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-====== Le Monde – First Wap, la discrète entreprise de cybersurveillance chargée de suivre à la trace journalistes, personnalités et cadres dirigeants ====== 
- https://www.lemonde.fr/pixels/article/2025/10/14/first-wap-la-discrete-entreprise-de-cybersurveillance-chargee-de-suivre-a-la-trace-journalistes-personnalites-et-cadres-dirigeants_6646616_4408996.html 
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-Solène Reveney / « Le Monde » 
-SOLÈNE REVENEY / « LE MONDE » 
-First Wap, la discrète entreprise de cybersurveillance chargée de suivre à la trace journalistes, personnalités et cadres dirigeants 
-Par Damien Leloup, Martin Untersinger, Crofton Black (Lighthouse Reports), Riccardo Coluccini (Lighthouse Reports), Emmanuel Freudenthal (Lighthouse Reports) et Gabriel Geiger (Lighthouse Reports) 
-Par Damien Leloup, Martin Untersinger, Crofton Black (Lighthouse Reports), Riccardo Coluccini (Lighthouse Reports), Emmanuel Freudenthal (Lighthouse Reports) et Gabriel Geiger (Lighthouse Reports) 
-Par Damien Leloup, Martin Untersinger, Crofton Black (Lighthouse Reports), Riccardo Coluccini (Lighthouse Reports), Emmanuel Freudenthal (Lighthouse Reports) et Gabriel Geiger (Lighthouse Reports) 
-Article réservé aux abonnés 
-Enquête Peu connu du grand public, ce vétéran du secteur vend depuis plus de vingt ans une solution de géolocalisation, y compris à des régimes autoritaires. Parmi ses cibles : un journaliste enquêtant sur le Vatican, un employé d’Airbus ou la star de cinéma Jared Leto. 
-Mercredi 4 juin, un ballet de berlines sombres déverse des légions d’hommes en costume devant le chic hôtel Clarion Congress de Prague. Ils sont venus pour l’ISS World, la grand-messe européenne de la surveillance : pendant trois jours, policiers et officiers des services de renseignement du monde entier viennent faire leur marché auprès de vendeurs de logiciels espions en tous genres. 
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-Sur le petit stand de l’entreprise First Wap, la discussion va bon train. Günther Rudolph, le responsable autrichien des ventes de la société, a loué un espace à deux pas de ceux des poids lourds de la cybersurveillance, comme Rayzone Group ou NSO Group. Il pense avoir ferré un prospect : un Français qui se présente comme intermédiaire d’un client au Niger, dont les intérêts dans les mines du pays sont menacés par des activistes qu’il souhaiterait espionner. 
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-« Le problème, c’est la licence d’exportation, c’est ça ? Pour ça, on peut trouver une solution », assure le commercial, avant de faire l’article d’Altamides, l’outil phare de First Wap : une plateforme permettant de géolocaliser n’importe quel téléphone en temps réel, et même de prendre le contrôle d’un compte WhatsApp. Seul problème : le client potentiel est un journaliste de Lighthouse Reports, sous couverture et équipé d’une caméra cachée, qui enquête depuis des mois sur First Wap, l’une des plus anciennes entreprises de cybersurveillance en activité. 
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-Le projet Surveillance Secrets, mené par Lighthouse Reports et auquel ont participé 14 rédactions, dont Le Monde, lève le voile sur cette PME commercialisant depuis vingt ans des outils de surveillance dans le monde entier. Des données de ciblage obtenues par Lighthouse Reports montrent que le logiciel de First Wap a été utilisé pour cibler au moins 14 000 numéros de téléphone dans 168 pays depuis 2007, dont des journalistes, des avocats, des cadres de grandes entreprises, des militaires, des entrepreneurs et des artistes, souvent dans l’illégalité la plus totale. 
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-Détournement de SMS 
-First Wap voit le jour en 1999, en Indonésie. Elle est fondée par un Autrichien – Josef Fuchs, mort en 2024 – et un Français – Pascal Lalanne –, résidents de longue date du pays. La société conçoit d’abord une messagerie électronique basée sur des SMS. Le succès de l’application est balayé par l’explosion de la bulle Internet : en 2004, le cofondateur français quitte l’entreprise, revend ses parts et First Wap doit se réinventer. Forte de ses partenariats avec de nombreux opérateurs télécoms, elle va se lancer dans la surveillance téléphonique. Josef Fuchs, ancien de Siemens et de Telkomsel, l’un des plus importants opérateurs télécoms indonésiens, en sera le principal artisan avec un autre cadre de ce groupe, l’Allemand Jonny Goebel. 
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-Leur outil de pistage, appelé FastTrax puis Altamides, émerge au milieu des années 2000. Elle permet de géolocaliser les téléphones portables, puis, plus tard, d’intercepter les appels et SMS. Pour cela, elle profite du fonctionnement des opérateurs téléphoniques : pour acheminer les communications, ils doivent savoir à quelle antenne-relais chaque téléphone est connecté, souvent la plus proche. Connaître cette antenne-relais, c’est donc savoir où se trouve le téléphone. 
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-First Wap, profitant du laxisme généralisé de l’industrie des télécoms en matière de sécurité, n’a qu’à silencieusement interroger les opérateurs pour géolocaliser n’importe quel appareil dans le monde. La firme propose aussi le détournement de SMS, utile pour prendre le contrôle d’un compte WhatsApp en captant le message contenant le code pour transférer le compte d’un téléphone à un autre. 
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-A son lancement, First Wap est pionnière. « Ils étaient les premiers, et pendant quelques années parmi les leaders de ce marché », selon une source au sein de l’industrie de la surveillance israélienne. « Je me souviens de quand j’ai vu l’outil pour la première fois. J’étais stupéfait, absolument stupéfait », se remémore un ancien commercial de l’entreprise. 
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-Discrétion garantie 
-Altamides – proposée à un prix pouvant atteindre 20 millions de dollars – diffère des logiciels espions comme ceux vendus par les sociétés israéliennes NSO Group ou Paragon Solutions, en ce qu’il ne pénètre pas le téléphone. Son action étant cantonnée aux réseaux auxquels le téléphone visé est connecté, elle est complètement invisible et indétectable. 
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-C’est en partie pour cela que la société a passé deux décennies sous les radars. Une discrétion qu’elle utilise d’ailleurs comme argument commercial : « Ils sont tous si connus, ils sont dans les pages des journaux, vous savez. C’est pas bon », souffle ainsi Günther Rudolph au sujet de NSO Group et consorts au journaliste sous couverture. 
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-Un autre argument que First Wap a fait valoir à ses clients au fil des années est sa capacité à localiser les téléphones même lorsque la cible est en déplacement à l’étranger. Pour cela, l’entreprise utilise des contrats d’interconnexion, conclus par les opérateurs nationaux de ses clients ou, à défaut, par Telecom Liechtenstein, avec laquelle elle a un contrat spécifique. Ce qui permet à First Wap de mettre en œuvre « une plateforme totalement discrète pour suivre les téléphones mobiles, où qu’ils soient », résume un revendeur d’Altamides dans un message à un client potentiel. 
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-Sollicitée par les rédactions du projet Surveillance Secrets, Telecom Liechtenstein a annoncé avoir « suspendu ses relations avec First Wap avec effet immédiat et bloqué tous ses services », le temps de « clarifier les allégations » de mésusage de l’accord qui liait les deux sociétés. 
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-Au fil de ses vingt années d’existence, l’entreprise a notamment fourni le Nigeria, les Emirats arabes unis, la Malaisie, Singapour, l’Indonésie, l’Ouzbékistan, l’Arabie saoudite et la Biélorussie, selon d’anciens employés et des documents consultés par le consortium. « Une liste de pays autoritaires violant les droits humains », réagit Ronald Deibert, le directeur du Citizen Lab de l’université de Toronto, un organisme en pointe dans la lutte contre les dérives de la surveillance étatique. 
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-Du reste, les intermédiaires agissant pour le compte de First Wap ont démarché l’Algérie, le Maroc, la Thaïlande, le Bahreïn et le Bangladesh : autant de pays qui ont fait peu de cas des droits humains ces vingt dernières années. « Il n’y avait aucune ligne rouge en matière de pays à qui ils vendaient Altamides », confirme un ancien employé. 
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-Contourner les sanctions 
-A Prague, les équipes de First Wap se montrent même arrangeantes pour contourner d’éventuelles sanctions occidentales. « Si vous avez un passeport autrichien, comme moi, je ne suis même pas autorisé à connaître le projet. Parce que sinon je peux aller en prison, explique ainsi Günther Rudolph au journaliste. C’est pourquoi un tel deal, par exemple, on le fait via Jakarta, signé par notre directeur général indien. On ne saura jamais rien de ce projet. » 
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-Sollicitée, et tout en refusant de commenter précisément les faits afin de ne pas permettre « l’identification de ses clients », First Wap « nie toute activité illégale de violation des droits humains » et certifie vendre « ses produits uniquement à des entités gouvernementales » dont elle « vérifie la conformité vis-à-vis des sanctions ». « Produits » qui sont ensuite « utilisés par ces clients » et auxquels First Wap « n’a pas accès », précise l’entreprise. Elle assure « n’avoir jamais eu recours à des techniques de manipulation illégale » des réseaux téléphoniques et n’avoir jamais « toléré ou fait de la publicité à des utilisations illégales » de son service. 
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-First Wap semble cependant peu regardante quant à l’utilisation qui peut être faite de son outil. Lors de son entretien avec le journaliste sous couverture, à l’ISS World à Prague, Günther Rudolph propose ainsi de surveiller des manifestants – interrogée sur ce moment de la discussion, l’entreprise évoque un « malentendu ». Et les données consultées par les rédactions du projet Surveillance Secrets montrent clairement que les cibles vont bien au-delà du cadre légal des écoutes internes ou de la lutte contre la criminalité. 
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-Des employés de Google ciblés 
-L’outil de surveillance a par exemple été utilisé en janvier 2014 pour suivre à la trace un cadre commercial d’Airbus Defence and Space, filiale militaire et spatiale du consortium européen. Alors que l’homme est basé à Oman et chargé des marchés de plusieurs pays du Golfe, son téléphone est géolocalisé par Altamides à plusieurs centaines de reprises, quasi quotidiennement pendant une quinzaine de jours. 
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-Ses déplacements en région parisienne – à Elancourt (Yvelines), au siège de son entreprise, dans la capitale et près de la Défense – puis à Oman sont suivis de près. Par qui ? Rien, dans le contexte géopolitique de l’époque ou dans l’activité connue de son employeur, ne permet d’expliquer cette surveillance. Contacté, ce cadre n’a pas souhaité répondre à nos questions. Airbus n’a pas non plus souhaité s’exprimer. 
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-De nombreuses cibles ont également été identifiées par les rédactions du projet Surveillance Secrets aux Etats-Unis, un territoire souvent hors limites pour les vendeurs de technologies de surveillance, par peur de sanctions américaines. Pourtant, des employés du conglomérat de défense Raytheon, un diplomate étranger en poste à Washington, des cadres d’entreprises de cybersécurité… et même le téléphone de la star de cinéma Jared Leto ont été ciblés sur le sol américain. 
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-C’est aussi le cas de plusieurs employés de Google, en 2009. Certains d’entre eux travaillaient alors sur des questions liées à la localisation des téléphones mobiles : peut-être ont-ils testé sur leurs propres téléphones la technologie de First Wap. Mais alors pourquoi Anne Wojcicki s’est retrouvée ciblée au même moment ? La fondatrice de la start-up à succès 23andMe était à l’époque la femme de Sergueï Brin, cofondateur et dirigeant de Google. L’entreprise n’a pas souhaité commenter, et Mme Wojcicki a assuré n’avoir pas eu connaissance de cet espionnage. 
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-Identification difficile 
-Comme souvent avec les outils de surveillance, Altamides a aussi été utilisé pour viser des journalistes. Gianluigi Nuzzi, un journaliste italien, a été pisté le jour même de la publication d’un ouvrage retentissant sur les coulisses du Vatican, écrit grâce à des documents personnels du pape Benoît XVI obtenus par l’enquêteur. Sa surveillance durera jusqu’au lendemain de l’arrestation par la police vaticane du majordome du pape, accusé d’avoir fait fuiter les documents. Au même moment, le revendeur britannique d’Altamides, l’entreprise d’analyse économique KCS, prospectait auprès du Vatican. 
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-Adam Ciralsky, journaliste et ancien officier de la CIA, a pour sa part été ciblé par Altamides alors qu’il travaillait sur des sujets liés à l’armement, en même temps que des numéros de téléphone appartenant à des cadres d’entreprises américaines et israéliennes de l’armement. Quant à Joe Saward, un journaliste et blogueur très influent dans le milieu de la course automobile, il a été visé par l’outil de First Wap en janvier 2012. 
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-Enfin, il y a souvent des cas où la surveillance reste mystérieuse. Des dizaines de salariés d’une filiale du groupe Red Bull en Autriche et en Allemagne ont ainsi été géolocalisés à de très nombreuses reprises entre 2007 et 2013, sans que le motif ni le commanditaire n’apparaissent clairement. 
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-L’identification des clients d’Altamides est d’autant plus difficile que l’outil n’est pas resté aux seules mains des gouvernements. Des documents consultés par le consortium attestent que M. Saward a été directement ciblé par KCS, qui travaillait alors pour un client qui cherchait à savoir si le journaliste était rémunéré en secret pour le dénigrer. L’entreprise d’intelligence économique britannique a aussi utilisé Altamides dans plusieurs autres enquêtes que la société basée à Londres réalisait pour des clients privés. 
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-Stuart Poole-Robb, son dirigeant, affirme ne pas être « impliqué dans la vente ou l’usage de matériels de surveillance inappropriés » et soutient que « les allégations » concernant son entreprise sont « inexactes ». Il assure ainsi n’avoir jamais démarché quiconque pour vendre Altamides, et réfute en particulier toute accusation d’offre à destination du Vatican, malgré les documents le prouvant, consultés par le consortium. 
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-Cet article a été réalisé dans le cadre du projet Surveillance Secrets, coordonné par Lighthouse Reports. Ont participé à cette enquête : Paper Trail Media, The Center for Investigative Reporting, ZDF, Der Spiegel, Der Standard, Tamedia, Haaretz, Tempo, Krik, Investigace.cz, Le Monde, NRK et Irpi Media. 
-Damien Leloup, Martin Untersinger, Crofton Black (Lighthouse Reports), Riccardo Coluccini (Lighthouse Reports), Emmanuel Freudenthal (Lighthouse Reports) et Gabriel Geiger (Lighthouse Reports) 
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