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-Le Monde – Philippe de Villiers, l’aiguillon de Vincent Bolloré en vue de 2027 https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/10/12/philippe-de-villiers-l-aiguillon-de-vincent-bollore-en-vue-de-2027_6645890_823448.html 
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-Philippe de Villiers, lors d’une cérémonie religieuse en mémoire de Jean-Marie Le Pen, à Paris, le 16 janvier 2025. 
-BENJAMIN GIRETTE POUR « LE MONDE » 
-Philippe de Villiers, l’aiguillon de Vincent Bolloré en vue de 2027 
-Par Clément Guillou 
-Par Clément Guillou 
-Par Clément Guillou 
-Article réservé aux abonnés 
-Portrait __Outrageusement promu par le groupe du milliardaire breton, le souverainiste au discours radical connaît un regain de popularité inattendu à l’extrême droite.__ De quoi peser sur la prochaine campagne présidentielle. 
-Il est l’homme dont les droites reviennent baiser la chevalière, guettant du coin de l’œil le réveil de ses ambitions. A 76 ans, Philippe de Villiers n’est plus seulement l’écrivain nostalgique et islamophobe qui, depuis dix ans, accumule les succès d’édition. Le Vendéen est devenu le favori de Vincent Bolloré, qui a mis la force de frappe de son groupe au service du souverainiste. L’homme aux deux mésaventures présidentielles (4,74 % des voix en 1995, 2,23 % en 2007) connaît un regain de notoriété inattendu, supplantant Eric Zemmour dans le rôle du prophète de malheur dont raffole la France inquiète d’un supposé « grand remplacement ». 
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-La maison d’édition du groupe Bolloré, Fayard, a publié mercredi 8 octobre son dernier brûlot mélancolique (Populicide, Fayard, 418 pages, 21,90 euros). Sorti un an plus tôt, Mémoricide (Fayard) s’est écoulé à plus de 230 000 exemplaires. Chaque vendredi, sur CNews, son émission rameute plus de 800 000 téléspectateurs, jusqu’à 7 % de part d’audience : le tube de la chaîne, rediffusé le lendemain sur Europe 1. En septembre, sa pétition pour un référendum contre l’immigration, organisée par les équipes du Journal du dimanche (JDD), a recueilli près de deux millions de signatures. Un chiffre aisément manipulable, mais témoignant incontestablement de la force de la marque De Villiers… et qui lui a permis de récolter autant d’adresses e-mail. Un fichier d’une ampleur inédite qui suffirait à collecter suffisamment de dons pour amorcer une campagne électorale, relève Alexandre Pesey, président de l’Institut de formation politique rompu aux levées de fonds. 
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-Cet homme de réseaux de la droite radicale observe que « quelque chose monte autour de lui, notamment chez les jeunes. Il y a eu les effets Sarkozy, Marion Maréchal, Zemmour ; il y a désormais l’effet De Villiers. Depuis le succès de sa pétition, l’ambiance ressemble à ce qui s’est passé autour d’Eric Zemmour en 2021 : une petite musique qui monte, une infrastructure qui se met en place, des gens qui viennent à lui, une tournée littéraire… » Que ce prestataire et interlocuteur régulier de Vincent Bolloré chante les louanges du septuagénaire n’est pas anodin. 
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-Aussi vrai que le Puy du Fou est le grand œuvre de Philippe de Villiers, son retour en grâce est la plus formidable réussite de l’écosystème médiatique composé par le milliardaire. Ses tirades, ses images, ses concepts se déclinent d’une émission du CNews à sa chronique dans le JDNews, dans une interview au JDD puis une intervention sur Europe 1, et finissent imprimés par Fayard – depuis la rentrée, il déclame des extraits entiers de Populicide dans ses différentes interventions, feignant l’improvisation. Lorsque Cyril Hanouna officiait encore sur la radio du groupe, le standard envoyait à l’antenne des admirateurs appelant le Vendéen à sauver la France, des moments bien vite isolés et propulsés sur les réseaux sociaux d’Europe 1. 
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-En mars, CNews a annoncé le lancement d’un nouveau programme en prime time, « Destin d’exception », dont le premier sujet fut Philippe de Villiers. Destin funeste : l’émission n’eut jamais de suite, à croire que le concept ne visait qu’à promouvoir son premier invité. 
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-« Vincent Bolloré me l’a demandé » 
-Une campagne commence toujours par un sondage. Il y a un an, Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction du JDD, demande à l’IFOP, partenaire historique du très commenté Top 50 des personnalités préférées des Français, de glisser Philippe de Villiers dans la liste des 100 noms à soumettre aux sondés. Une première historique. Le vicomte rate la barre du Top 50, mais qu’à cela ne tienne : il se retrouve sur le podium d’un classement qui n’a jamais existé, celui des « personnalités politiques » – un statut que la sphère Bolloré lui contestait par ailleurs, afin que son temps de parole ne soit pas décompté par l’Arcom. De quoi l’afficher aux côtés de Jordan Bardella et de Marine Le Pen dans les colonnes du journal et sur des visuels le présentant « loin devant le peloton » politique. 
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-Le pacte entre le Breton et le Vendéen – qui n’a pas répondu aux sollicitations du Monde – n’a rien de mystérieux. « Je suis là parce que Vincent Bolloré me l’a demandé », répète-t-il à l’envi. Le coup de foudre remonte à loin. « J’ai arrêté les Guignols [de l’info, sur Canal+] à cause de vous », a assuré le milliardaire à son protégé, qui l’a confié au Figaro Magazine. Sa marionnette royaliste et homophobe, au tarin long comme une messe en latin, faisait rire des millions de Français – lui en était meurtri. 
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-Le capitaine d’industrie ne refuse rien à la famille Villiers, portée au pinacle, en août, dans un numéro du JDNews consacré à « l’épopée hors normes d’une famille engagée » – l’une des six couvertures sur laquelle il figure depuis le lancement de l’hebdomadaire, il y a un an. Vincent Bolloré a cofinancé les premières productions de Puy du Fou Films, la toute jeune filiale audiovisuelle du parc d’attractions : un film sur le général vendéen Charette – critiques terribles, succès en salle –, une série sur la gastronomie française ou un documentaire sur l’histoire du… Puy du Fou, tous deux diffusés sur C8 avant sa disparition. Fayard a publié le roman de cape et d’épée écrit par son petit-fils Jacques, 22 ans, « qui se lit merveilleusement », a jugé Pascal Praud. En septembre, c’est l’une de ses sept enfants, sœur Marie de Saint-Martin, qui est venue promouvoir, dans son habit religieux, l’enseignement catholique hors contrat. 
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-C’est une courte échelle qui vaut bien quelques courbettes. Philippe de Villiers manque rarement l’occasion de rendre hommage au Breton qui, un jour, toqua à sa porte pour le remettre en selle. Dans Mémoricide, un chapitre est consacré au milliardaire, un « esprit supérieur [qui a] la solidité du roc de l’Armorique battue par les vents de galerne ». Ce n’est pas tout : « Un homme d’une grande simplicité, plein d’humanité, d’une intelligence rapide, pétillante et drôle. » On le retrouve dans les premières pages de Populicide, via un dialogue imaginaire entre les deux hommes, d’un côté « le chevalier de la liberté d’expression, visionnaire à l’âme incandescente », lui offrant tribune, et « le Cincinnatus vendéen » consentant à redescendre de son Aventin : c’est le surnom, inspiré du sauveur de Rome, modèle de vertu et de dévouement, que Philippe de Villiers s’est trouvé ces derniers temps… 
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-C’était mieux avant 
-Depuis deux ans, donc, le Puyfolais remonte chaque vendredi à Paris, enregistre son émission avec son ami Geoffroy Lejeune et le jeune présentateur Eliot Deval, avant de s’en retourner par-delà le mont des Alouettes le soir même, parfois le lendemain, si un dîner est prévu dans sa chère brasserie de La Rotonde, dans le quartier de Montparnasse. 
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-A 19 heures, ses vieux électeurs retrouvent son chuintement aristocratique, ses prédictions eschatologiques, cette façon de s’humecter les lèvres en reprenant son souffle, ménageant son effet. La lenteur de ses démonstrations tranche avec le rythme effréné des discussions de plateau de CNews, la richesse du vocabulaire et des références également. En fin d’émission, il conte ses « apologues » ponctués de longs silences, que comblent les petits rires déférents des présentateurs. Ce peut être une parabole, une lointaine réminiscence, sa première rencontre avec Saint-Michel ou le souvenir des processions des Rogations, ces cérémonies censées protéger la vigne vendéenne du phylloxéra. La religion catholique enveloppe tout, et la morale des « apologues » est souvent la même : c’était mieux avant. 
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-Ses commentaires d’actualité, eux, dessinent un Philippe de Villiers fidèle à sa carrière politique : allusions homophobes, opposition à l’avortement comparé à un crime, xénophobie à peine voilée, islamophobie décomplexée, panique morale, haine de l’éducation nationale et de ses élèves, rejet viscéral de l’Union européenne et des juges. Plus allusif qu’Eric Zemmour, il n’a jamais subi jusqu’à présent les foudres de l’Arcom, qui le comptabilise en « divers droite ». Emmanuel Macron, dont il fut un interlocuteur régulier durant son premier mandat, est sa première cible. Mais Bruno Retailleau, l’ancien second, n’est pas loin derrière : à lui, De Villiers reproche d’avoir trahi deux fois, son mentor puis ses idées. 
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-« C’est un sage » 
-La droite radicale, toutes générations confondues, allume son poste ou le rattrape en podcast. « C’est le Philippe d’avant, un conteur extraordinaire qui tient la parole de la droite légitimiste », salue son ami Charles Millon, autre héraut de l’« union des droites ». « Il prend une place à la Zemmour, avec moins d’électricité et d’idéologie », compare le Vendéen Stanislas Rigault, jeune proche du polémiste. « Il a une plume transgressive, insolente, et en même temps extrêmement classique, s’extasie Philippe Olivier, conseiller spécial de Marine Le Pen. C’est un sage qui consacre ses dernières forces politiques à appeler au sursaut. » 
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-Son discours radical, prolongé dans Populicide, où suinte à chaque page la peur de l’autre, n’en a pas moins fait un homme à côtoyer. Au Puy du Fou, son royaume, toute la réaction vient célébrer le plus grand succès de la droite dans la bataille culturelle – le parc d’attractions est le deuxième le plus visité en France et accumule les distinctions pour la qualité artistique de ses spectacles, dont les historiens dénoncent les manipulations idéologiques. 
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-Le parc vendéen a vu passer, cet été, le couple Eric Zemmour-Sarah Knafo, des amis ; le vice-président du Rassemblement national (RN), Sébastien Chenu ; ou le séminaire du média d’extrême droite Frontières. L’an dernier, Bernard Arnault et Vincent Bolloré y avaient rendu visite ensemble au maître des lieux. A l’Assemblée nationale, une députée du parti de Marion Maréchal, l’identitaire Anne Sicard (Val-d’Oise), a ferraillé pour que le parc d’attractions puisse être éligible au Pass culture : la ministre Rachida Dati, en janvier, a fait le nécessaire. A la rentrée, Laurent Wauquiez, le président déchu des Républicains (LR), a donné un coup de pouce à sa pétition contre l’immigration. Les figures de l’extrême droite le consultent, même Marine Le Pen, dont il avait juré, après 2017, qu’elle n’aurait « pas d’avenir ». L’homme qui se plaint aujourd’hui d’avoir « eu raison trop tôt » s’est parfois trompé, tout de même. 
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-« Il ne cherche pas un poste » 
-Philippe de Villiers savoure cette reconnaissance tardive, rapportent ses proches. « Il vit une très belle revanche », résume Sarah Knafo. La campagne présidentielle d’Eric Zemmour de 2022 a redonné au Vendéen le goût de la politique, estime-t-on autour de l’ancien candidat. Longtemps, il s’était abstenu de replonger pour ne pas nuire à l’image du Puy du Fou, et son fils Nicolas, à la barre du navire familial, aurait tenté de le décourager de participer à l’aventure Zemmour. Mais le retour en politique de son fondateur n’a pas freiné la dynamique du parc. 
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-Aujourd’hui, ses proches décrivent un homme pleinement satisfait de sa position en surplomb et écartent toute ambition, rappelant que des épreuves personnelles l’ont éloigné de la vie publique – un cancer de l’œil et des accusations de viol d’un fils sur un autre, conclues sur un non-lieu. « Il est désintéressé, il ne cherche pas un poste, il ne court après rien. Il n’est plus dans l’état d’esprit d’être candidat », certifie la députée (non inscrite) de Vendée Véronique Besse, élue dans son ancienne circonscription et qui continue de le voir fréquemment. « Parmi les légitimistes, beaucoup prient le ciel pour qu’il retourne dans la marmite, et ils en parlent trop fort pour qu’il n’entende pas. Mais il a reconstruit un équilibre de vie personnelle et familiale, et je ne pense pas qu’il ait envie de le perturber », renchérit Charles Millon, qui l’imagine plutôt soutenir le parti le mieux placé, soit le RN. 
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-Ses adversaires potentiels s’accrochent à cette idée. « Je lui parle beaucoup, et je n’ai pas du tout le sentiment que ce soit un projet », renchérit Mme Knafo. « Qu’il ait envie d’exister et que ce succès lui donne des idées, cela ne fait pas le moindre doute, mais jusqu’à une candidature, je n’y crois pas. Sa vie est bien meilleure que lorsqu’il faisait de la politique », souffle le député européen RN Alexandre Varaut, resté proche de celui qui partagea ses combats souverainistes et sociétaux. « Il a goûté à la politique avec ses rigueurs, ses injustices, ses malhonnêtetés… C’est une page qui est tournée », renchérit Philippe Olivier. 
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-Reste une question : hormis l’argent, Vincent Bolloré cherche-t-il quelque chose à travers Philippe de Villiers ? « Il jouera un rôle en 2027 : celui d’aiguillon idéologique et de faiseur d’entente », prédit Véronique Besse, quand Robert Ménard l’imagine en « “Jiminy Cricket” de LR ». 
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-Ces dernières semaines, Philippe de Villiers souffle le chaud et le froid, déclinant un jour toute ambition personnelle, présentant le lendemain le programme radical qu’il déploierait ses cent premiers jours s’il accédait à l’Elysée. Il affine aussi le profil de la personne – un homme, de préférence – qui serait en mesure de « sauver » la France, et esquisse un autoportrait : celui d’un martyr, prêt au sacrifice, « un marin de gros temps » acceptant d’être « mis au ban d’infamie » par Bruxelles, les juges et les élites. Dans un coin de sa tête, Philippe de Villiers semble penser que Rome, menacée d’invasion, viendra chercher Cincinnatus jusque dans ses terres de Vendée. 
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-Clément Guillou 
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