d’OpenAI. « L’objectif est de proposer une expérience de recherche la plus utile possible tout en étant non sponsorisée, promet-il. ChatGPT ne diffuse pas de publicité à ce jour même si, comme déjà évoqué dans le passé, cela pourrait être envisagé plus tard. A ce stade, les commerçants ne peuvent pas payer pour apparaître dans les résultats de recherche et OpenAI ne perçoit pas de commission sur les clics ou les achats effectués via l’outil pour l’instant, car la priorité est de créer une expérience de découverte de haute qualité. »
- En clair, il s’agit d’un système offrant à n’importe quel vendeur en ligne la chance de voir s’afficher son produit en haut de la pile, pour peu qu’il réponde à la demande. Une sorte d’« hyperpersonnalisation », déjà très prégnante dans le commerce actuel, quitte à bousculer les grandes plateformes de vente en ligne comme Amazon, qui jusqu’alors attiraient toutes les demandes de produits. Et demain ? Tous les paris et toutes les inquiétudes sont permis. Même celles de voir ChatGPT et consorts s’emparer de nos moyens de paiement pour effectuer eux-mêmes des achats qu’ils jugeront raccords avec notre profil…
- L’IA Perplexity ne s’en cache pas, promettant de nous « aider à renouer avec le plaisir du shopping », « cette promesse que les sites en ligne n’ont pas su tenir ». Nous n’avons pas pu tester son assistant commercial (disponible uniquement aux Etats-Unis), mais l’outil tacle déjà ses futurs concurrents : « Ils privilégient les revenus d’affiliation plutôt que de proposer aux lecteurs les produits qui leur plairont vraiment. La plupart des innovations dans le commerce en ligne se sont concentrées sur l’accélération du processus de paiement, mais cela résout le problème de la transaction, pas celui du plaisir d’achat. »
- Tremblez Amazon, Rakuten, Zalando et autres e-commerçants, qui, en leur temps, ont eux-mêmes fait trembler petits commerces et grands magasins. S’ils n’ont pas attendu novembre 2025 pour lancer leurs propres solutions dopées à l’IA générative, tel Rufus déployé en juillet chez Amazon, ils ont peut-être du souci à se faire. Souvenez-vous des réactions mi-inquiètes, mi-dubitatives des consommateurs et spécialistes du commerce, lorsqu’Amazon débarque en France en 2000 : « Amazon danse sur un volcan » titrait par exemple « le Nouvel Observateur ». Et son correspondant à Washington, prudent, de tacler les « experts » qui se demandent toujours si le célèbre marchand électronique va devenir « l’hypermarché le plus populaire du cosmos ou la première méga faillite du net ». Ça vous rappelle quelque chose ?
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- Par  Corinne Bouchouchi
-https://www.nouvelobs.com/economie/20251128.OBS110154/c-est-une-super-affaire-chatgpt-ce-redoutable-assistant-shopping-qui-pourrait-bousculer-l-e-commerce.html#xtor=AD-192-%5B20251128.OBS110154%5D-%5Bc_est_une_super_affaire_chatgpt_ce_redoutable_assistant_shopping_qui_pourrait_bousculer_l_e_commerce%5D

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