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| - | ====== Les enfants se déplacent de moins en moins à vélo, voici pourquoi ====== | ||
| - | Les déplacements à vélo sont ultra minoritaires chez les plus jeunes. Ils reculent même, malgré la croissance de la pratique chez les adultes dans les villes, signe d’une perte d’autonomie et du poids des représentations. | ||
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| - | Le nombre d’adeptes du vélo pour les déplacements quotidiens augmente en France depuis plusieurs années… sauf chez les enfants, où la tendance est diamétralement opposée. C’est ce qui ressort d’une enquête de grande ampleur — un questionnaire envoyé à 5 000 parents de France hexagonale et 500 parents résident dans les départements et régions d’outre-mer, | ||
| - | Le vélo n’a pas totalement perdu la cote auprès des enfants : la plupart sont équipés à l’âge des premiers coups de pédales (85 % des personnes interrogées possèdent un vélo pour leur enfant). Le biclou est même plébiscité comme objet de loisir ou de sport. Mais le taux d’équipement diminue fortement à mesure que les enfants grandissent et le vélo est de moins en moins utilisé comme un mode de transport. | ||
| - | Au collège, le vélo ne représente que 4 % des trajets entre le domicile et l’établissement scolaire, dans l’hexagone, | ||
| - | Chloé Charrat, qui pilote le programme Génération vélo à la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB), connaît bien ce phénomène, | ||
| - | L’Union Sport & Cycle, qui publie chaque année des chiffres de vente de vélos, observe une chute vertigineuse des ventes de vélos pour enfants. Il s’en écoulait près d’un million en 2018 et seulement 590 000 en 2024. « Les premiers vélos enfants ne sont pas remplacés, ils sont souvent partagés au sein de la fratrie ou avec les adultes, souvent en mauvais état ou pas à la bonne taille », constate Matthieu Adam, géographe. | ||
| - | « Le discours sécuritaire s’amplifie et véhicule l’idée que l’espace public est hostile pour les enfants » | ||
| - | Le vélo pâtit de la concurrence de la voiture, qui s’est imposée comme le mode de transport privilégié même pour les courtes distances. Les parents, dans 8 cas sur 10 selon l’étude de l’Ademe, poursuivent leur trajet vers leur travail ou un commerce après avoir déposé leur enfant. Les trajets quotidiens des enfants s’insèrent donc dans les « boucles de déplacements » de leurs parents. | ||
| - | De génération en génération, | ||
| - | « Le discours sécuritaire s’amplifie et véhicule l’idée que l’espace public est hostile pour les enfants, commente Mathieu Adam. Cela produit des attentes importantes sur la parentalité. Il n’est plus aujourd’hui accepté de voir un enfant seul dans l’espace public, alors que le risque intrinsèque est plus faible aujourd’hui dans les grandes villes qu’il ne l’était avant qu’on commence à remettre en cause la place de l’automobile. » | ||
| - | Cette évolution alimente un cercle vicieux : la peur des accidents causés par les voitures, spécifiquement aux abords des écoles, incite les parents à prendre leur voiture pour aller à l’école. | ||
| - | Barrières psychologiques | ||
| - | L’autre barrière psychologique est de sentir que l’enfant sera capable de réagir en cas d’imprévu. S’il crève ou chute et se fait mal. Or, les villes sont de plus en plus anonymes, y compris pour les enfants, regrette Cyril Vernay, qui s’occupe des mobilités des enfants et adolescents à la Maison du Vélo Lyon métropole : « Nous apprenons à nos enfants à se méfier des adultes, plutôt qu’à leur demander un coup de main en cas d’imprévu. Les enfants n’ont plus le réflexe d’aller chercher secours auprès des commerçants. Nous n‘arrivons pas à faire communauté autour des enfants. » | ||
| - | Résultat, selon l’Ademe, « les espaces pratiqués par les enfants ont rétréci au fil des générations. Les grands-parents bénéficiaient d’une grande liberté dès 6-7 ans pour se déplacer seuls à pied ou à vélo sur des distances importantes. Les parents avaient déjà une autonomie réduite, mais pratiquaient encore les modes actifs pour l’école et les loisirs. Les enfants d’aujourd’hui sont majoritairement accompagnés par leurs parents, même pour des trajets courts. » | ||
| - | Seule l’acquisition d’un premier téléphone, | ||
| - | Le poids des représentations et des préjugés | ||
| - | Le vélo traîne une réputation contrastée. Il a une meilleure réputation chez les enfants que chez leurs parents. L’Ademe constate ainsi que les parents interrogés sont 75 % à penser que leurs enfants auraient aimé prendre davantage la voiture, alors que, chez les 18-20 ans interrogés, | ||
| - | Mais l’idée reste encore ancrée que se déplacer à vélo fait « enfant » ou « ringard ». Sans compter que le port du casque à tendance à décoiffer, ce qui compte énormément à l’adolescence. | ||
| - | Les biais de genre sont un poids supplémentaire pour la mobilité des filles. La pratique est pétrie « d’injonctions sexuées », particulièrement prégnantes à l’adolescence, | ||
| - | Selon l’enquête de l’Ademe, la rue est également perçue par les parents comme un lieu davantage propice aux agressions pour leurs filles que pour leurs garçons. | ||
| - | « Beaucoup de pistes cyclables ne sont pas du tout adaptées à un enfant de 8 ans » | ||
| - | Alors comment faire progresser le vélo chez les enfants ? Des progrès peuvent être faits dans les aménagements cyclables, qui sont aujourd’hui avant tout pensés pour favoriser des grands axes circulants, permettant de quadriller la ville, mais pas de sécuriser les petits trajets à l’échelle du quartier. | ||
| - | « Il y a beaucoup de pistes cyclables qui conviennent à des cyclistes aguerris, mais qui ne sont pas du tout adaptées à un enfant de 8 ans. Il va falloir que les pouvoirs publics s’emparent de cette question des abords des écoles. Pour nous, c’est prioritaire », dit Chloé Charrat à la FUB. | ||
| - | La réduction de la vitesse sous les 30 km/h montre également des résultats tangibles là où elle est déployée. Dans les zones 30, un tiers des enfants ne sont pas accompagnés, | ||
| - | Les formations, à l’école, sont aussi plébiscitées pour tenter d’inverser ce phénomène. Un programme « savoir rouler à vélo », depuis 2020 à l’école primaire, vise à parfaire l’apprentissage complexe de l’autonomie à vélo. | ||
| - | Du vélo loisir au vélo quotidien | ||
| - | Le vélo reste également apprécié des jeunes comme objet de loisir. Dimension déterminante pour l’apprentissage, | ||
| - | « Lorsqu’on arrive à garder cette notion de plaisir tout en favorisant les déplacements, | ||
| - | Au bout du compte, le vélo a un réel pouvoir pour décarboner les trajets quotidiens des enfants, insiste Chloé Charrat : « Il y a un peu plus de 80 % des collégiens et collégiennes qui habitent à moins de 20 minutes de vélo de leur collège. » | ||
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