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| - | ====== Le Monde – ChatGPT à l’école : | ||
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| - | SOLÈNE REVENEY / LE MONDE | ||
| - | SOLÈNE REVENEY / LE MONDE | ||
| - | ChatGPT à l’école : entre tabou et encouragement, | ||
| - | Par Violaine Morin et Nicolas Six | ||
| - | Par Violaine Morin et Nicolas Six | ||
| - | Par Violaine Morin et Nicolas Six | ||
| - | Article réservé aux abonnés | ||
| - | Décryptage Une minorité d’enseignants s’abstient de parler d’intelligence artificielle dans leurs classes. Mais ils sont de plus en plus nombreux à ouvrir la discussion sur le sujet, jusqu’à, pour certains, s’atteler à faire circuler les bonnes pratiques. | ||
| - | La vague ChatGPT date-t-elle d’il y a un an, six mois, ou même un peu moins ? Si personne ne le sait vraiment, les enseignants s’accordent à dire qu’ils ne l’ont pas vue venir. Et pourtant, elle a bel et bien recouvert l’ensemble des niveaux de lycée, et même parfois ceux du collège, en remettant profondément en question la façon d’enseigner. | ||
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| - | Face à cette révolution, | ||
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| - | Certains professeurs ne parlent tout simplement pas d’IA durant leurs cours, ce qui s’explique notamment « par le poids des habitudes, cette dépendance au sentier qui fait que les choses bougent lentement », juge l’enseignant de philosophie en lycée Pierre Fasula, qui donne cours à Reims. D’autres ont tout simplement du mal à se mettre à la page. « J’ai 57 ans, et je ne suis clairement pas la chips la plus craquante du paquet sur l’informatique, | ||
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| - | L’enquête Talis (pour « Teaching and Learning International Survey », « enquête internationale sur l’enseignement et l’apprentissage ») de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), publiée le 7 octobre, confirme que la France est déjà en retard sur le reste des pays développés : seuls 9 % des enseignants français disent avoir reçu une formation à l’utilisation de cette technologie, | ||
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| - | « Approfondir et mieux retenir » | ||
| - | Malgré tout, les enseignants qui n’évoquent pas du tout l’IA avec leurs élèves semblent minoritaires, | ||
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| - | C’est la conviction de Bertille Rouillon. En sondant ses élèves sur l’IA, l’enseignante de philosophie en terminale à Epernay (Marne) a découvert des pratiques qu’elle « approuve totalement », comme « la clarification des notions qu’ils ne maîtrisent pas » : « Si cela permet aux élèves qui n’ont pas les moyens d’accéder à un cours particulier, | ||
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| - | Aurélien Andreu, enseignant d’histoire-géographie en lycée à Beaugency (Loiret), est raisonnablement enthousiaste lui aussi. Quand ses élèves ont une recherche à faire, il leur recommande d’« utiliser l’IA pour trouver des sources : c’est plus rapide que de faire 50 recherches Google ». Pierre Fasula, lui, donne ses cours aux élèves, puis leur demande de les enrichir avec une IA, en créant des frises, illustrations, | ||
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| - | Plusieurs enseignants nous ont indiqué mettre en place des ateliers sur l’IA, pour montrer aux élèves comment rédiger un « prompt » (la requête qui permet de générer une réponse) correct et détaillé, mais aussi dans l’optique de leur apprendre à identifier et « corriger » les erreurs de la machine. « Je demande à ChatGPT de répondre à un sujet de bac, indique Stéphane Genêt, professeur d’histoire-géographie en lycée à Tours. On analyse ensuite avec la classe ce qui va, et surtout ce qui ne va pas. Cela permet de dégager ensemble les fondamentaux d’une bonne dissertation. » | ||
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| - | Beaucoup de professeurs se situent entre les deux extrêmes et ne sont ni totalement muets ni complètement enthousiastes. Les plus pessimistes, | ||
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| - | « Complètement dépendants » | ||
| - | A leurs yeux, l’IA est souvent utilisée dans une stratégie d’évitement de l’effort, en particulier dans les disciplines les plus liées au langage – en sciences humaines et en langues vivantes –, dans lesquelles ChatGPT donne des résultats époustouflants. Selon l’enquête menée dans la région Grand-Est citée plus haut, 61 % des enseignants craignent que l’IA ait un « impact négatif » sur la créativité des élèves, et seuls 21 % sont d’accord avec l’idée que l’IA va améliorer leurs méthodes d’apprentissage. « L’élève ne peut plus se tromper, et il ne peut plus progresser », explique Aurélien Audreu. | ||
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| - | Plus généralement, | ||
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| - | En outre, les enseignants qui déconseillent l’usage de ChatGPT nourrissent des inquiétudes à l’égard de l’outil lui-même, qui pose des problèmes de droits d’auteur, d’accès aux données personnelles, | ||
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| - | « Je ne sais pas ce que l’éducation nationale pense de l’IA, à part par voie de presse. Le message n’est pas clair, et c’est nous qui faisons la démarche d’en parler en classe, assure André Laidli, professeur de philosophie à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) et en classe préparatoire à Paris. Des consignes peuvent arriver par des inspecteurs, | ||
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| - | Système de notation à revoir | ||
| - | Malgré les inquiétudes et le manque d’encouragements, | ||
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| - | Certains enseignants profitent d’un espace aménagé par l’éducation nationale : l’intelligence artificielle figure en effet au programme de l’enseignement scientifique au lycée depuis plusieurs années. « Il est essentiel d’y introduire les termes de base » et de signaler les faiblesses de ces outils, explique Marie-Thérèse Lehoucq. Mais tous les enseignants concernés ne saisissent pas cette opportunité : « Je n’ai encore rien fait sur l’IA car le programme est trop long », témoigne Jocelyn Clément, enseignant de physique-chimie en lycée à Eaubonne (Val-d’Oise). | ||
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| - | Ces tentatives pour aider les élèves à mieux utiliser l’IA ne résoudront probablement pas le problème fondamental posé par l’intelligence artificielle : comment faire évoluer le système scolaire dans un monde où la machine peut désormais répondre aux questions à la place des élèves ? Si, avec l’avènement d’Internet, | ||
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| - | Car, « avec Parcoursup, les élèves se mettent beaucoup plus la pression qu’avant, insiste Bertille Rouillon. C’est presque un impératif d’avoir la meilleure note possible au contrôle continu. Dans un tel contexte, il serait presque irrationnel de ne pas utiliser ChatGPT ! ». Dans le même temps, les enseignants devront probablement créer des espaces échappant à cette tension de la notation, « où [les élèves] pourront se tromper sans que cela ait de conséquence sur leur moyenne : ils y seront moins incités à utiliser ChatGPT, et pourront mieux progresser », conclut Aurélien Andreu. | ||
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| - | Violaine Morin et Nicolas Six | ||
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