François Dagnaud ne mâche pas ses mots. Jeudi soir, le maire (PS) du XIXe arrondissement de Paris a réagi sur X à l’annonce du départ programmé de BNP Paribas du quartier Rosa-Parks dans un communiqué sans concession. Il dénonce une situation qu’il juge insoutenable pour les habitants.
Si la banque explique ce départ avant tout pour des raisons économiques en ne renouvelant pas le bail de location des immeubles, l’insécurité du quartier, en proie au trafic de crack, se trouve en filigrane de cette actualité. « Le narcotrafic du crack asphyxie ce quartier parisien mitoyen de la Seine-Saint-Denis », dénonce François Dagnaud.
Dans son communiqué, le socialiste dénonce avec « gravité et lucidité » ce qu’il qualifie de « consensus inavouable ». Selon lui, « ce grand marché à ciel ouvert du crack est cantonné là » car « pour la police comme pour les acteurs médico-sociaux, il semble préférable de ‘gérer’ ces scènes identifiées dans une logique du moindre mal que de risquer la dispersion des trafiquants et des toxicomanes ».
L’élu pointe également les contradictions autour de la prise en charge des toxicomanes : « Reconnaissons que chaque proposition de site d’accueil suscite des levées de boucliers et des polémiques violentes », regrette-t-il, dénonçant « une forme d’hypocrisie collective ».
« L’angle mort des politiques publiques »
Le maire insiste particulièrement sur la situation des habitants, qu’il estime abandonnés. « Leur sécurité, leur droit à vivre normalement sans avoir la peur au ventre d’une mauvaise rencontre ou d’une énième bagarre de rue entre toxicomanes où les couteaux sortent rapidement est encore dans l’angle mort des politiques publiques », écrit-il.
François Dagnaud rappelle également que plus de 600 usagers de drogue sont « hébergés » et « accompagnés » sur fonds publics grâce au Plan crack piloté par le préfet de région, mais que « même hébergé et accompagné, un toxicomane reste prisonnier de ses addictions ». Des espaces d’accueil existent également à Paris, « insuffisants bien sûr ».
Face à cette situation, le maire formule trois exigences concrètes. Il demande d’abord qu’on « passe à la vitesse supérieure pour harceler le trafic de crack », même s’il reconnaît qu’il est « très éclaté, donc plus difficile à assécher ».
L’édile réclame ensuite « la création d’une brigade de police de proximité, dédiée et formée, opérationnelle et présente en permanence sur le terrain, pour protéger les habitants, orienter les toxicomanes et restituer sa sérénité à ce quartier ».
Enfin, il exige « le déploiement d’une stratégie de santé publique » qui n’existe aujourd’hui que « de façon embryonnaire et partielle ». « Face aux ravages sanitaires, sociaux et humains du narcotrafic du crack, un schéma national de santé publique, alliant prévention, réduction des risques et protocoles de sortie de rue et d’addiction doit être mis en œuvre », insiste-t-il.
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