Anne Hidalgo. AFP / © Amaury Cornu / Hans Lucas
Les vitres des fenêtres de l’Hôtel de Ville ont tremblé ce mercredi. Près d’un mois après les révélations de Mediapart sur les impressionnants frais de représentation d’Anne Hidalgo, l’affaire a été évoquée lors de la séance du Conseil de Paris. Aux côtés de l'édile, de nombreux élus d’arrondissement sont dans la tourmente en raison de leurs frais de fonctionnement. Des dépenses qui se chiffrent en dizaine de milliers d’euros. C’est dans ce contexte tumultueux que Grégory Canal, conseiller du 15e arrondissement dans le groupe de la ministre démissionnaire Rachida Dati, est passé à l’offensive. Prenant la parole, l’élu a attaqué frontalement Anne Hidalgo, ainsi qu’Emmanuel Grégoire, son ex-bras droit.
Charité bien ordonnée… @egregoire & #AnneHidalgo prônent transparence et éthique sans se les appliquer. 4 ans pour obtenir leurs frais de représentation, entre confort privé & leçons de morale, avec M. Lejoindre, champion des frais, directeur de campagne! pic.twitter.com/iKG1qNisQu— Rachida Dati ن (@datirachida) October 8, 2025
Gargantuesques notes de frais
« Madame la Maire, charité bien ordonnée commence toujours par soi-même. Il y a encore quelques semaines, le maire du 18e arrondissement, Monsieur Lejoindre, […] directeur de la morale de cet exécutif, nous vantait l’atmosphère de transparence et de clarté autour de vous, Madame Hidalgo », introduit Grégory Canal. Et de rentrer dans le vif du sujet : « Vous vantez la démocratie, Madame la Maire, mais je vous rappelle qu’il vous a fallu quatre ans pour livrer à des associations citoyennes vos notes de frais, de représentation. Je me permets de dire à mes collègues que, toute honte bue, il n'aura fallu à votre maire de Paris que quelques heures en revanche pour livrer les notes de frais des maires d’arrondissement au journal Libération », assène l’élu, faisant référence à la fuite organisée de ces informations dans la presse. « Madame la Maire, c’est la classe, la classe ». Anne Hidalgo a acquis notamment, pour sa garde-robe, des robes Dior d'une valeur totale de 6 320 euros en 2024, un manteau Burberry à 3 067 euros en 2023, une blouse Dior à 1 120 euros en 2021 ou encore une veste Burberry à 1 087 euros en 2020. D’après les calculs de l’AFP, ces frais s’élèveraient au total à 75 000 euros minimum.
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« L’exemplarité, à présent : qu’est-ce qu’on découvre dans ces fameuses notes de frais que j’ai consultées rapidement ? Écouteurs, appareils multimédias, gourdes, jeux de société, souvenirs de vacances, objets insolites… Je n’irais pas plus loin. Mais franchement, tout ça sur des fonds publics, on ne sait pas s’il faut en pleurer ou en rire ! », poursuit Grégory Canal, sous les applaudissements d’une partie du public.
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« Emmanuel Grégoire et Anne Hidalgo devraient présenter leurs excuses »
« Le problème du costume de chevalier blanc, c’est que ça tache énormément. Et après 25 ans au pouvoir de la Ville de Paris, qu’est-ce qu’on constate : votre tartufferie, la confusion à tous les étages, et le mélange des genres entre le confort privé et vos slogans. C’est une honte », s’insurge encore le conseiller du 15e arrondissement.
« Ce n’est pas un exécutif parisien, c’est une cour décadente »
« Quand on distribue du pain l’après-midi aux nécessiteux et qu’on mange de la brioche le soir, honnêtement ce n’est pas un exécutif parisien, c’est une cour – et une cour décadente », conclut l'élu local, sous les applaudissements et les rires.
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Une sortie saluée par Rachida Dati sur la plateforme X : « Au lieu de se perdre en circonvolution, Emmanuel Grégoire et Anne Hidalgo devraient présenter leurs excuses pour avoir utilisé l’argent des Parisiens pour leurs dépenses et leurs vies personnelles ! ». La maire LR du 7e arrondissement n’a de son côté utilisé que quelques centaines d’euros, sur les 50 000 euros mis à sa disposition.
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