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| - | ====== Le Monde – « Les partis politiques ont beau se faire rattraper par la réalité budgétaire, | ||
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| - | Débats | ||
| - | « Les partis politiques ont beau se faire rattraper par la réalité budgétaire, | ||
| - | Chronique | ||
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| - | Stéphane Lauer | ||
| - | Editorialiste au « Monde » | ||
| - | L’impasse budgétaire dans laquelle la France s’est enferrée depuis des décennies a fini par se muer en impasse démocratique. Mais en laissant croire que la situation serait gérable sans mesures impopulaires, | ||
| - | Article réservé aux abonnés | ||
| - | Où nous mène le toboggan vertigineux sur lequel s’est engagée la vie politique française ? Dans une glissade sans fin, le pays voit se déliter sa réputation internationale comme son influence européenne, | ||
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| - | Désormais, ces deux impasses se nourrissent mutuellement sans qu’aucune sortie de crise n’arrive à émerger, malgré la succession de quatre premiers ministres en un an. Renommé cinq jours à peine après avoir démissionné, | ||
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| - | La séquence que nous traversons peut se résumer à un spectaculaire refus d’obstacle collectif. Au principe de réalité financière, | ||
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| - | Nouvelles dépenses | ||
| - | Malgré le creusement du déficit et de la dette, la seule façon de débloquer la situation politique serait ainsi de revenir notamment sur une réforme des retraites qui monopolise le débat depuis plus de six ans. Incapables de s’entendre sur des sources d’économies, | ||
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| - | « Depuis un demi-siècle, | ||
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| - | Le compromis se dessine à partir de nouvelles dépenses, sans que l’on sache, à ce stade, quelles mesures d’économies seront proposées en compensation. Les discours des partis se structurent autour de « lignes rouges » mais, bizarrement, | ||
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| - | Ouverture de la session ordinaire de l’Assemblée nationale, à Paris, le 1ᵉʳ octobre 2025. | ||
| - | Ouverture de la session ordinaire de l’Assemblée nationale, à Paris, le 1ᵉʳ octobre 2025. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE » | ||
| - | L’ambition initiale consistait à passer d’un déficit de 5,4 % du produit intérieur brut en 2025 à 4,6 % en 2026. Il a suffi de quelques semaines pour que s’installe l’idée que si l’on faisait la moitié du chemin, ce ne serait déjà pas si mal. A peine tracée, la trajectoire budgétaire qui vise à ramener ce déficit sous les 3 % en 2029 est d’ores et déjà obsolète. Outre le fait qu’il s’agit d’un engagement vis-à-vis de nos partenaires européens, la tenue de cet objectif est indispensable pour stabiliser le niveau de la dette. | ||
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| - | S’en affranchir, c’est se résigner à ce que la charge des intérêts, qui a déjà triplé en quatre ans, devienne notre principal poste budgétaire au détriment de nos investissements d’avenir. En pensant sauver ce qui peut l’être grâce à la fuite en avant de l’endettement, | ||
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| - | IIIe République finissante | ||
| - | Cette logique est, plus ou moins habilement, escamotée du débat. Celui-ci aborde, avec raison, l’impérieuse nécessité de « justice fiscale » quand il s’agit de trouver de nouvelles recettes ou de « blessure démocratique » concernant la façon désastreuse dont la réforme des retraites a été menée. Mais au-delà de ces postulats légitimes, l’irresponsabilité consiste à ne pas aller plus loin dans le raisonnement. | ||
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| - | En laissant croire que la situation serait gérable sans mesures impopulaires trop longtemps différées, | ||
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| - | Les partis, au lieu de se mettre au service de la gouvernabilité du pays, dans le sens de l’intérêt général, se sont transformés en empêcheurs de tourner en rond. Affaiblis et déconnectés, | ||
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| - | Par dépit, une partie croissante des Français (ceux qui s’intéressent encore à la politique) sont tentés par le Rassemblement national, sous prétexte que « c’est le seul parti qu’on n’a pas essayé ». Il suffit pourtant de se pencher quelques minutes sur son programme pour comprendre qu’il n’est pas davantage prêt à dire aux Français ce qu’ils n’ont pas envie d’entendre : que la démographie implique des choix difficiles sur notre système de protection sociale, que le pays ne pourra augmenter la redistribution que s’il produit davantage, que la hausse massive de la fiscalité, la chasse à la fraude ou l’instauration d’une « préférence nationale » ne nous dispenseront pas des efforts qu’ont faits tous nos voisins, sans exception. | ||
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| - | La France de 2025 fait penser à celle de la IIIe République finissante, analysée par le politologue Stanley Hoffmann au début des années 1960 au travers de son concept de « stalemate society », de société bloquée. Quelques années plus tard, il estimait que « les hommes d’Etat devraient se rappeler qu’ils ont été élus pour convaincre et diriger, et non simplement pour accepter comme immuables les humeurs passagères et les préjugés pernicieux du public ». En attendant, la glissade peut continuer. | ||
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| - | Stéphane Lauer (Editorialiste au « Monde ») | ||
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