Utilisateur non connecté
Taxe Zucman : « On savait qu'on pouvait se tirer une balle dans le pied, désormais, on vise la tête » | Les Echos [ElseNews]

Outils pour utilisateurs

Outils du site


elsenews:spot-2025:10:zucman

Taxe Zucman : « On savait qu'on pouvait se tirer une balle dans le pied, désormais, on vise la tête » | Les Echos

https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/taxe-zucman-on-savait-quon-pouvait-se-tirer-une-balle-dans-le-pied-desormais-on-vise-la-tete-2188886

Taxe Zucman : « On savait qu'on pouvait se tirer une balle dans le pied, désormais, on vise la tête »
Un sondage Ifop révèle que 86 % des Français soutiennent la taxe Zucman, un plébiscite qui signe, aux yeux de Vincent Lamkin (Comfluence), la paupérisation du débat démocratique et des mécaniques démagogiques dangereuses.

Le démagogue recherche toujours dans l'abaissement citoyen les alliés de ses coups de force à courte vue, écrit Vincent Lamkin.
Le démagogue recherche toujours dans l'abaissement citoyen les alliés de ses coups de force à courte vue, écrit Vincent Lamkin. (Cesar Vilette/SIPA)
Par Vincent Lamkin (co-fondateur et co-président de Comfluence)

Publié le 29 sept. 2025 à 11:30Mis à jour le 29 sept. 2025 à 11:46
Votre abonnement vous permet d’accéder à cet article
Tous les arguments pour ou contre l'hypothétique taxe Zucman ont été exposés et mis sur la table. Chacun a pu aisément en prendre connaissance. Les Français, dans un récent sondage Ifop, se sont déclarés favorables à son adoption à 86 % ! Un quasi-plébiscite qui, à quelques mois des élections municipales et à un an et demi de l'élection présidentielle, interroge sur le sens et les ressorts de la citoyenneté.

Certains voient dans ce score massif un élan transpartisan, au sens où il exprimerait une prise de position qui dépasserait les clivages des partis. Un sage arbitrage populaire au-dessus des nuages en quelque sorte… En réalité, ce résultat dit tout le contraire. Il est le fruit d'une prise de position infrapartisane, à la plus petite échelle qui soit : l'individu, considéré par lui-même, pour lui-même. Le résultat, de fait, est là : si vous dites à 99,99 % de la population qu'une taxe dont ils n'auront pas à s'acquitter et qui fera qu'aucune autre taxation d'aucune forme qui pourrait les impacter n'aura lieu d'être engagée, afin que rien ne change pour eux, ils signent… Parce que c'est beau comme un crédit à la consommation à taux 0 ! Ainsi, le démagogue recherche-t-il dans l'abaissement citoyen les alliés de ses coups de force à courte vue.

Responsabilité et bon sens
La difficulté de la démocratie et sa noblesse, c'est d'élever le citoyen au niveau du collectif, de la Nation, et, accessoirement, du temps long, propre à tout pays qui entend persister dans son être. Non pas par masochisme, comme si l'intérêt général s'opposait au sien propre, mais avec responsabilité et bon sens, en considérant la systémique inhérente à toute société, a fortiori quand elle se trouve mondialisée. Cette logique citoyenne, dont beaucoup se font les avocats pour soutenir le développement durable et l'écologie, s'arrête manifestement en France au pied de l'économie réelle.

Lire aussi :
CHRONIQUE - Taxe Zucman : la sinistre comédie

CHRONIQUE - Ce que cache le débat sur les ultrariches

La cause avancée, pour faire ce tour de passe-passe, est belle comme l'antique : la justice sociale ! Elle permet à chacun de draper sa position - « ma pomme » et le court terme - dans une sympathique justification : prendre à un très riche un peu d'argent ne changera pas sa vie (rappelons que l'on parle ici non pas des revenus mais du patrimoine, parfois virtuel, et non mobilisation de par la nature des actifs), alors qu'un pauvre qui ne boucle pas ses fins de mois, doit bien sûr pouvoir compter sur l'Etat providence… Sauf que l'équation d'un pays qui marche, et dans lequel la justice sociale est tenable à son plus haut, ne se joue pas d'individus à individus, de rancune à rancoeur, mais d'entreprises à entreprises et de pays à pays.

« En voulant affaiblir les entreprises familiales françaises par une fiscalité exorbitante et exceptionnelle, la gauche française fait le jeu du capitalisme financier, dont l'implantation n'est nulle part puis puissante qu'aux Etats-Unis. La gauche française fait le lit de Wall Street. Elle prépare le terrain du capitalisme le plus financier du monde pour lui livrer une large part de nos entreprises […]. Qui bénéficierait de la taxe Zucman ? Les fonds d'investissement qui récupéreraient d'une manière ou d'une autre le capital vendu par force pour s'acquitter de ce nouvel impôt. La gauche serait-elle à ce point aveuglée par sa haine des entreprises familiales et des entrepreneurs qu'elle en serait devenue, indirectement, un sous-traitant de Wall Street, facilitant », alertait récemment l'ancien ministre Renaud Dutreil.

La France, ce joli parc d'attractions…

La gauche française n'aime rien tant que jeter l'opprobre fasciste au visage de ses adversaires dès qu'une proposition choque sa conscience pure. Qu'est-ce que le fascisme au fond dans son acception vulgaire ? Une mécanique démagogique consistant à accabler de tous les maux une catégorie d'individus mis dans le même sac, en tant qu'ils figurent les étrangers ou les traîtres à la patrie, les profiteurs du système, sournoisement responsables de nos errements. Les riches sont ainsi devenus en France les étrangers du fascisme de l'ultra gauche. Les Français en seront-ils les complices ?

Lire aussi :
RECIT - « Tu vas transformer la France en prison fiscale » : le débat électrique entre Philippe Aghion et Gabriel Zucman devant les patrons de start-up

On savait qu'on pouvait se tirer une balle dans le pied : retraites, 35 heures… Désormais, on vise la tête. Quand on en sera à partager les derniers restes, demeurera de la France un joli parc d'attraction pour touristes. Serons-nous alors payés pour leur sourire derrière les grilles des monuments de notre grandeur passée ? Ce serait justice sociale !

Vincent Lamkin est co-président de Comfluence.

Vincent Lamkin

Faire haro sur les holdings est une sottise
Après la taxe Zucman, le débat fiscal se concentre sur les holdings. Les dividendes qu'elles contiennent sont déjà davantage taxés et surveillés que dans le reste de l'Europe, rappelle Agnès Verdier-Molinié.

× iphelper toolbox

you see this when javscript or css is not working correct

Untested
IP Address:
First usable:
Subnet:
Last usable:
CIDR:
Amount of usable:
Network address:
Reverse address:
Broadcast address:

elsenews/spot-2025/10/zucman.txt · Dernière modification: 30/09/2025/H22:54:53 (modification externe)