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Santé mentale au travail : cultiver son énergie personnelle pour éviter l'épuisement | Les Echos

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Santé mentale au travail : cultiver son énergie personnelle pour éviter l'épuisement
Inspirée des écosystèmes naturels, la permaculture du travail propose une nouvelle manière d'appréhender notre vie professionnelle. Un subtil équilibre entre performance et bien-être, où l'énergie se cultive plutôt qu'elle ne s'épuise jusqu'au burn-out.

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Dans l'agenda d'une semaine chargée, la première question devrait être : comment vais-je me ressourcer ?
Dans l'agenda d'une semaine chargée, la première question devrait être : comment vais-je me ressourcer ? (iStock)
Par Samir Hamladji

Publié le 10 oct. 2025 à 06:29Mis à jour le 10 oct. 2025 à 06:42
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Seuls 17 % des salariés français déclarent avoir une bonne relation avec leur travail, et 25 % d'entre eux se disent épanouis dans celui-ci. Ces données - édifiantes - issues de deux études distinctes, respectivement élaborées par le HP Work Relationship Index et le moteur de recherche d'emploi Indeed, mettent des chiffres, toujours en hausse, surles maux du monde professionnel et témoignent de la relation complexe que les Français entretiennent avec leur univers de travail.

Un constat auquel ne se résout guère Jennifer Vignaud, autrice et « ingénieure en orientation et bien-être professionnel » - « même si le terme n'est pas tout à fait adapté », s'empresse de préciser celle qui a posé les jalons de la permaculture du travail. Autrement dit, de l'observation du fonctionnement de la nature afin d'en extraire des principes applicables à nos systèmes de société.

« Si l'on observe l'évolution de la vie sur Terre depuis 3,8 milliards d'années - ce qui n'est pas rien -, on se rend compte que le vivant a survécu à cinq grandes extinctions massives. Aujourd'hui, plus de 99 % des espèces ayant existé ont disparu : nous faisons donc partie du 1 % qui a su s'adapter », explique Jennifer Vignaud.

Et de dérouler ensuite les grands principes de la permaculture du travail pour endiguer l'épuisement professionnel. « On entend souvent dire : 'Il faut préserver l'énergie de la planète, économiser l'eau, l'électricité', etc. Je me suis rendu compte que tout cela reflète directement notre propre rapport à notre énergie personnelle. Pour pouvoir agir efficacement à l'échelle planétaire, il faut d'abord apprendre à le faire pour soi-même ».

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Il s'agit aussi de savoir s'imposer des limites en s'appliquant quelques principes : une évidence, de prime abord, qui se heurte trop souvent aux réalités et au rythme effréné du quotidien.

« Capter l'énergie n'est pas un luxe, il s'agit d'une question de survie »
« Nous avons tendance à considérer notre énergie comme une ressource inépuisable : ‘Pas de problème, j'en ai encore sous le pied'. Et pourtant, non : c'est une ressource limitée, précieuse. Le vivant, lui, gère son énergie de manière fine, choisie, optimisée », explicite l'auteure et conférencière. À ses yeux, les espèces qui ont survécu sont celles qui ont su capter et stocker l'énergie de manière efficace.

« Capter l'énergie n'est pas un luxe, il s'agit d'une question de survie », insiste Jennifer Vignaud, qui déplore que ce « rechargement des batteries » soit constamment repoussé aux calendes grecques. « Je finirai ce dossier, je m'occuperai des enfants, je ferai ma liste de tâches, et ensuite je me reposerai. » Mais cette liste ne s'arrête jamais ! Le 'plus tard' n'arrive pas. Et, à chaque fois que nous sommes débordés, c'est justement le moment de ressourcement que nous reléguons au second plan ».

Et d'ajouter. « C'est aussi absurde qu'un arbre qui dirait : ‘Je n'ai pas le temps de prendre le soleil ou de boire de l'eau, je dois faire des fruits' ». Ce modus operandi néfaste trouve, du reste, sa source dès l'enfance. En effet, comme le rappelle Jennifer Vignaud, dès l'école, il y a un temps pour jouer et un temps pour travailler, la récréation n'étant autorisée qu'une fois les devoirs terminés.

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« Cet apprentissage profond, transmis sans jugement, nous a fait oublier une évidence : nous sommes des êtres vivants. Notre premier travail, c'est donc de nous ressourcer. Dans l'agenda d'une semaine chargée, la première question devrait être : comment vais-je me ressourcer ? »

Une interrogation qui, en pratique, est effectivement largement écartée. « On a trop souvent l'impression que se reposer, marcher ou courir quand on a quatre dossiers en retard, ce n'est pas sérieux. » Mais c'est au contraire la condition d'un fonctionnement durable. Si un arbre adoptait notre rythme, il ne produirait aucun fruit », appuie Jennifer Vignaud.

« Savoir dire non et s'écouter »
Et de filer la métaphore arboricole : « Lorsqu'un arbre manque durablement d'eau, il ralentit son activité. Il ne cherche pas à se 'booster' artificiellement, comme nous le faisons avec le café ou les boissons énergétiques : il ralentit. Et si la sécheresse perdure, il priorise encore davantage : il se sépare de ses branches les plus lourdes, les plus éloignées, celles qu'il ne peut plus nourrir ».

Savoir dire non et s'écouter ne doit donc pas être perçu comme un échec, mais comme une véritable stratégie de survie. Et la prévention en constitue le socle. Dans ce contexte, des solutions existent, à l'instar de l'application Moodwork, développée par Benjamin Brion, qui permet notamment à chaque salarié de comprendre sa situation de bien-être au travail et de détecter d'éventuels risques d'épuisement professionnel ou de dépression.

Nous avons tendance à considérer notre énergie comme une ressource inépuisable. Et pourtant, non

Jennifer Vignaud,
« Par l'intermédiaire d'un outil d'autodiagnostics, les résultats - une fois anonymisés - peuvent être agrégés à l'échelle de l'entreprise, afin de mesurer, par exemple, le nombre d'arrêts maladie évités. Ces autodiagnostics sont validés scientifiquement et surtout adaptés par métier : nous avons voulu que chaque secteur dispose d'un outil pertinent et contextualisé. », décode Benjamin Brion. Une approche qui fait parfaitement écho à la permaculture du travail, dans la mesure où la gestion de l'énergie est primordiale. Ne pas tenir compte des alertes et les écarter pour « s'en occuper plus tard » est déjà trop tard.

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« Lorsque nous avons lancé Moodwork en 2018, sincèrement, nous nous sommes heurtés à un mur. Personne ne comprenait ce que nous faisions », se remémore Benjamin Brion. « Puis, nous constatons clairement, depuis quelques années, une montée en puissance des thématiques de santé mentale au travail ». Et de garder à l'esprit que chaque signal ignoré est une alerte amplifiée.

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