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| ====== Le Monde – « Les bijoux volés au Louvre, qui ne valent que pour leurs métaux précieux, sont surtout des objets désuets et encombrants » ====== | |
| https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/10/24/les-bijoux-voles-au-louvre-qui-ne-valent-que-pour-leurs-metaux-precieux-sont-surtout-des-objets-desuets-et-encombrants_6649087_3232.html | |
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| DÉBATS | |
| « Les bijoux volés au Louvre, qui ne valent que pour leurs métaux précieux, sont surtout des objets désuets et encombrants » | |
| CHRONIQUE | |
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| Michel Guerrin | |
| Rédacteur en chef au « Monde » | |
| Les réactions au cambriolage du Louvre ignorent l’équation complexe de ces musées : une ouverture généreuse au public et la sécurisation d’objets encombrants, plus à leur affaire dans une banque, explique, dans sa chronique, Michel Guerrin, rédacteur en chef au « Monde ». | |
| Aujourd’hui à 05h15, modifié à 08h01 | |
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| Les bijoux volés, dimanche 19 octobre, au Louvre, dont personne ou presque ne connaissait l’existence, ont provoqué un émoi tutoyant l’hystérie, en France comme à l’étranger. Quand un sujet culturel déborde à ce point, c’est rarement pour enrichir le débat esthétique. C’est souvent pour nourrir un scandale, qui, en l’espèce, se voit dopé par le climat ambiant : il est idéologisé, identitaire même. | |
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| Pour le dire autrement, ce ne sont pas seulement des bijoux qui ont été dérobés, mais l’âme française. Pas des bijoux mais le Louvre, le plus grand musée au monde et l’ancien palais des rois. C’est le hold-up de notre mémoire, d’une certaine idée de la nation, celle d’hier et d’aujourd’hui. Depuis dimanche, la droite et surtout l’extrême droite, notamment via des médias, multiplient les figures de style pour dire ce que signifie le braquage : « Jusqu’où ira le délitement de l’Etat ? » (Jordan Bardella, sur X) ; « Une nouvelle épreuve pour notre pays » (Marine Le Pen, sur X) ; « Une nation menacée » (Eric Ciotti, sur X) ; « Une France en décadence » (un anonyme cité par Europe 1) ; « Un désastre français » (Valeurs actuelles). | |
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| Le croquis d’une nation humiliée, incapable de protéger sa population comme ses trésors, a fait tache d’huile. La photo de la nacelle dressée vers la fenêtre du palais est devenue virale, agrémentée de commentaires moqueurs. « L’assaut du Louvre dresse le portrait d’un pays conscient de ses problèmes, mais incapable de les résoudre », résume El Pais, le 21 octobre. | |
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| Le moment est d’autant plus pénible qu’il est associé à un autre, survenu le 15 avril 2019, quand le pays a regardé, impuissant, la cathédrale Notre-Dame de Paris se consumer. Se retrouvent dans la même barque du discrédit nos deux plus importants fleurons patrimoniaux, au croisement de l’art et de l’histoire, du pouvoir et de la religion. C’est d’autant plus désastreux que leur public est en grande majorité constitué de touristes étrangers. Stewart Chau, directeur clientèle du groupe Verian et spécialiste de l’analyse des sentiments des Français, clôt l’affaire des bijoux dans L’Opinion du 22 octobre : « Les Français ont honte de ce qui s’est passé, mais surtout honte de l’image que cela produit de leur pays, et même d’eux-mêmes. » | |
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| Au Musée du Louvre, à Paris, le 22 octobre 2025. GONZALO FUENTES/REUTERS | |
| Diable ! Peut-on encore dire que l’avalanche des réactions est disproportionnée et qu’elle est alimentée par d’autres ressorts ? Hors des frontières, l’occasion est belle de titiller l’arrogance française, voire celle du Louvre. Chez nous, les mots s’inscrivent souvent dans le calendrier électoral. Ajouter un vernis identitaire à l’affaire, c’est faire l’impasse sur la nature des objets dérobés. | |
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| Avant le vol, ces bijoux étaient exposés dans un océan d’indifférence. Chaque fois qu’on a mis les pieds dans la galerie d’Apollon, le peu de monde venait surtout pour l’exceptionnel lustre de la salle et ses 61 mètres de long. Sinon la France républicaine n’envoie pas ses écoliers communier devant des joyaux désuets. On ne va pas au Louvre pour des diadèmes, broches, colliers, boucles d’oreilles. On y va pour Léonard de Vinci, Poussin, Delacroix, Géricault. Pour Vermeer. Pour les arts d’Egypte ou de l’islam. | |
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| Comme le dit avec son humour britannique Jonathan Jones, dans The Guardian, le 20 octobre, « heureusement que les voleurs du Louvre avaient un goût atroce en matière d’art ». Ils ont snobé tant de chefs-d’œuvre « au profit de bibelots royaux sans intérêt ». L’Anglais y va fort, mais vise juste. Outre la valeur symbolique, que d’autres transforment en parure identitaire, ces objets ont une « valeur inestimable », comme on a pu l’entendre, non au regard de l’art ou de l’histoire, mais du cours des métaux précieux – saphirs, émeraudes, or, diamants. « L’art est fragile, les diamants sont éternels », écrit Jonathan Jones. | |
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| Les réactions au casse du Louvre ignorent une bascule qui tourmente les musées depuis une dizaine d’années, soulignée dans le New York Times du 20 octobre : au XXe siècle, on a beaucoup volé des tableaux, aujourd’hui, on vole des métaux rares. Les premiers sont invendables, les seconds recyclables. | |
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| Inquiétude et vulnérabilité | |
| Les casses se répètent, portant à croire que le grand banditisme s’invite au banquet. Des bijoux d’une valeur dépassant les 100 millions d’euros sont volés, le 25 novembre 2019, au Musée de la Voûte verte, à Dresde (Allemagne). Le 22 novembre 2022, toujours outre-Rhin, 483 pièces d’or sont dérobées au Musée d’art celtique et romain de Manching, au nord de Munich. Le Royaume-Uni est également frappé par une vague de vols similaires depuis les années 2010. A Paris, le 16 septembre, des pépites d’or d’une valeur d’environ 1,5 million d’euros sont subtilisées au Muséum national d’histoire naturelle. | |
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| Sécuriser des bijoux dans un lieu inadapté, qui plus est gigantesque, devenu un barnum à touristes, qui accueille 30 000 visiteurs par jour et près de 9 millions de personnes par an (de quoi, en passant, faire fuir les amateurs d’art), devient compliqué. Que les autres grands musées du monde restent très discrets, du moins publiquement, sur le vol à Paris, traduit leur inquiétude et leur vulnérabilité. | |
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| Tous sont devant une équation complexe : une ouverture généreuse au public et la sécurisation d’objets encombrants, plus à leur affaire dans une banque. Mais « personne ne souhaite entrer dans un musée comme s’il entrait dans un coffre-fort », dit, le 20 octobre au New York Times, James Ratcliffe, un responsable, à Londres, de l’Art Loss Register, qui gère une base de données des objets volés. Laurence des Cars, la présidente du Louvre, est prête à installer un commissariat de police au sein de l’établissement, et ce serait une petite révolution. Mais aucun responsable ne veut transformer son musée en bunker, juste pour des bijoux. | |
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| Alors que le Louvre va dépenser 400 millions d’euros pour creuser une salle consacrée à La Joconde, afin que le tableau ne vampirise plus la visite, les objets rehaussés de métaux précieux ne doivent-ils pas être externalisés ? Au Royaume-Uni, les joyaux de la couronne ne sont pas exposés à la National Gallery mais dans la Tour de Londres. Donc dans une prison. Il est vrai que, du côté d’Albion, l’affaire est sérieuse. | |
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| Michel Guerrin (Rédacteur en chef au « Monde ») | |
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